mercredi 21 juillet 2021

1940 : Les Parisiens dans l’exode


Le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin proposa l’exposition « 1940 : Les Parisiens dans l’exode ». Après la Drôle de guerre, des millions de Parisiens, Belges et Luxembourgeois fuient sur les routes d’une France rurale, sous les tirs de l’aviation allemande. Retour sur un phénomène historique traumatisant dont l’issue sera l’armistice avec l’Allemagne nazie occupant l’hexagone, le régime de Vichy dirigé par le maréchal Pétain et l’appel du général de Gaulle exhortant à poursuivre le combat. Histoire diffuse la série documentaire "Carnets volés".

De Gaulle, le géant aux pieds d'argile » de Patrick Jeudy

Pierre Clostermann (1921-2006) 

« Main basse sur l’art. La méthode nazie » d’Oliver Halmburger et de Thomas Staehler 
« Les Bastilles de Vichy. Répression politique et internement administratif 1940-1944 » par Vincent Giraudier 
Le Musée de la Libération de Paris - Musée du Général Leclerc - Musée Jean Moulin

« Inauguré le 25 août 2019 à l’occasion du 75e anniversaire de la Libération de Paris, le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin retrace, dans sa première exposition temporaire, l’épisode tragique de l’exode vécu par les Parisiens en juin 1940. Alors qu’en 2020 aura lieu la commémoration de cette année charnière dans l’histoire de la France, des archives, photographies, films, dessins et témoignages réunis pour la première fois dans une exposition, éclairent ce traumatisme collectif. »

« Juin 1940 : il y a 80 ans, Belges, Luxembourgeois et Français partent sur les routes, fuyant l’avancée des troupes allemandes. »

« Deux millions d’hommes, de femmes et d’enfants quittent Paris en quelques jours... Ils rejoignent les six millions de personnes déjà prises dans la tourmente. Ce mouvement de masse vers le sud ou l’ouest de la France prend de telles proportions que la référence à la Bible s’impose rapidement pour le nommer : l’exode. » Un terme biblique déjà employé lors de la Première Guerre mondiale.


De cet événement tragique, restent dans de nombreuses mémoires les images du film de René Clément "Jeux interdits" (1952) avec Brigitte Fossey, interprétant une fillette dont les parents ont été tués par l'aviation allemande sur la route, Georges Poujouly, jouant le rôle d'un fils de fermiers qui l'accueillent, Lucien Hubert, Laurence Badie, Suzanne Courtal, Jacques Marin, Madeleine Barbulée. Des extraits du film sont diffusés en fin du parcours de l'exposition. Adapté du roman éponyme de François Boyer par  Pierre Bost et Jean Aurenche, cette oeuvre bouleversante bénéficie de la musique du guitariste Narciso Yepes. Elle a été distinguée par l'Oscar du meilleur film étranger en 1952, le Lion d'or à la Mostra de Venise 1952 et le BAFTA du meilleur film (1954).

Les commissaires de l’exposition sont Hanna Diamond, historienne, professeur à l’université de Cardiff, auteur de l’ouvrage : « Fleeing Hitler: France 1940 », et Sylvie Zaidman, historienne, conservatrice en chef, directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin. 

La scénographie est assurée par Alexis Patras.


L’exposition est accompagnée par un catalogue didactique, précis, clair, intéressant, illustrées notamment par des cartes. Signé par Hanna Diamond et Sylvie Zaidman,  « illustré par de nombreuses photographies et témoignages, nous rappelle que ces événements ne sont pas si lointains, et nous invite à réfléchir sur ce moment traumatique de l’histoire de la France ».



Autour de l’exposition, un « programme de conférences et de lectures est proposé durant la durée de l’exposition ».

On aurait aimé savoir comment des Parisiens juifs pratiquants ont pu concilier leur respect de fêtes avec les contraintes de l'exode. 

En 2016, après l’arrivée de plus d’un million de « migrants » en Europe en 2015, un Internaute a dressé un parallèle infondé et choquant entre l’exode de 1940 et l’exil de ces « migrants ».

En mars 2020, durant la pandémie de coronavirus, un grand nombre de Parisiens ont fui la capitale, en train ou en voitures. Et, de nouveau, le terme « exode » a été utilisé par les médias.

UN MOMENT HISTORIQUE

« Le 3 septembre 1939, en réponse à l’invasion de la Pologne par les troupes allemandes, le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre au Reich. Pendant les premiers mois, comme le montrent les films d’archives, c’est l’attente : il n’y a pas d’opération d’envergure durant cette « drôle de guerre ». L’offensive allemande est lancée le 10 mai 1940. Les civils fuient les bombardements et les combats. »

« Les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg sont les premiers concernés par l’exode. »

« Malgré les contre-offensives alliées, les armées du Reich avancent le long de la Somme vers la mer, puis envahissent la France. Le 3 juin 1940, la capitale subit son premier bombardement. Une semaine plus tard, le gouvernement quitte Paris, laissant la population incertaine sur son sort. »

« L’urgence du départ des Parisiens »

« Entre le 3 et le 14 juin, la panique gagne rapidement les Parisiens dont les trois quarts décident de s’éloigner au plus vite. Les photographies et les témoignages montrent les routes encombrées de voitures, de vélos, de brouettes où sont entassées quelques affaires rassemblées à la hâte. La panique se répand dans la population, depuis les notables jusqu’aux commerçants, laissant une ville presque désertée. La fuite est chaotique, on cherche à rejoindre les familles en province, une maison de campagne, ou tout simplement à mettre le plus de distance possible avec les Allemands. En chemin, les habitants des villes traversées par le flux des réfugiés ne peuvent faire face au nombre. A Chartres, Jean Moulin, préfet d’Eure-et-Loir resté à son poste, cherche par tous les moyens à nourrir les cohortes provenant de la région parisienne. »

« Témoignages d’exode »

« Le 14 juin 1940, les Allemands entrent dans Paris. Le 17, le nouveau chef du gouvernement, le maréchal Pétain, annonce qu’il va demander l’armistice. »

Cette déclaration laisse entrevoir la fin de la guerre et rassure de nombreux Français. « Cependant en quelques semaines, les structures politiques et sociales de la France ont volé en éclat. »

PHOTOGRAPHIES ET FILMS D’ARCHIVES MÉCONNUS
« Au fil du parcours les principales origines de ce mouvement de panique inédit sont expliquées. Les imaginaires des Parisiens, comme ceux de tous les Français, ont été nourris par les descriptions des violences à l’encontre des civils lors des précédentes guerres. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont préparé une guerre défensive, sans prendre en compte l’éventualité d’une invasion ennemie sur le territoire français jusqu’à la capitale. »

« L’accent est mis ici sur une expérience collective faite de millions d’histoires individuelles, mêlant les Parisiens aux autres Français, aux Belges ou aux Luxembourgeois. En s’appuyant sur des films d’époque, des témoignages, des dessins - d’enfants notamment - et des archives, les commissaires ont choisi de plonger le visiteur dans cette période singulière de l’histoire. Il découvre peu à peu le sentiment d’urgence qui saisit les Parisiens et leur départ en catastrophe pour se retrouver dans la masse de réfugiés qui déferlent sur les routes. »

« L’exposition apporte un éclairage sur le sort des réfugiés et la fragilité des institutions. »

LE PARCOURS DE L’EXPOSITION


INTRODUCTION


« L’exposition présente une centaine d’oeuvres, des pièces originales et issues des collections du musée - affiches, documents d’archives, publications - des reproductions photographies, journaux d’époque et des archives audiovisuelles (montages de films d’archives, de témoignage, de fiction) pour évoquer l’exode des Parisiens. De nombreux extraits de témoignages viennent compléter les impressions véhiculées par les photographies. »

« Son objectif est de faire le point sur un moment d’histoire lourd de conséquences. L’exode des Parisiens et des Français du nord a été une fuite rapide, vécue comme un traumatisme. »

« L’arrivée des Allemands à Paris lui fait écho. Perdue, sans consigne ni encadrement, la population est livrée à elle-même sur son chemin. En quelques jours, toute la structure sociale et politique du pays a disparu. Cette crise sans précédent se conclut par un armistice. Elle laisse la population sidérée par le bouleversement qui s’est opéré si rapidement. »

La première exposition temporaire du nouveau musée 
« En résonance avec le parcours permanent du musée, cette exposition inaugure le cycle d’exposition temporaire réalisée avec le concours d’historiens spécialisés et de conservateurs du patrimoine français et étrangers. En diversifiant les points de vue et les œuvres présentées sur des thématiques du musée, l’ambition est d’offrir une nouvelle approche historique au plus grand nombre, pour élargir les connaissances du public et de lui transmettre des clés de compréhension de l’actualité. »

 « Mettre en lumière un moment clé de l’histoire de la France »
« Ces deux mois sont décisifs, non seulement pour la tenue de la bataille de France et la débâcle de juin 1940, mais aussi pour comprendre comment le récit national a laissé dans l’ombre cet épisode traumatisant, qui a concerné directement 8 millions d’Européens, 6 millions de Français, dont 2 millions de Parisiens sur les routes, et tous ceux qui les ont vu passer ou qui leur sont venus en aide. »

« 2020 : 80 ans après l’exode, première exposition à Paris »
« Le 25 août 2019, à la date anniversaire des 75 ans de la Libération de Paris, le musée a été inauguré place Denfert-Rochereau. Lors de la réflexion pour concevoir le parcours permanent, une attention spécifique avait été accordée à la salle sur l’Exode située dans le vestibule du pavillon historique conçu par Claude-Nicolas Ledoux, à la fin du XVIIIe siècle. La mise en scène de l’événement raconté a été nourrie par des témoignages de personnes qui tenaient à faire part de leur propre mémoire familiale de l’exode. Le sujet s’est donc imposé tout naturellement pour la première exposition du musée et ces récits spontanés font écho aux informations recueillies par Hanna Diamond après la parution de son ouvrage « Fleeing Hitler : France, 1940 ».

« Cette histoire est celle des Parisiens, dont plus des deux tiers ont fui la capitale en quelques jours, surtout entre le 10 et le 14 juin 1940. C’est aussi l’histoire d’une population française gagnée par la contagion de la panique dans le nord de la France et qui s’enfuit sur les routes en direction de l’ouest et du sud. Des Français se retrouvent alors en situation de réfugiés dans leur propre pays. Il s’agit enfin d’une histoire européenne : malgré la résistance des alliés franco-britanniques, les troupes allemandes attaquent les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique à partir du 10 mai 1940, jetant sur les routes les populations civiles qui vont gagner la France. »

« L’année 1940 est donc une année-clé dans une histoire partagée à des échelles diverses : européenne, française, parisienne. Les 80 ans écoulés permettent aujourd’hui d’aborder en profondeur le premier acte d’une tragédie qui durera cinq longues années. »

UN PARCOURS CHRONOLOGIQUE



« Pour permettre au public de comprendre comment et pourquoi deux millions de Parisiens se sont rués sur les routes, le parti-pris de l’exposition est chronologique. Le parcours commence par la présentation des politiques mises en oeuvre dans l’entre-deux-guerres, tant en France qu’en Grande-Bretagne pour préparer les populations civiles au nouveau conflit qui s’annonce. La guerre déclarée, un temps d’explication sur les opérations de mai et juin 1940 éclaire le processus de fuite qui commence dès les premières attaques allemandes. En réduisant l’échelle et en se concentrant sur Paris, le cheminement du visiteur aborde la propagation du sentiment d’urgence qui amène une grande partie de la population à se jeter sur les routes. L’exposition invite à partager à la fois l’expérience collective de ces réfugiés et quelques itinéraires singuliers de Parisiens pour préciser comment s’entrecroisent les histoires individuelles et l’histoire générale. Deux points particuliers sont mis en avant : le récit de Jean Moulin, préfet d’Eure-et-Loir, qui vit en quelques jours l’afflux des réfugiés parisiens et l’arrivée des Allemands à Chartres, et les événements vécus par certains enfants séparés de leur famille sur les routes de l’exode. L’exposition aborde ensuite la demande d’armistice et le retour des Parisiens, la prise de conscience de la nécessité de résister, avant de s’interroger, en épilogue, sur la portée de ce bouleversement soudain et son ancrage dans la mémoire nationale et les mémoires familiales. »

« La diversité des objets rassemblés dans l’exposition est essentielle à la compréhension de l’exode pour appréhender la situation et les enjeux de cet épisode tragique et méconnu d’un large public. Toutes ces sources sont convoquées et expliquées, car aucune ne donne à elle seule la globalité de l’événement. Croisées les unes avec les autres, elles donnent toute la dimension d’un moment terrible. Ainsi, la photographie d’une file de voitures hérissées de matelas accrochés sur les toits prend-elle tout son sens éclairée par le témoignage d’un Parisien fuyant à bord de son véhicule. Une affiche du préfet Moulin devient le symbole de son combat contre le chaos à la lecture de son récit des événements. »

Jean Moulin, l’honneur d’un préfet

« En septembre 1939, Jean Moulin est préfet d’Eure-et-Loir depuis plusieurs mois et n’a pu partir combattre comme il le souhaitait. À peine mobilisé, il est rappelé sur son poste à Chartres. »

« En juin 1940, il assiste au départ de ses administrés, effrayés par l’invasion allemande, les bombardements et les mitraillages sur la ville. Il a le plus grand mal à retenir le personnel de la Préfecture. Arrive alors à Chartres « le flot monstrueux de la région parisienne » qui fuit la capitale. Jean Moulin met toute son énergie à organiser l’hébergement, la nourriture et des soins pour ces réfugiés qui ne font qu’une halte avant de repartir. Le 17 juin, l’accueil des officiels allemands qui s’installent dans la ville sera pour le Préfet Moulin l’occasion d’un premier combat d’honneur contre l’occupant. »

Un cheminement en sept étapes


« Les civils au cœur de la guerre »
« La représentation des victimes civiles lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et durant la guerre civile espagnole à partir de 1936, mettent en évidence que les civils sont largement atteints par les combats. Dans entre-deux-guerres, les populations, notamment celles de Paris, ont bien compris qu’elles pouvaient devenir des cibles. »

« Vers une nouvelle guerre ? »
« Après la Grande Guerre, les gouvernements successifs en France et en Grande- Bretagne ont cherché à éviter un nouveau conflit, quitte à accepter les conquêtes territoriales d’Hitler. Les gouvernants et l’état-major de l’armée sont pourtant persuadés que la France ne peut sortir que victorieuse d’une guerre contre l’Allemagne. Ils préparent néanmoins les populations civiles à un éventuel conflit en mettant en avant le risque de bombardements et la nécessité d’organiser une défense passive contre le péril aérien. Les Parisiens apprennent à réagir en cas d’alerte. Les troupes du Reich franchissent la frontière polonaise le 1er septembre 1939. Aussitôt, les gouvernements alliés se préparent à la riposte : la Grande-Bretagne puis la France déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre. »

« L’invasion allemande du 10 mai au 10 juin 1940 »
« Durant des mois, le front semble calme. Les populations finissent par ne plus redouter d’attaque et Paris demeure calme. Cependant, le 10 mai 1940, les troupes du Reich lancent l’attaque. Les opérations aériennes allemandes sur la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg sont complétées par une manœuvre  sur les Ardennes. Malgré des difficultés logistiques et les courageuses contre-offensives alliées, les blindés arrivent sur la frontière française. Les populations néerlandaises et belges fuient à leur approche. »

« Selon une stratégie audacieuse, les Allemands remontent la Somme vers la mer. Le gouvernement du Royaume-Uni décide alors de rembarquer son contingent ainsi que des soldats français, dans le but de continuer le combat depuis l’Angleterre. Le gouvernement français tente de réagir. Mais les offensives alliées et les combats violents n’empêchent pas la progression des troupes du Reich, qui atteignent la côte le 20 mai. »

« La panique gagne les populations ». 

« Le gouvernement et les armées britannique et française regroupées sous un commandement unique ne parviennent pas à endiguer l’invasion. C’est la débâcle. »

« Quitter Paris au plus vite !
« À Paris, on observa d’abord la fuite des Belges et des Hollandais. Des structures d’accueil et de répartition vers la province furent rapidement mises en place. »

« Mais bientôt la capitale est débordée par le flot des réfugiés arrivés du nord de la France. Touchée par les bombardements et comprenant que les Allemands progressent vers la capitale, la population parisienne quitte Paris après le 3 juin. »


« Lorsque le gouvernement se replie en Touraine, la vague des départs redouble. »

« C’est un sauve-qui-peut qui gagne deux millions de parisiens, fuyant la ville en voiture, en train, en vélo, à pied, dans la confusion la plus totale. On estime à huit millions le nombre de personnes sur les routes. La capitale s’est vidée de plus des deux tiers de sa population. L’encadrement administratif disparait et là où il existe encore, comme à Chartres, où le préfet Jean Moulin a tenté de venir en aide aux milliers de réfugiés, il est dépassé par l’ampleur de la vague. Le 14 juin 1940, les premières troupes du Reich font leur entrée dans la capitale française. »

« Sur les routes de France »
« Les Parisiens rejoignent les cohortes de Belges et de Français du nord qui sont déjà partis de chez eux depuis la mi-mai. Tous cherchent des abris pour passer la nuit et de la nourriture. Mais le chemin est difficile, les populations subissent les bombardements, les mitraillages et peinent à trouver une halte. Les cadres et les notabilités, emportés par le même sentiment de désarroi, quittent aussi leur résidence. En quelques semaines, le pays connait un bouleversement sans précédent. »

« Des témoignages issus des collections du musée national de l’Éducation »
« Au printemps 1941, Adrienne Jouclard, artiste et enseignante de dessin à l’école de la rue de Patay et à l’école de la rue de Charenton à Paris, a fait travailler ses élèves de cours complémentaire de section mode et couture sur des sujets d’actualité. Les jeunes filles ont été invitées à réaliser des dessins sur le thème de l’exode, événements que beaucoup d’entre elles avaient vécu durant le mois de juin précédent. Adrienne Jouclard a pris sa retraite fin 1941 et a décidé de confier, quelques années plus tard, près de 300 travaux d’élèves dont 73 sur l’exode, à l’Institut pédagogique national, devenu le musée national de l’Éducation (MUNA). Ces dessins enfantins révèlent la violence de l’exode et font écho aux images capturées par la photographie. »

« Où s’arrêter ? »
« Le flux des réfugiés gagne le sud et l’ouest du pays, devançant l’armée allemande. Le 16 juin, un nouveau chef du gouvernement est nommé : le maréchal Pétain, connu et respecté. Il annonce le lendemain de sa nomination qu’il va demander l’armistice. Celui-ci a pour conséquence une partition de la France et l’occupation de la partie nord par l’Allemagne, ainsi que la captivité de 1 800 000 soldats français. Cependant, la majorité de la population y voit surtout la fin du chaos. »

« Rentrer de l’exode ? »
« L’armistice entrant en vigueur, la plupart des réfugiés décident de rentrer. »

« Les retours sont compliqués par les nouvelles conditions mises en oeuvre par l’occupant. Les Parisiens regagnent leurs foyers mais découvrent une nouvelle réalité. »

« En conclusion : l’exode, un mauvais souvenir »
« De nouvelles épreuves marquent ensuite la vie des Français et effacent l’exode du récit national. Cependant les mémoires familiales des Parisiens en conservent le souvenir. »

"Carnets volés"
"Carnets volés" est une série documentaire en deux volets - "De l'attente à la défaite" et "De la défaite à la captivité" - d'Antoine Lassaigne
 
"De l'attente à la défaite : la drôle de guerre (surnom dû à Roland Dorgelès) est la période de la Seconde Guerre mondiale qui va de la déclaration de guerre par la France et le Royaume-Uni à l’Allemagne le 3 septembre 1939 à l’invasion par cette dernière de la France de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas le 10 mai 1940. À travers témoignages, archives et évocations, le film recrée l’atmosphère étrange de cette période où l’armée française perd le moral de septembre 1939 et, sous l'effet de l'ennui, de l'inaction, de la morosité, sombre dans une profonde dépression, que ne réussissent pas à contrecarrer les activités sportives ni les animations de music-hall. De Jean-Paul Sartre ou Pierre Dac aux simples soldats, les récits de cette époque décrivent une guerre irréelle. Si on ne fait rien ou presque à l'avant sur le front, à l’arrière, au contraire, on s’organise et on s'active, les femmes remplaçant les hommes. Autrement dit, la drôle de guerre, c’est le monde à l’envers..."

"De la défaite à la captivité  : sur la ligne Maginot, "épicentre" de la drôle de guerre, les soldats, après avoir attendu pendant des mois que l'ennemi les attaque de face, sont obligés de défendre soudain, contre toute attente, leurs arrières... Les 25 000 hommes affectés à la ligne Maginot qui s'étaient ainsi retrouvés à combattre derrière les lignes allemandes sont contraints de se rendre au moment de l'armistice. En 1940, plus de 1 800 000 soldats français ont ainsi été faits prisonniers. 1 450 000 d'entre eux ont ensuite connu la captivité en Allemagne, dont près d'un million pendant cinq ans. Ce phénomène social sans précédent a frappé toutes les couches sociales et toutes les classes d'âge entre 18 et 50 ans ; es prisonniers de guerre sont, pour plus de la moitié, déjà mariés et souvent pères de famille ; 4 % seulement d'entre eux réussiront à s'évader et 40 000 mourront en Allemagne. Pour les autres, le retour, la réinsertion ne seront pas des plus aisés : ils ont changé, la France aussi."

"À travers témoignages, archives et évocations, ce documentaire en deux parties recrée l'atmosphère étrange de la drôle de guerre, cette période où l'armée française sombre dans une profonde dépression. Contrairement à ce qui est fréquemment dit, en septembre 1939, les soldats ont un bon moral et s'ils ne partent pas à la guerre la fleur au fusil comme en 1914, ils ont néanmoins envie d'en découdre avec les Allemands. Très vite, l'inaction, l'ennui et l'alcoolisme s'installent et, malgré les efforts faits pour distraire ses troupes, la morosité frappe l'ensemble de l'armée. "

"De Jean Paul Sartre, Pierre Dac aux simples soldats, les récits de cette époque décrivent une guerre imaginaire et surréaliste. À l'arrière, on s'organise et, comme en 1914, les femmes remplacent les hommes. La logistique du temps de guerre se met en place avec un constat étrange : si l'on s'active à l'arrière, on ne fait rien à l'avant. Autrement dit, la drôle de guerre, c'est le monde à l'envers..."

CHRONOLOGIE

"1939
3 septembre.........La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne.
30 novembre.......La Russie envahit la Finlande.

1940

21 mars................Paul Reynaud devient premier ministre et remplace ainsi Edouard Daladier
                             nouveau ministre de la Défense et de la Guerre.
9 avril................. L’Allemagne envahit la Norvège.
10 mai..................L’Allemagne envahit la Hollande, la Belgique et le Luxembourg.
12 mai..................Les troupes allemandes traversent la Meuse à Sedan.
15 mai................. Les forces anglo-françaises commencent à battre en retraite en Belgique.
16 mai.................Churchill rencontre les dirigeants français à Paris.
18 mai.................Paul Reynaud remanie le gouvernement dans lequel il fait entrer le maréchal Pétain.
19 mai.................Le général Weygand remplace le général Gamelin au poste de commandant en chef des forces armées.
20 mai.................Les troupes allemandes atteignent la Manche à Abbeville.
26 mai.................Paul Reynaud se rend à Londres ; Lord Gort décide de se retirer des ports de la Manche.
28 mai.................La Belgique capitule.
28 mai - 4 juin... Evacuation de Dunkerque" (opération Dynamo).   

                            L'armée britannique, qui comprend des unités canadiennes, est évacuée avec le soutien de l'armée française qui s'oppose à l'armée allemande. Sont évacués vers le Royaume-Unis 338 226 hommes, dont 120 000 soldats français et belges. Sont tués lors des combats 3 500 soldats britanniques et 18 000 soldats français.
3 juin..................Bombardement de Paris.
5 juin..................Le général de Gaulle entre dans le gouvernement à l’occasion d’un nouveau remaniement ministériel.
5-7 juin...............L’armée allemande franchit la ligne Somme/Aisne.
10 juin................Le gouvernement français quitte Paris ; l’Italie déclare la guerre à la France.
13 juin................Le dernier conseil de guerre franco-britannique se réunit à Tours.
14 juin................Les troupes allemandes entrent dans Paris, le gouvernement français s'installe alors à Bordeaux.
16 juin................La proposition d’une union anglo-française tourne court ;
                           Paul Reynaud démissionne et le maréchal Pétain devient Président du Conseil.
17 juin................Discours radiophonique du maréchal Pétain, dans lequel il annonce la nécessité d'un armistice.
18 juin...............Appel du général de Gaulle.
22 juin...............Signature de l’armistice entre la France et l’Allemagne.
25 juin...............Entrée en vigueur de l’armistice franco-allemand ; armistice avec l’Italie".


France | 2010 | 104 minutes
Production / Diffusion : Beau Comme une Image (BCI Communication), ECPAD (Ets de Com. et de Prod. AV de la Défense), France 3 Alsace
Participation : CNC, Ministère de la Défense. Direction du Patrimoine, de la Mémoire et des Archives
Sur Histoire TV :
"De l'attente à la défaite" : 14 juillet 2021 à 05 h 25, 23 juillet 2021 à 05 h 25, 1er août 2021 à 18 h 50
"De la défaite à la captivité" : 14 juillet 2021 à 06 h 20, 23  juillet 2021 à 06 h 20, 1 août 2021 à 19 h 40, 3 août 2021 à 02 h 05
Visuels : © Beau Comme une Image / ECPAD

Hanna Diamond et Sylvie Zaidman (Avec la contribution de). Paris Musées, 2020. 128 pages. Format 20,8 x 265. ISBN-13 : 978-2759604593. 24,90 €

Du 27 février 2020 au 13 décembre 2020
Au Musée de la Libération de Paris – Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin
4, avenue du Colonel Rol Tanguy
Place Denfert Rochereau. 75014 Paris
Tél. : 01 40 64 39 44
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h.


Visuels :
L’exode des Parisiens, juin 1940. © photo de Carl Mydans / The LIFE
Picture Collection / Getty Images

Guerre 1939-1945. L’exode de mai-juin 1940 en France. © LAPI / Roger-Viollet

© Collection privée Barthélémy Vieillot

L’exode, le 13 juin 1940, sur la route de Fontainebleau, travail d’élève de Régine Laurensou, 1940. © Réseau-Canopé – le Musée national de l’Education

Affiche « Un masque protège efficacement lorsqu’il est correctement ajusté », 1939. © Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin. Photo Thomas Hennocque.

L’exode, mai-juin 1940. © LAPI/Roger-Viollet

Affiche « L’Histoire recommence », 1936
© Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin / Paris musées

Juin 1940, une famille quitte Paris avec des moyens de fortune. © Roger-Viollet

L’exode le 17 juin 1940, Montoire sur le Loir, travail d’élève, Christiane Crosnier, 1940 © Réseau-Canopé - Le Musée national de l’Education


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Les citations proviennent du dossier de presse. Cet article a été publié le 16 juin 2020.

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