Durant la Guerre Froide, la guerre de Corée (25 juin 1950-27 juillet 1953), durant laquelle des Juifs ont combattu, a opposé la République de Corée (Corée du Sud), soutenue par l'Organisation des Nations unies (ONU) - forces militaires essentiellement américaines -, à la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord), ayant le soutien de la République populaire de Chine et de l'Union soviétique. Elle survenait après la partition de la Corée consécutive à un accord entre l'URSS, ayant libéré la Mandchourie et le Nord de la Corée, et les Alliés victorieux de la guerre du Pacifique à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Arte rediffusera le 20 avril 2021 « Corée, une guerre sans fin » (Der ewige Korea-Krieg), documentaire de John Maggio. Durant la pandémie de coronavirus, la Corée du Sud a offert des milliers de masques aux vétérans belges du conflit.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, l'Union soviétique libère la Mandchourie et le Nord de la Corée, et les Alliés gagnent la guerre du Pacifique
Après la capitulation de l'Empire japonais en septembre 1945, le conflit prend fin.
Les États-Unis et l'Union soviétique divisent la Corée au niveau du 38e parallèle. Les forces de l'URRS (Union des républiques socialistes soviétiques) occupent la zone au nord de la péninsule, et les forces américaines la zone au sud de cette ligne.
Faute d'élections libres en 1948, la situation se tend.
Le 25 juin 1950, les troupes nord-coréennes envahissent la partie sud de la péninsule. Ainsi, débute une guerre de trois ans.
Durant la Guerre Froide, la guerre de Corée (25 juin 1950-27 juillet 1953) oppose la République de Corée (Corée du Sud), soutenue par l'Organisation des Nations unies (ONU) - forces militaires essentiellement américaines ; "3 241 soldats français engagés dans le conflit sous commandement américain" -, à la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord), ayant le soutien de la République populaire de Chine et de l'Union soviétique.
Le 27 juillet 1953, l'armistice de Panmunjeom crée une zone démilitarisée de quatre kilomètres de large de part et d'autre de la dernière ligne de front.
Israël a soutenu les Etats-Unis durant le conflit. Il a envoyé pour 100 000 dollars de denrées alimentaires à la Corée du sud.
Selon The Jewish Chronicle (JC) du 31 juillet 1953, 4 000 militaires Juifs, hommes et femmes, ont servi dans les Forces Alliées en Corée, pour la plupart américains.
Né en 1931, Morris Meshulam avait abandonné sa scolarité pour s'engager à 18 ans. Ses parents, Sam et Pauline, étaient membres fondateurs de la Etz Chaim Congregation, une petite communauté de Juifs sépharades. En 1950, il a été capturé comme prisonnier de guerre (POW). En 1951, Morris Meshulam est mort à l'âge de 19 ans de malnutrition, d'engelures et de gangrène, ou de ses blessures. Le 23 septembre 2018, la dépouille mortelle du caporal Morris Meshulam a été enterrée à Indianapolis. Ses frère et sœur avaient donné leur ADN au Département de la Défense afin d'aider à identifier la dépouille.
Chaim Feuerman a servi pendant deux ans (1953-1955) comme aumônier juif dans l'Air Force américaine. L'Armée américaine recherchait des volontaires. Le National Jewish Welfare Board a fait pression sur les yeshivot, et Chaim Feuerman, alors âgé de 24 ans, s'est porté "volontaire.” A la base, il y avait peu de Juifs, environ 23. Après l'office du dimanche matin, tous mangeaient des bagels avec du saumon. Il lui a été difficile pour Chaim Feuerman de concilier sa pratique avec les règles de l'Armée, et impossible d'avoir le minyan. La photographie ci-contre le montre "agitant" le loulav et l'etrog dans la soukka à la Lackland Air Force Base, le 29 septembre 1953.
Né à Varsovie (Pologne), Max Glauben a survécu, adolescent, au ghetto de Varsovie, aux nombres camps de concentration nazis et aux marches de la mort. Après son passage dans les Camps de personnes déplacées, il immigre aux Etats-Unis. En 1951, il sert dans l'Armée américaine durant la Guerre de Corée. Retraité à Dallas, il témoigne sur son parcours dans divers musées de la Shoah.
En 1952, à Séoul, des soldats juifs ont célébré le Seder de Pessah. Au menu : la matza, du vin cacher, du gefilte fish, un bouillon de poulet avec des kneidlach (boulettes de matzot), et en dessert des macarons. Le Sedar a été organisé et mené par deux aumôniers auteurs de la Haggadah, deux rabbins réformés : Herbert Chanan Brichto, qui a dénommé l'organisation de cette soirée “Opération Matzo”, et Harry Z. Schreiner qui sera distingué par plusieurs récompenses durant son service.
Le Jewish Welfare Board (JWB), créé en 1917, sert les Juifs dans l'Armée américaine. Celle-ci a soutenu cette Opération : autorisations données pour assister à cette célébration, transport des soldats dans l'école abandonnée à Séoul où a eu lieu ce Séder. La Haggadah débute par deux pages de salutation pour Pâque de hauts gradés. Des officiers de haut rang, dont le général F.F. Everest, commandant de la US Fifth Air Force, ont assisté au Séder. Il est possible que ces officiers enthousiastes ont perçu un lien entre Pessah, fête de la liberté, et leur mission dans la guerre de Corée contre le communisme, pour la démocratie et la liberté. Ce général a écrit dans la Haggadah : "Even as the Ancient Hebrew people answered the call of freedom symbolized by Passover, we too must heed its voice and stand fast in preserving freedom’s principles for the world of our time".
Cette Haggadah de 32 pages contient des photo offsets de textes d'autres Haggadot, des prières et des chansons. Sa couverture est décorée par les insignes dessinés à la main des principales unités représentées dans le Séder, et au milieu l'insigne de l'aumônerie juive. Alors que certaines prières et chansons, tel le Kiddouch, sont en hébreu, l'essentiel du texte est en anglais. Des chants populaires en hébreu ont été translittéré en anglais afin que chacun puisse participer.
Dans son livre en 1962 “Rabbis in Uniform,” Herbert Chanan Brichto décrit le Séder, et la Haggadah, comme de grands succès :
"The Seder began with the Cantor’s magnificent rendition of the Kiddush. Thanks to the Haggadah which we had specifically prepared and published in Korea, the service was smooth, dignified, and inspiring. Although the power failed, the service continued without interruption. From the stage we were awed by the sight of that huge auditorium, extending almost without end in all directions, ablaze with the light of thousands of candles."La soirée a été émaillée de moments émouvants, de rencontres entre frères, entre oncle et neveu. Ainsi, le capitaine Dunn de la 45e division est arrivé sur la plateforme pour que l'on annonce "Le frère du capitaine Dunn est-il ici ce soir ?” Au fond de la salle, une voix s'est élevée : "Je suis ici, Jimmy !”
En 1948, Rubin a immigré aux Etats-Unis. A New York, il a tenté de trouver du travail comme cordonnier ou boucher. L'année suivante, il s'engage dans l'US Army dans l'espoir de facilité la procédure de naturalisation. Il échoue à un examen pour devenir boucher à Chicago en raison de son insuffisant niveau en anglais, mais deux ans après, il réussit. En juillet 1950, il arrive en Corée et est désigné comme pour la First Cavalry Division. Lors d'une bataille, il a tenu une colline pendant 24 heures, ce qui a permis d'ouvrir une route tandis que le reste du régiment pouvait se retirer en toute sécurité. Plus tard, quand les troupes américaines sont entrées en Corée du nord, il a été responsable de la capture de centaines de soldats ennemis. Selon ses camarades, Tibor "Ted" Rubin n'a pas seulement combattu l'ennemi communiste, mais aussi l'antisémitisme d'un sergent, le First Sgt. Artis Watson, qui l'a envoyé, de manière répétée dans les missions les plus dangereuses afin qu'il y meure. Ce sergent était déterminé à empêcher Rubin de recevoir la reconnaissance méritée pour ses actes de bravoure. A quatre reprises, des officiers ont recommandé Ted Rubin pour la Medal of Honor du Congrès, la distinction la plus haute remise à un soldat. A quatre reprises, le Sgt. Watson s'est arrangé pour que Rubin reçoive une moindre reconnaissance.
Le 30 octobre 1950, la compagnie de Tibor Rubin a été attaquée par les forces chinoises à Unsan. Elle a combattu jusqu'à la dernière munition. Les rescapés de cette offensive militaire, dont Rubin gravement blessé, ont été faits prisonniers. Ils sont restés pendant trente mois dans un camp de prisonniers nord-coréen dénommé "La vallée de la mort". La nuit, Tibor Rubin se faufilait pour voler de la nourriture dans les entrepôts chinois et nord-coréens et la ramenait pour les autres prisonniers. Un de ses camarades a témoigné : "Rubin “also took care of us, nursed us, carried us to the latrine ... He did many good deeds, which he told us were mitzvahs in the Jewish tradition.” En avril 1953, Rubin a été libéré.
De retour aux Etats-Unis, Rubin a obtenu la nationalité américaine, a épousé Yvonne, une rescapée néerlandaise de la Shoah, s'est installé à Garden Grove, en Californie, près de Los Angeles. Il y a travaillé comme boucher jusqu'à ce que ses blessures le contraignent à prendre sa retraite. Le couple a eu deux enfants : Frank et Rosalyn.
Ce n'est qu'en 2005, après que 42 000 vétérans juifs de guerre aient signé une pétition demandant que Rubin reçoive la Medal of Honor - et après que le Congrès ait adopté un texte sollicitant de l'armée de revoir la question de la discrimination de soldats issus de minorités dans le cadre des citations - que Tibor Rubin a finalement reçu la plus haute distinction militaire. 55 ans après la guerre, le 23 septembre 2005, à la Maison Blanche, le Président George W. Bush lui a remis cette distinction comme soldat et prisonnier de guerre (POW) pendant la guerre de Corée. En novembre 2016, le Président Barack Hussein Obama a signé la législation renommant le Long Beach California VA Medical Center du nom de Rubin.
« Corée, une guerre sans fin »
« Ce bouleversant documentaire restitue la cruauté et l’absurdité de cette guerre qui a déchiré une nation en deux, et laissé une péninsule dans le chaos ».
« Entre 1950 et 1953, les Américains larguent plus de bombes sur la Corée que durant la Seconde Guerre mondiale ».
« Entre 1950 et 1953, les Américains larguent plus de bombes sur la Corée que durant la Seconde Guerre mondiale ».
« La guerre de Corée coûtera la vie à 36 000 GI et plus de 2 millions de Coréens ».
« Ne pas laisser les États-Unis recommencer." En Corée du Nord, la méfiance anti-impérialiste contre l’Oncle Sam est toujours d’une virulente actualité, malgré les efforts apparents du [Président] Donald Trump pour rapprocher les deux pays ». Ce pays au régime totalitaire a ruiné l'économie et réduit à la famine un peuple.
« En novembre 2017, Kim Jong-un", dictateur de la Corée du Nord, "donnait des sueurs froides à tous les dirigeants de la planète en annonçant être capable d'envoyer une ogive nucléaire sur Washington ».
« Cette agressivité tire ses racines de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la partition totalement arbitraire de la péninsule coréenne, effectuée sous l'égide du président Harry Truman » qui a succédé au Président Franklin D. Roosevelt à la fin de ce conflit. Cette agressivité s'explique aussi par la volonté de dirigeants communistes de demeurer au pouvoir et dont la psychologie mériterait d'être analysée.
« Le 25 juin 1950, les États-Unis interviennent directement pour contrer l’avancée du "péril rouge", les soldats de Kim II-sung soutenus par Staline, enclenchant dès lors un terrible engrenage. En trois ans, la guerre de Corée, pendant laquelle les Américains larguent plus de bombes que durant toute la Seconde Guerre mondiale, coûte la vie à 36 000 GI et plus de 2 millions de Coréens. »
« Considérée comme l'un des conflits les plus effroyables de la guerre froide, la guerre entre Corées du Sud et du Nord, soutenues par leurs alliés idéologiques, menace aujourd’hui encore l’ordre du monde, entre dictature communiste, provocations nucléaires et réunification chimérique ».
« Dans ce documentaire très dense, historiens américains, journalistes coréens, chefs militaires ou anciens GI racontent les grandes dates du conflit, entre les exactions des troupes du général MacArthur et l’intervention surprise de la Chine maoïste ».
"On rappelle comment l’inconnu Kim Il-sung, formé militairement en URSS, a préparé l’invasion de la Corée du Sud en se déplaçant à Moscou, en mars 1949, pour obtenir le feu vert de Staline, puis à Pékin, en mai 1950, pour parvenir au même résultat avec Mao".
"La guerre qui éclate le 25 juin 1950, avec l’assaut soudain de centaines de milliers de soldats communistes épaulés par de redoutables chars soviétiques T-34, va faire des millions de morts, dont beaucoup de civils. Elle impliquera des soldats coréens mais également chinois, américains, sans oublier des contingents britanniques, français, australiens, thaïlandais et autres, intégrés dans une force d’intervention placée sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui compte une douzaine de pays."
"Atrocités des deux côtés, massacres de civils, bombardements massifs au napalm, attaques et contre-attaques avec occupations alternées de Séoul et de Pyongyang, sérieuses menaces nucléaires (Douglas MacArthur était prêt à atomiser l’ennemi avant d’être écarté du commandement militaire par le président Harry S. Truman), cette guerre de Corée se terminera trois ans plus tard avec un pays totalement dévasté et un retour au point de départ, la partition du pays étant toujours en vigueur aujourd’hui. L’armistice est signé le 27 juillet 1953, mais on attend encore un traité de paix !"
"Ce documentaire instructif ne s’arrête pas à la guerre. Il rappelle pourquoi la Corée du Sud fut, durant les années 1960, plus pauvre que sa voisine du Nord. Il revient sur les attentats de 1968 et la tentative d’assassinat du président sud-coréen par un commando. Il analyse les changements diplomatiques entre Washington et Pyongyang au fil des décennies. Et maintenant ? Kim Jong-un, alias « Little Rocket Man » comme l’a surnommé Donald Trump, poursuit son programme nucléaire. Jusqu’à quand ?"
"On rappelle comment l’inconnu Kim Il-sung, formé militairement en URSS, a préparé l’invasion de la Corée du Sud en se déplaçant à Moscou, en mars 1949, pour obtenir le feu vert de Staline, puis à Pékin, en mai 1950, pour parvenir au même résultat avec Mao".
"La guerre qui éclate le 25 juin 1950, avec l’assaut soudain de centaines de milliers de soldats communistes épaulés par de redoutables chars soviétiques T-34, va faire des millions de morts, dont beaucoup de civils. Elle impliquera des soldats coréens mais également chinois, américains, sans oublier des contingents britanniques, français, australiens, thaïlandais et autres, intégrés dans une force d’intervention placée sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui compte une douzaine de pays."
"Atrocités des deux côtés, massacres de civils, bombardements massifs au napalm, attaques et contre-attaques avec occupations alternées de Séoul et de Pyongyang, sérieuses menaces nucléaires (Douglas MacArthur était prêt à atomiser l’ennemi avant d’être écarté du commandement militaire par le président Harry S. Truman), cette guerre de Corée se terminera trois ans plus tard avec un pays totalement dévasté et un retour au point de départ, la partition du pays étant toujours en vigueur aujourd’hui. L’armistice est signé le 27 juillet 1953, mais on attend encore un traité de paix !"
"Ce documentaire instructif ne s’arrête pas à la guerre. Il rappelle pourquoi la Corée du Sud fut, durant les années 1960, plus pauvre que sa voisine du Nord. Il revient sur les attentats de 1968 et la tentative d’assassinat du président sud-coréen par un commando. Il analyse les changements diplomatiques entre Washington et Pyongyang au fil des décennies. Et maintenant ? Kim Jong-un, alias « Little Rocket Man » comme l’a surnommé Donald Trump, poursuit son programme nucléaire. Jusqu’à quand ?"
« S’appuyant sur des documents inédits – obtenus grâce à l'ouverture récente d'archives en Russie, aux États-Unis, en Chine et en Corée du Sud –, ce film apporte un éclairage nouveau, extrêmement précis, sur ce déchirement fratricide traumatique, aux confins de l’absurde ».
Aide aux vétérans belges
Le 14 mai 2020, durant la pandémie de coronavirus, la Corée du Sud a donné 20 000 masques de très haute qualité aux 350 vétérans belges de la Guerre de Corée.
"En ces moments difficiles, la Corée du Sud n’a pas oublié la présence de 3500 volontaires belges partis défendre leur démocratie. Des militaires belges sont venus sur le tarmac de Brussels Airport pour réceptionner les caisses de masques, amenées par avion-cargo. Le Colonel Kim, attaché à l'ambassade de Corée, est sur place : "Pour le 70ème anniversaire de la guerre de Corée, c'est un symbole de solidarité et de paix pour les vétérans et pour le peuple belge", explique-t-il. "L'ambassadeur de Corée du Sud, Soongu Yoon :" Nous voulions les inviter pour les festivités du 70ème anniversaire, mais avec le Covid 19, nous n'avons pu le faire. Mais nous voulions exprimer notre gratitude par ce petit geste. Nous n'oublierons jamais leur sacrifice et leur engagement à défendre notre jeune démocratie. Nous sommes devenus un grand pays à l'économie prospère grâce à tous ces volontaires".
"Ils étaient 3500 Belges à se porter volontaire au début des années 50 pour former un bataillon qui se battra aux côtés des 16 nations alliées pour contrer l'invasion par la Corée du Nord. Le 18 décembre 1950, un corps de volontaires belges embarque à Anvers sur le navire Kamina. Ils arrivent à Pusan, en Corée, un mois et demi plus tard, pour y être directement confrontés à de violents combats. En face, la Chine envoie presque 2 millions de soldats pour affronter cette force alliée des Nations Unies. Les 3500 Belges seront toujours en première ligne, une centaine de nos compatriotes ne reviendront pas."
"A 87 ans, Raymond Berh est président de la Fraternelle des volontaires belges de Corée. Il avait seulement 18 ans quand il s'est engagé. En recevant ses masques, il se souvient : "Jamais aucun Chinois n'est parvenu à entrer dans notre tranchée, et nous en sommes fiers. Les Belges sont connus en Corée pour être les soldats "number one", avec nos "bérets bruns"". Apprenant le don de masques, un autre vétéran belge s'est exclamé : "C'est formidable, les Coréens pensent encore à nous après 70 ans". Raymond Berh a répondu : "Les Coréens sont comme ça, ils aiment les soldats qui les ont un peu aidés, car nous étions un petit bataillon, nous n'avons pas gagné la guerre". "Les vétérans, toujours très attachés à l'armée belge, légueront la moitié des 20.000 masques reçus aux unités médicales de la Défense."
"En ces moments difficiles, la Corée du Sud n’a pas oublié la présence de 3500 volontaires belges partis défendre leur démocratie. Des militaires belges sont venus sur le tarmac de Brussels Airport pour réceptionner les caisses de masques, amenées par avion-cargo. Le Colonel Kim, attaché à l'ambassade de Corée, est sur place : "Pour le 70ème anniversaire de la guerre de Corée, c'est un symbole de solidarité et de paix pour les vétérans et pour le peuple belge", explique-t-il. "L'ambassadeur de Corée du Sud, Soongu Yoon :" Nous voulions les inviter pour les festivités du 70ème anniversaire, mais avec le Covid 19, nous n'avons pu le faire. Mais nous voulions exprimer notre gratitude par ce petit geste. Nous n'oublierons jamais leur sacrifice et leur engagement à défendre notre jeune démocratie. Nous sommes devenus un grand pays à l'économie prospère grâce à tous ces volontaires".
"Ils étaient 3500 Belges à se porter volontaire au début des années 50 pour former un bataillon qui se battra aux côtés des 16 nations alliées pour contrer l'invasion par la Corée du Nord. Le 18 décembre 1950, un corps de volontaires belges embarque à Anvers sur le navire Kamina. Ils arrivent à Pusan, en Corée, un mois et demi plus tard, pour y être directement confrontés à de violents combats. En face, la Chine envoie presque 2 millions de soldats pour affronter cette force alliée des Nations Unies. Les 3500 Belges seront toujours en première ligne, une centaine de nos compatriotes ne reviendront pas."
"A 87 ans, Raymond Berh est président de la Fraternelle des volontaires belges de Corée. Il avait seulement 18 ans quand il s'est engagé. En recevant ses masques, il se souvient : "Jamais aucun Chinois n'est parvenu à entrer dans notre tranchée, et nous en sommes fiers. Les Belges sont connus en Corée pour être les soldats "number one", avec nos "bérets bruns"". Apprenant le don de masques, un autre vétéran belge s'est exclamé : "C'est formidable, les Coréens pensent encore à nous après 70 ans". Raymond Berh a répondu : "Les Coréens sont comme ça, ils aiment les soldats qui les ont un peu aidés, car nous étions un petit bataillon, nous n'avons pas gagné la guerre". "Les vétérans, toujours très attachés à l'armée belge, légueront la moitié des 20.000 masques reçus aux unités médicales de la Défense."
Par Hélène Porret (Arte)
« Dans un documentaire éclairant, John Maggio retrace la guerre de Corée (1950-1953), théâtre d'affrontements sans bornes entre grandes puissances. Portrait de trois acteurs majeurs d’un conflit inachevé qui façonne encore les relations internationales ».
Syngman Rhee
« En exil, l'ex-président du gouvernement provisoire coréen a tout pour séduire les Américains, en quête d'un homme de confiance pour diriger la Corée du Sud, sous influence occidentale depuis la division de la péninsule, en 1945. Ancien étudiant de Princeton, chrétien, anglophone, il a remporté l’élection présidentielle de 1948 – ambition pour laquelle il manœuvrait déjà dans les couloirs du département d'État à Washington, durant la Seconde Guerre mondiale. Sous des airs de gentleman discret, "l'oncle Syngman" cache une soif démesurée de pouvoir. Une fois en fonction, il fait exécuter des milliers de partisans communistes. Son objectif : réunifier les deux Corées à n'importe quel prix. Après 1953, il se console en détournant l'aide économique occidentale, tandis que son pays sombre dans le marasme. Sept ans plus tard, en avril 1960, un soulèvement populaire obligera le despote à se réfugier à Hawaii. »
Kim Il-sung
« Ancien résistant contre l’occupation japonaise, Kim Il-sung, réfugié en URSS en 1941, où il apprend le russe et devient proche de hauts gradés, est choisi par Staline pour instaurer un régime communiste en Corée du Nord en 1948. Rusé et impitoyable, mais inconnu dans son pays, il assoit rapidement sa position de "Grand Leader", n'hésitant pas à travestir son passé de combattant. En 1949, le culte autour de sa personne s'intensifie, tout comme ses ambitions de réunification. Kim Il-sung bâtit une puissante armée et envahit son voisin du Sud le 25 juin 1950, avec le soutien indirect de la Chine. À la fin du conflit, il obtient les pleins pouvoirs et entreprend de se doter de l'arme nucléaire. "Le président éternel de la République" meurt d'une crise cardiaque en 1994 sans voir ce projet se réaliser. Après son fils Kim Jong-il, son petit-fils Kim Jong-un a repris en 2011 le flambeau dynastique ».
Douglas MacArthur
CHRONOLOGIE
(Source : L’Histoire)
« A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la Corée, auparavant sous occupation Japonaise, est séparée en deux. La guerre de Corée (1950-1953) ne parvient pas à une réunification et dessine la frontière actuelle.
Le 2 septembre 1945, la capitulation du Japon ne redonne pas à la Corée son entière indépendance. Sur place, les règlements de comptes entre résistants et collaborateurs des Japonais dégénèrent en guerre civile. La guerre froide en gestation territorialise le conflit.
Lors de la conférence de Potsdam (juillet-août 1945), une ligne de démarcation entre troupes d’occupation soviétiques et américaines est fixée au niveau du 38e parallèle.
Les Américains débarquent eux au sud le 8 septembre.
Les espoirs d’un gouvernement unique pour l’ensemble de la péninsule s’amenuisent rapidement. En 1946, MacArthur annonce l’échec de la réunification.
C’est dans cette ambiance tendue que deux républiques coréennes indépendantes, à l’idéologie opposée, sont reconnues en 1948 : la république de Corée (Sud), le 15 août et la République populaire et démocratique de Corée (Nord), le 9 septembre. Mais aucune d’elles ne reconnaît la légitimité de l’autre.
Au sud, le gouvernement proaméricain de Syngman Rhee réprime sévèrement les oppositions « communistes » sans en venir à bout. Pour le Nord, le prétexte de guerre est trouvé.
1) Le 25 juin 1950, les troupes nord-coréennes franchissent la ligne de démarcation fixée entre les troupes américaines et soviétiques au niveau du 38e parallèle. Le 28 juin, Séoul tombe aux mains des communistes.
2) Les États-Unis débarquent le 15 septembre à Inch’ôn épaulés par une force militaire onusienne, la première de l’histoire de l’organisation.
3) Fin octobre 1950, les troupes de la coalition atteignent la frontière chinoise avant d’être repoussées par la contre-offensive sino-nord- coréenne.
4) Au printemps 1951, le front s’établit de nouveau aux alentours du 38e parallèle. Des négociations finissent par aboutir le 27 juillet 1953 : les États-Unis et l’URSS reconnaissent l’existence des deux Corées, et une zone démilitarisée (DMZ) est instaurée.
Si l’aspect international de la guerre semble alors réglé, les deux Corées elles-mêmes ne souscrivent pas à cet état de fait.
1905 : Après sa victoire sur la Russie et avec pour ambition de contrôler la Mandchourie chinoise, le Japon transforme la Corée en protectorat.
1910 : La Corée devient « province » japonaise, en fait une colonie placée sous un gouvernement militaire extrêmement dur.
1937-1945 : Si la Corée reste à l’écart des combats de la Seconde Guerre mondiale, sa population est mobilisée pour l’effort de guerre japonais (travail obligatoire, femmes coréennes forcées de se prostituer, etc.).
1945 : A la conférence de Potsdam (juillet-août), URSS et États-Unis conviennent de diviser la Corée au niveau du 38e parallèle pour se répartir les responsabilités de désarmement de la péninsule après la chute du Japon. Le 10 août, les Soviétiques pénètrent dans le nord de la Corée. Le 15 août, le Japon annonce sa capitulation. Le 8 septembre, les troupes américaines débarquent à leur tour en Corée.
1945, décembre : A la conférence de Moscou, États- Unis, URSS, Grande-Bretagne et Chine tentent de placer la Corée pour cinq ans sous leur tutelle conjointe. Cela déclenche dans le pays une vive opposition, et une division idéologique : la Corée doit-elle être communiste ou capitaliste ?
1948 : En mai, dans la zone sud, des élections portent au pouvoir Syngman Rhee, qui forme le gouvernement de la république de Corée, reconnue par l’ONU. En août, dans la zone nord, une Assemblée du peuple de toute la Corée est élue ; la République populaire de Corée, avec Kim Il-sung à sa tête, est reconnue par les pays communistes.
1950, 25 juin : Les armées du Nord, équipées par les Soviétiques, attaquent le Sud. Le Conseil de sécurité de l’ONU condamne l’agression et demande aux membres de l’organisation de porter assistance au Sud. C’est le début de la guerre de Corée.
1953, 27 juillet : La signature d’un accord de cessez-le-feu instaure une zone démilitarisée entre les deux Corées, au niveau du 38e parallèle. »
« Corée, une guerre sans fin » de John Maggio
France, 2020, 1 h 30
Coproduction : ARTE France, Ark Media, Weta Washington DC, BBC, KBS, ZED
Adaptation française : Julien Johan
Sur Arte le 19 mai 2020 à 20 h 50, puis les 20 avril 2021 à 20 h 50, 19 mai 2021 à 2 h 05
Disponible du 12/05/2020 au 17/07/2020, du 13/04/2021 au 18/06/2021
Visuels :
Un fantassin américain en deuil dont le camarade a été tué au combat est réconforté par un autre soldat. En arrière-plan, un soldat de corps remplit méthodiquement des étiquettes de victimes, région de Haktong-ni, Corée. Le 28 août 1950
Char américain
Soldats en attente du combat
Portrait: US Army (USA) General (GEN) Douglas MacArthur. (Covered) (Exact date shot UNKNOWN)
© ZED ARKMEDIA WETA
Un fantassin américain en deuil dont le camarade a été tué au combat est réconforté par un autre soldat. En arrière-plan, un soldat de corps remplit méthodiquement des étiquettes de victimes, région de Haktong-ni, Corée. Le 28 août 1950
Char américain
Soldats en attente du combat
Portrait: US Army (USA) General (GEN) Douglas MacArthur. (Covered) (Exact date shot UNKNOWN)
© ZED ARKMEDIA WETA
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