Aribert Heim (1914-1992) était un médecin autrichien SS. Durant la Deuxième Guerre mondiale, ce tortionnaire a commis des "expérimentations médicales" horribles sur les internés dans les camps de concentration de Buchenwald, près de Weimar (Allemagne) et de Mauthausen (KZ ou KL), près de Linz (Autriche). Peu inquiété à la Libération, il a mené une vie tranquille de gynécologue jusqu’en 1962. Évitant son arrestation, il a fui alors en Egypte où il s'est converti à l’islam. Toute l’Histoire diffusera les 22, 23, 24 et 26 février 2021 « Aribert Heim, médecin du camp de Mauthausen », documentaire d’Angèle Berland.
« Le nom des 86 » de Emmanuel Heyd et Raphael Toledano
« L’université de Strasbourg sous le IIIe Reich » par Kirsten Esch
« L’université de Strasbourg sous le IIIe Reich » par Kirsten Esch
« Le procès du siècle. Les chroniqueurs célèbres de Nuremberg » de Peter Hartl
« Hippocrate aux enfers » de Jean-Pierre Devillers
« T4, un médecin sous le nazisme » par Catherine Bernstein
« Hippocrate aux enfers » de Jean-Pierre Devillers
« T4, un médecin sous le nazisme » par Catherine Bernstein
« Exil nazi : la promesse de l'Orient » par Géraldine Schwarz
« Les Amnésiques » par Géraldine Schwarz
Aribert Heim (1914-1992) est né dans une famille modeste en Autriche. Il étudie la médecine à l'université de Vienne.
En 1935, il adhère au parti nazi. Puis il entre dans les SS de Heinrich Himmler après l'Anschluss, puis se présente comme volontaire pour la Waffen-SS. Entre 1940 et 1941, il accède au grade de Hauptsturmführer.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, Aribert Heim sert comme médecin à Buchenwald, Buchenwald, près de Weimar (Allemagne), Sachsenhausen, et au camp de concentration de Mauthausen (KZ ou KL), près de Linz (Autriche). Surnommé Le boucher, El banderillero ou Dr Tod (« Docteur La Mort ») car il injecte des substances dangereuses dans le cœur de ses victimes, ce tortionnaire a commis, au prétexte d’expérimentations médicales, des actes horribles sans anesthésie sur les internés dans ces camps.
Au camp de concentration d'Ebensee, annexe du camp de Mauthausen, il a effectué des expérimentations notamment sur des déportés juifs similaires à celles de Josef Mengele au camp d'Auschwitz. Selon des rescapés de la Shoah, les juifs étaient empoisonnés par des injections directement dans leur cœur de produit incluant de l'essence, du phénol, des poisons ou de l'eau afin de provoquer la mort. Il utilisait la peau des victimes pour recouvrir des sièges.
En 1942, on le retrouve en Finlande.
Le 15 mars 1945, les Alliés arrêtent Heim, et le jugent uniquement sur son appartenance à la Waffen-SS.
Il mène une vie tranquille de gynécologue à Baden-Baden, au sud de l'Allemagne. Il se marie avec Frieda et fonde une famille : le couple a deux fils.
Sur le point d'être arrêté, Aribert Heim fuit en 1962 l'Allemagne pour l'Egypte via la Libye. Il se convertit à l’islam.
Mais il est toujours recherché par les polices espagnole et allemande, ainsi qu'à la fin des années 1970 par le « chasseur de nazis » Simon Wiesenthal, ancien déporté de Mauthausen, puis par le Centre Simon-Wiesenthal.
En 2002, à l'initiative notamment d'Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon Wiesenthal, est lancée l'Opération Dernière Chance en Allemagne et dans huit pays d'Europe. Dans les premières places de sa liste des nazis recherchés, figurent Alois Brunner, puis Aribert Heim.
Espagne, Amérique latine, Afrique... Les recherches dans ces pays et zones ne permettent pas de retrouver sa trace.
"Ni oubli ni pardon"
En 2007, Grasset publie "Ni oubli ni pardon. Au cœur de la traque du dernier nazi" de Danny Baz. "Colonel de l’armée de l’air israélienne, spécialiste des opérations commando et des missions secrètes, Danny Baz a fait partie dans les années 80 d’une organisation clandestine américaine, « la Chouette », qui s’était donnée pour mission de traquer, d’arrêter, de juger et d’exécuter les derniers nazis réfugiés sur le continent américain après la Seconde Guerre mondiale. Il témoigne aujourd’hui pour la première fois à visage découvert"
"Il s’appelle Aribert Heim. Il est l’un de ces nazis qui, après la guerre, sont passés entre les mailles de la justice et ont disparu dans la nature. Médecin de formation, surnommé le « Docteur la Mort », il fut le bourreau du camp de concentration de Mauthausen, torturant, assassinant et faisant subir à ses « cobayes humains » les plus monstrueuses « expériences scientifiques ». Aujourd’hui encore, la tête du « dernier grand nazi » est mise à prix, et les polices du monde entier le recherchent. On le dit en Egypte, en Uruguay, au fin fond de l’Amazonie, en Espagne, en Argentine… Peine perdue. Car Aribert Heim est mort, depuis plus d’un quart de siècle. Au début des années 80, Danny Baz, pilote de l’air dans l’armée israélienne, rejoint une mystérieuse organisation aux Etats-Unis, appelée « la Chouette ». Œuvrant dans la clandestinité et l’illégalité la plus totale, elle bénéficie néanmoins de l’appui d’individus très hauts placés (CIA, FBI, services secrets israéliens…). « La Chouette » a été créée par un rescapé de Mauthausen ayant fait fortune dans le pétrole au Texas, et qui finance l’opération par tranches de 6 millions de dollars (somme symbolique pour rappeler les six millions de juifs victimes de l’Holocauste). Ils sont une poignée d’hommes et de femmes, anciens commandos du Vietnam, agents secrets, à se lancer sur les traces d’Aribert Heim, « le Rat », qui se cache aux Etats-Unis, près de la frontière canadienne. Après avoir gardé le silence pendant plus de vingt-cinq ans, Danny Baz raconte au jour le jour la longue traque du Docteur la Mort. Cette extraordinaire et véridique chasse à l’homme, de New York à Baden-Baden, de Jérusalem à Québec en passant par l’Alaska, est le récit d’une vengeance à laquelle les membres de cette fraternité secrète, unis par l’amitié autant que par la rage, ont tout sacrifié."
Selon Danny Baz, Heim aurait été kidnappé, jugé puis exécuté sur l'Île de Catalina en 1982 par La Chouette. Mais le Centre Simon-Wiesenthal nie ces dires.
En février 2009, selon la télévision publique allemande ZDF et le New York Times, Heim aurait vécu au Caire dans les années 1970, aurait embrassé l'islam, et adopté le nom de Tarek Farid Hussein. Quasi-octogénaire, il y serait décédé d'un cancer de l'intestin en 1992. La justice confirme ces faits en septembre 2012.
"D'après ses proches, lorsque l'Égypte a développé des liens plus étroits avec Israël, Heim a commencé à ne plus se sentir en sécurité dans le pays. Se convertir à l'Islam était un moyen de changer de nom et de se fondre dans la masse. Mais d'un autre côté, sa famille adoptive égyptienne était convaincue qu'il était sincèrement intéressé par cette religion ; il priait et respectait les règles. Les avis divergent donc d'une personne à l'autre. Il a tout de même réussi à faire croire aux gens qu'il était réellement intéressé par l'Islam", a déclaré Souad Mekhennet (Vice, 25 avril 2014).
"Le dramaturge, Arthur Becker, était une sorte d'enquêteur adjoint sur les crimes de guerre à Mauthausen. En 1946, il a recueilli le premier témoignage des crimes de Heim. Il a par la suite écrit cette pièce "Mauthausen!: Schauspiel in 3 Aufzügen" dans laquelle le méchant est un médecin qui collectionne des crânes en guise de trophées. C'était une des premières œuvres sur la Shoah", a confié Nicholas Kulish (Vice, 25 avril 2014).
Mais, en 2009, l'enquête de Mathieu Sarfati et Jean-Pascal Bublex pour Canal + sème le doute sur ce décès. Un doute partagé par l'avocat d'Heim en Allemagne.
En 2012, se fondant sur des preuves fournies par la famille du nazi, une cour de justice de Baden Baden prononce la mort d'Aribert Heim en 1992.
Livres
Auteurs d'enquêtes journalistiques sur Aribert Heim pour le quotidien américain The New York Times, Nicholas Kulish, chef du bureau berlinois du journal (2007-2013) puis correspondant en Afrique de l'Est pour The Times, et Souad Mekhennet, journaliste allemande pour ce périodique, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, et la télévision ZDF, ont .été les premiers à confirmer que Heim se cachait en Egypte. Ils ont écrit un livre, traduit en français, retraçant l'itinéraire de ce nazi et la longue traque visant à le faire juger pour ses crimes.
"The Eternal Nazi. From Mauthausen to Cairo, the Relentless Pursuit of SS Doctor Aribert Heim" by Nicholas Kulish and Souad Mekhennet is "the compelling story of the hunt for Aribert Heim, whose decades-long flight from justice turned a mid-level SS officer and concentration camp doctor into the most wanted Nazi war criminal in the world"
"Dr. Aribert Heim worked at the Mauthausen concentration camp for only a few months in 1941 but left a horrifying mark on the memories of survivors. According to their testimony, Heim euthanized patients with injections of gasoline into their hearts. He performed surgeries on otherwise healthy people. Some recalled prisoners' skulls set out on his desk to display perfect sets of teeth."
"In the chaos of the postwar period, Heim was able to slip away from his dark past and establish himself as a reputable doctor in the resort town of Baden-Baden. He was tall, handsome, a bit of a charmer, and quickly settled down with a wife and children in peace and comfort. But certain rare individuals in Germany were unwilling to let Nazi war criminals go unpunished. Among them was a police investigator named Alfred Aedtner, who turned finding Heim into an overriding obsession; his quest took him across Europe and across decades, and into a close alliance with legendary Nazi hunter Simon Wiesenthal."
"This is the incredible story of how Aribert Heim evaded capture, living in a working-class neighborhood of Cairo, praying in Arabic, beloved by an adopted Muslim family, while inspiring a manhunt that outlived him by many years. He became the "Eternal Nazi," a symbol of Germany's evolving attitude toward the sins of its past, which finally crested in a desire to see justice done at almost any cost. "
Ce livre a été édité en France. "On l’appelait Docteur la Mort. De Mauthausen au Caire, le récit haletant de la plus longue traque de l'histoire" a été publié en 2015 par Flammarion (traduction : Cécile Dutheil de La Rochère). "Le Caire, 2008. Toutes les preuves sont là, dans cette vieille serviette couverte de poussière. Jamais la trace d’Aribert Heim n’aurait été retrouvée si deux journalistes n’avaient repris l’enquête de zéro. Le mystère du boucher de Mauthausen, celui qu’on appelait aussi Docteur la Mort aura duré plus de soixante ans. En 1942, Heim était l’un des médecins du camp. Plusieurs témoins l y ont vu commettre des actes d’une barbarie insoutenable. Reconnaissable entre tous, par sa beauté, sa taille et sa force herculéennes, cet ancien champion de hockey, brièvement inquiété, continue impunément, après la guerre, à exercer la médecine".
"Jusqu’au jour où, sentant venir le châtiment, il quitte femme et enfants, puis disparaît. Il est alors recherché jusqu’en Amérique latine, mais demeure introuvable. Ses poursuivants Alfred Aedtner et Simon Wiesenthal ne penseront jamais à l’Égypte. C’est pourtant là qu’il vivra pendant près de trente ans aimé des enfants du quartier, de ses amis musulmans, de son fils ignorant et complice et qu’il mourra, en éternel nazi. Cette enquête au long cours, qui se lit comme un roman noir, est la reconstitution de ce trajet hors normes celui d’un homme jamais repenti, symbole d’une mémoire allemande toujours à vif."
Un des fils d'Aribert Heim qui aurait eu aussi une fille, Waltraud, vivant au Chili, Rüdiger Heim "est demeuré incertain sur ce qui s'est passé à Mauthausen. Il ne croyait pas que rien ne pouvait être reproché à son père après avoir travaillé dans un camp de concentration. Mais il ne pouvait pas non plus croire qu'Aribert Heim était coupable des atrocités qu'on le soupçonnait d'avoir commises". (The Atlantic, 22 mars 2014)
Le 15 janvier 2020, la journaliste et écrivaine d’origine marocaine Souad Mekhennet a été distinguée au Musée de la Tolérance à Los Angeles par le Prix du leadership international du Centre Simon Wiesenthal (CSW). Née en Allemagne d'un père marocain et d’une mère turque, “Mme Mekhennet a été reconnue pour son travail prolifique et son courage en tant que journaliste et auteur” au “rôle central dans la résolution du cas d’un criminel de guerre nazi majeur”. Souad Mekhennet peut servir de modèle à des millions de personnes, quelle que soit leur foi, leur croyance ou leur nationalité”, a déclaré le rabbin Abraham Cooper, doyen associé.
"Mekhennet was later jailed while reporting on the Arab Spring in Egypt. During her interrogation, the Egyptian authorities brought up her involvement in the Heim case because the Egyptian government was apparently upset about the bad publicity confirming that the Nazi doctor had been living as a free man in Egypt for decades. While detained, she was threatened with rape and had a gun pointed at her head. This did not deter her from further acts of journalistic courage. She has continued to cover difficult topics in dangerous places despite the risk to her safety. And always she provided, accurate and unbiased reporting, including her interviews with leaders of al Qaeda, the Taliban, and ISIS", a ajouté le CSW.
Correspondante internationale et membre de l’équipe du “Desk sécurité nationale” du Washington Post, Souad Mekhennet a présenté son itinéraire et les "valeurs que lui ont transmises ces grands-parents au Maroc, relevant également comment feu SM Mohammed V avait protégé 250 000 Juifs du royaume des forces d’occupation françaises de Vichy et des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. “En tant que "Commandant de tous les croyants’, il a placé tous les "gens du Livre" sous sa protection – juifs, chrétiens et musulmans. De telles histoires ne doivent pas être oubliées, même si elles ne correspondent pas à notre récit dominant”, a-t-elle déclaré. Mais, elle a véhiculé un mythe. "le Sultan Mohammed n’a pas protégé les Juifs puisqu’il a même promulgué les statuts des Juifs en Dahir (décret) chérifien", a résumé l'historien Georges Bensoussan en 2012.
Et la journaliste d’ajouter : “Je vis maintenant en Amérique et je suis frappé par la façon dont les gens réagissent différemment aux attaques extrémistes selon l’identité de l’agresseur. Les gens ne perçoivent pas le même antisémitisme avec un agresseur chrétien ou né aux États-Unis qu’avec un immigrant ou un musulman?”
« Les Amnésiques » par Géraldine Schwarz
Aribert Heim (1914-1992) est né dans une famille modeste en Autriche. Il étudie la médecine à l'université de Vienne.
En 1935, il adhère au parti nazi. Puis il entre dans les SS de Heinrich Himmler après l'Anschluss, puis se présente comme volontaire pour la Waffen-SS. Entre 1940 et 1941, il accède au grade de Hauptsturmführer.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, Aribert Heim sert comme médecin à Buchenwald, Buchenwald, près de Weimar (Allemagne), Sachsenhausen, et au camp de concentration de Mauthausen (KZ ou KL), près de Linz (Autriche). Surnommé Le boucher, El banderillero ou Dr Tod (« Docteur La Mort ») car il injecte des substances dangereuses dans le cœur de ses victimes, ce tortionnaire a commis, au prétexte d’expérimentations médicales, des actes horribles sans anesthésie sur les internés dans ces camps.
Au camp de concentration d'Ebensee, annexe du camp de Mauthausen, il a effectué des expérimentations notamment sur des déportés juifs similaires à celles de Josef Mengele au camp d'Auschwitz. Selon des rescapés de la Shoah, les juifs étaient empoisonnés par des injections directement dans leur cœur de produit incluant de l'essence, du phénol, des poisons ou de l'eau afin de provoquer la mort. Il utilisait la peau des victimes pour recouvrir des sièges.
En 1942, on le retrouve en Finlande.
Le 15 mars 1945, les Alliés arrêtent Heim, et le jugent uniquement sur son appartenance à la Waffen-SS.
Il mène une vie tranquille de gynécologue à Baden-Baden, au sud de l'Allemagne. Il se marie avec Frieda et fonde une famille : le couple a deux fils.
Sur le point d'être arrêté, Aribert Heim fuit en 1962 l'Allemagne pour l'Egypte via la Libye. Il se convertit à l’islam.
Mais il est toujours recherché par les polices espagnole et allemande, ainsi qu'à la fin des années 1970 par le « chasseur de nazis » Simon Wiesenthal, ancien déporté de Mauthausen, puis par le Centre Simon-Wiesenthal.
En 2002, à l'initiative notamment d'Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon Wiesenthal, est lancée l'Opération Dernière Chance en Allemagne et dans huit pays d'Europe. Dans les premières places de sa liste des nazis recherchés, figurent Alois Brunner, puis Aribert Heim.
Espagne, Amérique latine, Afrique... Les recherches dans ces pays et zones ne permettent pas de retrouver sa trace.
"Ni oubli ni pardon"
En 2007, Grasset publie "Ni oubli ni pardon. Au cœur de la traque du dernier nazi" de Danny Baz. "Colonel de l’armée de l’air israélienne, spécialiste des opérations commando et des missions secrètes, Danny Baz a fait partie dans les années 80 d’une organisation clandestine américaine, « la Chouette », qui s’était donnée pour mission de traquer, d’arrêter, de juger et d’exécuter les derniers nazis réfugiés sur le continent américain après la Seconde Guerre mondiale. Il témoigne aujourd’hui pour la première fois à visage découvert"
"Il s’appelle Aribert Heim. Il est l’un de ces nazis qui, après la guerre, sont passés entre les mailles de la justice et ont disparu dans la nature. Médecin de formation, surnommé le « Docteur la Mort », il fut le bourreau du camp de concentration de Mauthausen, torturant, assassinant et faisant subir à ses « cobayes humains » les plus monstrueuses « expériences scientifiques ». Aujourd’hui encore, la tête du « dernier grand nazi » est mise à prix, et les polices du monde entier le recherchent. On le dit en Egypte, en Uruguay, au fin fond de l’Amazonie, en Espagne, en Argentine… Peine perdue. Car Aribert Heim est mort, depuis plus d’un quart de siècle. Au début des années 80, Danny Baz, pilote de l’air dans l’armée israélienne, rejoint une mystérieuse organisation aux Etats-Unis, appelée « la Chouette ». Œuvrant dans la clandestinité et l’illégalité la plus totale, elle bénéficie néanmoins de l’appui d’individus très hauts placés (CIA, FBI, services secrets israéliens…). « La Chouette » a été créée par un rescapé de Mauthausen ayant fait fortune dans le pétrole au Texas, et qui finance l’opération par tranches de 6 millions de dollars (somme symbolique pour rappeler les six millions de juifs victimes de l’Holocauste). Ils sont une poignée d’hommes et de femmes, anciens commandos du Vietnam, agents secrets, à se lancer sur les traces d’Aribert Heim, « le Rat », qui se cache aux Etats-Unis, près de la frontière canadienne. Après avoir gardé le silence pendant plus de vingt-cinq ans, Danny Baz raconte au jour le jour la longue traque du Docteur la Mort. Cette extraordinaire et véridique chasse à l’homme, de New York à Baden-Baden, de Jérusalem à Québec en passant par l’Alaska, est le récit d’une vengeance à laquelle les membres de cette fraternité secrète, unis par l’amitié autant que par la rage, ont tout sacrifié."
Selon Danny Baz, Heim aurait été kidnappé, jugé puis exécuté sur l'Île de Catalina en 1982 par La Chouette. Mais le Centre Simon-Wiesenthal nie ces dires.
En février 2009, selon la télévision publique allemande ZDF et le New York Times, Heim aurait vécu au Caire dans les années 1970, aurait embrassé l'islam, et adopté le nom de Tarek Farid Hussein. Quasi-octogénaire, il y serait décédé d'un cancer de l'intestin en 1992. La justice confirme ces faits en septembre 2012.
"D'après ses proches, lorsque l'Égypte a développé des liens plus étroits avec Israël, Heim a commencé à ne plus se sentir en sécurité dans le pays. Se convertir à l'Islam était un moyen de changer de nom et de se fondre dans la masse. Mais d'un autre côté, sa famille adoptive égyptienne était convaincue qu'il était sincèrement intéressé par cette religion ; il priait et respectait les règles. Les avis divergent donc d'une personne à l'autre. Il a tout de même réussi à faire croire aux gens qu'il était réellement intéressé par l'Islam", a déclaré Souad Mekhennet (Vice, 25 avril 2014).
"Le dramaturge, Arthur Becker, était une sorte d'enquêteur adjoint sur les crimes de guerre à Mauthausen. En 1946, il a recueilli le premier témoignage des crimes de Heim. Il a par la suite écrit cette pièce "Mauthausen!: Schauspiel in 3 Aufzügen" dans laquelle le méchant est un médecin qui collectionne des crânes en guise de trophées. C'était une des premières œuvres sur la Shoah", a confié Nicholas Kulish (Vice, 25 avril 2014).
Mais, en 2009, l'enquête de Mathieu Sarfati et Jean-Pascal Bublex pour Canal + sème le doute sur ce décès. Un doute partagé par l'avocat d'Heim en Allemagne.
En 2012, se fondant sur des preuves fournies par la famille du nazi, une cour de justice de Baden Baden prononce la mort d'Aribert Heim en 1992.
Auteurs d'enquêtes journalistiques sur Aribert Heim pour le quotidien américain The New York Times, Nicholas Kulish, chef du bureau berlinois du journal (2007-2013) puis correspondant en Afrique de l'Est pour The Times, et Souad Mekhennet, journaliste allemande pour ce périodique, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, et la télévision ZDF, ont .été les premiers à confirmer que Heim se cachait en Egypte. Ils ont écrit un livre, traduit en français, retraçant l'itinéraire de ce nazi et la longue traque visant à le faire juger pour ses crimes.
"The Eternal Nazi. From Mauthausen to Cairo, the Relentless Pursuit of SS Doctor Aribert Heim" by Nicholas Kulish and Souad Mekhennet is "the compelling story of the hunt for Aribert Heim, whose decades-long flight from justice turned a mid-level SS officer and concentration camp doctor into the most wanted Nazi war criminal in the world"
"Dr. Aribert Heim worked at the Mauthausen concentration camp for only a few months in 1941 but left a horrifying mark on the memories of survivors. According to their testimony, Heim euthanized patients with injections of gasoline into their hearts. He performed surgeries on otherwise healthy people. Some recalled prisoners' skulls set out on his desk to display perfect sets of teeth."
"In the chaos of the postwar period, Heim was able to slip away from his dark past and establish himself as a reputable doctor in the resort town of Baden-Baden. He was tall, handsome, a bit of a charmer, and quickly settled down with a wife and children in peace and comfort. But certain rare individuals in Germany were unwilling to let Nazi war criminals go unpunished. Among them was a police investigator named Alfred Aedtner, who turned finding Heim into an overriding obsession; his quest took him across Europe and across decades, and into a close alliance with legendary Nazi hunter Simon Wiesenthal."
"This is the incredible story of how Aribert Heim evaded capture, living in a working-class neighborhood of Cairo, praying in Arabic, beloved by an adopted Muslim family, while inspiring a manhunt that outlived him by many years. He became the "Eternal Nazi," a symbol of Germany's evolving attitude toward the sins of its past, which finally crested in a desire to see justice done at almost any cost. "
Ce livre a été édité en France. "On l’appelait Docteur la Mort. De Mauthausen au Caire, le récit haletant de la plus longue traque de l'histoire" a été publié en 2015 par Flammarion (traduction : Cécile Dutheil de La Rochère). "Le Caire, 2008. Toutes les preuves sont là, dans cette vieille serviette couverte de poussière. Jamais la trace d’Aribert Heim n’aurait été retrouvée si deux journalistes n’avaient repris l’enquête de zéro. Le mystère du boucher de Mauthausen, celui qu’on appelait aussi Docteur la Mort aura duré plus de soixante ans. En 1942, Heim était l’un des médecins du camp. Plusieurs témoins l y ont vu commettre des actes d’une barbarie insoutenable. Reconnaissable entre tous, par sa beauté, sa taille et sa force herculéennes, cet ancien champion de hockey, brièvement inquiété, continue impunément, après la guerre, à exercer la médecine".
"Jusqu’au jour où, sentant venir le châtiment, il quitte femme et enfants, puis disparaît. Il est alors recherché jusqu’en Amérique latine, mais demeure introuvable. Ses poursuivants Alfred Aedtner et Simon Wiesenthal ne penseront jamais à l’Égypte. C’est pourtant là qu’il vivra pendant près de trente ans aimé des enfants du quartier, de ses amis musulmans, de son fils ignorant et complice et qu’il mourra, en éternel nazi. Cette enquête au long cours, qui se lit comme un roman noir, est la reconstitution de ce trajet hors normes celui d’un homme jamais repenti, symbole d’une mémoire allemande toujours à vif."
Un des fils d'Aribert Heim qui aurait eu aussi une fille, Waltraud, vivant au Chili, Rüdiger Heim "est demeuré incertain sur ce qui s'est passé à Mauthausen. Il ne croyait pas que rien ne pouvait être reproché à son père après avoir travaillé dans un camp de concentration. Mais il ne pouvait pas non plus croire qu'Aribert Heim était coupable des atrocités qu'on le soupçonnait d'avoir commises". (The Atlantic, 22 mars 2014)
Le 15 janvier 2020, la journaliste et écrivaine d’origine marocaine Souad Mekhennet a été distinguée au Musée de la Tolérance à Los Angeles par le Prix du leadership international du Centre Simon Wiesenthal (CSW). Née en Allemagne d'un père marocain et d’une mère turque, “Mme Mekhennet a été reconnue pour son travail prolifique et son courage en tant que journaliste et auteur” au “rôle central dans la résolution du cas d’un criminel de guerre nazi majeur”. Souad Mekhennet peut servir de modèle à des millions de personnes, quelle que soit leur foi, leur croyance ou leur nationalité”, a déclaré le rabbin Abraham Cooper, doyen associé.
"Mekhennet was later jailed while reporting on the Arab Spring in Egypt. During her interrogation, the Egyptian authorities brought up her involvement in the Heim case because the Egyptian government was apparently upset about the bad publicity confirming that the Nazi doctor had been living as a free man in Egypt for decades. While detained, she was threatened with rape and had a gun pointed at her head. This did not deter her from further acts of journalistic courage. She has continued to cover difficult topics in dangerous places despite the risk to her safety. And always she provided, accurate and unbiased reporting, including her interviews with leaders of al Qaeda, the Taliban, and ISIS", a ajouté le CSW.
Correspondante internationale et membre de l’équipe du “Desk sécurité nationale” du Washington Post, Souad Mekhennet a présenté son itinéraire et les "valeurs que lui ont transmises ces grands-parents au Maroc, relevant également comment feu SM Mohammed V avait protégé 250 000 Juifs du royaume des forces d’occupation françaises de Vichy et des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. “En tant que "Commandant de tous les croyants’, il a placé tous les "gens du Livre" sous sa protection – juifs, chrétiens et musulmans. De telles histoires ne doivent pas être oubliées, même si elles ne correspondent pas à notre récit dominant”, a-t-elle déclaré. Mais, elle a véhiculé un mythe. "le Sultan Mohammed n’a pas protégé les Juifs puisqu’il a même promulgué les statuts des Juifs en Dahir (décret) chérifien", a résumé l'historien Georges Bensoussan en 2012.
Et la journaliste d’ajouter : “Je vis maintenant en Amérique et je suis frappé par la façon dont les gens réagissent différemment aux attaques extrémistes selon l’identité de l’agresseur. Les gens ne perçoivent pas le même antisémitisme avec un agresseur chrétien ou né aux États-Unis qu’avec un immigrant ou un musulman?”
« Aribert Heim, médecin du camp de Mauthausen »
Toute l’Histoire diffusera les 7 et 8 mai 2020 « Aribert Heim, médecin du camp de Mauthausen », d’Angèle Berland. L’un des quatre parties – « Les camps de l’horreur nazie », « Le banquier d’Hitler », « Ahnenerbe, les terribles savants d'Hitler » - de la série documentaire « Hitler, le système de la terreur » de François Pomes, Quentin Domart et Angèle Berland.
« Automne 1941 : un jeune médecin autrichien est affecté au camp de concentration de Mauthausen. À peine six semaines plus tard, il est déjà à l’origine de centaines de morts. Son nom : Aribert Heim. Surnommé "Docteur La Mort" ou encore "le boucher de Mauthausen", il fut l’un des pires tortionnaires de ce camp de concentration. Qui était réellement cet homme d’apparence agréable, souriant et jovial ? Comment est-il devenu ce monstre sanguinaire, véritable bourreau, grand admirateur d'Adolf Hitler, qui utilisait les détenus comme cobayes ? Ce documentaire retrace le destin hors norme de cet homme jamais repenti, dont la violence s’exprimait avec la plus grande perversité. »
« De 1933 à 1945, la recherche médicale occupe une place privilégiée au sein du IIIe Reich. Pour valider son idéologie absurde, fondée sur la classification des races, le nazisme a besoin de la médecine et de ses praticiens. Plus de 70% des médecins allemands répondront à cet appel. Un engagement qui coûtera la vie à plusieurs milliers de déportés utilisés comme cobayes. Parmi eux, des enfants... »
Aribert Heim fut l'un des plus grands criminels nazis de l'Histoire. Surnommé « Docteur La Mort » ou encore «le boucher de Mauthausen», il fut l'un des pires tortionnaires de ce camp de concentration. Sans n'avoir jamais rencontré Hitler, ce jeune médecin, engagé dans la Waffen SS après ses études, devint l'un des symboles de la barbarie du IIIe Reich. Et pourtant, son histoire reste largement méconnue. A Mauthausen, plusieurs témoins l'y ont vu commettre des actes d'une barbarie insoutenable. Ils l'ont vu faire bouillir la tête de certains prisonniers et collectionner les squelettes de leurs mâchoires. »
« Il transforma en toute impunité les prisonniers du camps de concentration en cobayes. A Mauthausen, plus de 200 personnes sont mortes de ces expérimentations médicales ».
« Il lui arrivait également d’injecter de l’essence directement dans le cœur de ses « patients » et d’opérer des prisonniers sans anesthésie. Plus de 200 personnes sont mortes de ces « expérimentations médicales ». Beaucoup moins connu que le Dr Josef Mengele, Aribert Heim fit pourtant partie de ces médecins qui purent, en toute impunité, transformer les prisonniers en cobayes, devenus victimes de bourreaux tout-puissants. Reconnaissable entre tous par sa beauté, son immense taille et sa force herculéenne, cet ancien champion de hockey, brièvement inquiété et emprisonné après la guerre, continua pourtant d’exercer la médecine, en tant que gynécologue de quartier, en Allemagne. Faute de témoignages directs assez solides contre lui et bénéficiant de mystérieux oublis dans les dossiers des grands criminels de guerre, il put, comme si de rien n’était, mener une vie paisible avec femme et enfants. Sans que ses proches ne se doutent un seul instant de ce terrible passé. Jusqu’au jour où, sentant venir le châtiment, Aribert Heim quitta sa maison de Baden-Baden, pour disparaître en Egypte. A jamais. Qui était réellement cet homme d’apparence agréable, souriant et jovial ? Comment deviendra-t-il ce monstre sanguinaire? Que faisait-il réellement à Mauthausen et quels étaient ses rapports avec Adolf Hitler ? »
« Aribert Heim, médecin du camp de Mauthausen » d’Angèle Berland
France, ZED, 2017, 55 minutes
Sur Toute l’Histoire les 6 mai 2020 à 0 h 20, 7 mai 2020 à 0 h 20 et 8 mai 2020 à 09 h 20, 22 février 2021 à 19 h 48 et 23 février 2021 à 17 h 53, 24 février 2021 à 1 h 08, 26 février 2021 à 9 h 08
Toute l’Histoire diffusera les 7 et 8 mai 2020 « Aribert Heim, médecin du camp de Mauthausen », d’Angèle Berland. L’un des quatre parties – « Les camps de l’horreur nazie », « Le banquier d’Hitler », « Ahnenerbe, les terribles savants d'Hitler » - de la série documentaire « Hitler, le système de la terreur » de François Pomes, Quentin Domart et Angèle Berland.
« Automne 1941 : un jeune médecin autrichien est affecté au camp de concentration de Mauthausen. À peine six semaines plus tard, il est déjà à l’origine de centaines de morts. Son nom : Aribert Heim. Surnommé "Docteur La Mort" ou encore "le boucher de Mauthausen", il fut l’un des pires tortionnaires de ce camp de concentration. Qui était réellement cet homme d’apparence agréable, souriant et jovial ? Comment est-il devenu ce monstre sanguinaire, véritable bourreau, grand admirateur d'Adolf Hitler, qui utilisait les détenus comme cobayes ? Ce documentaire retrace le destin hors norme de cet homme jamais repenti, dont la violence s’exprimait avec la plus grande perversité. »
« De 1933 à 1945, la recherche médicale occupe une place privilégiée au sein du IIIe Reich. Pour valider son idéologie absurde, fondée sur la classification des races, le nazisme a besoin de la médecine et de ses praticiens. Plus de 70% des médecins allemands répondront à cet appel. Un engagement qui coûtera la vie à plusieurs milliers de déportés utilisés comme cobayes. Parmi eux, des enfants... »
Aribert Heim fut l'un des plus grands criminels nazis de l'Histoire. Surnommé « Docteur La Mort » ou encore «le boucher de Mauthausen», il fut l'un des pires tortionnaires de ce camp de concentration. Sans n'avoir jamais rencontré Hitler, ce jeune médecin, engagé dans la Waffen SS après ses études, devint l'un des symboles de la barbarie du IIIe Reich. Et pourtant, son histoire reste largement méconnue. A Mauthausen, plusieurs témoins l'y ont vu commettre des actes d'une barbarie insoutenable. Ils l'ont vu faire bouillir la tête de certains prisonniers et collectionner les squelettes de leurs mâchoires. »
« Il transforma en toute impunité les prisonniers du camps de concentration en cobayes. A Mauthausen, plus de 200 personnes sont mortes de ces expérimentations médicales ».
« Il lui arrivait également d’injecter de l’essence directement dans le cœur de ses « patients » et d’opérer des prisonniers sans anesthésie. Plus de 200 personnes sont mortes de ces « expérimentations médicales ». Beaucoup moins connu que le Dr Josef Mengele, Aribert Heim fit pourtant partie de ces médecins qui purent, en toute impunité, transformer les prisonniers en cobayes, devenus victimes de bourreaux tout-puissants. Reconnaissable entre tous par sa beauté, son immense taille et sa force herculéenne, cet ancien champion de hockey, brièvement inquiété et emprisonné après la guerre, continua pourtant d’exercer la médecine, en tant que gynécologue de quartier, en Allemagne. Faute de témoignages directs assez solides contre lui et bénéficiant de mystérieux oublis dans les dossiers des grands criminels de guerre, il put, comme si de rien n’était, mener une vie paisible avec femme et enfants. Sans que ses proches ne se doutent un seul instant de ce terrible passé. Jusqu’au jour où, sentant venir le châtiment, Aribert Heim quitta sa maison de Baden-Baden, pour disparaître en Egypte. A jamais. Qui était réellement cet homme d’apparence agréable, souriant et jovial ? Comment deviendra-t-il ce monstre sanguinaire? Que faisait-il réellement à Mauthausen et quels étaient ses rapports avec Adolf Hitler ? »
« Aribert Heim, médecin du camp de Mauthausen » d’Angèle Berland
France, ZED, 2017, 55 minutes
Sur Toute l’Histoire les 6 mai 2020 à 0 h 20, 7 mai 2020 à 0 h 20 et 8 mai 2020 à 09 h 20, 22 février 2021 à 19 h 48 et 23 février 2021 à 17 h 53, 24 février 2021 à 1 h 08, 26 février 2021 à 9 h 08
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Cet article a été publié le 5 mai 2020.
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