Arte diffusera le 1er avril 2020 « Tempête de sable » (Sufat Chol) d'Elite Zexer. « Aspirant à l'émancipation, une jeune Bédouine se heurte aux lois de sa communauté. Le premier film, sensible et fort, d'une cinéaste israélienne qui pointe sans manichéisme les ambivalences de chacun. »
Elite Zexer est née à Netanya (Israël), et grandit à Herzliya, puis à Raanana. Diplômée de l’Université de Tel Aviv, elle a aussi un BFA et MFA.
Son premier court métrage « Take Note » (2008) reçoit le Prix du meilleur film de fiction au Festival international du film étudiant de Tel Aviv.
En 2010, Elite Zexer réalise « Fire Department, Bnei-Brak » sur la vie de pompiers dans une ville de la banlieue au nord est de Tel Aviv et peuplée de Juifs haredim (« craignant D. »).
Dans un autre court métrage « Tasnim », Elite Zexer relate l’histoire de Tasnim, une fille de dix ans vivant avec sa mère et sa parentèle dans un village bédouin dans le Négev. La visite surprise de son père l’amène à affronter, pour la première fois, les normes conservatrices de sa tribu et à mûrir. Présenté dans 120 festivals cinématographiques dans le monde, « Tasnim » a été distingué par des Prix.
Premier long métrage d’Elite Zexer en 2016, « Tempête de sable » décrit aussi une famille de Bédouins pour étudier les tensions entre traditions et modernité chez des femmes bédouines.
« En Israël, dans un village bédouin à la lisière du désert du Néguev et de la Jordanie, Jalila est chargée d'organiser les festivités du mariage de son époux Suliman avec une seconde femme beaucoup plus jeune qu'elle. Ravalant son humiliation, elle compte sur Layla, l'aînée de leurs quatre filles, pour lui prêter main-forte. Mais tout juste rentrée de la ville, où elle étudie, Layla aspire à s'affranchir des traditions et à mener une vie indépendante. Surprenant sa fille au téléphone avec Anwar, le camarade de classe dont elle s'est éprise, Jalila lui intime de cesser tout contact avec lui. Comptant sur son père pour lever l'interdit maternel, Layla ignore que ce dernier projette de l'unir à Munir, un membre de leur clan… »
« De la mère et de la fille, laquelle pliera, laquelle parviendra à s'affranchir ? Qui se sacrifiera, qui ouvrira la voie ? »
« Fidèle aux lois du clan lorsqu'il arrange le mariage de sa fille aînée ou se conforme à la polygamie – illégale en Israël, mais tolérée chez les Bédouins –, Suliman sait aussi se montrer libéral quand il encourage Layla dans ses études ou la laisse conduire la voiture familiale ».
« Dans ce premier film sensible et fort, nourri par dix ans de compagnonnage avec des femmes de la communauté bédouine, la réalisatrice israélienne Elite Zexer pointe sans manichéisme les ambivalences de chacun, soulignant notamment la manière dont les femmes elles-mêmes peuvent se faire garantes de la soumission à la toute-puissance masculine ».
« Pour Tempête de sable, la réalisatrice s’est inspirée des souvenirs de sa mère qui partait photographier les femmes bédouines du Néguev. « Elle revenait chargée d’histoires incroyables qui m’ont donné envie de l’accompagner. » Un jour, elles rencontrent une jeune femme victime d’un mariage forcé. « Quand elle a dit : “Cela n’arrivera jamais à ma fille”, j’ai su, au plus profond de moi, que j’allais faire un film de cette histoire », se souvient Elite pour Le Monde (26 janvier 2017).
« Tempête de sable, c’est quasiment dix ans de ma vie », explique la réalisatrice de 36 ans, exigeante et déterminée. Déjà quatre ou cinq ans rien que pour écrire le scénario : « Je ne voulais absolument pas qu’on entende ma voix, ni qu’il y ait un quelconque soupçon de jugement, je voulais raconter l’histoire de l’intérieur. »
« Elite passe du temps à recueillir des témoignages, à prendre des notes. « Je voulais que le film soit le plus juste possible et, en même temps, qu’il soit universel, qu’apparaissent les questions majeures : un premier amour, des parents séparés, les relations père-fille, mère-fille. » Le financement trouvé, arrive l’étape cruciale du casting : « Je savais dès le début que je ne pourrais pas faire jouer des femmes de la région dont parle le film. Il est en effet impossible pour elles d’être filmées et de se montrer en images devant un public sans nuire à leur réputation. Nous avons donc décidé de travailler avec des actrices professionnelles arabes, qu’il a fallu coacher afin qu’elles apprennent le dialecte bédouin. » Dix ans de vie, et, in fine, vingt-deux jours de tournage : « Les meilleurs de ma vie », confie-t-elle dans un large sourire. »
« Alors qu’il s’est passé 12 années depuis qu’elle a eu l’idée du film pour la première fois, Zexer a indiqué qu’il était important pour elle que l’œuvre fasse le portrait réaliste des particularités de la société bédouine conservatrice tout en jouant sur des thématiques universelles. Pendant cinq ans, elle a visité des villages et revu son script. Elle passait une semaine dans un village pour retourner à Tel Aviv où elle effaçait le scénario préconçu, le réécrivait puis repartait en repérage. Dans sa recherche d’authenticité, les acteurs – des femmes israéliennes arabes et des hommes bédouins et arabes – ont dû travailler leur accent pour être fidèles au dialecte arabe bédouin. Leur dur travail se reflète dans le succès qu’a remporté le film auprès du public bédouin et les bédouins locaux ont pris d’assaut, pendant trois mois, les deux cinémas où était diffusé « Tempête de sable » à Beer Sheva – obligeant une autre salle à ajouter l’œuvre de Zexer à sa programmation à Omer, la ville voisine. »
« Tempête de sable » devait à l’origine débuter par une projection offerte à des représentantes de mouvements féministes bédouins et juifs au Centre Peres pour la paix, qui promeut la coexistence. Malheureusement, le président Shimon Peres a été admis à l’hôpital quelques jours avant cette première prévue et l’événement a été annulé. »
« Pour Tempête de sable, la réalisatrice s’est inspirée des souvenirs de sa mère qui partait photographier les femmes bédouines du Néguev. « Elle revenait chargée d’histoires incroyables qui m’ont donné envie de l’accompagner. » Un jour, elles rencontrent une jeune femme victime d’un mariage forcé. « Quand elle a dit : “Cela n’arrivera jamais à ma fille”, j’ai su, au plus profond de moi, que j’allais faire un film de cette histoire », se souvient Elite pour Le Monde (26 janvier 2017).
« Tempête de sable, c’est quasiment dix ans de ma vie », explique la réalisatrice de 36 ans, exigeante et déterminée. Déjà quatre ou cinq ans rien que pour écrire le scénario : « Je ne voulais absolument pas qu’on entende ma voix, ni qu’il y ait un quelconque soupçon de jugement, je voulais raconter l’histoire de l’intérieur. »
« Elite passe du temps à recueillir des témoignages, à prendre des notes. « Je voulais que le film soit le plus juste possible et, en même temps, qu’il soit universel, qu’apparaissent les questions majeures : un premier amour, des parents séparés, les relations père-fille, mère-fille. » Le financement trouvé, arrive l’étape cruciale du casting : « Je savais dès le début que je ne pourrais pas faire jouer des femmes de la région dont parle le film. Il est en effet impossible pour elles d’être filmées et de se montrer en images devant un public sans nuire à leur réputation. Nous avons donc décidé de travailler avec des actrices professionnelles arabes, qu’il a fallu coacher afin qu’elles apprennent le dialecte bédouin. » Dix ans de vie, et, in fine, vingt-deux jours de tournage : « Les meilleurs de ma vie », confie-t-elle dans un large sourire. »
« Alors qu’il s’est passé 12 années depuis qu’elle a eu l’idée du film pour la première fois, Zexer a indiqué qu’il était important pour elle que l’œuvre fasse le portrait réaliste des particularités de la société bédouine conservatrice tout en jouant sur des thématiques universelles. Pendant cinq ans, elle a visité des villages et revu son script. Elle passait une semaine dans un village pour retourner à Tel Aviv où elle effaçait le scénario préconçu, le réécrivait puis repartait en repérage. Dans sa recherche d’authenticité, les acteurs – des femmes israéliennes arabes et des hommes bédouins et arabes – ont dû travailler leur accent pour être fidèles au dialecte arabe bédouin. Leur dur travail se reflète dans le succès qu’a remporté le film auprès du public bédouin et les bédouins locaux ont pris d’assaut, pendant trois mois, les deux cinémas où était diffusé « Tempête de sable » à Beer Sheva – obligeant une autre salle à ajouter l’œuvre de Zexer à sa programmation à Omer, la ville voisine. »
« Tempête de sable » devait à l’origine débuter par une projection offerte à des représentantes de mouvements féministes bédouins et juifs au Centre Peres pour la paix, qui promeut la coexistence. Malheureusement, le président Shimon Peres a été admis à l’hôpital quelques jours avant cette première prévue et l’événement a été annulé. »
Ce long métrage a été montré en compétition à la Berlinale 2016. Il est notamment lauréat du Prix First Look Rator au Festival de Locarno (2015), du Grand Prix du jury au Festival du film de Sundance (2016), du Prix du meilleur film et de la meilleure actrice dans un second rôle (Ruba Blal) au Festival international du film de Toronto, Prix du meilleur maquillage aux Ophirs du cinéma, Prix du cinéma européen (Discovery of the Year- Prix FIPRESCI).
Il a représenté l’Etat d’Israël à la cérémonie des Oscars en 2017 dans la rubrique du Meilleur film en langue étrangère.
« Tempête de sable » d'Elite Zexer
Israël, Allemagne, 2016, 1 h 24mn, VOSTF
Production : 2 Team Productions, Rotor Film Babelsberg
Scénario : Elite Zexer
Producteur/-trice : Haim Mecklberg et Estee Yacov-Mecklberg
Image : Shai Peleg
Montage : Ronit Porat
Musique : Ran Bagno
Maquillage : Carmit Bouzaglo
Avec : Lamis Ammar (Layla), Ruba Blal-Asfour (Jalila), Haitham Omari (Suliman), Khadija Alakel (Tasnim), Jalal Masarwa (Anwar), Shaden Kanboura (Alakel)
Grand prix du jury, Sundance 2016
Sur Arte le 1er avril 2020 à 23 h 25
Visuels :
Ruba Blal-Asfour (Jalila) et Shaden Kanboura (la deuxième épouse de Suliman) dans " Tempête de sable" d' Elite Zexer (2016)
Ruba Blal-Asfour est Jalila dans " Tempête de sable" d' Elite Zexer (2016)
Lamis Ammar (Layla, la fille de Jalilia) dans " Tempête de sable" d' Elite Zexer (2016)
Lamis Ammar (Layla) et Jalal Masarwa (Anuar) dans " Tempête de sable" d' Elite Zexer (2016)
Lamis Ammar (Layla, la fille de Jalilia) dans " Tempête de sable" d' Elite Zexer (2016)
© Pyramide Films
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Les citations sont extraites du site d'Arte.
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