Paul Schäfer Schneider (1921-2010), pédocriminel allemand au passé nazi, a fondé au Chili la « Colonia Dignidad », renommée ensuite "Villa Baviera" qu’il dirigeait de manière autoritaire. Là, il abrite d’anciens nazis, autorise que des opposants à la dictature y soient torturés, et bénéficiant d’une longue impunité, il a violé des enfants. Finalement arrêté, il est condamné à la prison. Arte diffusera le 10 mars 2020, dans le cadre d’ARTE Regards, « Colonia Dignidad, une secte allemande au Chili » (Re: Colonia Dignidad Opfer bis heute), puis la série éponyme en quatre parties réalisées par Annette Baumeister et Wilfried Huismann.
Paul Schäfer Schneider (1921-2010) était un ancien nazi, brancardier SS qui a fini la guerre avec le rang de caporal.
Après la Deuxième Guerre mondiale, il s’établit comme pasteur luthérien en République fédérale d’Allemagne (RFA), et y crée une église évangélique qu’il dote d’une « maison des jeunes ».
En 1961, ce pédocriminel fuit des poursuites judiciaires quittant la RFA pour le Chili.
Là, il fonde la colonie Dignidad, secte anticommuniste établie dans une structure agricole où vivent en autarcie surtout des Allemands expatriés. Surnommé « el tio permanente » (l’oncle permanent), il la dirige d’une main de fer et commet des sévices sexuels contre des enfants. Durant la dictature Pinochet, des personnes arrêtées par la DINA, police politique du régime, sont détenus et torturés dans la colonie Dignidad.
En 1991, alors que le Chili s’achemine vers un régime démocratique, le statut d'association caritative ne s’applique plus à la colonie Dignidad. Renommée « Villa Bavieria », elle regroupe environ 300 habitants sur 13 000 hectares4, isolée derrière une clôture, des barbelés et dominée par un mirador.
En 1996, après la plainte de mineurs pour abus sexuel, Paul Schäfer fuit le 20 mai 1997. Il est condamné par contumace pour pédophilie ainsi qu’accusé de tortures et fraude fiscale durant la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Interpol lance un mandat d'arrêt international à son encontre.
Magistrat français, Roger Le Loire a déposé en octobre 2001 un mandat d'arrêt international via Interpol contre Manuel Contreras, le chef de la DINA, et Paul Schäfer, pour le rapt et la torture de Claudet Fernandez, du militant du MIR.
Le 10 mars 2005, Paul Schäfer est interpellé près de Buenos Aires (Argentine) et est extradé le 13 mars 2005 vers Santiago. Les justices allemande et française déclarent vouloir le juger.
Le 24 mai 2006, Paul Schäfer est condamné à 20 ans de réclusion - il a été admis à la prison de haute sécurité (CAS) - : il a été reconnu coupable d'homicide (7 ans), violation de la loi sur le contrôle des armes (trois ans et un jour), torture (trois ans et un jour) et abus sexuels sur des enfants vivant dans l'enclave (7 ans).
En 2010, il décède de problèmes cardiaques, dans l'hôpital de la prison de Santiago où il purgeait sa peine. Il est enterré à Santiago.
"Dans cet endroit, je sens la souffrance des personnes", raconte en 2016 à l'AFP Winfried Hempel, 38 ans, qui a lui-même pâti des mauvais traitements infligés au nom d'un "christianisme stupide et fanatique", selon ses mots, dans cette enclave où il est né. Devenu avocat, Winfried a été chargé par 120 anciens habitants de la colonie d'une plainte collective pour obtenir un million de dollars chacun auprès de l'Etat chilien, accusé d'avoir permis l'existence d'"une des sectes les plus dangereuses de l'histoire de l'humanité". La plainte vise aussi l'Etat allemand, auquel il est reproché de ne pas avoir porté secours à ses ressortissants."
En mai 2019, "le Parlement allemand a approuvé un plan de 3,5 millions d'euros pour indemniser les victimes de la secte chilienne « Colonia Dignidad ». Les victimes pourront recevoir chacune jusqu'à 10 000 euros d'indemnisation de la part de l'Allemagne. Le pays reconnaît ainsi une « responsabilité morale » dans cette affaire, notamment car les diplomates allemands ont longtemps fermé les yeux sur les activités de Paul Schaefer qui dirigeait la secte jusqu'à la fin des années 1990. Environ cinquante victimes devraient bénéficier de l'indemnisation dans un premier temps. Des vérifications sont en cours pour d'autres personnes, des victimes qui auraient pu participer par la suite à des agressions contre d'autres membres de la secte. Une organisation de défense des droits de l'homme a salué ce plan d'indemnisation, mais un ancien colon allemand qui a fui la secte à la fin des années 1960 a dit son indignation au journal espagnol El Pais : pour lui, c'est une honte que ces indemnisations arrivent tant d'années après les faits, et que l'Allemagne refuse toute responsabilité légale dans cette affaire. Enfin, il faut rappeler que plusieurs membres importants de la secte sont toujours en liberté, notamment à cause des délais de prescription des crimes et délits qu'ils auraient commis, ou bien parce qu'ils ont fui le Chili pour échapper à la justice".
"Dans cet endroit, je sens la souffrance des personnes", raconte en 2016 à l'AFP Winfried Hempel, 38 ans, qui a lui-même pâti des mauvais traitements infligés au nom d'un "christianisme stupide et fanatique", selon ses mots, dans cette enclave où il est né. Devenu avocat, Winfried a été chargé par 120 anciens habitants de la colonie d'une plainte collective pour obtenir un million de dollars chacun auprès de l'Etat chilien, accusé d'avoir permis l'existence d'"une des sectes les plus dangereuses de l'histoire de l'humanité". La plainte vise aussi l'Etat allemand, auquel il est reproché de ne pas avoir porté secours à ses ressortissants."
En mai 2019, "le Parlement allemand a approuvé un plan de 3,5 millions d'euros pour indemniser les victimes de la secte chilienne « Colonia Dignidad ». Les victimes pourront recevoir chacune jusqu'à 10 000 euros d'indemnisation de la part de l'Allemagne. Le pays reconnaît ainsi une « responsabilité morale » dans cette affaire, notamment car les diplomates allemands ont longtemps fermé les yeux sur les activités de Paul Schaefer qui dirigeait la secte jusqu'à la fin des années 1990. Environ cinquante victimes devraient bénéficier de l'indemnisation dans un premier temps. Des vérifications sont en cours pour d'autres personnes, des victimes qui auraient pu participer par la suite à des agressions contre d'autres membres de la secte. Une organisation de défense des droits de l'homme a salué ce plan d'indemnisation, mais un ancien colon allemand qui a fui la secte à la fin des années 1960 a dit son indignation au journal espagnol El Pais : pour lui, c'est une honte que ces indemnisations arrivent tant d'années après les faits, et que l'Allemagne refuse toute responsabilité légale dans cette affaire. Enfin, il faut rappeler que plusieurs membres importants de la secte sont toujours en liberté, notamment à cause des délais de prescription des crimes et délits qu'ils auraient commis, ou bien parce qu'ils ont fui le Chili pour échapper à la justice".
ARTE Regards
Arte diffusera le 10 mars 2020, dans le cadre d’ARTE Regards, « Colonia Dignidad, une secte allemande au Chili » (Re: Colonia Dignidad Opfer bis heute).
« Pendant quarante et un ans, Werner Schmidtke a été maintenu en esclavage au sein de la Colonia Dignidad, une enclave sectaire fondée au Chili par d'anciens nazis en 1961. Travail forcé, passages à tabac et électrochocs faisaient partie de son quotidien. Aujourd’hui, Werner est invalide et vit d’allocations sociales ».
« À Colonia Dignidad, des prisonniers politiques ont aussi été exécutés, mais il n’en subsiste aucune trace. Au contraire : le domaine attire désormais les touristes ».
« Depuis plusieurs années, des défenseurs des droits de l’homme, rejoints plus récemment par d’anciens membres de la secte, se mobilisent pour faire connaître l’histoire tragique du lieu ».
Série
Arte diffusera le 10 mars 2020 « Colonia Dignidad - Une secte allemande au Chili » (Colonia Dignidad - Aus dem Innern einer deutschen Sekte), série en quatre volets réalisés par Annette Baumeister et Wilfried Huismann. « Nourrie de nombreux témoignages de victimes, cette fresque documentaire restitue l’enfer de Colonia Dignidad, une secte allemande fondée au Chili par un ancien nazi. » Présenté par Andrea Fies.
« Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Paul Schäfer , un ancien caporal SS, regroupe des personnes en quête de paix, d’espérance et de fraternité. D’abord à Gartow, puis à Heide, il fonde en Allemagne une maison pour les jeunes. En 1961, en pleine guerre froide, il installe sa petite communauté au Chili, à 350 kilomètres de Santiago. À l’écart de toute civilisation, la Colonia Dignidad – l"Colonie de la dignité" –, aux airs de village allemand modèle, se compose d'ateliers, de champs, et même d'un hôpital où les Chiliens démunis sont accueillis. Si le projet peut paraître exemplaire, les intentions de Paul Schäfer le sont moins : l'homme est recherché en Allemagne pour viols sur mineurs ».
« Cette incroyable histoire de la mal-nommée "Colonie de la dignité" court sur plus de quatre décennies, pendant lesquelles son gourou, Paul Schäfer, a pu compter sur la complicité de la dictature chilienne. »
« C'est donc autant l'emprise psychologique d'un homme que son imbrication dans un système politique que retrace cette fresque documentaire nourrie de riches archives et de témoignages. Donnant pour la première fois la parole à certains membres de cette infernale colonie, elle restitue parfaitement la mécanique de l'horreur et effectue un remarquable travail de mémoire, à rebours de la reconversion du centre… en site de tourisme rural ».
« C'est donc autant l'emprise psychologique d'un homme que son imbrication dans un système politique que retrace cette fresque documentaire nourrie de riches archives et de témoignages. Donnant pour la première fois la parole à certains membres de cette infernale colonie, elle restitue parfaitement la mécanique de l'horreur et effectue un remarquable travail de mémoire, à rebours de la reconversion du centre… en site de tourisme rural ».
1ère partie : « La terre promise » (Im Paradies).
« Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Paul Schäfer, un ancien caporal SS, regroupe des personnes en quête de paix, d’espérance et de fraternité. D’abord à Gartow, puis à Heide, il fonde en Allemagne une maison pour les jeunes. En 1961, en pleine guerre froide, il installe sa petite communauté au Chili, à 350 kilomètres de Santiago. À l’écart de toute civilisation, la Colonia Dignidad – l"Colonie de la dignité" –, aux airs de village allemand modèle, se compose d'ateliers, de champs, et même d'un hôpital où les Chiliens démunis sont accueillis. Si le projet peut paraître exemplaire, les intentions de Paul Schäfer le sont moins : l'homme est recherché en Allemagne pour viols sur mineurs. »
2e partie : « L'ombre du passé » (Lange Schatten). « Autoproclamé guide spirituel, Paul Schäfer fait régner la terreur, et use de son pouvoir pour agresser sexuellement de jeunes garçons ».
« Les membres de Colonia Dignidad avaient décidé de consacrer leur vie à servir Dieu et à aider les déshérités. En réalité, le quotidien de ces trois cents Allemands est synonyme de travail forcé et de violences. Autoproclamé guide spirituel, Paul Schäfer fait régner la terreur, et use de son pouvoir pour agresser sexuellement de jeunes garçons. Alors que les défections se multiplient, l'élection de Salvador Allende vient menacer l’existence de la secte. S'alliant avec les ennemis du président socialiste chilien, Schäfer agite la peur du communisme auprès de ses adeptes ».
3e partie : « Les tréfonds du mal » (Blick in den Abgrund)
« Le coup d’État militaire de septembre 1973 suscite le soulagement au sein de la communauté. Paul Schäfer décide de collaborer avec le nouveau pouvoir. Manuel Contreras, le chef de la police secrète, ainsi qu'Augusto Pinochet en personne deviennent des habitués de Colonia Dignidad. Les opposants au régime y sont torturés et exécutés à l'abri des regards. Les membres de la secte ferment les yeux. »
4e partie : « La vérité éclate » (Ans Licht)
« Contrairement aux victimes appartenant à la communauté, les adolescents chiliens vont, eux, dénoncer les agressions qu'ils subissent ».
« Plus de trente ans après son arrivée au Chili, Schäfer fait l'objet d'une enquête pour abus sexuels. Après sa fuite en Argentine, certains membres de la Colonia Dignidad seront jugés pour complicité, tandis que d’autres peinent encore à mener une vie normale. »
Sur Arte le 10 mars 2020 à 13 h. Disponible du 10/03/2020 au 08/04/2020
Allemagne, Looksfilm, Surreal Films, WDR, SWR en association avec ARTE, Canal 13, 2019
Série :
1ère partie (52 minutes) : à 21 h 45
2e partie (52 minutes) : à 22 h 40
3e partie (52 minutes) : à 23 h 35
4e partie (52 minutes) : à 0 h 25
Disponible du 10/03/2020 au 09/04/2020
Visuels : © LOOKSfilm
Visuels : © LOOKSfilm
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