Omar Sharif (1932-2015) était un acteur égyptien polyglotte, né dans une famille catholique, converti à l’islam pour épouser une star égyptienne, Faten Hamama. Hollywood consacre son talent. Passionné de jeu. Arte rediffusera le 31 janvier 2021 « Omar Sharif - Une vie de nomade » de Jascha Hannover.
« Omar Sharif - Une vie de nomade »
Arte diffusera le 16 février 2020 « Omar Sharif - Une vie de nomade » (Omar Sharif - Aus dem Leben eines Nomaden) de Jascha Hannover. « À travers le témoignage de ses proches, un portrait attachant d’Omar Sharif, prince acteur, "oriental lover" et joueur invétéré, dont les rôles fiévreux au cinéma hantent les mémoires. »
« Pendant près d’un demi-siècle, son beau visage a incarné le monde arabe sur les écrans internationaux ».
« Né Michel Chalhoub en 1932 à Alexandrie, dans une famille catholique aisée – son père est un prospère marchand de bois, sa mère joue aux cartes avec le roi Farouk –, Omar Sharif, fils unique et polyglotte éduqué au très british Victoria College, arpente précocement les planches, porté par son goût pour la littérature française ». Omar Sharif suit les cours de la Royal Academy of Dramatic Art de Londres.
En 1954, « à une époque où le cinéma égyptien domine le marché oriental, c’est Youssef Chahine qui le révèle avec Ciel d’enfer, où il compose avec l’idole Faten Hamama, qu’il épouse après s’être converti à l’islam, un couple glamour de légende » qui a un fils, Tarek. Le couple divorce en 1968. Omar Sharif est une star dans le monde Arabe.
En 1957, Goha, film franco-tunisien réalisé par Jacques Baratier et adapté du roman Le Livre de Goha le Simple par Albert Adès et Albert Josipovici, est distingué par le Prix « Un certain regard » au Festival de Cannes. Claudia Cardinale y débute.
En 1957, Goha, film franco-tunisien réalisé par Jacques Baratier et adapté du roman Le Livre de Goha le Simple par Albert Adès et Albert Josipovici, est distingué par le Prix « Un certain regard » au Festival de Cannes. Claudia Cardinale y débute.
« David Lean, cependant, l’éloigne de la femme de sa vie quand il l’installe au firmament hollywoodien, en 1963, avec Lawrence d’Arabie, où son regard de braise rivalise avec celui bleu glacier de Peter O’Toole ». Son interprétation lui vaut le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle et une nomination pour l'Oscar du Meilleur Second Rôle 1963.
« Dès lors, l’"oriental lover" joue l’"étranger de service" pour les studios, tour à tour argentin (Che !), allemand (La nuit des généraux) et surtout russe dans Le docteur Jivago, encore du maître Lean ». Il obtient le Golden Globe Award du Meilleur Acteur en 1965 pour son rôle du poète médecin russe Youri Jivago.
Anthony Mann, Francesco Rosi, Henri Verneuil, Sidney Lumet, Andrzej Wajda, Alejandro Jodorowsky, Blake Edwards, John McTiernan, David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker, Arielle Dombasle et Valeria Bruni Tedeschi, Roland Emmerich, Jim Sheridan... La filmographie d'Omar Sharif montre sa curiosité et son choix des meilleurs réalisateurs. Omar Sharif a tourné dans les divers genres cinématographiques : films historiques, comédie musicale, western, etc.
Anthony Mann, Francesco Rosi, Henri Verneuil, Sidney Lumet, Andrzej Wajda, Alejandro Jodorowsky, Blake Edwards, John McTiernan, David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker, Arielle Dombasle et Valeria Bruni Tedeschi, Roland Emmerich, Jim Sheridan... La filmographie d'Omar Sharif montre sa curiosité et son choix des meilleurs réalisateurs. Omar Sharif a tourné dans les divers genres cinématographiques : films historiques, comédie musicale, western, etc.
« Star mondialisée ? L’acteur séducteur est même accusé de collaborer avec Israël pendant la guerre des Six Jours, quand il embrasse, devant et derrière la caméra, la Funny Girl Barbra Streisand ». Il est boycotté par des pays Arabes pour son histoire d'amour avec l'actrice et chanteuse juive sioniste américaine.
En 2012, Omar Sharif avait publiquement soutenu son petit-fils juif et homosexuel.
Dans une interview à un site Internet égyptien, Omar Sharif avait déclaré que le président égyptien Anouar el-Sadate l'avait appelé pour lui demander d'interroger le Premier ministre israélien Menahem Begin sur son éventuelle visite à Jérusalem. Selon l'acteur, il a alors téléphoné à Begin qui lui a répondu que Sadate serait accueilli "comme le Messie". La réunion a été un succès et a mené aux accord de Camp David Accords en 1978 puis à l'accord de paix Israël-Egypt en 1979.
En 2012, Omar Sharif avait publiquement soutenu son petit-fils juif et homosexuel.
Dans une interview à un site Internet égyptien, Omar Sharif avait déclaré que le président égyptien Anouar el-Sadate l'avait appelé pour lui demander d'interroger le Premier ministre israélien Menahem Begin sur son éventuelle visite à Jérusalem. Selon l'acteur, il a alors téléphoné à Begin qui lui a répondu que Sadate serait accueilli "comme le Messie". La réunion a été un succès et a mené aux accord de Camp David Accords en 1978 puis à l'accord de paix Israël-Egypt en 1979.
« Mais sa réputation de joueur invétéré, du bridge au casino en passant par les champs de courses, le tient bientôt à l’écart des plateaux, le comédien enchaînant des nanars, au déclin des années 1970, par seule nécessité de se renflouer ». En 1971, il devient vice-champion de France open, face à Pierre Jaïs associé à Michel Lebel. Propriétaire d'une écurie, il a remporté des courses hippiques. En 2000, il arrête de jouer au bridge qu'il perçoit alors comme une addiction.
« Au crépuscule de sa vie, ce seigneur ruiné connaît pourtant une douce résurrection avec Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François Dupeyron, où il bouleverse en épicier arabe adoptant un adolescent juif, rôle œcuménique sur mesure qui lui vaut un César » du meilleur acteur 2004. Le film est nommé au Golden Globe Award du Meilleur Film Étranger 2004.
« D’Alexandrie à Hollywood en passant par Paris et Deauville, ce documentaire, nourri des témoignages de ses proches, dont son fils, son petit-fils ou encore Andréa Ferréol, qui se souvient de ses fameux dîners, brosse le portrait attachant d’un acteur raffiné, star internationale et vrai "citoyen du monde", comme il aimait à se définir, qui s’est pourtant toujours accroché à sa nationalité égyptienne ».
« Éternel nomade, ne vivant qu’à l’hôtel et consumant sa vie en dandy, Omar Sharif se réjouira d’assister, avant sa sortie de scène définitive en 2015, à la révolution de la place Tahrir ».
« Comme échappée d’un film de Youssef Chahine, une figure follement romanesque, qui avouait, l’œil pétillant : "Je crois que je fais du cinéma seulement en amateur. »
« Lawrence d’Arabie »
Arte diffusa le 16 février 2020 « Lawrence d’Arabie » (Lawrence von Arabien) de David Lean (1962) avec une pléiade d'excellents comédiens très bien doublés et "dans sa version longue supervisée par le cinéaste lui-même en 1989". Un film distingué par sept Oscar, dont celui du Meilleur film (Sam Spiegel) et meilleur réalisateur. En 1991, "Lawrence of Arabia" a été choisi pour être préservé par le US Library of Congress National Film Registry pour être "significatif culturellement, historiquement, ou esthétiquement". Dans les années 1930, le producteur Alexandre Korda avait envisagé un film biographique sur Thomas Edward Lawrence. C'est finalement Sam Spiegel qui produit avec Columbia Pictures le film de David Lean.
« Durant la Première Guerre mondiale, l'officier britannique Lawrence conseille aux Arabes du prince Fayçal de se révolter contre les Turcs de l'Empire ottoman et de fonder une nation arabe indépendante moderne... Peter O’Toole, Omar Sharif, Alec Guinness et Anthony Quinn : une distribution prestigieuse a rendez-vous dans le désert pour le chef-d’oeuvre épique de David Lean » sur une musique de Maurice Jarre (Oscar de la meilleure musique).
« Durant la Première Guerre mondiale, l'officier britannique Lawrence conseille aux Arabes du prince Fayçal de se révolter contre les Turcs de l'Empire ottoman et de fonder une nation arabe indépendante moderne... Peter O’Toole, Omar Sharif, Alec Guinness et Anthony Quinn : une distribution prestigieuse a rendez-vous dans le désert pour le chef-d’oeuvre épique de David Lean » sur une musique de Maurice Jarre (Oscar de la meilleure musique).
« De 1916 à 1918, durant la Première Guerre mondiale, le Moyen-Orient voit s’opposer Anglais et Turcs, alliés des Allemands. Dans le même temps, les chefs des tribus arabes préparent un soulèvement contre l’occupant ottoman et rêvent de créer un royaume indépendant. L’officier britannique Lawrence est envoyé par son état-major chez les Bédouins d’Arabie pour juger de la situation. Mais il outrepasse sa mission : il entreprend d’unir les différentes tribus et prend leur tête pour attaquer l’armée turque... »
Durant la Première Guerre mondiale, à l'été 1915, Sharif Hussein ibn Ali de la famille des Hachémites, sharif, un potentat de La Mecque, propose à la Grande-Bretagne de soulever les Arabes de l'Empire ottoman contre cet allié de l'empire allemand. Déclenchée en juin 1916, soutenue par les Britanniques et dans une moindre mesure la France, la "grande révolte arabe" ne parvient guère à entamer la loyauté des sujets Arabes à l'égard de l'empire ottoman. Même si des dirigeants Arabes souhaitaient substituer un califat Arabe à celui ottoman. La situation des dhimmis serait restée identique.
Le film montre parfaitement les divisions et inimitiés profondes entre Arabes, leurs razzias, leur vision tribale de la société.
Durant la Première Guerre mondiale, à l'été 1915, Sharif Hussein ibn Ali de la famille des Hachémites, sharif, un potentat de La Mecque, propose à la Grande-Bretagne de soulever les Arabes de l'Empire ottoman contre cet allié de l'empire allemand. Déclenchée en juin 1916, soutenue par les Britanniques et dans une moindre mesure la France, la "grande révolte arabe" ne parvient guère à entamer la loyauté des sujets Arabes à l'égard de l'empire ottoman. Même si des dirigeants Arabes souhaitaient substituer un califat Arabe à celui ottoman. La situation des dhimmis serait restée identique.
Le film montre parfaitement les divisions et inimitiés profondes entre Arabes, leurs razzias, leur vision tribale de la société.
« L’action de Lawrence d’Arabie s’inspire du récit autobiographique de Thomas Edward Lawrence, Les sept piliers de la sagesse, épopée poétique du soulèvement du peuple arabe ».
« Historien et archéologue diplômé d’Oxford, Lawrence était un fin connaisseur du monde arabe, qu’il avait visité et dont il avait appris la langue avant la guerre ».
« Lawrence est tiraillé entre des aspirations contradictoires : sa mégalomanie et son désir d’être un homme ordinaire, son attirance pour le monde des nomades et sa vie d’officier britannique. Lawrence d’Arabie est aussi une méditation sur l’identité, un périple métaphysique dans le cadre grandiose du désert ».
« Yeux bleus hallucinés, Peter O’Toole, dans son premier grand rôle, incarne magistralement cet homme que le désert, dans sa démesure, sa beauté et sa cruauté, rend ivre et presque fou ».
« Il est entouré d’une pléiade de stars, parmi lesquelles Anthony Quinn, Alec Guinness, et Omar Sharif dans sa première superproduction internationale ».
"A partir du Pont de la rivière Kwaï en 1957 le cinéaste anglais David Lean dont l’œuvre alternait adaptations littéraires et chroniques de la société et des mœurs britanniques se tourne vers le monumentalisme cinématographique. Ses films deviennent des superproductions ambitieuses, voire hypertrophiées, mettant en scène des sujets historiques avec une pléiade de vedettes internationales, caractérisées par un perfectionnisme et une maîtrise maniaque du moindre détail assez exceptionnels. C’est l’heure de la consécration pour David Lean, mais aussi de l’enfermement dans des productions de plus en plus lourdes et coûteuses, et du risque de l’académisme illustratif. Cependant, Lean conserve le goût du risque et il n’a pas peur des sujets à polémique, en rapport direct avec l’histoire du XXème siècle », a analysé Olivier Père.
Et de poursuivre : « Lean, loin d’être un cinéaste révolutionnaire, critique pourtant la tradition militaire et l’empire colonial anglais dans ses deux films les plus célèbres, deux grandes réussites qui sont aussi le portrait de deux grands obsessionnels, à la limite de la pathologie, Le Pont de la rivière Kwaï et surtout Lawrence d’Arabie. Ce dernier film s’inspire librement des Sept Piliers de la sagesse, vaste récit autobiographique publié en 1926 dans lequel T. E. Lawrence raconte ses aventures. Le film de Lean en retrace les épisodes majeurs, en prenant une certaine distance avec Lawrence. En 1916, le jeune officier britannique T. E. Lawrence est chargé d’enquêter sur les révoltes des Bédouins contre l’occupant turc. Celui qu’on appellera plus tard « Lawrence d’Arabie » se range alors du côté des insurgés et, dans les dunes éternelles du désert, organise une guérilla. Il mène la libération de Damas et devient l’un des principaux artisans de l’unité arabe. Personnage brillant mais controversé, il va mener des batailles aux côtés de ses alliés et changer la face d’un empire. Ce chef-d’œuvre dresse le portrait d’un personnage ambigu à tous points de vue – militaire, politique, sexuel – loin des héros de films d’aventures classiques. Lawrence est un libérateur mais c’est aussi un corrupteur qui va semer la mort et la discorde autour de lui, achevant sa carrière militaire dans un bain de sang inutile qui le montre définitivement souillé par l’ivresse et l’obscénité de la guerre. Consacrer une superproduction à un personnage trouble et peu sympathique sans rien dissimuler de ses faiblesses, de son masochisme et de son exhibitionnisme n’est pas la moindre des audaces de Lawrence d’Arabie, épopée de l’échec, histoire d’un Anglais phobique obsédé par la pureté qui aimait le désert « parce que c’est propre ».
Et de conclure : « Lawrence d’Arabie ouvre littéralement une brèche moderniste dans la filmographie de Lean, avec des audaces qui le distingue des films précédents du réalisateur mais aussi des fresques épiques à gros budget des années 50 et 60. La longueur inhabituelle de certaines scènes, le sublime raccord entre un gros plan d’allumette qu’on éteint et un lever de soleil dans le désert, des éclairs sidérants de violence et de folie annoncent les visions de Stanley Kubrick (2001: l’odyssée de l’espace) et Sergio Leone (Il était une fois dans l’ouest), autres maîtres en spectacles démesurés où la grande Histoire croise des espaces purement mentaux et des psychés déréglées ».
« David Lean nous offre un film d’aventure et une fresque historique à grand spectacle, sans pour autant négliger l’analyse de la psychologie complexe de son héros ». Un film au succès critique et commercial.
T. E. Lawrence a grandi dans une famille chrétienne pieuse ; il n'a jamais remis en question les liens historiques et bibliques des Juifs avec Eretz Israël (Terre d'Israël). Le 28 novembre 1918, un an après la Déclaration Balfour, Lawrence a écrit au journal britannique "The Jewish Guardian," cité par Martin Gilbert dans "Churchill and the Jews" que “parlant complètement comme un non-Juif, je regarde les Juifs comme les importateurs naturels du levain occidental si nécessaire pour les pays du Proche-Orient”. "Sa relation au mouvement sioniste a été très positive, bien qu'il ait été fortement pro-Arabe et il a été par erreur représenté comme antisioniste", a écrit le dirigeant sioniste et premier Président d'Israël Chaïm Weizmann dans son autobiographie "Trial and Error." Lawrence avait interprété un meeting entre Weizmann et le Prince Faisal, au cours duquel Weizmann a dit à l'émir Arabe qu'un futur Etat juif n’empiéterait pas sur les "droits de propriété de la paysannerie Arabe.” Divers auteurs, dont Martin Gilbert dans "Lawrence of Judea" décrivent Lawrence comme arabophile et sioniste.
"A partir du Pont de la rivière Kwaï en 1957 le cinéaste anglais David Lean dont l’œuvre alternait adaptations littéraires et chroniques de la société et des mœurs britanniques se tourne vers le monumentalisme cinématographique. Ses films deviennent des superproductions ambitieuses, voire hypertrophiées, mettant en scène des sujets historiques avec une pléiade de vedettes internationales, caractérisées par un perfectionnisme et une maîtrise maniaque du moindre détail assez exceptionnels. C’est l’heure de la consécration pour David Lean, mais aussi de l’enfermement dans des productions de plus en plus lourdes et coûteuses, et du risque de l’académisme illustratif. Cependant, Lean conserve le goût du risque et il n’a pas peur des sujets à polémique, en rapport direct avec l’histoire du XXème siècle », a analysé Olivier Père.
Et de poursuivre : « Lean, loin d’être un cinéaste révolutionnaire, critique pourtant la tradition militaire et l’empire colonial anglais dans ses deux films les plus célèbres, deux grandes réussites qui sont aussi le portrait de deux grands obsessionnels, à la limite de la pathologie, Le Pont de la rivière Kwaï et surtout Lawrence d’Arabie. Ce dernier film s’inspire librement des Sept Piliers de la sagesse, vaste récit autobiographique publié en 1926 dans lequel T. E. Lawrence raconte ses aventures. Le film de Lean en retrace les épisodes majeurs, en prenant une certaine distance avec Lawrence. En 1916, le jeune officier britannique T. E. Lawrence est chargé d’enquêter sur les révoltes des Bédouins contre l’occupant turc. Celui qu’on appellera plus tard « Lawrence d’Arabie » se range alors du côté des insurgés et, dans les dunes éternelles du désert, organise une guérilla. Il mène la libération de Damas et devient l’un des principaux artisans de l’unité arabe. Personnage brillant mais controversé, il va mener des batailles aux côtés de ses alliés et changer la face d’un empire. Ce chef-d’œuvre dresse le portrait d’un personnage ambigu à tous points de vue – militaire, politique, sexuel – loin des héros de films d’aventures classiques. Lawrence est un libérateur mais c’est aussi un corrupteur qui va semer la mort et la discorde autour de lui, achevant sa carrière militaire dans un bain de sang inutile qui le montre définitivement souillé par l’ivresse et l’obscénité de la guerre. Consacrer une superproduction à un personnage trouble et peu sympathique sans rien dissimuler de ses faiblesses, de son masochisme et de son exhibitionnisme n’est pas la moindre des audaces de Lawrence d’Arabie, épopée de l’échec, histoire d’un Anglais phobique obsédé par la pureté qui aimait le désert « parce que c’est propre ».
« David Lean nous offre un film d’aventure et une fresque historique à grand spectacle, sans pour autant négliger l’analyse de la psychologie complexe de son héros ». Un film au succès critique et commercial.
T. E. Lawrence a grandi dans une famille chrétienne pieuse ; il n'a jamais remis en question les liens historiques et bibliques des Juifs avec Eretz Israël (Terre d'Israël). Le 28 novembre 1918, un an après la Déclaration Balfour, Lawrence a écrit au journal britannique "The Jewish Guardian," cité par Martin Gilbert dans "Churchill and the Jews" que “parlant complètement comme un non-Juif, je regarde les Juifs comme les importateurs naturels du levain occidental si nécessaire pour les pays du Proche-Orient”. "Sa relation au mouvement sioniste a été très positive, bien qu'il ait été fortement pro-Arabe et il a été par erreur représenté comme antisioniste", a écrit le dirigeant sioniste et premier Président d'Israël Chaïm Weizmann dans son autobiographie "Trial and Error." Lawrence avait interprété un meeting entre Weizmann et le Prince Faisal, au cours duquel Weizmann a dit à l'émir Arabe qu'un futur Etat juif n’empiéterait pas sur les "droits de propriété de la paysannerie Arabe.” Divers auteurs, dont Martin Gilbert dans "Lawrence of Judea" décrivent Lawrence comme arabophile et sioniste.
A noter qu'à cette époque, Gertrude Bell (1868-1926), l'une des exploratrices les plus influentes du début du XXe siècle. Alpiniste, analyste politique, archéologue, photographe, fonctionnaire, femme de lettres, aventurière, espionne britannique, elle a contribué à façonner, avec des répercussions parfois funestes, le Moyen-Orient d'aujourd'hui » en soutenant la Révolte arabe durant la Première Guerre mondiale et la dynastie Hachémite dans les actuels Iraq et Jordanie. Elle était opposée à la déclaration Balfour mais louait les Juifs irakiens.
"Top secret"
"Top secret" (The Tamarind Seed) est un film britannique de Blake Edwards (1974).
"Judith Farrow, secrétaire au ministère de l’Intérieur britannique, en vacances sur l’île de la Barbade pour se consoler d’une rupture, fait la connaissance de Feodor Sverdlov, un séduisant attaché militaire soviétique. À leur retour, les services de renseignements des deux pays s’en mêlent…"
"Une idylle entre une employée de ministère britannique et un attaché militaire soviétique affole les services de renseignements des deux pays. Signé Blake Edwards, un film d’espionnage romantique avec Julie Andrews et Omar Sharif."
"L’espion venu du froid aurait-il séduit la belle effarouchée dans le seul but de la convertir au communisme, comme le redoutent les services de renseignement britanniques, et l’escomptent leurs homologues russes ? Dans cette intrigue retorse éclatée entre Londres, Paris et les Caraïbes, qui mêle agent double, rocambolesque passage à l’Ouest et explosion finale, le suspense porte rapidement plus sur la capacité des amants à triompher de la guerre froide que sur les intentions des personnages. Sous le regard teinté de malice de Blake Edwards (Diamants sur canapé), Omar Sharif, en séducteur oriental aussi enflammé que patient, et Julie Andrews, tout en passion retenue, forment un couple au charme irrésistible."
"Si je ne devais garder qu’un seul film de Blake Edwards, à mes yeux son plus beau, ce serait le rarement cité Top Secret, qui appartient à la veine mélancolique et non burlesque de son œuvre. Blake Edwards y adapte un roman d’espionnage anglais d’une certaine Evelyn Anthony, mais il est impossible de ne pas penser à l’univers que John le Carré a décrit dans ses propres romans consacrés à la guerre froide et à l’infiltration d’agents communistes recrutés parmi l’élite britannique", a écrit Olivier Père.
Et de résumer : "La secrétaire d’un haut fonctionnaire anglais (Julie Andrews) a pris une semaine de congés à la Barbade pour oublier la rupture avec son amant. Dans le cadre paradisiaque des Caraïbes, elle rencontre un séduisant attaché militaire russe (Omar Sharif) qui lui fait la cour. La jeune femme résiste à ses avances malgré la naissance de sentiments amoureux sans doute réciproques, même si la nationalité du bel étranger permet de douter de la véritable nature de ses intentions. C’est l’histoire d’une romance pleine d’arrières pensées, d’une femme dont la confiance dans les hommes a été mise à rude épreuve. A la sphère intime se superposent la duplicité, les jeux de dupes, les faux-semblants, les stratégies destructrices des services secrets. Au couple d’amants romantiques s’opposent les époux Stephenson, qui se haïssent mais restent soudés en raison de leurs intérêts respectifs (double couverture pour l’un, position sociale pour l’autre)."
Et Olivier Père de poursuivre : "Top Secret permet de vérifier l’entendue de la palette d’Edwards, qui venait de signer trois ans plus tôt une contribution magnifique et émouvante au western (Deux Hommes dans l’ouest). Dans le cas présent, il transcende une nouvelle fois les règles d’un genre codifié pour imposer la vision du monde et le style d’un grand cinéaste."
Et Olivier Père de conclure : "Dans The Tamarind Seed (titre original préférable à celui, idiot, choisi pour l’exploitation française) Blake Edwards ne délaisse pas seulement la comédie mais aussi son compositeur fétiche Henry Mancini. La musique de Top Secret est l’une des plus belles bandes originales de John Barry. Son thème entêtant nimbe de mystère et de tristesse ce chef-d’œuvre maniériste."
« Omar Sharif - Une vie de nomade » de Jascha Hannover
Allemagne, 2019, 53 min
Sur Arte les 16 février 2020 à 00 h 25 et 31 janvier 2021 à 23 h 10
Disponible du 15/02/2020 au 16/03/2020, et du 30/01/2021 au 01/03/2021
Visuels :
© Alamy© AGE Fotostock
« Lawrence d’Arabie » de David Lean
Royaume-Uni, 1962
Production : Horizon Pictures
Producteur/-trice : Sam Spiegel, David Lean, Robert A. Harris
Image : Freddie Young
Montage : Anne V. Coates
Musique : Maurice Jarre
Avec Peter O'Toole, Alec Guinness, Anthony Quinn, Jack Hawkins, Omar Sharif, José Ferrer, Anthony Quayle, Claude Rains, Arthur Kennedy, Donald Wolfit, I.S. Johar, Gamil Ratib, Michel Ray, John Dimech, Zia Mohyeddin, Howard Marion-Crawford, Jack Gwillim, Hugh Miller
Auteur : T.E. Lawrence
Son : Richard L. Anderson (1989 Rekonstruktion und Restauration)
Sur Arte le 16 février 2020 à 20 h 55
Visuels :
Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 16 février 2020.
Peter O' Toole (T.E. Lawrence)
Anthony Quinn (Auda abu Tayi) et Peter O' Toole (T.E. Lawrence)
Peter O' Toole (T.E. Lawrence)
Peter O' Toole (T.E. Lawrence) et José Ferrer (Turkish Bey)
Peter O' Toole (T.E. Lawrence)
© 1988 Columbia Pictures
Anthony Quinn (Auda abu Tayi) et Peter O' Toole (T.E. Lawrence)
Peter O' Toole (T.E. Lawrence)
Peter O' Toole (T.E. Lawrence) et José Ferrer (Turkish Bey)
Peter O' Toole (T.E. Lawrence)
© 1988 Columbia Pictures
Royaume-Uni, 1974, 1 h 43 mn
Production : Incorporated Television Company, Jewel Productions, Pimlico Films, Lorimar Productions
Scénario : Blake Edwards, d’après le roman éponyme d’Evelyn Anthony
Avec Julie Andrews (Judith Farrow), Omar Sharif (Feodor Sverdlov), Anthony Quayle (Jack Loder), Daniel O’Herlihy (Fergus Stephenson)
Sur Arte les 13 décembre 2020 à 14 h, 23 décembre 2020 à 13 h 35, 12 janvier 2021 à 13 h 35
Disponible sur arte.tv du 18/12/2020 au 16/01/2021
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