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samedi 17 août 2019

John Forsythe (1918-2010)


Né Jacob ou John Lincoln Freund, John Forsythe (1918-2010) était un comédien patriote et populaire – carrière d’environ 60 ans -, producteur, professeur de comédie, animateur d’émissions télévisées, militant démocrate, passionné de courses hippiques et philanthrope américain juif. Arte diffusera le 19 août 2019 « Mais qui a tué Harry ? » (Immer Ärger mit Harry ; The Trouble With Harry) d’Alfred Hitchcock avec John Forsythe et Shirley MacLaine.


Né Jacob ou John Lincoln Freund dans une famille juive aux origines russe, polonaise et prussienne, John Forsythe (1918-2010) grandit à Brooklyn, à New York. Son père travaillait à Wall Street durant la crise économique dans les années 1930.

Cet amateur de baseball prend par hasard, sans vocation artistique, des cours de comédie.


En 1939, il épouse l’actrice Parker Worthington McCormick. Le couple a un fils, Dall, et divorce en 1943.



Durant la Deuxième Guerre mondiale, en 1943, John Forsythe débute à Hollywood avec la Warner Brothers. Il apparaît dans Destination Tokyo de Delmer Daves avec Cary Grant et John Garfield (1943) et Du sang sur la neige (Northern Pursuit) de Raoul Walsh avec Errol Flynn. Ce patriote sert dans l’US Army Air Corps et joue dans la pièce de théâtre Winged Victory de by Moss Hart, adaptée au cinéma par George Cukor (1944) avec Jeanne Crain. Puis, il intervient auprès de soldats blessés souffrant de problèmes d’élocution.

Et il épouse Julie (Wagner) Warren. Un mariage heureux marqué par la naissance de deux filles, Page et Brooke. Il durera jusqu’à la mort en 1994 de Julie Warren.


En 1947, John Forsythe suit les cours de comédie à l’Actors Studio. Là, il rencontre Marlon Brando et Julie Harris.


A Broadway, il joue dans Mister Roberts et The Teahouse of the August Moon.



De sa filmographie au cinéma émergent Mais qui a tué Harry ? (The Trouble With Harry, 1955) et L'Étau (Topaz, 1969) réalisés par Alfred Hitchcock, Madame X de David Lowell Rich (1966) avec Lana Turner, De sang-froid (In Cold Blood) d’après le roman de Truman Capote et The Happy Ending (1969) réalisés par Richard Brooks.

Dès 1948, John Forsythe joue dans des séries télévisées, notamment en 1955 dans « Alfred Hitchcock présente » (Premonition) et « Bachelor Father » (1957-1962) – un avocat playboy élève sa nièce après la mort brutale de ses parents biologiques – et des téléfilms. Il anime aussi The John Forsythe Show (1965-1966).


Il prête sa voix au millionnaire Charlie Townsend dans la série télévisée produite par Aaron Spelling Drôles de dames (Charlie's Angels, 1976-1981) avec Kate Jackson, Jaclyn Smith et Farrah Fawcett, ainsi que dans ses adaptations cinématographiques Charlie et ses drôles de dames (2000) et Charlie's Angels : Les Anges se déchaînent ! (2003)



Il remplace l’acteur pressenti George Peppard pour incarner Blake Carrington, businessman et patriarche d’une famille dans Dynastie (1981-1989) avec Linda Evans et Joan Collins. Son interprétation lui vaut deux Golden Globes Awards  : en 1983 et 1984.

Ce passionné de courses de chevaux était éleveur et propriétaire de purs-sangs et propriétaire d’une galerie d’art. Avec Martin Ritt, il gagne en 1976 Longacres Mile avec Yu Wipi. Il était membre du Comité de direction de l’hippodrome Hollywood Park Racetrack.


En 2002, John Forsythe épouse Nicole Carter.


« Mais qui a tué Harry ? »
« Mais qui a tué Harry ? » est réalisé par Alfred Hitchcock (1955) avec Edmund Gwenn, John Forsythe, Shirley MacLaine, Mildred Natwick, Jerry Mathers, Mildred Dunnock.

« Un garçonnet découvre le corps sans vie d’un homme qui n’est autre que son père. La jeune femme du défunt, un peintre, une vieille fille et un marin à la retraite trouvent à leur tour le cadavre et font mine de croire qu’ils sont les assassins... L’une des rares incursions d’Hitchcock dans la comédie. Humour noir et macabre pour un film en couleur frais comme une pastorale ».

« La jeune femme du défunt, un peintre, une vieille fille et un marin à la retraite trouvent à leur tour le cadavre et font mine de croire qu’ils sont les assassins. Ils enterrent et déterrent le corps, ne sachant quelle attitude adopter face à la police locale... »

« À la logique de l’absurde, on préfère l’absurdité de la logique", disait Hitchcock. Peut-être est-ce la manière la plus simple d’entrer dans cette comédie irréelle et décalée qui met en scène un groupe d’individus loufoques aux prises avec un encombrant cadavre. Le bavardage incessant des personnages est régulièrement interrompu par des plans fixes sur la campagne automnale du Vermont. Des images d’une grande beauté plastique, accompagnées d’une obsédante ritournelle champêtre composée par Bernard Herrmann ».

« Dans ces moments en creux, le spectateur ne peut s’empêcher de porter un regard inquiet sur ce trop-plein de beauté et, là est le paradoxe, de quiétude : ces douces vallées rousses et or atteignent une dimension sensuelle. C’est dans ces plans d’une campagne idyllique et figée, comme en attente d’une violence en suspens, qu’il faut chercher l’intérêt et la tension du film, et non dans les actes des héros qui dépassent tout entendement. Qu’importe de savoir qui a tué Harry quand c’est un American way of life étriqué qu’assassine Hitchcock ? »


« De sang-froid »
Arte diffusera le 29 juin 2020 « De sang-froid » (Kaltblütig) de Richard Brooks avec Robert Blake, Scott Wilson et John Forsythe. La musique est signée par Quincy Jones.

« L’adaptation fidèle » de « In Cold Blood: A True Account of a Multiple Murder and Its Consequences » (1967), "roman documentaire" de Truman Capote sur l’assassinat d’une famille de fermiers par deux paumés, arrêtés, jugés et pendus en 1965. Un manifeste contre la peine de mort ancré dans la noirceur du réel. »

« Le 15 novembre 1959 à Holcomb, bourgade du Kansas, deux jeunes ex-détenus, Perry Smith et Dick Hickock, assassinèrent dans leur maison un couple de fermiers, les Clutter, et leurs deux enfants adolescents ».

« Un meurtre sauvage, gratuit en apparence, puisque le butin se monta à quelques dizaines de dollars ».

« Arrêtés un an plus tard, en repassant la frontière après quelques mois d’errance au Mexique, ils furent condamnés à mort ».

« Avant leur pendaison, en 1965, l’écrivain Truman Capote consacra une longue enquête à l’affaire, s’installant à Holcomb pour y rencontrer les policiers et les anciens voisins des Clutter, suivant le procès, et surtout s’entretenant régulièrement avec les prisonniers qu’il accompagna vers la mort ».

"De sang-froid" fut publié l’année suivante et ce "non-fiction novel" ("roman documentaire"), selon le terme de son auteur, passionna le pays ».

« Le parallèle établi par Truman Capote entre le meurtre et le châtiment prenait pourtant à rebrousse-poil l’immense majorité des Américains ».

« Richard Brooks dut batailler contre les studios afin de conserver intacts le trouble, le réalisme et la noirceur du récit de Truman Capote ».


« Les deux comédiens qu’il choisit, quasi inconnus, composent avec justesse ces figures privées de repères et de grâce, enfants perdus devenus meurtriers ».

« Le cinéaste parvint aussi à imposer le noir et blanc – superbes images glacées des grandes plaines du Kansas sous le vent de novembre ».

« Pour plus de fidélité encore, il tourna la scène du crime là où il avait eu lieu, dans la ferme des Clutter ».

« Ce détail dérangeant alimenta la polémique lors de la sortie du film, les conservateurs lui reprochant sa violence désespérée – même si le meurtre se déroule hors champ – et sa prétendue amoralité ».

Richard Brooks « utilise un style froid, à la limite du reportage dramatisé, pour montrer du doigt le malaise profond de la société américaine et dénoncer la peine de mort ».

"De sang-froid", plaidoyer implacable contre la peine de mort, n’offre ni rédemption ni consolation ».

« Seul le jazz aérien de Quincy Jones (le film lança sa carrière hollywoodienne) apporte un soupçon de douceur ».

« En 1966, Truman Capote publie De sang-froid : récit véridique d’un meurtre multiple et de ses conséquences, un roman non-fictionnel. Capote, frappé par la violence de ce fait divers, décide de quitter New York et part enquêter sur les lieux du crime. Il recueille les témoignages des habitants de Holcomb et de la police locale, mais aussi des deux meurtriers dans leurs cellules. Il assistera aussi à leur exécution par pendaison le 14 avril 1965. Le livre est dès sa publication considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature américaine. Le réalisateur et scénariste Richard Brooks décide de l’adapter au cinéma l’année suivante, avec la complicité de son auteur. Le film est fidèle au livre dans la mesure où ce dernier adoptait déjà un style très cinématographique, attaché à la notion de réalisme dans la description des faits et les portraits psychologiques des différents protagonistes de ce drame, et plus particulièrement les deux assassins, marginaux atteints de plusieurs tares physiques et mentales. Brooks procède par retours en arrière et décide d’éluder dans un premier temps la scène du meurtre, qui n’est dévoilée que tard dans le récit, une fois les deux coupables arrêtés et interrogés. En choisissant de tourner sur les lieux-même des faits et de l’enquête, en optant pour une forme éclatée qui présente plusieurs points de vue, ou la technique du montage parallèle, le cinéaste prolonge l’écriture réaliste et chorale de Capote, sa recherche d’une explication rationnelle à un crime atroce perpétré de sang-froid. Par son intensité dramatique, le film échappe aux écueils du film à thèse, même s’il prend clairement parti contre la peine de mort en établissant un parallélisme entre la pendaison des deux coupables et l’exécution de leur crime, et en soulignant la déficience du caractère exemplaire de la peine capitale. En cela, il diffère du roman. La mise en scène de Richard Brooks a rarement été aussi inspirée. De sang froid doit beaucoup à ses interprètes, les débutants Robert Blake et Scott Wilson. Le film permet également d’admirer l’une des plus belles photographies (noir et blanc) du grand chef-op Conrad Hall, ici au sommet de son art », a analysé Olivier Père.

Richard Brooks a remporté le David di Donatello dans la catégorie du Meilleur réalisateur étranger.

Le film a été retenu par la Library of Congress pour être préservé dans le National Film Registry américain car il est « culturellement, historiquement ou esthétiquement significatif ».


« De sang-froid » de Richard Brooks
Etats-Unis, 1967, 135 minutes
Scénario : Richard Brooks
Production : Columbia Pictures Corporation, Pax Enterprises
Producteur/-trice : Richard Brooks
Image : Conrad L. Hall
Montage : Peter Zinner
Musique : Quincy Jones
Son : Dick Tyler Sr.
Avec Robert Blake, Scott Wilson, John Forsythe, Paul Stewart, Gerald S. O'Loughlin, Jeff Corey, John Gallaudet, James Flavin, Clarence Duntz, Charles McGraw
Sur Arte le 29 juin 2020 à 22 h 30

Visuels : © DR

« Mais qui a tué Harry ? » d’Alfred Hitchcock
Etats-Unis, 1955
Scénario : John Michael Hayes
Production : Alfred J. Hitchcock Productions
Producteur/-trice : Alfred Hitchcock, Herbert Coleman
Image : Robert Burks
Montage : Alma Macrorie
Musique : Bernard Herrmann, Raymond Scott
Avec Edmund Gwenn, John Forsythe, Shirley MacLaine, Mildred Natwick, Jerry Mathers, Mildred Dunnock, Royal Dano
Auteur : Jack Trevor Story
Sur Arte le 19 août 2019 à 20 h 50
Visuels :
Zur ARTE-Sendung Immer €rger mit Harry 4: v.l.n.r.: Sam (John Forsythe), Jennifer (Shirley MacLaine), Miss Ivy (Mildred Natwick) und KapitŠn Wiles (Edmund Gwenn) sind sich keiner Schuld bewusst.
Zur ARTE-Sendung Immer €rger mit Harry 3: FŸr den Maler Sam (John Forsythe) ist Harrys Leiche natŸrlich erst einmal ein interessantes Studienobjekt.
Zur ARTE-Sendung Immer €rger mit Harry 2: Der Maler Sam (John Forsythe) hat sich ungeachtet des €rgers mit Harrys Leiche in Jennifer (Shirley MacLaine) verliebt
© Universal

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