Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 6 août 2019

Illusions


Le Palais de la Découverte présente, dans le cadre de la Saison France Israël, l’exposition « Illusions ». Associant jeux et tests, ainsi qu'une quarantaine d'expériences ludiques, elle montre diverses illusions visuelles, le "processus dynamique et complexe de perception de la réalité" par le cerveau, la manière dont nos sens peuvent l'empêcher de comprendre la réalité, voire le tromper.


« Nos yeux ne sont pas uniquement des caméras. Car “voir” est une interprétation par notre cerveau des images captées par nos yeux. Et il arrive que cette interprétation diffère de la “réalité”. On parle alors d’illusions », explique Dr. Amir Ben Shalom, co-commissaire de l’exposition Illusions, the Bloomfield Science Museum Jerusalem, en Israël.

Dans le cadre de la Saison croisée France-Israël  2018, avec le soutien de l’Institut français et du Comité des mécènes de la Saison France-Israël 2018, Universcience, qui regroupe la Cité des Sciences et de l’Industrie et le Palais de la Découverte à Paris, propose l’exposition « Illusions » sur le cerveau. Une exposition produite par le Bloomfield Science Museum de Jérusalem qui l’a présentée en 2014.

« L’exposition Illusions s’installe “pour de vrai” au Palais de la découverte : elle révèle les phénomènes qui trompent nos sens, jusqu’aux secrets des magiciens ! Pour cela, et comme nous aimons à le faire dans notre maison, le public sera invité à retrousser ses manches et à participer à l’exposition… afin que ces illusions n’en soient plus ! », écrit Bruno Maquart, président d’Universcience.

Au Palais de la Découverte, l’exposition Illusions « lève le voile sur le monde étonnant des illusions. Paradoxes et autres distorsions des sens, les illusions naturelles ou fabriquées ont toujours fasciné. Accessible dès 7 ans, cette exposition propose de découvrir les phénomènes qui jouent des tours à notre cerveau, à travers une quarantaine d’expériences ludiques. Surprises et étonnements garantis ! »

« Magie, art cinétique, installations, les illusions", naturelles ou artificielles", font régulièrement l’objet de mises en scène spectaculaires produisant des effets de surprise, pour le bonheur de tous. Mais pourquoi le cerveau est-il perméable à ces impostures ? Sur quels ressorts reposent ces stratagèmes ? Il n’y a en réalité rien de magique : tout est question d’interprétation. La perception, ce processus cérébral dynamique, n’est pas une simple photographie de la réalité. Dans notre monde cartésien où la logique règne en maître, lorsque les illusions font irruption, nos repères s’écroulent tel un château de cartes et nous « perdons la tête ».

« En optique, les illusions correspondent à une réalité faussée, induite par des erreurs de perception de forme, de couleur, de dimension, de relief ou de mouvement de certains objets. Nos sens perçoivent quelque chose qui invite notre cerveau à combler un vide, à interpréter une sensation en s’appuyant sur son expérience de façon « logique ». Les illusions auxquelles le cerveau est confronté peuvent être de toute nature : visuelles, les plus connues, mais aussi auditives, tactiles, etc. »

« Dès l’entrée, l’exposition interpelle et fait la part belle à un terrain de jeu cérébral ».

« Le titre de l’exposition est traité en anamorphose, imprimée sur de larges kakémonos structurant l’espace et la quarantaine de mises en situation interactives du parcours de l’exposition. Certains dispositifs mettent plus particulièrement l’accent sur les informations que le corps reçoit (lumineuses, auditives, tactiles ou lumière, vibration, déformation…), tandis que d’autres sont plutôt centrés sur les récepteurs permettant au corps de capter ces informations (rétine, récepteurs tactiles et auditifs…). Du plus simple au plus surprenant, ces dispositifs mettent en lumière différentes catégories d’illusions, selon la façon dont le cerveau traite l’information perçue. Quatre mécanismes d’analyse cérébrale sont ainsi présentés : le cerveau interprète, le cerveau sélectif, le cerveau sensible et le cerveau expert. »

L’exposition « s’article autour de quatre fonctions du cerveau :
le cerveau sensible : les illusions de changement ou de contraste ;
le cerveau interprète : les illusions qui dépendent des prérequis du cerveau ;
le cerveau sélectif : les illusions ambiguës ;
le cerveau expert : les illusions par rapport aux visages ou au mouvement ».

Autour de l’exposition, le Palais de la Découverte propose diverses activités pour collégiens et lycéens. Ainsi, il a conçu des « illusions pour tromper le cerveau ». « Pédagogique et transversale, l’exposition Illusions initie chaque visiteur, petit ou grand, à l’analyse de « ce qui se cache derrière » les processus des perceptions sensorielles du quotidien ».

« Cet exposé inédit, spécialement conçu par le Palais de la découverte, aborde cette thématique interdisciplinaire sous un angle biologique ou physique. Il apporte un nouvel éclairage scientifique pour approfondir les notions abordées dans l’exposition. Le fonctionnement des récepteurs sensoriels, le traitement des informations par le cerveau, les facteurs qui influent notre perception… »

« De petites expériences et illusions démontrent que la perception est multisensorielle et résulte de processus complexes, actifs et « intégrés. Soyons curieux et ouvrons grands nos sens ! »

« Notre esprit ne fonctionne pas du tout comme une caméra ou une machine : toute perception est une création et tout souvenir est une re-création. » Oliver Wolf Sacks (“Une anthropologue sur Mars”, 1995).

Le cerveau interprète quand les certitudes sont des leurres
« Le cerveau identifie des objets et des personnes. Pour ce faire, il utilise les connaissances enfouies dans notre mémoire afin de reconnaître ce qui fait sens pour lui. Si les informations qu’il reçoit sont partielles, ou que les caractéristiques d’un objet sont déformées, il les transpose en comblant les vides. Ainsi, il utilise la mémoire et des indices contextuels pour « corriger ». Mais vigilance ! Il arrive qu’il se trompe… et c’est l’illusion ».

« Lorsqu'il existe plusieurs moyens d'interpréter des informations transmises par les sens, le cerveau a tendance à se fier à son expérience et choisit la possibilité la plus raisonnable. Lorsque les informations provenant des sens sont partielles ou déformées, le cerveau complète généralement les vides, en se basant, bien entendu, sur son interprétation. Mais, parfois, lorsque le cerveau s'efforce de trouver une logique dans une image, cela finit par nous embrouiller et nous amène à voir des choses qui ne sont pas vraiment là ».

Est-ce ce qui s'est passé pour les téléspectateurs du JT de 20 h de France 2 ayant vu, le 30 septembre 2000, le reportage de Charles Enderlin sur des images du cameraman palestinien Talal Abu Rahma alléguant que des tirs de soldats israéliens auraient ciblé les "al-Dura" et tué "Mohamed al-Dura". Entre le commentaire en voix off sur fond de bruits de balles et des images sans dizaines d'impacts de balles sur le mur ou le baril, le téléspectateur a alors souvent fait prévaloir les mots. A tort.

« Le cerveau se fie également à son expérience pour déterminer les caractéristiques d'objets ou d'images (leur poids, leur taille, leur distance, etc.). Il a appris à « corriger » les informations qu'il reçoit des organes sensoriels en s'aidant de ses connaissances enfouies et des indices contextuels. De nombreuses illusions sont créées lorsque ces indices « trompent » le cerveau, lequel corrige les informations qu'il ne reçoit pas correctement ».

« Certaines illusions sont des images d'objets qui, en réalité, ne peuvent pas exister. Ces illusions embrouillent le cerveau, car elles entrent en conflit avec ce que ce dernier connaît grâce à son expérience. La forte tendance du cerveau à voir ce qu'il reconnaît nous donne parfois l'impression erronée que « rien ne cloche », alors qu'il y a bien quelque chose qui cloche dans l'image que nous regardons ».
Le motif de Kanizsa. « Ce triangle imaginaire incite le cerveau à compléter une image en prolongeant des lignes inexistantes : chacune des extrémités d’un triangle blanc semble ainsi reposer sur un cercle noir ».

Le cerveau sélectif • que choisir ?
« Les processus de perception du cerveau fonctionnent selon un ensemble d’hypothèses fondamentales acquises au fil de nos expériences. L’une de ces hypothèses est qu’il n’existe qu’une seule façon correcte d’interpréter les informations provenant des sens. Le cerveau s’aligne sur cette interprétation. La plupart du temps, nous ne sommes pas conscients de ce processus de choix, comme lorsque nous décidons que l'objet devant nous est une table et non une chaise. Face à une image ambivalente, qui possède deux lectures possibles, le cerveau passe d’un motif à l’autre alternativement, sans savoir choisir ».
« Les illusions ambiguës déconcertent l'esprit, car elles ouvrent la porte à deux manières différentes de comprendre la réalité. Le cerveau n'est pas conçu pour gérer deux interprétations différentes de la même image. Par conséquent, nous sommes incapables de percevoir deux interprétations en même temps. Le cerveau en choisit une et ignore l'autre. Dans de nombreux cas, notre perception passe d'une interprétation à l'autre ».
« L'une des fonctions du cerveau est d'identifier des objets qui ont un sens. Avant cela, il doit isoler l'objet de son contexte. Dans de nombreuses illusions ambiguës, l'objet identifié par une interprétation de l'image devient alors le contexte d'une autre interprétation ».
Le vase de Rubin. « Pouvez-vous voir la coupe et les visages en même temps ? Pouvez-vous contrôler l’image que vous voyez ? Impossible, notre perception passe d’une interprétation à l’autre. Des recherches en imagerie cérébrale ont montré que différentes zones du cerveau sont activées selon que la personne perçoit les visages ou la coupe ».

Le cerveau sensible l’influence des comparatifs
« Les sens reçoivent des informations provenant du corps et de son environnement. Pour gérer cet afflux continu, le cerveau se concentre sur les informations les plus essentielles à son fonctionnement et accorde moins d’attention à d’autres. Ainsi, notre cerveau détecte plus aisément les changements inopinés de temporalité ou d’espace que des transformations progressives, comme les nuances de luminosité. Chaud, froid, petit ou grand ? Tout dépend du référentiel de comparaison ! »
«  Bien que ces caractéristiques cérébrales nous aident à vivre nos vies de manière efficace, elles créent parfois des illusions. Les caractéristiques des objets que nous percevons ne sont pas constantes. Elles changent en fonction de l'environnement dans lequel les objets se trouvent. Si vous demandez à votre cerveau si quelque chose est chaud ou froid, sombre ou clair, petit ou grand, etc., il vous fournira une réponse relative : comparé à quoi ? Ainsi, nos perceptions d'un même objet peuvent grandement varier selon le contexte."
"Notre cerveau est spécialement conçu pour identifier des changements soudains de temps ou d'espace. Il nous avertit immédiatement en cas de danger proche. C'est pourquoi d'importants changements de lumière ou de couleur attirent notre attention et pourquoi nous sommes moins conscients des changements progressifs."
"Nous voyons souvent le même objet sous différentes conditions de luminosité (au Soleil ou dans l'ombre par exemple). Le cerveau essaie de retenir la véritable couleur de l'objet, malgré les changements de son environnement. Il corrige notre perception en tenant compte des conditions de luminosité, et peut en même temps créer une illusion".
"Nos sens de la vue, de l'ouïe et du toucher illustrent constamment tous ces phénomènes. Certaines illusions n'ont pas d'explication définie ».
L’illusion Serpent. « La perception des couleurs est influencée par les contrastes environnants. Le rouge des serpents jaunes est en fait le même que celui des serpents bleus. Pourtant la couleur nous semble différente, car la couleur jaune « déborde ». On parle alors d’“assimilation des couleurs”.

Le cerveau expert les sens s’entremêlent
« Nous intégrons des informations sur le monde à travers nos sens. Certaines régions de notre cerveau se spécialisent dans la combinaison des informations transmises par nos cinq sens. Le résultat ? Une perception riche et intégrée du monde qui nous entoure. Lorsqu'il y a une incohérence dans les informations transmises par nos sens, le cerveau s'embrouille et est incapable de combiner toutes les informations qu'il reçoit ».
« Le cerveau humain a développé des domaines d’expertise pour appréhender efficacement la réalité, comme par exemple dissocier les visages. Cependant, cette expertise s’appuie sur un ensemble d’hypothèses préalables inflexibles, rendant notre cerveau vulnérable ».
« S’il permet une interprétationriche et intégrée, il peut être aussi incapable de résoudre une incohérence ».
Le couple heureux. « Dans cette expérience, le cerveau ne perçoit pas distinctement les traits car il est influencé par la forme générale de la tête et le contexte de l’image. Pourtant les deux visages sont identiques ».


Du 6 novembre 2018 au 25 août 2019
Avenue Franklin-Roosevelt - 75008 Paris
Tél. : 01 56 43 20 20
Tous les jours, sauf le lundi, du mardi au samedi de 9 h 30 à 18 h, dimanche de 10 h à 19 h
Visuels :
Copyright-R-Thenadey-EPPDCSI-(78)
Copyright-R-Thenadey-EPPDCSI-(86)
Thenadey-EPPDCSI (21)
Copyright-R-Thenadey

Articles sur ce blog concernant :
Les citations proviennent du dossier de presse. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire