Stanley Kubrick (1928-1999) est un photographe, scénariste, réalisateur - Les Sentiers de la gloire, Spartacus, Lolita, Docteur Folamour, 2001, l'Odyssée de l'espace, Orange mécanique, Barry Lyndon, Shining, Full Metal Jacket, Eyes Wide Shut - et producteur américain né dans une famille juive ashkénaze. Arte rediffusera le 13 septembre 2023 à 13 h 30 "L'Ultime Razzia" (The Killing) de Stanley Kubrick avec Sterling Hayden, Coleen Gray, Vince Edwards, Jay C. Flippen, Marie Windsor, Ted de Corsia.
Stanley Kubrick (1928-1999) est un photographe, scénariste, réalisateur et producteur américain né dans une famille juive ashkénaze.
Élève médiocre, il ne parvient pas à être admis dans une université.
En 1947, il se marie. Le couple divorce en 1951.
Passionné par la photographie depuis que son père lui a offert un appareil photographique quand il a treize ans, il vend en 1945 un cliché à Look. Autodidacte, il réalise son premier « photos-récit » "Prizefighter" ("Boxeur professionnel") sur un jour du boxeur Walter Cartier. Ce sujet lui inspirera son premier film : Day of the Fight.
Cinéphile, il apprend le cinéma en visionnant des films de tous genres. Il conçoit alors des courts métrages documentaires en assurant toutes les fonctions : scénariste, cadreur, ingénieur du son, monteur et réalisateur. Deuxième film : "Flying Padre", couvrant deux journées de Fred Stadtmueller, missionnaire catholique.
En 1953, Stanley Kubrick réalise "The Seafarers", premier documentaire en couleurs promouvant la marine marchande et multipliant les travellings élégants inspirés de ceux de Max Ophüls.
Il finance son premier long métrage en noir et blanc "Fear and Desire", film mettant en scène des soldats durant une guerre.
Après avoir quitté Look, Stanley Kubrick tourne à New York, en 1954, "Le Baiser du tueur" (Killer's Kiss). Un film distingué par un Léopard d'or au Festival international du film de Locarno.
Avec James B. Harris, producteur indépendant, Alexander Singer, Stanley Kubrick crée la Harris-Kubrick Pictures, société de production.
"Ultime razzia"
En 1956, sort "L'Ultime Razzia" (The Killing), premier grand film financé notamment par James B. Harris et la firme United Artists, et bénéficiant d'une équipe technique et artistique professionnelle.
C'est le "troisième long métrage de Stanley Kubrick après deux films à tout petit budget tournés avec une équipe de non professionnels, Fear and Desire et Le Baiser du tueur".
Arte rediffusera le 13 septembre 2023 à 13 h 30 "L'Ultime Razzia" (The Killing) de Stanley Kubrick avec Sterling Hayden, Coleen Gray, Vince Edwards, Jay C. Flippen, Marie Windsor, Ted de Corsia.
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"Pour se refaire après ses cinq années de prison, Johnny organise le hold-up d'un bureau de courses hippiques. Le butin est estimé à deux millions de dollars. Assisté de son ami Marvin Unger, le malfrat recrute trois complices sur les lieux mêmes du braquage projeté : George Peatty, Randy Kennan et Mike O'Reilly. Grâce à deux autres acolytes engagés pour faire diversion, ils réussissent leur coup. Une fois leur vol terminé, les associés attendent Johnny, chargé de ramener le butin. Arrive alors Val, l'amant de la femme de Peatty. Arme au poing, il vient cueillir l'argent récolté…"
"Second film de gangsters de Kubrick après Le baiser du tueur, L'ultime razzia est diabolique par la maîtrise de son scénario et ses retournements de situation. Joueur d'échecs chevronné, Kubrick construit un dispositif imparable qui conduit à la prise du trésor adverse. Chaque personnage ressemble à un pion intervenant à un instant déterminé au service d'une admirable précision stratégique. La perfection des cadrages et l'équilibre des lumières renforcent cette impression."
"Empreint d’humour noir et perfectionniste (les maîtres mots de l'œuvre kubrickienne), un film surprenant et jouissif."
"Les recettes des deux premiers essais, discrètement distribués dans le circuit art et essai, sont insuffisantes, mais Kubrick attire l’attention de la critique et de la profession, intriguées par la maîtrise et l’originalité de ce jeune autodidacte sorti de nulle part. La carrière de Kubrick prend son véritable envol à partir de sa rencontre avec James B. Harris. Les deux hommes s’entendent si bien qu’ils décident de monter une société de production indépendante, Harris-Kubrick. Leur premier projet est l’adaptation d’un roman policier, Clean Break de Lionel White. Ils font appel au romancier Jim Thompson, à l’époque en pleine déchéance, pour porter cette série noire à l’écran (rebaptisée The Killing – L’Ultime Razzia en France), et engagent le chef opérateur Jim Ballard, un vétéran hollywoodien qui avait débuté avec Josef von Sternberg dans les années 30. Cela n’empêchera pas Kubrick, qui avait jusqu’à présent éclairé lui-même ses films, de sévèrement critiquer le travail de Ballard. Le casting est composé de vieux habitués du film noir comme Sterling Hayden, qui jouait dans Quand la ville dort de John Huston, référence majeure de L’Ultime Razzia, avec En quatrième vitesse de Robert Aldrich. Cette histoire de casse est classique : des gangsters organisent un hold-up dans un hippodrome pendant une course de chevaux. La préparation, puis l’exécution du coup se déroulent à merveille jusqu’à ce que l’opération rencontre plusieurs incidents de parcours, provoqués par le « facteur humain » et la malchance, jusqu’au fiasco final. Le film de casse, fiction du dérèglement par excellence, offre à Kubrick l’occasion de faire ses gammes autour d’un sujet (la naissance du chaos) qui n’a pas fini de le passionner. Kubrick n’est pas encore tout à fait Kubrick, mais on trouve dans L’Ultime Razzia certaines particularités dans la direction d’acteurs (l’interprétation grimaçante et outrée des seconds rôles) et le sens du détail inoubliable (les masques de carnaval des truands, réutilisés dans Orange mécanique et Eyes Wide Shut) qui n’appartiennent déjà qu’au futur cinéaste de Docteur Folamour", analyse Olivier Père pour Arte.
"Les Sentiers de la gloire"

Stanley Kubrick divorce de Ruth Sobotka en 1957 et épouse en 1958 Christiane Harlan dont le frère, Jan Harlan, sera le producteur délégué du réalisateur dès 1975.
"Spartacus"
En 1960, Stanley Kubrick succède, à la demande du producteur et star Kirk Douglas, à Anthony Mann comme réalisateur de "Spartacus". Le scénario est signé par Dalton Trumbo, alors blacklisté, d'après "Spartacus", roman de Howard Fast. Illustrant la révolte d'esclaves sous la République romaine, le film est interprété par Kirk Douglas, Laurence Olivier, Jean Simmons, Charles Laughton, Peter Ustinov, John Gavin et Tony Curtis. Succès commercial et critique, "Spartacus" est distingué par quatre Oscar, dont celui du Meilleur acteur dans un rôle secondaire pour Peter Ustinov, et un Golden Globe Award. En 2017, "Spartacus" est choisi pour être préservé par le National Film Registry de la Library of Congress qui l'a jugé "culturellement, historiquement, ou esthétiquement significant."
"Tourné durant les derniers soubresauts du maccarthysme, ce film, mis en scène par Stanley Kubrick avec la complicité de Kirk Douglas, dénonce le fascisme à travers une révolte d'esclaves. Un des premiers péplums "adulte", porté par la magie du Cinémascope et une distribution impeccable : Kirk Douglas, Laurence Olivier, Charles Laughton, Jean Simmons et Tony Curtis."



"D’un bout à l’autre de ce film fleuve, porté par l’efficacité hors pair du grand spectacle hollywoodien, l’esclave magnifique et ses compagnons nous communiquent leur jubilation à secouer un joug devenu insupportable, leur rage et leur souffrance quand la révolte est réprimée. Ce premier péplum "adulte" de l’histoire du cinéma reflète l’engagement du tandem Douglas-Kubrick. À travers la condition des gladiateurs, ils entendaient faire le procès d’une moderne tyrannie et des manipulations politiques. Le tournage en Cinémascope et le casting époustouflant contribuent aussi à la force épique du film".




« Quand je repense à Spartacus aujourd'hui - avec plus de cinquante ans de recul - je suis sidéré que toute cette histoire ait réellement eu lieu. Tout était contre nous : la politique de l'ère McCarthy, la concurrence avec un autre film - tout », observait Kirk Douglas.
Suivent Lolita, Docteur Folamour, 2001, l'Odyssée de l'espace, Orange mécanique, Barry Lyndon, Shining, Full Metal Jacket, Eyes Wide Shut.

« Pris de folie, un général américain lance une offensive nucléaire sur l’URSS... Réalisé par Stanley Kubrick en 1964, un chef-d’œuvre d’humour noir servi par les multiples apparitions de Peter Sellers qui interprète trois personnages hilarants ».


Stanley Kubrick s’inspire de 120 minutes pour sauver le monde (Red Alert), écrit par Peter George. Il apprend que le réalisateur Sidney Lumet va réaliser "Point limite" (Fail-Safe), adapté du roman éponyme de Eugene Burdick et Harvey Wheeler sur un thème similaire au sien, Kubrick redoute que le film de Lumet ne soit distribué avant le sien et n'attire tout le public réceptif à une histoire née de la Guerre froide et de la crise des missiles à Cuba et exprimant la crainte d'une guerre nucléaire. Il lance un procès pour plagiat concernant le livre adapté et obtient que Columbia Pictures retarde la sortie du film dramatique de Lumet après la sortie du Dr Folamour. Bien accueilli par la critique, Fail-Safe enregistre un succès commercial limité.

« Le cinéaste avait déjà utilisé les talents de transformiste de l’acteur dans son précédent film, Lolita, sous les traits de l'étrange Clare Quilty. Ici, il incarne trois rôles distincts : le flegmatique président Muffley, le british capitaine Mandrake et l’inoubliable docteur Folamour. Pour chacun, il improvise gestes et mimiques – notamment le tic du salut nazi que le docteur Folamour tente vainement de retenir ».
Le personnage du Dr Folamour est inspiré de Wernher von Braun, scientifique allemand ayant travaillé sur les V2 pour les Nazis, puis après 1945, pour les Etats-Unis dans le cadre du programme spatial américain, du géostratège de la RAND Corporation Herman Kahn, d'Edward Teller, ingénieur et inventeur de la bombe H, et du mathématicien et du physicien John von Neumann - ces deux derniers étant des savants Juifs hongrois ayant travaillé aux Etats-Unis sur le projet Manhattan durant la Deuxième Guerre mondiale. L’accent du Dr Folamour est inspiré par celui du photoreporter Juif américain Weegee, qui a travaillé pour Kubrick.

« Les autres comédiens ne sont pas en reste : George C. Scott brille dans son rôle de général puéril et boudeur, toujours prêt à se battre contre les “cocos” ; Slim Pickens agitant son Stetson, à califourchon sur la bombe, restera à jamais mythique ».

En 1989, la Library of Congress l’inscrit sur sa liste pour être préservé dans le National Film Registry.
En 2000, l’American Film Institute l’a placé au troisième rang dans son classement des meilleurs films « humoristiques » américains.
"Barry Lyndon"
"Barry Lyndon" est réalisé et produit par Stanley Kubrick avec Ryan O'Neal, Marisa Berenson, Patrick Magee, Hardy Krüger. "L’ascension et la déchéance d’un opportuniste sans scrupules dans l’Europe du XVIIIe siècle... L'extraordinaire beauté des images, la majesté de la musique, sa dimension romanesque et tragique font de ce film de Stanley Kubrick une somptueuse épopée."


"Barry Lyndon" est une succession de tableaux où se distinguent l’harmonie, la beauté des visages et la richesse des couleurs. Grâce enfin à la véracité de tous les personnages, en premier lieu celui de Barry. Son tempérament faible, opportuniste et brutal fascine et désoriente. Son épopée à travers l'Europe constitue un spectacle grandiose. Il nous fait découvrir la cruauté et les raffinements d’une société en constante représentation. Lady Lyndon, qui préfigure le romantisme, est quant à elle d’une beauté blanche et grave. Hors des conventionnelles sucreries livrées avec le siècle baroque, Kubrick dresse un somptueux portrait de tous ses personnages."


"Kubrick par Kubrick"
Arte diffusera le 12 avril 2020 "Kubrick par Kubrick" (Kubrick erzählt Kubrick) par Gregory Monro. "Stanley Kubrick s'exprimait peu. Ce documentaire envoûtant fait entendre la parole rare d'un cinéaste aussi génial que secret, au travers des entretiens qu'il a accordés au critique de cinéma Michel Ciment. Inspirés des célèbres travellings de Kubrick, de lents mouvements de caméra nous promènent dans un musée labyrinthique, au décor inspiré de "2001 : l'odyssée de l'espace".





"Ils nous entraînent dans les méandres d'une œuvre faussement civilisée où couvent la violence et l'irrationnel, comme le montrent les extraits de films, d'interviews de Michel Ciment ou de comédiens et de techniciens racontant leur collaboration à la fois éprouvante et exaltante avec Kubrick. Des archives privées, parfois inédites, renforcent l'effet hypnotique de cette mise en abyme."
"Barry Lyndon Tribute" par l’Orchestre Philharmonique de Radio France"
Arte diffusera le 16 avril 2020 "Barry Lyndon Tribute" par l’Orchestre Philharmonique de Radio France" („Barry Lyndon Tribute“ mit dem Philharmonieorchester von Radio France) par Jean-Pierre Loisil. "Barry Lyndon est l’une des clefs de voûte de la cinématographie de Stanley Kubrick. Pourquoi ? Sa beauté visuelle, son éclairage à la bougie, l’attention portée à la reconstitution historique mais surtout une musique qui a marqué les esprits. L’Orchestre Philharmonique de Radio France nous plonge dans l’ambiance de ce film culte."
"Pour ce concert, l’Orchestre Philharmonique de Radio France est dirigé par Nicolas Alstaedt et accompagné par cinq solistes : Jean Rondeau et Violaine Cochard au clavecin, Ana Millet au violon, Renaud Guieu au violoncelle et Catherine Cournot au piano."
"Les points d’orgue de la soirée ? La Sarabande de Haendel et le Trio pour piano, violon et violoncelle op. 100 de Schubert bien sûr ! Purcell, Vivaldi et Bach ne sont pas en reste et nous transportent eux aussi dans l’univers du machiavélique Barry Lyndon."
"Programme :
Purcell - Musique pour les funérailles de la Reine Mary : Marche
Vivaldi - Concerto pour violoncelle en mi mineur
Haendel - Sarabande
Schubert - Trio pour piano, violon et violoncelle op. 100, extrait
Haydn - Concerto pour violoncelle en do majeur
Franz Schubert - Cinq danses allemandes
Bach - Suite pour violoncelle n°1 en sol majeur
Concert capté le 17 mars 2019 dans l’Auditorium de Radio France, Paris."
"Concert symphonique - Stanley Kubrick à l'honneur"
Arte diffusera le 13 avril 2020 "Concert symphonique - Stanley Kubrick à l'honneur" (Stanley Kubricks Filmmusik im Konzertsaal. Barry Lyndon Tribute) est réalisé par Jean-Pierre Loisil. "L’Orchestre philharmonique de Radio France interprète les deux thèmes récurrents de "Barry Lyndon". Un ensorcelant voyage dans l’univers du mélomane Kubrick."


Propos recueillis par Noémi Constans
Sur combien d’années s’est déroulé votre dialogue avec Stanley Kubrick ?
Michel Ciment : Il a débuté en 1971 et s’est achevé à sa mort en 1999. Au départ, il m’a choisi, avec deux autres journalistes, pour venir à Londres l’interviewer sur Orange mécanique. On lui avait traduit un long article paru dans Positif, à la sortie de 2001 : l’odyssée de l’espace, en 1968, où je m’efforçais de montrer l’unité de son œuvre. À l’époque, la critique était hostile à Stanley Kubrick car la diversité de ses films la déroutait. Peut-être que ce texte a joué, c’est une supposition. Quand Kubrick accordait un entretien, il fallait lui en envoyer la transcription et il faisait tout retraduire en anglais. Il a peut-être apprécié mon professionnalisme et mon respect de ses propos, car ensuite, il a accepté de me recevoir pour Barry Lyndon. C’est le seul entretien au monde qui existe sur ce film, sans doute parce que son échec aux États-Unis avait ébranlé Kubrick. On s’est revu pour Shining, puis une dernière fois pour Full Metal Jacket en 1987. Entre deux interviews, il m’appelait pour me demander des renseignements sur un technicien ou un film, car il aimait découvrir de jeunes cinéastes. Je ne l’ai pas interviewé sur Eyes Wide Shut, car quatre jours après avoir montré le film aux patrons de la Warner et aux acteurs, Tom Cruise et Nicole Kidman, il est mort, ce qui m’a bouleversé.
Comment se passaient vos rencontres ?
Les entretiens avaient lieu dans une auberge ou les studios mais le dernier s’est déroulé – une marque de confiance – dans son immense cuisine. Il vivait dans un manoir de quatre-vingts pièces, dont trente étaient dédiées au cinéma. C’était un homme, je ne dirais pas chaleureux, mais ouvert, précis et loquace dans ses réponses, souhaitant vous donner satisfaction. Ce n’était pas un boute-en-train comme Billy Wilder mais il avait un grand sens de l’humour, qu’on retrouve dans ses films. Face à lui, je ressentais le frisson de recueillir des propos rares, d’avoir une exclusivité, un privilège. Il ne fallait pas que le magnétophone tombe en panne ou que je bafouille ! J’avais une heure pour parler avec lui. Je ne devais pas passer à côté car il détestait les interviews. Dès qu’il avait l’occasion de vous poser des questions, il le faisait pour éviter de répondre aux vôtres. Il craignait de diminuer l’intérêt de ses films en parlant d’eux, un peu comme si Léonard de Vinci avait déclaré : “Mona Lisa sourit parce qu’elle a trompé son mari cet après-midi.”
Pourquoi se méfiait-il des journalistes ?
Il avait souvent été trahi par des confrères peu scrupuleux qui lui faisaient dire des choses qu’il n’avait pas dites. Il m’a aussi confié un jour qu’il avait perdu confiance en la critique lorsque les journalistes américains avaient descendu 2001 : l’odyssée de l’espace. Les snobs new-yorkais, infatués de Godard, le trouvaient pompeux et commercial. Ils démolissaient ses films. Même en France, j’ai dû batailler pour le défendre. Mon livre sur Kubrick est sorti en 1980 en même temps que Shining. Lorsque je suis venu au Masque et la plume, certains de mes camarades se sont moqués de moi. Ils ne comprenaient pas que je puisse aimer ce film à ce point. Pour moi, s’il s’agissait bien sûr d’un film d’épouvante, remarquable d’ailleurs, l’histoire de cet écrivain en panne d’inspiration qui devient fou dans cet immense hôtel pouvait aussi se lire comme une grande œuvre personnelle. J’y voyais un autoportrait de Kubrick vivant dans ses quatre-vingts pièces avec sa femme et ses filles, avec la hantise de ne plus pouvoir créer. À la fin du documentaire, son œuvre conserve une part d’opacité… La gloire de Kubrick vient du fait qu’on ne peut pas tirer de conclusion définitive sur ce qu’il a voulu dire, de même qu’il existe un mystère Kafka. Pour moi, ses trois plus grands films sont Barry Lyndon, 2001 : l’odyssée de l’espace et Eyes Wide Shut. Moins mystérieux, le premier séduit par sa perfection, sa précision chirurgicale, tandis que les deux autres fascinent par leur caractère énigmatique. Pourquoi cette chambre à la fin de 2001… ? Pourquoi le verre se brise-t-il ? Eyes Wide Shut, lui, se tient à la lisière entre la réalité et le fantasme. On peut multiplier les lectures à l’infini. Certains ont même relié Shining et l’Holocauste car l’hôtel se situe sur l’emplacement d’un cimetière indien, sur le lieu d’un génocide. Partisan d’une œuvre ouverte aux interprétations, Kubrick se méfiait des analyses qui ne laissent pas d’échappatoires ».

Etats-Unis, 1956, 1 h 21
Auteur : Lionel White
Scénario : Stanley Kubrick, Jim Thompson
Production : Harris-Kubrick Productions
Producteur : James B. Harris
Image : Lucien Ballard
Montage : Betty Steinberg
Musique : Gerald Fried
Avec Sterling Hayden (Johnny Clay), Jay C. Flippen (Marvin Unger), Elisha Cook (George Peatty), Marie Windsor (Sherry Peatty), Joe Sawyer (Mike O'Reilly), Coleen Gray (Fay), Vince Edwards (Val Cannon), Ted de Corsia (Randy Kennan)
Sur Arte le 13 septembre 2023 à 13 h 30
Visuels : © 2023 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc./All rights reserved
"Spartacus", réalisé par Stanley Kubrick
Etats-Unis, 1960, 197 minutes
Auteur : Howard Fast
Scénario : Dalton Trumbo
Production : Bryna Productions, Universal Pictures
Producteur/-trice : Edward Lewis, Kirk Douglas
Image : Russell Metty, Clifford Stine
Montage : Robert Lawrence
Musique : Alex North
Avec Kirk Douglas, Laurence Olivier, Jean Simmons, Charles Laughton
Peter Ustinov, John Gavin, Tony Curtis, Nina Foch, John Ireland
Sur Arte le 5 juillet 2020 à 21 h
Visuels :
Scène du film
Kirk Douglas
© Universal
"Barry Lyndon" de Stanley Kubrick
Royaume-Uni, 1975
Auteur : William Makepeace Thackeray
Scénario : Stanley KubrickProduction : Hawk Films Ltd. Peregrine
Producteur/-trice : Jan Harlan, Stanley Kubrick, Bernard Williams
Image : John Alcott
Montage : Tony Lawson
Musique : Leonard Rosenman
Avec Ryan O'Neal, Marisa Berenson, Patrick Magee, Hardy Krüger, Steven Berkoff, Gay Hamilton, Leon Vitali
Sur Arte le 12 avril 2020 à 20 h 55
Visuels :
Ryan O' Neal (Barry Lyndon) et Marisa Berenson (Lady Lyndon) dans le film " Barry Lyndon" de Stanley Kubrick
Marisa Berenson est Lady Lyndon dans le film " Barry Lyndon" de Stanley Kubrick
Ryan O' Neal est Barry Lyndon (scène du duel) dans le film de Stanley Kubrick
© 1976 by Warner Bros. Inc. Worl
France, 2020, 61 min
Sur Arte le 12 avril 2020 à 23 h 55
Disponible du 05/04/2020 au 10/06/2020
Visuels :
Stanley Kubrick
© Kubrick Estate
Stanley Kubrick sur le tournage d' " Orange mécanique" avec Malcom McDowell (1971)
© Kubrick Estate
Malcom McDowell et Stanley Kubrick sur le tournage d' " Orange mécanique" (1971)
© Kubrick Estate
Stanley Kubrick avec Hardt Kruger et Ryan O' Neal sur le tournage de " Barry Lyndon" (1975)
© PictureLux / The Hollywood Ar
Stanley Kubrick sur le tournage d' " Orange Mécanique" (1971)
© Allstar Picture Library / Alam
"Concert symphonique - Stanley Kubrick à l'honneur" par Jean-Pierre Loisil
France, 2019, 44 min
Avec Jean Rondeau (Clavecin), Violaine Cochard (Clavecin), Ana Millet (Violon), Renaud Guieu (Violoncelle), Catherine Cournot (Piano),
Composition : Georg Friedrich Händel, Franz Schubert, Antonio Vivaldi, Johann Sebastian Bach, Joseph Haydn
Direction musicale : Nicolas Altstaedt
Orchestre : Orchestre Philharmonique de Radio France
Sur Arte le 13 avril 2020 à 00 h 55
Disponible du 05/04/2020 au 25/04/2020
Visuels :
Deux soirées de concerts tournées les 16 et 17 mars 2019 à l' Auditorium de Radio France mettent à l' honneur la musique des films de Stanley Kubrick. A la directon musicale Alan Alstaedt et Alan Gilbert, Orchestre Philharmonique de Radio France
© Camera Lucida Productions
"Barry Lyndon Tribute" par l’Orchestre Philharmonique de Radio France" par Jean-Pierre Loisil
France, 2019, 50 min
Production : Camera Lucida
Avec Catherine Cournot, Renaud Guieu, Ana Millet, Violaine Cochard, Jean RondeauDirection musicale : Nicolas Alstaedt
Orchestre : Orchestre Philharmonique de Radio France
Sur Arte le 16 avril 2020 à 17 h
Disponible du 16/04/2020 au 15/05/2020
« Docteur Folamour » (Docteur Folamour ou : comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe) par Stanley Kubrick
Royaume-Uni, 1964
Scénario : Stanley Kubrick, Peter George, Terry Southern
Production : Hawk Films Ltd.
Producteur/-trice : Stanley Kubrick, Victor Lyndon, Leon Minoff
Image : Gilbert Taylor
Montage : Anthony Harvey
Musique : Laurie Johnson
Avec Peter Sellers, George C. Scott, Sterling Hayden, Keenan Wynn, Slim Pickens, Peter Bull, James Earl Jones, Jack Creley, Roy Stephens, Frank Berry, Robert O'Neil, Glenn Beck, Shane Rimmer, Hal Galili
Auteur : Peter George
Sur Arte le 4 février 2019 à 22 h 45
Visuels :
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Im ãwar roomÒ des Pentagon verfolgt man die Bahnen der amerikanischen Bomber. © Kirch Media Foto: ZDF Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger
PrŠsident Muffley (Peter Sellers, li.) versucht unter den Augen des Botschafters Sadesky (Peter Bull, re.) den sowjetischen Premier ans Telefon zu bekommen. © Kirch Media Foto: ZDF Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger
Dr. Seltsam (Peter Sellers) hat Probleme mit seinem ãfŸhrerlosenÒ Arm. © Kirch Media Foto: ZDF Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger
General Turgidson (George C. Scott, Mi.) und PrŠsident Muffley (Peter Sellers, re.) streiten zum €rger des Botschafters Sadesky (Peter Bull) Ÿber den Umgang mit den Russen. © Kirch Media Foto: ZDF Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger
Der texanische Pilot T.J. 'King' Kong (Slim Pickens) versucht seine angeschossene B-52 auf Kurs zu halten. © Kirch Media Foto: ZDF Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger
General Turgidson (George C. Scott) und seiner Geliebten Mrs. Foreign Affaires (Tracy Reed) passt der nukleare Ernstfall gerade sehr schlecht. © Kirch Media
PrŠsident Muffley (Peter Sellers, li.) versucht unter den Augen des Botschafters Sadesky (Peter Bull, re.) den sowjetischen Premier ans Telefon zu bekommen. © Kirch Media Foto: ZDF Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger
Dr. Seltsam (Peter Sellers) hat Probleme mit seinem ãfŸhrerlosenÒ Arm. © Kirch Media Foto: ZDF Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger
General Turgidson (George C. Scott, Mi.) und PrŠsident Muffley (Peter Sellers, re.) streiten zum €rger des Botschafters Sadesky (Peter Bull) Ÿber den Umgang mit den Russen. © Kirch Media Foto: ZDF Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger
Der texanische Pilot T.J. 'King' Kong (Slim Pickens) versucht seine angeschossene B-52 auf Kurs zu halten. © Kirch Media Foto: ZDF Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger
General Turgidson (George C. Scott) und seiner Geliebten Mrs. Foreign Affaires (Tracy Reed) passt der nukleare Ernstfall gerade sehr schlecht. © Kirch Media
Credit : © Kirch Media
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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 3 février 2019, puis le 12 avril 2020.
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