Née en 1966 en Israël, Rutu Modan est une illustratrice et autrice de romans graphiques primée. Lors de sa 46e édition 2019 (24-27 janvier), le Festival international de la bande dessinée à Angoulême (France) lui rendra hommage en présentant l’exposition « Rutu Modan - Un théâtre tragi-comique » (A Tragicomic Setting). « L’occasion de revenir sur une œuvre essentielle où s’entremêlent réalisme cru et humour acide, à l’aune d’une ligne claire réinventée dans sa forme et dans son dialogue avec le réel ».
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Née en 1966 à Tel Aviv-Jaffa (Israël) dans une famille d’origine polonaise, Rutu Modan est diplômée de l'Académie d'art et de design de Bezalel à Jérusalem.
« Alors étudiante aux Beaux-Arts de Jérusalem, la jeune artiste y découvre le magazine Raw et la BD indépendante américaine, qui scellent sa vocation ».
Elle « commence par réaliser des strips pour des journaux israéliens, déployant un style sombre qu’elle qualifie de « grotesque et tordu », inspiré du dessinateur gothico-humoristique américain Edward Gorey ».
Avec l’illustrateur et auteur de bandes dessinées Yirmi Pinkus, elle coédite la version en hébreu de MAD Magazine et crée « le collectif Actus Tragicus en 1995, association d’auteurs de bandes dessinées destinée à dépasser les frontières d’Israël ». Parmi ses membres : Itzik Rennert, Batia Kolton et Mira Friedmann.
« Parallèlement, Rutu Modan travaille sur des récits plus longs avec l’écrivain Etgar Keret ».
« Son style s’éloigne peu à peu de la caricature et s’adoucit sous l’influence d’un auteur qu’elle admire, Jacques de Loustal ».
« L’autrice ne cesse d’être frappée par le fait que la réalité est souvent plus extrême et plus ridicule que ce qu’en dépeint la fiction, notamment la bande dessinée. Plus besoin donc d’exagérer ».
Rutu Modan « opère alors un glissement à la fois narratif et graphique, s’éloignant d’une vision distordue des choses et collant au plus près au réel pour mieux en souligner l’absurdité et les dysfonctionnements ».
« Elle opère alors un glissement à la fois narratif et graphique, s’éloignant d’une vision distordue des choses et collant de plus près au réel pour mieux en souligner son absurdité et ses dysfonctionnements. Elle épure son dessin, le tirant consciemment vers la simplicité de la ligne claire ».
En 1998, Rutu Modan est distinguée par le Prix du meilleur illustrateur de livre pour enfants décerné par le département de la jeunesse du musée d'Israël.
Chez Actes Sud BD et traduite par Rosie Pinhas-Delpuech, Rutu Modan a publié Énergies bloquées (2005), Exit Wounds (2007), La Propriété (2013) - cet album reçoit le Prix Spécial du Jury au Festival d’Angoulême en 2014 – et Nina chez la reine d’Angleterre (2013).
« Avec le récit court Retour à la maison (2002, paru en France en 2005 dans le recueil Énergies bloquées), Rutu Modan traite pour la première fois ouvertement d’un sujet inspiré par la vie en Israël, – un père israélien croit voir son fils, disparu au Liban, revenir en avion ».
« Dès lors, Rutu Modan va s’attacher à mêler intime et société dans ses bandes dessinées, faisant de l’absence, des faux-semblants et de la famille ses thèmes de prédilection. Ça sera ainsi Exit Wounds en 2007, traversé par la figure d’un père absent.
Le roman graphique Exit Wounds décrit l'Etat d'Israël cible d'attentats terroristes palestiniens. "Drôle de rencontre entre Koby, le modeste chauffeur de taxi et, Numi, que tous surnomment la girafe à la caserne où elle fait son service militaire, et qui surgit dans la vie de Koby pour lui apprendre que son père (l’amant de Numi) a sans doute été la victime non identifiée d’un attentat kamikaze. À travers la quête incertaine mais opiniâtre dans laquelle se lancent, chacun à sa façon, les deux jeunes gens, c'est toute la nouvelle société israélienne, iconoclaste, abandonnée désormais par ses pères fondateurs qui est passée en revue. Une quête effrénée contre la disparition inadmissible, contre la fatalité. En creux, la double figure d'un père déchu. Ce récit de Rutu Modan, comme le portrait intime et symbolique d’'un pays fragile, tiraillé entre deux réalités qui s'affrontent, que tout oppose et qui pourtant, au-delà de ses clivages interne fait toujours le choix en dernier lieu de l'espoir. Où pour chacun, malgré tout, la vraie vie n'est que ce saut dans le vide ou dans les bras qu'on choisit pour amortir sa chute."
Un livre qui lui vaut en 2008, le Prix Eisner du meilleur album – ce Prix distinguera aussi en 2014 La Propriété -, le Prix France Info de la bande dessinée d'actualité et de reportage, « Essentiel » d'Angoulême.
En juillet 2013, une étudiante musulmane de l'université allemande de Duisburg-Essen – des médias germaniques ont refusé de révéler son nom - a déchiré des photographies du collage fondé sur Exit Wounds de Rutu Modan montrée depuis mai 2013 dans l'exposition What Comics can do! - Recent Trends in Graphic Fiction. Ce collage montrait une manifestation pour la paix en Israël avec une affiche incluant le mot « Shalom » (paix en hébreu). Des étudiants musulmans se sont opposés à l’exposition, notamment à l’œuvre Habibi, bande dessinée de Craig Thompson : ils ont déclaré que « leurs sentiments religieux étaient blessés par la description des scènes de sexe dans Habibi et car le mot « Allah » est écrit en calligraphie arabe ». Selon The Guardian, le conte de Thompson se déroule dans un Moyen-Orient non daté et suit Dodola, une fillette arabe vendue lors de son mariage par des parents illetrés.
En 2013, parait La Propriété, dont l’exergue résume parfaitement les préoccupations de l’autrice : « En famille, on n’a pas à dire toute la vérité et ça ne s’appelle pas mentir ». « Après la Mort de son fils, Régina Segal emmène sa petite fille, Mica, à Varsovie où elles espèrent récupérer une propriété familiale spoliée pendant la Seconde Guerre mondiale. Une histoire de famille, de secrets, et d'amour ».
Nina chez la reine d’Angleterre est édité en 2013. « Ferme ta bouche quand tu manges ! », « Ne parle pas la bouche pleine ! » Nina en a assez d’entendre les reproches de ses parents sur ses manières à table. À quoi ça sert de bien se tenir ? C’est là qu'au beau milieu du repas, elle reçoit une surprenante invitation à déjeuner chez la reine d’Angleterre. Intimidée et intriguée, Nina prend l’avion, direction Buckingham Palace ! Comment va-t-elle s'en sortir pendant le banquet royal ? Une bande dessinée pleine d'humour qui secoue allègrement la bienséance, par l'auteur d'Exit Wounds. »
« Pour son édition 2019, le Festival rend hommage à l’autrice israélienne Rutu Modan, lauréate du Prix spécial du jury pour La Propriété en 2014 ».
« Récompensée par deux fois au Festival international de Bandes dessinées d’Angoulême, l’autrice israélienne » Rutu Modan est en 2019 « mise à l’honneur dans une exposition exceptionnelle. Une vaste rétrospective consacrée à sa carrière, débutée en 1990. L’occasion de revenir sur une œuvre essentielle où s’entremêlent réalisme cru et humour acide, à l’aune d’une ligne claire réinventée dans sa forme et dans son dialogue avec le réel ».
« Toujours avec une grande justesse, l’artiste interroge aussi la capacité de la mémoire à redéfinir et à modifier les contours de l’Histoire, à déplacer les frontières de la vérité et du mensonge – une problématique que son esthétique ligne claire sur base photographique sublime évidemment ».
« Alors que la mort et la guerre sous-tendent souvent ses récits, Rutu Modan manifeste un humour acide, faisant fi du politiquement correct, soulignant toujours avec subtilité le ridicule des situations ou des propos. »
Du 24 au 27 janvier 2019
A l'Hôtel Saint-Simon15 rue de la Cloche Verte, 16000 Angoulême
Jeudi et vendredi de 10 h à 19 h / le samedi de 10 h à 20 h / le dimanche de 10 h à 18 h
Visuels :
Rutu Modan
c-Rutu-Modan-Actes-Sud
Les citations sont extraites du communiqué de presse et du site d'Actes Sud.
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