Sammy Ghozlan (1942-2023) était un Français juif né en Algérie, alors composée de départements français, commissaire de police à la retraite et chef d'orchestre pour des soirées juives. Il avait cofondé avec André Scemama le BNVCA (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) et le CCJ (Conseil des communautés juives) décliné dans les départements d'Ile-de-France. Marqué par le pogrom à Constantine en 1934, il a alerté dès les premiers signes d'une recrudescence du nombre d'actes antijuifs à l'automne 2000, après le déclenchement de l'Intafada II par Yasser Arafat. Il avait lié ce "nouvel antisémitisme" en partie au "palestinisme". Il avait fait son aliyah dans les années 2010. Publiée par Guimel Edition, son autobiographie passionnante et émouvante, "Un commissaire atypique", est disponible auprès du BNVCA.
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Des huissiers de justice problématiques à l'égard de Français Juifs
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Né à Constantine (Algérie), Sammy Ghozlan garde vivace le souvenir du pogrom de Constantine en 1934. Le "pogrom au nom du djihad" (Shmuel Trigano) du 5 août 1934, à Constantine (Algérie), sans intervention de l'Armée ou de la police françaises, a causé 27 victimes Juives, enfants et adultes généralement égorgés et 26 Juifs blessés, des incendies, saccages et pillages de magasins et logements de Français Juifs. Plus de 3 000 Juifs - un tiers des Juifs constantinois - ayant besoin d'assistance sociale après ce pogrom, etc. Ce pogrom avait été précédé le 3 août 1934 de violents incidents dans le Constantinois. Au coût financier de 150 millions de francs Poincaré de l'époque, il a été suivi pendant des mois par le boycott de magasins Juifs, du non paiement par des musulmans de leurs dettes auprès de leurs prêteurs Juifs, etc.
Sammy Ghozlan a cocréé avec André Scemama le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA). afin de recenser les actes antisémites, accompagner les victimes en justice, lutter contre les boycotts d'Israël (BDS) en poursuivant lors de procès coûteux ceux qui enfreignent la loi... Il a bénéficié alors de locaux prêtés par Actualité juive hebdo, puis par la Licra.
Il a souligné la dangereuse alliance entre gauchistes et islamistes (islamogauchisme) - à la fin du XXe siècle, il avait étudié le développement de réseaux islamistes dans le nord de la France -, le rôle du "palestinisme" comme carburant de la haine des Juifs.
« L’émission « Complément d’enquête » intitulée « Juifs de France : ont-ils raison d'avoir peur ? » m’a interviewé à plusieurs reprises, mais n’a pas diffusé mon interview. Elle a diffusé l'interview de François Pupponi, maire de Sarcelles, qui avançait des explications socio-économiques à l'antisémitisme… C’est à l’Etat, et à lui seul, d’assurer l’ordre public, et notamment la protection des établissements Juifs. Voici quelques années, deux balles ont été tirées contre une épicerie casher à Sarcelles. Quelques heures après, le policier , venu à ma demande pour constater les faits, m’a téléphoné pour me dire : « Tout a été réparé » à la demande des autorités municipales qui veulent préserver l’image de leur ville... On est passé du palestinisme à l'islamisme, et maintenant au djihadisme. Il ne faut pas empêcher les djihadistes français de quitter la France, mais il faut les empêcher de rentrer en France », a déclaré Sammy Ghozlan, président du BNVCA, le 30 septembre 2014, lors d'une réunion publique à la Mairie du XVIIe arrondissement de Paris sur l'antisémitisme en France.
Ce commissaire de police honoraire s’est éloigné du SPCJ (Service de protection de la communauté juive) dont il ne perçoit pas clairement les objectifs.
Il a ajouté n'être jamais invité sur RCJ (Radio de la communauté juive), media du FSJU (Fonds social juif unifié), car on le trouvait « alarmiste ».
Il a déploré l’absence générale dans les médias de représentants de l’ambassade d’Israël en France lors de l’opération israélienne défensive Bordure protectrice, et a recensé 250 signalements d’agressions antisémites dans les trois premières semaines de cette opération militaire.
Il a fait son aliyah - ses enfants et petits-enfants y vivaient -.
Il est décédé dans la nuit du 11 au 12 septembre 2023.
Unanimement loué, Sammy Ghozlan a été inhumé le 12 septembre 2023 à 14 h 30 au cimetière des Vatikim à Natanya (Israël).
Le jeudi 19 octobre 2023 à 19 h, le BNVCA a rendu hommage à Sammy Ghozlan à la salle Jérusalem de la Grande Synagogue de la Victoire, 17 rue Saint-Georges 75009 Paris. Vous étiez invités à assister à cet hommage.
« Un commissaire atypique »
En 2023, Guimel Edition a publié « Un commissaire atypique », autobiographie posthume de Sammy Ghozlan.
L'auteur évoque son enfance heureuse dans une famille juive traditionnaliste à Constantine. Son grand-père Chaloum Ghozlan était Grand-Rabbin de Sétif. Après avoir suivi une carrière dans l'Armée, son père s'est engagé dans la police.
C'est lors de sa bar-mitzva que se précise l'identité juive d'Alain Sammy Ghozlan.
Monique, son épouse durant 64 ans, rencontrée enfant, puis adolescents aux Eclaireurs israélites, institutrice. Jean-Claude Ghrenassia. Durant son service militaire, compagnie musiciens de l'armée de l'air.
20 août 1955, premier jour des attentats terroristes islamistes du FLN à Constantine.21 janvier 1962: départ précipité vers la France avec sa mère et une de ses sœurs. Les préparatifs hâtifs de la valise pour éviter le cercueil. Marseille, chez une tante. Un mois plus tard, rejoint par son père et ses deux autres sœurs. 21 février 1962, le FLN assassine son oncle policier. La douleur de l'exil, de la fin d'un monde.
recalé après une première année de droit, il réussit un concours de police. Voyage de noces en Israël.
Débute au commissariat de Pantin, ville alors violente. Y crée une brigade de protection des mineurs pour éviter la commission d'infractions. Goût pour le travail de terrain. Promotion. réussis concours inspecteur principal.Muté à Aulnay-sous-Bois, un tiers immigrés maghrébins, cité "réputée comme extrêmement violente et problématique".
En annexes, sont publiées la liste du BNVCA des actes antisémites en 2006 et 2007 et des lettres de directeurs départementaux de polices au sein du ministère de l'Intérieur félicitant l'inspecteur Alain Ghozlan pour son "sens policier" et son "excellent esprit de coopération".
Arte
« Leurs histoires ne font pas la une mais elles émeuvent, surprennent et donnent à réfléchir. En prise avec un thème d’actualité, les reportages choisis par ARTE Regards vont à la rencontre de citoyens européens et proposent une plongée inédite dans leurs réalités quotidiennes ».
Dans ce cadre, Arte diffusa le 10 décembre 2018, dans le cadre de Regards, « Le flic casher » (Re: Der koschere Cop. Ein Polizist kämpft gegen Judenhass).
« De nombreux Juifs ne se sentent plus en sécurité en France, ils sont des milliers à quitter le pays ».« Il y a quatre ans, Sammy Ghozlan, commissaire de police à la retraite, et Monique, son épouse, se sont installés en Israël : ils avaient été plusieurs fois menacés de mort. Mais ils reviennent régulièrement à Paris, leur ancien chez eux... »
Il retourne dans les quartiers qu'il fréquentait, et où ont disparu des commerces cacher.
L'imam Hassen Chalghoumi lui a confié qu'un jeune musulman lui a demandé s'il était "vrai qu'un musulman va au Paradis quand il tue un Juif". Il amène des adolescents musulmans visiter une magnifique synagogue.
Lors d'un repas familial, la question de l'aliyah est évoquée : le nombre de classes dans les écoles juives diminuent, tout comme l'effectif scolaire. Mais les parents quasi-quinquagénaires sont attachés à la France, ont conscience des difficultés de l'aliyah. Et Sammy Ghozlan insiste : "Il ne faut pas fuir la France, comme j'ai du fuir l'Algérie..."
Il retourne dans les quartiers qu'il fréquentait, et où ont disparu des commerces cacher.
L'imam Hassen Chalghoumi lui a confié qu'un jeune musulman lui a demandé s'il était "vrai qu'un musulman va au Paradis quand il tue un Juif". Il amène des adolescents musulmans visiter une magnifique synagogue.
Lors d'un repas familial, la question de l'aliyah est évoquée : le nombre de classes dans les écoles juives diminuent, tout comme l'effectif scolaire. Mais les parents quasi-quinquagénaires sont attachés à la France, ont conscience des difficultés de l'aliyah. Et Sammy Ghozlan insiste : "Il ne faut pas fuir la France, comme j'ai du fuir l'Algérie..."
Colloque 2023
Le 16 mars 2023, de 14h à 19h, à la Salle Victor Hugo de l'Assemblée nationale. le BNVCA organisa le colloque de ses 20 ans. Cet évènement sera introduit par Sammy Ghozlan et Éric Ciotti, Député, Président du parti Les Républicains, puis suivie par l'intervention du Grand Rabbin de France Haïm Korsia.
PROGRAMME
Table Ronde 1
De l’antisémitisme à l’antisionisme
Modérateur : M. Michel Zerbib,
M. Shmuel Trigano, sociologue et philosophe
M. Shimon Samuels, Centre Simon Wiesenthal (CSW)
Me Marc Bensimhon, Avocat
M. Dov Zerah, ancien Président du Consistoire de Paris
Table Ronde 2
La Justice face à la violence et à l’antisémitisme
Modérateur : Me Franck Serfati, avocat
M. François Pupponi, ancien Député et Maire de Sarcelles
Me Muriel Ouaknine et Me Oudy Bloch, avocats de l'OJE (Organisation juive européenne)
M. Éric Neveu, Procureur de la République
Mme Danielle Guerrier, Diocèse de Saint-Denis
Les 20 propositions du BNVCA
Remise du Prix Les Valeureux à titre posthume à Claude Barouch et Claude Goasguen, député Les Républicains, et en présentiel à Philippe Val, essayiste
La Tribune d’Alain Finkielkraut
Sammy Ghozlan, Un commissaire atypique. Guimel Edition, 2023. 209 pages. 20 euros. ISBN : 9788359043802. Disponible auprès du BNVCA.
« Le flic casher »
Allemagne, 2018
Sur Arte le 10 décembre 2018 à 13 h
Articles sur ce blog concernant :
Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 9 décembre 2018, puis le 12 septembre 2023.
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