Arte diffusera le 4 novembre 2018 « En plusieurs foi(s). Islam » (Göttlich! Islam) par Cécile Déroudille. « Les fondements de cinq grandes religions expliqués aux enfants » expliqués conformément au « politiquement correct ». Une série destinée notamment au monde scolaire. Et qui véhicule des amalgames, en omettant des faits graves.
Dieu(x), Modes d’emploi
« Les religions » par Sylvie Deraime
Il était plusieurs fois… et Kuehn Malvezzi House of One au 104
Lieux saints partagés. Coexistences en Europe et en Méditerranée
« En plusieurs foi(s). Judaïsme » par Cécile Déroudille
« En plusieurs foi(s). Christianisme » par Cécile Déroudille
« En plusieurs foi(s). Islam » par Cécile Déroudille
« 24 septembre 622 : l'an 1 de l'islam » par Denis van Waerebeke
« Qu’est-ce que la religion ? Est-ce qu’il y a un dieu ? Des dieux ? Comment devine-t-on la religion de l’autre ? Prier, c’est quoi ? Pourquoi parle-t-on autant de l’islamisme aujourd’hui ? Est-ce qu’on peut changer de religion ? »« Les religions » par Sylvie Deraime
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« Qui a écrit le Coran ? » par Philippe Truffault
Enluminures en terre d’Islam, entre abstraction et figuration
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En cinq volets, la série documentaire française « En plusieurs fois » veut expliquer les religions aux enfants, à partir de 8 ans, de découvrir de façon ludique les fondements, les différences et les points communs de cinq religions dans le monde : l’hindouisme - L’hindouisme est pratiqué par 15% de la population mondiale surtout dans la région Asie-Pacifique -, le judaïsme, le bouddhisme - Le bouddhisme est pratiqué par 7% de la population mondiale surtout dans la région Asie-Pacifique -, le christianisme - Le christianisme est pratiqué par 32% de la population mondiale, les chrétiens étant aussi le groupe religieux le plus dispersé dans le monde entre l’Europe, l’Amérique & l’Afrique sub-saharienne - et l’islam - L’islam est pratiqué par 23,4% de la population mondiale en Afrique, Moyen-Orient, Europe & Asie Pacifique ». Le judaïsme n’est-il qu’une religion ?
Les « 5 épisodes sont traités dans l’ordre chronologique d’apparition de ces religions » et diffusé dès octobre 2018 par Arte. L’historien Richard Lebeau a collaboré à cette série.
Cette « collection s’adresse au jeune public mais elle est aussi à partager, toutes générations confondues, pour ouvrir des discussions que l’on soit athée ou croyant afin de donner aux enfants les clés essentielles de la compréhension de ce que sont les religions aujourd’hui ».
« À quoi sert la prière ? Pourquoi circoncire ? Quelle différence entre halal et casher ? Cette série documentaire propose de décrypter, de façon pédagogique et ludique, les fondements de cinq religions ».
Pour chacune d’entre elles, sont décrits l’histoire, les symboles, les représentations, les coutumes, etc.
La série « En plusieurs foi(s) » s’inscrit dans l’un des axes prioritaires du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : les valeurs de la République. Elle constitue une nouvelle ressource pour l’enseignement du fait religieux et permet aux élèves de développer leur connaissance de l’autre et leur compréhension du monde actuel".
"Cette série documentaire propose de décrypter, de façon pédagogique et ludique, les fondements de cinq religions, en répondant aux questions posées par des jeunes de 10 à 15 ans, sur l'histoire, la géographie, les fêtes et rituels… Aujourd'hui : l'islam, avec l’imam Hazem El Shafei, l’écrivain Jean-Claude Carrière, l'historienne des religions Ysé Tardan-Masquelier et l'anthropologue Nadine Weibel".
Leur discours est édifiant. Les attentats terroristes islamistes du 13 novembre 2015 ? Leurs auteurs ont "instrumentalisé la religion". Le foulard islamique ? Il est présenté plus comme un signe d'affirmation d'identité que comme un test à l'égard de la République laïque. Le reste est à l'avenant.
« En plusieurs foi(s). Islam » par Cécile Déroudille
France, Illégitime Défense, Réseau Canopé, Grandir Ensemble, 2016, 25 minutes
Leur discours est édifiant. Les attentats terroristes islamistes du 13 novembre 2015 ? Leurs auteurs ont "instrumentalisé la religion". Le foulard islamique ? Il est présenté plus comme un signe d'affirmation d'identité que comme un test à l'égard de la République laïque. Le reste est à l'avenant.
Les mots n’ont pas le même sens en islam et dans les religions bibliques - judaïsme et christianisme -, et les personnages, bien que souvent quasi-homophones, leurs identité et rôles, s’avèrent profondément distincts : l’« Ibrâhim » du Coran est un prophète d’Allah alors que l’Abraham biblique est un patriarche, l’« Îsâ » du Coran, livre incréé, n’est pas le « Jésus » ou Yehoshua (Yahvé sauve, en hébreu), de la Bible, etc.
« Le Coran présente Abraham comme un prophète musulman. D’autres personnages de la Bible sont aussi islamisés et ressemblent peu aux originaux, d’où les conflits de Mahomet avec les Juifs de Médine qui étaient des lettrés connaissant bien la Bible. Conflits qui se terminèrent par l’expropriation, l’esclavage, les massacres et finalement l’expulsion des Juifs d’Arabie. Ces personnages aux noms bibliques sont respectés uniquement dans leur version coranique qui diverge de celle de la Bible. Celle-ci, considérée comme une falsification de la vérité coranique, n’est nullement respectée », a déclaré l’essayiste Bat Ye’or.
« Les chrétiens qui se réjouissent un peu vite de retrouver Jésus et Marie dans la religion islamique devraient y regarder à deux fois. Car cette Myriam, même si elle est vierge, est la sœur de Moïse qui a vécu 1350 ans auparavant ! Et ce Jésus appelé Issa n’est pas celui de la foi néo-testamentaire issue de la Bible : Issa ibn Myriam est un bon musulman, un prophète de l’islam dont les hadiths nous disent qu’il viendra à la fin des temps pour « briser les croix, tuer les porcs et instaurer la seule vraie religion, celle d’Allah » (Abou Dawoud). Il éliminera les juifs et les chrétiens – ainsi que toutes les autres catégories d’infidèles – pour purifier le monde de tout obstacle impur au règne d’Allah », a écrit l’abbé Alain Arbez.
Pour minorer les liens entre judaïsme et christianisme, pour « raccrocher artificiellement l’islam à la tradition biblique » (abbé Alain Arbez), par ignorance ou cynisme, dirigeants politiques, intellectuels, journalistes et autorités religieuses occidentaux préfèrent l’image rassurante, mais fausse des « trois religions abrahamiques », et soutiennent les initiatives aux slogans trompeurs : « Ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous sépare » ou « On se ressemble plus qu’il ne semble » (AJMF, Amitié judéo-musulmane de France).
Il en résulte une « défaite de la pensée », une confusion mentale, une duperie des Béotiens ou naïfs, une incapacité à comprendre et analyser des événements tragiques mondiaux et la spécificité de l’islam. Car si Jésus était un personnage du Coran, pourquoi la fête de Noël suscite-t-elle une telle hostilité auprès de certains musulmans ?
"Nous ne sommes pas prêts au vrai dialogue, ni l'islam très figé depuis de nombreux siècles et manquant fondamentalement de liberté, ni le christianisme dans son retard de compréhension doctrinale de l'islam par rapport au christianisme et dans son complexe d'ancien colonisateur. L'ignorance mutuelle est grande, même si on croit savoir: tous les mots ont un autre sens dans leur cohérence religieuse spécifique. L'islamologie est en déclin dans l'Université et dans les Eglises chrétiennes. Le laïcisme français (excès de laïcité) est handicapé pour comprendre les religions. Alors on se contente d'expédients géopolitiques (histoire et sociologie de l'islam), et affectifs (empathie sympathique, diplomatie, langage politiquement correct). Il y a une sorte de maladie psychologique dans laquelle nous sommes installés depuis environ 1980, après les indépendances et le Concile de Vatican II qui avaient ouvert une attitude vraiment nouvelle sur une géopolitique défavorable depuis les débuts de l'islam avec les conquêtes arabe et turque, la course barbaresque séculaire en mer méditerranée, les croisades et la colonisation", a constaté l'islamologue François Jourdan (Le Figaro, 22 janvier 2016).
Et de poursuivre : "On ne dit pas les choses... Les mots ont tous un autre sens pour l'autre. Par exemple le mot prophète (nabî en hébreu biblique et en arabe coranique) ; or le prophétisme biblique actif n'est pas du tout de même nature que le coranique passif devant Dieu. Les erreurs comme sur Abraham qui serait le premier monothéiste et donc le père d'un prétendu abrahamisme commun au judaïsme, au christianisme et à l'islam ; alors que, pour les musulmans, le premier monothéiste de l'histoire est Adam. Mais chut ! Il ne faut pas le dire! Pourtant l'islam est foncièrement adamique, «la religion de toujours», et non pas abrahamique puisque l'islam ignore totalement l'Alliance biblique faite avec Abraham et qui est la trame de l'histoire du Salut pour les juifs et les chrétiens où Dieu est Sauveur. En islam Dieu n'est pas sauveur. L'islam n'est pas une religion biblique. Et on se doit de le respecter comme tel, comme il se veut être… et en tenir compte pour la compréhension mutuelle que l'on prétend aujourd'hui afficher haut et fort pour se flatter d'être ouvert... Les conquérants musulmans sont arrivés sur des terres de vieilles et hautes civilisations (égyptienne, mésopotamienne, grecque antique, byzantine, latine). Avec le temps, ils s'y sont mis et ont poursuivis les efforts précédents notamment par la diffusion due à leurs empires arabe et turc ; mais souvent cela n'a pas été très fécond par manque de liberté fondamentale. Les grands Avicenne et Averroès sont morts en disgrâce. L'école rationalisant des Mu'tazilites (IXe siècle) a été rejetée. Cela s'est grippé notamment au XIe siècle et consacré par la «fermeture des portes de l'ijtihâd», c'est-à-dire de la réinterprétation. S'il y a eu une période relativement tolérante sous ‘Abd al Rahmân III en Andalousie, on oublie les persécutions contre les chrétiens avant, et après par les dynasties berbères almoravides et almohades, y compris contre les juifs et les musulmans eux-mêmes. Là encore les dés sont pipés: on exagère à dessein un certain passé culturel qu'on a besoin d'idéaliser aujourd'hui pour faire bonne figure. L'ignorance dont je parlais, masquée, fait qu'on se laisse berner par les apparences constamment trompeuses avec l'islam qui est un syncrétisme d'éléments païens (les djinns, la Ka‘ba), manichéens (prophétisme gnostique refaçonné hors de l'histoire réelle, avec Manî le ‘sceau des prophètes'), juifs (Noé, Abraham, Moïse, David, Jésus… mais devenus musulmans avant la lettre et ne fonctionnant pas du tout pareil: Salomon est prophète et parle avec les fourmis…), et chrétiens (Jésus a un autre nom ‘Îsâ, n'est ni mort ni ressuscité, mais parle au berceau et donne vie aux oiseaux d'argile…). La phonétique des noms fait croire qu'il s'agit de la même chose. Sans parler des axes profonds de la vision coranique de Dieu et du monde: Dieu pesant qui surplombe et gère tout, sans laisser de place réelle et autonome à ce qui n'est pas Lui (problème fondamental de manque d'altérité dû à l'hyper-transcendance divine sans l'Alliance biblique). Alors si nous avons ‘le même Dieu' chacun le voit à sa façon et, pour se rassurer, croit que l'autre le voit pareil… C'est l'incompréhension totale et la récupération permanente dans les relations mutuelles (sans le dire bien sûr: il faudrait oser décoder). Si l'on reconnaît parfois quelques différences pour paraître lucide, on est la plupart du temps (et sans le dire) sur une tout autre planète mais on se rassure mutuellement qu'on fait du ‘dialogue' et qu'on peut donc dormir tranquilles".
Et de fustiger le "dialogue de salon, faussement consensuel". "On fait accréditer que l'islam est ‘abrahamique', que ‘nous avons la même foi', que nous sommes les religions ‘du Livre', et que nous avons le ‘même' Dieu, que l'on peut prier avec les ‘mêmes' mots, que le chrétien lui aussi doit reconnaître que Muhammad est «prophète» et au sens fort "comme les prophètes bibliques" et que le Coran est ‘révélé' pour lui au sens fort «comme la Bible» alors qu'il fait pourtant tomber 4/5e de la doctrine chrétienne… Et nous nous découvrons, par ce forcing déshonnête, que «nous avons beaucoup de points communs»! C'est indéfendable. Ces approximations sont des erreurs importantes. On entretient la confusion qui arrange tout le monde: les musulmans et les non-musulmans. C'est du pacifisme: on masque les réalités de nos différences qui sont bien plus conséquentes que ce qu'on n'ose en dire, et tout cela par peur de nos différences. On croit à bon compte que nous sommes proches et que donc on peut vivre en paix, alors qu'en fait on n'a pas besoin d'avoir des choses en commun pour être en dialogue. Ce forcing est l'expression inavouée d'une peur de l'inconnu de l'autre (et du retard inavoué de connaissance que nous avons de lui et de son chemin). Par exemple, la liberté religieuse, droit de l'homme fondamental, devra remettre en cause la charia (organisation islamique de la vie, notamment en société) . Il va bien falloir en parler un jour entre nous. On en a peur : ce n'est pas «politiquement correct». Donc, ça risque de se résoudre par le rapport de force démographique… et la violence future dans la société française. Bien sûr on n'est plus dans cette période ancienne, mais la charia est coranique, et l'islam doit supplanter toutes les autres religions (Coran 48,28; 3,19.85; et 2,286 récité dans les jardins du Vatican devant le Pape François et Shimon Pérès en juin 2014). D'ailleurs Boumédienne, Kadhafi, et Erdogan l'ont déclaré sans ambages".
« Le Coran présente Abraham comme un prophète musulman. D’autres personnages de la Bible sont aussi islamisés et ressemblent peu aux originaux, d’où les conflits de Mahomet avec les Juifs de Médine qui étaient des lettrés connaissant bien la Bible. Conflits qui se terminèrent par l’expropriation, l’esclavage, les massacres et finalement l’expulsion des Juifs d’Arabie. Ces personnages aux noms bibliques sont respectés uniquement dans leur version coranique qui diverge de celle de la Bible. Celle-ci, considérée comme une falsification de la vérité coranique, n’est nullement respectée », a déclaré l’essayiste Bat Ye’or.
« Les chrétiens qui se réjouissent un peu vite de retrouver Jésus et Marie dans la religion islamique devraient y regarder à deux fois. Car cette Myriam, même si elle est vierge, est la sœur de Moïse qui a vécu 1350 ans auparavant ! Et ce Jésus appelé Issa n’est pas celui de la foi néo-testamentaire issue de la Bible : Issa ibn Myriam est un bon musulman, un prophète de l’islam dont les hadiths nous disent qu’il viendra à la fin des temps pour « briser les croix, tuer les porcs et instaurer la seule vraie religion, celle d’Allah » (Abou Dawoud). Il éliminera les juifs et les chrétiens – ainsi que toutes les autres catégories d’infidèles – pour purifier le monde de tout obstacle impur au règne d’Allah », a écrit l’abbé Alain Arbez.
Pour minorer les liens entre judaïsme et christianisme, pour « raccrocher artificiellement l’islam à la tradition biblique » (abbé Alain Arbez), par ignorance ou cynisme, dirigeants politiques, intellectuels, journalistes et autorités religieuses occidentaux préfèrent l’image rassurante, mais fausse des « trois religions abrahamiques », et soutiennent les initiatives aux slogans trompeurs : « Ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous sépare » ou « On se ressemble plus qu’il ne semble » (AJMF, Amitié judéo-musulmane de France).
Il en résulte une « défaite de la pensée », une confusion mentale, une duperie des Béotiens ou naïfs, une incapacité à comprendre et analyser des événements tragiques mondiaux et la spécificité de l’islam. Car si Jésus était un personnage du Coran, pourquoi la fête de Noël suscite-t-elle une telle hostilité auprès de certains musulmans ?
"Nous ne sommes pas prêts au vrai dialogue, ni l'islam très figé depuis de nombreux siècles et manquant fondamentalement de liberté, ni le christianisme dans son retard de compréhension doctrinale de l'islam par rapport au christianisme et dans son complexe d'ancien colonisateur. L'ignorance mutuelle est grande, même si on croit savoir: tous les mots ont un autre sens dans leur cohérence religieuse spécifique. L'islamologie est en déclin dans l'Université et dans les Eglises chrétiennes. Le laïcisme français (excès de laïcité) est handicapé pour comprendre les religions. Alors on se contente d'expédients géopolitiques (histoire et sociologie de l'islam), et affectifs (empathie sympathique, diplomatie, langage politiquement correct). Il y a une sorte de maladie psychologique dans laquelle nous sommes installés depuis environ 1980, après les indépendances et le Concile de Vatican II qui avaient ouvert une attitude vraiment nouvelle sur une géopolitique défavorable depuis les débuts de l'islam avec les conquêtes arabe et turque, la course barbaresque séculaire en mer méditerranée, les croisades et la colonisation", a constaté l'islamologue François Jourdan (Le Figaro, 22 janvier 2016).
Et de poursuivre : "On ne dit pas les choses... Les mots ont tous un autre sens pour l'autre. Par exemple le mot prophète (nabî en hébreu biblique et en arabe coranique) ; or le prophétisme biblique actif n'est pas du tout de même nature que le coranique passif devant Dieu. Les erreurs comme sur Abraham qui serait le premier monothéiste et donc le père d'un prétendu abrahamisme commun au judaïsme, au christianisme et à l'islam ; alors que, pour les musulmans, le premier monothéiste de l'histoire est Adam. Mais chut ! Il ne faut pas le dire! Pourtant l'islam est foncièrement adamique, «la religion de toujours», et non pas abrahamique puisque l'islam ignore totalement l'Alliance biblique faite avec Abraham et qui est la trame de l'histoire du Salut pour les juifs et les chrétiens où Dieu est Sauveur. En islam Dieu n'est pas sauveur. L'islam n'est pas une religion biblique. Et on se doit de le respecter comme tel, comme il se veut être… et en tenir compte pour la compréhension mutuelle que l'on prétend aujourd'hui afficher haut et fort pour se flatter d'être ouvert... Les conquérants musulmans sont arrivés sur des terres de vieilles et hautes civilisations (égyptienne, mésopotamienne, grecque antique, byzantine, latine). Avec le temps, ils s'y sont mis et ont poursuivis les efforts précédents notamment par la diffusion due à leurs empires arabe et turc ; mais souvent cela n'a pas été très fécond par manque de liberté fondamentale. Les grands Avicenne et Averroès sont morts en disgrâce. L'école rationalisant des Mu'tazilites (IXe siècle) a été rejetée. Cela s'est grippé notamment au XIe siècle et consacré par la «fermeture des portes de l'ijtihâd», c'est-à-dire de la réinterprétation. S'il y a eu une période relativement tolérante sous ‘Abd al Rahmân III en Andalousie, on oublie les persécutions contre les chrétiens avant, et après par les dynasties berbères almoravides et almohades, y compris contre les juifs et les musulmans eux-mêmes. Là encore les dés sont pipés: on exagère à dessein un certain passé culturel qu'on a besoin d'idéaliser aujourd'hui pour faire bonne figure. L'ignorance dont je parlais, masquée, fait qu'on se laisse berner par les apparences constamment trompeuses avec l'islam qui est un syncrétisme d'éléments païens (les djinns, la Ka‘ba), manichéens (prophétisme gnostique refaçonné hors de l'histoire réelle, avec Manî le ‘sceau des prophètes'), juifs (Noé, Abraham, Moïse, David, Jésus… mais devenus musulmans avant la lettre et ne fonctionnant pas du tout pareil: Salomon est prophète et parle avec les fourmis…), et chrétiens (Jésus a un autre nom ‘Îsâ, n'est ni mort ni ressuscité, mais parle au berceau et donne vie aux oiseaux d'argile…). La phonétique des noms fait croire qu'il s'agit de la même chose. Sans parler des axes profonds de la vision coranique de Dieu et du monde: Dieu pesant qui surplombe et gère tout, sans laisser de place réelle et autonome à ce qui n'est pas Lui (problème fondamental de manque d'altérité dû à l'hyper-transcendance divine sans l'Alliance biblique). Alors si nous avons ‘le même Dieu' chacun le voit à sa façon et, pour se rassurer, croit que l'autre le voit pareil… C'est l'incompréhension totale et la récupération permanente dans les relations mutuelles (sans le dire bien sûr: il faudrait oser décoder). Si l'on reconnaît parfois quelques différences pour paraître lucide, on est la plupart du temps (et sans le dire) sur une tout autre planète mais on se rassure mutuellement qu'on fait du ‘dialogue' et qu'on peut donc dormir tranquilles".
Et de fustiger le "dialogue de salon, faussement consensuel". "On fait accréditer que l'islam est ‘abrahamique', que ‘nous avons la même foi', que nous sommes les religions ‘du Livre', et que nous avons le ‘même' Dieu, que l'on peut prier avec les ‘mêmes' mots, que le chrétien lui aussi doit reconnaître que Muhammad est «prophète» et au sens fort "comme les prophètes bibliques" et que le Coran est ‘révélé' pour lui au sens fort «comme la Bible» alors qu'il fait pourtant tomber 4/5e de la doctrine chrétienne… Et nous nous découvrons, par ce forcing déshonnête, que «nous avons beaucoup de points communs»! C'est indéfendable. Ces approximations sont des erreurs importantes. On entretient la confusion qui arrange tout le monde: les musulmans et les non-musulmans. C'est du pacifisme: on masque les réalités de nos différences qui sont bien plus conséquentes que ce qu'on n'ose en dire, et tout cela par peur de nos différences. On croit à bon compte que nous sommes proches et que donc on peut vivre en paix, alors qu'en fait on n'a pas besoin d'avoir des choses en commun pour être en dialogue. Ce forcing est l'expression inavouée d'une peur de l'inconnu de l'autre (et du retard inavoué de connaissance que nous avons de lui et de son chemin). Par exemple, la liberté religieuse, droit de l'homme fondamental, devra remettre en cause la charia (organisation islamique de la vie, notamment en société) . Il va bien falloir en parler un jour entre nous. On en a peur : ce n'est pas «politiquement correct». Donc, ça risque de se résoudre par le rapport de force démographique… et la violence future dans la société française. Bien sûr on n'est plus dans cette période ancienne, mais la charia est coranique, et l'islam doit supplanter toutes les autres religions (Coran 48,28; 3,19.85; et 2,286 récité dans les jardins du Vatican devant le Pape François et Shimon Pérès en juin 2014). D'ailleurs Boumédienne, Kadhafi, et Erdogan l'ont déclaré sans ambages".
« En plusieurs foi(s). Islam » par Cécile Déroudille
France, Illégitime Défense, Réseau Canopé, Grandir Ensemble, 2016, 25 minutes
Sur Arte le 4 novembre 2018 à 8 h
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