Arte diffusera le 21 octobre 2018 « PhiLosoPhie », « Qui a écrit le Coran ? » (Wer hat den Koran geschrieben?), par Philippe Truffault. « Raphaël Enthoven débat des origines du Coran avec l’islamologue Rachid Benzine et l’imam d’Ivry-sur-Seine Mohamed Bajrafil, également théologien ».
Dieu(x), Modes d’emploi
« 24 septembre 622 : l'an 1 de l'islam » par Denis van Waerebeke
« Qui a écrit le Coran ? » par Philippe Truffault
« Qui a écrit le Coran ? » par Philippe Truffault
« Jésus et l’islam » de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur
Enluminures en terre d’Islam, entre abstraction et figuration
Enluminures en terre d’Islam, entre abstraction et figuration
L'émission « PhiLosoPhie » ? « Des entretiens philosophiques proposés par Raphaël Enthoven. Entre profondeur et légèreté, une réflexion pour penser différemment le quotidien".
Quand Raphaël Enthoven compare, avec Rachid Benzine, la révélation islamique avec la scène du don des Dix Commandements à Moïse, on frémit.
« Le concept d’un Coran incréé, c’est-à-dire d’un texte consubstantiel à l’éternité divine, interdit sous l’accusation de blasphème toute critique des lois enracinées dans ce texte », a déclaré l'essayiste Bat Ye'or à L’Informale (6 décembre 2017).
L’émission « PhiLosoPhie » va tenter de prouver qu’on peut/doit interpréter le Coran.
« Qui a écrit le Coran ? Derrière cette question se cache en réalité une conviction : impossible de comprendre un texte, et son sens sacré, si on ne le replonge pas dans la culture de l’époque où il fut rédigé ».
« C’est notamment le postulat de Rachid Benzine, auteur de multiples ouvrages sur le sujet, dont Le Coran expliqué aux jeunes (Seuil) ».
Né au Maroc, co-auteur avec la rabbin Delphine Horvilleur de « Des mille et une façons d'être juif ou musulman », l’islamologue propose ici une lecture impressionniste du Coran, en gardant toujours à l’esprit que ce texte a été écrit par et pour des humains, loin de toute vérité absolue et irrévocable ».
« Il n'y a pas de lecture sans interprétation... Le Coran est anthropocentré... Le signe doit être interprété », affirme Rachid Benzine, islamologue et chercheur associé au Fonds Paul Ricœur à la Faculté de théologie protestante de Paris. Et de proposer une « fidélité infidèle ».
En avril 2018, il avait évoqué sur France Inter « 15 siècles de production théologique, exégétique » - quels auteurs ? - et avait allégué : « Allah aqbar signifie pour les musulmans « Dieu est plus grand », c’est-à-dire au-delà de nos représentations humaines. C’est un appel à l’humilité… Le djihad c’est d’abord pour beaucoup de musulmans lutter contre de mauvais penchants ». Or « Allah Aqbar » signifie qu’Allah est plus grand que le Dieu des juifs ou des chrétiens, voire de la loi ou de toute forme de gouvernement. Allah est donc le plus grand. Une affirmation de la supériorité de l'islam. Et le djihad c’est la « guerre obligatoire non abrogeable contre les infidèles » (Bat Ye'or).
Quant à Mohamed Bajrafil, né aux Comores, docteur en linguistique à l'université Paris VII, théologien, imam à la mosquée d’Ivry-sur-Seine, il a signé la tribune « Nous imams indignés sommes prêts à nous mettre au service de notre pays » louée par Raphaël Enthoven. Cette tribune de l’été 2016 avait omis d’évoquer les victimes juives du terrorisme islamique : victimes de Mohamed Merah à Toulouse et à Montauban en 2012, ni celles d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher en janvier 2015 à Paris. Soit huit Juifs français.
Mohamed Bajrafil considère : « Les premiers exégètes vont exiger que celui qui va faire l'interprétation du Coran maîtrise un certain nombre d'outils, notamment la langue, la grammaire, mais également connaitre l'abrogeant et l'abrogé... Pour moi, cette histoire d'abrogeant/abrogé ne tient pas... Chaque science va aller à la rencontre du Coran avec ce dont elle est porteuse ».
Les deux invités procèdent souvent par allégations non démontrées, en enchaînant des généralités par exemple sur l’élève assimilant le savoir transmis par le professeur et le trahissant par ses pensées.
Leurs assertions sont-elles largement partagées dans l’oumma ? On peut en douter. D'une part, car le prophète de l'islam, Mahomet, est présenté en modèle pour les musulmans, et d'autre part, car cette émission occulte les quatre écoles juridiques sunnites (shafiisme, hanafisme, malikisme, hanbalisme) et « la fermeture des portes de l'Idjtihad ».
Rachid Benzine et Mohamed Bajrafil réagissent aux propos du père Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, professeur de théologie au Collège des Bernardins et curé de la paroisse Saint-Ferdinand des Ternes : « La foi chrétienne n'est pas une religion du livre, mais une religion de la parole. Ce qui est décisif est d'entrer en communion spirituelle avec Dieu, et le texte écrit de l'Ancien et du Nouveau testament permet cette relation vivante... Nous croyons que les textes des Écritures doivent être lues dans l'esprit dans lequel elles ont été écrites, dans l'esprit de Dieu qui se révèle ultimement dans le témoignage d'amour du Christ. C'est par fidélité à la lettre du texte que nous interprétons le texte de manière plus profonde et plus large. Et nous le faisons à la lumière de la mémoire chrétienne structurée par des affirmations, des repères interprétatifs liés à la personne et l'œuvre du Christ. Dans ce cadre dogmatique, chacun a une grande liberté pour s'approprier la parole de Dieu dans sa prière, sa vie ».
« L'antidote à la violence, ce n'est pas la loi, ce n'est pas la contrainte ou une contre-violence, c'est tout simplement la pédagogie... Paradoxalement, c'est en étant infidèle au texte qu'on lui est fidèle... A tous ceux qui considèrent qu'on dénature le Coran quand on débat des sourates, à ceux qui estiment que le Coran n'est qu'un texte violent, il est urgent de faire entendre que le Coran se prête autant que la Bible au jeu des commentaires et des discussions, et que faire la paix ce n’est pas mettre sous le tapis les sujets délicats, mais c'est les affronter sans crainte et librement », conclut Raphaël Enthoven.
Navrant d’incompréhension de la spécificité du Coran au terme d’une émission parsemée de blablabla rassurant le Béotien.
« Qui a écrit le Coran ? » par Philippe Truffault« Qui a écrit le Coran ? Derrière cette question se cache en réalité une conviction : impossible de comprendre un texte, et son sens sacré, si on ne le replonge pas dans la culture de l’époque où il fut rédigé ».
« C’est notamment le postulat de Rachid Benzine, auteur de multiples ouvrages sur le sujet, dont Le Coran expliqué aux jeunes (Seuil) ».
Né au Maroc, co-auteur avec la rabbin Delphine Horvilleur de « Des mille et une façons d'être juif ou musulman », l’islamologue propose ici une lecture impressionniste du Coran, en gardant toujours à l’esprit que ce texte a été écrit par et pour des humains, loin de toute vérité absolue et irrévocable ».
« Il n'y a pas de lecture sans interprétation... Le Coran est anthropocentré... Le signe doit être interprété », affirme Rachid Benzine, islamologue et chercheur associé au Fonds Paul Ricœur à la Faculté de théologie protestante de Paris. Et de proposer une « fidélité infidèle ».
En avril 2018, il avait évoqué sur France Inter « 15 siècles de production théologique, exégétique » - quels auteurs ? - et avait allégué : « Allah aqbar signifie pour les musulmans « Dieu est plus grand », c’est-à-dire au-delà de nos représentations humaines. C’est un appel à l’humilité… Le djihad c’est d’abord pour beaucoup de musulmans lutter contre de mauvais penchants ». Or « Allah Aqbar » signifie qu’Allah est plus grand que le Dieu des juifs ou des chrétiens, voire de la loi ou de toute forme de gouvernement. Allah est donc le plus grand. Une affirmation de la supériorité de l'islam. Et le djihad c’est la « guerre obligatoire non abrogeable contre les infidèles » (Bat Ye'or).
Quant à Mohamed Bajrafil, né aux Comores, docteur en linguistique à l'université Paris VII, théologien, imam à la mosquée d’Ivry-sur-Seine, il a signé la tribune « Nous imams indignés sommes prêts à nous mettre au service de notre pays » louée par Raphaël Enthoven. Cette tribune de l’été 2016 avait omis d’évoquer les victimes juives du terrorisme islamique : victimes de Mohamed Merah à Toulouse et à Montauban en 2012, ni celles d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher en janvier 2015 à Paris. Soit huit Juifs français.
Mohamed Bajrafil considère : « Les premiers exégètes vont exiger que celui qui va faire l'interprétation du Coran maîtrise un certain nombre d'outils, notamment la langue, la grammaire, mais également connaitre l'abrogeant et l'abrogé... Pour moi, cette histoire d'abrogeant/abrogé ne tient pas... Chaque science va aller à la rencontre du Coran avec ce dont elle est porteuse ».
Les deux invités procèdent souvent par allégations non démontrées, en enchaînant des généralités par exemple sur l’élève assimilant le savoir transmis par le professeur et le trahissant par ses pensées.
Leurs assertions sont-elles largement partagées dans l’oumma ? On peut en douter. D'une part, car le prophète de l'islam, Mahomet, est présenté en modèle pour les musulmans, et d'autre part, car cette émission occulte les quatre écoles juridiques sunnites (shafiisme, hanafisme, malikisme, hanbalisme) et « la fermeture des portes de l'Idjtihad ».
Rachid Benzine et Mohamed Bajrafil réagissent aux propos du père Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, professeur de théologie au Collège des Bernardins et curé de la paroisse Saint-Ferdinand des Ternes : « La foi chrétienne n'est pas une religion du livre, mais une religion de la parole. Ce qui est décisif est d'entrer en communion spirituelle avec Dieu, et le texte écrit de l'Ancien et du Nouveau testament permet cette relation vivante... Nous croyons que les textes des Écritures doivent être lues dans l'esprit dans lequel elles ont été écrites, dans l'esprit de Dieu qui se révèle ultimement dans le témoignage d'amour du Christ. C'est par fidélité à la lettre du texte que nous interprétons le texte de manière plus profonde et plus large. Et nous le faisons à la lumière de la mémoire chrétienne structurée par des affirmations, des repères interprétatifs liés à la personne et l'œuvre du Christ. Dans ce cadre dogmatique, chacun a une grande liberté pour s'approprier la parole de Dieu dans sa prière, sa vie ».
« L'antidote à la violence, ce n'est pas la loi, ce n'est pas la contrainte ou une contre-violence, c'est tout simplement la pédagogie... Paradoxalement, c'est en étant infidèle au texte qu'on lui est fidèle... A tous ceux qui considèrent qu'on dénature le Coran quand on débat des sourates, à ceux qui estiment que le Coran n'est qu'un texte violent, il est urgent de faire entendre que le Coran se prête autant que la Bible au jeu des commentaires et des discussions, et que faire la paix ce n’est pas mettre sous le tapis les sujets délicats, mais c'est les affronter sans crainte et librement », conclut Raphaël Enthoven.
Navrant d’incompréhension de la spécificité du Coran au terme d’une émission parsemée de blablabla rassurant le Béotien.
France, Arte, A Prime Group, 2018, 27 min
Sur Arte le 21 octobre 2018 à 0 h 20
Articles sur ce blog concernant :
Les citations sont d'Arte.
faut il en attendre plus de ARTE?
RépondreSupprimerfaut il en attendre plus d'arte?
RépondreSupprimer