Dani Karavan (1930-2021) est un artiste plasticien israélien - décorateur pour le théâtre, l’opéra et la danse, sculpteur d’œuvres monumentales – distingué par de nombreux prix. Il a notamment conçu l'"Axe majeur" à Cergy (banlieue parisienne), le Square de la Tolérance situé à l'UNESCO depuis 1996 et un monument à Port-Bou en hommage à Walter Benjamin. Il était proche du Meretz, parti de gauche, voire d'extrême-gauche israélien. Dans son espace parisien du Marais, la Galerie Jeanne Bucher Jaeger présente l'exposition "Enchan-Temps : Habiter la Terre – Archéologie intérieure. Dani Karavan, Jean-Paul Philippe". Vernissage le 4 février 2023 de 15 h à 19 h.
Dani Karavan est né en 1930 à Tel Aviv, en Eretz Israël, alors Palestine mandataire.
Ses parents, Abraham et Zehava Karavan, étaient deux pionniers qui ont immigré en Eretz Israel en 1920. Abraham Karavan a été l'architecte en chef chargé du paysage de la cité de Tel Aviv du début des années 1940 à la fin des années 1960.
Ses parents, Abraham et Zehava Karavan, étaient deux pionniers qui ont immigré en Eretz Israel en 1920. Abraham Karavan a été l'architecte en chef chargé du paysage de la cité de Tel Aviv du début des années 1940 à la fin des années 1960.
Après un séjour en kibboutz, Dani Karavan étudie aux Ecoles de Beaux arts de Tel-Aviv et Jérusalem, à l’Académie des Beaux-arts de Florence, puis à l’Académie de la Grande Chaumière à Paris.
Dans les années 1960, il débute comme décorateur pour le théâtre, l’opéra et la danse, notamment pour la Martha Graham Dance Company.
Il évolue vite vers « la sculpture environnementale, dont le Monument du Néguev est la première expression emblématique, internationalement reconnue ».
« Ses œuvres, profondément humanistes, se déploieront aux quatre coins de la planète, puisant leur matière d’éléments naturels comme le sable, le bois, l’eau, le vent et la lumière. Conçues comme autant d’espaces voués à convoquer la mémoire, commémorer l’histoire, souligner la destinée d’un site, rendre hommage et interroger la condition humaine, elles sont aussi des lieux de vie, de réflexion, de recueillement, de communion avec la nature ».
En 1976, Dani Karavan représente l’Etat d’Israël à la Biennale de Venise, puis participe à la Documenta 6 de Kassel en 1977.
Dès les années 1980, la galerie Jeanne Bucher Jaeger a exposé ses œuvres alors qu’il débute son Axe Majeur à Cergy-Pontoise, en notamment ses maquettes en plastilline en bronze ou en marbre, ses dessins et ses œuvres en néon.
Dani Karavan a été distingué par de prestigieux prix internationaux - le Prix Israël (1977), la médaille des arts plastiques de l’académie française d’architecture (1992), le Goslar Kaiserring (1996) et la médaille Goethe (1999) en Allemagne, le Praemium Imperiale au Japon (1998), le prix Michel Ange, Carrare, Italie (2005) - et décoré de la Légion d’Honneur, France (2014).
"Axe majeur" à Cergy
Dani Karavan "aura marqué de son empreinte le quartier de Cergy-Saint-Christophe et plus généralement l’ancienne ville nouvelle, avec cet ensemble de 3,2 km commencé en 1980, alors que l’espace était encore occupé par la végétation sauvage". A Cergy, ce "parcours urbain regroupe douze stations comme la tour du belvédère ou les douze colonnes surplombant les étangs de Cergy."
Unesco
"En décembre 1993, Dani Karavan a participé à la rencontre internationale « La Paix, le jour d’après », organisée par l’UNESCO à Grenade, en Espagne. Cette rencontre a rassemblé pour la première fois un grand nombre d’intellectuels et d’artistes israéliens et palestiniens, d’afin d’établir un dialogue culturel et soutenir le processus de paix. Suite à cette rencontre, M. Karavan a créé une sculpture environnementale dans les jardins de l’UNESCO, pour symboliser l’aube du processus de paix israélo-palestinien. Lors de l’inauguration de l’œuvre intitulée « Square de la Tolérance » en mai 1996, Dani Karavan a rendu hommage à Yitzhak Rabin, Premier Ministre israélien assassiné en 1995".
Le « Square de la tolérance » de Dani Karavan est un don de l’artiste et de l’Etat d’Israël. Sa construction a été élaborée de 1993 à 1996 au siège de l’UNESCO à côté du jardin japonais et de l’œuvre de Vassilakis Takis, « Signaux éoliens » (1993)".
"Ce monument est composé de plusieurs éléments. Sur une colline artificielle est érigé un olivier, arbre à la fois symbole de la Paix ainsi qu’un élément renvoyant à la biographie personnelle de l’artiste. « Tout ce que je fais vient de mon histoire personnelle, » explique Dani Karavan, « Mon père a été jardinier, puis paysagiste de la ville de Tel-Aviv. Il a transplanté un vieil olivier dans notre jardin et j'ai grandi avec lui, il est devenu mon ami et m'a toujours accompagné, jusqu'à aujourd'hui.».
"Autour de cette colline se trouve des bancs circulaires en pierre, propices à la méditation des premières lignes du préambule de l’acte constitutif de l’UNESCO, gravée en 10 langues différentes (arabe, hébreu, français, anglais, chinois, espagnol, hindi, italien, portugais, russe), sur le mur de pierre :
« Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. ».
"Afin d’affirmer son espoir pour la paix au Proche-Orient, Dani Karavan a fait gravé sur la même ligne la phrase en arabe et en hébreu. La méditation est renforcée par la fraîcheur et le bruit de l’eau qui s’écoule d’une sorte de colonne et vient entourer la colline de l’olivier."
"Un quatrième élément vient parachever cette structure environnementale : une tranchée permet de surplomber des éléments archéologiques provenant de la terre d’Israël, mises en dépôt à l’UNESCO par le Département des Antiquités d’Israël. Ceux-ci ont été choisis, à dessein, parmi certaines cultures et croyances qui ont peuplé la terre d’Israël au cours de l’histoire : une colonne d’époque romaine (1er-2ème siècle), une colonne de granit de Césarée d’époque d’Hérode (1er-2ème siècle), une base de colonne de l’époque byzantine (6ème-7ème siècle), une colonne d’époque byzantine de Néguev (5ème-6ème siècle), un chapiteau d’époque romaine (3ème-4ème siècle), un chapiteau de l’époque byzantine (6ème siècle)…"
"Avec ses chemins de pierre, ses espaces de repos, et le bruit de l’eau, cette structure environnementale est une « œuvre à voyager physiquement ».
En 1996, le « célèbre artiste plasticien et sculpteur israélien Dani Karavan a été nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix en juillet 1996, en reconnaissance de sa contribution à la promotion de la paix à travers ces sculptures".
"En sa qualité d’Artiste de l’UNESCO pour la paix, il a participé en 1997 à la remise du Prix Nuremberg, une manifestation pour la tolérance, les droits de l’homme, la paix sur le pourtour méditerranéen et au Moyen-Orient. »
Hommage à Walter Benjamin
« On m’a demandé un monument à Port-Bou en hommage à Walter Benjamin, je préfère dire un hommage. J’ai cherché le meilleur endroit, j’étais vraiment hésitant. Et puis, j’ai pensé qu’il devait être près du cimetière. Walter Benjamin n’était certes pas venu à Port-Bou pour cela, pour y être enterré. Mais le fait est qu’il y fut enterré, sans l’avoir voulu. J’ai regardé autour de moi, j’ai vu ce tourbillon au pied de la falaise, j’ai pensé : c’est vraiment l’histoire de cet homme. Ce tourbillon a été le premier point de mon projet...», a expliqué Dani Karavan. Walter Benjamin, « écrivain et philosophe juif allemand, mit fin à ses jours dans la petite ville frontalière. Parvenu jusqu’à Port-Bou par un sentier montagneux et non sans grandes difficultés, Walter Benjamin, craignant d’être reconduit vers la France de Vichy par les autorités espagnoles, se suicida dans la nuit du 26 septembre 1940 ».
Œuvres
Parmi les œuvres célèbres de l’artiste : Le Monument du Néguev (1963-1968) en Israël, l’Axe Majeur à Cergy-Pontoise en banlieue parisienne, Ligne 1,2,3+1+1=5 en Italie, à la Fattoria di Celle (Pistoia, 1982-2000), le Chemin des droits de l’Homme à Nuremberg (1989-1993), Passages - Hommage à Walter Benjamin (1990-1994, Portbou, Espagne), Murou Art Forest (1998-2006, Murou, Japon), le Memorial dédié aux Sinti et Roms (1999- 2012, Berlin), la Place de la Culture (2005-2012, Tel-Aviv, Israël).
Les « réalisations monumentales de Dani Karavan puisent aux sources de différents champs artistiques et de réflexion sur l’homme et son environnement : la sculpture, le monument, l’architecture, l’urbanisme, la nature. Conçues comme autant d’espaces voués à commémorer l’histoire et les tragédies du XXe siècle, à souligner la destinée d’un site, à rendre hommage, à interroger la condition humaine, elles sont aussi des lieux de vie, de réflexion, de recueillement, de communion avec la nature. Elles invitent le visiteur à une expérience particulière qui sollicite dans le même temps son esprit, sa sensibilité et ses sensations. Véhiculant un message humaniste et universel, elles ont pour dénominateur commun de prôner des valeurs de paix et de tolérance.
Les matériaux utilisés par Dani Karavan sont évocateurs de l’esprit qui guide sa démarche : de l’acier Corten, du verre, mais aussi et surtout un tourbillon naturel se formant sur la mer, un olivier, et une citation de Benjamin en hommage aux victimes anonymes des conflits : « Honorer la mémoire des anonymes est une tâche plus ardue qu’honorer celle des gens célèbres. L’idée de construction historique se consacre à cette mémoire des anonymes ».
Dani Karavan a exposé dans de nombreux musées, dont le Martin-Gropius-Bau à Berlin, le Musée d’art de Tel-Aviv en Israël, le Musée d’art moderne de Kamakura au Japon, le Palazzo Vecchioà Florence, le Musée d’art moderne de la ville de Paris, le Château de Versailles et le musée d’art moderne de Céret.
Knesset
En juin 2016, lors de la conférence de Herzliya, Dani Karavan, qui en 1966 avait dessiné le mur devant lequel les membres de la Knesset à Jérusalem (Israël) s'expriment, a déclaré qu'il n'a cessé de répéter sa demande visant à ce que ce mur soit enlevé ou couvert par une tapisserie jusqu'à ce que le Parlement israélien, selon lui, reflète l'esprit de la Déclaration d'Indépendance du pays.
Knesset
En juin 2016, lors de la conférence de Herzliya, Dani Karavan, qui en 1966 avait dessiné le mur devant lequel les membres de la Knesset à Jérusalem (Israël) s'expriment, a déclaré qu'il n'a cessé de répéter sa demande visant à ce que ce mur soit enlevé ou couvert par une tapisserie jusqu'à ce que le Parlement israélien, selon lui, reflète l'esprit de la Déclaration d'Indépendance du pays.
ADAMA
La Galerie Jeanne Bucher Jaeger présenta l’exposition de Dani Karavan, « intitulée ADAMA, « Terre » en hébreu, nouvel hommage rendu à l’artiste israélien, exposé et soutenu par la galerie depuis l’exposition « Questions d’urbanité » des années 80 dans laquelle la galerie présentait, auprès de Jean-Pierre Raynaud et Gérard Singer, sa toute première maquette en plastiline et dessins de son Axe Majeur.
"Sculpture urbaine et environnementale de 3 km de long, à la frontière entre sculpture, paysage, urbanisme et architecture, L’Axe Majeur est conçu alors pour lier la ville nouvelle de Cergy-Pontoise à l’un des plus beaux paysages de l’Ile-de-France dans l’axe central de Paris et ses quartiers de la Défense, de l’Arc de Triomphe et de la Pyramide du Louvre en perspective. Composée de 12 stations – chiffre ô combien symbolique – 11 d’entre elles sont à présent achevées ».
"Sculpture urbaine et environnementale de 3 km de long, à la frontière entre sculpture, paysage, urbanisme et architecture, L’Axe Majeur est conçu alors pour lier la ville nouvelle de Cergy-Pontoise à l’un des plus beaux paysages de l’Ile-de-France dans l’axe central de Paris et ses quartiers de la Défense, de l’Arc de Triomphe et de la Pyramide du Louvre en perspective. Composée de 12 stations – chiffre ô combien symbolique – 11 d’entre elles sont à présent achevées ».
« Afin d’attirer l’attention du public sur cette œuvre majeure, empreinte d’espace et de temps, développée durablement depuis 1980 et toujours en cours en 2018, la galerie a choisi de présenter la maquette de 8 m de long de cette œuvre monumentale afin de faire partager toute l’ampleur de la vision de l’artiste sur sa capacité à offrir un paysage à la fois empreint de mémoire et tout en perspective. Parallèlement à cette œuvre majeure, un mur de photographies présentera les innombrables réalisations de l’artiste à travers le monde, réalisées en parallèle à la construction de l’Axe Majeur ».
« Egalement, cinquante ans après la réalisation de sa première sculpture environnementale dans le désert israélien, intitulée Monument du Néguev (1963-1968) et installée en plein désert israélien, la galerie expose les toutes dernières sculptures de Karavan, de petit ou grand format, et bas-reliefs de l’artiste en béton de terre crue. Ces sculptures en béton de terre remémorant les villages en terre de son enfance dont les constructions étaient conçues comme des sculptures habitables puisque pièces et mobilier étaient entièrement faits de terre, comme certains vestiges de constructions cananéennes et israélites datant de plus de 1500 à 3000 ans. Grâce à la technique innovante du béton de terre crue pour bas-reliefs et sculptures réalisées avec l’aide de l’artisan Rachid Mizrahi, et de la maquettiste de l’artiste, Anne Tamisier, Dani Karavan a pu donner naissance à ces œuvres, évocation des architectures de terre communes à plusieurs cultures et de l’universalité qui relie ces cultures entre elles. Exceptionnellement prêtées pour quelques unes d’entre elles, au Musée d’art moderne de Céret en 2015, elles sont aujourd’hui présentées dans leur totalité à la galerie qui en a soutenu durant ces trois dernières années toute la conception et la production ».
« Cinquante ans après le Monument du Néguev, je ressentais le besoin de revenir à des œuvres de plus petites dimensions, à la musique de chambre. J’ai donc commencé par le bon matériau. En fait, pour moi, tous les matériaux sont appropriés, j’en ai d’ailleurs utilisé un grand nombre tout au long de ma vie artistique. Cependant, j’avais envie d’en découvrir de nouveaux et c’est alors qu’une voie s’est ouverte à moi : travailler avec la terre. J’étais enthousiasmé par cette idée ». Œuvrant constamment avec des formes simples et universelles, dans la lignée de sculptures spatiales de grands artistes du 20e siècle tels que Brancusi, Noguchi et Giacometti, Dani Karavan a toujours conservé sa nature profonde d’innocence de l’enfance et de pacifisme comme il le décrit lui-même : « Je suis né sur les rivages de la mer Méditerranée, j’ai marché dans les dunes, auprès des oliviers, des montagnes et des vallées qui ont survécu à toutes ces terribles guerres. La mémoire est devenue partie de mon propre être, et si la mémoire est oubliée, la direction se perd et aussi le chemin ». Selon Germain Viatte qui a été de toutes les aventures de l’art contemporain en France pendant un demi-siècle et a toujours démontré un intérêt particulièrement marqué pour les musées de civilisation, ces nouvelles œuvres apparaissent comme « une sorte de grand ‘abécédaire de sa description du monde’, un dépassement personnel que l’artiste n’a eu de cesse de parfaire et de préciser tout en l’appliquant aux situations géographiques er historiques les plus variées. La plupart des cultures ont ainsi dressé – et ceci dès la préhistoire – poteaux anthropomorphes, totems incarnant les esprits animaux et invoquant les morts, stèles votives des conquêtes et du pouvoir, cairns jalonnant des espaces indifférenciés afin de dialoguer avec les vents et de se mesurer avec le temps, la course du soleil et des étoiles ; ils viennent toujours établir, à proximité des lieux du sacré et du vivre, l’aplomb des hommes capables de dialoguer ainsi avec les forces de la nature. Verticale, la stèle marque le désir ascendant d’échapper à la gravité et de placer l’homme à parité avec les arbres et les montagnes, entre terre et ciel ».
« Cet ensemble de sculptures, telles des stèles, dont les nuances variées d’ocre ou de rosé, lisses en surface ou grumeleuses à l’intérieur, sont semblables à des demeures ; à l’image des ces maisons traditionnelles, ou encore, à ces villages historiques que nous connaissons, ici et là, par les innombrables fouilles archéologiques en Israël et Palestine" (?!), "à Chypre, ou encore en Afrique ou au Maroc, où les techniques de construction de béton de terre étaient si avancées. Comme les décrit Germain Viatte dans son texte Stèles et Reliefs, « ces édifices nous parlent clairement tout en demeurant secrets. Toujours simple et d’apparence élémentaire, leur forme peut être savante comme Metuman (Octogone), ou la double sinusoïde de Knisa (Entrée), ou même le fût resserré de ce Shovach (Pigeonnier). Ce qui compte, c’est toujours leur élan croissant, celui de Aliya (Ascension), de Tfila (Prière), des cinq percées superposées de Halonot (Fenêtres) ou celui de Haritz (Fente), acéré en flèche ; et ce sont enfin leurs percées qui disent l’oculus astral, la vue multiple, l’accès, la traversée, la visée, la pénétration directe, ou oblique comme dans Mabat (Vue). Ils ont la familiarité rythmée d’un cortège processionnel qui serait celui des hommes. Ils manifestent l’être vrai. Leurs titres éclairent l’intention sans la livrer vraiment ; ils préfèrent proposer, et gardent, pour nous, le caractère ésotérique de leur formulation en hébreu ». Les bas-reliefs de Dani Karavan, eux, sont l’écriture de paysages, le murmure de l’eau, les ondulations de dunes, les structures de tentes préhistoriques, habitats de ces premiers hommes dont les titres sont éclairants : Ha’acher (L’Autre), Vayachaloku (Partage), Meshulashim (Triangles), Sefer Patuach (Livre ouvert) ou des équivalences apparemment contradictoires Shakua et Bolet (Négatif et Positif). Pour toutes ces œuvres, Dani Karavan choisit le matériau de la terre unificatrice dans sa capacité à transmettre un message universel de paix. Elles semblent ainsi venir compléter et donner racine à ses œuvres des années 50, où Karavan aimait à peindre ces villages proches des kibboutz de son enfance ».
Dani Karavan « travaillant toujours chaque site de manière précise, chaque détail de l’exposition à la galerie a été conçu par l’artiste tels ces piliers/miroirs qui renvoient, par leurs multiples réfléchissements, aux structures de terre et à la multiplicité de cadrages et d’images ».
Hommages en 2022
Coorganisée par la galerie Jeanne Bucher Jaeger, "une soirée-hommage lui est dédiée le 5 juin 2022 de 17 h 30 à 21 h 30 sur l’amphithéâtre de l’Axe Majeur".
Directrice générale de cette galerie parisienne, Véronique Jaeger a écrit :
"Dani Karavan nous a quittés il y a tout juste un an, le 29 mai 2021. Une soirée-hommage lui est dédiée le 5 juin prochain de 17h30 à 21h30 sur l’amphithéâtre de l’Axe Majeur, une œuvre universelle de 3km de long, composée de 12 stations, construite dans la temporalité des pyramides et la continuité de l'axe historique de Paris. Débutée dans les années 80, cet axe majeur est à présent en cours de finition avec la mise en route de la dernière station, l'île astronomique et son jardin, mettant en relief l'environnement végétal et aquatique du site; une descente en hélice de 6m est prévue au centre de l'île de 60m de diamètre; ce sera la seule partie de l'Axe Majeur où le visiteur sera totalement immergé avec pour seule vision le ciel"."Nous vous invitons à nous rejoindre pour cet événement et partager au sein de l'amphithéâtre de Gérard Philippe, localisé sous la passerelle de l'Axe Majeur, les concerts, lectures de textes et danses prévus pour honorer Dani Karavan; entre autres, une performance de danse par sa fille Yaël Karavan, ainsi qu'un concert de percussion iranienne par notre ami Madjid Khaladj, qui a joué à la galerie et dans notre maison familiale à de nombreuses reprises. Nous nous réjouissons beaucoup de vous y retrouver et vous remercions de bien vouloir nous confirmer par mail à info@jeannebucherjaeger.com en précisant les noms et nombres de personnes qui seront présentes pour cet hommage inédit.Un hommage plus privé à Dani Karavan se tiendra également à l'UNESCO début juillet."
"Programme détaillé de l'évènement :
17h30 Hommage officiel
18h00 Deux compositeurs et professeurs du Conservatoire à Rayonnement Régional de Cergy-Pontoise (CRR), Alain BESSON et Yves CHAURIS, ont préparé un programme d’hommage avec les élèves-compositeurs et élèves interprètes et la participation de Yael KARAVAN et Jean-Marie POUPELIN
Des textes de Georges Duby, Paul Valéry et Marguerite Yourcenar seront lus par les élèves comédiens du CRR
19h15 Concert de MADJID KHALADJ
Né en Iran, en 1962, Madjid Khaladj a commencé à étudier le tombak dès l'âge de sept ans. Internationalement reconnu comme un maître des percussions iraniennes, il est régulièrement invité sur les scènes des plus grands festivals et concerts, et a produit divers enregistrements et BO de films, notamment avec Ry Cooder et Lisa Gerrard. En 1984, il a été invité à enseigner les percussions iraniennes au Centre d'études des musiques du Moyen-Orient de l'Institut de musicologie de Paris-Sorbonne, alors sous la direction de Yehudi Menuhin. En 1996, il fonde l'Ecole de Tombak à Paris (Centre d'étude des percussions iraniennes). Depuis 1998, il enseigne également à la Cité de Musique de Paris, en France, et à l'Académie de Musique de Bâle, en Suisse (Musik Akademie der Stadt Basel, en Suisse).La beauté inégalée de son style, sa maîtrise des rythmes et l'éclat de ses créations ne le placent pas seulement au rang des grands maîtres de la musique classique persane, mais le distinguent également comme une figure majeure de la percussion mondiale.
Madjid Khaladj est un ami de longue date et plusieurs concerts mémorables ont été organisés à la galerie.
20h30 TI’KANIKI
Un collectif de maloya métissé se produira dans la pure tradition des premiers kabars, ces bals clandestins où les esclaves y clamaient leurs envies d’indépendance au fil des percussions, Ti’Kaniki célèbre le partage, le respect des anciens, le vivre-ensemble et l’altérité, avec une chanteuse originaire du Cameroun ou un musicien spécialiste de la cumbia colombienne."
Du 7 décembre 2021 au 2 juillet 2022, le musée d'Israël à Jérusalem proposa l'exposition "Dani Karavan. on an Intimate Scale" (Dani Karavan, à une échelle intime) dont le texte de présentation est parfois biaisé.
Le commissaire en est Amitai Mendelsohn.
"L'œuvre de l'artiste israélien de renommée mondiale Dani Karavan (1930-2021) avait de nombreuses facettes. Il est surtout connu pour ses sculptures environnementales, révolutionnaires dans tous les sens du terme. Ces sculptures, qui s'attaquent à la terre et à l'espace à une échelle monumentale, ne peuvent être contenues : seul l'air libre est assez vaste pour elles. Mais cette exposition présente une autre facette de l'artiste, des œuvres du début de sa carrière et d'autres de sa fin qui partagent une intimité d'échelle et de sujet."
"Les dessins présentés dans l'exposition ont été réalisés dans les années 1950, lorsque le jeune Karavan représentait des villages et des quartiers arabes qui avaient cessé d'exister après la guerre de 1948, ainsi que des kibboutzim et des logements pour les nouveaux immigrants. Les dessins au crayon de Karavan de Bayt Jiz et des environs de Jaffa constituent l'un des premiers exemples d'art israélien à aborder les effets de la Nakba, montrant des lieux abandonnés ou détruits lors de la guerre qui a accompagné la création de l'État d'Israël", guerre menée par des Etats arabes, des Arabes de la Palestine mandataire.
"Quelques cinq décennies plus tard, peu de temps avant sa mort, Karavan a travaillé sur une série de petites œuvres en terre. Elles sont comme des archétypes distillés de son langage moderniste, mais entrent également en résonance avec les maisons vides qu'il a dépeintes dans les années 1950, ainsi qu'avec les sites archéologiques en Israël. C'est comme si Karavan revenait à ses débuts en tant qu'artiste, à la terre d'où nous venons tous et à laquelle nous retournerons."
"Enchan-Temps : Habiter la Terre – Archéologie intérieure"
Dans son espace parisien du Marais, la Galerie Jeanne Bucher Jaeger présente l'exposition "Enchan-Temps : Habiter la Terre – Archéologie intérieure. Dani Karavan, Jean-Paul Philippe".
"ENCHAN-TEMPS est un cycle de trois expositions autour de l’espace, du temps, de l’environnement, de l’enchantement (4 février-6 mai 2023) :
DANI KARAVAN – JEAN-PAUL PHILIPPE
Vernissage samedi 4 février 2023
Mai – Septembre 2023
Les Yeux du Ciel
ANTOINE GRUMBACH
Octobre – Décembre 2023
Le Souffle d’Ici – L’Eau de là
SUSUMU SHINGU
"La sculpture ne serait-elle pas un moyen
de poser son cœur
au milieu du paysage pour voir"
Bernard Noël, Lettre verticale XXVII
"La galerie est heureuse de présenter la première exposition d’un cycle de trois expositions autour de l’Espace et du Temps, de la mémoire des hommes et des paysages, de la trace et du chemin, de l’empreinte dans l’environnement, du chant et du champs, de l’enchantement. "
"Dans un temps particulièrement sujet à la dispersion, au déracinement, à la rapidité, à l’éphémère, à l’image qui fait sensation sans faire sens pour autant, il nous semble essentiel de faire appel à la mémoire, au sens, et aux sens. "
"Mémoire d’artistes dont le travail trouve sa source même au cœur de l’environnement et son histoire depuis plus de 40 ans, et dont l’œuvre, à la fois singulière et profonde, toujours à échelle humaine, est fondamentalement visionnaire, si l’on considère notamment l’époque où ils ont conçu leurs formes et leurs sculptures. "
Ce cycle, intitulé ENCHAN-TEMPS, se déploiera dans l’espace Marais de la galerie au cours de l’année 2023, et s’ouvre par la mise en perspective de deux artistes soutenus de longue date par la galerie :
DANI KARAVAN (1930 – 2021) et JEAN-PAUL PHILIPPE (1944)."
"À l’heure de nos profondes réflexions sur les ressources locales « zéro carbone », les éléments naturels comme la terre, le bois ou la pierre retrouvent leurs lettres de noblesse, et font figure de matériaux novateurs dans la création contemporaine. Cette exposition aspire à faire ressentir combien la Terre est une ressource précieuse, vivante, vibrante, nourricière et céleste, à la fois matériau de création et habitacle, avec cette double notion d’intériorité et d’extériorité, d’intimité et de cosmique, d’instant et d’histoire."
"Je pars toujours d’un lieu, d’un dialogue avec ce lieu, j’essaie de comprendre ce qu’il demande, c’est le lieu qui crée mon travail."
Dani Karavan
"La Galerie expose une série d’œuvres en terre crue de Dani Karavan, en particulier son grand relief intitulé Ohel Shalom – Tente de la Paix faisant tant écho à notre actualité contemporaine. La terre crue est un matériau pauvre, accessible et résilient, utilisé depuis près de 11 000 ans à travers le monde : Mésopotamie, Égypte, Pakistan, Chine, Pérou, Amérique du Nord et Centrale, Afrique… Le béton de terre crue est une terre compactée, les sculptures de Dani Karavan sont réalisées principalement avec la technique du torchis à l’ancienne, technique ancestrale de conception des huttes congolaises, des mosquées au Mali, de certaines parties de la Muraille de Chine ou encore des habitats traditionnels de Bretagne ou de Beauce… Béton de terre et bois s’épousent dans certaines des sculptures totémiques de l’artiste. Alors que se poursuit toujours la 12e et dernière station de son Axe Majeur de Cergy-Pontoise, sculpture de 3 kms de long initiée en 1980, Dani Karavan, pour ses ultimes œuvres, avait souhaité revenir à des sculptures de petites dimensions, revisitant les constructions traditionnelles des villages de ses ancêtres, œuvrant à des formes simples et universelles, dans la lignée des sculptures spatiales de grands artistes du 20e siècle tels que Brancusi, Noguchi et Giacometti."
"À la suite de tant d’artistes qui, depuis la préhistoire, se sont acharnés à contraindre les formes naturelles, à réduire leur exubérance, à les ramener à la rectitude d’une ordre cosmique idéal, Dani Karavan inscrit dans le paysage les signes de l’homme, c’est-à-dire à la fois ceux de la raison et du sacré. Ainsi a-t-il érigé à Cergy-Pontoise, en plein cœur du décor baroque planté par Bofill, une tour austère semblable à celle que dressaient au XIIIème siècle les patriciens des cités lombardes. L’ombre de cet édifice décrit sur le sol l’orbe changeante du temps solaire." Georges Duby
"Commandé par la Galerie pour cette exposition, un film sur l’œuvre précoce et emblématique de Dani Karavan, le Monument du Néguev, première sculpture environnementale pour un site spécifique réalisée par l’artiste, sortie de terre en 1963 dont la réalisation s’achève en 1968, à une époque où l’art environnemental n’existait pas. En hommage aux membres de la brigade du Néguev tombés pendant la guerre d’indépendance en 1948, il réalise un ensemble de sculptures émergeant du désert de Beer Sheva, œuvre d’art totale créée à partir des éléments naturels, sensoriels, mémoriels qui deviendront constitutifs du langage de l’artiste : les dessins créés par la lumière du soleil, le chant du vent qui circule à travers la sculpture, le cheminement des reflets de l’eau, la densité de la terre comme espace à la fois habitable et habité, les formes universelles et géométriques sacrées, la mémoire du lieu et l’accueil de la présence humaine en son cœur. Ce « Monument à la Vie », taillé de béton brut, comprend dix-huit éléments symboliques évoquant la Guerre d’Indépendance : une tour perforée, faisant allusion aux tours de guet criblées de balles, une conduite d’eau, rappelant les batailles pour leur défense afin d’assurer l’approvisionnement en eau des localités, des textes gravés dans le béton : les noms des 324 soldats tombés au combat, des passages du journal des soldats, le registre de bataille de la Brigade, des versets bibliques, des paroles de chansons…"
"Nombre d’œuvres de Dani Karavan sont marquées par la question de la mémoire et celle des droits de l’Homme, comme le bas-relief Prière pour la Paix de Jerusalem pour l’Assemblée de la Knesset, conçu dans l’esprit de la fondation de l’État d’Israël, représentant un paysage abstrait de Jérusalem, ses collines environnantes et le désert de Judée. "Mon œuvre rappelle aux députés qu’ils travaillent devant un mur qui représente la paix et les droits de l’Homme et où les deux écritures, hébreu et arabe, ont la même taille. Les pierres que j’ai utilisées proviennent de la carrière d’un village arabe, Dir el Assad. Ce ne sont pas les pierres d’une colonie d’où je ne veux rien prendre. Depuis ma tombe, je continuerai à créer dans ce sens, croyez-moi." Dani Karavan
"Jean-Paul Philippe a coutume de dire que la poussière émanant de sa pierre, quand il la façonne, est une poussière de temps. Sans doute réalise-t-on, lorsque l’on descend dans les entrailles de la Terre, les millions d’années inscrites dans la pierre. Les 7 pierres du Site Transitoire de Jean-Paul Philippe installées dans les Crete Senesi, au cœur d’un paysage toscan d’une beauté à couper le souffle, entre Sienne et Asciano, pourraient être, dans la lumière et l’espace, les limites d’une demeure au seuil invisible. Quelques dalles à terre, une chaise, un banc, une fenêtre et, pour toit, la voûte céleste. Par la grâce des apparitions de la lune et du soleil l’ombre de ce mobilier de pierre traçait au sol sa promenade, racontant nuit et jour, un immobile voyage. Au solstice d’été, le disque solaire descend à l’aplomb de la fenêtre de pierre et disparaît derrière les collines (…) Jean-Paul Philippe. L’artiste y fait dialoguer plusieurs éléments de basalte gris avec la nature, composant une œuvre monumentale où la pierre épouse le lieu en harmonie avec le cosmos."
"Les sculptures de Jean-Paul Philippe s’érigent essentiellement dans la pierre et le paysage, tour à tour, marelles, labyrinthes, roues, chaises… L’artiste utilise une grande variété de pierres dans ses sculptures telles que le marbre, le granit, l’albâtre, le basalte, le travertin… Chaque pierre a son âme et se modèle d’une façon absolument singulière. Il n’y a qu’à regarder les mains de l’artiste pour voir combien il est l’artisan de son œuvre. Géométries simples et primordiales, odes à l’immuable et au silence, à la nature et à la mémoire, elles se donnent dans une vérité nue, essentielle, et donnent à contempler – au sens étymologique du terme, contemplor, être avec une portion du ciel – l’espace et le temps, l’ombre et la lumière, l’homme et l’étoile, le toujours et l’Instant."
"Les pierres du Site Transitoire prennent sur elles-mêmes l’aridité de l’argile ; leur silence dessèche la langue du paysage et transforme les collines en mise à nu des sens, et c’est à partir de ce degré zéro de la signification, de cette vanitas élémentaire du dire, qu’entre les pierres sculptées et le paysage s’ouvre un dialogue, un échange de regards et de reflets. La fenêtre monumentale est un paysage vers l’ouvert, mais elle est aussi un passage pour le vent qui caresse les surfaces et parle une langue de pure sonorité, une musique d’avant et d’après la langue des hommes. Les blocs de basalte s’unissent : ils embrassent l’espace et, dans l’espace, l’herbe, les cyprès lointains, les lignes de crêtes, l’ordre des collines (…) Avec leurs formes – avec leur pensée faite forme – les pierres levées sur la terre ramènent les lointains du ciel vers leur propre immobilité. Le mouvement des nuages, les couleurs de l’aube, l’inquiétude du couchant sont autant de précipitations sur la sculpture, tandis que son exposition à la pluie, à la neige, au soleil est une offrande de silence à la langue de la nature et de la solitude, à l’affolement des signes qui habitent – l’écoulement du jour – de la lumière du jour. (…)
Antonio Prete, La pierre, l’écriture, Jean-Paul Philippe, Archéologies intérieures
"Le jumelage de la ville de la Roque d’Anthéron avec celle d’Asciano, a naturellement fait émerger le désir de matérialiser ce lien de manière pérenne par la création d’une œuvre sculptée faisant écho à la fois au Site Transitoire, réalisé par l’artiste Jean-Paul Philippe, et à la relation particulière de la Commune de la Roque d’Anthéron avec le programme ITER. Quand il fallut penser à cette œuvre Résonances, inaugurée en octobre 2022, et faire écho au Site Transitoire, une de mes premières intentions était de faire signe à l’œuvre d’Albert Camus. Un affectueux et discret hommage, en mêlant aux pierres une ou deux paroles, phrases signifiantes, de l’écrivain qui repose de l’autre côté de la Durance. Je pensais à la dernière phrase de l’essai philosophique le Mythe de Sisyphe."
« … il faut imaginer Sisyphe heureux ». Jean-Paul Philippe
"Une quarantaine d’œuvres sont exposées au sein de l’exposition – une vingtaine par artiste – autour des préoccupations et thématiques majeures des 2 artistes notamment : les maquettes et dessins de la toute première sculpture environnementale de Dani Karavan sortie du désert de Beer Sheva dans les années 60 intitulée le Monument du Negev accompagnés d’une courte vidéo réalisée pour l’exposition permettant de vivre l’œuvre comme si nous étions présents sur le site ainsi que les toutes dernières sculptures et bas-reliefs en terre crue de l’artiste et son grand bas-relief intitulé Ohel Shalom – Tente de la Paix. Des maquettes, dessins, et sculptures autour du Site Transitoire de Jean-Paul Philippe à Asciano en Italie , 7 sculptures de fenêtre, sedia, roue, labyrinthe… offertes au paysage des Crete Siennese italiennes dans les années 90, ainsi que la maquette de sa toute récente sculpture jumelle Résonances venant à peine d’être inaugurée à la Roque d’Anthéron en France complétée de sculptures de marbre, d’albâtre, de granit, de basalte et d’acier corten de Jean-Paul Philippe autour de thématiques chères à l’artistes telles que La Mélancolie et la Marelle…Le tout complété par le film Pelle della Luna réalisée sur le Site Transitoire ainsi que des vues d’œuvres ou de sites réalisés par l’artiste en France, en Égypte, en Italie, en Belgique…"
"Depuis les premières constructions en terre crue il y a près de 11 000 ans jusqu’à l’époque actuelle, les architectures en terre crue n’ont eu de cesse de se développer à travers les continents : Mésopotamie, Egypte, Pakistan, Chine, Pérou, Amérique du Nord et Centrale, Afrique… À l’heure de nos profondes réflexions sur les ressources locales « zéro carbone », la terre et la pierre apparaissent non plus comme matériaux inertes mais comme des matériaux novateurs auxquels la création tant architecturale qu’artistique donne du sens. Le mot TERRE exprime à la fois la notion de matériau et celle d’habitacle, avec cette double notion d’intériorité autant que d’extériorité et de contenant. La PIERRE est, quant à elle, un paysage de mémoire, dans son immobilité comme dans son silence puisqu’elle cristallise l’espace et offre un condensé de temps, conviant à la fois le Toujours et l’Instant. Terre et Pierre sont donc des matériaux vivants portant l’extérieur à l’intérieur afin de faire ressentir une évidence propre à l’œuvre de Dani Karavan et de Jean-Paul Philippe, tous deux sculpteurs d’une Présence intemporelle à l’œuvre. Habiter la Terre – Archéologie Intérieure peuvent alors coexister."
Véronique Jaeger
"(…) De chez moi, je pouvais voir le lever du soleil sur les montagnes au-dessus de Jérusalem. C’était aux confins de la construction de Tel-Aviv, aujourd’hui on est au centre-ville. Il n’y avait que quelques maisons autour, et puis le sable. Je marchais pieds nus la plupart du temps, ce sont ces sensations différentes qui m’ont marqué, le sable très chaud, le sable mouillé. Je crois avoir créé mes premiers bas-reliefs avec mes pieds. (…)
Je travaille pour les personnes afin de les inviter à communiquer avec l’environnement, les matériaux, la mémoire, et eux-mêmes."
Dani Karavan
"La pierre que je travaille recueille tout un ensemble de sensations, d’émotions perçues çà et là, paysages de mémoire, bouts de voyages… Cela vient sous la main comme un besoin de redonner. C’est peut-être l’exigence du souvenir ? Un passeport pour l’immobile ? La pierre est silence. Choisir cette matière plus qu’une autre, choisir de s’approcher des pierres, c’est déjà s’approcher du silence… La pierre est mémoire. (…)"
Jean-Paul Philippe
Du 04 février au 06 mai 2023. Vernissage le 4 février 2023 de 15 h à 19 h.
Du 13 octobre 2018 au 19 janvier 2019
Espace Marais
5 rue de Saintonge. 75 003 Paris – France
Tél. : +33 1 42 72 60 42
Du mardi au vendredi de 10 h à 19 h
Le samedi de 11 h à 19 h
Visuels :
Dani Karavan, Bereshit (détail), 1998-2000, Kirishima Open Air Museum, Kagoshima, Japon / Jean-Paul Philippe, Site Transitoire, 1993, Asciano, Italie
Photographies Gil Percal et Maurizio Prosa
Au musée d'Israël
Hagit Gallery
Derech Ruppin 11
Tel: 02-6708811
Mardi de 16 h à 21 h. Mercredi, jeudi, samedi et dimanche de 10 h à 16 h. Vendredi de 10 h à 14 h. Fermé le lundi.
Visuels :
Kibbutz Harel IV, drawn from memory, ca. 1958. Tempera on paper, 49.7 x 70 cm. Karavan Family Collection
New Immigrants, ca. 1958. Mixed media on paper, 35 x 61 cm, Karavan Family Collection
Ruins in Southern Tel Aviv–Yafo, ca. 1955. Pencil on paper, 35.5 x 50.5 cm, Karavan Family Collection
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Les citations sur l'exposition sont extraites des communiqués de presse. Cet article a été publié le 10 octobre 2018, puis les 1er juin 2021, 31 mai 2022.
Les citations sur l'exposition sont extraites des communiqués de presse. Cet article a été publié le 10 octobre 2018, puis les 1er juin 2021, 31 mai 2022.
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