Vivant dans le nord de l’Irak (cinq millions), les Kurdes sont aussi implantés en Turquie (15 millions), Iran (sept millions), Syrie (un million) et en Russie (350 000). Une diaspora kurde réside aussi en Europe occidentale, aux Etats-Unis et en Australie.
L'aspiration des Kurdes à un Etat indépendant, prévu par le traité de Sèvres (1920), refusé par celui de Lausanne (1923), menace d’éclatement les pays où ils habitent.
Instrumentalisés par divers gouvernements, minés par leurs divisions, les Kurdes se sont opposés au régime du dictateur irakien Saddam Hussein qui a réprimé leurs insurrections, notamment en 1991, provoquant alors la fuite de deux millions d’entre eux vers la Turquie et l’Iran.
Le 8 septembre 2002, les dirigeants de l’opposition kurde au Raïs, Massoud Barzani du Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et Jalah Talabani, de l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK), ont signé la paix. Gouvernant une zone autonome au nord du 36e parallèle, ils s’accommoderaient d’un Etat fédéral au régime démocratique.
Les Kurdes ont combattu l'Etat islamique (ISIS) qui a déclaré le califat islamique en 2014.
Les Kurdes ont combattu l'Etat islamique (ISIS) qui a déclaré le califat islamique en 2014.
Ces "chiffres viennent renforcer le président de cette région autonome, Massoud Barzani, à l’initiative du référendum. Avant même la proclamation officielle des résultats, l’homme fort du Kurdistan irakien avait pris la parole, mardi, lors d’une allocution télévisée, pour inviter le gouvernement irakien à entamer avec lui « un dialogue sérieux (…) plutôt que de brandir des menaces ».
Des drapeaux israéliens ont été brandis lors de rassemblements de Kurdes au Kurdistan ou en Europe avant ce référendum. L'Etat d'Israël, où vivent des Kurdes juifs, a salué les résultats de ce référendum et un Etat kurde indépendant, et condamne l'utilisation du terrorisme.
Ce qui a suscité l'ire notamment de la Turquie au printemps 2018.
"Près d'un an après avoir proclamé en mars 2019 l'éradication du "califat" de l'EI en Syrie, les forces kurdes ont réitéré" le 23 février 2020 "leur besoin d'une aide internationale juridique pour juger sur place les milliers de djihadistes du groupe État islamique (EI). Ils détiennent toujours, dans le nord-est du pays, plus de 12 000 djihadistes : des Syriens, des Irakiens mais aussi 2500 à 3000 étrangers originaires d'une cinquantaine de pays. Si les Kurdes réclamaient au départ le renvoi vers leur pays d'origine des combattants étrangers, ils se sont résignés à l'idée de les juger en Syrie, face aux tergiversations des gouvernements occidentaux."
"L'autorité semi-autonome kurde a besoin d'une coopération internationale. Nous avons beaucoup de besoins, sur le plan juridique et technique. Plusieurs pays vont commencer dans un mois ou deux à nous apporter leur aide et soutien sur les questions juridiques ou techniques", a plaidé Fener Al-Kaït, un responsable du département des Affaires étrangères. Fener Al-Kaït a réitéré l'engagement des autorités semi-autonomes kurdes à garantir "un procès transparent et juste" pour les djihadistes qui seront traduits en justice. "
"Les Kurdes réclament le rapatriement des femmes et des enfants étrangers, mais les pays occidentaux avancent lentement sur le dossier, accueillant uniquement au compte-goutte des enfants, souvent orphelins."
Arte diffusa le 19 juin 2018 « Kurdistan, la guerre des filles » (Der Freiheitskampf der Kurdinnen). « De Paris à Kobané, en Syrie, du Kurdistan de Turquie au Sinjar en Irak, une immersion dans le mouvement des femmes kurdes luttant contre Daech, héritières d’une longue tradition de résistance ».
« Début 2015, le monde saluait le courage des femmes kurdes des Unités de défense féminines (YPJ) qui avaient combattu pour libérer la ville symbole de Kobané, en Syrie, du joug djihadiste ».
« Dans la foulée, kalachnikov en main, elles poursuivaient leur résistance massive face à Daech dans le Rojava, le Kurdistan syrien, comme au Sinjar, en Irak, vaillantes et militantes, des chants partisans aux lèvres ».
« Leur slogan ? « Femmes ! Vie ! Liberté ! »
« Mais cette armée de femmes, formée militairement et politiquement, qui porte haut le projet d’une société affranchie du patriarcat, s’inscrit dans un mouvement de résistance déjà ancien, créé il y a bientôt quarante ans en Turquie autour de Sakine Cansiz ».
« Cofondatrice du PKK ‘Parti des travailleurs du Kurdistan), assassinée avec deux autres militantes kurdes à Paris le 10 janvier 2013, cette icône a inspiré des générations de femmes. Elle est en outre à l’origine des communautés et des camps d’entraînement installés dans les montagnes du Qandil, dans le nord de l’Irak, qui rassemblent des femmes kurdes de la région mais aussi d’Europe, unies par un même idéal : construire des sociétés démocratiques, multiethniques et multiconfessionnelles pour, peut-être, changer l’histoire du Proche-Orient ».
« Suivant depuis plus d’une décennie ces héroïnes kurdes en treillis, Mylène Sauloy est allée une nouvelle fois à leur rencontre en 2015, et s’emploie ici à restituer pas à pas leur héritage ».
« Jeunes recrues ou plus anciennes, ces femmes, qui luttent en première ligne contre Daech, défendent dans le même mouvement – et le même sourire – l’égalité et la parité ». « Passionnant, ce documentaire en forme d’hommage montre comment une utopie salvatrice s’inscrit sur le terrain. Un féminisme vivifiant, servi par une remarquable maturité politique ».
Devant le courage, l'engagement, le patriotisme de ces femmes, Kurdes, yézidies ou chrétiennes, on ne comprend pas le refus de musulmans de combattre l'Etat islamique et leur fuite vers l'Occident sous la forme de "migrants".
"Autopsie d’un triple meurtre - Sakine, Fidan, Leyla, militantes kurdes"
"Le 10 janvier 2013, les corps criblés de balles de trois militantes du PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, qui mène une guérilla contre l’État turc depuis 1984, sont retrouvés dans un appartement du 10e arrondissement de Paris. Sakine Cansiz, cofondatrice du parti, Fidan Dogan, responsable du lobbying en France et en Belgique, et Leyla Saylemez, chargée de recruter de nouveaux combattants, ont été exécutées de sang froid en une poignée de secondes. Alors que la Turquie mène des pourparlers de paix avec le PKK, le président Erdogan pointe du doigt des "luttes intestines" au sein de l’organisation kurde, considérée comme terroriste par une partie de la communauté internationale. Une semaine après le triple homicide, Ömer Güney, un ressortissant turc qui fut le chauffeur de Sakine Cansiz, est arrêté par la police française. Mais celui-ci décède des suites d’une tumeur au cerveau en décembre 2016, quelques semaines avant l’ouverture de son procès. L’assassin présumé a-t-il agi pour le compte du MIT, les services de renseignement turcs, comme le laissent supposer certaines pièces du dossier ? Qui sont les commanditaires ? Au printemps 2018, le parquet de Paris rouvre une information judiciaire suite au dépôt d’une plainte par les familles des victimes."
"De la France à l’Allemagne en passant par les camps d’entraînement kurdes du nord de l’Irak et de la Syrie, le réalisateur Ahmet Senyurt plonge dans les zones d’ombre de ce crime non élucidé en retraçant, avec les témoignages de leurs proches et de leurs avocats, les trajectoires des trois militantes kurdes et de leur meurtrier présumé. En s’appuyant sur les éléments de l’enquête et sur des affaires parallèles – le cas d’un journaliste condamné en Allemagne pour avoir espionné au profit de la Turquie des individus proches du PKK –, il met ainsi en évidence une inquiétante exportation du conflit turco-kurde en Europe."
"Autopsie d’un triple meurtre - Sakine, Fidan, Leyla, militantes kurdes" de Ahmet Senyurt
Allemagne, 2019, 52 min
Sur Arte le 24 mars 2020 à 22 h 35
Disponible du 24/03/2020 au 22/04/2020
Devant le courage, l'engagement, le patriotisme de ces femmes, Kurdes, yézidies ou chrétiennes, on ne comprend pas le refus de musulmans de combattre l'Etat islamique et leur fuite vers l'Occident sous la forme de "migrants".
"Autopsie d’un triple meurtre - Sakine, Fidan, Leyla, militantes kurdes"
Arte diffusera le 24 mars 2020 "Autopsie d’un triple meurtre - Sakine, Fidan, Leyla, militantes kurdes" (Paris - Die Kurdinnen und ihr KillerDer Kampf von PKK und Türkei mitten in Europa) de Ahmet Senyurt. "Début 2013, trois militantes kurdes sont abattues en plein coeur de Paris. Le documentariste Ahmet Senyurt passe au crible ce crime impuni, dans lequel seraient impliqués les services secrets turcs."
"De la France à l’Allemagne en passant par les camps d’entraînement kurdes du nord de l’Irak et de la Syrie, le réalisateur Ahmet Senyurt plonge dans les zones d’ombre de ce crime non élucidé en retraçant, avec les témoignages de leurs proches et de leurs avocats, les trajectoires des trois militantes kurdes et de leur meurtrier présumé. En s’appuyant sur les éléments de l’enquête et sur des affaires parallèles – le cas d’un journaliste condamné en Allemagne pour avoir espionné au profit de la Turquie des individus proches du PKK –, il met ainsi en évidence une inquiétante exportation du conflit turco-kurde en Europe."
"Autopsie d’un triple meurtre - Sakine, Fidan, Leyla, militantes kurdes" de Ahmet Senyurt
Allemagne, 2019, 52 min
Sur Arte le 24 mars 2020 à 22 h 35
Disponible du 24/03/2020 au 22/04/2020
France, 2016
Visuels :
combattantes yézidies sur la ligne de front
Bienvenue au Kurdistan syrien ou Rojava
Les filles sur la ligne de front
Mamies rebelles au Kurdistan syrien ou Rojava
Dans un village kurde, libéré de Daech
© Magneto Presse
A lire sur ce blog :
Articles in English
Les citations sur les documentaires sont d'Arte. Cet article a été publié le 19 juin 2018.
Les citations sur les documentaires sont d'Arte. Cet article a été publié le 19 juin 2018.
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