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mardi 12 mars 2019

« Terrorisme, raison d'Etat » par Ilan Ziv


Arte rediffusera le 12 mars 2019 « Terrorisme, raison d'Etat » (9/11 - Die Welt danach ; Terrorism: After 9/11), série documentaire partiale en deux volets par Ilan Ziv. Plutôt que d'incriminer une idéologie islamiste à visée universaliste, le documentariste insiste sur les erreurs occidentales dans la lutte contre le terrorisme et rejette la responsabilité sur l'Occident. 
« Comment la « guerre contre la terreur » lancée par l'administration Bush après le 11-Septembre a amplifié la menace djihadiste pour se muer en un conflit mondial qui menace le cœur même de la démocratie ». Une inversion de la réalité et de la chronologie aberrante. L’idéologie islamiste a une visée mondiale. Le djihad veut conquérir le monde. Comme si toute guerre ne générait pas une limitation temporaire de certaines libertés ! Il convient de souligner que la guerre, pour s'achever par une victoire, doit vaincre l'idéologie ennemie, et non une tactique.

« Avant le 11-Septembre, quelque quatre cents personnes avaient prêté allégeance à Al-Qaïda. Seize ans plus tard, on compte des dizaines de milliers de militants djihadistes répartis sur plusieurs continents ». Pourquoi cette attraction pour cette idéologie islamiste et l’un de ses vecteurs : le terrorisme ?

Les « attaques terroristes se sont multipliées à travers le monde, entraînant en Occident une tension des relations avec les minorités et les pays musulmans ». Pourquoi n’y avait-il pratiquement plus de minorités dans les pays musulmans avant cette déclaration de djihad ? Pourquoi Arte refuse-t-il de qualifier ces attentats d'islamistes ?

« En violant les valeurs démocratiques qu'elle prétendait défendre, la « guerre contre la terreur » lancée par l'administration Bush au lendemain du 11-Septembre a eu l'effet d'"un coup de marteau dans une fiole de mercure" : elle a fragmenté une menace autrefois circonscrite, et s'est muée en un conflit mondial et permanent, formidable terrain pour le recrutement djihadiste, mais aussi pour les groupes xénophobes qui montent en puissance, en Europe comme aux États-Unis ». De nouveau, une inversion, une généralisation. Comme si en Irak, le général David Petraeus n’avait pas mené des opérations victorieuses de pacification !

« Tel est le sombre bilan qu'établissent, face au réalisateur Ilan Ziv (Capitalisme), des dirigeants politiques, des responsables de la sécurité et des généraux américains, britanniques, français et israéliens qui ont vécu les événements de l’intérieur et au plus haut niveau ».

« Qu'ils restent fidèles à leurs actes passés, comme le néoconservateur Richard Perle, ou qu'ils s'avouent hantés par la culpabilité, comme l'ancien bras droit de Colin Powell au secrétariat d'État, Lawrence Wilkerson, ils permettent de comprendre pourquoi cette guerre qui a ravagé le Moyen-Orient et causé des centaines de milliers de morts constitue une impasse dont il est difficile de sortir ».

« Du mensonge délibéré qui a déclenché l'invasion de l'Irak aux « sites noirs » où les États-Unis ont pratiqué la torture, Ilan Ziv décrypte les faits à l'aune du présent, pour montrer combien les concepts forgés par une administration pourtant discréditée restent plus que jamais agissants ».

Ce « premier volet retrace la genèse d'une « guerre » dont l'ennemi n'a jamais été défini, une zone aveugle qui a peut-être conduit les États-Unis et leurs alliés sur une voie sans retour, en les poussant à s'attaquer non seulement à Al-Qaïda, mais aussi aux États accusés de soutenir l'organisation, et en premier lieu l'Afghanistan des taliban ».

« Dans sa méconnaissance totale du Moyen-Orient, l'administration Bush a cru pouvoir reproduire les expériences menées avec succès en Allemagne et au Japon après la Seconde Guerre mondiale en 1945 ».

Pour Pierre Brochand, ancien directeur général de la DGSE, les Etats-Unis allaient "surréagir" après les attentats terroristes islamistes du 11 septembre 2001.

Richard Perle souligne l'insuffisance du nombre "d'experts sur l'islam radical". Il espérait alors que le Président Bush viserait aussi les Etats protégeant les mouvements islamistes. Il souligne combien la majorité musulmane doit s'opposer aux islamistes.

Curieusement, l'Iran des ayatollahs n'est mentionné ni par les orateurs américains, ni par la voix off du documentaire. L'Arabie saoudite est indiquée pour son financement de madrassas au Pakistan.

Pour Dominique de Villepin, la guerre n'est jamais la solution, ni en 2001 ni en 2015. Il dresse un parallèle avec la guerre en Indochine et celle en Algérie, mais sans approfondir sa réflexion qui l'amènerait à s'interroger sur le caractère djihadiste du mouvement algérien réclamant l'indépendance, et la violence dans l'islam. Il élude l'influence des sondages sur "la rue musulmane" en France sur la décision du Président Jacques Chirac.

Un autre orateur explique le djihadisme comme une réaction, une contestation de la globalisation occidentale. Mais quid du djihad au Moyen-âge ou à l'époque moderne ? La faute à Coca Cola ?

« Comment la décision américaine de s'affranchir de la convention de Genève a voué sa contre-offensive à l'échec avant même l'invasion de l'Irak, en alimentant les insurrections à venir et en contribuant à propager la violence ».

« Hier par la légitimation de la torture, aujourd'hui avec les assassinats ciblés par drones et leurs dommages « collatéraux », cette guerre qui ne cesse de s'étendre déstabilise en profondeur l’ordre politique mondial et remet en question les valeurs sur lesquelles se sont construites nos démocraties ».

Cette présentation culpabilise les Etats-Unis pour éviter d’imputer la responsabilité du chaos au Moyen-Orient et du terrorisme islamiste à une idéologie soutenue par des « alliés » tels que l’Arabie saoudite ou le Qatar, et d’établir, comme le font certains musulmans, telle Ayaan Hirsi Ali, un lien entre l’islam et le terrorisme.

Cette partialité élude la faiblesse des démocraties occidentales instrumentalisée par ses ennemis : droits des victimes bafoués, corruption et duplicité de politiciens, clientélisme, lenteurs des procédures judiciaires, etc.


« Terrorisme, raison d'Etat » par Ilan Ziv
Zadig Productions, 2015
« Terrorisme, raison d'Etat » (9/11 - Die Welt danach) : les 23 mai 2017 à 20 h 50, 12 mars 2019 à 20 h 50 (53 min)
Spirale der Gewalt : le 23 mai 2017 à 21 h 45, 12 mars 2019 à 21 h 45 (54 min)

Visuels
Membres armés de Daech
Assassinats ciblés (titre provisoire) 1 Ep 1.jpg
L'ancien président des Etats-Unis George W. Bush
Intervention des secours lors d'un attentat à Paris
Assassinats ciblés (titre provisoire) 4 Ep 1.jpg
Manifestation en Palestine
Manifestation en Irak
Manifestation en Afghanistan
Bande armée en Irak
Conseil de sécurité aux Etats-Unis
Réfugiés
Assassinats ciblés
Prisonnier à Guantanamo. Dans ce centre de détention militaire de haute sécurité, sont détenues des personnes qualifiées de « combattant illégal », capturées par l'armée américaine dans les différentes opérations qu'elle mène à l'étranger (Afghanistan, Irak, etc.) contre des militants et terroristes islamistes
Après les attentats du 11 septembre 2001 à New York
Jusqu’où la démocratie peut-elle aller quand elle est confrontée au problème des terroristes, ou de ceux qu’elle déclare tels ?
Evacuation d'un soldat blessé en Afghanistan
© Zadig Productions

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Les citations sont d'Arte et du documentaire. Cet article a été publié le 22 mai 2017.

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