« Sauver Auschwitz ? » (Rettet Auschwitz!) est un documentaire réalisé par Jonathan Hayoun. « Comment préserver la mémoire d’Auschwitz de l’oubli ? Éclairage sur l’histoire tourmentée du plus grand complexe concentrationnaire du IIIe Reich après la Seconde Guerre mondiale ». Le 3 juin 2020, le musée a lancé un appel aux donateurs afin de pouvoir poursuivre sa mission de préservation et de transmission de l'Histoire.
« Un numéro sur ma peau » par Uriel Sinai et Dana Doron
En 1939, plus de la moitié des habitants de la ville Oświęcim, située dans le sud de la Pologne, à une soixantaine de kilomètres de Cracovie, était juive : 7 500 sur 13 000 âmes. Les Juifs dominent dans le centre-ville et avaient surnommé en yiddish la cité, "ville accueillante".
C’est dans cette localité et dans le village limitrophe de Brzezinka que les Nazis ont édifié l’immense complexe concentrationnaire qu’ils ont appelé Auschwitz. Ce nom recouvre plusieurs camps principaux – Auschwitz I ouvert en 1940, camp d’internement et de travail forcé, Auschwitz II (Birkenau) ouvert en 1941, centre d’extermination essentiellement des Juifs (1,1 million de Juifs) et de travail forcé, Auschwitz III (Monowitz) ouvert en 1942, camp de travail forcé pour l’industrie allemande (IG Farben) - et une quarantaine de sous-camps de travail forcé pour l’économie allemande. Il s'étend sur des centaines d'hectares.
« Quel sens donner à Auschwitz ? », complexe concentrationnaire nazi situé près de Cracovie (Pologne).
Auschwitz « est devenu l’incarnation même des lieux de mémoires. Emblème de la Shoah, victime d’une guerre des mémoires, il suscite depuis soixante-dix ans d’intenses affrontements autour de son devenir. Avec à chaque période ses propres débats, ses enjeux mémoriels, ses tentatives d’instrumentalisation… autant de menaces et de périls qu’il faut à chaque fois surmonter.
« Après sa libération en 1945 par l’armée soviétique" et les témoignages filmés par les opérateurs soviétiques, "le site a tour à tour été pillé, aménagé et instrumentalisé par les autorités politiques et religieuses ». Des "chercheurs d'or" ont fouillé dans la terre. Des anciens prisonniers politiques polonais ont protégé les lieux en y vivant, et se sont heurtés aux gold diggers.
« Pendant la Guerre froide, les faits eux-mêmes ont été détournés au profit des intérêts idéologiques de chacun, occultant souvent la singularité du génocide juif ». L'Allemagne nazie est alors présentée comme émanant du capitalisme, et l'identité juive des victimes était occultée par les "démocraties populaires".
Le gouvernement polonais édifie un musée à Auschwitz, délimite le périmètre englobant Auschwitz I et une grande partie d'Auschwitz-Birkenau. Le reste d'Auschwitz-Birkenau et les autres (sous)camps réintègrent les communes sur lesquelles ils avaient été construits. Une nouvelle population originaire de l'Est de la Pologne s'installe à Oświęcim, une ville que le gouvernement communiste polonais veut transformer en ville-modèle du régime.
Dans les années 1970, de nouveaux visiteurs, occidentaux, remettent en cause une présentation de l'Histoire gommant la Shoah. Le Musée n'indiquait pas l'identité des victimes. Trois kilomètres de marche, soit une demi-heure, étaient nécessaires pour rejoindre Auschwitz-Birkenau à partir du musée d'Auschwitz. Auschwitz II était délaissé, ignoré des visiteurs. "Un choc" pour Serge Klarsfeld qui réalise avoir échappé à la Shoah. Rien n'expliquait aux visiteurs le rôle central des camps nazis dans la destruction des Juifs.
Jean-Paul II, pape polonais nouvellement élu, se rend à Auschwitz en 1979. Il rend un hommage à Edith Stein, juive convertie au catholicisme, carmélite, assassinée à Auschwitz.
En 1979, Auschwitz Birkenau, camp allemand nazi de concentration et d'extermination (1940-1945), a été inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) : "Les enceintes, les barbelés, les miradors, les baraquements, les potences, les chambres à gaz et les fours crématoires de l'ancien camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, le plus vaste du IIIe Reich, attestent les conditions dans lesquelles fonctionnait le génocide hitlérien. Selon des recherches historiques, 1,1 à 1,5 million de personnes – dont de très nombreux Juifs – furent systématiquement affamées, torturées et assassinées dans ce camp, symbole de la cruauté de l'homme pour l'homme au XXe siècle".
Dans les années 1980-1990, un carmel a été ouvert par huit carmélites, du même ordre qu'Edith Stein, sur le site d'Auschwitz, afin d'y prier. Diverses personnalités ont protesté contre "la volonté de christianiser la Shoah, dénoncent une instrumentalisation religieuse et demandent le départ des carmélites". Dans un coin, des militants ont planté des croix et les gardent avec vigilance. Après onze ans de polémiques, et l'intervention du pape, les carmélites acceptent de partir.
« Alors que les derniers survivants de l'Holocauste disparaissent, de nouveaux dangers surgissent ».
Les révisionnistes, dont Faurisson, s'attaquent aux preuves matérielles, dont Auschwitz.
En réaction, l'Etat d'Israël et des organisations juives organisent des Marches des vivants où d'anciens déportés et des jeunes marchent d'Auschwitz I vers Auschwitz-Birkenau, pour symboliser la force de la vie, en opposition aux marches de la mort dirigés par les Nazis et leurs collaborateurs fuyant les avancées de l'Armée Rouge.
Dans les années 1990, se pose la question de la préservation de lieux "grignotés par l'extension de la ville". L'historien Marcello Pezzetti initie ses recherches.
Sur les lieux des chambres à gaz, des Polonais ont édifié leur maison, y vivent, élèvent leurs enfants... Richard Prasquier achète la maison pour en faire don au musée. Le musée décide de détruire la maison. Sur son emplacement, se trouvent trois stèles. A proximité : un quartier d'habitations.
A 500 mètres de l'entrée du camp, se trouve la Judenrampe. Là, arrivaient les convois d'au moins 500 000 Juifs et s'opérait la sélection. Serge Klarsfeld retrouve la Judenrampe. En 2005, un lieu de mémoire est inauguré sur ce lieu. Un rail et des wagons sont réhabilités. Sous la pression des riverains, la mairie interdit aujourd'hui aux visiteurs de s'y rendre.
Dirigé par le remarquable Piotr M. A. Cywiński, le musée d’Auschwitz, situé sur le site d'Auschwitz I, a la charge des sites d’Auschwitz I et d’Auschwitz II. Il est actif sur les réseaux sociaux et prévoit une possibilité de réservation sur sont site Internet qui a enregistré plus de 43 millions de visites en 2016. Un Centre éducatif organise des colloques et séminaires sur la Shoah.
En 2016, 2,053 millions de personnes ont visité le site d’Auschwitz (1,5 millions en 2014, 500 000 en 2001 ). Un record dans l’histoire du Mémorial d’Auschwitz qui marquera en 2017 le 70e anniversaire de sa création. Les dix premiers pays en nombre de visiteurs sont : la Pologne (424 000), le Royaume-Uni (271 000), les Etats-Unis (215 000), l’Italie (146 000), l’Espagne (115 000), Israël (97 000), l’Allemagne (92 000), la France (82 000), la République tchèque (60 000) et la Suède (41 000).
Sur un an, le nombre de visiteurs de plusieurs pays a augmenté considérablement par rapport à 2015 : le Portugal (115%), l’Italie (91%), l’Espagne (68%), Israël (59%), la France (44%).
Lors du Jour mondial de la Jeunesse 2016, plus de 155 000 personnes ont visité le Mémorial au cours des douze jours au cours desquels le site a été accessible uniquement pour les visiteurs de ce JMJ. Le 26 juillet 2016, près de 21 000 individus ont visité le site.
Le mois d’août 2016 a connu une affluence maximale (271 225 visiteurs).
Peu de visiteurs se rendent à Auschwitz-Birkenau car deux à trois heures sont programmées pour la visite et très peu d'informations figurent dans ce site. L'essentiel des visiteurs demeurent à Auschwitz I.
"Cela peut se transformer en musée d'un Dracula hitlérien", observe la père Patrick Desbois qui observe que l'attention des visiteurs se détourne des victimes, et rêve d'un mur sur lequel seraient inscrits les noms de toutes les victimes.
Ce « tourisme de masse nuit à sa conservation, tout comme l’urbanisation croissante de la région ».
« Depuis plusieurs années, une partie de la population et des élus aimerait oublier l'histoire du lieu et réduire cette tragédie à une simple parenthèse historique », ainsi que distinguer « Auschwitz » d’Oświęcim, ville d’environ 40 000 habitants, susceptible d’attirer des visiteurs hors « tourisme de la mémoire » et d'édifier de nouveaux bâtiments dans ou près de sites historiques liés à la Shoah.
« Aujourd’hui, alors que les derniers rescapés disparaissent, de nouveaux dangers apparaissent : la difficulté de préserver les lieux dans le temps, l’impact des visiteurs qui affluent en grand nombre, le développement du « dark tourism », l’urbanisation des environs… »
« Quel sera le destin de ce lieu chargé d’histoire ? Un lieu de massacre doit-il continuellement transmettre l’histoire dont il a été le témoin ? Comment et par quels moyens peut-il le faire ? Se pourrait-il qu’Auschwitz perde son sens, et se trouve même en danger de disparition ? »
La « sauvegarde de ces installations est pourtant indispensable à l’éducation des générations futures.
À travers les témoignages de rescapés, d’historiens et d’habitants d’Auschwitz », le réalisateur Jonathan Hayoun, ancien président de l'UEJF (Union des Étudiants Juifs de France) et fondateur de InProdWeTrust, s’intéresse dans le documentaire Sauver Auschwitz aux enjeux mémoriels du « plus grand cimetière du monde ».
« Bien plus qu’un récit factuel, ce documentaire invite à revivre les questionnements et les affrontements surprenants qui se sont succédé autour du camp ».
« Retour sur une histoire tourmentée, jamais racontée, dont l’avenir s’écrit maintenant ».
Il est regrettable qu’aucun lieu de martyr juif en Afrique du nord pendant la Deuxième Guerre mondiale n’inspire les documentaristes.
Arte diffusa, dans le cadre d’une soirée spéciale consacrée à la libération des camps nazis, le 24 janvier 2017 « Sauver Auschwitz ? » (Rettet Auschwitz!), documentaire par Jonathan Hayoun.
Le 19 avril 2017 à 20 h au Cinéma Publicis (Paris), les Amis du CRIF organisent la projection de ce film, suivie d'un débat avec Richard Prasquier, Marceline Loridant-Ivens, Jonathan Hayoun, réalisateur, et Judith Cohen-Solal, co-auteur.
« Sauver Auschwitz ? » par Jonathan Hayoun
« Préserver Auschwitz. Un travail entre émotion et mémoire »
« Un numéro sur ma peau » par Uriel Sinai et Dana Doron
« Préserver Auschwitz. Un travail entre émotion et mémoire »
« Un numéro sur ma peau » par Uriel Sinai et Dana Doron
En 1939, plus de la moitié des habitants de la ville Oświęcim, située dans le sud de la Pologne, à une soixantaine de kilomètres de Cracovie, était juive : 7 500 sur 13 000 âmes. Les Juifs dominent dans le centre-ville et avaient surnommé en yiddish la cité, "ville accueillante".
C’est dans cette localité et dans le village limitrophe de Brzezinka que les Nazis ont édifié l’immense complexe concentrationnaire qu’ils ont appelé Auschwitz. Ce nom recouvre plusieurs camps principaux – Auschwitz I ouvert en 1940, camp d’internement et de travail forcé, Auschwitz II (Birkenau) ouvert en 1941, centre d’extermination essentiellement des Juifs (1,1 million de Juifs) et de travail forcé, Auschwitz III (Monowitz) ouvert en 1942, camp de travail forcé pour l’industrie allemande (IG Farben) - et une quarantaine de sous-camps de travail forcé pour l’économie allemande. Il s'étend sur des centaines d'hectares.
« Quel sens donner à Auschwitz ? », complexe concentrationnaire nazi situé près de Cracovie (Pologne).
Auschwitz « est devenu l’incarnation même des lieux de mémoires. Emblème de la Shoah, victime d’une guerre des mémoires, il suscite depuis soixante-dix ans d’intenses affrontements autour de son devenir. Avec à chaque période ses propres débats, ses enjeux mémoriels, ses tentatives d’instrumentalisation… autant de menaces et de périls qu’il faut à chaque fois surmonter.
« Après sa libération en 1945 par l’armée soviétique" et les témoignages filmés par les opérateurs soviétiques, "le site a tour à tour été pillé, aménagé et instrumentalisé par les autorités politiques et religieuses ». Des "chercheurs d'or" ont fouillé dans la terre. Des anciens prisonniers politiques polonais ont protégé les lieux en y vivant, et se sont heurtés aux gold diggers.
« Pendant la Guerre froide, les faits eux-mêmes ont été détournés au profit des intérêts idéologiques de chacun, occultant souvent la singularité du génocide juif ». L'Allemagne nazie est alors présentée comme émanant du capitalisme, et l'identité juive des victimes était occultée par les "démocraties populaires".
Le gouvernement polonais édifie un musée à Auschwitz, délimite le périmètre englobant Auschwitz I et une grande partie d'Auschwitz-Birkenau. Le reste d'Auschwitz-Birkenau et les autres (sous)camps réintègrent les communes sur lesquelles ils avaient été construits. Une nouvelle population originaire de l'Est de la Pologne s'installe à Oświęcim, une ville que le gouvernement communiste polonais veut transformer en ville-modèle du régime.
Dans les années 1970, de nouveaux visiteurs, occidentaux, remettent en cause une présentation de l'Histoire gommant la Shoah. Le Musée n'indiquait pas l'identité des victimes. Trois kilomètres de marche, soit une demi-heure, étaient nécessaires pour rejoindre Auschwitz-Birkenau à partir du musée d'Auschwitz. Auschwitz II était délaissé, ignoré des visiteurs. "Un choc" pour Serge Klarsfeld qui réalise avoir échappé à la Shoah. Rien n'expliquait aux visiteurs le rôle central des camps nazis dans la destruction des Juifs.
Jean-Paul II, pape polonais nouvellement élu, se rend à Auschwitz en 1979. Il rend un hommage à Edith Stein, juive convertie au catholicisme, carmélite, assassinée à Auschwitz.
En 1979, Auschwitz Birkenau, camp allemand nazi de concentration et d'extermination (1940-1945), a été inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) : "Les enceintes, les barbelés, les miradors, les baraquements, les potences, les chambres à gaz et les fours crématoires de l'ancien camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, le plus vaste du IIIe Reich, attestent les conditions dans lesquelles fonctionnait le génocide hitlérien. Selon des recherches historiques, 1,1 à 1,5 million de personnes – dont de très nombreux Juifs – furent systématiquement affamées, torturées et assassinées dans ce camp, symbole de la cruauté de l'homme pour l'homme au XXe siècle".
Dans les années 1980-1990, un carmel a été ouvert par huit carmélites, du même ordre qu'Edith Stein, sur le site d'Auschwitz, afin d'y prier. Diverses personnalités ont protesté contre "la volonté de christianiser la Shoah, dénoncent une instrumentalisation religieuse et demandent le départ des carmélites". Dans un coin, des militants ont planté des croix et les gardent avec vigilance. Après onze ans de polémiques, et l'intervention du pape, les carmélites acceptent de partir.
« Alors que les derniers survivants de l'Holocauste disparaissent, de nouveaux dangers surgissent ».
Les révisionnistes, dont Faurisson, s'attaquent aux preuves matérielles, dont Auschwitz.
En réaction, l'Etat d'Israël et des organisations juives organisent des Marches des vivants où d'anciens déportés et des jeunes marchent d'Auschwitz I vers Auschwitz-Birkenau, pour symboliser la force de la vie, en opposition aux marches de la mort dirigés par les Nazis et leurs collaborateurs fuyant les avancées de l'Armée Rouge.
Dans les années 1990, se pose la question de la préservation de lieux "grignotés par l'extension de la ville". L'historien Marcello Pezzetti initie ses recherches.
Sur les lieux des chambres à gaz, des Polonais ont édifié leur maison, y vivent, élèvent leurs enfants... Richard Prasquier achète la maison pour en faire don au musée. Le musée décide de détruire la maison. Sur son emplacement, se trouvent trois stèles. A proximité : un quartier d'habitations.
A 500 mètres de l'entrée du camp, se trouve la Judenrampe. Là, arrivaient les convois d'au moins 500 000 Juifs et s'opérait la sélection. Serge Klarsfeld retrouve la Judenrampe. En 2005, un lieu de mémoire est inauguré sur ce lieu. Un rail et des wagons sont réhabilités. Sous la pression des riverains, la mairie interdit aujourd'hui aux visiteurs de s'y rendre.
Dirigé par le remarquable Piotr M. A. Cywiński, le musée d’Auschwitz, situé sur le site d'Auschwitz I, a la charge des sites d’Auschwitz I et d’Auschwitz II. Il est actif sur les réseaux sociaux et prévoit une possibilité de réservation sur sont site Internet qui a enregistré plus de 43 millions de visites en 2016. Un Centre éducatif organise des colloques et séminaires sur la Shoah.
En 2016, 2,053 millions de personnes ont visité le site d’Auschwitz (1,5 millions en 2014, 500 000 en 2001 ). Un record dans l’histoire du Mémorial d’Auschwitz qui marquera en 2017 le 70e anniversaire de sa création. Les dix premiers pays en nombre de visiteurs sont : la Pologne (424 000), le Royaume-Uni (271 000), les Etats-Unis (215 000), l’Italie (146 000), l’Espagne (115 000), Israël (97 000), l’Allemagne (92 000), la France (82 000), la République tchèque (60 000) et la Suède (41 000).
Sur un an, le nombre de visiteurs de plusieurs pays a augmenté considérablement par rapport à 2015 : le Portugal (115%), l’Italie (91%), l’Espagne (68%), Israël (59%), la France (44%).
Lors du Jour mondial de la Jeunesse 2016, plus de 155 000 personnes ont visité le Mémorial au cours des douze jours au cours desquels le site a été accessible uniquement pour les visiteurs de ce JMJ. Le 26 juillet 2016, près de 21 000 individus ont visité le site.
Le mois d’août 2016 a connu une affluence maximale (271 225 visiteurs).
Peu de visiteurs se rendent à Auschwitz-Birkenau car deux à trois heures sont programmées pour la visite et très peu d'informations figurent dans ce site. L'essentiel des visiteurs demeurent à Auschwitz I.
"Cela peut se transformer en musée d'un Dracula hitlérien", observe la père Patrick Desbois qui observe que l'attention des visiteurs se détourne des victimes, et rêve d'un mur sur lequel seraient inscrits les noms de toutes les victimes.
Ce « tourisme de masse nuit à sa conservation, tout comme l’urbanisation croissante de la région ».
« Depuis plusieurs années, une partie de la population et des élus aimerait oublier l'histoire du lieu et réduire cette tragédie à une simple parenthèse historique », ainsi que distinguer « Auschwitz » d’Oświęcim, ville d’environ 40 000 habitants, susceptible d’attirer des visiteurs hors « tourisme de la mémoire » et d'édifier de nouveaux bâtiments dans ou près de sites historiques liés à la Shoah.
« Aujourd’hui, alors que les derniers rescapés disparaissent, de nouveaux dangers apparaissent : la difficulté de préserver les lieux dans le temps, l’impact des visiteurs qui affluent en grand nombre, le développement du « dark tourism », l’urbanisation des environs… »
« Quel sera le destin de ce lieu chargé d’histoire ? Un lieu de massacre doit-il continuellement transmettre l’histoire dont il a été le témoin ? Comment et par quels moyens peut-il le faire ? Se pourrait-il qu’Auschwitz perde son sens, et se trouve même en danger de disparition ? »
La « sauvegarde de ces installations est pourtant indispensable à l’éducation des générations futures.
À travers les témoignages de rescapés, d’historiens et d’habitants d’Auschwitz », le réalisateur Jonathan Hayoun, ancien président de l'UEJF (Union des Étudiants Juifs de France) et fondateur de InProdWeTrust, s’intéresse dans le documentaire Sauver Auschwitz aux enjeux mémoriels du « plus grand cimetière du monde ».
« Bien plus qu’un récit factuel, ce documentaire invite à revivre les questionnements et les affrontements surprenants qui se sont succédé autour du camp ».
« Retour sur une histoire tourmentée, jamais racontée, dont l’avenir s’écrit maintenant ».
Il est regrettable qu’aucun lieu de martyr juif en Afrique du nord pendant la Deuxième Guerre mondiale n’inspire les documentaristes.
Arte diffusa, dans le cadre d’une soirée spéciale consacrée à la libération des camps nazis, le 24 janvier 2017 « Sauver Auschwitz ? » (Rettet Auschwitz!), documentaire par Jonathan Hayoun.
Le 19 avril 2017 à 20 h au Cinéma Publicis (Paris), les Amis du CRIF organisent la projection de ce film, suivie d'un débat avec Richard Prasquier, Marceline Loridant-Ivens, Jonathan Hayoun, réalisateur, et Judith Cohen-Solal, co-auteur.
Le 25 octobre 2017 à 20 h, le Centre Communautaire Laic Juif David Susskind - CCLJ à Bruxelles proposa la projection-débat en présence des réalisateurs "Sauver Auschwitz", documentaire réalisé par Jonathan Hayoun et Judith Cohen-Solal (France, 2016, 52 mn, ARTE France / Effervescence Productions). "Quel sens donner à Auschwitz ? Victime d’une guerre des mémoires, le camp suscite depuis soixante-dix ans d’intenses affrontements. Après sa libération par l’armée soviétique en 1945, le site a tour à tour été pillé, aménagé et instrumentalisé par les autorités politiques et religieuses. Pendant la guerre froide, les faits eux-mêmes ont été détournés au profit des intérêts idéologiques de chacun, occultant souvent la singularité du génocide juif. Alors que les derniers survivants de la Shoah disparaissent, de nouveaux dangers surgissent. Visité par deux millions de personnes en 2016, Auschwitz attire chaque année un tourisme de masse, qui nuit à sa conservation, tout comme l’urbanisation croissante de la région. Depuis plusieurs années, une partie de la population et des élus aimerait oublier l'histoire du lieu et réduire cette tragédie à une simple parenthèse historique. La sauvegarde de ces installations est pourtant indispensable à l’éducation des générations futures. Quel sera le destin de ce lieu chargé d’histoire ? Un lieu de massacre doit-il continuellement transmettre l’histoire dont il a été le témoin ? Comment et par quels moyens peut-il le faire ? À travers les témoignages de rescapés, d’historiens et d’habitants d’Auschwitz, le réalisateur Jonathan Hayoun s’intéresse aux enjeux mémoriels du "plus grand cimetière du monde".
A Orléans, les 27 janvier à 16 h et 28 janvier 2018 à 10 h, ce documentaire a été projeté au Cercil dans le cadre de la Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah. "Quel sens donner à Auschwitz ? Victime d’une guerre des mémoires, le camp suscite depuis soixante-dix ans d’intenses affrontements. Après sa libération par l’armée soviétique en 1945, le site a tour à tour été pillé, aménagé et instrumentalisé par les autorités politiques et religieuses. Pendant la guerre froide, les faits eux-mêmes ont été détournés au profit des intérêts idéologiques de chacun, occultant souvent la singularité du génocide juif. Alors que les derniers survivants de la Shoah disparaissent, de nouveaux dangers surgissent. Visité par deux millions de personnes en 2016, Auschwitz attire chaque année un tourisme de masse, qui nuit à sa conservation, tout comme l’urbanisation croissante de la région. Depuis plusieurs années, une partie de la population et des élus aimerait oublier l'histoire du lieu et réduire cette tragédie à une simple parenthèse historique. La sauvegarde de ces installations est pourtant indispensable à l’éducation des générations futures. Quel sera le destin de ce lieu chargé d’histoire ? Un lieu de massacre doit-il continuellement transmettre l’histoire dont il a été le témoin ? Comment et par quels moyens peut-il le faire ? À travers les témoignages de rescapés, d’historiens et d’habitants d’Auschwitz, le réalisateur Jonathan Hayoun s’intéresse aux enjeux mémoriels du "plus grand cimetière du monde".
Histoire le diffusa les 27 janvier 2019 à 21 h 35, 28 janvier 2019 à 23 h 10, 10 février 2019 à 15 h 10, 21 février 2019 à 9 h 50. "Ce film retrace l’histoire d’Auschwitz après Auschwitz, depuis la tragédie. Depuis 70 ans, le site, devenu l’incarnation funeste de la Shoah, est le théâtre de détournements et d’affrontements, de pillages, de tentatives d’instrumentalisation et de storytelling divers… Au delà du récit factuel, le documentaire nous fait revivre les divers questionnements qui se sont succédés : que faire du site d’Auschwitz ? Quelle vocation lui donner ? Aujourd’hui, alors que les derniers rescapés disparaissent, de nouveaux périls surgissent : le danger du tourisme de masse, ou encore la tentation de la ville et de ses habitants d’effacer un cauchemar. Car cette histoire est aussi celle du combat permanent que mènent différents protagonistes pour qu’Auschwitz continue à exister comme lieu de mémoire et de transmission.Une histoire tourmentée, jamais racontée, dont l’avenir s’écrit aujourd’hui."
Coronavirus
Le 12 mars 2020, le musée d'Auschwitz a été contraint de fermer en raison de la pandémie de coronavirus. Les visites prévues, notamment de groupes scolaires ou la Marche des Vivants "organisée depuis 32 ans en hommage aux victimes de l'Holocauste", ont été annulées. Ce qui a affecté gravement son budget et obéré son avenir. Le 3 juin 2020, le musée a lancé un appel aux donateurs afin de pouvoir poursuivre sa mission de préservation et de transmission de l'Histoire :
Contribution allemande
"L’Allemagne a doublé, la faisant passer à 120 millions d'euros (environ 128 millions de francs), sa contribution financière à un fonds international pour l’entretien de l’ancien camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, en vertu d’un accord signé le 16 juin 2020 en Pologne par le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. La Pologne avait émis il y a plus de 10 ans l’idée de ce fonds permanent pour la préservation de ce site situé sur son territoire symbole du massacre des Juifs par l’Allemagne nazie. Le site du musée, qui s’étend sur 200 hectares, est visité chaque année par plus de deux millions de personnes".
« Il s’agit de continuer ce que l’Allemagne fait depuis des années dans le contexte de sa responsabilité historique. Nous voulons fournir notre apport à ces travaux afin de faire perdurer la mémoire car la responsabilité allemande dans l’Holocauste ne finira jamais», a souligné Heiko Maas cité mardi dans un communiqué du musée d’Auschwitz."
A Orléans, les 27 janvier à 16 h et 28 janvier 2018 à 10 h, ce documentaire a été projeté au Cercil dans le cadre de la Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah. "Quel sens donner à Auschwitz ? Victime d’une guerre des mémoires, le camp suscite depuis soixante-dix ans d’intenses affrontements. Après sa libération par l’armée soviétique en 1945, le site a tour à tour été pillé, aménagé et instrumentalisé par les autorités politiques et religieuses. Pendant la guerre froide, les faits eux-mêmes ont été détournés au profit des intérêts idéologiques de chacun, occultant souvent la singularité du génocide juif. Alors que les derniers survivants de la Shoah disparaissent, de nouveaux dangers surgissent. Visité par deux millions de personnes en 2016, Auschwitz attire chaque année un tourisme de masse, qui nuit à sa conservation, tout comme l’urbanisation croissante de la région. Depuis plusieurs années, une partie de la population et des élus aimerait oublier l'histoire du lieu et réduire cette tragédie à une simple parenthèse historique. La sauvegarde de ces installations est pourtant indispensable à l’éducation des générations futures. Quel sera le destin de ce lieu chargé d’histoire ? Un lieu de massacre doit-il continuellement transmettre l’histoire dont il a été le témoin ? Comment et par quels moyens peut-il le faire ? À travers les témoignages de rescapés, d’historiens et d’habitants d’Auschwitz, le réalisateur Jonathan Hayoun s’intéresse aux enjeux mémoriels du "plus grand cimetière du monde".
Histoire le diffusa les 27 janvier 2019 à 21 h 35, 28 janvier 2019 à 23 h 10, 10 février 2019 à 15 h 10, 21 février 2019 à 9 h 50. "Ce film retrace l’histoire d’Auschwitz après Auschwitz, depuis la tragédie. Depuis 70 ans, le site, devenu l’incarnation funeste de la Shoah, est le théâtre de détournements et d’affrontements, de pillages, de tentatives d’instrumentalisation et de storytelling divers… Au delà du récit factuel, le documentaire nous fait revivre les divers questionnements qui se sont succédés : que faire du site d’Auschwitz ? Quelle vocation lui donner ? Aujourd’hui, alors que les derniers rescapés disparaissent, de nouveaux périls surgissent : le danger du tourisme de masse, ou encore la tentation de la ville et de ses habitants d’effacer un cauchemar. Car cette histoire est aussi celle du combat permanent que mènent différents protagonistes pour qu’Auschwitz continue à exister comme lieu de mémoire et de transmission.Une histoire tourmentée, jamais racontée, dont l’avenir s’écrit aujourd’hui."
Coronavirus
Le 12 mars 2020, le musée d'Auschwitz a été contraint de fermer en raison de la pandémie de coronavirus. Les visites prévues, notamment de groupes scolaires ou la Marche des Vivants "organisée depuis 32 ans en hommage aux victimes de l'Holocauste", ont été annulées. Ce qui a affecté gravement son budget et obéré son avenir. Le 3 juin 2020, le musée a lancé un appel aux donateurs afin de pouvoir poursuivre sa mission de préservation et de transmission de l'Histoire :
"Appeal for financial support for the Auschwitz Memorial
The period of the pandemic has proved exceptionally difficult for the Auschwitz Memorial, as it has been closed to visitors since 12 March and hence deprived of its primary source of financing. Therefore, we wish to ask everyone for whom the preservation of memory is important for financial support to allow us to continue with numerous educational, research, exhibition and publishing projects.Over the last few months, we have found ourselves in an unprecedented situation. The budget planned for 2020 has collapsed. Nearly all substantive operations of the Museum have been limited. We have also reduced all investments to the necessary minimum. Thanks to special support from the Polish Ministry of Culture and National Heritage, we have managed to maintain continuity of the institution and workplace; however, without additional funds, the implementation of our statutory operations is called into question.
Fortunately, conservation works to preserve the authenticity of the Memorial are not at risk, as these works are done thanks to external funds from the Auschwitz-Birkenau Foundation. Due to the emergency, the Foundation decided to double its financial support in 2020.
On 30 and 31 May, the Museum underwent a trial re-opening for visitors. The primary goal was to test a new visiting format during the sanitary and epidemic restrictions. During this time, the Memorial was visited by almost 400 people, which is less than three percent of the number of visitors visiting at the same time last year. We are currently preparing the Museum for re-opening. This will probably happen at the beginning of July, as we hope that tourism will slowly begin to recover during the holidays.
However, it seems that the collapse in attendance will be of a long-term nature. This means we will not be able to finance numerous significant projects related primarily to education and research on the history of Auschwitz - both at the Memorial and online – or publishing or exhibition projects that bring the tragic history of Auschwitz closer to a global audience. That is why we sincerely ask your help and financial support for our mission.
“After the pandemic, the world will not be radically different, despite some ominous predictions. As before or maybe even more, we will need wise decisions based on the darkest experiences of our common past,” said Dr. Piotr M. A. Cywiński, Museum Director.
"In these difficult moments, we cannot squander our previous achievements or slow down our work to maintain and build remembrance that is the only remedy for future years, for generations and future times, that we wish to leave for our children and grandchildren. For years and decades, we have tried to help. Today we need actual help ourselves,” he added.
Donations can be made via our website donate.auschwitz.org or transferred directly to our bank account:"
"Visité chaque année par plus de deux millions de personnes, le mémorial d'Auschwitz-Birkenau est particulièrement actif sur les réseaux sociaux. Il est suivi par 331 000 personnes sur Facebook et plus d'un million sur Twitter."
Le musée rouvrira le 1er juillet 2020. Il a adopté des mesures adaptées à la situation sanitaire.
Le musée rouvrira le 1er juillet 2020. Il a adopté des mesures adaptées à la situation sanitaire.
Contribution allemande
"L’Allemagne a doublé, la faisant passer à 120 millions d'euros (environ 128 millions de francs), sa contribution financière à un fonds international pour l’entretien de l’ancien camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, en vertu d’un accord signé le 16 juin 2020 en Pologne par le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. La Pologne avait émis il y a plus de 10 ans l’idée de ce fonds permanent pour la préservation de ce site situé sur son territoire symbole du massacre des Juifs par l’Allemagne nazie. Le site du musée, qui s’étend sur 200 hectares, est visité chaque année par plus de deux millions de personnes".
« Il s’agit de continuer ce que l’Allemagne fait depuis des années dans le contexte de sa responsabilité historique. Nous voulons fournir notre apport à ces travaux afin de faire perdurer la mémoire car la responsabilité allemande dans l’Holocauste ne finira jamais», a souligné Heiko Maas cité mardi dans un communiqué du musée d’Auschwitz."
« Sauver Auschwitz ? » par Jonathan Hayoun
Arte France, Effervescence Production, Simone Harrari, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, 2015, 60 min
Sur Arte le 24 janvier 2017 à 22 h 40
Sur Histoire les 27 janvier 2019 à 21 h 35, 28 janvier 2019 à 23 h 10, 10 février 2019 à 15 h 10, 21 février 2019 à 9 h 50
Sur Histoire les 27 janvier 2019 à 21 h 35, 28 janvier 2019 à 23 h 10, 10 février 2019 à 15 h 10, 21 février 2019 à 9 h 50
Visuels :
Entrée du camp de concentration « Auschwitz-Birkenau »
© DR
Carte du site lors de son inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco
© Comité du Patrimoine Unesco
Touriste prenant une photo à Auschwitz
Janusz Chwierut, maire d’Oswiecim, la ville dans laquelle se trouve le camp-musée d’Auschwitz
En face des rails et du wagon, à l’endroit où les déportés arrivaient à Auschwitz-Birkenau, et étaient sélectionnés pour le camp ou pour la mort parfois sur place, une maison construite en 2010
En face des rails et du wagon, à l’endroit où les déportés arrivaient à Auschwitz-Birkenau, et étaient sélectionnés pour le camp ou pour la mort parfois sur place, les habitants qui ont construit une maison en 2010 et y habitent avec leur familleLe prêtre de l’église locale de Birkenau située dans l’ancien siège de la Kommandantur SS d’Auschwitz-Birkenau
© DR
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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 23 janvier 2017, puis les 19 avril et 25 octobre 2017, 29 janvier 2018 et 26 janvier 2019.
Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 23 janvier 2017, puis les 19 avril et 25 octobre 2017, 29 janvier 2018 et 26 janvier 2019.
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