« Humoristes et musulmans » de Frank Eggers
« Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd’hui »
« Riad Sattouf. L’écriture dessinée »
« La croix gammée et le turban, la tentation nazie du grand mufti » de Heinrich Billstein
« Pour Allah jusqu’à la mort. Enquête sur les convertis à l’islam radical » par Paul Landau
L'Etat islamique
Interview de Bat Ye’or sur le califat et l’Etat islamique/ISIS
« Les armes des djihadistes » par Daniel Harrich
« L'argent de la terreur »
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama
« Pictures for Peace. La douleur après l’attentat - Hocine Zaourar » par Rémy Burkel
« Cheikh Zayed, une légende arabe » par Frédéric Mitterrand
« Emirats, les mirages de la puissance », par Frédéric Compain
L’Arabie saoudite
Hajj, le pèlerinage à La Mecque
L’Irak, une ex-mosaïque ethnico-religieuse
« Iran-Irak, la guerre par l'image » par Maryam Ebrahimi
« Oman, au pays des contes » par Nadja Frenz
« Al-Sissi, bons baisers du Caire » par Bence Máté
Le Qatar
Soirée Erdogan sur Arte
L'Iran
En 1906, à la fin du règne des Qâjar (1779-1925), l'Iran est le premier pays à se doter d'une "constitution et d'un Parlement à l'occidentale". La découverte du pétrole révolutionne le XXe siècle. L'Anglo-Persian Oil Company est créée en 1909.
Reza shah a fondé la dynastie Pahlavi. Il admirait Atatürk, et a voulu instaurer la république. Il a interdit le port du foulard islamique aux femmes. Il a mis en place un système éducatif inspiré de celui occidental, créé des institutions modernes. Mais le clergé et Mossadegh s'y sont opposés. La Perse devient l'Iran. En 1933, un différend oppose Reza shah aux Britanniques. Reza shah parvient à changer des articles du contrat. La durée de ce dernier est passée de 60 ans à 90 ans. Reza shah se tourne vers l'Allemagne, notamment sous l'ère nazie. L'Iraq et nombre d'autres Etats arabes sont pro-nazis. L'URSS et la Grande-Bretagne envahissent l'Iran, et le divisent afin de le diriger. Reza shah est contraint d'abdiquer. Son fils se souviendra de cet acte humiliant. En décembre 1943, la conférence de Téhéran réunit Roosevelt, Staline et Churchill qui redessinent la carte du monde. Un passé pro-nazi sur lequel le documentaire passe vite...
" Une fresque passionnante, une histoire vivante et tragique qui s'appuie sur des archives et des documents d'époque, mais aussi et surtout sur les récits de témoins éloquents : Hachemi Rafsandjani, ancien président de la République islamique, d'anciens chefs religieux, des responsables de la CIA et du Mossad, des ambassadeurs, des Iraniens ordinaires... »
Sous le Premier ministre Mossadegh décide en 1951 l nationalisation de l'industrie pétrolière. "Huit puissantes sociétés dominaient l'industrie pétrolière mondiale". Les Iraniens subissent l'embargo britannique. Affaibli, Mossadegh poursuit sa politique freinée par les sanctions. Entre le parti nationaliste et celui religieux, un imam assure la liaison. L'Union soviétique soutient les manifestants. Sous le président Truman, les Etats-Unis se proposent comme médiateurs entre la Grande-Bretagne et le gouvernement iranien. Ils veulent contenir le danger soviétique, et comblent le vide laissé par le départ des anciennes puissances européennes au Moyen-Orient. En 1951, Mossadegh donne une semaine au personnel anglais pour quitter l'Iran. Partisan du Toudeh ? Il écarte les communistes et s'éloigne des religieux. Britanniques et Américains (CIA) renversent le gouvernement nationaliste. Le Shah nomme un militaire chef du gouvernement, et Mossadegh prend la voie de l'exil. Communistes, loyalistes, religieux, etc. défilent dans les rues. Le Parti Toudeh a permis la réussite de ce coup d'Etat.
"Ces orientations provoquent des désaccords violents avec les religieux chiites, bientôt écartés du pouvoir. À ces tensions intérieures viennent se superposer des enjeux internationaux. Compte tenu de ses réserves pétrolières et de sa position stratégique, l'Iran est au centre de toutes les convoitises".
"Contrôlé par les Britanniques, puis sous l'influence des États-Unis (qui n'hésitent pas à fomenter un coup d'État contre le Premier ministre Mossadegh jugé trop proche des communistes), le pays souffre d'une instabilité permanente. Cette situation explosive conduit les Iraniens, las de l'autocratie du Shah, à se soulever en 1979 ».
Après la chute de Mossadegh, Mohammed Reza instaure un régime autoritaire. Le programme Atoms for Peace est stratégique pour les Etats-Unis qui donnent à l'Iran son premier réacteur nucléaire. Le Président John F. Kennedy souhaite soutenir les pays du Tiers-Monde pour éviter qu'ils ne passent sous l'orbite soviétique. L'Iran signe un pacte défensif avec les Etats-Unis. Il se dote d'un arsenal perfectionné d'armes. Il noue des relations étroites avec l'Etat d'Israël : tous deux évoquent l'avenir en espérant un havre de paix régional. Le Shah lance la "révolution blanche", agricole, et songe à un référendum. Ce qui suscite l'ire des mollahs, grands propriétaires de terres, et de l'aristocratie foncière.
L'ayatollah Khomeini est hostile aux alliances avec les Etats-Unis et l'Etat juif. Dans ses prêches, il attaque jusqu'à la monarchie. En 1964, il est expulsé de l'Iran, et se rend en Irak, puis en France. En 1967, le Shah s'auto-couronne "lumière des Aryens". Il fait édifier des barrages hydrauliques pour irriguer les terres. En 1971, le monarque organise les fêtes de Persépolis et s'adresse au roi Cyrus. La crise pétrolière de 1973 lui donne l'opportunité de démontrer sa puissance. Le prix du baril de pétrole augmente de 400% en deux ou trois mois.
L'ayatollah Khomeini incarne l'islamisme. Les étudiants lancent le mouvement, relayés officiellement ensuite par les mollahs. Le Conseil de la révolution provisoire est créé avant le retour de l'ayatollah Khomeini. L'Armée ouvre le feu contre les manifestants. On dénombre des centaines de morts. Le Shah est persuadé de la nécessité d'adopter des mesures démocratiques. Le Président Jimmy Carter a annoncé à ses homologues qu'il considérait le Shah comme perdu. A Neuphle-le-chateau, l'ayatollah Khomeini enregistre des cassettes aux prêches virulents, diffusés publiquement en Iran. Il "traduit en termes religieux et anti-occidentaux les ressentiments du peuple". Le Shah prend la voie de l'exil, abandonnés de nombreux dirigeants occidentaux. Le Président Sadate l'assure de son soutien.
De nombreux médias occidentaux accueillent avec un enthousiasme naïf et ignorant le renversement du pouvoir politique et l'arrivée en Iran de l'ayatollah Khomeini qui donne une fausse image de "gentil gourou". Sa "dimension féroce" n'est alors pas perçue. Des purges sont organisées, des dirigeants de l'ancien régime sont exécutés, lois civiles et religieuses fusionnent...
En 1979, débute la prise d'otages des diplomates américains. Une opération américaine visant à libérer les otages "a tourné au désastre" en raison d'une tempête de sable. Les otages sont libérés lors de l'élection de Ronald Reagan à la présidence des Etats-Unis.
La guerre Iran-Irak a opposé deux des principaux producteurs mondiaux de pétrole, au nord du golfe Persique. "Collusion des Etats occidentaux, dont les Etats-Unis, contre le régime des mollahs iraniens ? Sans doute". Saddam Hussein luttait contre la propagation chiite au Moyen-Orient, et use d'armes chimiques. Près d'un million d'Iraniens meurent lors du conflit.
Après 1979, l'isolement de l'Iran se poursuit : attentats fomentés au Liban et en France, etc. Après les attentats islamistes terroristes du 11 septembre 2001, sous la présidence Bush, les Etats-Unis focalisent leur réaction sur l'Afghanistan et l'Iraq, et classent l'Iran dans "l'Axe du Mal".
Un grand nombre des experts interviewés sont des Iraniens vivant en Iran - ce qui réduit leur crédibilité - ou d'anciens ministres français des Affaires étrangères, dont Hubert Védrine. Le portrait du Shah est assombri : le Shah ne semble pas avoir perçu la menace religieuse, tant il semblait obnubilé par les grandes puissances. Quid du soutien au terrorisme du régime des mollahs ?
"Farah Diba Pahlavi, la dernière impératrice"
"Farah Diba Pahlavi, la dernière impératrice" (Farah Diba Pahlavi - Die letzte Kaiserin) est un documentaire réalisé par Gero von Boehm. "D’une vie princière à l’exil et à la tragédie : retour sur la vie tumultueuse de la première et dernière impératrice d’Iran, Farah Diba Pahlavi, épouse du chah d'Iran de 1959 à 1980."
"Née en 1938 à Téhéran, Farah Diba rencontre le monarque iranien Mohammad Reza Pahlavi à Paris, alors qu’elle est étudiante en architecture. En l'épousant, elle devient la troisième femme du dernier Shah, et la première impératrice de l’histoire de l’Iran lors du sacre de son mari. La jeune souveraine devient alors une figure internationale populaire, notamment pour son charisme et son engagement dans de nombreux projets sociaux, lequel fait d'elle un moteur de modernisation pour le pays. Mais elle subit aussi la réprobation suscitée par le régime répressif de son époux.
"En 1979, l’ayatollah Khomeiny prend le pouvoir et instaure une République islamique. La famille impériale prend la fuite."
"Après la mort du Shah en 1980, l’ancienne impératrice se retire à Paris où le destin continue de s’acharner contre elle. En 2001, sa benjamine, Leila, se suicide. Dix ans plus tard, c’est au tour de son plus jeune fils, Ali-Reza. Retraçant sa vie tumultueuse, le documentaire suit Farah Pahlavi à Paris, puis lors de voyages en Égypte et à Venise".
"Documents d'archives, photographies inédites et films amateurs privés animent ce portrait fouillé et sensible."
"Ils ont observé la vie quotidienne à Téhéran, les tentatives d'industriels occidentaux pour gagner ce marché prometteur, les prêches politiques du vendredi à la grande mosquée, la campagne électorale dans la ville ultraconservatrice de Qom..."
"Une période cruciale éclairée par les regards d'observateurs politiques iraniens comme Ali Akbar Velayati, conseiller du Guide suprême pour les Affaires étrangères, Akbar Torkan, principal conseiller du président Hassan Rohani, Mehdi Saharkhiz, militant des droits de l'homme, mais aussi John McCain, membre du parti républicain américain, l'ancien ministre Laurent Fabius ou Antony Blinken, numéro deux de la diplomatie américaine... »
Le documentaire véhicule les poncifs erronés : "mollah conservateur modéré" pour désigner un mollah extrémiste. Il escamote la vision eschatologique du régime iranien, occulte le revirement de la diplomatie américaine sous le président Barack Obama - absence de soutien lors de la révolte estudiantine -, et dissimule la politique étrangère tentaculaire de l'Iran : liens avec le Venezuela de Hugo Rafael Chávez, le Hezbollah au Liban, la Corée du Nord nucléaire, la rébellion chiite houthiste au Yémen, etc.
"A l'arrivée des mollahs au pouvoir, tout était recouvert en noir. Aujourd'hui, certaines femmes mettent un châle. Ouverture, il y a. Mais il faut éviter d'être trop complaisant avec les mollahs au pouvoir", a déclaré Abnousse Shalmani.
Et d'ajouter : "L'Etat, c'est les Pasdarans, l'élite qui a gagné la guerre Iran-Iraq, et détient tous les leviers économiques. Aujourd'hui les enfants des Bazari, du Bazar, s'ouvrent à Internet. Comment l'Occident va comprendre l'Iran ? L'Iran est le pays du paradoxe. Le régime a forcé à la schizophrénie. Le régime n'a pas changé. Il y a une liberté intérieure. Lors de la "révolution verte" en 2009, les mollahs ont senti quelque chose trembler sous leurs pieds. Il y a deux capitales en Iran : Téhéran qui veut aller vers le renouveau, et Qom, capitale religieuse tenue par les mollahs".
"Iran, rêves d'Empire"
Arte diffusa le 15 mai 2018 à 20 h 50 "Iran, rêves d'Empire" (Iran - Vom Gottesstaat zur Großmacht), documentaire réalisé par Vincent de Cointet (France, 2017,54 min.)
"Au Moyen-Orient, les cartes sont redistribuées : l'Iran, redevenue une puissance incontournable, inspire de la crainte à ses voisins. Ce passionnant documentaire retrace l'histoire récente du pays jusqu'à sa nouvelle position sur l'échiquier géopolitique."
"Le 14 juillet 2015, à Vienne, Téhéran renonçait au nucléaire militaire après des années de tensions avec la communauté internationale. L'accord, historique, signait le grand retour de l'Iran à la table de l'économie mondialisée". En 2015, par cet accord, qui n'est pas un traité international, l'Iran n'a pas renoncé à son programme nucléaire militaire. Ni à son programme balistique.
"Depuis, la république islamique a renforcé son statut de puissance régionale, tout en s'aventurant à l'extérieur de ses frontières. Participant directement aux conflits en Syrie, en Irak et au Yémen, renforçant son influence au Liban grâce au Hezbollah, l'Iran sème le doute chez ses alliés comme chez ses opposants : Ali Khamenei, le Guide suprême de la révolution islamique, aurait-il des visées expansionnistes ? Ou cet esprit offensif incarne-t-il un nationalisme plus moderne, visant à garantir la pérennité de son régime ?"
"Résumant près de quarante ans d'évolution géopolitique depuis la révolution islamique de l'ayatollah Khomeyni, le documentaire de Vincent de Cointet dénoue les fils d'un isolement qui se conjugue de plus en plus au passé". Non, cet isolement va se renforcer. Le Président américain Donald Trump a accordé un délai de plusieurs mois aux entreprises en affaires en Iran. Malgré les rodomontades européennes, de nombreuses entreprises européennes ont réduit depuis quelques années leurs engagements en Iran, car elles craignent la législation américaine, des condamnations pénales, financières aux Etats-Unis, etc.
"Comment l'ancienne Perse, cernée de nations arabes, est-elle devenue incontournable au Moyen-Orient – notamment dans la lutte contre Daech –, au grand dam de ses ennemis jurés, Israël et la sunnite Arabie saoudite ? Interrogeant experts et hommes politiques, le film éclaire les fondements de la psyché iranienne contemporaine". La puissance iranienne provient aussi du choix aberrant de Barack Hussein Obama, alors président des Etats-Unis, de privilégier un rapprochement avec le régime des ayatollahs, en refusant en 2009 de soutenir ceux qui se sont révoltés contre ce régime, en délaissant ses alliés saoudiens et israéliens, etc.
"Souvent liée à sa culture religieuse ou à son histoire récente – l'isolement pendant sa guerre contre l'Irak (1980-1988), au cours de laquelle seule la Syrie lui apporta son soutien –, la stratégie du pays gagne ici en clarté. Un passionnant voyage au cœur du mystère iranien."
« L'Iran à court d'eau »
"Quel est le plus grand danger qui menace l'Iran ? C'est à l'intérieur de ses frontières, et non à l'extérieur, que la réponse est à chercher. Le pays traverse une dramatique crise de l'eau : ses étangs et ses zones humides disparaissent, ses nappes phréatiques se vident tandis que ses rivières s'assèchent".
"Le phénomène a des conséquences graves pour l'agriculture et de nombreux villages sont en voie de désertification".
"Une véritable banqueroute" selon les experts locaux, qui déplorent aussi la frénésie de construction de barrages – plus de six cent cinquante, dont 40 % ne servent plus. Si rien ne change, "l’Iran, avec ses sept mille ans d’histoire, ne sera plus vivable dans vingt ans", s'alarment-ils. Qu'est-il arrivé aux descendants des Perses, réputés pendant des millénaires pour leurs ingénieux systèmes d'irrigation ?"
"Le changement climatique et la baisse de la pluviométrie sont les premières causes identifiables de cette crise environnementale, qui, par son ampleur, crée des tensions régionales au cœur du pays".
"L'enquête de Laurent Cibien et Komeil Sohani fait aussi affleurer les failles systémiques de la politique hydrologique iranienne. À une gestion défaillante de l'urbanisation, à des décisions ubuesques et des passe-droits aux effets dévastateurs se surajoute les malversations qui permettent aux ingénieurs de construire toujours plus et aux entreprises sous contrat avec l'armée de tourner. Suivant le cours de l'emblématique rivière Zayandeh Rud, ce documentaire éclairant raconte une désertification en marche".
Projet d'attentat déjoué
Le Mossad, service israélien de renseignements, a informé la France d'un projet d'attentat prévu en juin 2018 à Villepinte contre les Moudjahidines du peuple, des opposants au régime des mollahs. Le "30 juin 2018, un couple de Belges d’origine iranienne, Asmir et Nasmeh S., a été arrêté par la police belge. A bord de leur voiture, on découvrait des explosifs (500 grammes de TATP), ainsi qu’un mécanisme de mise à feu. Le couple âgé d’une trentaine d’années, avait, semble-t-il, pour projet de se rendre à Villepinte, au nord de Paris, afin d’y commettre un attentat contre l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI). Ce mouvement d’opposition radicale à la République islamique y tenait un grand meeting."
La France "a gelé les avoirs de deux Iraniens et de la Direction de la sécurité intérieure du ministère iranien du Renseignement, attribuant à Téhéran la responsabilité d’un attentat déjoué à Villepinte (Seine-Saint-Denis) le 30 juin dernier. « Cet acte d’une extrême gravité envisagé sur notre territoire ne pouvait rester sans réponse », écrivent les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de l’Economie, respectivement Gérard Collomb, Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire dans un communiqué commun."
"L’association visée par l’opération de police à Grande-Synthe, Centre Zahra France, est accusée par les autorités françaises d’un « soutien marqué » à « plusieurs organisations terroristes ». Ce centre aurait pu servir comme soutien logistique à des opérations iraniennes en France. « Cette opération s’inscrit dans le cadre de la prévention du terrorisme, les activités de l’association Centre Zahra France étant particulièrement suivies en raison du soutien marqué par ses dirigeants à plusieurs organisations terroristes et en faveur de mouvements prônant des idées contraires aux valeurs de la République », indique la préfecture dans un communiqué".
"Onze personnes ont été interpellées et les avoirs financiers de Centre Zahra France mais aussi des associations Fédération chiite de France, Parti antisioniste et France Marianne Télé, toutes déclarées à Dunkerque entre 2005 et 2011, de même que ceux de quatre personnes ont été gelés pour une durée de six mois. Le Centre Zahra France est très proche de l’Iran et cette opération n’a rien à voir avec les autres opérations terroristes qui visent des milieux radicaux sunnites. Le Centre Zahra s’inscrit, lui, dans le cadre du chiisme, extrêmement minoritaire dans l’Islam de France."
Cour internationale de justice
Le 3 octobre 2018, la Cour internationale de justice (CIJ), organe judiciaire des Nations unies, "a ordonné aux États-Unis de s'assurer que leurs sanctions contre Téhéran n'affectaient pas la situation humanitaire en Iran. Un revers pour Washington qui a toutefois récusé la compétence de la Cour dans cette affaire".
La Cour "considère que les Etats-Unis, conformément à leurs obligations au titre du traité de 1955, doivent, par les moyens de leur choix, supprimer toute entrave que les mesures annoncées le 8 mai 2018 mettent à la libre exportation vers le territoire de l’Iran de biens nécessaires à des fins humanitaires tels que i) les médicaments et le matériel médical, et ii) les denrées alimentaires et les produits agricoles, ainsi que de biens et services indispensables à la sécurité de l’aviation civile tels que iii) les pièces détachées, les équipements et les services connexes (notamment le service après-vente, l’entretien, les réparations et les inspections) nécessaires aux aéronefs civils. A cette fin, les Etats-Unis doivent veiller à ce que les permis et autorisations nécessaires soient accordés et à ce que les paiements et autres transferts de fonds ne soient soumis à aucune restriction dès lors qu’il s’agit de l’un des biens et services susvisés".
"LA COUR,
Indique à titre provisoire les mesures conservatoires suivantes :
1) A l’unanimité,
Les Etats-Unis d’Amérique, conformément à leurs obligations au titre du traité d’amitié, de commerce et de droits consulaires conclu en 1955, doivent, par les moyens de leur choix, supprimer toute entrave que les mesures annoncées le 8 mai 2018 mettent à la libre exportation vers le territoire de la République islamique d’Iran
i) de médicaments et de matériel médical ;
ii) de denrées alimentaires et de produits agricoles ; et
iii) des pièces détachées, des équipements et des services connexes (notamment le service après-vente, l’entretien, les réparations et les inspections) nécessaires à la sécurité de l’aviation civile ;
2) A l’unanimité,
Les Etats-Unis d’Amérique doivent veiller à ce que les permis et autorisations nécessaires soient accordés et à ce que les paiements et autres transferts de fonds ne soient soumis à aucune restriction dès lors qu’il s’agit de l’un des biens et services visés".
"Embargo sur l'Iran"
"Embargo sur l'Iran" (Embargo: Iran im Würgegriff der USA) est un documentaire de Magali Serre. "Des premières sanctions économiques américaines, en 1979, à la récente escalade des tensions entre Washington et Téhéran, les coulisses d'une guerre de l’ombre qui asphyxie la population iranienne."
"Depuis la révolution islamique et la prise d’otage de l’ambassade américaine de Téhéran, en novembre 1979, l’Iran vit sous le coup de sanctions économiques dont l’intensité varie au gré des politiques de confrontation des deux pays. En 2015, l’accord de Vienne, signé par la République islamique, les États-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie suscite une vague d’espoir sans précédent : l’Iran renonce à acquérir l’arme nucléaire en échange de la levée partielle de l’embargo. Moins de trois ans plus tard, en mai 2018, l’administration Trump annonce son retrait unilatéral de l’accord et le rétablissement des sanctions, durcies au fil des mois. Acculé, l’Iran s’affranchit de ses engagements pour forcer ses partenaires à réagir. Mais les contrats signés par les grands groupes européens, qui craignent les foudres du Trésor américain, restent lettre morte, tandis que la Chine se contente de contourner aussi discrètement que modestement l’embargo sur le pétrole. Frappée de plein fouet par le chômage, une inflation galopante et une pénurie de médicaments, la population étouffe. Le régime, de son côté, s’enferme dans une attitude belliqueuse qui menace la stabilité du Moyen-Orient et favorise les courants extrémistes. Après l’invasion de l’ambassade des États-Unis en Irak par des milices chiites pro-iraniennes, Donald Trump riposte en ordonnant l’assassinat, le 3 janvier 2020, du général Ghassem Soleimani, chef de l’unité d’élite des Gardiens de la révolution."
"Entrelaçant décryptages d’acteurs et d’observateurs de premier plan (le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Djavad Zarif, son ancien homologue français Laurent Fabius, le PDG de Total Patrick Pouyanné, un ex-conseiller de la Maison-Blanche…), images d’archives et immersion aux côtés de citoyens et de médecins en butte aux pénuries, Magali Serre lève le voile sur les enjeux commerciaux qui sous-tendent cet affrontement politique aux conséquences humanitaires désastreuses."
Mahnaz Shirali, enseignante à Sciences Po, a ainsi commenté cet accord (Pourquoi le mystérieux traité entre l’Iran et la Chine inquiète tant, Le Figaro, 28 juillet 2020) :"Dès leur arrivée au pouvoir en 1979, les mollahs iraniens avaient fièrement mis en avant le slogan: «Ni l'Est ni l'Ouest». Le régime iranien affichait ainsi son indépendance vis-à-vis des puissances occidentales et orientales.Toutefois, un accord secret récemment signé avec la Chine semble donner à Pékin un contrôle significatif sur l'Iran. Cet accord secret d'une durée de 25 ans a tous les traits d'un contrat colonial car il concède à la Chine des droits importants sur les ressources de la nation. Des fuites ont révélé que la Chine investira près de 400 milliards de dollars dans les industries pétrolière, gazière et pétrochimique iraniennes. En échange, la Chine aura priorité sur tout nouveau projet iranien lié à ces secteurs. Un rabais de 12% sera aussi consenti à la Chine sur ses achats d'hydrocarbures. Pékin aura la possibilité d'échelonner ses paiements sur deux ans et pourra régler dans la devise de son choix. Certains ont calculé qu'au total, la Chine bénéficiera d'une remise globale de près de 32%.Cet accord secret a aussi une dimension militaire : la Chine déploiera 5 000 membres de ses forces de sécurité sur le sol iranien, une concession sans précédent dans l'histoire de la République islamique.L'accord est entièrement au profit de la Chine. En échange de 400 milliards de dollars investis sur 25 ans - soit une petite somme pour la deuxième économie du monde, la Chine a obtenu les pleins pouvoirs sur les îles du territoire iranien, un prix préférentiel sur le pétrole produit en Iran et un droit d'ingérence dans presque tous les secteurs de l' industrie iranienne, y compris les télécommunications, l' énergie, les ports, les chemins de fer et les services bancaires. La Chine est par ailleurs, le premier importateur mondial de pétrole...Dans Hamdeli, le journaliste Shirzad Abdollahi, a publié un article intitulé « L'Iran est-il en train de devenir une colonie chinoise ? »...Même l'ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad a souligné le danger de l'accord...L'indignation a résonné à travers l'Iran. Certains ont comparé l'accord passé avec la Chine à ces humiliants accords coloniaux conclus avant la révolution islamique. Ainsi, en 1872, Nasir Al-Din Shah avait concédé à un banquier britannique, le Baron Julius de Reuter, le contrôle des voies de communication terrestres, des usines, des ressources extraites, des télégraphes, des moulins et d'autres établissements publics persans en échange d'un pourcentage sur les revenus pendant 20 ans. La concession Reuter était si vaste que de célèbres impérialistes tels Lord Curzon ont souligné qu'il s'agissait là de « l'octroi le plus complet jamais fait des ressources d'un pays à un étranger. »A l'instar de certains gouvernements africains, les mollahs ont vendu leur pays à la Chine. Pékin semble plus qu'heureux de conclure des accords avec des dictateurs, d'ignorer leurs violations des droits humains et de piller leurs nations pour faire avancer son ambition d'une hégémonie mondiale."
"La République islamique d’Iran est en situation de faiblesse et ce qui laisse sa population craindre le pire. Les sanctions américaines ont complètement vidé les caisses de l’État iranien qui, désormais, ne peut plus compter sur ses mercenaires régionaux - le Hezbollah du Liban et le Hach al-Chaabi, le Hamas, … - afin de tenir tête à ses ennemis de toujours: les Américains et les Israéliens. À l’intérieur de ses frontières également, le régime aura du mal à étouffer les contestations populaires, qui deviennent de plus en plus importantes. Cette «grande puissance», qui jusqu’alors gardait le silence sur les attaques systématiques des Israéliens sur ses bases militaires en Syrie et au Liban, désormais ne peut même pas riposter aux cyber attaques israéliennes sur le site nucléaire de Natanz et le complexe militaire de Parchin, situés tous les deux au centre de l’Iran.
Les ayatollahs qui se veulent les représentants de Dieu sur terre n’ont donc pas d’autre choix que de se jeter dans les bras des communistes chinois, afin de sauver leur pouvoir, tout en comptant sur la bénédiction de leurs alliés Russes.
De toute évidence, la signature d’un tel traité ne pouvait se faire qu’avec la bénédiction de Vladimir Poutine qui à son tour obtient le renouvellement d’un autre traité de 20 ans, en accordant à son pays d’innombrables privilèges commerciaux et militaires, en contradiction totale avec la Constitution de la République islamique qui interdit à l’État iranien d’autoriser un pays étranger à bénéficier des installations militaires sur le sol iranien...
La politique étrangère des ayatollahs, particulièrement belliqueuse envers les États-Unis et Israël - avec les slogans percutants: «marg bar Amrika» (à bas les États-Unis), «marg bar Esrail» (à bas Israël) - a coûté cher aux Iraniens. Si les dépenses de Téhéran dans les conflits de la région relèvent du secret d’État, selon le ministère des Affaires étrangères américain, la seule présence militaire dans la guerre en Syrie coûte quelques seize milliards de dollars par an aux Iraniens. De la Syrie au Yémen, en passant par le Hezbollah au Liban et l’Irak, Téhéran est pratiquement mêlé à tous les conflits qui embrasent la région avec de lourds investissements qui ont fortement appauvri le pays. Les sanctions américaines, accompagnées de lourdes attaques israéliennes, ont eu pour résultats d’affaiblir cette présence militaire iranienne dans la région, poussant une grande partie des soldats des ayatollahs hors de l’Irak et de la Syrie.
Les intérêts nationaux des Iraniens n’ont jamais été pris en compte par leurs dirigeants dont la logique échappe à tout observateur qui cherche à comprendre pourquoi la République islamique investit tant dans les affaires des pays voisins, alors que l’Iran est en banqueroute.
... Les difficultés commencent à partir du moment où les Iraniens ne sont pas autorisés à donner leur avis. Pas plus tard qu’en novembre 2019, lorsqu’ils se sont opposés à l’augmentation de 300% du prix de l’essence, quelques 1500 personnes ont été assassinées dans les rues iraniennes en moins de trois jours, dans une totale indifférence de la communauté internationale. En revanche, beaucoup dans les États démocratiques se sont émus de l’élimination en Iraq d’un terroriste avéré par les Américains, Ghasem Soleimani. Il a été le conseillé spécial de Bashar Al-Assad, le président syrien, et avait le sang de plus de 500 000 Syriens et beaucoup d’Iraniens sur les mains. De fait, de toute leur longue histoire, les Iraniens ne se sont jamais sentis si seuls et abandonnés de la communauté internationale".
France, 2020, 60 min
Sur Arte le 30 juin 2020 à 22 h 45
Disponible du 23/06/2020 au 27/09/2020
Allemagne, 2019, 53 min
Sur Arte les 22 novembre 2019 à 09 h 25, 10 décembre 2019 à 22 h 20
France, Artline Films, 2017, 54 min.
Sur Arte le 15 mai 2018 à 20 h 50
Visuels :
Peinture des visages des Ayatollah Khomeini et Khamenei sur un batiment
Affichage en ville de photos de 3 martyrs
Affichage en ville du visage de Moshen Hojaji, gardien de la révolution en ville
Femme faisant un selfie
© Artline Films
« L'Iran à court d'eau » par Komeil Sohani et Laurent Cibien
France, Artline Films, 2017
Sur Arte le 15 mai 2018 à 21 h 45
Visuels :
Ispahan
Ispahan, place Imam
Un barrage à sec
© Artline Films
"Farah Diba Pahlavi, la dernière impératrice" par Gero von Boehm
Disponible du 26/04/2020 au 02/05/2020
© SWR/privat
Depuis la mort par cancer du Shah en juillet 1980 en Egypte, Farah Diba Pahlavi vit dans l'isolement à Paris. Cependant, elle n'a jamais rompu le contact avec son pays d'origine.
© SWR/Gero von Boehm
Bonjour, je ne crois pas que nous ayons assombri le rôle du Shah d'Iran, il s'est plutôt assombri tout seul. la torture et les enlèvements étaient systématiques en Iran, l'ambassade des états unis que nous avons pu visiter longuement dit beaucoup de ce qu'était le lien entre les services secrets occidentaux et le pouvoir en place. Non le documentaire ne laisse pas la parole uniquement aux "experts" Iraniens. De très nombreux responsables et acteurs des services secrets occidentaux interviennent, Britanniques, américains,israéliens, et assument les nombreux coups tordus de l'Occident. Le film revient aussi longuement sur la détestation du Shah face à l'occident au moment de la crise pétrolière et de l'opep dont il représente à l'époque le fer de lance. Les coups tordus des Mollahs, prises d'otages au Liban, sont évoqués. Mais ce film est surtout l'occasion de comprendre comment une nation comme l'Iran a subi puis s'est retournée contre ses prédateurs.Bien cordialement,Jean Michel Vecchiet
RépondreSupprimerBonjour.
Supprimer1. Pourquoi n'avoir pas cité le shah d'Iran quand il était interrogé sur ces tortures et enlèvements ? Pourquoi n'avoir pas interrogé la veuve ou le fils du shah d'Iran ?
2. Sauf erreur de ma part, les Iraniens interviewés vivent en Iran. Quelle est leur liberté pour répondre ? Pourquoi n'avoir pas interrogé ou cité des opposants vivant hors d'Iran ? Les anciens ministres des Affaires étrangères français représentent la "politique arabe" de la France. Un seul Israélien est interviewé, et évoque le Shah, et non le régime des mollahs autrement plus dangereux.
3. Vous n'avez pas répondu sur vos silences concernant la violence en Iran - disparition de Juifs, etc. - et hors d'Iran - attentats en Argentine, etc. -, l'enseignement de la haine de l'Occident et des Juifs dans les manuels scolaires iraniens, etc. Pourquoi ?
ah je n avais pas vu que vous aviez répondu,je viens de m en apercevoir et je vais prendre le temps de vous répondre asap
RépondreSupprimerl ancien ministre du pétrole ne vit pas en Iran mais a paris, en tant que réfugié, il était un très proche du shah
RépondreSupprimeril y a quatre synagogues a Téhéran, dont l une ou j ai partagé le shabbat, et l Iran et le pays du Moyen Orient après Israel, où vit la plus grande communauté juive, il y a un député juif à l assemblée Iranienne. ça n est pas les juifs que les Iraniens dénoncent, ni leur existence, ni leur religion, mais le sionisme, ce qui n est pas la même chose.
RépondreSupprimervous pouvez aller en Iran en tant que juive
RépondreSupprimer1. "L'Iran est le pays du Moyen-Orient après Israël où vite la plus grande communauté juive".
RépondreSupprimerC'est ubuesque.
Plus de six millions de Juifs vivent en Israël. Combien de milliers en Iran ? Ce n'est pas comparable.
Ce Moyen-Orient est quasi-judenrein. Pourquoi ?
2. Sous domination islamique, les souverains musulmans choisissaient souvent des ministres juifs dhimmis, car ils craignaient que leurs coreligionnaires ne fomentent un coup d'Etat. Et ces ministres juifs savaient que s'ils commettaient le moindre acte déplaisant aux souverains, tous les Juifs seraient victimes de pogroms.
Ce député juif est la caution du régime des mollahs.
3. Je peux y aller en tant que juive française. Et si j'étais une Juive israélienne ?
4. Vous vous trompez. Le régime des mollahs ne peut tolérer que des anciens dhimmis, méprisés par le prophète de l'islam Mahomet, soient citoyens de leur Etat souverain, indépendant. C'est contraire à l'enseignement de l'islam qui estime que les religions tel le judaïsme ont déformé le message divin et sont vouées à disparaître. La persistance du judaïsme, la renaissance d'un Etat juif, doté de sa langue plurimillénaire, à la réussite magnifique, interpelle ce régime islamique.
Si les Juifs sont si heureux en Iran, pourquoi certains ont-ils tenté de le fuir clandestinement et ont-ils été tués (http://fr.timesofisrael.com/les-juifs-iraniens-disparus-pris-pour-des-rebelles-et-abattus/) ?