Arte diffusera les 6 et 12 mai 2016 « En balade sur la frontière. Le Grand Ried en canoë » (Grenzgänger. Auf dem Stocherkahn durch das Grand Ried) par Marie Villetelle. La découverte du cimetière israélite de Mackenheim.
« Le Paradis sous terre. Le cimetière juif de Weissensee » par Britta Wauer
« En balade sur la frontière. Le Grand Ried en canoë » par Marie Villetelle
Situé entre Colmar et Strasbourg (Alsace centrale, France), délimité par l’Ill et le Rhin, le Grand Ried – Rieth, en langue alémanique signifie jonc - offre des paysages verdoyants pour des balades touristiques à pied, en canoë, en bicyclette... La nappe phréatique remonte à travers le gravier, affleure en sources dénommées Giessen (sources phréatiques), qui créent des brunnwasser (rivières phréatiques). Un éco-système unique à préserver, menacé par l'envasement. "Depuis la correction du cours du Rhin, il n'y a plus de crues pour emporter la vase", explique un expert.
Anne Steinlein, Française, et Markus Brock, Allemand, sillonnent la frontière franco-allemande.
Dans « ce volet, Markus s'équipe d'un dispositif de plongée pour découvrir des sources froides, avant d'attraper un rhume ».
Le « duo franco-allemand se retrouve pour rencontrer un conteur qui soigne Markus grâce aux secrets de la phytothérapie. Mais ce dernier est-il prêt à ingurgiter des limaces afin d'être en forme pour le match de rugby aquatique ? »
Le « duo franco-allemand se retrouve pour rencontrer un conteur qui soigne Markus grâce aux secrets de la phytothérapie. Mais ce dernier est-il prêt à ingurgiter des limaces afin d'être en forme pour le match de rugby aquatique ? »
La "présence de la communauté israélite de Marckolsheim est attestée pour la première fois en 1578. A cette époque, les Juifs étaient assez impopulaires. Ils se dispersèrent après la prise de la ville par les Suédois en 1637 et ne revinrent qu’en 1680 environ. La communauté de Mackenheim, quant à elle, fut chassée dans les années 1580, et ne fut pas de retour avant 1618, au début de la guerre de Trente Ans".
La "population juive augmenta jusqu’à la fin du XIXe siècle, comptant 120 personnes pour Marckolsheim en 1836 et 145 personnes pour Mackenheim en 1864".
La "présence d’une synagogue à Marckolsheim est attestée dès 1752 dans l’actuelle rue de la Prison. Une nouvelle synagogue fut construite en 1838 par l’architecte Antoine Ringeisen dans la rue de l’Hôtel-de-Ville, l’ancienne étant devenue trop petite et délabrée. En 1869, celle-ci fut agrandie. Elle ressemblait de très près à l’ancienne synagogue de Mackenheim. L’édifice fut bombardé en 1940. Depuis 1915, il n’y a plus de ministre officiant à Marckolsheim, le rabbin de Sélestat assurant la présence dans la commune au moins deux fois par an et lors des diverses célébrations. Cependant, les offices restaient possibles, car la communauté comptait au moins dix hommes dans ses rangs, nombre nécessaire à la récitation des prières. Il fallut attendre 1961 pour voir la synagogue reconstruite au même emplacement. Le culte y fut célébré jusqu’en 1976. Elle est devenue depuis une maison d’habitation". Le nombre de Juifs vivant à Marckolsheim était élevé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Les Juifs ont souvent quitté le lieu, "mais des vestiges témoignent toujours de son ancienne présence. Une "ancienne boucherie juive datant du XXe siècle est située dans la rue du Château. Celle-ci fut en activité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Une viande est kasher si l’abattage et la préparation de la viande suivent un rite particulier. En effet la loi juive interdit de manger le sang, la graisse et le nerf sciatique d’un animal".
En 1856, la "synagogue de Mackenheim, qui datait du début du XVIIIe siècle, était dans un état délabré. Une nouvelle synagogue fut construite en 1867, également par Antoine Ringeisen. L’intérieur de la synagogue fut saccagé par les nazis en 1940. Afin d’éviter son dynamitage, un habitant du village aurait proposé à l’occupant de transformer la synagogue en gymnase pour les Jeunesses hitlériennes. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de Mackenheim s’étiola et le bâtiment cessa de servir de lieu de culte dans les années 1960. La synagogue a été depuis transformée en maison des jeunes et en bibliothèque". Édifiée dans les années 1900, la boucherie de Mackenheim a ouvert jusqu'à la Première Guerre mondiale.
Après la défaite française de 1870, de" nombreux Juifs quittèrent l’Alsace pour la France, amorçant le déclin progressif des communautés".
Les "Israélites semblaient bien intégrés tout au long du XXe siècle, exerçant des métiers tels que boucher, mercier, marchand, ou ferrailleur"
Après 1945, les"deux communautés se dispersèrent. Le départ des dernières familles de Mackenheim a eu lieu en 1982-1983. Il ne reste actuellement que deux familles israélites à Marckolsheim".
La "première mention du cimetière israélite de Mackenheim date de 1608, cependant, il est certainement plus ancien. Il fut agrandi à plusieurs reprises : en 1629, après une inondation du Rhin, 1685 et 1775. Il ne reste que peu de pierres tombales d’avant 1685, la plus ancienne datant de 1669. En Alsace, on abandonnait souvent aux communautés juives des terres incultes dans la forêt pour leur cimetière, ce qui est le cas à Mackenheim. Toutes les communautés d’Alsace n’avaient pas de lieu de sépulture, et beaucoup dépendaient de celui de Mackenheim jusqu’au XIXe siècle. C’est le cas de Marckolsheim, encore aujourd’hui".
La "population juive augmenta jusqu’à la fin du XIXe siècle, comptant 120 personnes pour Marckolsheim en 1836 et 145 personnes pour Mackenheim en 1864".
La "présence d’une synagogue à Marckolsheim est attestée dès 1752 dans l’actuelle rue de la Prison. Une nouvelle synagogue fut construite en 1838 par l’architecte Antoine Ringeisen dans la rue de l’Hôtel-de-Ville, l’ancienne étant devenue trop petite et délabrée. En 1869, celle-ci fut agrandie. Elle ressemblait de très près à l’ancienne synagogue de Mackenheim. L’édifice fut bombardé en 1940. Depuis 1915, il n’y a plus de ministre officiant à Marckolsheim, le rabbin de Sélestat assurant la présence dans la commune au moins deux fois par an et lors des diverses célébrations. Cependant, les offices restaient possibles, car la communauté comptait au moins dix hommes dans ses rangs, nombre nécessaire à la récitation des prières. Il fallut attendre 1961 pour voir la synagogue reconstruite au même emplacement. Le culte y fut célébré jusqu’en 1976. Elle est devenue depuis une maison d’habitation". Le nombre de Juifs vivant à Marckolsheim était élevé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Les Juifs ont souvent quitté le lieu, "mais des vestiges témoignent toujours de son ancienne présence. Une "ancienne boucherie juive datant du XXe siècle est située dans la rue du Château. Celle-ci fut en activité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Une viande est kasher si l’abattage et la préparation de la viande suivent un rite particulier. En effet la loi juive interdit de manger le sang, la graisse et le nerf sciatique d’un animal".
Les "Israélites semblaient bien intégrés tout au long du XXe siècle, exerçant des métiers tels que boucher, mercier, marchand, ou ferrailleur"
La "première mention du cimetière israélite de Mackenheim date de 1608, cependant, il est certainement plus ancien. Il fut agrandi à plusieurs reprises : en 1629, après une inondation du Rhin, 1685 et 1775. Il ne reste que peu de pierres tombales d’avant 1685, la plus ancienne datant de 1669. En Alsace, on abandonnait souvent aux communautés juives des terres incultes dans la forêt pour leur cimetière, ce qui est le cas à Mackenheim. Toutes les communautés d’Alsace n’avaient pas de lieu de sépulture, et beaucoup dépendaient de celui de Mackenheim jusqu’au XIXe siècle. C’est le cas de Marckolsheim, encore aujourd’hui".
En « canoë, Anne se laisse glisser sur le Grand Ried et découvre un cimetière juif à l'abandon dont une femme lui narre l'histoire ». Dénommé Judengarten – « Jardin des Juifs » – le « cimetière israélite de Mackenheim est mentionné depuis 1608, ce qui en fait l’un des plus anciens d’Alsace. Il est situé au cœur de la forêt rhénane à l’écart du village. Les sépultures originaires des communes bordées par le Rhin étaient amenés jusqu'ici par bateau. Ce site est classé monument historique ». Dans la forêt de Mackenheim, ce cimetière est nettoyé, entretenu pour éviter que les stèles ne s'affaissent. Les tombes de Juifs, ayant habité en France et en Allemagne, sont décorées de dessins représentant des grappes de raisins, des arbres... Des pierres tombales ont été emportées par le fleuve. Anne Steinlein peint ce cimetière par une aquarelle, tout en s'interrogeant sur ses éventuelles origines juives. Avant de s'éloigner, elle respecte le judaïsme en déposant un caillou sur une tombe afin de signaler leur venue et d'honorer le défunt.
« En balade sur la frontière. Le Grand Ried en canoë » par Marie Villetelle
SWR, 2015, 26 min
Sur Arte les 6 mai à 16 h 25 et 12 mai 2016 à 2 h 50
Visuels :
Anne Steinlein (à gauche) avec Christianne Walesch-Scheneller (à droite) et Charlotte Büchner (au centre) à Mackenheim.
© SWR/Matthias Pfister
Anne Steinlein et Markus Brock traversent les plaines sauvages du grand Ried en canoë.
© SWR/Matthias Pfister
Anne Steinlein et Markus Brock traversent les plaines sauvages du grand Ried en canoë.
© SWR/Frederick Klose-Gerlich
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