La Piscine - musée d’art et d’industrie André Diligent présente l’exposition éponyme dans le cadre de RENAISSANCE avec lille3000 et de la saison-événement intitulée Chagall et la musique. Le rôle central de la musique dans l’imaginaire, la vie et l’œuvre de Marc Chagall (1887-1985).
En 1965-1966, pour le Metropolitan Opera du Lincoln Art Center à New York, Chagall a peint un diptyque mural intitulé Les Sources de la Musique et Le Triomphe de la Musique. En 2015, ces titres ont été repris pour désigner deux expositions simultanées, complémentaires et résonnantes, respectivement à La Piscine, musée d’art et d’industrie André Diligent à Roubaix et le Musée de la musique et à la Philharmonie de Paris. Ces deux expositions analysent le rôle central de la musique dans l’imaginaire, la vie et l’œuvre de Marc Chagall (1887-1985), surnommé « l’admirable » et « l’homme-violoncelle » par Aragon.
La musique s’avère « un thème qui s’impose fortement dans l’œuvre de Marc Chagall, tant dans les éléments qui constituent son univers plastique que dans les différentes étapes de la construction de son identité artistique ».
« En 2007, avec La Terre est si lumineuse, puis en 2012 avec L’Épaisseur des rêves, La Piscine de Roubaix a proposé deux rendez-vous avec Chagall. Le premier présentait la céramique de l’artiste et insistait sur le lien unissant cette expérience de la terre à l’ensemble de son œuvre, et notamment à la tentation du volume et de la sculpture. Le second précisait cette cohérence en évoquant toutes les incursions du peintre dans la troisième dimension, particulièrement dans le monde du spectacle », ont écrit Éric de Visscher, Directeur Musée de la musique (Cité de la musique), Philharmonie de Paris, et Bruno Gaudichon, Conservateur en chef, La Piscine-Musée d’art et d’industrie André Diligent, Roubaix.
« En 2007, avec La Terre est si lumineuse, puis en 2012 avec L’Épaisseur des rêves, La Piscine de Roubaix a proposé deux rendez-vous avec Chagall. Le premier présentait la céramique de l’artiste et insistait sur le lien unissant cette expérience de la terre à l’ensemble de son œuvre, et notamment à la tentation du volume et de la sculpture. Le second précisait cette cohérence en évoquant toutes les incursions du peintre dans la troisième dimension, particulièrement dans le monde du spectacle », ont écrit Éric de Visscher, Directeur Musée de la musique (Cité de la musique), Philharmonie de Paris, et Bruno Gaudichon, Conservateur en chef, La Piscine-Musée d’art et d’industrie André Diligent, Roubaix.
Après la céramique et le volume - évocation du décor du Théâtre d’art juif de Moscou et créations de Chagall à des productions prestigieuses, tels Aleko et L’Oiseau de feu -, c’est donc un troisième volet que La Piscine propose.
Plus de 200 œuvres (peintures, dessins, gravures, céramiques, vitraux...) soulignent « l’importance de la musique à chaque étape de l’évolution du travail polymorphe de Chagall et comment cette musicalité s’inscrit, certes dans les thèmes abordés par l’artiste, mais tout autant dans le langage plastique qu’invente le peintre. Aux sources de cette présence essentielle, sont déclinés les racines, les rites et les archétypes qui nourrissent le vocabulaire chagallien. Apparaissent ensuite les liens avec la voix et le récit qui s’élabore pour Chagall dans les différentes langues de sa vie, initiant des innovations graphiques singulières. Puis, grâce à la mise en perspective des évidences plastiques avec des correspondances en résonances musicales, l’œuvre peut s’aborder comme une création d’art total, associant magnifiquement rythmes aigus et orchestrations polyphoniques. Enfin, une évocation des vitraux de l’artiste permet de comprendre comment Chagall parvient à faire s’épanouir la couleur de son œuvre dans la lumière et dans l’espace, aussi pleinement que le son se diffuse dans les monuments ».
Quels effets plastiques a suscité, au-delà des icônes thématiques, la musique - sujet, accessoire symbolique ou ligne directrice - dans l’œuvre polymorphe de Chagall ?
L’exposition débute par des autoportraits qui révèlent le rôle de la musique dans l’édification de la personnalité et l’œuvre de Chagall. Ces œuvres introduisent « les différents thèmes abordés ensuite en s’imposant par la musicalité de leur facture, de leur composition ou par la présence d’allusions évidentes à la question abordée ici. Le célèbre Autoportrait devant la maison (1914) permet par exemple d’insister sur l’importance de Vitebsk dans le parcours de l’artiste. Autoportrait (1908), avec son masque rouge, créé un lien avec le monde du spectacle. L’homme à l’oiseau (1917), au charme de miniature orientale, réunit les sons de la nature, une idée de l’inspiration et la mélodie première d’un joueur de flûte. L’éblouissant Autoportrait en vert (1914) impose, dans sa construction comme dans sa gamme chromatique heurtée, un sens très particulier du rythme ».
Un « lien profond unit Marc Chagall à la musique, omniprésente dans son univers familial et le contexte culturel juif de sa ville natale, Vitebsk. Ce lien prend tout son sens avec les créations scéniques pour lesquelles il réalise décors et costumes : le Théâtre d’art juif (Moscou,1919-1920), puis les ballets Aleko (Mexico, 1942), l’Oiseau de feu (New-York,1945), Daphnis et Chloé (1958) et la Flûte enchantée (New-York,1967) consacrent son travail qui mêle musique, monumentalité scénique (décors) et travail de la matière (costumes). Les grandes réalisations de l’artiste dans les années 1960, dont le plafond de l’Opéra de Paris (1964) et le programme décoratif et architectural du Metropolitan Opera du Lincoln Center de New-York (1966), témoignent de sa conception d’un art total et de ses recherches sur l’universalité de la musique et sa représentation dans l’espace architectural ».
L’exposition Chagall et la Musique sera ensuite présentée dans une version concise au Musée national Marc Chagall à Nice (5 mars - 13 juin 2016) et dans une version recomposée au Musée des beaux-arts à Montréal au Canada (21 janvier - 14 mai 2017).
Racines
Dans Ma Vie, Chagall conte son enfance dans le shtetl de Vitebsk, en ponctuant son récit de références à la musique dans la vie quotidienne familiale : « le grand-père chantre, l’oncle Neuss jouant du violon, la mère entonnant la chanson du rabbin à la veillée du Sabbat, l’oncle Israël psalmodiant... »
Dans l’avènement de sa vocation, Chagall souligne l’importance de la musique et son lien avec sa vie d’artiste : « Je prenais [...] des leçons de rudiment et de chant. Pourquoi chantais-je ? D’où savais-je que la voix ne sert pas seulement à crier et à se disputer avec ses sœurs ? J’avais de la voix et je l’élevais tant que je voulais. [...] Je m’étais engagé comme aide chez le chantre et, aux jours de grandes fêtes, toute la synagogue et moi-même entendions distinctement flotter mon soprano sonore. Je voyais sur les figures des fidèles des sourires, l’attention, et je rêvais : « Je serai chanteur, chantre. J’entrerai au Conservatoire ». Dans notre cour habitait aussi un violoniste. Je ne savais pas d’où il venait. Dans la journée, commis chez un ferronnier ; le soir, il enseignait le violon. Je raclais quelque chose. Et n’importe quoi, ni comment je jouais, il disait toujours, en battant la mesure de sa botte : « Admirable ! » Et je pensais : « Je serai violoniste, j’entrerai au Conservatoire ». A Lyozno, dans chaque maison, les parents, les voisines m’invitaient à danser avec ma sœur. J’étais gracieux, avec mes cheveux bouclés. Je pensais : « Je serai danseur, j’entrerai... » Je ne savais plus ou me laisser aller». Cette ambivalence dans la référence à Vitebsk et dans la naissance de la vocation réapparaît ailleurs, dans un texte plus tardif : « Qui suis-je ? Je ne suis ni Michel-Ange, ni Mozart, ni Haydn, ni Goya, mais simplement un certain Chagall de Vitebsk ».
Chagall « affirme l’universalité de la création artistique, dépassant largement le cadre strict des disciplines pour susciter l’avènement d’un art total. De là naît le dialogue nourri qu’il entretient avec des chorégraphes comme Leonid Massine ou, plus tard, avec un musicien comme Mstislav Rostropovitch, ami intime qu’il invita régulièrement au Musée Chagall de Nice. Un musée dans lequel la présence d’un vrai auditorium de concerts, voulue par l’artiste, constituait en soi une nouveauté radicale ».
Dans deux salles, le musée évoque des figures familiales et des scènes de la maison d’enfance dans le shtetl de Vitebsk. Les » portraits du père (1921) et de la mère (1914) imposent leur écriture musicale tout en illustrant ces racines originelles. Les portraits « à la mandoline » de David (1914), son frère, et d’une de ses sœurs, Lisa (1914) affirment déjà un rythme fort dans leurs compositions et confirment la présence de la pratique musicale dans la famille du peintre. Introduite par Bella au violon (1914), une suite de portraits de l’épouse de l’artiste, elle-même passionnée par les arts de la scène, permet d’insister sur cette relation fusionnelle qui hante l’inspiration de Chagall ».
Puis diverses œuvres soulignent le sceau de Vitebsk dans la formation de l’artiste. Les musiciens de la rue (1907) « situent la présence de la musique, avec notamment la figure pittoresque du violoniste aveugle, dans le quotidien d’enfance de Chagall. L’homme coq au-dessus de Vitebsk (1925) fait flotter un avatar du peintre, un coq, au-dessus d’une évocation monumentale de la cité enneigée. La petite chèvre (1914) donne une vision plus modeste et encore rurale du shtetl, le quartier juif où grandit Chagall. A Vitebsk, la musique intervient de façon forte dans les différents rites qui rythment la vie juive et son caractère sacré n’échappe pas à l’artiste qui met en scène des rabbins psalmodiant et des personnages jouant du shofar traditionnel ou représente des intérieurs de synagogues, vibrantes de l’écho du silence entre deux célébrations. Dans une œuvre importante, La Mort (1908-09), un violoniste est assis sur le toit d’une maison et accompagne la scène dramatique qui se déroule dans la rue du son, que l’on imagine languissant, de son instrument iconique. Dans Le mariage (1944), l’orchestre traditionnel, dans une ambiance inquiétante, entoure le jeune couple, réuni sous la houppah rituelle ».
Archétypes
La « mémoire de Vitebsk, entretenue et revendiquée, résonne de personnages, de lieux et de rites qui sont les racines de l’inspiration de Chagall, pour toute une vie ».
Le « hassidisme dans lequel a été élevé l’artiste prône précisément l’exaltation de l’âme par la prière et la danse, la musique et le balancement du corps créant le rythme propice à l’extase de la relation avec Dieu ».
Et, dans Ma Vie, pour lier ces références familiales et celles du sacré, de leurs sites et de leurs rites, Chagall invoque la mémoire d’un aïeul légendaire du XVIIIe siècle, Hayyin Ben Isaac Segal de Slutsk, peintre de la synagogue de Mohileff ».
Cette « fusion du personnel et de l’universel crée une galerie d’archétypes qui traversent l’œuvre du peintre jusqu’à s’imposer comme des absolus de son univers thématique et plastique. Le violoniste traditionnel des orchestres de mariage, le kletzmorin, est celui qui l’accompagne le plus régulièrement, tantôt comme une figure centrale, tantôt comme une allusion symbolique à la condition de l’artiste ».
D’autres « archétypes témoignent de cette proximité entre les préoccupations musicales et plastiques. Ils peuvent exprimer des sentiments très intimes comme l’harmonie fusionnelle liant le peintre à son épouse Bella – les très célèbres Amoureux en gris (1916-17) et Amoureux en vert (1916-17) – qui suscita précisément les interventions de Chagall dans l’univers du spectacle. Et l’hybridation de La fiancée au visage bleu (1932-60) est couronnée par un musicien kletzmer ».
Ils « peuvent aussi s’inscrire dans une connaissance fine et familière de La Bible quand le roi David revendique un statut de monarque-artiste en arborant presque systématiquement sa couronne et sa lyre ».
Enfin, ces archétypes « peuvent être une référence allégorique à Chagall lui-même, comme le coq, autoportrait de substitution, qui porte en lui et le souvenir prosaïque de l’enfance à Vitebsk et l’aspiration votive à dépasser le quotidien ».
« En ce sens, la céramique de 1954 apparaît bien moins comme un récipient domestique que comme une sorte d’instrument de musique rituel inédit dont on aimerait qu’il produise, quand on le solliciterait, le son absolu de l’artiste. La figure androgyne de L’ange à la palette (1927-36) est un autre avatar du peintre qui semble diriger l’orchestration des couleurs ».
« Parmi les images chagalliennes qui imposent une référence musicale, le monde du cirque « est aussi un grand art » en lui-même et fait corps avec l’univers plastique de l’artiste. Réveillant assurément, là encore, des souvenirs de prime jeunesse, il est aussi par exemple dans la grande toile des Gens du voyage (1968), une allégorie de la condition de l’artiste et du Juif errant. Le nomadisme des saltimbanques et le rythme répétitif des représentations circassiennes d’une étape à l’autre, dans un voyage sans espoir de répit, sont des échos à la propre expérience du peintre, exilé volontaire vers Paris mais nostalgique éternel de Vitebsk, et Juif condamné à fuir la terre choisie pour échapper aux persécutions nazies. L’espace du chapiteau, où s’imbriquent le spectacle et la musique, la magie révélée au regard et l’expression virtuelle du rêve, s’affirme alors comme le creuset d’une évocation du monde à la fois subi et rêvé, un monde où l’artifice et le sensible ne cessent de se croiser, dans une sorte de mouvement perpétuel, exprimant parfois la joie de la fête ou plus souvent la désespérance d’une condition angoissante qui sourd dans l’ambiance nocturne des Saltimbanques dans la nuit (1957) ou du Cirque sur fond noir (1967) ».
Récits
« Les tableaux [de Chagall] sont un récit » dit Bachelard. Et « dans la tradition juive, le lien fort entre l’écrit et l’oral s’impose jusque dans l’existence reconnue » de deux Thoras, « l’une rédigée, l’autre racontée pour, précisément distinguer la communauté des autres lecteurs du texte sacré ».
« Au livre est donc associée la voix comme » un vecteur « essentiel de la transmission. Dans un entretien avec Edouard Roditi, Chagall lie les premiers moments de sa vocation artistique à un travail de copiste dans un livre, d’après une image de musicien » : « C’est ainsi que je suis devenu peintre. Je suis allé à la bibliothèque municipale, j’y ai demandé un volume de la revue illustrée Niwa et je l’ai rapporté à la maison, pour y choisir un portrait du compositeur Anton Rubinstein. [...] Je copiai ce petit portrait, puis d’autres, mais l’art n’était pas encore, à mes yeux, une vocation, ni une profession ».
« Trois langues ont accompagné la vie de Chagall, le russe, le yiddish et le français. Elles apparaissent toutes dans l’importante contribution de l’artiste à l’histoire de l’illustration littéraire au XXe siècle. Chacune apporte sa musicalité, mais également ses qualités inspiratrices. Au russe, le récit des années de jeunesse jusqu’au départ définitif vers Paris, au yiddish l’univers fabuleux de la tradition juive, au français la poésie pittoresque de La Fontaine. A certaines périodes, ce lien entre le langage, l’alphabet, la couleur et le dessin crée un art de fusion, comme, à propos des années futuro-cubistes de Chagall, cette «cryptographie acrobatique» qu’évoque Evgenia Kuzmina dans le catalogue de l’exposition ».
Plusieurs gravures dans Ma vie (1922) offrent « la part russe de ce travail. Des dessins pleins à la fois de fantaisie et de rythme évoquent les contributions à des revues modernistes yiddishophones comme Shtrom ou Khaliastra (1920-27) et des projets d’illustrations littéraires pour des écrivains s’exprimant en yiddish comme Dovid Hofstein (1919), Ytzhak Leibush Pêretz (1914-45) ou Avrom Liessin-Valt (1931). Enfin, un ensemble de gouaches lumineuses pour les Fables de La Fontaine (1925-27) rappelle que Chagall a réalisé ce projet «à l’oreille» en écoutant Bella lire les poèmes à haute voix ».
Rythmes et mélodie
Cette « relation entre les sons et les couleurs - « Moi-même je deviens un son » dit Chagall - rejoint les recherches sur le chromatisme musical d’Arthur Rimbaud, en quête d’un langage universel réunissant « parfums, sons, couleurs ».
Et « il est évidemment tentant de rapprocher l’auteur de Voyelles, « l’homme aux semelles de vent », du Luftmensch, personnage emblématique de l’écrivain de langue yiddish Sholem Aleikhem, cet homme de l’air vivant d’espoir et de combines auquel Chagall identifie fréquemment l’image du Juif nomade et qui rejoint bien sûr la trajectoire de l’exilé perpétuel en qui le peintre reconnaît sa propre destinée ».
Ce « travail au contact de l’écrit, de la littérature, crée, dans l’œuvre de Chagall un véritable rythme qui s’exprime notamment dans le noir et blanc mais qui, plus largement, joue habilement des mystères hermétiques hérités de textes sacrés et passeurs d’univers particulièrement oniriques et poétiques ».
Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Paul Eluard ou Louis Aragon « se sont reconnus en fraternité dans cette écriture rythmique des œuvres de Chagall et ont fait leurs ces images chahutées, troublantes et « surréelles » pour reprendre l’expression du prince des poètes. Et comment ne pas rapprocher cette fusion de l’écrit et du plastique chez Chagall des convictions énoncées par Apollinaire dans sa fameuse conférence sur « l’Esprit nouveau et les Poètes » où l’auteur d’Alcools vante l’idée que l’art total serait nourri de l’ensemble des phénomènes visuels et acoustiques du monde moderne, propose une «synthèse des arts, de la musique, de la peinture et de la littérature» et annonce « préparer cet art nouveau (plus vaste que l’art simple des paroles) où, chefs d’un orchestre d’une étendue inouïe, [les poètes] auront à leur disposition : le monde entier, ses rumeurs et ses apparences, la pensée et le langage humain, le chant, la danse, tous les arts et tous les artifices ».
Cette « nouvelle lecture de l’œuvre de Chagall est notamment sensible dans des œuvres précoces, souvent réalisées durant le premier séjour de l’artiste à Paris. Elle est ainsi au cœur d’une composition emblématique, exceptionnellement prêtée par le Stedelijk Van Abbemuseum d’Eindhoven, Hommage à Apollinaire (1911-12). Mais une évidente angulosité des formes, des libertés signifiantes prises avec les représentations confèrent à cette période de compagnonnage avec le futuro-cubisme une musicalité syncopée très prégnante, par exemple dans Personnage devant la voûte bleue (1911), le Nu au peigne (1911-12) ou le célèbre Homme à la tête renversée (1919) ».
Puis, « c’est toute une construction musicale qui s’affirme dans l’œuvre de maturité, créant une écriture symphonique ou lyrique pour des toiles complexes comme La Chute de l’ange (1923-33-47) montrant, cette fois, l’indicible, l’effondrement de l’humanité, le génocide du peuple juif, des « Frères d’Israël, de Pissarro et de Modigliani . Nos frères tirés à la longe Par les fils de Dürer, de Cranach et d’Holbein Vers la mort dans les fours». Ailleurs, par exemple dans Paris entre deux rives (1953-56), ce sont les rites et leur cortège traditionnel de saltimbanques, les musiciens kletzmer du shtetl, qui resurgissent pour célébrer, comme un mariage idéal, le retour de l’artiste à Paris après l’exil aux États-Unis pendant le régime de Vichy. Et c’est parfois une écriture musicale qui s’impose à nos yeux, tant dans la composition que dans la gamme colorée, ainsi dans l’éclatant Arc en ciel (1967) où la palme blanche strie son incrustation dans la page rouge. C’est cette musicalité de l’œuvre d’après guerre que note Marcel Arland quand il écrit à leur propos » : « Il ne s’agit plus d’anecdotes. Cocasses ou sentimentales, désinvoltes ou raffinées, Dieu sait que d’anecdotes ont pu nous charmer dans l’œuvre de ce conteur oriental. Mais Chagall ne conte plus ou presque plus : il chante : tout détail à présent se plie à l’esprit et à l’unité de l’ensemble ».
Une partition monumentale
Alors qu’il collabore avec Lino Melano à la mosaïque du Message d’Ulysse pour l’université de Nice, Chagall lui explique : « Il faut faire chanter le dessin par la couleur, il faut faire comme Debussy ». Et l’on se plaît à retrouver dans ce long ruban pointilliste de tesselles multicolores la forme et l’écriture d’une partition guidant les sons ».
Menée avec Charles et Brigitte Marq dans l’atelier Simon-Marq de Reims, l’expérience du vitrail s’analyse comme une apogée dans l’art monumental de Chagall. La « lumière se diffuse alors comme le son, comme la musique, dans l’espace qu’elle occupe, avec ses couleurs, plus pleinement que le peintre muraliste ne pourra jamais l’espérer ».
Les « esquisses et les essais pour les vitraux d’Haddassah à Jérusalem (1959-60) témoignent de cette ambition quand les petits verres gravés et peints, travaillés dans le même atelier au milieu des années 1960 et très rarement vus, apportent une touche plus intime à l’évocation de ces recherches sur la vibration et la diffusion des couleurs ».
Et « c’est au nom de cette quête d’un rapport fusionnel entre le musical et le plastique que symbolise alors l’œuvre de Chagall qu’André Malraux invite le peintre à couronner la grande salle de l’Opéra de Paris. L’artiste y tentera moins une substitution moderniste au plafond originel de Lenepveu qu’une véritable fusion avec le palais de Charles Garnier, c’est à dire une contribution érudite et sensible au sanctuaire de l’art lyrique, dont l’exposition parisienne, en introduction, évoque l’aventure ».
Racines
Dans Ma Vie, Chagall conte son enfance dans le shtetl de Vitebsk, en ponctuant son récit de références à la musique dans la vie quotidienne familiale : « le grand-père chantre, l’oncle Neuss jouant du violon, la mère entonnant la chanson du rabbin à la veillée du Sabbat, l’oncle Israël psalmodiant... »
Dans l’avènement de sa vocation, Chagall souligne l’importance de la musique et son lien avec sa vie d’artiste : « Je prenais [...] des leçons de rudiment et de chant. Pourquoi chantais-je ? D’où savais-je que la voix ne sert pas seulement à crier et à se disputer avec ses sœurs ? J’avais de la voix et je l’élevais tant que je voulais. [...] Je m’étais engagé comme aide chez le chantre et, aux jours de grandes fêtes, toute la synagogue et moi-même entendions distinctement flotter mon soprano sonore. Je voyais sur les figures des fidèles des sourires, l’attention, et je rêvais : « Je serai chanteur, chantre. J’entrerai au Conservatoire ». Dans notre cour habitait aussi un violoniste. Je ne savais pas d’où il venait. Dans la journée, commis chez un ferronnier ; le soir, il enseignait le violon. Je raclais quelque chose. Et n’importe quoi, ni comment je jouais, il disait toujours, en battant la mesure de sa botte : « Admirable ! » Et je pensais : « Je serai violoniste, j’entrerai au Conservatoire ». A Lyozno, dans chaque maison, les parents, les voisines m’invitaient à danser avec ma sœur. J’étais gracieux, avec mes cheveux bouclés. Je pensais : « Je serai danseur, j’entrerai... » Je ne savais plus ou me laisser aller». Cette ambivalence dans la référence à Vitebsk et dans la naissance de la vocation réapparaît ailleurs, dans un texte plus tardif : « Qui suis-je ? Je ne suis ni Michel-Ange, ni Mozart, ni Haydn, ni Goya, mais simplement un certain Chagall de Vitebsk ».
Chagall « affirme l’universalité de la création artistique, dépassant largement le cadre strict des disciplines pour susciter l’avènement d’un art total. De là naît le dialogue nourri qu’il entretient avec des chorégraphes comme Leonid Massine ou, plus tard, avec un musicien comme Mstislav Rostropovitch, ami intime qu’il invita régulièrement au Musée Chagall de Nice. Un musée dans lequel la présence d’un vrai auditorium de concerts, voulue par l’artiste, constituait en soi une nouveauté radicale ».
Dans deux salles, le musée évoque des figures familiales et des scènes de la maison d’enfance dans le shtetl de Vitebsk. Les » portraits du père (1921) et de la mère (1914) imposent leur écriture musicale tout en illustrant ces racines originelles. Les portraits « à la mandoline » de David (1914), son frère, et d’une de ses sœurs, Lisa (1914) affirment déjà un rythme fort dans leurs compositions et confirment la présence de la pratique musicale dans la famille du peintre. Introduite par Bella au violon (1914), une suite de portraits de l’épouse de l’artiste, elle-même passionnée par les arts de la scène, permet d’insister sur cette relation fusionnelle qui hante l’inspiration de Chagall ».
Puis diverses œuvres soulignent le sceau de Vitebsk dans la formation de l’artiste. Les musiciens de la rue (1907) « situent la présence de la musique, avec notamment la figure pittoresque du violoniste aveugle, dans le quotidien d’enfance de Chagall. L’homme coq au-dessus de Vitebsk (1925) fait flotter un avatar du peintre, un coq, au-dessus d’une évocation monumentale de la cité enneigée. La petite chèvre (1914) donne une vision plus modeste et encore rurale du shtetl, le quartier juif où grandit Chagall. A Vitebsk, la musique intervient de façon forte dans les différents rites qui rythment la vie juive et son caractère sacré n’échappe pas à l’artiste qui met en scène des rabbins psalmodiant et des personnages jouant du shofar traditionnel ou représente des intérieurs de synagogues, vibrantes de l’écho du silence entre deux célébrations. Dans une œuvre importante, La Mort (1908-09), un violoniste est assis sur le toit d’une maison et accompagne la scène dramatique qui se déroule dans la rue du son, que l’on imagine languissant, de son instrument iconique. Dans Le mariage (1944), l’orchestre traditionnel, dans une ambiance inquiétante, entoure le jeune couple, réuni sous la houppah rituelle ».
Archétypes
La « mémoire de Vitebsk, entretenue et revendiquée, résonne de personnages, de lieux et de rites qui sont les racines de l’inspiration de Chagall, pour toute une vie ».
Le « hassidisme dans lequel a été élevé l’artiste prône précisément l’exaltation de l’âme par la prière et la danse, la musique et le balancement du corps créant le rythme propice à l’extase de la relation avec Dieu ».
Et, dans Ma Vie, pour lier ces références familiales et celles du sacré, de leurs sites et de leurs rites, Chagall invoque la mémoire d’un aïeul légendaire du XVIIIe siècle, Hayyin Ben Isaac Segal de Slutsk, peintre de la synagogue de Mohileff ».
Cette « fusion du personnel et de l’universel crée une galerie d’archétypes qui traversent l’œuvre du peintre jusqu’à s’imposer comme des absolus de son univers thématique et plastique. Le violoniste traditionnel des orchestres de mariage, le kletzmorin, est celui qui l’accompagne le plus régulièrement, tantôt comme une figure centrale, tantôt comme une allusion symbolique à la condition de l’artiste ».
D’autres « archétypes témoignent de cette proximité entre les préoccupations musicales et plastiques. Ils peuvent exprimer des sentiments très intimes comme l’harmonie fusionnelle liant le peintre à son épouse Bella – les très célèbres Amoureux en gris (1916-17) et Amoureux en vert (1916-17) – qui suscita précisément les interventions de Chagall dans l’univers du spectacle. Et l’hybridation de La fiancée au visage bleu (1932-60) est couronnée par un musicien kletzmer ».
Ils « peuvent aussi s’inscrire dans une connaissance fine et familière de La Bible quand le roi David revendique un statut de monarque-artiste en arborant presque systématiquement sa couronne et sa lyre ».
Enfin, ces archétypes « peuvent être une référence allégorique à Chagall lui-même, comme le coq, autoportrait de substitution, qui porte en lui et le souvenir prosaïque de l’enfance à Vitebsk et l’aspiration votive à dépasser le quotidien ».
« En ce sens, la céramique de 1954 apparaît bien moins comme un récipient domestique que comme une sorte d’instrument de musique rituel inédit dont on aimerait qu’il produise, quand on le solliciterait, le son absolu de l’artiste. La figure androgyne de L’ange à la palette (1927-36) est un autre avatar du peintre qui semble diriger l’orchestration des couleurs ».
« Parmi les images chagalliennes qui imposent une référence musicale, le monde du cirque « est aussi un grand art » en lui-même et fait corps avec l’univers plastique de l’artiste. Réveillant assurément, là encore, des souvenirs de prime jeunesse, il est aussi par exemple dans la grande toile des Gens du voyage (1968), une allégorie de la condition de l’artiste et du Juif errant. Le nomadisme des saltimbanques et le rythme répétitif des représentations circassiennes d’une étape à l’autre, dans un voyage sans espoir de répit, sont des échos à la propre expérience du peintre, exilé volontaire vers Paris mais nostalgique éternel de Vitebsk, et Juif condamné à fuir la terre choisie pour échapper aux persécutions nazies. L’espace du chapiteau, où s’imbriquent le spectacle et la musique, la magie révélée au regard et l’expression virtuelle du rêve, s’affirme alors comme le creuset d’une évocation du monde à la fois subi et rêvé, un monde où l’artifice et le sensible ne cessent de se croiser, dans une sorte de mouvement perpétuel, exprimant parfois la joie de la fête ou plus souvent la désespérance d’une condition angoissante qui sourd dans l’ambiance nocturne des Saltimbanques dans la nuit (1957) ou du Cirque sur fond noir (1967) ».
Récits
« Les tableaux [de Chagall] sont un récit » dit Bachelard. Et « dans la tradition juive, le lien fort entre l’écrit et l’oral s’impose jusque dans l’existence reconnue » de deux Thoras, « l’une rédigée, l’autre racontée pour, précisément distinguer la communauté des autres lecteurs du texte sacré ».
« Au livre est donc associée la voix comme » un vecteur « essentiel de la transmission. Dans un entretien avec Edouard Roditi, Chagall lie les premiers moments de sa vocation artistique à un travail de copiste dans un livre, d’après une image de musicien » : « C’est ainsi que je suis devenu peintre. Je suis allé à la bibliothèque municipale, j’y ai demandé un volume de la revue illustrée Niwa et je l’ai rapporté à la maison, pour y choisir un portrait du compositeur Anton Rubinstein. [...] Je copiai ce petit portrait, puis d’autres, mais l’art n’était pas encore, à mes yeux, une vocation, ni une profession ».
« Trois langues ont accompagné la vie de Chagall, le russe, le yiddish et le français. Elles apparaissent toutes dans l’importante contribution de l’artiste à l’histoire de l’illustration littéraire au XXe siècle. Chacune apporte sa musicalité, mais également ses qualités inspiratrices. Au russe, le récit des années de jeunesse jusqu’au départ définitif vers Paris, au yiddish l’univers fabuleux de la tradition juive, au français la poésie pittoresque de La Fontaine. A certaines périodes, ce lien entre le langage, l’alphabet, la couleur et le dessin crée un art de fusion, comme, à propos des années futuro-cubistes de Chagall, cette «cryptographie acrobatique» qu’évoque Evgenia Kuzmina dans le catalogue de l’exposition ».
Plusieurs gravures dans Ma vie (1922) offrent « la part russe de ce travail. Des dessins pleins à la fois de fantaisie et de rythme évoquent les contributions à des revues modernistes yiddishophones comme Shtrom ou Khaliastra (1920-27) et des projets d’illustrations littéraires pour des écrivains s’exprimant en yiddish comme Dovid Hofstein (1919), Ytzhak Leibush Pêretz (1914-45) ou Avrom Liessin-Valt (1931). Enfin, un ensemble de gouaches lumineuses pour les Fables de La Fontaine (1925-27) rappelle que Chagall a réalisé ce projet «à l’oreille» en écoutant Bella lire les poèmes à haute voix ».
Rythmes et mélodie
Et « il est évidemment tentant de rapprocher l’auteur de Voyelles, « l’homme aux semelles de vent », du Luftmensch, personnage emblématique de l’écrivain de langue yiddish Sholem Aleikhem, cet homme de l’air vivant d’espoir et de combines auquel Chagall identifie fréquemment l’image du Juif nomade et qui rejoint bien sûr la trajectoire de l’exilé perpétuel en qui le peintre reconnaît sa propre destinée ».
Ce « travail au contact de l’écrit, de la littérature, crée, dans l’œuvre de Chagall un véritable rythme qui s’exprime notamment dans le noir et blanc mais qui, plus largement, joue habilement des mystères hermétiques hérités de textes sacrés et passeurs d’univers particulièrement oniriques et poétiques ».
Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Paul Eluard ou Louis Aragon « se sont reconnus en fraternité dans cette écriture rythmique des œuvres de Chagall et ont fait leurs ces images chahutées, troublantes et « surréelles » pour reprendre l’expression du prince des poètes. Et comment ne pas rapprocher cette fusion de l’écrit et du plastique chez Chagall des convictions énoncées par Apollinaire dans sa fameuse conférence sur « l’Esprit nouveau et les Poètes » où l’auteur d’Alcools vante l’idée que l’art total serait nourri de l’ensemble des phénomènes visuels et acoustiques du monde moderne, propose une «synthèse des arts, de la musique, de la peinture et de la littérature» et annonce « préparer cet art nouveau (plus vaste que l’art simple des paroles) où, chefs d’un orchestre d’une étendue inouïe, [les poètes] auront à leur disposition : le monde entier, ses rumeurs et ses apparences, la pensée et le langage humain, le chant, la danse, tous les arts et tous les artifices ».
Cette « nouvelle lecture de l’œuvre de Chagall est notamment sensible dans des œuvres précoces, souvent réalisées durant le premier séjour de l’artiste à Paris. Elle est ainsi au cœur d’une composition emblématique, exceptionnellement prêtée par le Stedelijk Van Abbemuseum d’Eindhoven, Hommage à Apollinaire (1911-12). Mais une évidente angulosité des formes, des libertés signifiantes prises avec les représentations confèrent à cette période de compagnonnage avec le futuro-cubisme une musicalité syncopée très prégnante, par exemple dans Personnage devant la voûte bleue (1911), le Nu au peigne (1911-12) ou le célèbre Homme à la tête renversée (1919) ».
Puis, « c’est toute une construction musicale qui s’affirme dans l’œuvre de maturité, créant une écriture symphonique ou lyrique pour des toiles complexes comme La Chute de l’ange (1923-33-47) montrant, cette fois, l’indicible, l’effondrement de l’humanité, le génocide du peuple juif, des « Frères d’Israël, de Pissarro et de Modigliani . Nos frères tirés à la longe Par les fils de Dürer, de Cranach et d’Holbein Vers la mort dans les fours». Ailleurs, par exemple dans Paris entre deux rives (1953-56), ce sont les rites et leur cortège traditionnel de saltimbanques, les musiciens kletzmer du shtetl, qui resurgissent pour célébrer, comme un mariage idéal, le retour de l’artiste à Paris après l’exil aux États-Unis pendant le régime de Vichy. Et c’est parfois une écriture musicale qui s’impose à nos yeux, tant dans la composition que dans la gamme colorée, ainsi dans l’éclatant Arc en ciel (1967) où la palme blanche strie son incrustation dans la page rouge. C’est cette musicalité de l’œuvre d’après guerre que note Marcel Arland quand il écrit à leur propos » : « Il ne s’agit plus d’anecdotes. Cocasses ou sentimentales, désinvoltes ou raffinées, Dieu sait que d’anecdotes ont pu nous charmer dans l’œuvre de ce conteur oriental. Mais Chagall ne conte plus ou presque plus : il chante : tout détail à présent se plie à l’esprit et à l’unité de l’ensemble ».
Une partition monumentale
Alors qu’il collabore avec Lino Melano à la mosaïque du Message d’Ulysse pour l’université de Nice, Chagall lui explique : « Il faut faire chanter le dessin par la couleur, il faut faire comme Debussy ». Et l’on se plaît à retrouver dans ce long ruban pointilliste de tesselles multicolores la forme et l’écriture d’une partition guidant les sons ».
Menée avec Charles et Brigitte Marq dans l’atelier Simon-Marq de Reims, l’expérience du vitrail s’analyse comme une apogée dans l’art monumental de Chagall. La « lumière se diffuse alors comme le son, comme la musique, dans l’espace qu’elle occupe, avec ses couleurs, plus pleinement que le peintre muraliste ne pourra jamais l’espérer ».
Les « esquisses et les essais pour les vitraux d’Haddassah à Jérusalem (1959-60) témoignent de cette ambition quand les petits verres gravés et peints, travaillés dans le même atelier au milieu des années 1960 et très rarement vus, apportent une touche plus intime à l’évocation de ces recherches sur la vibration et la diffusion des couleurs ».
Et « c’est au nom de cette quête d’un rapport fusionnel entre le musical et le plastique que symbolise alors l’œuvre de Chagall qu’André Malraux invite le peintre à couronner la grande salle de l’Opéra de Paris. L’artiste y tentera moins une substitution moderniste au plafond originel de Lenepveu qu’une véritable fusion avec le palais de Charles Garnier, c’est à dire une contribution érudite et sensible au sanctuaire de l’art lyrique, dont l’exposition parisienne, en introduction, évoque l’aventure ».
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
MARC CHAGALL
(Vitebsk, Russie Blanche, 1887 - Saint-Paul de Vence, 1985)
Né le 7 juillet à Vitebsk. Fils de commerçants juifs hassidim, présente très tôt des dispositions pour le dessin.
1906-1910
Entre dans l’atelier du peintre Yehouda Pen où il ne reste que peu de temps avant de se rendre à Saint-Pétersbourg, où il fréquente l’atelier de Léon Bakst à l’Ecole Zvantseva.
1911-1914
Vient à Paris et s’installe à la Ruche où il a pour voisin Fernand Léger, Henri Laurens, Alexandre Archipenko, Amedeo Modigliani, Chaïm Soutine et les poètes Blaise Cendrars, Max Jacob, André Salmon, Guillaume Apollinaire. En 1912, participe au Salon d’Automne et au Salon des Indépendants de Paris (ainsi qu’en 1913), et à l’exposition de groupe La Queue d’Âne à Moscou.
Première exposition personnelle à Berlin à la Galerie Der Sturm. Retourne en Russie blanche pour n’y passer que quelques mois, mais la guerre le contraint à rester.
1915-1917
Epouse Bella Rosenfeld, qu’il représente à de nombreuses reprises. Participe au Salon d’Art Michaïlova à Moscou dans lequel des œuvres sont acquises par des collectionneurs russes. Marc et Bella Chagall s’installent à Petrograd où ils se lient d’amitié avec des poètes dont Alexandre Blok, Sergueï Essénine, Vladimir Maïakovski, des artistes et des critiques littéraires.
Naissance d’Ida en mai 1916. Deux importantes expositions sont organisées par Dobichine et 45 œuvres figurent au Valet de Carreau en 1916.
Participe à plusieurs projets et manifestations de la Société Juive pour l’encouragement des Beaux-Arts à la Galerie Lemercier à Moscou et des deux Sociétés Juives de Pétrograd en 1917.
1918-1921
Nommé commissaire aux beaux-arts pour la région de Vitebsk. Il crée une commission artistique pour décorer la ville en l’honneur du premier anniversaire de la Révolution avant d’annoncer la création d’une école d’art. Y invite Alexandre Romm, Vera Iermolaïeva, El Lissitzky, Yehouda Pen et Kasimir Malevich pour diriger des ateliers libres. Premières commandes de maquettes et de costumes pour Les Joueurs et Le Mariage de Gogol par le Théâtre d’Essai de l’Ermitage à Pétrograd en 1919 (projet non réalisé).
Un conflit éclate entre les professeurs suite auquel il demande sa mutation à Moscou qui ne sera accordée qu’en 1920. Est invité à travailler pour le Théâtre Juif Kamerny à Moscou pour réaliser des décors et des costumes pour des pièces de Sholem Aleikhem et sept peintures murales destinées à habiller une seule salle de spectacle. Collabore avec divers autres théâtres de Moscou pour réaliser des décors pour des pièces d’Anski, de Smoline et de Synge qui seront tous refusés. En 1921, enseigne à des enfants rescapés de pogroms à la colonie juive d’orphelins de guerre à Malakhovka.
1922- 1923
Termine la rédaction de Ma Vie, commencée en 1915-16. En 1922, quitte définitivement la Russie par Kaunas, avec l’ensemble de ses oeuvres, pour rejoindre Berlin.
Tente de retrouver les toiles laissées avant-guerre à la Galerie Der Sturm. Réalise des planches sur cuivres et des gravures pendant son séjour de 9 mois à Berlin.
Rencontre avec des cercles berlinois d’écrivains et de peintres.
1923-1927
Rejoint Paris grâce à une lettre de Blaise Cendrars contenant la demande d’Ambroise Vollard d’illustrer des livres: Les Âmes Mortes de Gogol illustrées d’eaux-fortes (1924-25), les Fables de la Fontaine (1926-28) puis la Bible (1930-39) illustrées d’eaux-fortes à partir de gouaches préparatoires. Bernheim-Jeune devient son marchand.
1930-31
Publie son autobiographie, Ma Vie, traduite en français par André Salmon et Bella Chagall.
Enthousiasmé par sa peinture, André Breton tente de lui faire rejoindre le mouvement surréaliste, mais il préfère garder son indépendance. Sur invitation du maire de Tel Aviv, Dizengoff, la famille Chagall se rend en Palestine pour la pose de la première pierre du musée à Haïfa, en passant par Alexandrie, Le Caire et les pyramides.
Autodafé de ses œuvres dans le cadre d’une exposition « bolcheviste-culturelle » à la Kunsthalle de Mannheim.
Sa demande de citoyenneté française est refusée.
Importante rétrospective à la Kunsthalle de Bâle.
Les événements politiques marquent fortement ses œuvres.
1934-1938
Bouleversé par les peintures du Greco lors du voyage en Espagne. Assiste avec Bella à l’inauguration du centre culturel juif à Vilna en Pologne en 1935.
Des portraits de Juifs témoignent de leur détresse.
Dès 1937, reprend le thème révolutionnaire dû à la situation de plus en plus politisée en France. Obtient grâce à l’intervention de Jean Paulhan la naturalisation française en 1937. Trois œuvres qui figurent dans des musées allemand déclarées « Art dégénéré ».
1939-1940
Déménage peu avant la déclaration de la guerre à Saint-Dyé-sur-Loire, puis à Gordes.
Reçoit le 3e prix de peinture du Carnegie Institute de Pittsburgh.
1941
Grâce à une invitation du Museum of Modern Art de New York, accepte l’aide de Varian Fry qui le fait partir, avec toutes ses œuvres en caisses, pour les États-Unis, en transitant par l’Espagne et le Portugal. Pierre Matisse devient son marchand.
Grâce à une invitation du Museum of Modern Art de New York, accepte l’aide de Varian Fry qui le fait partir, avec toutes ses œuvres en caisses, pour les États-Unis, en transitant par l’Espagne et le Portugal. Pierre Matisse devient son marchand.
1942-1944
Effectue un voyage au Mexique qui se révèle être une véritable découverte. Y réalise les décors et les costumes du ballet Aleko de Tchaikovski. Réalise une série de tableaux inspirés par la guerre. Décès de Bella Chagall.
Effectue un voyage au Mexique qui se révèle être une véritable découverte. Y réalise les décors et les costumes du ballet Aleko de Tchaikovski. Réalise une série de tableaux inspirés par la guerre. Décès de Bella Chagall.
1945-1946
Réalise pour le Theatre Ballet de New York les costumes et les décors de L’Oiseau de Feu de Stravinsky. Exécute les premières lithographies en couleurs pour Les Mille et une Nuits.
Rencontre Virginia McNeil qui donne naissance à David. S’installe à High Falls. Rétrospective au Museum of Modern Art à New York, puis à l’Art Institute à Chicago.
1947
Plusieurs expositions monographiques sont organisées par le Musée d’Art moderne de Paris, le Stedelijk Museum d’Amsterdam, par la Tate Gallery de Londres, le Kunsthaus de Zurich et la Kunstalle de Berne.
De retour en France, s’installe dans une maison à Orgeval qui devient aussitôt un lieu de rencontres.
Aimé Maeght devient son marchand en France.
Tériade acquiert toutes les gravures du fonds Vollard et propose de nouveaux projets de livres illustrés. Réalisation de l’ouvrage des Ames Mortes (les Fables sont publiées en 1952, la Bible en 1956). Reçoit le prix de gravure à la Biennale de Venise.
1949-1952
Séjourne à St Jean-Cap-Ferrat où réside Tériade, puis s’installe à Vence dès 1950.
L’intensité du paysage méditerranéen se reflète dorénavant dans ses œuvres. S’initie à la céramique qui le conduira à la sculpture en marbre et en terre cuite. Exposition à Jérusalem, Haïfa et Tel Aviv.
Rencontre Valentina Brodsky qu’il épouse en 1952. Étudie la technique des vitraux anciens à la cathédrale de Chartres. Commande d’illustrations de Daphnis et Chloé par l’éditeur Tériade. Premier voyage en Grèce. Réalise deux vitraux destinés à la Chapelle de Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d’Assy.
De nombreuses expositions sont organisées (Turin, Bâle, Berne, Bruxelles). Commence la suite des peintures « murales » du Message Biblique en 1955 (terminée en 1966) qu’il souhaite réunir dans un lieu.
Débute sa collaboration avec le maître verrier Charles Marq et l’atelier Simon de Reims et réalise ses vitraux pour la Cathédrale de Metz en 1959.
Une importante rétrospective est organisée par la Kunsthalle de Hambourg, par le Haus der Kunst à Munich et par le Musée des Arts Décoratifs à Paris.
Débute sa collaboration avec le maître verrier Charles Marq et l’atelier Simon de Reims et réalise ses vitraux pour la Cathédrale de Metz en 1959.
Une importante rétrospective est organisée par la Kunsthalle de Hambourg, par le Haus der Kunst à Munich et par le Musée des Arts Décoratifs à Paris.
1961-1962
Daphnis et Chloé, illustré de lithographies en couleurs, est publié par les Editions Tériade.
1963-1966
A la demande d’André Malraux, commence la maquette du décor pour le Plafond de l’Opéra de Paris, inauguré en 1964. Quitte Vence pour s’installer à Saint-Paul-de-Vence. Travaille à la réalisation des deux peintures monumentales commandées par le Metropolitan Opera de New York et aux décors et costumes pour La Flûte enchantée. Fait don à l’Etat français du cycle du Message Biblique.
1967-1970
Publication du Cirque illustré de lithographies par les Editions Tériade. Réalisation de divers vitraux, de premières tapisseries et de mosaïques pour la faculté de Droit à Nice. Grande rétrospective organisée par le Grand Palais à Paris.
1973
Retour en Russie où la Galerie Trétiakov à Moscou organise une exposition et la signature de tous les panneaux du Théâtre d’Art Juif réalisés en 1920.
Inauguration du Musée national Message Biblique Marc Chagall à Nice en présence d’André Malraux, comportant une salle de concert décorée de vitraux et une mosaïque monumentale. Inauguration des vitraux du Fraumünster à Zurich.
1974-77
Inauguration des vitraux de la Cathédrale de Reims.
Réalise une mosaïque monumentale destinée à la Place de la First National City Bank à Chicago.
1979-1981
Exposition au Palazzo Pitti à Florence. Inauguration des vitraux de l’église Saint-Etienne de Mayence, de ceux de la Cathédrale de Chichester et de ceux de l’Art Institute de Chicago.
1984
Pour son 87e anniversaire, expositions organisées par le Musée national d’art moderne à Paris, la Fondation Maeght à Saint Paul et le Musée national Message Biblique Marc Chagall à Nice.
Après une ultime séance de travail avec son ami lithographe Charles Sorlier, Chagall s’éteint dans sa maison de Saint Paul de Vence, le 28 mars 1985 ».
Du 24 octobre 2015 au 31 janvier 2016
23, rue de l’Espérance. 59100 Roubaix
Tél. : + 33 (0)3 20 69 23 60
Du mardi au jeudi de 11 h à 18 h, le vendredi de 11 h à 20 h, les samedi et dimanche de 13 h à 18 h
Visuels
Affiche
Marc Chagall (1887-1985)
L’Homme à la tête renversée, 1919
Huile sur carton marouflé sur bois
H. 57 ; L. 47 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Les Sources de la musique, 1966
Gouache, encre de Chine et collages sur papier
H. 50 ; L. 37,5 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®Marc Chagall (1887-1985)
Les Sources de la musique, 1966
Gouache, encre de Chine et collages sur papier
H. 50 ; L. 37,5 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le Prophète Elie, 1914-15
Encre de Chine et gouache sur papier
H. 16,9 ; L. 16 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Jacques Faujour
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
L’homme à l’oiseau, 1917
Mine graphite, peinture à la colle, gouache sur papier
d’emballage brun collé sur carton. H. 18,5 ; L. 14,5 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Autoportrait en vert, 1914
Huile sur carton marouflé sur toile
H. 50,7 ; L. 38 cm
Nice, Musée National Marc Chagall (dépôt du MNAM)
© RMN-Grand Palais (musée Marc Chagall) / Gérard Blot
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
La Mort, 1908-1909
Huile sur toile
H. 68,2 ; L. 86 cm
Paris, Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (dépôt du MNAM)
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Jacques Faujour
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le Shofar, 1914-15
Mine graphite, aquarelle et gouache sur papier gris collé sur
papier rouge
H. 26,3 ; L. 32,7 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
David à la mandoline, 1914
Huile sur papier marouflé sur carton
H. 50 ; L. 37,5 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le Mariage, 1944
Huile sur toile
H. 99,7 ; L. 74 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Les Amoureux en vert, 1916-17
Huile sur carton marouflé sur toile
H. 69,7 ; L. 49,5 cm
Nice, Musée National Marc Chagall (dépôt du MNAM)
© RMN-Grand Palais (musée Marc Chagall) / Gérard Blot
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Violoniste au coq, 1965
Gouache, encre et pastel sur papier
H. 60,2 ; L. 45,7 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le Coq, 1947
Huile sur toile
H. 126 ; L. 91,5 cm
Lyon, Musée des Beaux-Arts (dépôt du MNAM)
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Les Saltimbanques dans la nuit, 1957
Huile sur toile
H. 95 ; L. 95 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le meunier, son fils et l’âne, 1926
Gouache et encres de couleurs sur papier coloré brun
H. 50,5 ; L. 41,4 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Paris entre deux rives, 1953-56
Huile sur toile
H. 147,5 ; L. 102 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Couverture de la revue Khaliastra, 1924
Encre, retouches à la gouache blanche sur papier Vélin
H. 29 ;7 ; L. 23 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Hommage à Apollinaire, 1911-1912
Huile sur carton
H. 200 ; L. 189,5 cm
Eindhoven, Stedelijk Van Abbemuseum
© Peter Cox, Eindoven, Pays-Bas
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Les Gens du voyage, 1968
Huile sur toile
H. 129,5 ; L. 205,5 cm
Céret, Musée d’art moderne (dépôt du MNAM)
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
L’Arc en ciel, 1967
Huile sur toile
H. 160 ; L. 170,5 cm
Strasbourg, Musée d’art moderne et contemporain (dépôt du MNAM)
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Maquette pour la mosaïque de l’Université de Nice : Le Message
d’Ulysse, 1968
Aquarelle, gouache, crayon noir, encre de Chine, collage de papiers et
tissus imprimés repeints à la gouache sur papier
H. 67,5 ; L. 243 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
L’Homme à la tête renversée, 1919
Huile sur carton marouflé sur bois
H. 57 ; L. 47 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Les Sources de la musique, 1966
Gouache, encre de Chine et collages sur papier
H. 50 ; L. 37,5 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®Marc Chagall (1887-1985)
Les Sources de la musique, 1966
Gouache, encre de Chine et collages sur papier
H. 50 ; L. 37,5 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le Prophète Elie, 1914-15
Encre de Chine et gouache sur papier
H. 16,9 ; L. 16 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Jacques Faujour
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
L’homme à l’oiseau, 1917
Mine graphite, peinture à la colle, gouache sur papier
d’emballage brun collé sur carton. H. 18,5 ; L. 14,5 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Autoportrait en vert, 1914
Huile sur carton marouflé sur toile
H. 50,7 ; L. 38 cm
Nice, Musée National Marc Chagall (dépôt du MNAM)
© RMN-Grand Palais (musée Marc Chagall) / Gérard Blot
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
La Mort, 1908-1909
Huile sur toile
H. 68,2 ; L. 86 cm
Paris, Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (dépôt du MNAM)
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Jacques Faujour
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le Shofar, 1914-15
Mine graphite, aquarelle et gouache sur papier gris collé sur
papier rouge
H. 26,3 ; L. 32,7 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
David à la mandoline, 1914
Huile sur papier marouflé sur carton
H. 50 ; L. 37,5 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le Mariage, 1944
Huile sur toile
H. 99,7 ; L. 74 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Les Amoureux en vert, 1916-17
Huile sur carton marouflé sur toile
H. 69,7 ; L. 49,5 cm
Nice, Musée National Marc Chagall (dépôt du MNAM)
© RMN-Grand Palais (musée Marc Chagall) / Gérard Blot
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Violoniste au coq, 1965
Gouache, encre et pastel sur papier
H. 60,2 ; L. 45,7 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le Coq, 1947
Huile sur toile
H. 126 ; L. 91,5 cm
Lyon, Musée des Beaux-Arts (dépôt du MNAM)
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Les Saltimbanques dans la nuit, 1957
Huile sur toile
H. 95 ; L. 95 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Le meunier, son fils et l’âne, 1926
Gouache et encres de couleurs sur papier coloré brun
H. 50,5 ; L. 41,4 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Paris entre deux rives, 1953-56
Huile sur toile
H. 147,5 ; L. 102 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Couverture de la revue Khaliastra, 1924
Encre, retouches à la gouache blanche sur papier Vélin
H. 29 ;7 ; L. 23 cm
Paris, Musée National d’Art Moderne
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Hommage à Apollinaire, 1911-1912
Huile sur carton
H. 200 ; L. 189,5 cm
Eindhoven, Stedelijk Van Abbemuseum
© Peter Cox, Eindoven, Pays-Bas
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Les Gens du voyage, 1968
Huile sur toile
H. 129,5 ; L. 205,5 cm
Céret, Musée d’art moderne (dépôt du MNAM)
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
L’Arc en ciel, 1967
Huile sur toile
H. 160 ; L. 170,5 cm
Strasbourg, Musée d’art moderne et contemporain (dépôt du MNAM)
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
Marc Chagall (1887-1985)
Maquette pour la mosaïque de l’Université de Nice : Le Message
d’Ulysse, 1968
Aquarelle, gouache, crayon noir, encre de Chine, collage de papiers et
tissus imprimés repeints à la gouache sur papier
H. 67,5 ; L. 243 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®
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