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jeudi 27 février 2020

« Les pharaons de l’Egypte moderne : Moubarak » par Jihan el Tahri



Hosni Moubarak (1928-2020), brillant officier de l'Armée de l'Air égyptienne, a succédé à Sadate, assassiné. Il a été Président de la République arabe d'Egypte (1981-2011). Contraint de démissionner après la révolution de 2011, il est condamné à une peine d'emprisonnement, puis libéré. Le troisième et dernier volet de la série documentaire partiale Les Pharaons de l’Egypte moderne (Pharao Im Heutigen Ägypten), réalisée par Jihan el Tahri, est consacré à Hosni Moubarak.


« La croix gammée et le turban, la tentation nazie du grand mufti » de Heinrich Billstein
« Les pharaons de l’Egypte moderne : Moubarak » par Jihan el Tahri

« Cinq ans après la révolution de la place Tahrir et le renversement du président Hosni Moubarak », près de trois ans et demi après l’élection à la présidence de l’Egypte de islamiste Mohamed Morsi (Parti Liberté et Justice), près de deux ans et demi après le coup d’Etat militaire contre Morsi, près de deux ans après l’élection du maréchal Abdel Fattah al-Sissi, ARTE diffusera  le 19 janvier 2016 « Les Pharaons de l'Égypte moderne », série documentaire en trois épisodes de Jihan El-Tahri

Inspirée par « ce « printemps » révolutionnaire de courte durée, qu’elle n’a pu vivre sur place », la réalisatrice franco-égyptienne Jihan El Tahri a souhaité « comprendre pourquoi, soixante ans après la chute du roi Farouk, la République n’avait pas tenu ses promesses ».

Pour « ce documentaire, fruit de cinq ans de travail, elle a multiplié les rencontres avec une trentaine de témoins de première main et de tous bords (membres de l’appareil d’État, islamistes, opposants, syndicalistes…), qui apportent un éclairage libre et foisonnant sur les événements qu’ils ont vécus ».

La série documentaire « met en lumière les lignes de force méconnues qui ont forgé le présent de l’Égypte, de l’enterrement de la démocratie à la naissance du djihadisme. De riches archives, dont de nombreux extraits de films de fiction – « une soupape » d’expression politique dans un pays muselé, selon la réalisatrice – ponctuent ce récit passionnant ».

« De 1952 à 2011, de la chute du roi Farouk à celle du président Moubarak, cette fresque passionnante retrace soixante ans d’histoire politique égyptienne. Elle montre combien le face-à-face entre militaires et islamistes a contribué à l’écrire ». 

"Paix froide" avec Israël
Le troisième et dernier volet de la série documentaire Les Pharaons de l’Egypte moderne est consacré « à La présidence de Moubarak bientôt renversée par le printemps révolutionnaire ».

Hosni Moubarak, vice-président lui aussi, a été blessé dans l'attentat qui coûta la vie à son prédécesseur Anouar El Sadate.

C'est l'obsession de la stabilité et de la sécurité qui marque ses premières années de présidence.

Moubarak laisse prospérer l'alliance du pouvoir et de l'argent, amorcée sous Sadate.

Malgré l'hostilité de la "rue Arabe" qui hue les écrivains israéliens lors des Salons du Livre au Caire, il maintient le Traité de Camp David (1979), accord de paix entre l'Egypte et l'Etat d'Israël bénéfique à son pays. Chaque année, l'Egypte reçoit une aide de 2,1 milliards de dollars, dont 1,3 milliard d'aide militaire. En 1982, elle a récupéré le désert du Sinaï. Parfois intermédiaire entre Israël et les Palestiniens, l'Egypte retrouve sa position influente au Moyen-Orient. Moubarak ne s'est rendu qu'une fois en Israël : lors des obsèques du Premier ministre Itzhak Rabin en 1995.

Malgré une tentative d'ouverture, il renforce l'État policier d'année en année.

Après avoir vainement tenté de transmettre le pouvoir à son fils au terme d'un grossier tripatouillage électoral, il tombe sous la pression de la rue, début 2011.

Le 25 janvier, cinquante-neuf ans presque jour pour jour après les manifestations de 1952, les Égyptiens affluent place Tahrir, au Caire, avec les mêmes mots d'ordre : « pain, liberté, justice sociale ».

Le 11 février, Hosni Moubarak démissionne. Le "pouvoir passe aux mains du Conseil suprême des forces armées (CSFA), et son chef, Mohamed Hussein Tantawi, prend la tête de l’État. Le parlement est dissout, la Constitution suspendue ».


Le Président américain Barack Obama lâche Moubarak dans une période d’instabilité dont vont profiter les Frères musulmans.

Emprisonné, affaibli par la maladie, Hosni Moubarak a assisté à son procès en étant allongé sur un brancard ou assis sur une chaise roulante, et le regard caché par des lunettes aux verres foncés, dans l'espace réservé aux prévenus.

Il est condamné le 2 juin 2012 par la justice égyptienne, en première instance, à la prison à perpétuité, le 2 juin 2012, pour avoir "laissé les forces de l'ordre tirer sur les manifestants entre le 25 janvier et le 11 février 2011, ce qui causa la mort de 850 personnes". 

Après l'attaque cérébrale dont Moubarak est victime en juin, la justice égyptienne ordonne, le 21 août 2013, sa remise en liberté conditionnelle en assortissant sa décision de l'interdiction de quitter le territoire égyptien et de se tenir à disposition de la justice. Il est toujours "inculpé pour avoir ordonné la mort de jeunes révolutionnaires".

En mai 2015, il "est condamné à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d'euros de fonds publics alloués à l'entretien des palais présidentiels".

Le 2 mars 2017, il "est acquitté pour les accusations de meurtres de manifestants de 2011. Le 24 mars, il est libéré, après avoir terminé sa dernière peine de six ans d'emprisonnement, dans un hôpital militaire".

En 2020, il meurt neuf ans après avoir démissionné.


REPÈRES CHRONOLOGIQUES

1983 - "À la demande des Américains, l’Égypte accepte secrètement de fournir des armes à la rébellion des moudjahidines afghans.
1990 - En récompense de son soutien dans la Guerre du Golfe, l’Égypte voit sa dette de 38 milliards  de dollars effacée par les États-Unis.
2000 - Gamal Moubarak, le fils du président, est nommé secrétaire général du Parti national démocratique, au pouvoir. C’est le début d’une longue controverse sur sa possible accession à la présidence.
2004 - Le mouvement Kéfaya (« Ça suffit »), porté par la société civile et les Frères musulmans, échoue à obtenir des réformes.
2011 - Après trois semaines de manifestations populaires, lancées le 26 janvier, Hosni Moubarak annonce sa démission, le 11 février".
* 2012 - Hosni Moubarak est condamné, en première instance, à la prison à perpétuité à l'issue de son procès pour « meurtre et tentative de meurtre sur des manifestants, abus de pouvoir et de biens sociaux et atteinte aux intérêts de l'État ».
* 2013 - Hosni Moubarak obtient sa remise en liberté conditionnelle. Mais il lui est interdit de quitter le territoire égyptien.
* 2015 - Hosni Moubarak est condamné à trois ans d'emprisonnement "pour avoir détourné plus de 10 millions d'euros de fonds publics alloués à l'entretien des palais présidentiels".
* 2017 - Acquitté des accusations de meurtres de manifestants en 2011, Hosni Moubarak est remis en liberté.


« Les Pharaons de l’Egypte moderne » de Jihan El Tahri 
ARTE France, Big Sister France, 2012, 60 min
Sur Arte les 19 janvier à 21 h 55, 24 janvier à 13 h 35, 28 janvier à 16 h 20 et 2 février 2016 à 16 h 20
Sur Histoire les 7 mars 2019 à 10 h 35, 13 mars 2019 à 10 h 30, 19 mars 2019 à 10 h 35, 25 mars 2019 à 10 h 25
Visuels : © Norbert Schiller

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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 19 janvier 2016, puis le 7 mars 2019.

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