Médecins sans frontières (MSF) présente, en partenariat avec La Maison des Métallos qui l’accueille, l’exposition éponyme associée à de nombreux événements : projection de documentaires, débat, etc. Une installation multimédia non artistique. Une action politique partiale soutenue par la Mairie de Paris, le Conseil régional d’Ile-de-France et l’Etat.
« Association médicale humanitaire internationale », commissaire d’exposition ou organisation politique anti-israélienne ?
Fondée « en 1971 à Paris par des médecins et des journalistes », Médecins sans frontières (MSF) assume ces trois fonctions en poursuivant une dérive anti-israélienne. Elle présente, en partenariat avec La Maison des Métallos qui l’accueille, « IN BETWEEN WARS, une immersion au cœur du quotidien des Palestiniens », installation multimédia associée à Focus Palestine réunissant de nombreux événements : projection de documentaires, débat, etc.
Ce Focus Palestine s’avère d’autant plus surprenant que « la Palestine » ne constitue pas un champ d’action privilégié pour MSF : dans ses dépenses d’opérations en 2014, « Irak-Jordanie », le Congo (RDC), le Soudan du Sud, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Nigéria, le Tchad et d’autres Etats devançaient « la Palestine ». Les ressources de MSF affectées en 2014 à des opérations étaient destinées d’abord à l’Ethiopie, au Niger, au Congo (RDC), le Malawi ; MSF consacrait quasiment le même montant à « la Palestine », l’Arménie et la Chine.
Fourmillant de fautes historiques et d'omissions majeures, le communiqué de MSF offre un exemple de ce parti pris :
« IN BETWEEN WARS une installation-labyrinthe de 60 mètres carrés à l’intérieur de laquelle le visiteur chemine au rythme d’une création sonore dans plusieurs décors successifs composés d'enregistrements audio, de témoignages filmés et de photos, et mise en scène pour restituer la vie quotidienne des Palestiniens sous occupation, telle que patients et collaborateurs de Médecins Sans Frontières en témoignent.
Chaque pièce traversée par le visiteur exprime ainsi la multiplicité des formes de violence par lesquelles l’occupation se manifeste et s’impose au quotidien : la ségrégation, les incursions, les effractions, les disparitions, l’humiliation, les arrestations arbitraires, le harcèlement, les démolitions, les violences physiques, le blocus, l’état de siège, les pénuries, la précarité, le handicap…
Près de 70 ans après le plan de partage de la Palestine proposé par les Nations unies et plus de 20 ans après les accords d'Oslo, les Palestiniens vivent toujours sous le joug de l'occupation civile et militaire israélienne, dans l'attente de la prochaine incursion, de la prochaine offensive, de la prochaine démolition de leur maison, de la prochaine construction de colonie sur leurs terres, en sursis, entre deux guerres.
Depuis la fin des années 80, les équipes de Médecins Sans Frontières tentent de soigner les blessures physiques et psychologiques des Palestiniens, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Témoins directs de la brutalité de l'occupation, elles sont tiraillées en permanence entre le souci d'en atténuer l'impact insoutenable sur la population palestinienne et leur impuissance à rompre ce cycle interminable de violences et de répression. En plongeant le visiteur dans le quotidien des patients et collaborateurs MSF, à partir d'enregistrements sonores, de témoignages filmés et de photos, « In Between Wars » exprime le refus de contribuer à banaliser l'inacceptable ».
Quid du refus des dirigeants Arabes du plan de partage onusien ? Quid de la « guerre d’Oslo » menée par l’Autorité palestinienne via une galaxie d’organisations terroristes tel le Fatah ? Quid de la domination des Gazaouis par le Hamas, mouvement islamiste dont la charte prône la destruction de l’Etat Juif ? Quid des droits historiques et juridiques des Juifs sur Eretz Israël ? Quel « cycle de violences » ? Quid de la persécution des chrétiens qui fuient ? Quid du recours à la torture ? Etc. Etc. Etc.
Dans un article de Paul Leslie publié sur son site, JForum a souligné les dons et legs des particuliers collectés en France et aux Emirats Arabes Unis (56,6 millions d’euros en 2011), soit près d’un tiers de ses ressources privées. A cette manne, il convient d’ajouter les 4,5 millions d’euros reçus de l’Union européenne, des collectivités locales françaises, des gouvernements danois, suédois et canadien.
Le 18 décembre 2015, le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) a « adressé une lettre au Président de MSF Mego Terzian et à la Maire de Paris, Anne Hidalgo. Dans ces courriers, Roger Cukierman, président du CRIF, se dit choqué par les « portraits de terroristes impliqués dans des attentats, qualifiés de « martyrs » dans le dossier de presse de Médecins Sans Frontières », ainsi que par la « photo du détail du portique où l'on voit le logo du FPLP, organisation qui figure sur la liste des organisations terroristes de l'UE ». Alors que Paris et la France pleurent encore les victimes du 13 novembre, le risque que pourrait entraîner ces tristes exemples de terrorisme est particulièrement dangereux alors que la France lutte contre le terrorisme djihadiste et la radicalisation islamiste. « La Maison des Métallos » étant un lieu culturel qui dépend directement de la municipalité, le Président du CRIF a demandé à Anne Hidalgo de « mettre un terme à cette exposition dont la nature ne peut qu'attiser la violence antisémite et augmenter la menace terroriste à Paris ». En vain.
Une pétition a été lancée pour le maintien de l'exposition.
En octobre 2015, Anne Hidalgo s’était pourtant jointe à la campagne de l’AJC (American Jewish Committee) contre l’antisémitisme et s’était engagée « à le combattre via des mesures concrètes ». « La ville de Paris a la responsabilité de lutter contre l’antisémitisme pour qu’il ne se développe pas en son sein. Paris, qui abrite la plus importante communauté juive d’Europe, doit être un pionnier dans la lutte contre la haine afin que d’autres villes bénéficient de son expertise et de son engagement », a affirmé la maire de Paris. En janvier 2016, Anne Hidalgo a participé aux cérémonies à la mémoire des victimes juives assassinées à l’hypercacher de la porte de Vincennes le 9 janvier 2015. Mais la municipalité parisienne ne semble pas percevoir le lien entre ce genre de manifestations diffamant Israël et l’antisémitisme. En outre, elle ne s’offusque pas de sa partialité.
Pourtant, dans son rapport Chantier sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme remis le 19 octobre 2004 à Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur, Jean-Christophe Rufin, médecin, écrivain, et ancien président de MSF (1991-1993) et de l’association Action contre la faim, alertait sur :
Jean-Christophe Rufin écrivait :« l’antisionisme radical [qui] n’est pas la simple critique conjoncturelle d’une politique mais bien une remise en cause des fondements même de l’Etat d’Israël », une « forme d’antisémitisme par procuration ».
« Israël, assimilé aux Etats-Unis et à la mondialisation libérale, est présenté comme un Etat colonial et raciste qui opprime sans fondement un peuple innocent du Tiers-monde… Derrière les critiques violentes qui assimilent le sionisme au nazisme, on entend, en écho subliminal, la voix interdite mais bien relayée des terroristes islamistes qui généralisent le combat et affirment « qu’il faut attaquer les Juifs partout où ils se trouvent ».
Ancienne manufacture d’instruments de musique en cuivre, située dans un quartier populaire de l’Est parisien, la Maison des Métallos est acquis dès le Front populaire, par l’Union Fraternelle des Métallurgistes, membre de la CGT. Elle est intimement liée à la Résistance, aux engagements du mouvement syndical communiste après la Libération. Dans les années 1990, la Mairie de Paris devient propriétaire de ce lieu convoité par des promoteurs immobiliers. En 2007, elle ouvre la Maison des Métallos transformée en établissement culturel – la Mairie contribue à hauteur de 75% au budget de la Maison des Métallos.
Avec le Cent-Quatre ouvert en 2008 – déficit de 800 000 euros en un an d’exercice -, la Maison des Métallos - déficit cumulé sur trois ans de 200 000 € en 2010 pour un budget annuel de 2,9 millions d'euros - illustre un des échecs cinglants, symboliques, artistiques et coûteux de la politique culturelle de la Mairie de Paris. Échecs à attirer le public et à assurer ainsi qu'à maintenir l’éveil artistique, carences en notoriété, inintérêt de programmations, succession de directeurs sans projets socio-culturels économiquement viables, conservatoires de musique - le coût du fonctionnement des 17 Conservatoires à Paris s'élève à "36 millions d'euros par an, salaires inclus", soit 2,1 millions par an et par conservatoire - jugés "trop académiques"…
La Maison des Métallos a-t-elle accueilli cette installation multimédia biaisée et son Focus dans l’espoir de combler son déficit budgétaire et accroître son audience ? En tout cas, elle en a accepté l’entrée libre !? Pauvres contribuables parisiens et franciliens, car le Conseil régional d’Ile-de-France contribue aussi à ce lieu.
C’est emblématique du Paris souhaité par les municipalités socialistes : un nom évoquant le monde ouvrier mais sans peuple, un Paris festif pour happy few mais qui tourne au cauchemar, voire au scandale financier, des ambitions culturelles en termes de "démocratisation de l'accès à la culture" et de "lutte contre les inégalités" qui se traduisent en lieux culturels non fréquentés, mépris pour la musique classique ou/et à la programmation anti-israélienne.
Ce qui est choquant est que la Mairie de Paris finance de tels lieux, mais a écrêté les avantages tarifaires des personnes âgées en matière de transports...
Jusqu'au 17 janvier 2016
A la Maison des Métallos
94, rue Jean-Pierre Timbaud. 75011 Paris
Tél. : 01 48 05 88 27
Du mardi au samedi de 14 h à 20 h, le dimanche de 14 h à 19 h
A lire sur ce blog :
Les citations sont extraites du dossier de presse.
Je vous remercie de me citer dans votre article excellent. Je voudrais ajouter cette mise au point: C'est l'équipe de J-Forum et pas moi qui, ayant fait des recherches sur le financement de MSF, ont fourni ces renseigmenents qui font l'objet des analyses supplémentaires - en ce qui concerne mon dernier texte.
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