La Cité de l’architecture & du patrimoine présenta l’exposition éponyme. La « découverte du foisonnement créatif de cet art renouvelé » depuis la Deuxième Guerre mondiale. Elle montrait « les réalisations d’une génération d’artistes », juifs et chrétiens, « appelée à remplacer les vitraux endommagés par le conflit mondial et à en créer de nouveaux pour les commandes publiques ou privées qui participent à la diffusion de la modernité dans l’art du vitrail ». Le 6 octobre 2019, à 15 h, le musée de Marmoutier proposer la conférence "L'art du vitrail" avec Roland Pfann, vitrailliste.
Patricia Attia, vitrailliste et créatrice de bijoux
Le peintre-verrier Marc Chagall : Hadassah, de l'esquisse au vitrail
Vitraux de cathédrales en France
Le verre, un Moyen Age inventifLe peintre-verrier Marc Chagall : Hadassah, de l'esquisse au vitrail
Vitraux de cathédrales en France
Depuis 1945, des artistes mondialement réputés, juifs et chrétiens, tels Rouault, Chagall, Benzaken, Soulages, Raysse ou Tremlett, « créent les vitraux des architectures les plus prestigieuses, qu'elles soient anciennes ou modernes, civiles ou religieuses ». Chagall a créé des vitraux pour des églises et pour la synagogue de l'hôpital Hadassah à Jérusalem (Israël).
L'exposition chronologique vise à immerger le visiteur « au cœur de cet univers fascinant et de donner les clés pour comprendre la genèse des œuvres, de leur commande à leur mise en place. Le catalogue, à travers notamment des témoignages d'artistes et de peintres verriers, illustre l'étroite collaboration entre création et savoir-faire technique innovant qui a permis la réalisation des œuvres présentées.
Articulée autour de sept sections, l’exposition « invite à désacraliser l’image du vitrail par un choc esthétique né de la vision rapprochée des œuvres ». L’introduction de l’art contemporain par le vitrail dans des édifices chrétiens et civils.
Elle « témoigne également de l’importance de l’atelier des peintres verriers, véritable creuset de la genèse des œuvres et valorise un art d’exception qui prend place aussi bien dans les édifices religieux que civils, publics ou privés ». Et ce, grâce à de célèbres entreprises verrières, telle la Verrerie de Saint-Just, fondée en 1826, filiale de Saint-Gobain et entreprise du patrimoine vivant depuis 2007. Experte du « verre soufflé, chatoyant et unique, qui crée la magie des croisées et des vitraux », la Verrerie de Saint-Just a dialogué pour de magnifiques vitraux avec des artistes et maîtres-verriers renommés. Fondée en 1826 à Saint-Just Saint-Rambert, elle « a travaillé avec Marc Chagall à Reims, Metz, Jérusalem, New York ou Zurich, Henri Matisse à Vence, Fernand Léger à Caracas, Georges Braque à Varengevile-sur-Mer, Georges Rouault au Plateau d’Assy, Léonard Foujita à Reims, Joan Miro à Senlis et à la Fondation Maeght... »
Environ 130 œuvres – vitraux monumentaux, films documentaires, documents graphiques (projets, études) et photographies, cartons à grandeur d’exécution, maquettes au 1/10e - révèlent « la fertilité créatrice d’une trentaine d’artistes majeurs de la seconde moitié du XXe siècle et du XXIe siècle dont, Alberola, Belzère, Benzaken, Buraglio, Castro, Chagall, Collin-Thiebault, Kim En Joong, Ettl, Garouste, Guérin, Manessier, Matisse, Morris, Nemours, Rabinowitch, Raysse, Raynaud, Rouan, Rouault, Soulages, Viallat, Zembok, ainsi que des œuvres de peintres verriers créateurs tels Fleury, Mauret, Rousvoal ».
« Plus de 50 vitraux placés à la hauteur des yeux, panneaux d’essai, panneaux d’exposition ou répliques authentifiées par leur créateur, offrent une exceptionnelle vision rapprochée de cet art monumental ».
La majorité des 44 édifices différents représentés sont des cathédrales, dont les « emblématiques cathédrales de Metz (Chagall, Bissière et Villon), de Reims (Chagall), de Tours (Collin-Thiébaut), de Nevers (Alberola, Rouan, Honegger, Ubac, Viallat), mais aussi des églises telles que Villenauxe-la-Grande dans laquelle l’artiste britannique Tremlett est intervenu en 2005 », Varennes-Jarcy – Benzaken, une artiste dont le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme avait présenté en 2011-2012 l’exposition Saviv saviv / סביב סביב (Autour, autour) - ou l’abbatiale de Conques (Soulages).
Quid des vitraux dans les synagogues ouvertes en France depuis quelques décennies ?
L’exposition débute par l’après-guerre. Une période charnière dans l’histoire du vitrail et de l’Eglise pour deux raisons : des artistes non chrétiens ont reçu la commande de vitraux (église Notre-Dame-de-Toute-Grâce édifiée en 1937-1946 par Novarina au plateau d’Assy en Haute-Savoie), et, en 1948, les premiers vitraux non figuratifs réalisés par Manessier ont été posés dans l’église des Bréseux (Doubs).
En outre, de 1950 à 1965, en cette période de (re)construction par l’église de plus de 2 000 lieux de culte, d’accompagnement de l’essor démographique, le vitrail moderne est le terrain d’expérimentation autorisant des « créations exceptionnelles (Le Corbusier à Ronchamp, Matisse à la chapelle de Vence) » et « la diffusion de la modernité artistique dans le vitrail ».
Par ailleurs, de nouvelles techniques, telle la dalle de verre qui connaît alors son âge d'or, sont expérimentées.
C’est Metz qui reçoit la « première commande de vitraux d’avant-garde pour un Monument historique avec des œuvres commandées à Villon (1957), Bissière et Chagall (1964) ».
Un exemple suive par « d’autres commandes dans les années 1960-1970, comme la pose des vitraux de Vieira da Silva (1963) et de Sima (1967) dans l’église Saint-Jacques de Reims ou de Bazaine à l'église Saint-Séverin à Paris en 1970.
Nevers accueille le « plus grand chantier de vitraux contemporains d’Europe », soit 1 052 m² de vitraux. « Soufflés par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, les vitraux de la cathédrale de Nevers font l’objet d’une commande publique de l’État entre 1976 et 2011. Confiés à cinq artistes majeurs (Ubac, Alberola, Viallat, Rouan et Honegger), ce chantier soulève, au travers de ses différents rebondissements, de multiples questions autour de l’esthétique contemporaine et de son insertion dans un lieu culturel et patrimonial ainsi qu'autour de la relation entre l'art contemporain et le sacré ».
« Sollicitée par la commande publique, une nouvelle génération d’artistes propose un langage esthétique renouvelé du vitrail traduit par les peintres verriers qui mettent leur savoir-faire à la disposition des artistes ». En résulte une « étroite collaboration entre l’artiste et l’artisan, comme en témoignent les vitraux monochromes d’Aurélie Nemours et des ateliers Duchemin ; les vitraux « blancs » translucides de Pierre Soulages et de l’atelier toulousain Fleury pour l'abbatiale de Conques ; ou encore le travail de Sarkis et des ateliers Duchemin pour l’abbaye de Silvacane. Le Père Kim En Joong et l’atelier Loire se tournent quant à eux vers l’abstraction lyrique, Robert Morris et les ateliers Duchemin tentent le vitrail-sculpture tandis que Tremlett et l’atelier Simon Marq créent des vitraux colorés abstraits pour l’église de Villeneuve-la-Grande datée du XVIe siècle. Carole Benzaken et Stéphane Belzère avec les ateliers Duchemin, Gérard Garouste et l’atelier Parot, Ettl et l’atelier Thomas choisissent de s’exprimer en s’inspirant de la nature et de la figure humaine ».
La première décennie du XXIe siècle est marquée par « la création des vitraux de la cathédrale de Tours et de celle de Lyon en cours de pose ».
Le vitrail est présent dans le paysage contemporain, en particulier hors des lieux de culte, dans des édifices privés ou publics : immeuble à loyer modéré, parking municipal (Troyes) ou gymnase (Paris XVe).
Des photographies de l’artiste au travail ou des lieux de création, des sculptures et des peintures permettent la compréhension de la genèse des œuvres.
Une « relation privilégiée avec la lumière »
"Il a le pouvoir de la distribuer largement ou de la diffuser afin de créer l’atmosphère d’un lieu, qu’il s’agisse d’un édifice civil ou religieux, ancien ou moderne. La France, pays le plus riche du monde en vitrail, toutes époques confondues, est la terre d’élection de cet art somptueux".
La "période contemporaine se distingue par une richesse et une diversité prodigieuses qui font de cet art monumental l’un des éléments phare du patrimoine national, souvent méconnu en raison de sa difficile accessibilité. Cette exposition permet, grâce à la présentation de panneaux d’essai et de répliques, une vision rapprochée exceptionnelle des œuvre"s.
La "conduite d’un projet de création associant artiste et peintre verrier fait appel à plusieurs interlocuteurs dont le commanditaire, le propriétaire ou le clergé affectataire".
"L’atelier du peintre verrier joue le rôle majeur. Il constitue une véritable plate-forme d’innovation, susceptible d’assurer toutes les tâches d’une maîtrise d’œuvre hautement spécialisée, de mettre son savoir-faire à la disposition de l’artiste et de donner corps à sa démarche créatrice".
Le vitrail, art monumental
Le renouveau de l’art sacré dans l’Église, dans un édifice moderne et ancien, s’affirme dans l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d’Assy (Haute-Savoie), édifiée par l’architecte Maurice Novarina de 1937 à 1946, et l’église Saint-Michel des Bréseux (Doubs), humble église rurale du XVIIIe siècle.
Plus d’une vingtaine d’artistes majeurs de la seconde moitié du XXe siècle - Léger, Lurçat, Chagall, Bazaine, Matisse, Braque, Richier, etc. – œuvrent à Assy, dans « un véritable manifeste de la modernité. Pour Rouault, artiste profondément croyant, mais dont l’expression artistique intense a été rejetée par l’Église, Assy consacre sa première commande de vitraux ».
Aux Bréseux, le peintre Manessier « signe en 1948 la première création de vitraux non figuratifs posés dans un édifice historique ».
L’explosion des couleurs
« Créer une atmosphère spirituelle en mettant l’accent sur la convivialité dans la célébration, dans l’esprit et la filiation des premiers temps du christianisme, tel est l’effet attendu du vitrail dans les années d’après-guerre ».
« L’abstraction, la non figuration, les jeux sur les motifs symboliques ou purement décoratifs, favorables à la symbiose avec l’architecture, y sont privilégiés à la figuration qui introduit des dissonances dans l’unité spatiale en focalisant l’attention sur des points précis ».
La « recherche d’un certain lyrisme, propre à provoquer un impact émotionnel sur le spectateur, s’appuie généralement sur l’emploi de couleurs puissantes, comme le rouge ou le bleu, et par leur traitement en larges surfaces ».
L’âge d’or de la dalle de verre
Conçue dans l’entre-deux-guerres, la technique de la dalle de verre « connait un véritable âge d’or dans les années 1950-60. Composée de pièces de verre moulées épaisses et translucides, découpées selon un dessin préétabli et maintenus dans du ciment armé, elle est particulièrement adaptée au développement de l’architecture moderne en béton et contribue, par la simplification de ses formes, à la diffusion de l’abstraction et de la non figuration dans l’art sacré ».
« Expérimentée par de nombreux artistes, Léger et Bazaine lui donnent ses lettres de noblesse à l’église du Sacré-Coeur d’Audincourt (1949-1951). Les réalisations les plus exceptionnelles sont indissociables de la complicité de l’architecte et de l’artiste comme celle d’Egon Eiermann et Gabriel Loire dans l’église du Souvenir de Berlin en 1961 ».
De 1950 à 1965, de « vastes champs d’expérimentation sont offerts au vitrail dans le contexte de la reconstruction ou de la construction par l’Église de plus de 2 000 lieux de culte destinés à faire face à l’urbanisation et à l’essor démographique. L’ouverture aux données nouvelles de la production architecturale et artistique des années d’après-guerre ainsi que l’évolution de l’Église catholique vers une spiritualité plus ouverte au monde contemporain se répercutent directement sur les formes et l’aménagement des églises, entérinés par les décrets conciliaires de Vatican II (1962-1965). Elles entraînent le vitrail dans des recherches formelles très novatrices qui donnent naissance à des chefs-d’œuvre comme les chapelles de Ronchamp par Le Corbusier ou de Vence par Henri Matisse ».
Création dans les monuments historiques : Metz et Nevers
En 1955, la cathédrale de Metz est « le premier édifice classé au titre des Monuments historiques à recevoir les vitraux des artistes contemporains Bissière, Villon, Chagall. Il fallut toute la force de conviction de l’architecte en chef Robert Renard pour que soit acceptée une telle (r)évolution. Le Service des monuments historiques, chargé de restaurer les édifices placés sous sa protection afin de les conserver dans leur état originel, faisait compléter les éléments anciens, sauvés des bombardements, par des vitraux « d’accompagnement » demandés à des peintres verriers restaurateurs. Accepter les créations proposées pour Metz fut une décision audacieuse qui a ouvert la porte aux créations à venir à Reims, à Cambrai, à l’église Saint-Séverin de Paris, etc. Grâce à Metz, le vitrail est redevenu un art vivant en pleine expansion ».
« L’opportunité que représente le remplacement de l’ensemble des vitraux détruits de la cathédrale de Nevers marque un tournant décisif dans l’histoire du vitrail contemporain. Long et expérimental, ce chantier conduit à la mise en place d’une véritable politique publique de la commande de vitraux. Raoul Ubac reçoit dans les années 1970 une première commande pour les quatre vitraux du choeur roman. Mais c’est en 1981, dans un nouveau projet soutenu par François Mitterrand, que le projet prend une autre ampleur : 34 artistes d’envergure internationale sont consultés. Le choix des artistes se resserre en 1987 autour de Jean-Michel Alberola, Gottfried Honegger, François Rouan, Claude Viallat et Markus Lüpertz, dont le projet n’a finalement pas été retenu. Après une tumultueuse histoire de plus de trente ans, les vitraux contemporains de la cathédrale sont enfin inaugurés en 2011 ».
Éclectisme contemporain
L’exposition souligne l’éclectisme contemporain répondant désormais à une commande : monochromes et les monoblocs, jeux de matières, figuration revisitée.
A la cathédrale de Nevers, il s’est avéré délicat de « faire cohabiter des langages plastiques très divers ». Aussi, un seul et même artiste se voit désormais confier « l’aménagement du décor vitré ». Associé au peintre verrier qu’il a choisi en fonction de son talent pour « traduire sa création selon une technique appropriée », un artiste répond à une commande en participant à un concours.
Certains artistes élisent des verres d’une seule teinte comme Aurélie Nemours et les ateliers Duchemin à Salagon. « D’autres jouent sur le verre translucide et transparent comme Raynaud et l’atelier Mauret à Noirlac, sur des verres monobloc comme Ricardon et l’atelier Parot à Acey ou sur un mélange de matériaux, comme les cives insérées dans des feuilles de verres industriels feuilletés utilisés à Digne par Rabinowitch et les ateliers Duchemin ».
L’importance du matériau s’avère essentielle. Ainsi, Soulages a choisi après mûres réflexions et expérimentations un verre spécifique pour Conques. Après des centaines d’essais, et « avec l’aide de Jean-Dominique Fleury, le verre fabriqué spécialement diffuse la lumière que Soulages recherchait, mettant en valeur la beauté de l’architecture romane de ce lieu qui lui est cher. Le verre utilisé pour la création de Sarkis à Silvacane est plus courant, lisse dit float glass, mais il est double ce qui permet un jeu subtil de vibrations entre ses empreintes digitales et celles de personnes volontairement anonymes ; travail en lien avec ce désir de mémoire, autour duquel Sarkis mène des recherches personnelles. À Maguelone, c’est un vitrail-sculpture, une vague voulue par Robert Morris que réalisent les ateliers Duchemin ».
L’inspiration des artistes ? Nombre d’entre eux privilégient la nature. A Varennes-Jarcy en 1997, Carole Benzaken « retravaille le motif de la tulipe qui lui avait déjà inspiré une série de peintures emblématiques. Elle voit dans cette fleur initialement sauvage, l’image de la mutation, de la transmission ». Buraglio c »hoisit le chêne de Mambré comme symbole œcuménique à l'hôpital Bretonneau. D’autres revisitent la figure humaine, chacun selon ses moyens d’expression : sous des traits réalistes, elle devient onirique à Talant avec Garouste. Qu’il s’agisse de silhouettes animées par Ettl à Romans-sur-Isère, des portraits revisités par Convert à Saint-Gildas-des-Bois ou de dessins travaillés à l’ordinateur par Raysse pour Notre-Dame de l’Arche d’Alliance, toutes ces créations témoignent d’un désir de figuration porté dans les années 1980 par Alberola et Garouste ».
L’avenir du vitrail ? Les « créations les plus récentes montrent comment l’art du vitrail ne cesse d’évoluer et de s’épanouir. Chaque nouvelle commande donne lieu à une mise en œuvre spécifique, qu’elle utilise ou non les innovations technologiques, le traitement numérique ou la technique traditionnelle. Les peintres verriers qui peuvent être eux-mêmes créateurs, tels Jean-Dominique Fleury, Jean Mauret et Gilles Rousvoal, conçoivent et réalisent des projets selon un processus sans cesse renouvelé. Les ressources et les combinaisons offertes par les matériaux de la transparence sont infinies ».
GLOSSAIRE
Ensemble des éléments métalliques destinés à recevoir ou maintenir les panneaux de vitraux, le plus important étant la barlotière, barre de fer scellée dans la maçonnerie.
Cabochon
Pièce de verre moulée, arrondie ou à facettes, faisant saillie sur la surface d’un panneau.
Calibre
Patron a échelle 1 de chacune des pièces de verre composant un panneau de vitrail.
Carton
Reproduction à échelle 1 sur un papier fort d’un panneau ou de la totalité d’une verrière, qui est le véritable patron du panneau ou de la verrière à réaliser.
Cive
Disque de verre, dont l’épaisseur n’est pas constante, obtenu par un soufflage dit en plateau, par opposition au soufflage en manchon qui donne un cylindre que l’on fend dans la longueur pour qu’il s’aplatisse à la chaleur et devienne une feuille de verre rectangulaire.
Dalle de verre
Verre moulé, coloré dans la masse, d’environ 3 à 5cm d’épaisseur que l’on casse et écaille à la marteline pour obtenir des morceaux de verre qui seront sertis dans du ciment souvent rigidifié par un fil métallique (ciment armé).
Cette technique, mise au point en 1925 par le peintre verrier Jean Gaudin et le verrier Albertini, ne nécessite ni ajout de grisaille ni cuisson.
Grisaille
Peinture à base d’oxyde de fer ou de cuivre, de verre pilé et de vinaigre employée pour dessiner les ombres, les traits, le modelé sur les pièces de verre. Sa pose nécessite de cuire les pièces ainsi enduites à 600° pour que la grisaille se fixe au verre.
Jaune d’argent
Teinture à base de chlorure ou sulfure d’argent qui permet de colorer le verre incolore en jaune ou orangé ; appliqué sur un verre bleu, il le colore en vert. À la cuisson, le jaune d’argent pénètre dans le verre.
Maquette de vitrail
Projet de la verrière généralement réalisé au 1/10e qui comporte l’ensemble de son dessin et de ses couleurs.
Panneau d’essai
Panneau de vitrail à partir duquel le commanditaire, l’artiste concepteur et le peintre verrier se mettent d’accord sur l’effet recherché (luminosité, couleur, dessin etc.) et sur le mode de fabrication de la verrière.
Panneau d’exposition
Panneau de vitrail réalisé pour être présenté dans une exposition, sans destination dans un édifice.
Panneau de vitrail
élément constitutif d’une verrière d’environ 1m².
Plan de coloration
Ensemble des verrières d’un même édifice dont on présente graphiquement la spécificité colorée de chacune, leur rapport entre elles et leur répartition dans le monument.
Réplique
Reproduction exécutée d’après l’original, avec l’accord du concepteur de l’œuvre, par l’atelier qui a réalisé le vitrail d’origine.
Réseau de plombs
Ensemble des baguettes de plomb qui maintiennent les pièces de verre entre elles et qui sont soudées à leur croisement.
Rose
Baie circulaire, de grand diamètre, divisée en nombreux ajours.
Vergette
Petite barre métallique de diamètre circulaire, destinée à rigidifier un panneau auquel elle est maintenue par des soudures.
Verre float
Verre incolore, de grandes dimensions, coulé sur un bain d’étain fondu de façon à le rendre le plus plat et le plus lisse possible.
Verre gravé
Verre plaqué dont l’abrasion (aujourd’hui à l’acide fluorhydrique) d’une couche fait apparaitre la couleur de la couche inférieure.
Verre rose à l’or
Verre de couleur rose-mauve dans lequel on été ajoutées des particules d’or au cours de la fusion ».
Jusqu’au 21 septembre 2015
A la Cité de l’architecture & du patrimoine
1, place du Trocadéro. 75016 Paris
Tél. : 01 58 51 52 00
Tous les jours sauf le mardi de 11 h à 19 h. Le jeudi jusqu'à 21 h
Visuels :
Affiche
Carole Benzaken / Ateliers Duchemin,
Vitrail de l'église Saint-Sulpice de Varennes-Jarcy (Essonne), 1997-2000
© ADAGP, Paris, 2015 © Photo Harry Bréjat
Marc Chagall, Projet pour une rose, maquette pour Le Bouquet, chapelle du Saillant à Voutezac (Corrèze). Musée Marc Chagall à Nice, dépôt du Centre Pompidou (MNAM)
© ADAGP, Paris, 2015 - Chagall
© RMN-Grand Palais (musée Marc Chagall/Photo Gérard Blot
Marc Chagall, maquette pour la baie 9, baie nord du déambulatoire de la cathédrale Saint-Etienne de Metz (Moselle)
© ADAGP, Paris, 2015 - Chagall
© RMN-Grand Palais (musée Marc Chagall/Photo Gérard Blot
A lire sur ce blog :
Une nouvelle parution de haute tenue (2016)
RépondreSupprimerLes vitraux de Chagall
Sous la direction de Meret Meyer
ISBN : 978 2 85088 689 8
Les éditions Citadelles & Mazenod
Claude Torres