
Au début de l’Intifada II, lors d’une conférence de presse au CAPE (Centre d’accueil de la presse étrangère), Leila Shahid, alors déléguée générale de l’Autorité palestinienne en France, avait déploré que la culture ne soit pas assez utilisée comme vecteur du narratif « palestinien ».
Elle avait parfaitement conscience de la large diffusion, de la puissance de réception de ce narratif par des romans, films ou chansons jouant sur le registre émotionnel, de la crédibilisation par la culture d’un prétendu « peuple palestinien » inventé par les propagandes arabes et soviétique, de la dissimulation perverse de la haine génocidaire contre Israël sous un discours victimaire fustigeant « l’occupation » et de la substitution in fine de ce narratif à l’Histoire auprès de populations ne bénéficiant plus d’un enseignement de l’Histoire, mais d’un prêchi-prêcha « politiquement correct ».
Un effet démultiplié quand des Juifs, et a fortiori des Israéliens Juifs, collaborent à ces œuvres.
Le narratif « palestinien »

Le vœu de Leila Shahid a été exaucé, et parfois même au-delà. En effet, ce sont des auteurs ou distributeurs Juifs, parfois avec de l’argent israélien, qui contribuent à ternir l’image de l’Etat d’Israël diffamé, diabolisé, déligitimé.
Miral, film réalisé par le peintre américain Juif Julian Schnabel d’après le livre de Rula Jebreal, illustre cette situation perverse, dangereuse.


Hasard ? Arte diffusera Miral, la veille du vote à l’Assemblée nationale de la résolution invitant la France à reconnaître la « Palestine ».
Roman ou autobiographie ?

Roman ? Biographie ? L’éditeur présente le livre Miral comme un roman. Disons que c’est un roman inspiré d’éléments de la vie de l’auteur. Comment repérer la part de la fiction ? Mystère.
Miral est le prénom de l’héroïne principale, représentant Rula Jebreal, et de la fille catholique de cette écrivain.
Miral de Rula Jebreal a été publié en français par les éditions XO qui, pour attirer le lecteur ont indiqué, en première de couverture de ce "récit" : " Miral, Maman Hind, Nadia... C'est tout un peuple qui émerge à travers l'histoire de ces femmes de Palestine".
Et un bandeau mentionne : "Un conflit, 53 enfants survivants d'un massacre qui croisent le chemin d'une femme, et tout change... Un récit inoubliable. Bientôt au cinéma". Ainsi, est diffusé le mythe d'un "peuple" de "Palestine" et le mythe du "massacre de Deir Yassin". Ce qui ne peut que renforcer la haine d'Israël.

Et un bandeau mentionne : "Un conflit, 53 enfants survivants d'un massacre qui croisent le chemin d'une femme, et tout change... Un récit inoubliable. Bientôt au cinéma". Ainsi, est diffusé le mythe d'un "peuple" de "Palestine" et le mythe du "massacre de Deir Yassin". Ce qui ne peut que renforcer la haine d'Israël.

Cet ouvrage présente comme un fait avéré le mythe du « massacre de Deir Yassin », en fait l’attaque menée par l’Irgoun à Deir Yassin en 1948 : ce village n’était pas seulement habité par des civils, mais aussi par des combattants de plusieurs nationalités, dont irakienne (60 d'entre eux sont morts lors des combats). Il est curieux qu'une journaliste, correspondante de guerre, ignore que des dirigeants palestiniens ont démenti le « massacre de Deir Yassin », en réalité une bataille rude (9-10 avril 1948) - 60 morts Arabes palestiniens - dans un village situé à un lieu stratégique que les indépendantistes Juifs voulaient gagner - la Hagana a préparé cette bataille avec l'Irgoun et le Lehi - pour alléger le blocus par les forces militaires arabes de Jérusalem et de ses environs et ravitailler les Juifs qui y crevaient de faim, etc.
Si ce groupe Juif avait souhaité massacrer des civils, pourquoi a-t-il pris le soin à plusieurs reprises, lors des combats, d’assurer l’évacuation de plus d’une centaine de femmes, d’enfants et de personnes âgées ? Il s'agissait d'une bataille rude, vitale pour les indépendantistes, dans un lieu stratégique, où les soldats arabes se déguisaient en femmes, etc. Le dossier de presse du film Miral allègue que « 1250 villageois palestiniens » y auraient été tués. Or, le New York Times, à l’époque, a évoqué plus de 200 Arabes tués, 40 faits prisonniers. « Paradoxalement, les Juifs ont parlé de 250 sur les 400 habitants du village [qui ont été tués], tandis que les survivants Arabes ont évoqué seulement 110 sur 1000 ». Fondée sur des interviews de toutes les familles de ce village, une étude de l’université Bir Zeit a évalué le nombre de civils arabes morts à 107 et celui des blessés à 12, en plus de13 « combattants ».

Hazam Nusseibi, qui collaborait alors à Palestine Broadcasting Service en 1948, a reconnu que Hussein Khalidi, un leader Arabe palestinien, lui avait demandé de fabriquer les allégations d’atrocités qui y auraient été commises. Abu Mahmud, qui vivait alors à Deir Yassin, a dit à Khalidi : « Il n’y a pas eu de viol », mais Khalidi lui a rétorqué : « Nous devons le dire afin que les armées Arabes viennent libérer la Palestine des Juifs ». Cinquante ans plus tard, Nusseibeh a déclaré à la BBC : « Ce fut notre plus grande erreur. Nous ne nous sommes pas rendus compte de la manière dont notre peuple réagirait. Dès qu’ils ont entendu que des femmes avaient été violées à Deir Yassin, les Palestiniens terrorisés ont fui ».
Insuccès
En 2007, Rula Jebreal rencontre Julian Schnabel, artiste Juif américain né en 1951, lors de son exposition de tableaux néo-expressionnistes au Palazzo Venizia de Rome (Italie). Après une exposition individuelle à la Mary Boone Gallery (1979), c’est l’Italie qui avait consacré le jeune artiste, peintre et designer de meubles lors de la Biennale de Venise en 1980. La réputation de cet artiste s’affermit lors de l’exposition organisée par Mary Boone et Leo Castelli en 1981. Julian Schnabel est célèbre aussi pour ses « peintures plats », des grands formats composés de morceaux de plats cassés.
Rula Jebreal lui remet son scénario, qui séduit Julian Schnabel. Celui-ci réalise le film sur un scénario de Rula Jebreal devenue sa compagne, en Israël et dans les territoires disputés.
Lors de la sortie du film Miral "based on a true story" (fondé sur une histoire vraie) du livre de Rula Jebreal, et pour contrer toute critique sur la partialité de Miral, Julian Schnabel confie que sa mère était présidente en 1948 de Hadassah Brooklyn.

Or, lors de la guerre d’Indépendance de l’Etat d’Israël ou première guerre arabo-israélienne (1948-1949), l'Egypte, l'Irak, la (Trans)Jordanie, la Syrie et la Jaysh al-Jihad al-Muqaddas (Armée de la Guerre-sainte) fondée par al-Husseini, ainsi que des volontaires du Liban, d'Arabie saoudite, de l'Armée de libération arabe, des Frères musulmans ont attaqué l'Etat Juif renaissant.

Dès les premières images, la caméra s'attarde sur une carte de la "Palestine" à l'époque romaine. Ce qui accrédite l'idée d'une continuité entre cette "Palestine" et la "Palestine" revendiquée par les "Palestiniens" du film. Rappel historique : les Romains rasent Jérusalem après la révolte du patriote juif Bar Kokhba vaincu par l'empereur romain Hadrien en 135, les Romains veulent détruire en Judée tout souvenir d’histoire juive, y compris les noms de Judée et de Jérusalem. Ils nomment Jérusalem Ælia Capitolina, et, pour désigner ce territoire, ils forgent le terme « Palestine » à partir du mot Philistins, anciens ennemis des Hébreux et disparus (préhistoire). La Judée disparaît dans la région de "Syria Palæstina" (Syrie Palestine).
Les liens historiques, bibliques entre les Juifs et Eretz Israel sont occultés dans Miral.
L'Intifada I ? Des images de jeunes lanceurs de pierre visant des soldats israéliens, de répression. Rien sur les victimes des attentats terroristes palestiniens. Les Israéliens sont uniquement représentés par des militaires, une tortionnaire frappant l'adolescente de 17 ans Miral, etc. Seule exception : Lisa, petite amie sympathique de Samir, cousin de Miral. Hasard, le père de Lisa est soldat. Miral se présente alors en "palestinienne", et non israélienne, à ce soldat.
Ce que les Israéliens "veulent, c'est la Palestine sans les Palestiniens", allègue le compagnon de Miral. Or, c'est une manière perverse d'inverser la réalité : l'OLP, le Fatah, le Hamas veulent une "Palestine" sans Juif, Judenrein ; leur projet antisémite est génocidaire. Le but à terme de Miral et de son compagnon, au-delà des accords d'Oslo : un seul Etat, leur "Palestine".
Les liens historiques, bibliques entre les Juifs et Eretz Israel sont occultés dans Miral.
La terroriste israélienne Arabe, infirmière licenciée pour avoir permis à des prisonniers jordaniens de fuir, entre dans une salle de cinéma qui projette Répulsion de Roman Polanski. Sa bombe n'explose pas. Cette terroriste motive son acte par l'"occupation". Rien dans le film ne souligne combien ce terme est inadéquat. Et encore moins la directrice de l'école si louée par Miral.
L'Intifada I ? Des images de jeunes lanceurs de pierre visant des soldats israéliens, de répression. Rien sur les victimes des attentats terroristes palestiniens. Les Israéliens sont uniquement représentés par des militaires, une tortionnaire frappant l'adolescente de 17 ans Miral, etc. Seule exception : Lisa, petite amie sympathique de Samir, cousin de Miral. Hasard, le père de Lisa est soldat. Miral se présente alors en "palestinienne", et non israélienne, à ce soldat.

Miral a été présenté en compétition dans le cadre de la 67e Mostra de Venise le 2 septembre 2010, puis dans un circuit de salles italiennes.
« Israël est dépeint comme le méchant… Des flash-back avec des archives filmées marquent une sélection minimale événements significatifs, comme la Déclaration d’indépendance par Ben Gourion, l’arrivée de réfugiés Juifs de la Seconde Guerre mondiale, les bombes à Jérusalem en 1948 (sans aucune explication de ce qui s’est passé et pourquoi), la guerre de 1967 (aussi sans explication), la première Intifada, et la référence à l’échec de la mise en vigueur des accords d’Oslo en 1993. Les platitudes et les stéréotypes verbaux abondent dans le film. On nous dit : « Les origines du conflit sont lointaines », « Ces colons sont notre vrai cancer »… Sans exception, l’armée israélienne est stéréotypée comme une armée de méchants inhumains… Il convient de noter que nul ne semble être conscient que les civils sont simultanément tués dans des attentats dans les rues israéliennes par des « activistes » palestiniens », résume Lisa Palmieri-Billig, dans The Jerusalem Post (13 septembre 2010).
En France, Miral de Julian Schnabel a été éreinté par une critique quasi-unanime : « Voici une bien fade saga à laquelle nous convie Julian Schnabel. [...] La mise en scène peine à s'envoler. Reste un film de propagande douteuse » (Françoise Delbecq, Elle), « Quant au reste on ne répétera jamais assez qu'en littérature comme en cinéma, les champs de navets sont pavés de bonnes intentions » (Christophe Ayad, Libération), « Miral a beau être habillé de modernité (...), chacun de ces épisodes est montré comme dans une conférence illustrée de diapositives. (...) Et même si elles sont exactes, elles sonnent faux (...) » (Thomas Sotinel, Le Monde), « Pompeux et didactique à outrance, le film n'est pas sauvé par ses bonnes intentions : montrer le plus honnêtement possible la complexité inextricable de la situation au Proche-Orient » (Juliette Bénabent, Télérama), « Poétique et puissant » (Allan Kaval, Marianne)…
Le box office ? Avec 75 copies, ce film a attiré 22 348 spectateurs en première semaine (15 septembre 2010), 10 383 (22 septembre), 2 478 (29 septembre), 1 664 (6 octobre). Un flop commercial.
L'ONU sponsor

Miral a suscité une controverse aux Etats-Unis, avant sa distribution dans un réseau de salles le 25 mars 2011.
En effet, le 13 mars 2011, David Harris, directeur executive de l’AJC (American Jewish Committee), s’est opposé au fait que Joseph Deiss, président de la l’Assemblée générale de l’ONU, avait sponsorisé la projection, le 14 mars 2011, dans les locaux onusiens, et devant des diplomates, de ce film « qui a un message politique clair, qui dépeint Israël sous une lumière hautement négative ». David Harris s’est étonné de cette « première inhabituelle » sous les auspices de l’ONU, sans que la mission d’Israël ait été consultée sur la “sagesse de montrer un tel film qui traite du conflit israélo-palestinien », et a demandé à Joseph Deiss de se désolidariser de cet événement partial.

Le 14 mars 2011, David Harris leur a répondu qu’il ne s’agissait pas de la liberté de voir le film, mais si « le Hall de l’Assemblée générale est le lieu approprié pour la première de ce film particulier et si le président de cette Assemblée devrait sponsoriser la projection ».
« Miral » de Julian Schnabel
Scénario : Rula Jebreal
Image : Eric Gautier
Montage : Juliette Welfling
Avec : Hiam Abbass, Freida Pinto, Yasmine Al Masri, Ruba Blal, Alexander Siddig et Omar Metwally
ER Productions, Pathé Production, Eagle Pictures, India Take One Productions, Jon Kilik Production, 2010, 108 mn
Distribué par Pathé (France, 2010) et The Weinstein Company (Etats-Unis, 2011)
Diffusion sur Arte les 1er décembre 2014 à 23 h 15 et 3 décembre 2014 à 2 h 35
Visuels :
Bertha (Vanessa Redgrave, à gauche) et Eddie (Willem Dafoe) soutiennent Hind Husseini (Hiam Abbass, au milieu)
© ARD/Degeto
Hind Husseini (Hiam Abbass) prend soin des orphelins palestiniens
© ARD/Degeto
© ARD/Degeto
Miral (Freida Pinto) dans le film « Miral » de 2010.
© ARD/Degeto
© ARD/Degeto
Hind Husseini (Hiam Abbass) prend soin des orphelins palestiniens
© ARD/Degeto
© ARD/Degeto
Miral (Freida Pinto) dans le film « Miral » de 2010.
© ARD/Degeto
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