

A la mort de sa mère (1940), Lee Friedlander est accueilli par une famille de fermiers près de sa ville natale, pendant sept ans. Il retrouve sa famille, dont son père agent de change, pendant les vacances.

En 1952, il est admis à l’Art Center School of Design à Los Angeles.
Trois ans plus tard, il se fixe à New York. Influencé par Eugène Atget, Robert Frank et Walker Evans, il collabore à Esquire, Holiday, Seventeen et au Sports Illustrated.

Boursier de la Fondation Simon Guggenheim (1960, 1962, 1977), Lee Friedlander voit sa première exposition être présentée en 1963, par la George Eastman House à Rochester.
Avec son épouse Maria et leurs deux enfants, il séjourne pendant un an en Grande-Bretagne, France, Espagne et Italie.
« American Social Landscape »
En 1966, Lee Friedlander participe à « Social Landscape », exposition collective à Rochester. Cette expression « Social Landscape » (Paysage social) définit selon lui son travail.

« L'influence pop, les facéties spontanées, et les innovations formelles marquent la première période de Friedlander et caractériseront toujours son travail. Toutefois, à l'orée des années 1970, sa sensibilité, son style et ses sujets s'élargissent. Un flot continu d'observations nourrit ses photographies d'où se dégagent charme et lyrisme ; à l'affût des variations subtiles des formes et de la lumière, il produit des images urbaines richement descriptives ».

« En 1976, Lee Friedlander publie The American Monument, une sélection de photographies rendant hommage à la variété des monuments publics — nobles, grandioses ou ridicules — que compte le pays. Le style alerte de Friedlander se conforme à la variété de ses sujets, engendrant des images, tour à tour émoussées, complexes, prosaïques, drôles, ironiques, tendres ou graves. Il saisit l'Amérique aussi richement que l'a fait en France, un demi-siècle plus tôt, Eugène Atget pour lequel il a une admiration grandissante, ajoutant à sa vision émerveillée du monde un hommage à la tradition ».

Friedlander s'intéresse « essentiellement à l'individualité ; ses clichés révèlent son intérêt, voire son admiration pour ses sujets. Cinq commandes ultérieures lui permettront d'approfondir le thème de l'homme au travail (employés de bureau devant leur ordinateur, télé-opérateurs, etc. ) ».
Le numéro de septembre 1985 de Playboy a publié les photographies de Madonna nue réalisées en 1979. En 2009, l’un de ces clichés, estimé 10 000-15 000 dollars, est vendu par Christie’s 37 500 dollars. Dans les années 1980, Lee Friedlander « produit un grand nombre d'images, continuant de capter les aspects du quotidien américain, tout en traitant d'autres thèmes comme les nus ou les cerisiers du Japon, séries qui se construisent chacune à son rythme ». En 1991, il complète sa série Nudes initiée lors de la précédente décennie.


En 2003, Lee Friedlander reçoit la médaille spéciale de la Royal Photographic Society britannique.
Jeu de Paume

« Une certaine espièglerie apparaît dans son travail où il transforme les éléments qui auraient pu gêner le cadre, ou même les erreurs photographiques en calembours ou motifs de séduction : un poteau empêche la lecture d'un texte, une vitrine sème le trouble entre intérieur et extérieur, l'ombre du photographe ou son reflet s'ajoutent à l'image. Il invente un univers pictural particulier, constitué de reflets, de superpositions ou d'élisions. Pour d'autres photographes, ces ombres et reflets auraient pu créer un problème, Friedlander, lui, les accueille comme un cadeau instantané. La quête de ces incongruités attise la verve créative de la photographie moderne. Comme Winogrand, Friedlander révèle l'énergie incontrôlable de la ville et dévoile le pouvoir de la photographie à transformer ce qui est donné à voir ».

Dans la préface de Self Portrait en 1970, Lee Friedlander observe que ses autoportraits sont « l'extension périphérique de son travail […] un petit rire nerveux ».

Collection Howard Stein

Ces 175 chefs d’œuvres de photographes sont issus de la collection du philanthrope et financier Howard Stein (1926-2011) qui l'avait donnée à sa fondation.
Parmi les artistes choisis depuis les origines de cet art : Lee Friedlander représenté par Philadelphia, Pennsylvania, estimé 8 000-12 000 dollars, et Spain, estimé 10 00-15 000 dollars.
"Western Landscapes"
La Fraenkel Gallery présenta, dans le cadre de Paris Photo, l'exposition Lee Friedlander: Western Landscapes. Des paysages spectaculaires photographiés en noir et blanc dans les années 1990 et 2000.
« Les paysages en noir et blanc de Friedlander intègrent une panoplie de formes naturelles : crêtes montagneuses sinueuses, lacs en miroir, arbres tortueux et herbes touffues. Même à la lumière du jour, Friedlander utilise fréquemment le flash pour créer des compositions à couches denses mêlant le premier plan et l'arrière-plan. »
« Bien que les sujets de Friedlander incluent certains des paysages les plus spectaculaires de l'Ouest, comme le Yosemite, la Vallée de la Mort, les Tetons et Big Bend, sa perspective est radicalement différente des représentations idéalisées qui ont façonné la conception nationale de ces trésors souvent photographiés. »
"Lee Friedlander: American Musicians"
Luhring Augustine Tribeca propose l'exposition "Lee Friedlander: American Musicians".
« Cette exposition marque la deuxième collaboration de la galerie avec l'artiste et met en lumière une sélection d'images emblématiques de musiciens américains réalisées par Friedlander. Mettant en vedette des artistes de jazz, de country et de blues, les photographies retracent l'histoire de la musique américaine d'après-guerre sur quatre décennies, des années 1950 au début des années 1980. »
« Dans les années 1950, Friedlander a commencé à photographier des musiciens de jazz à Los Angeles, et son intérêt profond pour la musique l'a conduit à devenir le photographe attitré d'Atlantic Records à New York. Au cours des décennies suivantes, dans le cadre de ses fonctions chez Atlantic et de son travail indépendant, il a photographié certains des plus grands musiciens américains, tels que John Coltrane, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Miles Davis, Orenette Coleman, Ray Charles, Louis Armstrong, Aretha Franklin, Johnny Cash et bien d'autres.
Les photographies montrent les musiciens dans tous les aspects de leur vie et de leur travail : enregistrement en studio, concerts, tournées, ainsi que des images plus intimes des coulisses et des portraits. Les photographies de Friedlander capturent certains des moments les plus mémorables de l'art musical américain, et nombre d'entre elles orneront plus tard les couvertures d'innombrables albums remarquables de ces artistes. En 1998, D.A.P. a publié American Musicians, une monographie qui présente le portfolio dans son intégralité. »


Une photographie de 1982 d'Allan Jaffe représente le tubiste (joueur de tuba, Ndt) étroitement entouré de son instrument et d'une collection de souvenirs divers. En dépeignant ses sujets avec une profonde révérence, une sincérité, une précision et, parfois, un humour sournois, Friedlander célèbre ces grandes figures et leur influence significative sur la culture américaine. »
« Lee Friedlander, né en 1934, a commencé à photographier le paysage social américain en 1948. Grâce à sa capacité à organiser une grande quantité de matériel visuel en compositions dynamiques, il a réalisé des images humoristiques et poignantes parmi le chaos de la vie urbaine, les paysages naturels denses et d'innombrables autres sujets. Friedlander est également reconnu pour un groupe d'autoportraits qu'il a commencé dans les années 1960, reproduit dans Self Portrait (1970), une exploration à laquelle il s'est à nouveau livré à la fin des années 1990, et qui a été publiée dans une monographie par la Fraenkel Gallery en 2000.
L'œuvre de Friedlander est détenue par d'importantes collections, dont l'Art Institute of Chicago ; le George Eastman Museum, Rochester, NY ; le Metropolitan Museum of Art, New York ; le Museum of Modern Art, New York ; la National Gallery of Art, Washington D.C. ; le San Francisco Museum of Art ; le Whitney Museum of American Art, New York, entre autres. »
17 White Street. New York, NY 10013
Tel: 646.960.7540
Du lundi au vendredi de 10 h à 17 h 30
Visuels :
Lee Friedlander
Frank Sinatra, Los Angeles, 1955
Gelatin silver print
Lee Friedlander
Billie Holiday, 1959
Gelatin silver print
Lee Friedlander
Miles Davis, 1969
Pigment print
Lee Friedlander
Sarah Vaughan, 1956
Pigment print
Lee Friedlander
Louis Armstrong, 1956
Gelatin silver print
Lee Friedlander
Allan Jaffe, 1982
Gelatin silver print
Lee Friedlander
Ella Fitzgerald, New York City, 1955
Gelatin silver print
Lee Friedlander
Chet Baker, 1957
Gelatin silver print
Du 27 octobre 2016 au 23 décembre 2016
A la Fraenkel Gallery
49 Geary Street. 94108 san francisco
Tel. : +1 415 981 26 61
Visuels
Philadelphia, Pennsylvania
Signed in pencil and with the photographer's '44 South Mountain Rd., New City, New York 10956' credit/studio and reproduction rights stamps on the reverse, 1961
5 1/2 by 8 1/4 in. (14 by 20.9 cm.)
Spain
signed, titled, dated, and annotated '8-2' in pencil and with the photographer's '44 South Mountain Road, New City, N. Y. 10956' credit/studio and reproduction rights stamps on the reverse, 1964
6 1/8 by 9 1/8 in. (15.6 by 23.2 cm.)
A lire sur ce blog :
Cet article a été publié en une version concise par L'Arche. Il a été publié sur ce blog le 9 décembre 2014, puis les 9 janvier 2015, 22 décembre 2016.
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