lundi 18 juillet 2022

La mer Morte


La mer Morte est un lac salé, alimenté par le Jourdain et partagé entre l'Etat d'Israël, la Jordanie et l'Autorité palestinienne. Sa surface est d'environ 810 km². Malgré sa forte salinité, des organismes de taille infinitésimale parviennent à y vivre. En 2011, on a découvert des sources d'eau douce dans le fond de la mer Morte. Arte rediffusera le 20 juillet 2022 à 11 h 55 "Peut-on sauver la mer Morte ?" (Die Rettung des Toten Meeres) de Terri Randall. 

La Mer Morte
Qumrân, le secret des manuscrits de la mer Morte

À 422 mètres au-dessous du niveau de la mer, la mer Morte  - dénommée par la Torah « Mer de sel » ou « mer de la plaine » - est l’une des merveilles du monde, et attire des touristes aimant s’y faire photographier y flottant.

La "région de la mer Morte s'est développée en se divisant en quatre principaux secteurs : le nord regroupe principalement les kibboutzim, Ein Bokek concentre les hôtels et les stations balnéaires, Sodome réunit l'industrie et la Arava se focalise sur l'agriculture". (Hamodia, 10 février 2010)

"Au début du XXe siècle, la mer Morte commence à intéresser la communauté des chimistes qui découvrent que ces eaux constituent une réserve naturelle de potasse et de brome. Le premier projet d'exploitation de ces matières premières voit le jour en 1930 grâce à l'ingénieur d'origine russe Moché Novomeysky. Ce dernier reçoit une franchise du gouvernement britannique qui administre alors le pays, et fonde la "Palestine Potash Company", une usine au nord de la mer Morte. Les premiers bassins d'évaporation sont construits sur le site de Sodome. En 1937, les autorités locales décident de créer un autre complexe au sud de la mer Morte, comprenant des bassins d'évaporation en raison de la petite profondeur des eaux. Mais les bouleversements politiques de 1948 gèlent les productions. Après la guerre d'Indépendance de 1948, la partie nord de la mer Morte passe à la Jordanie. Bien qu'au sud, Sodome soit sous autorité israélienne, l'accès pour y arriver est bloqué. Afin de le désenclaver, en 1952, le gouvernement israélien construit la route nationale Dimona-Sodome. Parallèlement, il investit de gros fonds pour créer la société "Usines de la mer Morte" (Dead Sea Works Ltd) qui fabrique et distribue dans le monde entier des produits chimiques à base des minéraux extraits de la mer Morte : chlorure de potassium, chlorure de magnésium, chlorure de sodium, brome, sels industriels, chlorure d'aluminium anhydre, sels de tables et sels de bain. Avec 3 millions de tonnes de potasse extraite par , les Usines de la mer Morte se positionnent comme le quatrième plus grand producteur et fournisseur mondial de potasse. Dès les années soixante, Sodome devient plus accessible, en grande partie pour permettre aux employés de se rendre à l'usine et d'ouvrir une voie d'accès pour la commercialisation de ses produits. Dans le même temps, le développement industriel de la mer Morte sert de levier à l'essor du réseau de transports dans la région. En 1961, une nouvelle ressource naturelle est découverte dans la région : de petits gisements de gaz sont repérés à Hakanaïm. En 1965, la ligne de chemin de fer Ashdod-Dimona est construite. Ainsi, la potasse extraite de la mer Morte est chargée dans des camions à Sodome, transportée jusqu'à Dimona, et de là, transférée par wagons au port d'Ashdod. En 1968, le gouvernement israélien crée le IsraLe Chemicals, une société qui réunit sous un même toit la plupart des usines de l'industrie chimique du pays, y compris celles de la mer Morte. En 1987, un transporteur de haute capacité est mis en service pour augmenter l'acheminement des produits de l'usine de Sodome, jusqu'à la plaine de Rotem près de Dimona. En 19965, dans le cadre du processus de privatisation de l'économie israélienne, le gouvernement vent une grande partie de l'actif de la société Usines de la mer Morte à des partenaires privés. Cette société s'associe avec le groupe allemand Volkswagen pour monter conjointement la société "Dead Sea Magnesium". Les produits des Usines de la mer Morte sont exportés dans plus de 60 pays. Les bassins de potasse de la mer Morte sont considérés comme les plus grands au monde, et possèdent une surface atteignant les 105 km² ! On y extrait la potasse la plus pure grâce à l'extraordinaire ensoleillement dont bénéficie le site." (ibid)

En 1956, le kibboutz Ein Guedi est fondé par un groupe de jeunes recrues de l'armée rêvant de s'installer dans le désert de Judée. Il est aujourd'hui le plus important de la région. Le mochav Néot Hakikar, situé à proximité du Na'hal Arava, dans la plaine de Sodome, émerge au début des années soixante. Puis le ministère du Logement construit Névé Zohar en 1964 dans le but de fournir des résidences aux employés des usines de la mer Morte. En 1968, le kibboutz Kalya est le premier d'une lignée de nouvelles colonies dans la région. Un an plus tard, c'est au tour du kibboutz Mitspé Chalem, le détenteur de la société de cosmétiques Ahava, de voir le jour. Parallèlement, dans les années 1980, de nouveaux villages agricoles fleurissent dans la région : le kibboutz Almog, du nom d'un des pionniers de la région, est fondé en 1977 et abrite des entreprises industrielles, le mochav Véred Yéri'ho et le kibboutz Bet Haarava voient le jour en 1980. Enfin, le mochav Ein Tamar est construit en 1982. Tous les kibboutzim de la région sont principalement spécialisés dans les cultures d'hiver, les fruits tropicaux, les plantations de dattiers et la pisciculture. Outre ces occupations, le kibboutz Kalya se concentre également sur l'élevage bovin et les services touristiques." (ibid)

Ein Bokek réunit des "équipements balnéaires. Une station thermale propose des cures médicales héliomarines. Les nombreux spas de la mer Morte proposent des séjours de remise en forme et de beauté... Depuis 2002, la vallée de la Arava est devenue le laboratoire écologique d'Israël. Son Centre de recherche et développement, aidé par le ministère de l'Agriculture, focalise ses efforts sur les légume, les fleurs, la protection des plantes, l'agriculture biologique et la pisciculture". (ibid)

Ma mer Morte est liée aussi aux manuscrits de Qumrân. Des rouleaux de cuir en hébreu sont découverts en 1947, peu avant la recréation de l’Etat d’Israël, par deux Bédouins dans une grotte de Qumrân, près de la mer Morte. Des fragments des manuscrits, des documents inédits insérés dans un cadre rappelant le contexte des « découvertes archéologiques, leur histoire et leur impact sur l’imaginaire scientifique et populaire de notre temps ». Des témoignages précieux sur des habitants juifs de Qumrân, « de la naissance de la Bible, du judaïsme ancien et des premiers temps du christianisme ». 

Différent du lac d’eau douce de Tibériade - « lac de Kinneret », mer de Galilée ou lac de Genézareth - au nord d’Israël et à plus de 200 mètres au-dessous du niveau de la mer, la Mer Morte est un lac de 810 km² et sept à dix fois plus salé que l’eau d’océans (2-4%). 

Avec une salinité moyenne de 22 à 25%, les eaux de la mer Morte, en Israël, n'abritent aucun poisson, et seuls y vivent quelques organismes microscopiques (plancton, bactéries). En 2011, des scientifiques de l’université Ben-Gourion du Néguev ont découvert  des sources d’eau douce emplies de micro-organismes, dans les profondeurs de cette mer.

Mais les vertus médicinales et minérales ("un concentré de 21 minéraux aux propriétés thérapeutiques") de ses eaux sont connues - soins en cas de psoriasis, rhumatismes, maladies pulmonaires -, et utilisées pour des soins de balnéothérapie ou de dermatologie. En 2010, 88 entreprises de cosmétiques réalisaient un chiffre d'affaires à l'exportation de 60 millions de dollars par an, dont 40 millions" vers les Etats-Unis. L’une des plus célèbres marques de produits de beauté à base de sels et boues de la Mer Morte et en vantant les bienfaits est AHAVA, cible de campagnes BDS (Boycott, Désinvestissement Sanctions). Israël a lancé des campagnes en Europe afin de favoriser le tourisme médical.

Problème : le niveau de la mer Morte décroit d’un mètre de profondeur par an. « Depuis les années 1960, le plan d'eau le plus salé au monde a perdu un tiers de sa surface  ». La « mer Morte agonise, victime de la féroce compétition pour l'eau au Proche-Orient ». 

« D’ici à trente ans, si rien n’est fait, il ne restera plus qu’un étang. Car au Proche-Orient, le manque d’eau est une source supplémentaire de conflit, et c’est la loi du plus fort qui triomphe ». Poncif éculé… Quid des tensions entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie autour du Nil  ou entre la Turquie, la Syrie et l’Irak à propos du Tigre et de l’Euphrate? 

Cette « mort annoncée de la mer Morte a des causes bien humaines : les usines chimiques jordaniennes et israéliennes qui retraitent ses sels minéraux accélèrent son exploitation, tandis que le Jourdain, qui la nourrissait en eau douce, n’est plus qu’un ruisseau nauséabond. Son cours est diverti par tous les pays voisins pour les besoins de l’agriculture ».

Un projet pharaonique controversé
Pourtant « des solutions existent, mais il faudrait que » les Jordaniens, les Israéliens et les Arabes palestiniens, « s’accordent pour les mettre en œuvre. La construction d’un canal », pompeusement appelé « canal de la paix », s’étirant sur 180 km, « relié à la mer Rouge, permettrait ainsi d’alimenter des usines électriques assez puissantes pour dessaler l’eau de mer, fournir toute la région en eau potable et redonner vie à la mer Morte. Elle redeviendrait alors source de bienfaits pour toute la région ». Le coût de ce projet  pharaonique ? Trois à quatre milliards de dollars. Un accord a été signé le 9 décembre 2013 entre l’Etat d’Israëk, la Jordanie et l’Autorité palestinienne pour « sauver » la Mer Morte par un canal et une usine de dessalement, pour un coût de 250-400 millions de dollars.

A noter que Theodor Herzl avait songé en 1902 à un tel canal, mais qui relierait la Mer Morte à la Méditerranée.

D’une part, ce projet de « canal de la paix » ambitieux s’inscrit dans la vision du « Marché commun proche-oriental » de Shimon Peres convaincu, à tort, que l’avènement de la paix est conditionné à un tissu dense de relations économiques denses relie ce monde à cet Etat. Or, le monde musulman refuse l’Etat Juif pour des raisons religieuses. 

D’autre part, « l’ONG Friends of the Earth Middle East (FoEME) et d'autres associations écologistes ont appelé  les trois gouvernements à rejeter ce projet, soulignant ses risques pour l'environnement. Selon elles, le fait d'y déverser une trop grande quantité d'eau de la mer Rouge pourrait radicalement modifier la composition chimique unique de la mer Morte, formant des cristaux de gypse et introduisant des éclosions d'algues rouges. De plus, les nappes phréatiques de la vallée de l’Arava, dans le sud-est d'Israël, pourraient être contaminées en cas de fuite des conduites transportant l'eau salée ».

Enfin, cette période d’assèchement n’est pas la première dans l’histoire de la Mer Morte, déjà asséchée voici 120 000 ans, et s’inscrirait dans une histoire cyclique.

Sigalit Landau
L'artiste israélienne Sigalit Landau « est très engagée sur le thème de l’eau et particulièrement de la mer Morte ».

L'une de ses œuvres est une robe noire - "une réplique de la robe hassidique traditionnelle portée par le personnage Leah dans la pièce de théâtre yiddish « Le Dibbouk » - plongée dans la mer Morte, et qui au terme de deux mois, se transforme, sous l'érosion du sel, en vêtement blanc, brillant. 

Sigalit Landau a photographié cette robe à diverses étapes de cette métamorphose. 

Les "eaux riches en sel de mer ont cristallisé la robe, transformant un « symbole associé à la mort et à la folie en une robe de mariage qu’elle était toujours été destinée à être », a déclaré cette artiste lors de l'exposition en 2016 des photographies au musée contemporain Marlborough à Londres.

Partialité
Arte diffusa « Que vive la mer Morte !  », documentaire biaisé de German Gutierrez - « Comment la mer Morte agonise, victime de la féroce compétition pour l’eau au Proche-Orient, et comment la coopération régionale pourrait la faire renaître » -, et, dans le cadre de la série Voyage au bout du monde, France 2 diffusa un autre documentaire partial sur la mer Morte, vue essentiellement du point de vue jordanien. Comme si cette mer ne jouxtait pas aussi l’Etat d’Israël et n’était pas liée à l’histoire du peuple Juif… 

On regrette la partialité de ces deux documentaires. « Que vive la mer Morte !  », documentaire de German Gutierrez, filme complaisamment un Arabe palestinien se plaindre du "refus" d'Israël de lui donner de l'eau, stigmatiser l'"occupation israélienne", voler de l'eau, etc. Or, l'Autorité palestinienne est responsable des problèmes d'eau de sa population : gabegies, détournements des fonds, absence d'entretien des installations, non-respect de leurs engagements, etc.

Curieusement, le numéro de la série Voyage au bout du monde consacrée à la mer Morte présente d’emblée celle-ci en la localisant par rapport à Amman. Et le reste est à l’avenant, mais avec de belles images. Pourtant les liens de ce lac salé avec l’histoire du peuple Juif sont nombreux : manuscrits (rouleaux de cuir en hébreu) découverts en 1947, peu avant la recréation de l’Etat d’Israël, par deux Bédouins dans une grotte de Qumrân, près de la mer Morte, Massada, cité antique surplombant la mer Morte et ayant abrité les Sicaires qui, assiégés par les légions romaines au 1er siècle, décidèrent en 73 de se donner la mort, etc.   
            
Le 1er mai 2018, France 5 rediffusa Les trésors cachés de la mer Morte, de Tom Fowlie. "En 1952, une équipe d'archéologues découvre un rouleau de cuivre dans une grotte située à Qumrân, près de la mer Morte. Sur la fine plaque de métal, les textes manuscrits ne sont pas porteurs d'un message biblique, mais décrivent l'emplacement d'une soixantaine de sites renfermant des trésors. Qui a rédigé cette carte et à qui appartiennent ces richesses ? Pourquoi ont-elles été cachées et restent-elles à découvrir ? Enquête entre Israël, Jordanie, Egypte et Rome pour éclaircir ce mystère." 

"La baisse rapide du niveau de la Mer Morte, très préoccupante actuellement, n’est pas un phénomène nouveau : elle a déjà eu lieu dans un passé lointain, ce qui entraîna son assèchement complet. C’est du moins le résultat auquel a récemment abouti un projet de forage international auquel ont participé, entre autres, des chercheurs de l’Institut des Sciences de la Terre Fredy and Nadine Herrmann à l’Université Hébraïque de Jérusalem. Ces recherches ont ouvert une fenêtre sur l’histoire climatique et sismique de la mer Morte, en remontant le temps sur plusieurs centaines de milliers d’années", a écrit Jonathan Garel, Volontaire International chercheur, Institut Weizmann  (Daguesh Science, n° 76, mars 2012).

Et de poursuivre : "Ce projet a mis en évidence qu’il y a environ 125 000 ans, le lac s’était asséché presque entièrement à la suite d’un changement climatique. Cette découverte suscite l’inquiétude quant à la situation actuelle de la mer Morte - le point le plus bas sur la terre - dont la dangereuse baisse de niveau est en grande partie la conséquence de l’activité humaine.  Une plateforme spéciale a été amenée en Israël spécifiquement pour ce projet, comportant notamment un équipement destiné à récolter des échantillons sédimentaires du plancher lacustre. Les travaux de forage ont duré de Novembre 2010 à Mars 2011, et ont exploré deux sites différents : le centre du lac à une profondeur de 300 mètres, et le rivage près d’Ein Gedi. Ils ont été dirigés, entre autres, par les Profs Mordechai Stein (Université Hébraïque de Jérusalem) et Zvi Ben-Abraham (Université de Tel Aviv)."

Et de rappeler : "La Mer Morte est un lac salé situé dans une profonde dépression tectonique : le bassin de la mer Morte. Celui-ci est endoréique, c’est-à-dire que l’eau de la mer Morte ne s’écoule pas vers l’océan et est évacuée uniquement par évaporation. Depuis des centaines de milliers d’années, le Jourdain et d’autres petits cours d’eau avoisinants charrient des sédiments qui se déposent au fond du lac : ces sédiments permettent donc d’étudier l’histoire climatique et hydrologique de tout le bassin versant, et même au-delà. Par ailleurs, la dépression de la mer Morte est d’une importance capitale pour la préhistoire de l’Homme moderne, car elle se situe dans le prolongement du grand rift africain et constitue vraisemblablement le principal couloir de migration de l’Homo Sapiens hors d’Afrique."

Et de préciser : "Une analyse préliminaire des carottes sédimentaires à mis en évidence, à une profondeur de 250 mètres sous le plancher lacustre (550 mètres sous la surface du lac), d’épaisses couches de sel couverts par des cailloux et des roches. C’est le signe distinctif d’une période où la mer Morte s’était presque totalement asséchée. Au dessus de cette séquence sel/roches, les scientifiques ont découvert un sol boueux qui indique en revanche un apport accru d’eau douce, et donc des conditions climatiques plus pluvieuses."

Et de conclure : "Aujourd’hui, le niveau de la mer Morte est de 426 mètres en dessous du niveau de la mer et décroît de presque un mètre par an. La disparition du lac par le passé devrait être un signal d’alarme concernant son éventuel tarissement à l’avenir, nous avertissent les scientifiques. Alors que dans le passé, un changement climatique naturel a contribué à la «réhydratation» de la mer Morte, le niveau de celle-ci ne pourra pas remonter tant que les eaux du Jourdain continuent d’être surexploitées".

Crue
Dix adolescents israéliens ont été tués lors d'une crue près de la mer Morte, dans le désert du Néguev.

"Peut-on sauver la mer Morte ?"
Arte rediffusera le 20 juillet 2022 "Peut-on sauver la mer Morte ?" (Die Rettung des Toten Meeres ; Saving the Dead Sea), documentaire de Terri Randall. "Parce qu’il n’est presque plus irrigué, le célèbre lac salé menace de disparaître. La Jordanie, la Palestine et Israël ambitionnent de lui apporter l’eau de la mer Rouge au travers d’un gigantesque projet d’ingénierie. Mais ce projet pharaonique est-il réalisable ?" Pourquoi utiliser le terme partial "Palestine" ?

"La mer Morte est-elle à l’agonie ? Pour cette étendue d’eau enserrée entre la Palestine, la Jordanie et Israël, les indicateurs sont au rouge. Depuis 1976, son niveau a baissé de plus de 30 mètres et son littoral a reculé, à certains endroits, de plus de 1,5 kilomètre. Sur sa partie nord, ses plages ferment, grevées par des percées soudaines et dangereuses de cratères, les dolines. Mais qu’arrive-t-il à ce célèbre lac situé au niveau le plus bas sur Terre (- 430 mètres) ? Dans cette région du Moyen-Orient, l’une des plus sèches du monde, l’eau a toujours été source d’enjeux politiques et de conflits parfois violents. Dans les années 1950, Israël a besoin d’eau pour faire "fleurir le désert " et alimenter ses jeunes villes côtières. L’État hébreu détourne le cours du Jourdain, qui abreuvait la mer Morte via le lac de Tibériade, et la prive de 96 % de son approvisionnement. Aujourd’hui, le Jourdain ressemble à peine à un ruisseau. "Une catastrophe provoquée par l’homme", selon les experts, qui a ruiné les agricultures locales jordanienne et palestinienne."

"Dix fois plus salé que n’importe quel océan, ce lac, réputé pour sa minéralité et ses vertus thérapeutiques pour les traitements cutanés, est aussi épuisé par l’extraction de potasse. Mais malgré le pessimisme de certains experts, il pourrait être sauvé. Ce documentaire raconte la genèse d’un projet pharaonique en cours d’étude, évalué à 10 milliards de dollars : relier la mer Rouge à la mer Morte pour renflouer cette dernière." 

"Ce plan novateur, élaboré par une équipe de scientifiques, permettrait aux Palestiniens, Israéliens et Jordaniens de trouver, pour une fois, un accord tripartite inédit". 

"Il comprend notamment un canal faramineux et une usine de dessalement géante. Mais ce qui constituerait la plus grande expérience de chimie de l’eau au monde se heurte pour le moment à de nombreux obstacles, notamment de financement. Prédire comment la nature réagira au mélange de ces deux mers très différentes dans leur constitution relève aussi d’une difficulté majeure. Alors que les menaces autour de la mer Morte se précisent, géologues, biologistes marins, hydrogéologues ou politiques livrent leurs analyses. "La nature n’aurait pas besoin d’être sauvée si nous la traitions avec respect", regrette l’un deux."

"
Produced for WGBH NOVA and aired on PBS in 2019, tells the story of how exploitation of natural resources compounded by the effects of climate change has driven one of the world unique treasures, The Dead Sea – the lowest body of water on the surface of the Earth- to the brink of extinction. It also tells the story of how scientists team-up with governments of the region in an epic effort to roll back some of the damages and try to save the Dead Sea. But complex scientific uncertainties and challenging political realities could put this epic project in jeopardy."

Etats-Unis, WGBH NOVA, 2019, 53 min
Sur Arte les 28 novembre 2020 à 23 h 35, 20 juillet 2022 à 11 h 55, 8 août 2022 à 12 h 05
Disponible du 21/11/2020 au 26/01/2021
Visuel : © WGBH NOVA

 « Que vive la mer Morte !  », documentaire de German Gutierrez
ARTE France, Alegria Productions, Intuitive Pictures, Radio-Canada, 2011, 77 minutes
Diffusion sur Arte le 22 octobre 2014 à 0 h 25

25 minutes
Diffusion sur France 2 le 22 octobre 2014 à 04:05

Les trésors cachés de la mer Morte, de Tom Fowlie
Sur France 5, le 7 septembre 2016, le 1er mai 2018 à 21 h 40
Visuels : © Alegria-Intuitive

Articles sur ce blog concernant :

Les citations sur les émissions sont extraites de communiqués des diffuseurs. Cet article a été publié le 21 octobre 2014, puis les 6 septembre 2016, 30 avril 2018, 25 novembre 2020.

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