La piraterie existe depuis l'Antiquité et perdure au XXIe siècle. En 2002, le Musée de la Marine avait hissé le pavillon noir en évoquant l'âge d'or de la piraterie aux Caraïbes. Naviguant entre le mythe et la réalité, cette exposition avait présenté des visions passionnantes, l'une classique et l'autre renouvelée, d'un monde cruel et révolutionnaire. Il y eut des pirates Juifs séfarades aux Antilles... Pour vaincre les Barbaresques, les Etats-Unis crée un corps d'élite, l'United States Marine Corps. Arte diffusera le 1er juin 2024 à 22 h 25 « Les corsaires barbaresques », documentaire de Robert Schotter.
Pirates !
« Esclaves blancs - maîtres musulmans » par Lisbeth Jessen
« Les routes de l'esclavage » par Daniel Cattier, Juan Gélas et Fanny Glissant
« Les routes de l'esclavage » par Daniel Cattier, Juan Gélas et Fanny Glissant
Qui n'a pas rêvé en lisant « L’île au Trésor » de R.L. Stevenson ou en voyant Errol Flynn incarner « L’Aigle des mers » ?
Corsaires, pirates, flibustiers, forbans, boucaniers, écumeurs de mers... Ces marins hantent bien des imaginaires. Pourtant, ces vocables recouvrent des réalités distinctes.
La piraterie, qui existe dès l'Antiquités, subsiste actuellement dans certaines mers d'Asie ; les pirates agissent pour leurs propres comptes, attaquent des bateaux qu'ils choisissent et risquent la pendaison s'ils sont capturés.
Quant au corsaire - Jean Bart, Robert Surcouf -, il détient une lettre de course, lettre de marque, ou lettre de commission. c'est-à-dire une lettre patente d'un souverain autorisant un capitaine et son équipage à chercher, attaquer, capturer et détruire les navires, après s'être emparé de ses marchandises et individus, d'un pays adversaire de ce monarque dans des eaux territoriales, étrangères ou internationales. La course est régie par des principes régissant la condition des équipages traités comme prisonniers de guerre, et la part revenant au monarque et au corsaire.
Par ailleurs, le flibustier est un aventurier libre attaquant les navires des rois d'Espagne et du Portugal, transportant les richesses du Nouveau Monde, dans les Antilles durant les XVIIe et XVIIIe siècles, durant "l’âge d’or de la piraterie". Il a souvent fui des guerres ou persécutions religieuses en Europe.
Rien ne manquait à l'exposition Pirates ! au Musée de la Marine pour raviver les souvenirs : de la reconstitution d'une partie d'un navire aux tableaux d’arraisonnements, en passant par les armes, cartes, sabliers et attributs des pirates.
Le « monde à l'envers », de ces marins habiles est dual. Les rebelles hostiles à l'injustice côtoyaient des bandits, des bannis, et des dissidents politiques et religieux, tels les Protestants chassés des Pays-Bas et de France. Leur bateau était à la fois abri et enfermement.
Les couleurs omniprésentes y étaient le noir et le rouge.
Y s’avéraient précieux le charpentier et le chirurgien.
Si la discipline était acceptée à bord, c'est la relâche dans les tavernes d'iles où les nourrissent les boucaniers. Les longues périodes d'attente sont rompues par des moments de grande violence lors des abordages.
Après une vie frôlant la mort, c'est la solitude à terre pour le vieux flibustier, parfois handicapé.
L'univers des « Chiens et Gueux de la mer », c'est enfin une république dont le Code fixe, sur un mode égalitaire, les règles de partages et compensations en cas de blessures.
Les partisans de la liberté des mers ont surtout inspiré les Anglo-Saxons : les Anglais, car les pirates ont défié la puissante Armada, au profit de leur-reine protestante, isolée dans l'Europe catholique.
En quête d'histoire, les Américains se sont retrouvés dans ce monde nouveau.
A la paix d’Utrecht (1713), assurée de leur suprématie, l’Angleterre, la France et la Hollande décident alors de réprimer le brigandage.
Une communauté pirate s'exile à Madagascar pour tenter de créer une société utopique.
La littérature (Daniel Defoe), la peinture (école du Delaware), le cinéma et les bandes dessinées ont popularisé l’image d’un pirate portant foulard ou tricorne, anneau à l’oreille, perroquet à l’épaule, sabres ou revolvers aux mains, jambe de bois, voire crochet au poignet. C'est oublier John Hawkins ou Sir Francis Drake, riches armateurs.
Autre mythe altéré : les abordages sont rares, car les équipages des navires attaqués, contraints de s'engager, ne demandent qu’à éviter un combat.
La rapidité est alors le meilleur atout pour s’assurer la victoire, le galion convoité, et les trésors qu'il recèle.
Pirates Juifs
Dans Les pirates juifs des Caraïbes - L'incroyable histoire des protégés de Christophe Colomb, Edward Kritzler retrace dans "un style extrêmement vivant, la formidable histoire, haute en couleurs et encore mal connue, de ces Juifs séfarades partis au XVIe siècle à la conquête du Nouveau Monde après l'expulsion d'Espagne. Un récit qui se lit comme un roman d'aventures, qui nous mène d'Espagne à New York et d'Amsterdam au Brésil et à Mexico. L'aventure débute avec Christophe Colomb au XVe siècle, à l'âge des Grandes découvertes. De nombreux Juifs de la péninsule ibérique massacrés, expulsés ou contraints d'abjurer leur foi, ont l'idée de s'embarquer clandestinement avec les explorateurs et de se mêler aux conquistadors. L'accès au Nouveau Monde leur étant globalement interdit du fait de leur religion, ces marranes se feront passés pour des "nouveaux-chrétiens" du Portugal (par opposition aux "vieux-chrétiens" ou chrétiens de souche). Leurs fabuleuses aventures sont relatées avec leur lot d'intrigues, de drames, de rebondissements, de défaites et de victoires sur les Inquisiteurs encapuchonnés de la Sainte Terreur. La narration est également traversée par la rocambolesque entreprise de trois Juifs hollandais et de leurs enfants, tous des pirates notoires ! partis à la recherche du trésor de Christophe Colomb dans les montagnes de Jamaïque. On prétend que leur quête aurait échoué. Mais pour avoir découvert aux archives l'existence de documents inédits, l'auteur, Edward Kritzler, a cependant de bonnes raisons de croire le contraire..."
Edward Kritzler écrit :
Edward Kritzler écrit :
"C'est en feuilletant les pages jaunies du journal de bord d'un pirate anglais du XVIIe siècle que je suis tombé sur cette scène stupéfiante. Lors de l'invasion de la Jamaïque en 1643, William Jackson raconte avoir trouvé la capitale de l'île entièrement déserte, à l'exception, écrit-il, de «divers Portugais issus de la nation hébraïque, venus à nous pour solliciter notre protection, en échange de quoi ils promirent de nous montrer où les Espagnols avaient caché leur trésor». J'avais toujours cru jusque-là que les premiers conquistadors espagnols et portugais du Nouveau Monde étaient tous de fervents catholiques. Que faisaient donc des Juifs portugais sur une île espagnole à demander protection à un corsaire anglais et à son équipage ? Je fis cette découverte en 1967, dans la salle de lecture de la Bibliothèque nationale de la Jamaïque où, parti de New York, je menais des recherches sur les premiers boucaniers à avoir accosté sur l'île. Plus qu'intrigué par ce passage du journal de Jackson, je décidai de mener l'enquête.
J'allais ainsi découvrir ce fait étonnant qu'avant la conquête de la Jamaïque par l'Angleterre en 1655, l'île avait en fait appartenu à la famille de Christophe Colomb. Mieux, que celle-ci avait offert asile aux Juifs persécutés par l'Inquisition. Le responsable de la communauté juive de l'île dans les années 1960, Sir Neville Ashenheim, alla même plus loin, m'expliquant que Christophe Colomb était probablement d'origine juive et que l'arbre généalogique des Juifs de Jamaïque remontait en vérité aux tout premiers immigrants. Cette histoire me parut à ce point incroyable que j'allais passer les quatre décennies suivantes sur la trace de ces pionniers méconnus. Oubliées, les tribulations du célèbre marchand de Venise de Shakespeare : ses cousins du Nouveau Monde étaient, eux, de fascinants aventuriers - des Juifs explorateurs, des Juifs conquistadors, des Juifs cow-boys et, oui, des Juifs pirates ! Une certaine communauté d'esprit unissait certes ces Juifs clandestins, dont la plupart continuaient de pratiquer leur religion en secret, aux autres colons. Mais tandis que ces derniers se lançaient à l'assaut des empires aztèque et inca pour y trouver la gloire et la richesse, convertir les païens et s'approprier les femmes indiennes, les Juifs, eux, cherchaient surtout à échapper aux bûchers des Inquisiteurs.
L'aventure débute avec Christophe Colomb au XVe siècle, à l'âge des grandes découvertes. C'est alors que de nombreux Juifs de la péninsule ibérique - massacrés, expulsés ou contraints d'abjurer leur foi -, eurent l'idée de s'embarquer avec les explorateurs et de se mêler aux conquistadors. L'accès au Nouveau Monde leur étant globalement interdit du fait de leur religion, ils se firent donc passer pour de «nouveaux-chrétiens» du Portugal (par opposition aux «vieux-chrétiens» ou chrétiens de souche), le pays n'exigeant pas encore, contrairement à l'Espagne, qu'ils prouvent la «pureté» de leur ascendance catholique. Rappelons en effet qu'en 1497, Manuel Ier, le roi du Portugal, décida que la seule façon de déjudaïser son royaume tout en gardant ses Juifs - lesquels jouaient un rôle trop important dans l'administration et l'économie pour qu'il se résigne à les expulser - était de les convertir en bloc. C'est ainsi que la majorité des Portugais opérant dans l'empire espagnol étaient en fait des nouveaux-chrétiens, des conversos (aussi appelés marranes), autrement dit des Juifs convertis de force au catholicisme, mais qui continuaient souvent à pratiquer, d'une manière ou d'une autre, une forme de cryptojudaïsme (de judaïsme clandestin ou caché)".
Le 20 novembre 2016, à Deauville, Pierre Cohen, conférencier, et Isaac Bensimhon, chant, guitare, évoqueront "Espions et pirates juifs - La revanche des sépharades" : "Après l'Inquisition en Espagne, un certain nombre de juifs se sont organisés pour faire "la revanche des sépharades". Une page d'histoire juive agrémentée de chansons judéo-espagnoles".
"La véritable histoire des pirates"
Arte diffusa "La véritable histoire des pirates" (Piraten - Wie lebten sie wirklich?), documentaire de Stéphane Bégoin.
"Figures populaires de la littérature et du cinéma, les pirates ont écumé les mers aux XVIIe et XVIIIe siècles. Dans le sillage de deux campagnes de fouilles dirigées par l’archéologue Jean Soulat, Stéphane Bégoin nous entraîne sur leurs traces à l’île Maurice et à Madagascar."
"Depuis le 7 janvier 1702, le Speaker repose à quelques mètres de profondeur sur la barrière de corail au large de l'île Maurice. Découverte en 1979, la frégate anglaise – un ancien navire négrier battant à l’origine pavillon français –, est l’une des six épaves de vaisseaux pirates à avoir été retrouvées dans les fonds marins du globe. Entouré d’une équipe pluridisciplinaire de chercheurs, l’archéologue Jean Soulat, du laboratoire LandArc, entreprend de mener l’enquête sur les circonstances de son naufrage alors que le pirate John Bowen, connu aussi sous le nom de Jean Bouin, s'en était emparé. Il tente de découvrir aussi, à terre, des informations sur ce que fut la vie quotidienne de l’équipage du flibustier lorsqu’il n’était pas en mer. Après une plongée dans les eaux mauriciennes autour des vestiges du bateau, le chercheur met le cap sur Madagascar. C'est sur l'île Sainte-Marie, qui aurait servi de camp de base aux pirates, que John Bowen se serait emparé par ruse en 1700 du Speaker..."
"Qui étaient ces flibustiers qui sillonnaient les mers aux XVIIe et XVIIIe siècles pour s’emparer des cargaisons des navires marchands dont ils croisaient la route ? Que faisaient-ils de leurs butins et où se cachaient-ils à terre pour échapper à la justice ? À partir de l'étude du Speaker et d'archives conservées dans différents musées et institutions – à l’île Maurice, en France, en Espagne, en Angleterre et aux États-Unis –, Stéphane Bégoin (Naachtun – La cité maya oubliée, L'invention du luxe à la française) accompagne l’archéologue Jean Soulat sur deux de ses campagnes de fouilles dans l’océan Indien. Illustré par de superbes dessins d'Antoni Carné et des animations graphiques issues du jeu vidéo Skull and Bones *, et étayé par les éclairages d’experts (historiens, conservateurs, biologiste, géophysicienne spécialiste des investigations aériennes...), ce documentaire nous invite à une plongée captivante dans l’histoire méconnue de la piraterie, qui accompagna l’essor du commerce maritime entre l’Europe et l’Asie."
* La sortie de ce nouveau jeu pour consoles et PC d'Ubisoft est annoncée pour mars 2023.
Arte diffusa L'Aigle des mers (The Sea Hawk ou Beggars of the Sea), film d'aventures américain réalisé par Michael Curtiz (1940) et librement inspiré du roman de Rafael Sabatini "The Sea Hawk".
Interprété par Errol Flynn, Brenda Marshalll et Claude Rains, il fut sélectionné dans quatre catégories à la cérémonie des Oscar.
"En l'an 1585, les côtes britanniques sont protégées par les aigles des mers, marins chevronnés qui écument les mers au service d'Élisabeth. Le roi Philippe II d'Espagne envoie Don Alvarez de Cordoba à Londres en qualité d'ambassadeur. En mer, la Sainte-Eulalie, où se trouvent De Cordoba et sa nièce Maria, est attaquée par l'Albatros, bateau corsaire de "l'aigle des mers" Geoffrey Thorpe. Thorpe ramène lui-même l'équipage à la reine. Mais un espion de Philippe II veille à la cour..."
"Corsaires de la reine contre pirates du roi, combats, trahisons et galères : l'apogée du film d'aventures maritimes et le sommet de la complicité entre Errol Flynn et Michael Curtiz". La musique du film est signée par Erich Wolfgang Korngold."
Un film en phase aussi avec son époque : la Grande-Bretagne lutte alors contre le IIIe Reich.
"En l'an 1585, les côtes britanniques sont protégées par les aigles des mers, marins chevronnés qui écument les mers au service d'Élisabeth. Le roi Philippe II d'Espagne envoie Don Alvarez de Cordoba à Londres en qualité d'ambassadeur. En mer, la Sainte-Eulalie, où se trouvent De Cordoba et sa nièce Maria, est attaquée par l'Albatros, bateau corsaire de "l'aigle des mers" Geoffrey Thorpe. Thorpe ramène lui-même l'équipage à la reine. Mais un espion de Philippe II veille à la cour..."
"Corsaires de la reine contre pirates du roi, combats, trahisons et galères : l'apogée du film d'aventures maritimes et le sommet de la complicité entre Errol Flynn et Michael Curtiz". La musique du film est signée par Erich Wolfgang Korngold."
Un film en phase aussi avec son époque : la Grande-Bretagne lutte alors contre le IIIe Reich.
Série "Pirates"
Pirates. Francis Drake - Corsaire de Sa Majesté (Piraten. Der Pirat und die Königin) et Pirates. Les corsaires barbaresques (Piraten. Die Jagd nach dem weißen Gold) est un documentaire en deux volets de Robert Schotter et Christoph Weinert.
Le deuxième volet a été diffusé par Arte sous le titre "Pirates - Les corsaires barbaresques" de Robert Schotter.
"Pirates, corsaires et flibustiers n’étaient pas simplement des rebelles assoiffés de trésors : pendant que les premiers n’agissaient que pour leur propre compte, les autres servaient les intérêts des souverains européens. Des scènes reconstituées sont complétées par des éclairages de spécialistes de l’histoire maritime".
Premier volet : Pirates. Francis Drake - Corsaire de Sa Majesté. XVIe siècle.
Le deuxième volet a été diffusé par Arte sous le titre "Pirates - Les corsaires barbaresques" de Robert Schotter.
"Pirates, corsaires et flibustiers n’étaient pas simplement des rebelles assoiffés de trésors : pendant que les premiers n’agissaient que pour leur propre compte, les autres servaient les intérêts des souverains européens. Des scènes reconstituées sont complétées par des éclairages de spécialistes de l’histoire maritime".
Premier volet : Pirates. Francis Drake - Corsaire de Sa Majesté. XVIe siècle.
« Après la découverte de l'Amérique, le monde est dominé par l’empire espagnol du très catholique Philippe II. La jeune souveraine anglicane Élisabeth Ire s'en inquiète et veut que son royaume devienne une grande puissance maritime".
"Pour cela, elle fait appel au fascinant Francis Drake, qui a commencé sa carrière comme simple mousse. Il mène régulièrement des raids contre les possessions espagnoles et parvient, entre 1577 et 1580, à effectuer la deuxième circumnavigation autour du globe, après Magellan", sans information sur l'itinéraire à suivre, en finançant sa traversée grâce à l'argent récolté auprès d'hommes d'affaires confiants en sa réputation et à bord du Golden Hind. Il remonte la côte Pacifique d'Amérique du sur, surprend les Espagnols, pille des dizaines de navires de l'Invincible Armada. Ce corsaire traitait bien ses prisonniers : aussi, à l'abordage, les marins ennemis avaient-ils intérêt à se rendre sans se battre. Il décide de contourner le continent américain par le nord. Pour chaque livre que la reine Elisabeth 1ère a investi, elle en gagne 47. Elle peut financer la construction de navires petits, très mobiles. Le royaume, qui connait une ère de prospérité économique et culturelle, domine les mers. Anobli par la reine en 1588, Drake "devient vice-amiral de la flotte anglaise et contribue la même année à la retentissante défaite de l'Invincible Armada espagnole ».
Second volet. « Les corsaires barbaresques »
"Pour cela, elle fait appel au fascinant Francis Drake, qui a commencé sa carrière comme simple mousse. Il mène régulièrement des raids contre les possessions espagnoles et parvient, entre 1577 et 1580, à effectuer la deuxième circumnavigation autour du globe, après Magellan", sans information sur l'itinéraire à suivre, en finançant sa traversée grâce à l'argent récolté auprès d'hommes d'affaires confiants en sa réputation et à bord du Golden Hind. Il remonte la côte Pacifique d'Amérique du sur, surprend les Espagnols, pille des dizaines de navires de l'Invincible Armada. Ce corsaire traitait bien ses prisonniers : aussi, à l'abordage, les marins ennemis avaient-ils intérêt à se rendre sans se battre. Il décide de contourner le continent américain par le nord. Pour chaque livre que la reine Elisabeth 1ère a investi, elle en gagne 47. Elle peut financer la construction de navires petits, très mobiles. Le royaume, qui connait une ère de prospérité économique et culturelle, domine les mers. Anobli par la reine en 1588, Drake "devient vice-amiral de la flotte anglaise et contribue la même année à la retentissante défaite de l'Invincible Armada espagnole ».
Second volet. « Les corsaires barbaresques »
Arte diffusera le 1er juin 2024 à 22 h 25 « Les corsaires barbaresques », documentaire de Robert Schotter.
« Pirates, corsaires et flibustiers ont marqué l'histoire maritime. Des reconstitutions soignées et les éclairages de spécialistes retracent leurs aventures. »
Plus d'un million d'Européens, marins et passagers, « ont été ainsi enlevés par des pirates musulmans en Méditerranée et dans l'Atlantique » afin d'être vendus dans des marchés d'esclaves d'Alger, de Tunis et de Tripoli. Beaucoup meurent en captivité, comme galériens ou domestiques. Ces pirates musulmans sont appelés Barbaresques apparus après que les Maures aient été chassés d'Espagne. Alger, Tunis, Tripoli créent des régences en Afrique du nord, des Etats barbaresques. Échaudés, les Européens ne sont pas enclins à commercer avec les musulmans. Les corsaires barbaresques capturent les navires européens, pillent. Ils vont jusqu'en Islande pour se procurer des esclaves. Les familles des captifs reçoivent des demandes de rançons, négocient. Les paroisses reçoivent des dons. La traite des Européens s'avère un thème encore peu étudié par les historiens.
« Au XVIIIe siècle, l'Europe est terrorisée par les corsaires barbaresques. Ces derniers partent en quête de « l'or blanc » d'alors, c’est-à-dire des Européens des deux sexes, à la peau claire, qui seront vendus comme esclaves en Afrique du Nord et en Orient. Hark Olufs", marin d'une île de la mer du nord sous domination danoise, "est l'une de ces victimes. Devenu esclave, il parvient, grâce à son intelligence, à passer du rang de serviteur" à la cour du bey de Constantine à celui de trésorier, puis commandant en chef de la cavalerie ! "À force de remporter des victoires, il recouvrera sa liberté » après douze ans de service. En 1736, il rentre "dans sa mère patrie" et dissimule sa conversion à l'islam. Il se marie et fonde une famille. La conversion à l'islam ouvrait des opportunités à l'esclave.
« Parallèlement, à la fin du siècle, les jeunes États-Unis se défendent contre ces pirates en fondant une redoutable unité de soldats des mers : le United States Marine Corps. Plus de deux siècles après sa création, cette unité d’élite est toujours en activité. »
En raison de la perte des navires, le commerce est presque paralysé en mer méditerranéenne.
C'est pour mettre un terme à ces mises en esclavage, à cette piraterie des Barbaresques, à ces confiscations de navires pillés - en 1800, le total des rançons, spoliations, etc. imposées par les pirates musulmans représentaient 20% des revenus annuels du gouvernement fédéral américain -, que les Etats-Unis créent leur Marine de guerre (1794), une US Navy victorieuse lors des deux guerres barbaresques (1801-1805, 1815) au cours desquelles s'illustre l'officier de marine Stephen Decatur. Les « jeunes États-Unis se défendent contre ces pirates en fondant une redoutable unité de soldats des mers : le United States Marine Corps. Plus de deux siècles après sa création, cette unité d’élite est toujours en activité ».
Humiliation : en 1795, le dey d'Alger a exigé la construction d'un navire de guerre au lieu d'un tribut. Ce qu'accepte la jeune nation américaine. En innovant, les Américains fabriquent des navires pouvant circuler sur toutes les mers, et surpassant les navires des Barbaresques. Le USS Constitution est une frégate en chêne de Virginie, variété rare, qui a nécessité l'abattage de 2 000 arbres. Sa coque a trois couches de chêne massif sur 50 cm sur lesquelles le boulet rebondit. En 1801, le pacha de Tripoli exige une fortune pour épargner les navires américains. Silence des Américains. Le pacha leur déclare la guerre. Le président Thomas Jefferson obtient l'accord du Congrès. L'Amérique est divisée entre les partisans du commerce, et les tenants du repli sur le continent. Stephen Decatur étudie le monde islamique, lit les récits des captifs chrétiens, etc. Les Barbaresques capturent le Philadelphia et des centaines de marins américains. Decatur, intrépide, se rend à Tripoli et met le feu à ce navire. Une mission suicidaire pour un commando de volontaires bien entraînés. L'amiral Nelson a salué l'audace et le courage des Américains. Decatur est promu. En 1805, un traité est signé prévoyant le versement d'une rançon par les Américains. Ce traité est respecté... jusqu'en 1812. C'est le début de la "politique de la canonnière", commente un historien. Sans aller à l'affrontement, Decatur dicte ses conditions. Les trois régences s’engagent à libérer sans rançon leurs esclaves et renoncent à capturer les navires américains. Commerce de l'or et des esclaves constituent des fondements des économies barbaresques. Donc, les pirates barbaresques poursuivent clandestinement leurs activités.
La France entreprend une opération militaire couronnée de succès (1827-1830) contre la Régence d'Alger qui offrait un havre aux pirates barbaresques. Elle libère les derniers captifs à Alger.
"Autour de fouilles dirigées par l’archéologue Jean Soulat sur l’épave du Speaker et les vestiges du repaire du pirate John Bowen, un éclairage sur l’histoire de la piraterie maritime dans l’océan Indien. Par Christine Guillemeau".
Né aux Bermudes vers 1660, John Bowen est emmené par des pirates à Madagascar. Il y intègre l’équipage de George Booth, qui écume la mer Rouge et l’océan Indien. Après la mort de ce dernier en 1700, Bowen s’empare, le 16 avril, du Speaker, un navire anglais repéré au mouillage dans la rivière malgache de Methelage. Pour accomplir son forfait, il ruse : soudoyant l’un de ses marins, il invite le capitaine du vaisseau à festoyer avec lui à terre. À bord du Speaker, qui fera naufrage en 1702, Bowen, connu aussi sous le nom de Jean Bouin, navigue vers la côte ouest de l’Inde où il capture deux navires arabes, puis deux vaisseaux marchands anglais. Après chaque expédition, il rejoint son repaire, établi sur l’île Sainte-Marie (Nosy Boraha), à Madagascar. Repenti, il s’installe jusqu’à sa mort, en 1705, sur l’île Bourbon (La Réunion), grâce à l’amnistie octroyée par son gouverneur.
Du corsaire au pirate
Au XVIe siècle, la criminalité maritime sévissait dans les Caraïbes et le golfe du Mexique. S’estimant lésées par le partage du monde entre l’Espagne et le Portugal, la France et l’Angleterre chargent des corsaires d’attaquer leurs vaisseaux qui convoient depuis l’Amérique du Sud de l’or, de l’argent, mais aussi du tabac, de la canne à sucre ou des bois exotiques. Les corsaires conservent la moitié des butins, l’autre étant réservée à leur Couronne respective. Au début du XVIIe siècle, de nouvelles alliances sont scellées entre les grandes nations d’Europe et les navires corsaires sont désarmés. Migrant vers la mer Rouge et l’océan Indien, certains d’entre eux reprennent du service pour leur propre compte : les voilà pirates. Profitant de l’essor du commerce européen avec l’Orient, ils s’emparent des navires marchands des compagnies des Indes portugaises, anglaises, néerlandaises ou françaises qui transportent de riches cargaisons en provenance d’Inde, de Chine ou d'Extrême-Orient.
Des héros populaires… fantasmés
Depuis L’île au trésor de Robert L. Stevenson, la littérature puis le cinéma ont fantasmé la figure du pirate, exaltant sa vie aventureuse dans des contrées exotiques. Un imaginaire bien loin de la réalité qui a souvent éclipsé la face plus sombre de ces marins, rudes, libres, souvent cruels, mais aussi la violence de leurs destins. Selon les historiens, un pirate ne pouvait espérer poursuivre ses activités plus de deux ou trois ans. Aux conditions de vie déplorables en mer (scorbut, épidémies…) s’ajoutait la dureté des combats d’abordage au cours desquels beaucoup étaient blessés. Désignés comme des criminels par les justices européennes, ils étaient en outre pourchassés et généralement pendus lorsqu’ils étaient capturés."
Visuels
© Warner Bros
"La véritable histoire des pirates", documentaire de Stéphane Bégoin
France, 2022, 1 h 30 mn
Coproduction : ARTE France, Gedeon Programme, Curiosity Stream
Sur Arte les 07 janvier 2023 à 20 h 55, 10 janvier 2023 à 9 h 25, 25 janvier 2023 à 9 h 25
Sur arte.tv du 31/12/2022 au 07/03/2023
« Pirates », documentaire en deux volets de Robert Schotter, Christoph Weinert
ZDF, 2015
Sur Arte
Pirates. Francis Drake - Corsaire de Sa Majesté (Piraten. Der Pirat und die Königin) : les 31 octobre à 20 h 50, 1er novembre à 15 h 20 et 3 novembre 2015 à 16 h 25 (53 min)
Pirates. Les corsaires barbaresques (Piraten. Die Jagd nach dem weißen Gold) : les 31 octobre à 21 h 40, 1er novembre à 16 h 10 et 4 novembre 2015 à 16 h 25, 15 avril 2020 à 09 h 25. (50 min).
Visuels : © Taglicht media/Bastian Barenbrock
« Les corsaires barbaresques » de Robert Schotter
Allemagne, 2015, 50 mn
Sur Arte les 1er juin 2024 à 22 h 25, 09 juin 2024 à 16 h 35
Sur arte.tv du 31/05/2024 au 30/06/2024
A lire sur ce blog :
Articles in English
Cet article a été publié par Actualité juive et sur ce blog le 22 décembre 2013, puis le 29 octobre 2015, 19 novembre 2016, 16 avril 2020, 6 janvier 2023.
Cet article a été publié par Actualité juive et sur ce blog le 22 décembre 2013, puis le 29 octobre 2015, 19 novembre 2016, 16 avril 2020, 6 janvier 2023.
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