Le Marais est situé dans les IIIe et IVe arrondissements de Paris. Il contient un quartier Juif niché dans le Pletzl, le Marais Juif, centre historique de la capitale. Dans les années 2000, des Maires socialistes ont accentué sa "gentrification". Le MAHJ a présenté l’exposition "Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade". Le 9 août 1982, l'attentat terroriste islamiste palestinien contre le restaurant Goldenberg, rue des Rosiers, a été commis par le Fatah-Conseil révolutionnaire (FCR) d'Abou Nidal. Bilan humain : six personnes mortes et vingt-deux blessées. Le 4 décembre 2020, Walid Abdulrahman Abou Zayed, suspect, est extradé de Norvège vers la France. Deux suspects vivent en Jordanie qui a refusé toute extradition. Un autre suspect habite à Ramallah (Autorité palestinienne). Le 9 août 2022, le premier hommage national a eu lieu en présence du ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti.
Paris, ville rayonnante
Napoléon et Paris : rêves d'une capitale
« La Place Vendôme. Art, pouvoir et fortune », sous la direction de Thierry Sarmant et Luce Gaume
Paris vu par Hollywood
Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade
Le Marais en héritage(s) : 50 ans de sauvegarde, depuis la loi Malraux
Napoléon et Paris : rêves d'une capitale
« La Place Vendôme. Art, pouvoir et fortune », sous la direction de Thierry Sarmant et Luce Gaume
Paris vu par Hollywood
Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade
Le Marais en héritage(s) : 50 ans de sauvegarde, depuis la loi Malraux
La rue des Rosiers parcourt, à Paris, sur 303 m de long et d’Est en Ouest le Marais Juif, plus précisément le quartier Saint-Gervais.
Au Moyen-âge, vers le XIIIe siècle, la rue des Rosiers s’étirait en forme d’équerre : débutant rue du Roi-de-Sicile, elle serpentait dans l’actuelle rue Ferdinand-Duval, puis s’incurvait à 90° vers la rue Vieille-du-Temple. Au XVe siècle, l’actuelle rue Ferdinand Duval était dénommée rue de la Juiverie, puis a pris son appellation contemporaine en 1900, lors de l’Affaire Dreyfus.
A Paris, la présence Juive a varié au fil des politiques royales d’accueil, puis d’expulsion des Juifs.
Situé dans les IVe et IIIe arrondissement de Paris,« surnommé autrefois par ses habitants le Pletzl – la « petite place » en yiddish – le quartier Juif du Marais a été depuis la fin du XIXe siècle le quartier traditionnel des Juifs d’Europe centrale et orientale » ayant fui les persécutions antisémites des empires austro-hongrois et russe. Une rue animée évoquée dans les chansons Rue des rosiers interprétées par Pia Columbo et Régine.
Quelques jalons dans cette rue d'un quartier Juif emblématique : au n°4, se trouvait le « hammam sauna piscine Saint-Paul » construit en 1863 et bénéficiant d’une eau de source ; au n°4 bis, une école privée juive de travail fondée en 1852 et affiliée en 1957 à l’ORT (Organisation Reconstruction Travail ), organisation juive de formation professionnelle.
Les rafles, la déportation et la Shoah dépeuplent ce quartier d’une partie de ses Juifs.
Des faits décrits par les témoignages recueillis par Alain Vincenot dans Les larmes de la rue des Rosiers et soulignés en 2005, « dans le cadre du 60e anniversaire du retour en France des rescapés juifs et non juifs des camps de la mort nazis », par l’exposition Du refuge au piège : les juifs dans le Marais.
Dans les années 1950 et 1960, affluent dans ce quartier populaire, situé au centre de la capitale, les Juifs contraints de quitter l’Afrique du Nord lors de l'indépendance de pays majoritairement musulmans.
"Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade"
Le MAHJ a présenté l’exposition "Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade".
Le regard tendre, et en noir et blanc, du photographe brésilien Alécio de Andrade (1938-2003), dans les années 1970, sur un quartier Juif niché dans le Pletzl, le Marais Juif, centre historique de Paris.
"À la riche période médiévale succède une interruption après l’expulsion de 1394".
"Les Juifs ne seront véritablement de retour à Paris qu’au XVIIIe siècle, et leur présence s’épanouira aux XIXe et XXe siècles, avec, en contrepoint, les années noires : 1940-1944. Un tableau d’ombre et de lumière".
Le photographe Alécio de Andrade naît en 1938 à Rio de Janeiro (Brésil).
Il y étudie le droit (1957-1959).
Puis il publie de 1960 à 1963 des poèmes dans des suppléments littéraires de journaux brésiliens.
Ce qui lui vaut le Prix de poésie de la « Primeira Semana de Arte Contemporânea da Universidade Católica do Rio de Janeiro » décerné par les poètes Vinicius de Moraes et Cecília Meireles à Rio de Janeiro en 1961.
Dès 1961, Alécio de Andrades’oriente vers la photographie, et sa première exposition personnelle sur l’enfance, à la suite d’une commande du ministère brésilien de l’Education et de la Culture, en 1963 est montrée au Brésil, puis en Europe - Itinerário da Infância - en 1964.
Il obtient alors une bourse de la France pour étudier à Paris à l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques), ancêtre de la FEMIS (Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son).
Il se fixe à Paris en 1964 comme photographe professionnel.
De 1965 à 2002, ce reporter de presse, correspondant à Paris de l’hebdomadaire brésilien Manchete (1966-1973) et membre associé de l’agence Magnum-Photos (1970-1976), effectue de « nombreux reportages photo dans le monde entier ».
Ses photographies sont publiées dans Géo, Le Nouvel Observateur, Elle, Le Figaro Madame, Lui, Marie-Claire, Options, Peuple et Culture, Photo, Réalités ; American Photographer, Fortune, Newsweek (Etats-Unis) ; Nuova Fotografia, Progresso Fotografico (Italie) ; Stern (Allemagne), Fatos e Fotos, Isto É, Jornal do Brasil, Veja (Brésil).
Ce poète, pianiste, ami des écrivains et des musiciens est l’auteur de Alécio de Andrade - Fotografias, « O Que Alécio Vê », poème de Carlos Drummond de Andrade (1902-1987) (Ministério de Educação e Cultura, Rio de Janeiro, 1979), Paris ou la vocation de l’image, essai de Julio Cortázar (RotoVision, Genève, 1981), Enfances sur un texte de Françoise Dolto (Seuil, 1986) et Le Louvre et ses visiteurs préfacé par Edgar Morin (Le Passage, 2009).
Ce poète, pianiste, ami des écrivains et des musiciens est l’auteur de Alécio de Andrade - Fotografias, « O Que Alécio Vê », poème de Carlos Drummond de Andrade (1902-1987) (Ministério de Educação e Cultura, Rio de Janeiro, 1979), Paris ou la vocation de l’image, essai de Julio Cortázar (RotoVision, Genève, 1981), Enfances sur un texte de Françoise Dolto (Seuil, 1986) et Le Louvre et ses visiteurs préfacé par Edgar Morin (Le Passage, 2009).
Alécio de Andrade réalise aussi des portraits d’Albert Brendel pour des couvertures de disques Philips (1986-1993) et de Sviatoslav Richter lors de ses 80 ans pour un coffret de 21 CD, Sviatoslav Richter - The Authorised Recordings (Philips, 1994).
Il décède le 6 août 2003 à Paris.
Alécio de Andrade a photographié le Marais en 1974 et 1975, avant de s’installer » en 1982 rue des Rosiers.
L’exposition "Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade" a présenté soixante-cinq photographies originales d’Alécio de Andrade.
Ces oeuvre ont été acquises par le MAHJ en 2012, en dialogue avec d’anciennes images du Pletzl.
En noir et blanc, les photographies d’Alécio de Andrade de « la vie quotidienne des habitants de la rue des Rosiers et de ses alentours offrent un témoignage émouvant sur un quartier populaire alors encore très authentique », avec ses commerces de proximité : alimentation, coiffure, droguiste, etc.
Son « témoignage sur le Pletzl, le quartier traditionnel des Juifs ashkénazes depuis la fin du XIXe siècle, et sur la vie quotidienne des habitants, est un regard spontané sur le petit peuple de la rue empreint de tendresse et de poésie. Le photographe sait saisir des regards, des sourires d’enfants ou d’adultes et capter le détail qui fait l’humanité du moment. Son évocation d’un temps révolu nous révèle la vie de cet emblématique quartier, alors encore authentique et populaire, aujourd’hui profondément transformé par le tourisme de masse et les enseignes internationales (à l’exception de quelques sites préservés comme la synagogue de la rue Pavée due à Hector Guimard, ou la pâtisserie Finkelsztajn). On y retrouve notamment le fameux restaurant Jo Goldenberg, victime d’un attentat en 1982, ainsi que des petits commerces de proximité ».
Alécio de Andrade a couvert des années charnières, avant les transformations urbanistiques, culturelles et sociales ayant modifié ce quartier : inauguration du Centre Beaubourg-Pompidou en 1977, puis de l’Opéra Bastille en 1989, tous deux reliés par une artère touristique - rue Rambuteau et rue des Francs-Bourgeois -, commerces d’alimentation et célèbre hammam sauna Saint-Paul cédant la place aux boutiques de mode, départ de familles Juives – souvent la deuxième génération - pour des quartiers bourgeois ou des banlieues parisiennes, multiplication des bars et lieux gays, implantation des Bobos, gentrification, mutations dans les années 2000 de la rue des Rosiers en une rue bourgeoise, piétonne le dimanche, au caractère juif réduit - restaurants de falafels, départ pour le XVIe arrondissement de Paris de la célèbre charcuterie cacher Panzer - en raison de l’initiative d'accélération de la "gentrification" par Bertrand Delanoë, alors Maire socialiste de Paris, et Dominique Bertinotti, alors Maire socialiste du IVe arrondissement de Paris, envahie par les magasins de vêtements griffés, etc.
Attentat terroriste islamiste palestinien
Ce milieu des années 1970 correspond à la décennie ayant précédé l’attentat terroriste antisémite palestinien visant, le 9 août 1982, vers 13 h, le restaurant Chez Jo Goldenberg spécialisé dans la gastronomie Juive surtout ashkénaze, à l’angle de la rue des Rosiers et de la rue Ferdinand Duval (75004 Paris).
Une grenade avait été lancée dans ce restaurant et "avait explosé au milieu d’une cinquantaine de clients. Deux tueurs étaient ensuite entrés, ouvrant le feu. Composé de trois à cinq hommes armés selon une source proche du dossier, le commando avait ensuite remonté la rue, vidant en direction des passants les chargeurs de leurs pistolets-mitrailleurs WZ-63, de fabrication polonaise.
Une opération attribuée à un groupe palestinien dissident de l’OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, mort en 2002 dans des circonstances mystérieuses".
Bilan : six morts - Mohamed Benemmou, Grace Cutler, Georges Demeter, Denise Guerche Rossignol, André Hezkia Niego et Anne Van Zanten - et vingt-deux blessés.
Plus de deux ans après l'attentat contre le restaurant-foyer juif rue Médicis (Paris), vingt-deux mois après l’attentat (3 octobre 1980) contre la synagogue parisienne rue Copernic (75016), quelques jours après le déclenchement de l’opération militaire israélienne Paix en Galilée (Mivtsa Shalom LaGalil) le 6 juin 1982, l’atmosphère est tendue quand le Président de la République, alors François Mitterrand, se rend sur les lieux de cet attentat.
Plus de deux ans après l'attentat contre le restaurant-foyer juif rue Médicis (Paris), vingt-deux mois après l’attentat (3 octobre 1980) contre la synagogue parisienne rue Copernic (75016), quelques jours après le déclenchement de l’opération militaire israélienne Paix en Galilée (Mivtsa Shalom LaGalil) le 6 juin 1982, l’atmosphère est tendue quand le Président de la République, alors François Mitterrand, se rend sur les lieux de cet attentat.
Lors d’un rassemblement spontané, il est hué : « François Mitterrand complice », « Journalistes assassins »… Vers 20 h, à la synagogue rue Pavée (75004) près de la rue des Rosiers, le Président arborant un feutre noir assiste avec Gaston Deferre, alors ministre de l’Intérieur, qui porte la kippa, à un office de prières à la mémoire des victimes. Vers 20 h 40, tous deux sortent de la synagogue. Tandis que des manifestants contenus par les policiers scandent : « Mitterrand assassin », « Mitterrand trahison », le Président Mitterrand déclare impavide : « J’ai toujours été et je suis l'ami de la communauté Juive de France, je suis venu m'associer à sa douleur comme je l’ai toujours fait. Aujourd’hui, un nouvel attentat, attentat commis par des lâches vient d’ensanglanter cette communauté. Comme vous le faites vous-même, je m’incline devant les victimes. Je dis que ce fanatisme-là comme tous les fanatismes me trouvera devant lui ».
En 2011, le juge d’instruction français Marc Trévidic a prouvé que le Fatah-Conseil révolutionnaire d'Abou Nidal est responsable de cet attentat.
Cet attentat est représenté par le réalisateur Alexandre Arcady dans son film dramatique L’Union sacrée (1989), interprété par Patrick Bruel, Richard Berry et Bruno Cremer.
Lors de la vente du restaurant transformé en magasin de vêtements, la plaque à la mémoire des victimes de cet attentat avait disparu.
A la demande d’associations, une nouvelle plaque a été fixée par la Mairie de Paris le 29 juin 2011.
Fin février 2015, le juge Marc Trévidic a lancé des mandats d'arrêts internationaux contre Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias « Souhail Othman », 56 ans, Mahmoud Khader Abed Adra, alias « Hicham Harb », 60 ans et Mohamed Souhair al-Abassi, alias Amjad Atta, 64 ans, vivant respectivement en Norvège, à Ramallah et en Jordanie. Ces trois individus sont suspectés d'être les auteurs de l'attentat contre le restaurant Juif de Jo Goldenberg de la rue des Rosiers, qui a fait six morts et 22 blessés le 9 août 1982 au cœur du Marais Juif. Ils ont "été identifiés après le recueil de nouveaux témoignages dans le cadre de l’information judiciaire qui avait été ouverte à l’époque, aujourd’hui confiée au juge antiterroriste Marc Trévidic".
Le 1er juin 2015, Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, âgé de 62 ans, a été arrêté en Jordanie. Il a été libéré. "Selon des responsables jordaniens, il fait cependant l’objet d’une interdiction de quitter le territoire".
Surnommé « Amjad Atta », cet individu est soupçonné d'être l'un des instigateurs de cet attentat, non revendiqué, mais "attribué par la justice française au groupe palestinien radical Fatah-Conseil révolutionnaire, dit groupe « Abou Nidal ». Un mouvement dissident de l’Organisation de libération de la Palestine à l’origine de plusieurs attentats" terroristes dans les années 1970 et 1980.
Outre Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, "Walid Abdulrahman Abou Zayed, 56 ans, qui vit en Norvège, et Mahmoud Khader Abed Adra, 59 ans, sont visés par des mandats d’arrêt. En mars, Marc Trevidic avait assuré aux avocats des victimes que, « selon toute vraisemblance, il y aurait un procès », et invité toute victime « qui ne se serait pas manifestée à le faire auprès de lui ». Dans cette perspective, le scénario d’une demande d’extradition de Paris pour faire venir « Amjad Atta » sur le territoire français est envisageable. Une éventualité moins évidente pour le cas d’Abou Zayed, de nationalité norvégienne : aucune disposition dans le droit norvégien ne permet de livrer un Norvégien à un pays tiers. En d’autres termes, Oslo n’extrade pas ses citoyens et la Norvège n’aurait pas répondu à ce jour à la demande adressée par la justice française, selon un avocat des victimes cité par l’Agence France-Presse. Après l’annonce de l’arrestation de Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, Me David Père, avocat de l’Association française des victimes de terrorisme (AFVT) et de proches de victimes, s’est félicité d’une « avancée majeure, parce que cela veut dire que quelqu’un sera présent dans le box lors du procès ». « Mais cela souligne l’inaction des deux autres Etats dans lesquels résident les deux autres suspects, l’Autorité palestinienne et la Norvège ».
Le 25 août 2015, RTL a indiqué que le juge anti-terroriste Marc Trévidic a lancé un quatrième mandat d'arrêt international le 4 août 2015. Ce mandat d'arrêt viserait Nizar Tawfiq Mussa Hamada, "né en Cisjordanie", âgé de 54 ans, et résidant à Amman (Jordanie). Cet individu est accusé d’avoir participé à l’attentat, commis par quatre ou cinq terroristes, avec une grenade et des pistolets-mitrailleurs "WZ-63", tuant six personnes et en blessant vingt-deux, dans et près du restaurant Jo Goldenberg, rue des Rosiers, le 9 août 1982. Il a été arrêté en Jordanie. Membre du groupe terroriste palestinien Abou Nidal", Nizar Tawfiq Mussa Hamada a été reconnu sur photographie.
De 1980 à 1983, il vivait en Espagne, et fournissait en particulier les armes pour les "opérations spéciales" de l'organisation terroriste. Il "serait également impliqué dans l’assassinat d'Issam Sartaoui, numéro deux de l’OLP, à Lisbonne (Portugal), en avril 1983, ainsi que dans une tentative d’attentat à l’hôtel Intercontinental d’Amman, en Jordanie". En 1984, son "rôle dans une tentative d'attentat sur l'hôtel Intercontinental d'Amman, en Jordanie, lui aurait valu de passer plusieurs années en prison. "Marié depuis quinze ans, Hamada aurait travaillé au sein du programme des Nations unies pour le développement. C'est, en tout cas, ce qu'il indique sur sa page Facebook, nizal.hamada.9".
Dans le cadre de l'instruction menée sur cet attentat, trois autres individus sont visés par des mandats d'arrêt internationaux. "Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abass, alias Amjad Atta, suspecté d'être le cerveau de l'opération, a été arrêté en Jordanie en juin 2015. Une procédure d'extradition, réclamée par la France, est en cours. Walid Abdulrahman Abou Zayed, qui vit en Norvège, et Mahmoud Khader Adra, en Cisjordanie, sont eux toujours libres".
La Jordanie n'a pas réagi à ce quatrième mandat d’arrêt international. Extradera-t-elle ce suspect si la France lance la procédure idoine ?
L’extradition "du cerveau présumé de l’attentat, Souhair Mouhamed Hassan Khalid Al-Abassi, alias « Amjad Atta », demandée au début de juin par la France à la Jordanie, s’avère déjà incertaine. « D’habitude, la Jordanie ne remet pas ses citoyens aux pays qui demandent leur extradition, même s’il existe un accord. Dans ce cas, ils sont jugés dans les tribunaux jordaniens spécialisés », a ainsi déclaré à l’AFP une source proche du dossier... L’homme de 62 ans, d’origine palestinienne, a comparu au début de juin, sans avocat, devant un juge spécialiste des affaires d’extradition, qui a décidé de confisquer son passeport et a ordonné sa libération sous caution, en attendant d’examiner la demande d’extradition. Il avait été interpellé à Zarqa, localité proche de la capitale jordanienne, qui abrite un des plus importants camps de réfugiés palestiniens en Jordanie, selon des sources au sein des services de sécurité, et qui est la ville d’origine du défunt chef d’Al-Qaida en Irak, Abou Moussab Al- Zarqaoui".
Le 9 septembre 2015, interviewé par le chroniqueur judiciaire Clément Weill-Raynal pour France Télévisions, Nizar Tawfiq Mussa Hamada a exprimé sa fierté d'avoir été membre du groupe Abou Nidal, et a nié toute implication dans l'attentat de la rue des Rosiers. Il a refusé de répondre à la justice française, mais a accepté de répondre à la justice jordanienne.
Le 10 février 2016, la justice jordanienne a annoncé qu'elle rejetait l'extradition de deux suspects : Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias « Amjad Atta » et Nizar Tawfiq Mussa Hamada. "Instigateur présumé de l'attaque. Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias « Amjad Atta » ne rejoindra donc pas la France pour être jugé, puisqu'un accord entre la France et la Jordanie n'était pas entré en vigueur au moment de la comparution du suspect devant la justice jordanienne. Ce Jordanien d'origine palestinienne, a été arrêté le 1er juin dernier en Jordanie puis libéré sous caution. Identifié en février 2015, il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international. La Jordanie ne remettra pas non plus un deuxième suspect recherché par la justice française, Nizar Tawfiq Mussa Hamada, en raison du dépassement du délai de prescription pour les faits qui lui sont reprochés".
"Selon des responsables jordaniens, il fait cependant l’objet d’une interdiction de quitter le territoire". Le 11 février 2016, le procureur général d'Amman (Jordanie) a annoncé avoir interjeté appel des rejets de l'extradition de ces deux suspects vers la France. Dans une déclaration à l'agence officielle Petra, le procureur général, Zyad al-Dhoumour, a indiqué que ces décisions rendues par une juridiction de "premier degré" n'étaient "pas définitives". Un recours en appel puis en cassation est possible, a ajouté le juge al-Dhoumour, précisant avoir déjà contesté les deux décisions devant la Cour d'appel d'Amman. La justice française avait émis en 2015 quatre mandats d'arrêts internationaux contre des membres présumés du commando. La Jordanie n'accepte que très rarement d'extrader ses citoyens vers d'autres pays. La justice française recherche deux autres membres présumés du commando, Mahmoud Khader Abed Adra, alias "Hicham Harb", 59 ans, qui vit aujourd'hui en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël et Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias "Souhail Othman", 56 ans, qui vit en Norvège.
Le 9 août 2018, à 13 h, l’Association française des victimes du terrorisme (AfVT) a co-organisé une "cérémonie de recueillement en mémoire des victimes de cet attentat. Jacqueline Niego, 79 ans, sœur d’André Hezkia Niego, assassiné dans l’attentat, a lancé un vibrant appel au président Macron" :
"Aucun des quatre suspects ne se trouve derrière les barreaux. Mais les juges d'instruction bataillent ferme pour obtenir leur extradition. En Jordanie, où la Cour de cassation doit encore se prononcer; la procédure lancée par la France est appuyée par le parquet général du Royaume. En Norvège, Walid Abou Zayed pourrait être déchu de sa nationalité s'il était avéré que l'homme a obtenu son passeport norvégien sous une identité d'emprunt, comme le soutiennent les juges français. Le chef du commando, Abed Adra profite, lui, d'un "trou noir" juridique: l'Autorité palestinienne n'étant pas un Etat à part entière, impossible de solliciter l'extradition de l'un de ses ressortissants." (L'Express, 8 septembre 2018)
"Si les suspects ne sont pas exfiltrés, les magistrats instructeurs devront faire un choix. Soit adresser à la Jordanie et à la Norvège des dénonciations officielles afin que ces deux pays les jugent eux-mêmes. Soit obtenir l'autorisation de les faire entendre sur place par des enquêteurs français, préambule indispensable à un éventuel procès en leur absence à Paris. Les avocats s'impatientent. "Les ministères de la Justice et des Affaires étrangères doivent tout mettre en oeuvre pour faire juger les suspects dans un délai raisonnable, car les victimes attendent ce moment depuis trente-six ans", souligne Me Avi Bitton, qui représente plusieurs parties civiles."
"Les juges français qui ont succédé à Marc Trévidic depuis le départ de ce dernier n'ont pas dit leur dernier mot. La preuve : ils ont plusieurs commissions rogatoires internationales au feu. Le restaurant Goldenberg a depuis été remplacé par une boutique de vêtements. Mais l'enquête entamée en 1982 continue."
"Ce Jordanien, d'origine palestinienne et aujourd'hui âgé de 57 ans, est soupçonné d'avoir fait partie du commando qui a perpétré l'attentat dans le quartier juif historique de la capitale française, le 9 août 1982."
"L'attentat avait été attribué à un groupe palestinien dissident de l'OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, décédé en 2002 dans des circonstances mystérieuses. Les suspects, identifiés grâce à des témoignages anonymes, sont soupçonnés d'avoir appartenu au groupe.
Un accord d’extradition entre Amman et Paris est entré en vigueur en août 2015. La Jordanie n'accepte que très rarement d'extrader ses citoyens."
La "justice jordanienne avait également rejeté en octobre 2015 l'extradition de Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias Amjad Atta, présenté comme le cerveau de l'attentat".
Le 8 août 2019, Le Parisien a révélé la déclaration d'Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), le 30 janvier 2019 à un juge d'instruction chargé de ce dossier. Yves Bonnet lui a affirmé : « On a passé une sorte de deal verbal en leur disant : "Je ne veux plus d'attentat sur le sol français et en contrepartie, je vous laisse venir en France, je vous garantis qu'il ne vous arrivera rien. » Pour la première fois, l'ancien maître espion reconnaît devant la justice l'existence d'un accord secret entre la France et Abou Nidal, un groupe terroriste potentiellement responsable de la tuerie. Un pacte oral ignoré des nombreux enquêteurs et magistrats qui se sont succédé durant trois décennies sur ce dossier insoluble. Sur procès-verbal, Yves Bonnet confirme un « engagement donné aux représentants d'Abou Nidal de ne pas être poursuivis en France ».
Et le quotidien de préciser : "Très tôt dans l'enquête, la responsabilité du groupe Abou Nidal est évoquée. Les balles retrouvées sur place sont issues de modèles Maszynowy wz. 63, une signature de l'organisation extrémiste.... Malgré ces fortes suspicions, l'ancien patron de la DST accepte d'organiser une rencontre clandestine avec le groupe Abou Nidal peu après l'attentat. « Ce sont mes collaborateurs qui les ont vus à l'époque, détaille Yves Bonnet devant le juge. Je ne vais pas les dénoncer. C'est moi qui prends la responsabilité de l'accord. » Le haut fonctionnaire retraité ne détaille pas l'identité des terroristes vus par ses collaborateurs mais, selon lui, il ne s'agissait pas des tueurs de la rue des Rosiers, mais de leurs « comparses ». Le pacte est scellé : les membres d'Abou Nidal réfugiés à l'étranger sont autorisés à « venir en France, sans risque » d'être poursuivis ; en contrepartie, ils s'engagent « à ne se livrer à aucune action violente ». La DST aurait même permis à deux terroristes de l'organisation de rendre visite en prison, en France, aux deux auteurs du meurtre d'un représentant de l'Organisation de libération de la Palestine à Paris. « Et ça a marché, il n'y a plus eu d'attentats à partir de fin 83, en 84 et jusqu'à fin 1985 », se satisfait Yves Bonnet en audition, qui réfute le terme de « collaboration » et préfère celui de « non-agression ». « Après qu'ils commettent des attentats en Italie, par exemple, ça ne me regardait pas tant qu'il n'y avait rien sur le sol français. »
Le Parisien interroge : "Quel crédit accorder à cette confession tardive, 37 ans après ? Contacté par Le Parisien, Yves Bonnet assume ce pacte, destiné selon lui à « assurer la sécurité des Français ». Pour tenter de se forger une opinion, le magistrat instructeur a également convoqué, les 6 et 14 février derniers, Jean-François Clair et Louis Caprioli, deux ex-responsables de la lutte antiterroriste à la DST. Mais tous deux se sont réfugiés derrière « le secret-défense » concernant l'accord. « Je ne nie pas qu'il y a eu des contacts [avec Abou Nidal], ce serait mentir », s'est contenté de déclarer le premier. La présidence de la République était-elle au courant de cet accord secret ? Yves Bonnet affirme qu'il « disait tout » à Gilles Menage, alors directeur de cabinet de François Mitterrand, mais qu'officiellement « l'Elysée ne savait rien »…
Et Yves Bonnet a ajouté : « Je démens avoir été contacté par le journal. Les seuls qui m’ont contacté sont une chaîne de télévision. Et vous. Et, comme vous le constatez, je suis facilement joignable ! Je n’ai jamais rencontré Abou Nidal ni ses affiliés. D’ailleurs, personne dans mon équipe ne l’a rencontré. Et il n’y a pas eu de pacte. C’était moi le patron. Que des arrangements interviennent sur certains sujets, oui, ça peut arriver. On négocie bien avec des preneurs d’otages... Cette visite en prison, c’est vrai. J’ai fait en sorte que deux membres de l’organisation puissent venir en France et se rendre à la prison de Muret [Haute-Garonne, NDLR] pour visiter deux prisonniers en échange de l’assurance de n’avoir aucun attentat en France. Mais, à part ça, il n’y a pas eu de rencontre avec le groupe terroriste après l’attentat des Rosiers.
Pourquoi Le Parisien a-t-il publié cet article ? « Mais pour pouvoir attaquer l’État et que les familles des victimes puissent réclamer des indemnités. Ce n’est pas joli-joli de la part des avocats et de vos confrères » répond Yves Bonnet qui précise avoir été entendu par un juge d’instruction « fin janvier-début février. Mais c’est un comble qu’ils aient le procès-verbal d’audition alors que même moi je n’ai pas de copie de mes déclarations. Très courtoisement, j’ai essayé d’expliquer au juge que j’étais directeur d’un service de sécurité – selon la terminologie anglophone – et qu’assurer la sécurité, cela passe par la non-commission d’attentat sur le territoire et que si cela passait par autoriser deux types à en visiter d’autres en prison, j’étais d’accord. Mais jamais il n’y a eu autre chose. Tout ce que mes collaborateurs ont fait, ma règle première, ça a toujours été de le couvrir. Même lorsqu’il fallait réaliser des choses illégales – ouvrir des courriers, des écoutes téléphoniques... pour ne citer que le plus “simple” – je les ai couverts et je les couvre. Mais personne n’a vu Abou Nidal. Personne. Il y a eu des contacts pris avec des gens de son équipe. Mais les gens aujourd’hui sont morts. Je ne vais pas aller charger Philippe Rondot [ancien de la DST, puis de la DGSE, NDLR], d’autant que l’on oublie souvent qu’il a aussi permis d’arrêter le terroriste Carlos ! »
Sur le documentaire diffusé sur France 2 en 2018 – « Histoire secrète de l’antiterrorisme » – "vous étiez sur une autre ligne, disant qu’il y avait eu un accord « non-écrit », poursuit Paris Normandie. « Mais, ce ne sont pas les accords d’Oslo ! Le message a été passé que, oui, ils pouvaient venir en France pour cette visite à la prison de Muret. Je trouve que le prix à payer n’était pas très cher pour faire en sorte que notre pays soit en sécurité, ce qui a toujours été notre priorité. Et, n’oubliez pas que s’ils ont pu entrer dans la prison, c’est aussi parce qu’ils ont eu l’autorisation de l’administration pénitentiaire. Administration qui dépend d’un ministère... Je n’ai jamais vu ni Abou Nidal ni ses gens. Nous avons fait ce que font tous les pays : avoir des discussions non officielles pour la sécurité de nos territoires. », répond Yves Bonnet à Anthony Quindroit.
"Et quand vous dîtes, toujours selon « Le Parisien », que peu vous importait qu’il y ait des attentats ailleurs, notamment en Italie, n’est-ce pas surprenant ?", relance Paris Normandie. « Ça, je le reconnais. C’était sous la forme de boutade, mais c’est exact. Moi, j’étais assuré de la sécurité de la France avec cette visite. Mais, avec les pays voisins, nous collaborions déjà efficacement sur de nombreux domaines. Maintenant, il doit bien y avoir d’autres choses dans l’actualité que ça, non ? Il faudrait un deuxième Tour de France en août... », conclut Yves Bonnet.
Le 12 août 2019, Yves Bonnet a déploré sur i24News : "Le juge d'instruction est entré dans le fonctionnement interne d'un service. de sécurité amené à prendre des décisions. Dans le cadre de la mission d'assurer la sécurité des français, nous avons saisi l'opportunité de conclure une sorte d'agrément ponctuel, sur un sujet précis, déterminé, de la visite en prison d'une demande d'organisation pour concrétiser cette autorisation par un engagement de ladite organisation de ne plus se livrer à aucun acte terroriste sur le territoire français. Il s'agissait de sanctuariser le territoire national... Il ne faut pas y voir un geste politique. L'opération de visite de deux prisonniers par des membres de l'organisation a reçu l'aval de l'administration pénitentiaire, donc du ministère de la Justice. Ce n'était pas une négociation politique...
Et de poursuivre : "Je comprends l'attitude des victimes, mais le problème est qu'on s'adresse à des services différents. C'est la police judiciaire qui a été chargée par commission rogatoire d'investigations de ce dossier. La DST est un service de sécurité qui visait à interdire les activités illicites d'organisations étrangères sur le sol national. Cela ne va pas au-delà. Que l'opportunité ait été saisie de faire en sorte qu'il n'y ait plus d'attentat de la part de cette organisation en payant le prix pas excessif de la visite de deux personnes à deux autres personnes, c'est tout l'enjeu de cette question. J’ai répondu franchement aux questions du juge. C'est une affaire interne au service qui a été mise sur la place publique. On traumatise inutilement les familles des victimes... Il n'y a peut-être pas eu toute la coopération internationale qui devrait exister en la circonstance. La DST, aujourd'hui la DGSI, a des relations avec les services amis. On ne va pas dialoguer avec des gens dont on sait qu'ils sont des criminels ".
Robert Badinter a été Garde des Sceaux, ministre de la Justice, sous la Présidence de François Mitterrand de 1981 à 1986.
Le 12 août 2019, le CRIF a demandé une commission d'enquête parlementaire dans un communiqué de presse diffusé sur les réseaux sociaux : .
Le 2 septembre 2019, dans sa chronique hebdomadaire sur Koulam radio intitulée "La trahison de la République - L’« agrément » de la France à la terreur palestinienne", le professeur Shmuel Trigano a déclaré à propos de l'accord entre la France et le mouvement terroriste palestinien :
"Il y a eu beaucoup de promesses mais aucun acte concret à ce jour. Il n'y a déjà pas eu de procès pour l'attentat de Copernic et il n'y aura sans doute pas de procès pour Sarah Halimi, c'est absolument insupportable", a-t-il déploré. Meyer Habib a notamment rappelé que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou était prêt "à aider la France dans ce dossier". "Les familles ont besoin de réponses! Elles y ont droit! Il en va de l'honneur de la France", poursuit la missive."
Le 9 août 2020, le député Meyer Habib a publié sur son compte Facebook ce texte illustré de photographies d'une victime et de sa lettre au Président de la République du 11 juin 2020 :
"La justice a entre les mains des documents qui étayent les déclarations livrées le 30 janvier 2019 aux juges par Yves Bonnet, l'ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), et qui accréditent l'idée d'un accord passé entre le groupe Abou Nidal, responsable de la tuerie de la rue des Rosiers le 9 août 1982 à Paris, et les services secrets français. Point d'orgue des négociations avec les terroristes : la libération de deux hommes pourtant condamnés pour le meurtre d'un représentant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Paris, en 1978. Un « deal » conclu avec des terroristes afin d'éviter d'autres attentats. Un accord qui permet sans doute aussi de comprendre les difficultés rencontrées durant plus de 30 ans par la police et la justice pour arrêter les auteurs de l'attaque."
"Secret d'Etat, intérêt supérieur de la nation… rien n'est épargné aux enquêteurs et aux proches des victimes, qui dénoncent des entraves à la vérité. Il faudra attendre 2015 pour que les auteurs, en fuite, soient formellement identifiés".
"En janvier 2019, Yves Bonnet, patron de la DST, le contre-espionnage, de 1982 à 1985, livre aux juges un témoignage qui explique cette enquête laborieuse : « On a passé une sorte de deal verbal en leur disant : Je ne veux plus d'attentat sur le sol français et en contrepartie, je vous laisse venir en France, je vous garantis qu'il ne vous arrivera rien. » En clair, les responsables de la tuerie ne seront pas poursuivis… et la DST ne mettra pas une volonté folle à épauler la PJ qui traque les tueurs. « Notre activité n'était pas du judiciaire », assume d'ailleurs Bonnet."
"Mais quel crédit accorder à la parole de l'ancien maître espion alors que ses anciens collaborateurs se réfugient derrière le secret-défense ? Pour en avoir le cœur net, en mai 2019, les juges demandent « la communication de tous les documents, informations ou données informatisées » en possession des services du Premier ministre et du ministère des Armées."
"En août, la Défense lève en partie le secret-défense et transmet une trentaine de pièces à la justice. De nombreux passages restent toutefois classifiés et inaccessibles aux magistrats. Ces archives, que Le Parisien-Aujourd'hui en France a pu consulter, démontrent la conviction très rapide des services de renseignements quant à l'implication du groupe Abou Nidal dans l'attentat. Dès le 14 août 1982, la DST écrit que « les auteurs sont, selon toute probabilité, à rechercher parmi le groupe terroriste Abou Nidal ». Dans les mois qui suivent, une dizaine d'autres messages à « diffusion restreinte » confirment cette piste. Les pièces déclassifiées n'évoquent, en revanche, jamais d'accord entre l'organisation terroriste et la DST."
"Les éléments issus des « archives du cabinet de Michel Rocard, Premier ministre » et livrés à la justice en octobre 2019 par le secrétaire général du gouvernement se révèlent, eux, bien plus éclairants et troublants. Le 22 octobre 1985, le compte rendu d'un « entretien avec le Fatah-Conseil révolutionnaire », l'autre nom du groupe Abou Nidal, évoque noir sur blanc un accord passé avec le groupe terroriste, qui s'insurge du « non-respect des engagements antérieurs » de la France. L'organisation s'estime ainsi déliée de sa « promesse de considérer notre territoire comme un sanctuaire ». Inquiet, l'auteur de ce télégramme écrit même que si l'accord conclu avec le groupe n'est pas respecté, la France doit « s'attendre à subir une action terroriste de type rue des Rosiers » dans les « 48 heures ».
"Quelle promesse faite à Abou Nidal la France n'a-t-elle pas tenue pour s'exposer ainsi à « la menace […] d'une reprise des attentats, dans des conditions spectaculaires » ? « La contrepartie demandée par cette organisation est la libération des deux détenus Hatem et Kayed », explique une lettre manuscrite remise à la justice 34 ans après sa rédaction… En octobre 1985, ces deux membres d'Abou Nidal sont incarcérés à Muret (Haute-Garonne) à la suite de leur condamnation à 15 ans de prison pour le meurtre d'Ezzedine Kalak, un cadre de l'OLP, en 1978, à Paris. Difficile de les imaginer sortir de prison alors qu'ils ont tout juste effectué la moitié de leur peine."
"Pourtant, deux jours après le message alarmiste du 22 octobre 1985, un autre est rédigé par un « délégué des autorités gouvernementales » et se montre beaucoup plus positif. Il évoque une rencontre, « dans le bureau de M. Pautrat », alors patron de la DST, entre les autorités françaises et « trois Palestiniens ». Est alors pris l'engagement de relâcher « au plus tard en février 1986 » les meurtriers d'Ezzedine Kalak. « En contrepartie, les engagements pris par votre organisation de ne pas s'attaquer aux intérêts français, tant sur notre territoire qu'à l'étranger devront être respectés », est-il alors demandé à Abou Nidal."
"Le compte rendu de ce rendez-vous, signé de « M. Pautrat, M. Nart », alors directeur adjoint de la DST, et du « délégué des autorités gouvernementales », assure que cette « entrevue a été très bien perçue par les Palestiniens ». De fait, les deux prisonniers seront libérés quelques semaines plus tard, en février 1986. Dans tous ces échanges avec Abou Nidal, jamais il ne semble, en revanche, question d'interpeller les auteurs de l'attentat de la rue des Rosiers. « L'engagement donné aux représentants du groupe de ne pas être poursuivis en France ne concernait pas que les deux visiteurs de Muret », admettait d'ailleurs Yves Bonnet devant les juges en janvier 2019…"
"Ces nouveaux éléments « semblent prouver l'existence de cet accord secret entre la DST et une organisation terroriste, dénonce Me Avi Bitton, avocat de parties civiles. Et si la DST passait un accord pour libérer des prisonniers membres d'Abou Nidal, on peut penser qu'elle ne cherchait pas en même temps à arrêter les auteurs de l'attentat de la rue des Rosiers. »
« Ces informations sont intéressantes, estime aussi Me Romain Boulet, avocat de la sœur d'une victime. Mais l'urgence, aujourd'hui, c'est de faire exécuter les mandats d'arrêts », émis en 2015 par le juge Marc Trévidic, mais jusque-là restés lettre morte, les suspects étant réfugiés en Norvège, en Palestine et en Jordanie. « Ma cliente veut la vérité et attend que les suspects de l'assassinat de son frère soient enfin jugés. »
Le 9 septembre 2020, deux jours après les révélations du Parisien, "la police norvégienne a annoncé l'arrestation d'un homme soupçonné d'être l'un des auteurs de l'attentat de la rue des Rosiers. La France demandait depuis plusieurs années l'extradition de Walid Abdulrahman Abou Zayed, établi en Norvège depuis 1991, qui a dans le passé nié toute implication dans l'attaque attribuée au groupe palestinien Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'« Abou Nidal ».
"Sans fournir l'identité du suspect, la police antiterroriste norvégienne (PST) a indiqué avoir procédé mercredi à une arrestation en lien avec cette affaire. « Nous pouvons confirmer que la PST a arrêté un homme à Skien (sud de la Norvège, NDLR) aujourd'hui (…) sur un mandat d'arrêt européen émis par les autorités françaises. Une demande d'extradition a été émise par les autorités françaises, elle va être examinée soigneusement pour voir si les conditions sont réunies », a déclaré à l'Agence France-Presse une porte-parole de cette police, Annett Aamodt.
"L'homme d'une soixantaine d'années, aujourd'hui naturalisé norvégien, nie son implication, affirmant qu'« il y a erreur sur la personne ». « Mon mari n'a jamais tué personne. Il n'a jamais été en France », avait déclaré son épouse en 2015 en réaction à un mandat d'arrêt international délivré par la France auquel la Norvège n'avait alors pas donné suite. L'avocat de Walid Abdulrahman Abou Zayed n'a pu être joint pour un commentaire".
"Recherché en France pour meurtre et tentative de meurtre, le suspect doit être présenté" le 10 septembre 2020 "à la justice norvégienne en vue de son placement en détention provisoire. En France, un avocat des proches des victimes, Romain Boulet, a évoqué « un vrai soulagement » pour ses clientes. « Il ne s'agit toutefois que d'une première étape. Nous espérons que la Norvège procédera à une extradition rapide et qu'elle n'aura pas à cœur de protéger un terroriste. Trois autres restent à interpeller, c'est un procès que nous voulons, pas de simples auditions », a-t-il déclaré. Au total, les juges d'instruction français chargés du dossier ont émis quatre mandats d'arrêt, un visant Walid Abdulrahman Abou Zayed, deux visant des personnes en Jordanie, et un quatrième visant un suspect réputé être en Cisjordanie".
En 2011, le juge d’instruction français Marc Trévidic a prouvé que le Fatah-Conseil révolutionnaire d'Abou Nidal est responsable de cet attentat.
Cet attentat est représenté par le réalisateur Alexandre Arcady dans son film dramatique L’Union sacrée (1989), interprété par Patrick Bruel, Richard Berry et Bruno Cremer.
Lors de la vente du restaurant transformé en magasin de vêtements, la plaque à la mémoire des victimes de cet attentat avait disparu.
A la demande d’associations, une nouvelle plaque a été fixée par la Mairie de Paris le 29 juin 2011.
Fin février 2015, le juge Marc Trévidic a lancé des mandats d'arrêts internationaux contre Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias « Souhail Othman », 56 ans, Mahmoud Khader Abed Adra, alias « Hicham Harb », 60 ans et Mohamed Souhair al-Abassi, alias Amjad Atta, 64 ans, vivant respectivement en Norvège, à Ramallah et en Jordanie. Ces trois individus sont suspectés d'être les auteurs de l'attentat contre le restaurant Juif de Jo Goldenberg de la rue des Rosiers, qui a fait six morts et 22 blessés le 9 août 1982 au cœur du Marais Juif. Ils ont "été identifiés après le recueil de nouveaux témoignages dans le cadre de l’information judiciaire qui avait été ouverte à l’époque, aujourd’hui confiée au juge antiterroriste Marc Trévidic".
Le 1er juin 2015, Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, âgé de 62 ans, a été arrêté en Jordanie. Il a été libéré. "Selon des responsables jordaniens, il fait cependant l’objet d’une interdiction de quitter le territoire".
Surnommé « Amjad Atta », cet individu est soupçonné d'être l'un des instigateurs de cet attentat, non revendiqué, mais "attribué par la justice française au groupe palestinien radical Fatah-Conseil révolutionnaire, dit groupe « Abou Nidal ». Un mouvement dissident de l’Organisation de libération de la Palestine à l’origine de plusieurs attentats" terroristes dans les années 1970 et 1980.
Outre Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, "Walid Abdulrahman Abou Zayed, 56 ans, qui vit en Norvège, et Mahmoud Khader Abed Adra, 59 ans, sont visés par des mandats d’arrêt. En mars, Marc Trevidic avait assuré aux avocats des victimes que, « selon toute vraisemblance, il y aurait un procès », et invité toute victime « qui ne se serait pas manifestée à le faire auprès de lui ». Dans cette perspective, le scénario d’une demande d’extradition de Paris pour faire venir « Amjad Atta » sur le territoire français est envisageable. Une éventualité moins évidente pour le cas d’Abou Zayed, de nationalité norvégienne : aucune disposition dans le droit norvégien ne permet de livrer un Norvégien à un pays tiers. En d’autres termes, Oslo n’extrade pas ses citoyens et la Norvège n’aurait pas répondu à ce jour à la demande adressée par la justice française, selon un avocat des victimes cité par l’Agence France-Presse. Après l’annonce de l’arrestation de Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, Me David Père, avocat de l’Association française des victimes de terrorisme (AFVT) et de proches de victimes, s’est félicité d’une « avancée majeure, parce que cela veut dire que quelqu’un sera présent dans le box lors du procès ». « Mais cela souligne l’inaction des deux autres Etats dans lesquels résident les deux autres suspects, l’Autorité palestinienne et la Norvège ».
Le 25 août 2015, RTL a indiqué que le juge anti-terroriste Marc Trévidic a lancé un quatrième mandat d'arrêt international le 4 août 2015. Ce mandat d'arrêt viserait Nizar Tawfiq Mussa Hamada, "né en Cisjordanie", âgé de 54 ans, et résidant à Amman (Jordanie). Cet individu est accusé d’avoir participé à l’attentat, commis par quatre ou cinq terroristes, avec une grenade et des pistolets-mitrailleurs "WZ-63", tuant six personnes et en blessant vingt-deux, dans et près du restaurant Jo Goldenberg, rue des Rosiers, le 9 août 1982. Il a été arrêté en Jordanie. Membre du groupe terroriste palestinien Abou Nidal", Nizar Tawfiq Mussa Hamada a été reconnu sur photographie.
De 1980 à 1983, il vivait en Espagne, et fournissait en particulier les armes pour les "opérations spéciales" de l'organisation terroriste. Il "serait également impliqué dans l’assassinat d'Issam Sartaoui, numéro deux de l’OLP, à Lisbonne (Portugal), en avril 1983, ainsi que dans une tentative d’attentat à l’hôtel Intercontinental d’Amman, en Jordanie". En 1984, son "rôle dans une tentative d'attentat sur l'hôtel Intercontinental d'Amman, en Jordanie, lui aurait valu de passer plusieurs années en prison. "Marié depuis quinze ans, Hamada aurait travaillé au sein du programme des Nations unies pour le développement. C'est, en tout cas, ce qu'il indique sur sa page Facebook, nizal.hamada.9".
Dans le cadre de l'instruction menée sur cet attentat, trois autres individus sont visés par des mandats d'arrêt internationaux. "Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abass, alias Amjad Atta, suspecté d'être le cerveau de l'opération, a été arrêté en Jordanie en juin 2015. Une procédure d'extradition, réclamée par la France, est en cours. Walid Abdulrahman Abou Zayed, qui vit en Norvège, et Mahmoud Khader Adra, en Cisjordanie, sont eux toujours libres".
La Jordanie n'a pas réagi à ce quatrième mandat d’arrêt international. Extradera-t-elle ce suspect si la France lance la procédure idoine ?
L’extradition "du cerveau présumé de l’attentat, Souhair Mouhamed Hassan Khalid Al-Abassi, alias « Amjad Atta », demandée au début de juin par la France à la Jordanie, s’avère déjà incertaine. « D’habitude, la Jordanie ne remet pas ses citoyens aux pays qui demandent leur extradition, même s’il existe un accord. Dans ce cas, ils sont jugés dans les tribunaux jordaniens spécialisés », a ainsi déclaré à l’AFP une source proche du dossier... L’homme de 62 ans, d’origine palestinienne, a comparu au début de juin, sans avocat, devant un juge spécialiste des affaires d’extradition, qui a décidé de confisquer son passeport et a ordonné sa libération sous caution, en attendant d’examiner la demande d’extradition. Il avait été interpellé à Zarqa, localité proche de la capitale jordanienne, qui abrite un des plus importants camps de réfugiés palestiniens en Jordanie, selon des sources au sein des services de sécurité, et qui est la ville d’origine du défunt chef d’Al-Qaida en Irak, Abou Moussab Al- Zarqaoui".
Le 9 septembre 2015, interviewé par le chroniqueur judiciaire Clément Weill-Raynal pour France Télévisions, Nizar Tawfiq Mussa Hamada a exprimé sa fierté d'avoir été membre du groupe Abou Nidal, et a nié toute implication dans l'attentat de la rue des Rosiers. Il a refusé de répondre à la justice française, mais a accepté de répondre à la justice jordanienne.
Le 10 février 2016, la justice jordanienne a annoncé qu'elle rejetait l'extradition de deux suspects : Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias « Amjad Atta » et Nizar Tawfiq Mussa Hamada. "Instigateur présumé de l'attaque. Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias « Amjad Atta » ne rejoindra donc pas la France pour être jugé, puisqu'un accord entre la France et la Jordanie n'était pas entré en vigueur au moment de la comparution du suspect devant la justice jordanienne. Ce Jordanien d'origine palestinienne, a été arrêté le 1er juin dernier en Jordanie puis libéré sous caution. Identifié en février 2015, il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international. La Jordanie ne remettra pas non plus un deuxième suspect recherché par la justice française, Nizar Tawfiq Mussa Hamada, en raison du dépassement du délai de prescription pour les faits qui lui sont reprochés".
"Selon des responsables jordaniens, il fait cependant l’objet d’une interdiction de quitter le territoire". Le 11 février 2016, le procureur général d'Amman (Jordanie) a annoncé avoir interjeté appel des rejets de l'extradition de ces deux suspects vers la France. Dans une déclaration à l'agence officielle Petra, le procureur général, Zyad al-Dhoumour, a indiqué que ces décisions rendues par une juridiction de "premier degré" n'étaient "pas définitives". Un recours en appel puis en cassation est possible, a ajouté le juge al-Dhoumour, précisant avoir déjà contesté les deux décisions devant la Cour d'appel d'Amman. La justice française avait émis en 2015 quatre mandats d'arrêts internationaux contre des membres présumés du commando. La Jordanie n'accepte que très rarement d'extrader ses citoyens vers d'autres pays. La justice française recherche deux autres membres présumés du commando, Mahmoud Khader Abed Adra, alias "Hicham Harb", 59 ans, qui vit aujourd'hui en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël et Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias "Souhail Othman", 56 ans, qui vit en Norvège.
Le 9 août 2018, à 13 h, l’Association française des victimes du terrorisme (AfVT) a co-organisé une "cérémonie de recueillement en mémoire des victimes de cet attentat. Jacqueline Niego, 79 ans, sœur d’André Hezkia Niego, assassiné dans l’attentat, a lancé un vibrant appel au président Macron" :
"André,Le 9 août 2018, à l'appel notamment du BNVCA (Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme), a eu lieu un rassemblement pour commémorer l'attentat rue des Rosiers, pour "rendre hommage aux victimes de l’Attentat commis rue des Rosiers par des terroristes palestiniens". Le BNVCA a rappelé "que son Président Sammy Ghozlan, alors en mission exceptionnelle nommé par le Premier Ministre, Pierre Mauroy, était au cœur de cette affaire. Nous déplorons que les auteurs de ce massacre, qui avait fait 6 morts et 22 blessés à Paris, le 9 août 1982, n’ont jamais été arrêtés et que l’un d’entre eux identifié est encore en liberté".
Toi, André, mon frère que j’adorais,
Toi, André, mon modèle, toujours présent à mes côtés dès l’orphelinat où nous étions retenus par les autorités françaises, pendant que notre mère était internée dans un camp , tu me donnais à manger en bouche alors que je refusais de me nourrir, j’avais à peine 3 ans , ma sœur Arlette 6 et Toi André 9 .
Toi, André, présent encore, lorsque, plus tard, tu m’as sauvé de la dépression et de la maladie, et que, juste au son de ma voix, tu devinais que j’allais mal et que tu venais me chercher pour passer un moment de réconfort à tes côtés,
Toi, André, malheureusement présent en ce jour funeste du 9 août 1982, dans le restaurant de notre cousin Jo GOLDENBERG, et alors que tu étais au téléphone, tu es tombé sous les balles et tu as été achevé sur le sol,
Toi, mon André, rescapé de la barbarie nazie et de la collaboration française, tu as été assassiné par la barbarie terroriste et antisémite,
Toi, mon cher André, que je n’ai pas pu ni toucher ni embrasser une dernière fois, et dont la seule vision que je garde est celle d’un corps livide au travers d’une vitre de l’Institut médico-légal de Paris,
Toi, mon frère aimé, que nous avons dû faire revivre, ma sœur et moi, pendant plusieurs années pour cacher la vérité de ta mort tragique à notre mère cardiaque, sur le conseil de son cardiologue, en ayant recours à un ami qui avait une voix proche de la tienne et qui lui donnait des nouvelles en se faisant passer pour toi.
36 ans viennent de s’écouler et tu es toujours là, présent dans mon esprit et dans mon cœur et je te pleure toujours.
36 ans que ces assassins vivent paisiblement leurs vies au milieu de leurs familles,
36 ans que les familles des 6 victimes tuées et des 22 victimes lourdement blessées attendent que justice soit faite,
J’en appelle au Président de la République, au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, au Ministre des affaires étrangères, au Procureur général de Paris, aux magistrats du pôle anti-terroriste, au Président du CRIF, au Président de l’Association Française des Victimes du Terrorisme, et à toute personne ou institution concernées par cette tragédie, pour que le travail du Juge TREVIDIC soit poursuivi, pour que les mandats d’arrêts internationaux émis par la Justice française soient exécutés, et que les assassins soient jugés et condamnés.
Je tiens à remercier tout particulièrement Monsieur Yohann TAIEB pour le soutien qu’il m’apporte dans cette douloureuse épreuve.
Je vous remercie toutes et tous de votre présence à cette commémoration et de votre soutien à toutes les victimes de ce lâche attentat du 9 août 1982".
"Si les suspects ne sont pas exfiltrés, les magistrats instructeurs devront faire un choix. Soit adresser à la Jordanie et à la Norvège des dénonciations officielles afin que ces deux pays les jugent eux-mêmes. Soit obtenir l'autorisation de les faire entendre sur place par des enquêteurs français, préambule indispensable à un éventuel procès en leur absence à Paris. Les avocats s'impatientent. "Les ministères de la Justice et des Affaires étrangères doivent tout mettre en oeuvre pour faire juger les suspects dans un délai raisonnable, car les victimes attendent ce moment depuis trente-six ans", souligne Me Avi Bitton, qui représente plusieurs parties civiles."
"Les juges français qui ont succédé à Marc Trévidic depuis le départ de ce dernier n'ont pas dit leur dernier mot. La preuve : ils ont plusieurs commissions rogatoires internationales au feu. Le restaurant Goldenberg a depuis été remplacé par une boutique de vêtements. Mais l'enquête entamée en 1982 continue."
Le 19 novembre 2018, le député Meyer Habib a dénoncé un "scandale d'Etat" sur son compte Facebook dans le post "ATTENTAT DE LA RUE DES ROSIERS (SUITE) – DST : LA FRANCE A NEGOCIE AVEC LE GROUPE ABOU NIDAL - NOUVELLES REVELATIONS" :
Le 28 mai 2019, Me Mazan al-Tawil, avocat de Nizar Tawfiq Mussa Hamada, a déclaré que la Cour de cassation jordanienne avait rejeté la demande d'extradition vers la France de son client : "La Cour de cassation a catégoriquement refusé de faire appel de la décision de rejeter l'extradition de mon client vers la France. Le tribunal de première instance d'Amman avait décidé en février 2016 de ne pas l'extrader, car les conditions d'extradition n'étaient pas réunies et l'affaire, remontant à 30 ans, dépassait le délai de prescription de 20 ans". "Le 13 novembre dernier, dans le documentaire « Histoire secrète de l’anti-terrorisme », de Patrick Rotman et Vincent Nouzille, diffusé sur France 2, l’ancien directeur de la surveillance du territoire (DST) Yves Bonnet révèle que la France a négocié avec le groupe Abou Nidal, responsable de l’attentat de la rue des rosiers et lui a donné carte blanche pour qu’il évolue librement sur son territoire contre l’assurance qu’il ne frapperait plus le pays.Les ordres auraient émané directement du sommet de l’Etat, actant au plus haut niveau cette compromission avec le groupe terroriste. Nous sommes bien face à un scandale d’Etat. Ceci explique peut-être cela : plus de 36 ans après les faits, les terroristes coulent toujours des jours heureux !Cela fait près de trois ans que je m’implique sur ce dossier pour que justice soit enfin rendue aux victimes et leurs familles. Pour rappel : cet attentat antisémite fît 6 morts et 22 blessés.Les quatre terroristes présumés ont été identifiés en 2015 par le juge anti-terroriste Marc Trévidic. Deux vivent en Jordanie, un dans les Territoires palestiniens, le dernier en Norvège.Le 1er juin dernier, j’étais reçu à l’Elysée avec le journaliste Yohann Taïeb, porte-parole de familles de victimes, par la cellule diplomatique. Le 17 juillet dernier encore, j’interrogeais en Commission des Affaires étrangères le Ministre Jean-Yves Le Drian sur ce scandale.Ci-joint le lien vers la vidéo de ma question : https://youtu.be/rTdddPZSJZsJusqu’à présent, il y a eu des paroles mais très peu d’actes et le scandale persiste.A titre de comparaison : tous les terroristes des JO de Munich 1972 ont été éliminés un à un par le Mossad, parfois trente ans après.Ces terroristes qui massacrent des Français et détruisent des vies doivent payer un prix ! C’est le b.a.ba de la justice.Ne rien faire est une capitulation face au terrorisme, une insupportable trahison morale."
"Ce Jordanien, d'origine palestinienne et aujourd'hui âgé de 57 ans, est soupçonné d'avoir fait partie du commando qui a perpétré l'attentat dans le quartier juif historique de la capitale française, le 9 août 1982."
Un accord d’extradition entre Amman et Paris est entré en vigueur en août 2015. La Jordanie n'accepte que très rarement d'extrader ses citoyens."
Le 8 août 2019, Le Parisien a révélé la déclaration d'Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), le 30 janvier 2019 à un juge d'instruction chargé de ce dossier. Yves Bonnet lui a affirmé : « On a passé une sorte de deal verbal en leur disant : "Je ne veux plus d'attentat sur le sol français et en contrepartie, je vous laisse venir en France, je vous garantis qu'il ne vous arrivera rien. » Pour la première fois, l'ancien maître espion reconnaît devant la justice l'existence d'un accord secret entre la France et Abou Nidal, un groupe terroriste potentiellement responsable de la tuerie. Un pacte oral ignoré des nombreux enquêteurs et magistrats qui se sont succédé durant trois décennies sur ce dossier insoluble. Sur procès-verbal, Yves Bonnet confirme un « engagement donné aux représentants d'Abou Nidal de ne pas être poursuivis en France ».
Et le quotidien de préciser : "Très tôt dans l'enquête, la responsabilité du groupe Abou Nidal est évoquée. Les balles retrouvées sur place sont issues de modèles Maszynowy wz. 63, une signature de l'organisation extrémiste.... Malgré ces fortes suspicions, l'ancien patron de la DST accepte d'organiser une rencontre clandestine avec le groupe Abou Nidal peu après l'attentat. « Ce sont mes collaborateurs qui les ont vus à l'époque, détaille Yves Bonnet devant le juge. Je ne vais pas les dénoncer. C'est moi qui prends la responsabilité de l'accord. » Le haut fonctionnaire retraité ne détaille pas l'identité des terroristes vus par ses collaborateurs mais, selon lui, il ne s'agissait pas des tueurs de la rue des Rosiers, mais de leurs « comparses ». Le pacte est scellé : les membres d'Abou Nidal réfugiés à l'étranger sont autorisés à « venir en France, sans risque » d'être poursuivis ; en contrepartie, ils s'engagent « à ne se livrer à aucune action violente ». La DST aurait même permis à deux terroristes de l'organisation de rendre visite en prison, en France, aux deux auteurs du meurtre d'un représentant de l'Organisation de libération de la Palestine à Paris. « Et ça a marché, il n'y a plus eu d'attentats à partir de fin 83, en 84 et jusqu'à fin 1985 », se satisfait Yves Bonnet en audition, qui réfute le terme de « collaboration » et préfère celui de « non-agression ». « Après qu'ils commettent des attentats en Italie, par exemple, ça ne me regardait pas tant qu'il n'y avait rien sur le sol français. »
Le Parisien interroge : "Quel crédit accorder à cette confession tardive, 37 ans après ? Contacté par Le Parisien, Yves Bonnet assume ce pacte, destiné selon lui à « assurer la sécurité des Français ». Pour tenter de se forger une opinion, le magistrat instructeur a également convoqué, les 6 et 14 février derniers, Jean-François Clair et Louis Caprioli, deux ex-responsables de la lutte antiterroriste à la DST. Mais tous deux se sont réfugiés derrière « le secret-défense » concernant l'accord. « Je ne nie pas qu'il y a eu des contacts [avec Abou Nidal], ce serait mentir », s'est contenté de déclarer le premier. La présidence de la République était-elle au courant de cet accord secret ? Yves Bonnet affirme qu'il « disait tout » à Gilles Menage, alors directeur de cabinet de François Mitterrand, mais qu'officiellement « l'Elysée ne savait rien »…
Et le quotidien de préciser : "Les victimes, elles, se disent choquées que la France ait pu négocier avec les responsables de l'attentat de la rue des Rosiers. « Si un tel accord occulte a été passé, cela devient une affaire d'Etat, estime Me Avi Bitton, avocat de parties civiles. Il faut qu'une enquête parlementaire soit créée et pas uniquement sur le dossier de la rue des Rosiers. De tels pactes ont-ils été noués avec d'autres organisations ? C'est possible lorsqu'on voit les agissements de l'entreprise Lafarge en Syrie … » « C'est une honte, tonne aussi Yohann Taieb, proche d'une victime. Imagine-t-on les services secrets négocier aujourd'hui avec Daech ? »
Et Le Parisien de conclure : "En parallèle, l'enquête a depuis permis d'identifier quatre ex-membres d'Abou Nidal réfugiés en Jordanie, dans les territoires palestiniens et en Norvège. Ils sont visés par des mandats d'arrêts internationaux, mais la justice française ne parvient pas à obtenir leur extradition . « Mes clients ne veulent qu'une chose : un procès, rappelle Me Romain Boulet, avocat de parties civiles. Le dossier ne peut désormais évoluer que par la voie diplomatique. »
Le 10 août 2019, le député Meyer Habib a publié un communiqué sur son compte Facebook :
Le 10 août 2019, Yves Bonnet a accordé une interview au journal Paris Normandie. "Yves Bonnet vit aujourd’hui dans le Pays de Caux. Ancien patron des services secrets, il est directement mis en cause pour avoir négocié un prétendu accord avec les hommes d’Abou Nidal". Il a nié avoir tenu les propos relatés par Le Parisien : "Je n’ai pas lu l’article, je ne lis pas ce genre de presse ! La question à se poser c’est ”qui a violé le secret de l’instruction ?”. » [Nota bene : samedi 10 août 2019, les journalistes du « Parisien » ont contacté la rédaction de « Paris-Normandie » pour confirmer avoir eu Yves Bonnet au téléphone le mardi 6 août 2019, pendant 9 minutes et 23 secondes, avant la publication de leur enquête et ce pour respecter le contradictoire.]Le 10 août 2019, le député Meyer Habib a publié un communiqué sur son compte Facebook :
"SCANDALE D'ÉTAT? - ATTENTAT DE LA RUE DES ROSIERS : 37 ANS APRES LES TERRORISTES IDENTIFIÉS MAIS LIBRES - L'ANCIEN DST YVES BONNET RÉVÈLE UN PACTE SECRET AVEC LES TERRORISTES - JE DEMANDE UNE COMMISSION D'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE
Hier, on commémorait dans l'amertume les 37 ans de l'attentat antisémite de la rue des rosiers.
Actuellement en circonscription, je n'ai pu hélas participer à la cérémonie organisée sur les lieux par l'association française des victimes du terrorisme (AfVT).
Le 9 août 1982, un commando palestinien faisait 6 morts et 22 blessés en plein quartier juif de la capitale, frappant à la grenade et au pistolet automatique le restaurant Jo Goldenberg, jadis institution de la Yiddishkeit parisienne.
Longtemps, l'enquête n'aboutit pas.
Il fallut toute la détermination et le travail remarquable du juge anti-terroriste Marc Trévidic pour identifier en 2015 les quatre terroristes présumés. Deux vivent en Jordanie, un dans les Territoires palestiniens, le dernier en Norvège.
Malgré les demandes d'extradition, les assassins continuent de couler des jours heureux!!
Cela fait plus de trois ans que je m’implique sur ce dossier pour que justice soit enfin rendue aux victimes et leurs familles.
Question écrite en 2016, lettre au président de la république en mars 2017... En juin 2018, j’ai été reçu à l’Elysée par la cellule diplomatique avec le journaliste Yohann Taïeb, porte-parole de la famille Niego, dont je tiens à saluer l'engagement et le travail remarquable.
Le 7 mars 2018 - enfin! - le Président de la République Emmanuel Macron a évoqué le dossier lors de son allocution au dîner annuel du CRIF. Il a promis des démarches concrètes.
Sachant qu'Hicham Harb, chef présumé du commando terroriste, vit paisiblement près de Ramallah, j'ai même décidé d'évoquer l'affaire directement avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Immédiatement, il s'est dit prêt à aider la France et l'appréhender si, évidemment, notre pays en faisait la demande.
Le 17 juillet 2018, j’ai interrogé en Commission des Affaires étrangères le Ministre Jean-Yves Le Drian sur ce scandale et fait part des dispositions des Israéliens.
Ci-joint le lien vers la vidéo de ma question : https://youtu.be/rTdddPZSJZsJusqu’à présent, il y a eu des paroles mais très peu d’actes et le scandale persiste. C'est moralement insupportable.
Puis vint cette incroyable révélation d'un pacte secret le 13 novembre dernier dans le documentaire « Histoire secrète de l’anti-terrorisme », de Patrick Rotman et Vincent Nouzille, diffusé sur France 2!
L'ancien directeur de la surveillance du territoire (DST) Yves Bonnet dévoile qu'au lendemain de l'attentat, la France aurait négocié un accord oral secret avec le groupe Abou Nidal, responsable de l’attentat, et lui a donné carte blanche pour qu’il évolue librement sur son territoire contre l’assurance qu’il ne frapperait plus le pays.
Les ordres auraient émané directement du sommet de l’Etat, actant au plus haut niveau cette compromission avec le groupe terroriste.
Entendu par la justice le 30 janvier dernier, l'ancien DST a confirmé et assumé.
Il semble bien que nous soyons face à un scandale d’Etat.
Comment notre pays, la France, avec son histoire et ses valeurs, peut-il se fourvoyer avec les organisations terroristes les plus barbares au mépris de la justice la plus élémentaire?
Comment un Etat qui se respecte et qui a tant souffert dans sa chair du terrorisme avec plus de 260 morts depuis 2015, peut-il tolérer que les assassins de ses propres ressortissants coulent des jours heureux dans la paix et la sérénité?
Surtout, comment les familles des victimes ou les rescapés peuvent-ils faire leur deuil tant que persiste pareille injustice ?! C'est insoutenable !
Les terroristes qui massacrent des Français et détruisent des vies doivent payer un prix ! C’est le b.a.ba de la justice et de la morale.
Un terroriste qui tue des Français doit être neutralisé coûte que coûte, mort ou vif.
Par comparaison, les terroristes palestiniens des JO de Munich 1972 ont été liquidés un à un par le Mossad, parfois trente ans après.
Il aura fallu moins de 48 heures au shabak, les services de sécurité intérieurs israéliens, pour appréhender les assassins du jeune Dvir Sorek, 19 ans, poignardé jeudi parce que juif en Judée. Le premier ministre Nétanyahou l'avait immédiatement annoncé : que ce soit à court ou moyen terme, les auteurs seront arrêtés, jugés ou exécutés. C'est chose faite.
Je demande que la France mette tout en œuvre pour obtenir l'extradition des quatre terroristes de la rue des rosiers!
Je demande que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que le secret défense soit levé afin que la représentation nationale sache quels accords secrets ont pu être passés avec des organisations terroristes!
Avec d'autres députés indignés par cette affaire, je compte demander à la rentrée la constitution d'une commission d'enquête."
Et Yves Bonnet a ajouté : « Je démens avoir été contacté par le journal. Les seuls qui m’ont contacté sont une chaîne de télévision. Et vous. Et, comme vous le constatez, je suis facilement joignable ! Je n’ai jamais rencontré Abou Nidal ni ses affiliés. D’ailleurs, personne dans mon équipe ne l’a rencontré. Et il n’y a pas eu de pacte. C’était moi le patron. Que des arrangements interviennent sur certains sujets, oui, ça peut arriver. On négocie bien avec des preneurs d’otages... Cette visite en prison, c’est vrai. J’ai fait en sorte que deux membres de l’organisation puissent venir en France et se rendre à la prison de Muret [Haute-Garonne, NDLR] pour visiter deux prisonniers en échange de l’assurance de n’avoir aucun attentat en France. Mais, à part ça, il n’y a pas eu de rencontre avec le groupe terroriste après l’attentat des Rosiers.
Pourquoi Le Parisien a-t-il publié cet article ? « Mais pour pouvoir attaquer l’État et que les familles des victimes puissent réclamer des indemnités. Ce n’est pas joli-joli de la part des avocats et de vos confrères » répond Yves Bonnet qui précise avoir été entendu par un juge d’instruction « fin janvier-début février. Mais c’est un comble qu’ils aient le procès-verbal d’audition alors que même moi je n’ai pas de copie de mes déclarations. Très courtoisement, j’ai essayé d’expliquer au juge que j’étais directeur d’un service de sécurité – selon la terminologie anglophone – et qu’assurer la sécurité, cela passe par la non-commission d’attentat sur le territoire et que si cela passait par autoriser deux types à en visiter d’autres en prison, j’étais d’accord. Mais jamais il n’y a eu autre chose. Tout ce que mes collaborateurs ont fait, ma règle première, ça a toujours été de le couvrir. Même lorsqu’il fallait réaliser des choses illégales – ouvrir des courriers, des écoutes téléphoniques... pour ne citer que le plus “simple” – je les ai couverts et je les couvre. Mais personne n’a vu Abou Nidal. Personne. Il y a eu des contacts pris avec des gens de son équipe. Mais les gens aujourd’hui sont morts. Je ne vais pas aller charger Philippe Rondot [ancien de la DST, puis de la DGSE, NDLR], d’autant que l’on oublie souvent qu’il a aussi permis d’arrêter le terroriste Carlos ! »
Sur le documentaire diffusé sur France 2 en 2018 – « Histoire secrète de l’antiterrorisme » – "vous étiez sur une autre ligne, disant qu’il y avait eu un accord « non-écrit », poursuit Paris Normandie. « Mais, ce ne sont pas les accords d’Oslo ! Le message a été passé que, oui, ils pouvaient venir en France pour cette visite à la prison de Muret. Je trouve que le prix à payer n’était pas très cher pour faire en sorte que notre pays soit en sécurité, ce qui a toujours été notre priorité. Et, n’oubliez pas que s’ils ont pu entrer dans la prison, c’est aussi parce qu’ils ont eu l’autorisation de l’administration pénitentiaire. Administration qui dépend d’un ministère... Je n’ai jamais vu ni Abou Nidal ni ses gens. Nous avons fait ce que font tous les pays : avoir des discussions non officielles pour la sécurité de nos territoires. », répond Yves Bonnet à Anthony Quindroit.
"Et quand vous dîtes, toujours selon « Le Parisien », que peu vous importait qu’il y ait des attentats ailleurs, notamment en Italie, n’est-ce pas surprenant ?", relance Paris Normandie. « Ça, je le reconnais. C’était sous la forme de boutade, mais c’est exact. Moi, j’étais assuré de la sécurité de la France avec cette visite. Mais, avec les pays voisins, nous collaborions déjà efficacement sur de nombreux domaines. Maintenant, il doit bien y avoir d’autres choses dans l’actualité que ça, non ? Il faudrait un deuxième Tour de France en août... », conclut Yves Bonnet.
Le 12 août 2019, Yves Bonnet a déploré sur i24News : "Le juge d'instruction est entré dans le fonctionnement interne d'un service. de sécurité amené à prendre des décisions. Dans le cadre de la mission d'assurer la sécurité des français, nous avons saisi l'opportunité de conclure une sorte d'agrément ponctuel, sur un sujet précis, déterminé, de la visite en prison d'une demande d'organisation pour concrétiser cette autorisation par un engagement de ladite organisation de ne plus se livrer à aucun acte terroriste sur le territoire français. Il s'agissait de sanctuariser le territoire national... Il ne faut pas y voir un geste politique. L'opération de visite de deux prisonniers par des membres de l'organisation a reçu l'aval de l'administration pénitentiaire, donc du ministère de la Justice. Ce n'était pas une négociation politique...
Et de poursuivre : "Je comprends l'attitude des victimes, mais le problème est qu'on s'adresse à des services différents. C'est la police judiciaire qui a été chargée par commission rogatoire d'investigations de ce dossier. La DST est un service de sécurité qui visait à interdire les activités illicites d'organisations étrangères sur le sol national. Cela ne va pas au-delà. Que l'opportunité ait été saisie de faire en sorte qu'il n'y ait plus d'attentat de la part de cette organisation en payant le prix pas excessif de la visite de deux personnes à deux autres personnes, c'est tout l'enjeu de cette question. J’ai répondu franchement aux questions du juge. C'est une affaire interne au service qui a été mise sur la place publique. On traumatise inutilement les familles des victimes... Il n'y a peut-être pas eu toute la coopération internationale qui devrait exister en la circonstance. La DST, aujourd'hui la DGSI, a des relations avec les services amis. On ne va pas dialoguer avec des gens dont on sait qu'ils sont des criminels ".
Robert Badinter a été Garde des Sceaux, ministre de la Justice, sous la Présidence de François Mitterrand de 1981 à 1986.
Le 12 août 2019, le CRIF a demandé une commission d'enquête parlementaire dans un communiqué de presse diffusé sur les réseaux sociaux : .
"Attentat de la rue des Rosiers, révélations de l'ancien Directeur de la DSTToute la lumière doit être faite suite aux révélations d'Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, au moment de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers. Pour Francis Kalifat, Président du CRIF, "si ces faits s’avèrent exacts, ils seraient d’une extrême gravité et constitueraient un scandale d’Etat sans précédent". Il demande "la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et la levée du secret défense".Le CRIF demande au Président de la République de tout mettre en œuvre sur le plan diplomatique et judiciaire pour que les terroristes responsables de ce massacre, réfugiés en Jordanie, à Ramallah et en Norvège, puissent être entendus par les juges français en charge du dossier."Yohann Taieb a commenté ce communiqué sur la page Facebook du CRIF : "Il y a trois ans, j’avais demandé au CRIF de bien vouloir inviter Mme Jacqueline Niego, sœur d’une des victimes de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers, pour lui permettre de rencontrer Macron afin qu’elle puisse lui faire part de toute sa souffrance…Quelle a été la réponse du CRIF ? Ils nous ont dit MERDE, démerdez-vous …Il m’a fallu 6 mois, une perte de temps incroyable, pour permettre à Mme Niego de rencontrer Macron… Voila le vrai visage du CRIF qui aujourd’hui tente de tirer profit d’un très long travail qui n’a jamais été le sien…"
"Cette attitude peu glorieuse pour un Etat qui a une haute idée de lui même et qui assène de toutes parts les « droits de l’homme » constitue objectivement une forme de coordination inquiétante avec le terrorisme palestinien qui vise uniquement à ce que la France puisse retirer son épingle du jeu. Au lieu de combattre et réduire ce terrorisme qui attaque les Juifs sous tous les cieux, elle consent à ce que ses citoyens juifs soient les victimes collatérales de sa sécurité interne. Cette politique annonçait ce qui allait se passer au début des années 2000 lorsque 500 agressions antisémites émanant de milieux islamistes restèrent non dénoncées, non nommées, non jugées, non combattues ni punies par le gouvernement Jospin à l’époque de la cohabitation avec Chirac.Le 11 juin 2020, Meyer Habib, député (UDI) de le 8e circonscription des Français établis hors de France, a écrit au Président de la République Emmanuel Macron une lettre pour demander l'extradition des terroristes. Il l'a publiée sur son compte Facebook en l'introduisant ainsi : ""LES TERRORISTES DE L'ATTENTAT DE LA RUE DES ROSIERS SONT IDENTIFIES, LOCALISES MAIS LIBRES ! SI LA FRANCE LE VEUT, ON PEUT FAIRE EXTRADER ET JUGER LE CHEF DU COMMANDO" : MA LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE".
Le ministre de l’intérieur de l’époque, Vaillant révéla quelques années plus tard qu’il y avait là un choix du gouvernement afin de « de ne pas jeter de l’huile sur le feu ». En somme, la France assurait sa « paix publique » en sacrifiant ses citoyens juifs auxquels il fut demandé de mettre la pédale douce et de pratiquer le « dialogue » inter-religieux. Et comme « il ne se passait rien » en France, ce que confirmèrent les médias, on accusa naturellement Israël d’être à la cause des problèmes (un « conflit importé » ! ) avec « ce qu’il faisait aux Palestiniens » (se souvenir du mot d’Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères alors) mais on accusa aussi de racisme (!), d’islamophobie les Juifs français qui appelaient « au secours » et tentaient par tous les moyens d’alerter l’opinion française et la classe politique . Sans succès.
Cet abandon des citoyens juifs français sur le plan national fait système, au plan international, avec le soutien à la « Cause palestinienne » de toutes les agences officielles françaises qui répercutent dans le discours médiatique français le narratif palestinien, du Hamas comme du Fatah, en ignorant consciemment leurs objectifs de guerre. On peut penser que la France pense ainsi se concilier les bonnes grâces du monde islamique au plan du monde arabe mais surtout de la société française. Cette attitude d’ailleurs va de pair avec le silence « politiquement correct » sur la provenance et la qualification des actes antisémites commis en France.
Or ce discours, qui reprend les mots de la guerre idéologique des Palestiniens sans aucune critique, est une incitation permanente à la violence contre les Juifs en France, motivée par des motifs religieux qui transcendent les frontières. Mohamed Merah vengeait ainsi, selon ses dires, « les enfants de Gaza »… La « politique » du Quai d’Orsay va plus loin. Ce fut effarant de voir tout cet été 2019 journalistes et commentateurs français se tenir « courageusement » aux côtés de l’Iran, théocratie dictatoriale dont le projet majeur et eschatologique est l’extermination des Juifs que l’arme atomique qu’il construit rendrait possible. Ce fut effarant de voir Macron tendre encore une perche à l’Iran en l’invitant par surprise au G7, sans lendemains, tandis que tous les commentateurs faisaient de Trump l’idiot du village. C’est accablant de voir la politique française envers le Hezbollah (150 000 missiles dirigés contre Israël) qui reçoit par l’intermédiaire de l’armée libanaise l’armement que la France lui vend, alors qu’elle avait été la garante du retrait israélien du Liban et de l’interposition d’une force de l’ONU qui, dès le départ, n’a jamais empêché, comme c’était sa tache et la responsabilité de la France, le réarmement du Hezbollah.
L’ensemble de cette politique qui fait système entre le national et l’international, ne fait que délivrer objectivement un permis de chasser les Juifs. Or l’histoire française récente a démontré que les machines infernales qui les visent spécifiquement, et uniquement parce qu’ils sont Juifs, finissent par toucher tous les Français !
Il y a de quoi être stupéfait du silence des institutions juives peu promptes à défendre les droits de citoyen de ceux auxquels elles pensent donner voix dans l’opinion. C’est cela qui est en jeu.
On peut lire le titre de cette chronique dans son double sens : la trahison des citoyens juifs par la République tout autant que la trahison de la République comme esprit, souci de la sécurité de tous ses citoyens sans exception et de justice."
"Les terroristes de l'attentat de la rue des Rosiers sont identifiés, localisés, mais libres! Si la France le veut, on peut faire extrader et juger le chef du commando", a exprimé le député sur son compte Facebook. Dans une vidéo publiée sur Twitter, le député "demande à la France de tout faire pour les faire extrader, les juger afin qu'ils paient leurs crimes".
Le 9 août 2020, le député Meyer Habib a publié sur son compte Facebook ce texte illustré de photographies d'une victime et de sa lettre au Président de la République du 11 juin 2020 :
"ATTENTAT ANTISEMITE DE LA RUE DES ROSIERS : 38 ANS DE SOUFFRANCE POUR LES FAMILLES ENDEUILLEES, 38 ANS DE HONTE POUR LA FRANCEIl y a 38 ans jour pour jour, le 9 août 1982, un commando terroriste faisait irruption dans le restaurant « Jo Goldenberg », institution de la Yiddishkeit rue des Rosiers, faisant 6 morts et 22 blessés.2 ans après la rue Copernic, c'est l'un des premiers attentats antisémites commis sur le sol français au nom de la haine d'Israël. Hélas, depuis, la liste n'a cessé de s'allonger.Longtemps, l’enquête piétine.Il fallut toute la détermination du juge Marc Trévidic pour identifier en 2015 les 4 terroristes. Tous sont palestiniens : deux vivent en Jordanie, un en Norvège, le chef dans les Territoires palestiniens. Les demandes d’extradition restent lettre morte. Les assassins coulent des jours heureux en liberté. Victimes et familles attendent toujours, dans la douleur, que justice soit faite.1) Le 26 juillet 2016, je dépose une question écrite, qui reste sans réponse.2) Idem pour ma lettre à l’ancien président François Hollande du 17 mars 2017.3) Le 7 mars 2018 , le Président Emmanuel Macron évoque - enfin ! - le dossier assurant que « tout sera mis en œuvre pour que cette enquête se poursuive et aille à son terme. »4) Le 11 juin, je suis reçu à l’Élysée par la cellule diplomatique avec le journaliste Yohann Taïeb, porte parole d’une famille de victimes. On nous assure que des actions seront engagées dans les meilleurs délais. Lesquelles ? 5) Le 17 juillet, j’interroge en commission des affaires étrangères le ministre Jean Yves Le Drian. Il promet une réponse circonstanciée. Je l'attends toujours.6) 13 novembre 2018 : incroyable révélation : l'ancien patron de la DST Yves Bonnet dévoile qu’au lendemain de l’attentat, la France aurait négocié un accord secret d’impunité avec l’organisation terroriste palestinienne Fatah conseil révolutionnaire, dit « groupe Abou Nidal », responsable de l’attentat.Les ordres auraient émané d' »en-haut » : c'est un scandale d’État.7) Le 14 août 2020, je dépose une proposition de résolution à l'Assemblée nationale demandant la création d'une commission d'enquête parlementaire. 40 députés de 6 groupes politiques cosignent. Aucun de gauche, très peu de LREM. Jamais le texte ne fut discuté malgré un courrier du Président du groupe UDI Jean-Christophe Lagarde à ses homologues appelant à une mobilisation transpartisane et républicaine pour que toute la vérité soit faite.8)- 5 septembre 2019 : dans une interview à Paris Match, le Premier ministre Netanyahou – que j'ai sensibilisé à ce dossier - déclare que même s'il s'agit d'une affaire intérieure française, Israël serait prêt, si la France en faisait la demande, d'aider à appréhender le chef du commando à Ramallah.9) Le 3 décembre, j'interpelle l'ancien PM Édouard Philippe lors des questions au gouvernement. Philippe refuse de répondre et se défausse sur le Secrétaire d’État Laurent Nunez...10) Le 22 janvier, lors de la visite du Président Macron en Israël, le dossier est abordé lors du petit-déjeuner de travail avec le PM Netanyahou.Dans l'avion du retour, le PR m'assure, qu'il en a parlé au président de l'AP...11) Le 11 juin dernier, encore, j'écris au Président de la République. Réponse évasive : le PR ne saurait s'immiscer dans un dossier relevant de la justice mais la France « appuie les demandes des juges ». Dont acte. L'affaire de la rue des Rosiers, c'est 38 ans de compromission, 38 ans de démission, 38 ans de honte !Le discours d'Emmanuel Macron il y a quelques jours à Beyrouth a été ferme envers les autorités libanaises. Pourquoi un tel contraste avec l'extrême indulgence à l'égard de l'Autorité palestinienne d'Abou Mazen, véritable nid de corruption, qui refuse d'extrader le chef du commando Hicham Harb qui se trouve à Ramallah ? Un assassin de Français libre depuis 38 ans ! Pourquoi ces deux poids et deux mesures ?Un État qui se respecte ne peut tolérer que des terroristes, identifiés et localisés, coulent des jours paisibles !A titre de comparaison : tous les terroristes des JO de Munich 1972 ont vécu dans la terreur et été liquidés un à un par le Mossad, parfois trente ans après.Ces terroristes qui massacrent des Français et détruisent des vies doivent payer un prix !Même 38 ans après, les Français ont droit à la vérité. Surtout, justice doit être rendue pour que victimes et familles puissent enfin faire leur deuil. Ce matin encore, j'ai été saisi par le petit-fils de Georges Demeter z''l, qui m'a interrogé sur les suites données à ma demande de commission d'enquête. Je suis en contact régulier par l’intermédiaire de son porte-parole, avec Madame Niego, sœur d'André Niego z''l. C'est une femme âgée, malade, qui ne peut se résoudre à partir sans que justice soit rendue.Je ne les laisserai pas tomber. Pour eux, pour toutes les victimes, pour l'honneur de la France, je continue le combat."Le 7 septembre 2020, Le Parisien a publié l'article "Près de 40 ans après la tuerie de 1982, des documents récemment déclassifiés ou livrés à la justice accréditent l’idée d’un accord secret passé par la DST avec le groupe Abou Nidal pour éviter d’autres attaques" signés par Timothée Boutry et Vincent Gautronneau.
"La justice a entre les mains des documents qui étayent les déclarations livrées le 30 janvier 2019 aux juges par Yves Bonnet, l'ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), et qui accréditent l'idée d'un accord passé entre le groupe Abou Nidal, responsable de la tuerie de la rue des Rosiers le 9 août 1982 à Paris, et les services secrets français. Point d'orgue des négociations avec les terroristes : la libération de deux hommes pourtant condamnés pour le meurtre d'un représentant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Paris, en 1978. Un « deal » conclu avec des terroristes afin d'éviter d'autres attentats. Un accord qui permet sans doute aussi de comprendre les difficultés rencontrées durant plus de 30 ans par la police et la justice pour arrêter les auteurs de l'attaque."
"Secret d'Etat, intérêt supérieur de la nation… rien n'est épargné aux enquêteurs et aux proches des victimes, qui dénoncent des entraves à la vérité. Il faudra attendre 2015 pour que les auteurs, en fuite, soient formellement identifiés".
"En janvier 2019, Yves Bonnet, patron de la DST, le contre-espionnage, de 1982 à 1985, livre aux juges un témoignage qui explique cette enquête laborieuse : « On a passé une sorte de deal verbal en leur disant : Je ne veux plus d'attentat sur le sol français et en contrepartie, je vous laisse venir en France, je vous garantis qu'il ne vous arrivera rien. » En clair, les responsables de la tuerie ne seront pas poursuivis… et la DST ne mettra pas une volonté folle à épauler la PJ qui traque les tueurs. « Notre activité n'était pas du judiciaire », assume d'ailleurs Bonnet."
"Mais quel crédit accorder à la parole de l'ancien maître espion alors que ses anciens collaborateurs se réfugient derrière le secret-défense ? Pour en avoir le cœur net, en mai 2019, les juges demandent « la communication de tous les documents, informations ou données informatisées » en possession des services du Premier ministre et du ministère des Armées."
"En août, la Défense lève en partie le secret-défense et transmet une trentaine de pièces à la justice. De nombreux passages restent toutefois classifiés et inaccessibles aux magistrats. Ces archives, que Le Parisien-Aujourd'hui en France a pu consulter, démontrent la conviction très rapide des services de renseignements quant à l'implication du groupe Abou Nidal dans l'attentat. Dès le 14 août 1982, la DST écrit que « les auteurs sont, selon toute probabilité, à rechercher parmi le groupe terroriste Abou Nidal ». Dans les mois qui suivent, une dizaine d'autres messages à « diffusion restreinte » confirment cette piste. Les pièces déclassifiées n'évoquent, en revanche, jamais d'accord entre l'organisation terroriste et la DST."
"Les éléments issus des « archives du cabinet de Michel Rocard, Premier ministre » et livrés à la justice en octobre 2019 par le secrétaire général du gouvernement se révèlent, eux, bien plus éclairants et troublants. Le 22 octobre 1985, le compte rendu d'un « entretien avec le Fatah-Conseil révolutionnaire », l'autre nom du groupe Abou Nidal, évoque noir sur blanc un accord passé avec le groupe terroriste, qui s'insurge du « non-respect des engagements antérieurs » de la France. L'organisation s'estime ainsi déliée de sa « promesse de considérer notre territoire comme un sanctuaire ». Inquiet, l'auteur de ce télégramme écrit même que si l'accord conclu avec le groupe n'est pas respecté, la France doit « s'attendre à subir une action terroriste de type rue des Rosiers » dans les « 48 heures ».
"Quelle promesse faite à Abou Nidal la France n'a-t-elle pas tenue pour s'exposer ainsi à « la menace […] d'une reprise des attentats, dans des conditions spectaculaires » ? « La contrepartie demandée par cette organisation est la libération des deux détenus Hatem et Kayed », explique une lettre manuscrite remise à la justice 34 ans après sa rédaction… En octobre 1985, ces deux membres d'Abou Nidal sont incarcérés à Muret (Haute-Garonne) à la suite de leur condamnation à 15 ans de prison pour le meurtre d'Ezzedine Kalak, un cadre de l'OLP, en 1978, à Paris. Difficile de les imaginer sortir de prison alors qu'ils ont tout juste effectué la moitié de leur peine."
"Pourtant, deux jours après le message alarmiste du 22 octobre 1985, un autre est rédigé par un « délégué des autorités gouvernementales » et se montre beaucoup plus positif. Il évoque une rencontre, « dans le bureau de M. Pautrat », alors patron de la DST, entre les autorités françaises et « trois Palestiniens ». Est alors pris l'engagement de relâcher « au plus tard en février 1986 » les meurtriers d'Ezzedine Kalak. « En contrepartie, les engagements pris par votre organisation de ne pas s'attaquer aux intérêts français, tant sur notre territoire qu'à l'étranger devront être respectés », est-il alors demandé à Abou Nidal."
"Le compte rendu de ce rendez-vous, signé de « M. Pautrat, M. Nart », alors directeur adjoint de la DST, et du « délégué des autorités gouvernementales », assure que cette « entrevue a été très bien perçue par les Palestiniens ». De fait, les deux prisonniers seront libérés quelques semaines plus tard, en février 1986. Dans tous ces échanges avec Abou Nidal, jamais il ne semble, en revanche, question d'interpeller les auteurs de l'attentat de la rue des Rosiers. « L'engagement donné aux représentants du groupe de ne pas être poursuivis en France ne concernait pas que les deux visiteurs de Muret », admettait d'ailleurs Yves Bonnet devant les juges en janvier 2019…"
"Ces nouveaux éléments « semblent prouver l'existence de cet accord secret entre la DST et une organisation terroriste, dénonce Me Avi Bitton, avocat de parties civiles. Et si la DST passait un accord pour libérer des prisonniers membres d'Abou Nidal, on peut penser qu'elle ne cherchait pas en même temps à arrêter les auteurs de l'attentat de la rue des Rosiers. »
« Ces informations sont intéressantes, estime aussi Me Romain Boulet, avocat de la sœur d'une victime. Mais l'urgence, aujourd'hui, c'est de faire exécuter les mandats d'arrêts », émis en 2015 par le juge Marc Trévidic, mais jusque-là restés lettre morte, les suspects étant réfugiés en Norvège, en Palestine et en Jordanie. « Ma cliente veut la vérité et attend que les suspects de l'assassinat de son frère soient enfin jugés. »
Le 9 septembre 2020, deux jours après les révélations du Parisien, "la police norvégienne a annoncé l'arrestation d'un homme soupçonné d'être l'un des auteurs de l'attentat de la rue des Rosiers. La France demandait depuis plusieurs années l'extradition de Walid Abdulrahman Abou Zayed, établi en Norvège depuis 1991, qui a dans le passé nié toute implication dans l'attaque attribuée au groupe palestinien Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'« Abou Nidal ».
"Sans fournir l'identité du suspect, la police antiterroriste norvégienne (PST) a indiqué avoir procédé mercredi à une arrestation en lien avec cette affaire. « Nous pouvons confirmer que la PST a arrêté un homme à Skien (sud de la Norvège, NDLR) aujourd'hui (…) sur un mandat d'arrêt européen émis par les autorités françaises. Une demande d'extradition a été émise par les autorités françaises, elle va être examinée soigneusement pour voir si les conditions sont réunies », a déclaré à l'Agence France-Presse une porte-parole de cette police, Annett Aamodt.
"L'homme d'une soixantaine d'années, aujourd'hui naturalisé norvégien, nie son implication, affirmant qu'« il y a erreur sur la personne ». « Mon mari n'a jamais tué personne. Il n'a jamais été en France », avait déclaré son épouse en 2015 en réaction à un mandat d'arrêt international délivré par la France auquel la Norvège n'avait alors pas donné suite. L'avocat de Walid Abdulrahman Abou Zayed n'a pu être joint pour un commentaire".
"Recherché en France pour meurtre et tentative de meurtre, le suspect doit être présenté" le 10 septembre 2020 "à la justice norvégienne en vue de son placement en détention provisoire. En France, un avocat des proches des victimes, Romain Boulet, a évoqué « un vrai soulagement » pour ses clientes. « Il ne s'agit toutefois que d'une première étape. Nous espérons que la Norvège procédera à une extradition rapide et qu'elle n'aura pas à cœur de protéger un terroriste. Trois autres restent à interpeller, c'est un procès que nous voulons, pas de simples auditions », a-t-il déclaré. Au total, les juges d'instruction français chargés du dossier ont émis quatre mandats d'arrêt, un visant Walid Abdulrahman Abou Zayed, deux visant des personnes en Jordanie, et un quatrième visant un suspect réputé être en Cisjordanie".
Le 27 novembre 2020, la Norvège a autorisé l'extradition de Walid Abdulrahman Abou Zayed, et disposait de "dix jours pour exécuter cette décision".
Le 28 novembre 2020, le député Meyer Habib a publié sur son compte Facebook :
"VICTOIRE! 38 ANS APRÈS, UN DES TERRORISTES DE L’ATTENTAT DE LA RUE DES ROSIERS EXTRADÉ DE NORVEGE ! LE COMBAT CONTINUECela fait 5 ans ! 5 ans que je me bats, avec les représentants des familles, pour que les victimes de l’attentat de la rue des Rosiers obtiennent vérité et justice.Enfin! La Norvège a autorisé hier l’extradition d’un des terroristes.Je rappelle : 9 août 1982, Jo Goldenberg , 6 morts, 22 blessés. Parce que Juifs.Cette décision du gouvernement norvégien est définitive. Elle sera exécutée sous dix jours.En juin 2018, j’ai été reçu à l’Elysée. J’en ai parlé à Emmanuel Macron, qui a fait bouger les choses.En août 2019, j’ai demandé une commission d’enquête après que l’ancien patron de la DST a dévoilé que la France avait passé un accord d’impunité avec le groupe terroriste palestinien Abou Nidal.40 députés m’ont soutenu. Aucun de gauche. Côté gouvernement, rien!J’ai une pensée émue pour Claude Goasguen, qui a été le premier à la cosigner et à se battre à mes côtés pour les victimes et leurs familles.38 ans après, 38 ans trop tard, enfin, les choses bougent. Je voudrais rendre hommage à la détermination de Yohann Taïeb, mobilisé depuis 2015.La suite ?Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a proposé - si la France en faisait la demande - de neutraliser le chef du commando localisé à Ramallah. Que cet assassin soit enfin jugé et puni.La France va-t-elle accepter cette main tendue ?Les terroristes qui massacrent des Français et détruisent des vies doivent payer un prix ! C’est le b.a.ba de la justice.Il y a quelques jours, nous avons appris que le Mossad a liquidé le numéro 2 d’Al-Quaeda en Iran comme il l’a fait avec tous les terroristes de Munich, un à un, parfois vingt ans après. Comme sans doute aussi hier, le chef du programme nucléaire iranien, danger existentiel pour Israël et toute l’humanité.Ne rien faire serait une capitulation, une insupportable trahison morale.Nous ne lâcherons rien. Je vous tiens informé."
Le 5 décembre 2020, un des suspects de l'attentat de la rue des Rosiers en 1982, Walid Abdulrahman Abou Zayed, extradé par la Norvège le 4 décembre 2020, a été mis en examen pour "assassinats" et "tentatives d'assassinats" par un juge d'instruction antiterroriste parisien et incarcéré en France. "La circonstance aggravante "en relation avec une entreprise terroriste" date de 1986, soit quatre ans après les faits, et ne peut donc pas figurer parmi les chefs de mise en examen, a précisé une source judiciaire."
Agé de 62 ans, il "est soupçonné d'avoir appartenu au commando de trois à cinq membres qui avait ouvert le feu à l'heure du déjeuner chez Jo, haut lieu de la gastronomie juive". « Je n'aime pas la France. Je ne veux pas aller en prison en France », avait déclaré Abou Zayed, connu sous le nom d'Osman en Norvège, lors d'une comparution devant la justice norvégienne en septembre. L'homme, qui clame son innocence, assurant qu'il était à Monte-Carlo au moment de l'attentat".
"Le suspect devrait être auditionné dans les prochains mois par trois juges d'instruction antiterroristes et demander des actes d'investigation. Si les magistrats décident de le renvoyer devant les assises, "on ne pourra pas avoir un procès avant deux ans", soit quarante ans après l'attentat, estime Me Manesse. "Ce ne sont que des délais théoriques, en matière de terrorisme, il est illusoire d'espérer de moindres délais", reconnaît-elle. Mais, "peu importe le temps qui passe, le nombre d'années, il est important de rendre justice aux victimes", insiste-t-elle."
"La famille qu'elle défend était dans une voiture qui a été criblée de balles devant le restaurant. La grand-mère avait été grièvement blessée. A l'arrière, il y avait un bébé d'un mois. "Cet enfant a grandi avec ce traumatisme qui a fortement imprégné la mémoire familiale. Un procès représente l'attente d'une vie", souligne Me Manesse. Même quarante ans après, "un procès est important pour les victimes et sur le plan sociétal pour montrer qu'il n'y a pas d'impunité pour les terroristes", souligne Guillaume Denoix de Saint-Marc pour l'Association française des victimes du terrorisme".
Le 20 décembre 2020, on apprenait "l'absence de la signature de l'interprète en langue arabe, dans le procès-verbal établi en France à son arrivée par la direction centrale de la police aux frontières, le 4 décembre, notifiant le placement en rétention judiciaire du suspect", Walid Abdulrahman Abou Zayed.
"Un couac administratif constaté par le juge qui n'a eu d'autre choix que de « saisir d'office la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris, aux fins d'appréciation de la régularité de la procédure », comme l'indique son courrier. Le magistrat instructeur préférant prendre les devants, plutôt que de laisser Me Gendrin et Me Ruiz, les avocats du suspect, exploiter cette faille procédurale qui pourrait permettre de renvoyer leur client en Norvège.
« C'est surréaliste. Je suis stupéfait qu'on puisse commettre une telle erreur de débutant dans une affaire de cette importance. C'est un affront aux parties civiles. L'absence d'une signature peut entraîner la nullité du procès-verbal », s'étrangle Me Zerbib avocat de la petite-fille de Jo Goldenberg.
"Il existe de nombreux cas où des gardes à vue ont été levées ou des auditions ont été rayées de dossiers pour ce genre d'erreur. Mais dans une affaire d'extradition, d'autant plus dans une affaire terroriste, c'est inédit. « Je pense que cette erreur est couverte par l'ensemble des autres pièces de la procédure, car il existe d'autres documents attestant qu'on a fait appel à un interprète. Malgré tout, rien n'est jamais certain. Et il existe un risque réel que la procédure soit annulée », estime une source judiciaire qui se veut rassurante."
"Dans ce cas, en théorie, il ne resterait plus à la France qu'à redemander l'extradition de Walid Abdulrahman Abou Zayed. Mais il a déjà fallu attendre cinq ans avant que la Norvège ne livre celui qui avait fait l'objet d'un mandat d'arrêt international dès 2015 par le juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic qui a pu relancer l'enquête puisque Abou Nidal est mort en 2002 à Damas, en Syrie, rendant l'accord entre les services secrets français et l'organisation terroriste caduque."
"Depuis 1991, Abou Zayed s'était installé dans une petite ville au sud d'Oslo. Il s'est marié et a obtenu en 1997 la nationalité de son pays d'accueil sous un autre nom, celui de Souhaïl Othman. Et la Norvège ne livrait pas ses ressortissants jusqu'à l'accord passé en 2019 entre l'Union européenne et le royaume scandinave. Arrêté en septembre 2020, Abou Zayed, père de quatre enfants, a toujours nié avoir été présent à Paris le 9 août 1982, lorsqu'un commando a lancé une grenade et tiré en rafale dans le restaurant de gastronomie juive tenu par Jo Goldenberg rue des Rosiers à Paris. Malgré tout, l'extradition du suspect a été validée par le roi, le 27 novembre. Une décision qui avait dix jours seulement pour être exécutée."
« Il faut rappeler que la Norvège a permis à cet homme entré sous fausse identité de séjourner sur son territoire puis l'a naturalisé, malgré les soupçons qui pesaient sur lui. Le laisser repartir représente donc un risque supplémentaire de le voir échapper à la justice française », reprend Me Zerbib. Contactés Me Gendrin et Me Ruiz représentants du tireur présumé de cet attentat, « n'ont pas souhaité commenter cette affaire complexe. »
Le 14 avril 2021, "la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris a validé la procédure, l'enquête, en rejetant deux possibles irrégularités".
"La première avait été soulevée d'office par le juge d'instruction. Elle portait sur l'absence de la signature d'un interprète sur le procès-verbal d'extradition de Norvège, le 4 décembre, du suspect Walid Abdulrahman Abou Zayed. En saisissant d'office la Cour d'appel, le magistrat instructeur permettait de trancher rapidement un point juridique qui aurait pu donner lieu à des contestations ultérieures".
"Par ailleurs, les avocats du suspect, Mes Romain Ruiz et Bruno Gendrin, avaient déposé une demande de nullité de la mise en examen de leur client, prononcée le 5 décembre, pour « défaut d'indices graves ou concordants ». Abou Zayed a été mis en examen pour « assassinats » et « tentatives d'assassinats » et placé en détention provisoire."
"La chambre de l'instruction a donc rejeté la demande de la défense et validé le procès-verbal d'extradition. Une double décision diversement appréciée par les parties. Me Romain Ruiz dit « avoir tendance à penser que la justice a plus peur de priver les parties civiles d'un procès, qui n'aboutirait à rien en l'état du dossier, plutôt que de constater l'absence de preuves de la culpabilité de notre client ». La défense disait d'ailleurs jeudi se réserver le droit de se pourvoir en cassation. Du côté des parties civiles, la satisfaction l'emporte. Avocat de l'Association française des victimes du terrorisme et de deux autres parties civiles, Me David Père souligne que, « le juge d'instruction pourra à présent travailler de façon apaisée ». Quant à Me Romain Boulet, représentant quatre autres parties civiles dont une petite-fille de Jo Goldenberg, mort en 2014 à l'âge de 91 ans, il déclare « se satisfaire de deux choses. Comme citoyen, que le système judiciaire permette à un mis en examen de faire valoir ses droits. Et pour les parties civiles, que l'instruction puisse suivre son cours en espérant aboutir à un procès ».
"La route est encore longue avant la fin de l'instruction et un éventuel procès. L'extradition de Walid Abdulrahman Abou Zayed par la Norvège, après un premier refus en 2015 et l'entrée en vigueur en 2019 d'un traité avec l'Union européenne, a certes été un pas décisif. Âgé de 62 ans, ce Palestinien naturalisé norvégien y vivait depuis 1991. Accusé d'avoir été un des membres du commando ayant mitraillé et lancé des grenades contre le restaurant Jo Goldenberg le 9 août 1982, Abou Zayed nie. Il est mis en cause par trois anciens hauts responsables du groupe terroriste d'Abou Nidal. Trois autres suspects ont été identifiés et visés par des mandats d'arrêts internationaux en 2015. Deux vivaient en Jordanie et la justice locale a définitivement refusé leur extradition en 2019. Le troisième vivrait dans les Territoires palestiniens mais se trouverait actuellement hors d'atteinte de la justice française. Pour l'heure, Paris doit recevoir les résultats de plusieurs commissions rogatoires délivrées par le magistrat instructeur. En attendant un possible procès dans quelques années."
Le 20 juillet 2022, le député Meyer Habib, réélu, a publié ce post sur son compte Facebook :
"A la suite de la déclaration du Président Emmanuel Macron lors de sa rencontre avec Mahmoud Abbas j’ai décidé de répondre point par point :Non Monsieur le Président en Israël il n’existe aucune « menace qui pèse au quotidien, qui mine la vie des Palestiniens », bien au contraire il n’existe que la menace terroriste islamiste qui a tué récemment 19 israéliens et près de 300 français !Non Monsieur le Président en Israël il n’y a pas de « mesures unilatérales d’évictions de familles palestiniennes » il y a des décisions de justice au coeur d’un Etat de droit qui est celui de la seule démocratie du Proche-Orient !Non Monsieur le Président en Israël les « démolitions » ne sont pas arbitraires mais sont ordonnées par la justice contre les habitations d’individus coupables d’actes terroristes et j’invite notre pays à en faire de même !Non Monsieur le Président un Juif ne sera jamais un colon en Judée ni en Samarie, berceau historique de la terre d’Israël qui est la sienne depuis des millénaires, quel que soit le statut final de ce territoire !Monsieur le Président ce qui « éloigne la possibilité d’établir un État palestinien vivant en paix » c’est notamment le négationniste Mahmoud Abbas au double-discours qui s’accrochent au pouvoir sans élection depuis 17 ans, qui versent un salaire de Ministre tous les mois aux familles djihadistes, suivant une grille précise en fonction de l’étendue du crime perpétré, avec notamment l’argent de la France, pour tuer des civils en Israël parfois français comme notre compatriote Esther Horgen sauvagement massacrée à coups de pierre !Rappel : lorsque j’avais interrogé votre ancien Ministre Jean-Yves Le Drian concernant la position de la France sur ce drame il m’avait répondu avec mépris qu’il ne s’occupait pas « d’affaires personnelles »…Pour terminer, Monsieur le Président, ce qui est aussi honteux que scandaleux c’est qu’alors que nous allons commémorer les 40 ans de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas continue à rejeter les demandes d’extradition formulées par la justice de notre pays à l’encontre des suspects identifiés par le juge anti-terroriste Marc Trévidic !Des individus qui ont tué des Juifs à Paris, qui ont du sang français sur les mains, coulent des jours heureux avec la bénédiction de Mahmoud Abbas !Ne pensez-vous pas, comme vous vous y étiez engagé lors d’un échange avec Benjamin Netanyahu - בנימין נתניהו, que vous auriez dû imposer ENFIN ces légitimes extraditions comme préalable à votre rencontre ?"
Le 2 août 2022, le député Meyer Habib a interrogé le gouvernement et a publié ce post sur Facebook :
"À l’Assemblée nationale, séance mouvementée. J’ai fait quitter l’hémicycle à la frange antisémite de la NUPES et des Insoumis!J’ai dénoncé le nouvel antisémitisme de l’extrême gauche. La réalité est parfois dure à entendre. J’ai pointé du doigt le faux nez humaniste de cette extreme gauche vraiment antisémite.J’ai commencé par interroger le gouvernement sur la nécessité d’extrader le terroriste palestinien de l’attentat de la rue des Rosiers. La France aurait dû conditionner la rencontre avec Mahmoud Abbas à cette extradition !J’ai appelé le gouvernement à se démarquer de l’islamo gauchisme de la Nupes et de la haine d’Israël. Une bonne fois pour toute.Je lui ai demandé de cesser le double langage, ses votes anti israéliens à l’ON et le financement d’ONG palestiniennes liées au Hamas et aux islamistes !Il faut agir en conséquence et mettre enfin en adéquation la parole du gouvernement et ses actes ! Aux actes !Je reviendrai vers vous pour partager mes réactions à cette séance si particulière."
Le 6 août 2022, Le Journal du dimanche (JDD) a publié "l’appel des avocats de familles de victimes de l’attentat de la rue des Rosiers, quarante ans après le drame".
"Les quatre avocats de familles de victimes de l'attentat de la rue des Rosiers, Ariel Goldmann, Alain Jakubowicz, David Père et Francis Szpiner, appellent à une prise de position prochaine des autorités palestiniennes et jordaniennes et une action concrète de la France en faveur de l’extradition des suspects qui échappent toujours à la justice, quarante ans après le drame.
Voici cette tribune :
« Il y a quarante ans, le 9 août 1982, un commando lourdement armé ouvrait le feu dans le restaurant tenu par Jo Goldenberg, rue des Rosiers à Paris, laissant derrière lui six morts, 22 blessés et autant de familles marquées à jamais. Ce jour-là, les auteurs de cette attaque antisémite ont pris la fuite ; ils demeurent impunis. Il y a quarante ans, la justice française a été saisie de ce lâche attentat. Elle a depuis identifié quatre suspects comme étant les membres du commando. Il s’agit de - Mahmoud Khader Abed Adra (alias Hicham Harb), réfugié à Ramallah ; Nizar Tawfiq Mussa Hamada (alias Abou Nizar) et Souheir Mohamed Hassan Khalid al-Abassi (alias Amjad Atta), réfugiés en - Jordanie ; et enfin, Walid Abdulrahman Abou Zayed (alias Osman), réfugié en Norvège. Les années ont passé et, malgré la ténacité des juges d’instruction qui se sont récemment succédé dans cette affaire, un seul de ces suspects a été remis à la France. En décembre 2020, plus de trente-huit ans après les faits et six ans après la diffusion d’un mandat d’arrêt à l’encontre de Walid Abdulrahman Abou Zayed, la Norvège a enfin autorisé son extradition. Il est désormais en détention provisoire en France, dans l’attente d’un éventuel procès qu’espèrent toutes les victimes.Première victoire, cette extradition inespérée ne peut faire oublier que les trois autres suspects, également visés par des mandats d’arrêt depuis 2015, n’ont toujours pas été extradés. Ce faisant, ils bénéficient de la passivité complice des autorités des territoires dans lesquels ils ont trouvé refuge. Comment peut-on le tolérer ? Pourquoi ces trois personnes, recherchées par la justice française pour s’expliquer sur leur implication dans l’attentat du 9 août 1982, n’ont-elles toujours pas été extradées ? La Jordanie refuse de remettre les deux hommes se trouvant sur son sol et l’Autorité palestinienne se juge incompétente pour exécuter le mandat qui la concerne, faute de disposer du statut reconnu d’État. Les victimes ne peuvent s’en contenter et attendent de leur pays, la France, une action forte et persuasive envers la Jordanie et l’Autorité palestinienne.Les victimes appellent à une action concrète de la France en faveur de l’extradition des suspects vers notre paysOn ne peut que déplorer l’absence d’actes allant dans ce sens qui nuit inutilement à une enquête vieille de dizaines d’années, dans laquelle la quête de la vérité demeure le seul objectif. Les victimes appellent de leurs vœux une prise de position prochaine des autorités palestiniennes et jordaniennes et une action concrète de la France en faveur de l’extradition des suspects vers notre pays où ils pourront, enfin, être entendus. Le président de la République a redit le 17 juillet à Pithiviers sa détermination à lutter contre l’antisémitisme. Le procès des assassins de la rue des Rosiers en fait partie. La lutte contre l’antisémitisme se vérifie tous les jours dans les actes, pas seulement le jour des commémorations.Il est également indispensable que les victimes de cet attentat puissent être reconnues dans leur statut de victimes d’acte de terrorisme, ce qui, pour des raisons juridiques, n’est pas le cas jusqu’à présent. Il y a quelques semaines, la cour d’assises spéciale de Paris a clôturé le procès dit des attentats du 13-Novembre qui avaient endeuillé la France en 2015, au milieu d’une vague d’autres attentats terroristes qui a durablement marqué les esprits en France et à l’étranger. Ce procès, unique de par la nature des faits et son ampleur, a permis que la justice passe, tant pour les accusés que pour les victimes. Souhaitons qu’il puisse en être de même dans les mois à venir pour les victimes de l’attentat du 9 août 1982 dit « de la rue des Rosiers ».
"Depuis 2017, des cérémonies en hommage aux victimes ont eu lieu devant le lieu de l'attentat, mais en nombre restreint. Personne n'était intéressé pour y assister", m'a confié le 9 août 2022 Yohann Taieb, porte-parole de Jacqueline Niego, sœur d’André Hezkia Niego, tué lors de l'attentat. Il est à l'origine de la commémoration par le gouvernement : "J'ai sollicité le Président Emmanuel Macron avec le soutien de Nicolas Sarkozy et François Hollande, ses prédécesseurs à l'Elysée".
Si l'attentat a visé le restaurant "Jo Goldenberg", il a été dénommé "attentat de la rue des Rosiers". Ce qui occulte l'objectif antisémite : un restaurant juif.
Le 9 août 2022, vers 13 h 30, le premier hommage national a eu lieu, devant le restaurant Jo Goldenberg qui a été vendu et transformé en magasin de prêt-à-porter, en présence du ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, de l'ambassadrice d'Israël en France, Yael German, qui n'a pas pris la parole, de victime et proche des victimes, d'élus parisiens dont Jack-Yves Bohbot, de représentants d'organisations juives françaises, de hauts fonctionnaires et une trentaine de personne dûment autorisés à y assister.
Cet évènement s'est déroulé quelques jours après l'Opération militaire Aurore lancée par Israël contre le mouvement terroriste Djihad islamique dans la bande de Gaza.
A défaut du Président Emmanuel Macron, la Première ministre Elisabeth Borne, voire le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin auraient pu signifier, par leur présence, l'importance de hautes autorités politiques pour les victimes de cet attentat et son intégration dans l'Histoire de la France au même niveau que d'autres attentats, comme celui contre l'HyperCacher en janvier 2015. Pourquoi avoir choisi le ministre de la Justice ? Celui-ci serait-il le seul ministre encore à Paris début août 2022 - son collègue Gérald Darmanin, ministère de l'Intérieur, a essuyé un revers judiciaire par le refus du Tribunal-administratif des référés-libertés de suspendre son arrêté ministériel d'expulsion du prédicateur Hassan Iquioussen et se presse auprès des pompiers chargés d'éteindre des incendies dans diverses régions, en période de canicule et de vents favorables à leur extension ? Et qui a effectué ce choix du Garde des Sceaux ?
Ce 9 août 2022, le Grand Rabbin de France était l'invité des Matins LCI. Au cours de son interview, il évoquait la coopération internationale contre les terrorismes.
Ce 9 août 2022, le Grand Rabbin de France était l'invité des Matins LCI. Au cours de son interview, il évoquait la coopération internationale contre les terrorismes.
Il a déclaré : "On sait où ils [les suspects, Ndlr] sont. Il devrait y avoir une coopération internationale... Il a été un des premiers, il y a eu la rue Copernic avant. Mais après il y a eu une vraie volonté d'apaiser les choses, c'est-à-dire de faire comme si cela n'avait pas existé. Nous sommes bien avant le temps où on donne de la considération aux victimes... Il y a eu une sorte de non-existence dans notre longue histoire, en France, des attentats dont on rappelle la mémoire très régulièrement. Je fais tous les ans les cérémonies pour les attentats de Charlie, de l'HyperCacher. C'est dangereux quand, dans une société, le temps permet d'oublier... Cet attentat est essentiel pour aujourd'hui parce qu'il dit des choses fondamentales... Le gouvernement au départ pousse à ce qu'on cherche la piste de l'extrême-droite, avec une sorte d'obsession. Ce sont des juifs qui sont attaqués. L'idée que quand certains veulent s'en prendre à l'Etat Israël, il s'en prennent à des Juifs, c'est un mécanisme qui débute là de manière claire et va jusqu'à aujourd'hui ".
Benoite Lardy, adjointe au maire de Paris Centre Ariel Weil, a rappelé que cet édile avait institué une cérémonie dès son élection à la mairie du IVe arrondissement de Paris. "Ariel Weil avait dix ans. Ses grands-parents, rescapés des camps de concentration, habitaient dans l'immeuble où se trouvait le restaurant Chez Jo Goldenberg". Benoite Lardy a listé les noms des victimes de l'antisémitisme depuis 2000 en oubliant notamment Sébastien Selam et Jean-Louis (Chalom) Levy.
Jacqueline Niego, sœur d’André Hezkia Niego, victime, a exprimé ses regrets de n'avoir pas pu "embrasser une dernière fois" son frère. Elle a interrogé : Pourquoi cet acte antisémite ? Quels étaient les commanditaires et qui a fourni les armes ? Comment les terroristes ont-ils franchi les frontières avant et après leur forfait ?" Elle a fustigé l'accord entre la DST et des terroristes palestiniens et demandé la "levée totale du secret défense". Elle a espéré que les assassins de cet attentat soient poursuivis afin que justice soit rendue. Brisée par l'émotion, elle a du interrompre la lecture de son discours et son mari a lu les passages suivants de son texte.
Guy Ariel Benarousse avait 16 ans en 1982. Un terroriste lui a tiré dessus pour le tuer. Guy Ariel Benarousse a relaté le long parcours médical, de rééducation, la peur de perdre une jambe pulvérisée, l'emprunt bancaire sollicité par ses parents pour financer les frais médicaux, ses "séquelles psychologiques et morales à vie"... Il a déploré "l'indifférence de la communauté juive institutionnalisée à l'époque". "Liberté, égalité, fraternité... Jamais ces mots n'ont été aussi dévoyés que lors de cet attentat", a déclaré Guy Ariel Benarousse. Celui-ci a dénoncé cet "accord scélérat", ce "scandale d'Etat passé sous silence". "Les services de renseignements ont inventé le groupe de terroristes irlandais de Vincennes... Des victimes n'ont pas été entendues par la justice pendant 33 ans... Je fais des conférences dans des écoles, à l'Union européenne. Aucune religion, aucune idéologie politique ne peut justifier le terrorisme et le meurtre de son prochain... Il est temps que la France et le gouvernement prennent leurs responsabilités pour que les suspects comparaissent devant les juges. Si le procès n'a pas lieu en France, mais dans un pays à compétence judiciaire élargie, cela signifierait la faillite de nos institutions dans la lutte contre le terrorisme", a conclu Guy Ariel Benarousse. Il a indiqué à la journaliste Shirli Sitbon que ce pays susceptible d'organiser un procès en cas de défaillance de la France n'était pas Israël.
Ces deux personnes ont remercié notamment Yohann Taieb qui a œuvré pour l'avènement d'une cérémonie nationale.
Yonathan Arfi, président du CRIF, a exprimé combien il était inconcevable pour lui de "tuer ceux qui sont juifs pour que Abou Nidal reprennent le leadership parmi les factions armées palestiniennes. Tuer des Juifs pour se faire un nom, comme rite de passage ou épreuve". Il a rappelé l'attentat contre le foyer universitaire juif rue de Médicis en 1979. Il a rappelé le lien établi par les auteurs des attentats terroristes avec Israël. Il s'est indigné : "Depuis quarante ans, aucune justice n'a été rendue, aucun criminel jugé, aucune victime n’a témoigné... Cette tragédie est un déni de justice, une absence de reconnaissance. De nombreuses victimes n'étaient pas juives. Comme [l'attentat contre la synagogue] rue Copernic, il n'est pas nécessaire être juif pour être victime d'un acte antisémite. [Celui-ci] se définit par la motivation antisémite des auteurs... Pourquoi [cet attentat occupe-t-il] si peu de place dans la conscience des Français ? Pourquoi ces fausses pistes entretenues pendant de longs mois avant de suivre la piste palestinienne ? Cet arrangement douteux a-t-il accordé l'impunité et épargné le sol national ? C'est un pacte de Faust. Ce chemin du déshonneur ne mène pas vers une paix véritable... [Cet attentat est resté] trop longtemps dans le carton de l’oubli diplomatique. Les suspects ont été identifiés dans les territoires palestiniens et en Jordanie. Rien n'a été fait pour les présenter à notre justice. Le Crif demande en haut des priorités diplomatique leur extradition. Quarante ans, dans l'histoire biblique, c'est la traversée du désert. Quarante ans d’errance judiciaires".
Est-il convenable que Yonathan Arfi ait arboré un sourire en arrivant à cette cérémonie ? Son discours appelle ces remarques : si, avec raison, la motivation du criminel définit l'acte antisémite même si toutes les victimes ne sont pas juives, alors pourquoi l'attentat terroriste islamique contre le Bataclan n'a-t-il pas été qualifié officiellement, politiquement, judiciairement et par les organisations juives françaises, d'antisémite ? Yonathan Arfi va-t-il intervenir en faveur de cette qualification adéquate ? En outre, pourquoi a-t-il dénommé les "territoires disputés" des "territoires palestiniens" ? S'agit-il d'une initiative individuelle ou d'un tournant politique du CRIF approuvé par les instances idoines de cette organisation ? Une thermologie partiale et curieuse de la part d'un dirigeant qui cite la Bible... Yonathan Arfi agira-t-il pour que le futur musée mémorial du terrorisme inclue l'attentat antisémite contre le foyer-restaurant juif rue de Médicis 75006) ayant fait vingt-six blessés, dont dix grièvement atteints, et qualifie celui contre le Bataclan d'antisémite ?
Nicolas Nordman, adjoint à la Maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, a affirmé la mobilisation de Paris dans le combat contre l'antisémitisme, sa défense des "activités cultuelles et culturelles dans la capitale", dont le Centre européen du Judaïsme. Il a réclamé la "vérité et la justice" pour les victimes.
Eric Dupont-Moretti n'a pas qualifié l'attentat antisémite, "commis en France, contre la France", de "palestinien" : "Si nous sommes rassemblés, c’est pour que jamais la mémoire ne s’éteigne et se souvenir que la violence n’est pas aveugle. Le rappeler inlassablement. [Ce n'est pas un attentat] au hasard. C'est un attentat antisémite. Une fois encore, à Paris, dans ce quartier historique, la communauté juive a été directement visée. Lorsque la communauté juive est prise pour cible, la République française toute entière est touchée... Si douloureuse soit-elle, c’est aussi notre histoire. Nous en portons la mémoire ensemble... Quarante ans, c’est long. La France sera toujours aux cotés des innocents contre ceux voulant saper les valeurs fondamentales de notre nation... La France doit répondre à ces attaques. qu’elle ait lieu il y a 40 ans et aujourd’hui, par le droit... Comme ministre de la Justice, je réaffirme ceci : notre gouvernement combattra sans relâche l’antisémitisme d’où qu’il provienne. Le ministère de la Justice est en première ligne dans ce combat. La lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations est une des priorités de la politique pénale. Depuis 2019, plusieurs circulaires [ont été rédigées] pour demander aux procureurs d’apporter une réponse pénale ferme et systématique. Le 20 octobre 2020, pour accentuer la répression des appels aux boycotts des produits israéliens. En 2020, par le pôle contre la haine en ligne et la comparution immédiate... Les discours radicaux prospèrent... Nous devons être vigilants à la banalisation du mal... La bête immonde, l'antisémitisme, n'est pas morte... La mémoire de cet attentat trouvera sa place dans le Musée mémorial du terrorisme voulu par le Président de la République. Je sais aussi qu’à ce jour, la soif de justice qu’éprouvent les victimes et leurs proches n’est pas étanchée. Une Instruction est en cours. Il ne revient pas au ministre de Justice de la commenter. Je sais que notre justice en lien avec des diplomates est extrêmement mobilisée pour que toute la lumière soit faite sur ce lâche attentat. Le combat pour l’Etat de droit, pour la démocratie, contre tous les racismes et l’antisémitisme est un combat permanent qui ne s’accommode d’aucune lâcheté. Le Président de la République et moi sommes à vos cotés pour le mener sans relâche."
Un discours verbeux, sans aucune annonce pour les victimes, et qui décrit une vision idyllique du combat du gouvernement contre l'antisémitisme : les révélations sur l'enquête policière et l'instruction judiciaire concernant la mort de Jérémie Cohen montrent les réticences d'institutions françaises à reconnaitre l'antisémitisme, et les circulaires Alliot-Marie et Mercier incitant à la fermeté face aux appels aux boycotts de produits israéliens me semblent abrogées de facto et de jure par des jurisprudences récentes de la CEDH ainsi que par la "dépêche relative à la répression des appels discriminatoires au boycott des produits israéliens" du 20 octobre 2020 signée par Olivier Christen, directeur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice et ancien directeur adjoint du cabinet de la précédente garde des Sceaux Nicole Belloubet (2019-2020).
Des gerbes de fleurs ont été déposées par le ministre, des élus parisiens et l'ambassadrice d'Israël en France, près de la plaque en hommage aux victimes de cet attentat antisémite. La plaque ne qualifie pas cet attentat de palestinien. Elle mentionne le noms des victimes décédées.
Puis une minute de silence a été observée par l'assistance et les officiels.
Le 9 janvier 2022, organisée par le CRIF, en présence du même ministre de la Justice, la cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat de l'Hyper Cacher s'était achevée par la réunion devant ce commerce de deux rabbins, dont le Grand Rabbin de France Haïm Korsia, deux représentants chrétiens et deux imams pour la lecture d'un psaume et la récitation du Kaddich (prière juive de louange à Dieu prononcée en mémoire des défunts). Ces six représentants des trois religions - judaïsme, christianisme, islam - ont lu la prière pour la République française. Enfin, a retenti la Marseillaise.
Pourquoi cette absence de toute prière lors de cette cérémonie du 9 août 2022 ? Pourquoi aucun représentant de ces cultes n'était présent ?
Le 9 août 2022, Le Figaro a twitté une photographie de l'attentat en le commentant ainsi ; "40 ans après, l’enquête n’est toujours pas terminée. L'avocat de l’AfVT et de familles de victimes, rappelle que les suspects «vivent comme si de rien n’était» et insiste sur «l’incompréhension des victimes face à l’attitude de la Jordanie et de l’Autorité palestinienne».
Me Gilles-William Goldnadel a retwitté ce twitt en écrivant : "En ma qualité d’avocat de N. Goldenberg, j’affirme que les autorités diplomatiques françaises n’ont exercé aucune pression sur la Jordanie et l’Autorité Palestinienne pour qu’elles extradent les suspects qui coulent des jours heureux à Amman et à Ramallah. Le reste est comédie."
Le 9 août 2022, Fabien Roussel, député dans la vingtième circonscription du Nord et secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a twitté : "Il y a 40 ans, rue des Rosiers, un attentat antisémite faisait 6 morts et 22 blessés dans le restaurant Goldenberg. Hier, comme aujourd’hui, l’antisémitisme est une horreur et doit être combattu par toutes et tous. Justice pour eux." L'attentat n'est pas qualifié de "palestinien".
Le 10 août 2022, Philippe Meyer, président du B'nai B'rith France, lui a répondu par ce twitt : "Oui, et c’est pour combattre l’antisémitisme que vous avez signé la proposition de résolution qui mentionne la domination en Israël d’un « groupe racial » ? Stop à l’hypocrisie. Relisez la définition @TheIHRA de l’antisémitisme votée par la France. #antisionisme = #antisémitisme".
Le 10 août 2022, Yohann Taieb a retwitté le post de l'interview du GRF Haïm Korsia par LCI en le commentant :
"M. le Grand rabbin @HaimKorsia je n'oublie pas que l'année dernière vous n'avez pas répondu à ma demande d'avoir un mot pour ces victimes. Vous avez participé à ce grand silence que vous dénoncez hypocritement aujourd'hui".
Un monde juif révolu
Le 28 février 2014, la charcuterie cacher Panzer a cessé son activité dans sa boutique du 26 rue des Rosiers (75004 Paris) ouverte en 1978. En avril 2014, elle s'installa au 36 avenue Paul-Doumer (75016 Paris).
Le 5 juillet 2014, a été inauguré un jardin situé au cœur du Pletzl et appelé Joseph Migneret, du nom de cet "instituteur puis directeur de l'école communale de la rue des Hospitaliers Saint-Gervais dont les élèves étaient majoritairement Juifs quand la France fut occupée par l'Allemagne. Ce jardin est situé face à la plaque qui rappelle" l'attentat antisémite contre le restaurant Goldenberg en 1982. Cet "espace vert qui réunira les enfants du quartier honore à travers Joseph Migneret tous ceux qui ont tendu la main aux Juifs persécutés. Le Statut des Juifs fut promulgué en octobre 1940 et les enfants juifs de même que les adultes portèrent l'infamante étoile jaune. Joseph Migneret fut reconnu Juste des Nations pour avoir sauvé des enfants juifs et leurs familles de la déportation. Milo Adoner, qui fut son élève était présent à l'inauguration en rappelant que notre cher Professeur Ady Steg fut caché par Joseph Migneret. Henry Bulawko dans son jeune âge avait, lui aussi, fréquenté cet établissement scolaire. En présence des anciennes ministres Dominique Bertinotti et Catherine Lalumière, ont pris la parole la Maire de Paris Anne Hidalgo et le maire du IVe Christophe Girard".
Dans le cadre du "réseau « Marais culture + », le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) a mis en lumière la richesse historique et patrimoniale du Marais et démultiplié les liens entre les musées et institutions culturelles du quartier, véritable concentré de culture !" (11-21 septembre 2014).
Le MAHJ a organisé les 18 novembre 2014 à 15 h et 27 janvier 2015 à 15 h "une promenade dans le cœur historique de Paris, les 12 mars, 19 mai et 2 juillet 2015 à 15 h "une promenade dans le cœur historique de Paris avec Elisabeth Kurztag, sur les traces de la présence Juive médiévale et de sa renaissance à partir du XIXe siècle. À la riche période médiévale succède une interruption après l’expulsion de 1394. Les juifs ne seront véritablement de retour à Paris qu’au XVIIIe siècle, et leur présence s’épanouira aux XIXe et XXe siècles, avec, en contrepoint, les années noires : 1940-1944. Un tableau d’ombre et de lumière".
Le 7 juillet 2016, à 15 h, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (mahJ) proposa Le Marais juif nostalgique avec Élisabeth Kurztag, conférencière. "Une promenade nostalgique dans le coeur historique de Paris, sur les traces d’une présence juive en constante évolution depuis le XVIIIe siècle".
Le 30 novembre 2017, de 11 h 30 à 13 h 30, le mahJ a organisé la promenade Saveurs du Marais, par Elisabeth Kurztag, conférencière du mahJ. "En dégustant hareng ou boutargue, les participants discuteront traditions culinaires, histoire des habitants juifs – souvent immigrés – et cuisine de rue. Rendez-vous au 1 bis, rue des Hospitalières-Saint-Gervais (métro Saint-Paul). Il est conseillé d’apporter une petite bouteille d’eau. La promenade est maintenue en cas d’intempérie. Les commandes de mets pour la dégustation sont passées la veille de la promenade".
Visite guidée par le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme dans le Marais Juif les 18 mars, 29 avril et 8 juillet 2014, 27 janvier 2015 à 15 h
Le 5 juillet 2014, a été inauguré un jardin situé au cœur du Pletzl et appelé Joseph Migneret, du nom de cet "instituteur puis directeur de l'école communale de la rue des Hospitaliers Saint-Gervais dont les élèves étaient majoritairement Juifs quand la France fut occupée par l'Allemagne. Ce jardin est situé face à la plaque qui rappelle" l'attentat antisémite contre le restaurant Goldenberg en 1982. Cet "espace vert qui réunira les enfants du quartier honore à travers Joseph Migneret tous ceux qui ont tendu la main aux Juifs persécutés. Le Statut des Juifs fut promulgué en octobre 1940 et les enfants juifs de même que les adultes portèrent l'infamante étoile jaune. Joseph Migneret fut reconnu Juste des Nations pour avoir sauvé des enfants juifs et leurs familles de la déportation. Milo Adoner, qui fut son élève était présent à l'inauguration en rappelant que notre cher Professeur Ady Steg fut caché par Joseph Migneret. Henry Bulawko dans son jeune âge avait, lui aussi, fréquenté cet établissement scolaire. En présence des anciennes ministres Dominique Bertinotti et Catherine Lalumière, ont pris la parole la Maire de Paris Anne Hidalgo et le maire du IVe Christophe Girard".
Dans le cadre du "réseau « Marais culture + », le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) a mis en lumière la richesse historique et patrimoniale du Marais et démultiplié les liens entre les musées et institutions culturelles du quartier, véritable concentré de culture !" (11-21 septembre 2014).
Le MAHJ a organisé les 18 novembre 2014 à 15 h et 27 janvier 2015 à 15 h "une promenade dans le cœur historique de Paris, les 12 mars, 19 mai et 2 juillet 2015 à 15 h "une promenade dans le cœur historique de Paris avec Elisabeth Kurztag, sur les traces de la présence Juive médiévale et de sa renaissance à partir du XIXe siècle. À la riche période médiévale succède une interruption après l’expulsion de 1394. Les juifs ne seront véritablement de retour à Paris qu’au XVIIIe siècle, et leur présence s’épanouira aux XIXe et XXe siècles, avec, en contrepoint, les années noires : 1940-1944. Un tableau d’ombre et de lumière".
Le 7 juillet 2016, à 15 h, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (mahJ) proposa Le Marais juif nostalgique avec Élisabeth Kurztag, conférencière. "Une promenade nostalgique dans le coeur historique de Paris, sur les traces d’une présence juive en constante évolution depuis le XVIIIe siècle".
Le 30 novembre 2017, de 11 h 30 à 13 h 30, le mahJ a organisé la promenade Saveurs du Marais, par Elisabeth Kurztag, conférencière du mahJ. "En dégustant hareng ou boutargue, les participants discuteront traditions culinaires, histoire des habitants juifs – souvent immigrés – et cuisine de rue. Rendez-vous au 1 bis, rue des Hospitalières-Saint-Gervais (métro Saint-Paul). Il est conseillé d’apporter une petite bouteille d’eau. La promenade est maintenue en cas d’intempérie. Les commandes de mets pour la dégustation sont passées la veille de la promenade".
Jusqu’au 6 octobre 2013
Au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Du lundi au vendredi de 11 h à 18 h et le dimanche de 10 h à 18 h.
Tél. : 01 53 01 86 65
Visuels : © Alecio de Andrade, ADAGP, Paris, 2013
Synagogue, “Temple nord-africain”, 18, rue des Ecouffes, 1974
Simone Veil lors du 30e anniversaire de la libération d'Auschwitz, à la synagogue de la Victoire
27 janvier 1975
Restaurant Goldenberg
Célébration d'un mariage par le rabbin Charles Liché, synagogue de la place des Vosges, 1974
Le Marais juif
©Mahj
A lire sur ce blog :
Au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Du lundi au vendredi de 11 h à 18 h et le dimanche de 10 h à 18 h.
Tél. : 01 53 01 86 65
Visuels : © Alecio de Andrade, ADAGP, Paris, 2013
Synagogue, “Temple nord-africain”, 18, rue des Ecouffes, 1974
Simone Veil lors du 30e anniversaire de la libération d'Auschwitz, à la synagogue de la Victoire
27 janvier 1975
Restaurant Goldenberg
Célébration d'un mariage par le rabbin Charles Liché, synagogue de la place des Vosges, 1974
Le Marais juif
©Mahj
A lire sur ce blog :
Cet article a été publié le 4 octobre 2013, puis les 17 mars 2014 :
- 29 juin 2014. France 2 a diffusé Les Aventures de Rabbi Jacob, de Gérard Oury dont une partie de l'action se déroule rue des Rosiers ;
- 29 juin 2014. Le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) a organisé une visite guidée dans le Marais Juif les 18 mars, 29 avril et 8 juillet 2014 ;
- 11 septembre et 18 novembre 2014, 24 janvier, 12 mars, 18 juin et 27 août 2015, 18 février et 7 juillet 2016, 29 novembre 2017, 10 août 2018, 4 juin 2019, 8 août 2020, 9 août 2021.
- 29 juin 2014. France 2 a diffusé Les Aventures de Rabbi Jacob, de Gérard Oury dont une partie de l'action se déroule rue des Rosiers ;
- 29 juin 2014. Le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) a organisé une visite guidée dans le Marais Juif les 18 mars, 29 avril et 8 juillet 2014 ;
- 11 septembre et 18 novembre 2014, 24 janvier, 12 mars, 18 juin et 27 août 2015, 18 février et 7 juillet 2016, 29 novembre 2017, 10 août 2018, 4 juin 2019, 8 août 2020, 9 août 2021.
Panzer viennent de faire leur Alya. Ils ont ouvert a Netanya.
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