
« La force de la musique, la famille Wallfisch » de Mark Kidel
« Le Maestro. Pour que vive la musique des camps » de Alexandre Valenti
« Requiem pour la vie », de Doug Schulz
« Le Maestro. Pour que vive la musique des camps » de Alexandre Valenti
« Requiem pour la vie », de Doug Schulz

Après des études de violon, direction et composition au Conservatoire de Prague, il débute auprès de Vaclav Talich et Hermann Scherchen. C’est lui qui crée en Tchécoslovaquie le « Pierrot lunaire » de Schoenberg.
"L’activité d’Ančerl au Théâtre Libéré commence en 1931, et se termine en 1933", rappelle Antoine Servetti, responsable du site dédié à Karel Ančerl.
"L’activité d’Ančerl au Théâtre Libéré commence en 1931, et se termine en 1933", rappelle

Bien que son père soit Juif, "il a continué son activité jusqu’en 1939, où l’on a pu recenser de nombreuses
sessions radio", précise Antoine Servetti.
Arrêté, cet artiste est interné dans des camps de concentration.
Arrêté, cet artiste est interné dans des camps de concentration.
Dans le film "Der Führer schenkt den Juden eine Stadt" ("Le Führer offre une ville aux Juifs") réalisé à Terezin (Theresienstad), camp de concentration édifié à fins de propagande par les Nazis, on peut le voir diriger le 23 juin 1944 l’orchestre du camp interprétant une Etude pour cordes de Pavel Haas. Karel Ančerl est déporté ensuite à Auschwitz. Il survit très affaibli, mais ses parents, son épouse et son fils périssent assassinés dans les camps de la mort.
Lors de la saison 1946-47, Karel Ančerl "dirige l’Orchestre de l’Opéra du 5 Mai (production de 5 opéras)", a observé Antoine Servetti.

En 1947, il dirige l’Orchestre de la radio tchèque, puis devient le chef de l’Orchestre philharmonique tchèque de 1950 à 1968, période où Vaclav Talich dirige la Philharmonie slovaque. Les mélomanes se souviennent de son perfectionnisme, son sens du détail, son éloquence gestuelle et sa sensibilité pour restituer les émotions des œuvres dirigées et du niveau d’excellence atteint par l’Orchestre philharmonique tchèque sous sa direction.


Le 21 août 1968, sur ordre de l’URSS, les troupes du Pacte de Varsovie envahissent la Tchécoslovaquie. Karel Ančerl se trouve alors à l’étranger. Favorable au Printemps de Prague, il choisit l’exil et subit la répression : ses biens sont mis sous séquestre, ses disques ne sont plus réédités, son nom est enlevé des pochettes de disques, etc.

A l’occasion de la « Gold Edition Ancerl » de Supraphon, en clôture du festival Culture tchèque des années 1960 et sous le Haut patronage de S.E.M. Pavel Fischer, Ambassadeur de la république tchèque en France, le Centre tchèque a organisé, en partenariat avec la saison de concerts Prima la Musica !, une soirée en hommage au chef d’orchestre tchèque Karel Ančerl, le 11 janvier 2006, à 19 h, à l’Auditorium de Cœur de Ville (Vincennes).

Puis, l’Ensemble Calliopée placé sous la direction du compositeur Krystof Maratka a interprété des œuvres de Antonin Dvorak, Erwin Schulhoff, Krystof Maratcka, ainsi que le Kol Nidre pour violoncelle solo et ensemble à cordes de Max Bruch.
Alain Fantapié, président de l’Académie Charles Cros, a remis à la maison Supraphon le Prix « Hommage spécial à Karel Ančerl ». Lors du 30e anniversaire da la mort de Karel Ančerl, cette maison a commencé à rééditer les enregistrements de Karel Ančerl réalisés avec l’Orchestre philharmonique tchèque interprétant des œuvres de Beethoven, Brahms, Dvorak, Janacek, Prokofiev, Stravinsky. Soit 42 disques en sept séries…
Vers 22 h, a été inaugurée l’exposition photographique de Jiri Vsetecka « Prague musicale ».
CITATIONS SUR/DE KAREL ANCERL
A l’issue de la création d’Etude pour orchestre à cordes de Pavel Haas par l’orchestre du camp dirigé par Karel Ančerl, le 23 juin 1944, au camp de Terezín (Theresienstadt) près de Prague, Viktor Ullmann, co-auteur avec Peter Kien de L'Empereur de l'Atlantide (Der Kaiser von Atlantis) a écrit : « Karel Ančerl est un chef d’envergure, possédant un savoir-faire impressionnant. Je tiens pour preuves de ses qualités et de sa patience surhumaine, le fait qu’il ait accompli un travail héroïque pour réunir et développer cet ensemble Comme chef, il me rappelle Václav Talich ou Hermann Scherchen. Comme ce dernier il a toujours été un pionnier de la musique contemporaine ».
On peut voir des images de ce concert dans Der Führer schenkt der Juden eine Stadt (Le Führer offre une ville aux Juifs), film de propagande nazie. Dans ce camp « considéré comme vorübergehendes Sammellager [camp de rassemblement et de transit] et vitrine exemplaire aux yeux du monde, Ančerl y a aussi "joué second alto dans le sextuor n°2 de Brahms" et dirigé Haendel, Beethoven, Bach et Mozart tout en travaillant dans les cuisines de ce camp. Parmi les artistes internés dans ce camp : Pavel Hass, Viktor Ullmann, Hans Krasá et Gideon Klein. Dès 1944 cet orchestre – formé en 1942 de 16 premiers et 12 seconds violons, huit altos, six violoncelles et une contrebasse – disparaît au fil des déportations vers Auschwitz de la plupart de ses artistes.

« Lorsque j’ai connu ces abîmes profonds de ce qu’un homme peut faire à un autre, je n’ai pas perdu la foi en l’Humanité, et plus tard après la guerre, je suis retourné plein d’élan dans la trajectoire que j’avais entamée en 1930 ». (Karel Ančerl)
Extraits de Kdo je Karel Ančerl ? (Qui est Karel Ančerl ?) réalisé par Hans Krut pour la télévision tchèque (1968) :


A ce propos, il est utile de se rappeler la différence qui existe entre les orchestres de jadis et ceux d'aujourd'hui. Aujourd'hui dans les orchestres de haut niveau, on exige une perfection technique totale de chaque instrumentiste. Les générations précédentes n'ont pas eu cette chance. Les chefs d'orchestre formaient leurs musiciens.
Je me souviens d'une petite histoire que j'ai vécu avec Talich. Quelques années avant sa mort, il était revenu à la Philharmonie tchèque pour diriger des concerts. Il avait invité notre premier cor, Monsieur Stefek, à jouer un passage d'une manière bien précise. Talich lui a chanté ce passage. Stefek a pris son instrument et l'a joué sur le champ, comme Talich le désirait. Talich abandonna la répétition et vint me voir en larmes. Il me dit : « Je n'ai plus rien à leur expliquer. Ils jouent comme je l'imagine avant même que je dise comment je l'imagine ! »


Le 27 janvier 2018,
- de 20 h à 21 h 30, le Centre tchèque propose un concert du Forum des Voix Étouffées afin de commémorer la Journée mondiale de l'Holocauste. Programme :
Louis Saguer : 4 chants Séfardis
Ilse Weber : Ich wandere durch Theresienstadt
Simon Laks : 8 chants populaires juifs
Viktor Ullmann : 3 chants yiddish
Erwin Schulhoff : Suite dansante en jazz
Betsabee Haas, soprano, Thomas Tacquet, piano
A lire sur ce blog :
Mon article a été publié sous le pseudonyme de Ray Harsheld par Guysen Israël News le 10 janvier 2006, puis les 23 août 2013 et 28 janvier 2018.
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