Dans le cadre de la série télévisuelle L’invention de l’Occident, Arte rediffusera le 2 avril à 01 h 10 Jérusalem et Athènes, premier volet, avant « La Bible d'Alexandrie », de la série documentaire L'invention de l'Occident de Pierre-Henry Salfaty. Une mise en parallèle et un dialogue entre deux textes fondateurs - la Bible, et la somme d’Homère, l’Iliade et l’Odyssée – l’un pour le peuple Juif, monothéiste, l’autre pour le peuple Grec polythéiste. Les relations complexes, d’attraction, parfois de « fusion », entre ces deux peuples à l’origine de la civilisation occidentale.
Les « valeurs occidentales prennent leur source au confluent des cultures grecque et juive. Cette captivante fresque retrace le dialogue entre ces deux civilisations, entre deux langues, dont l’hébreu, « langue divine ».
Cette « captivante fresque interroge des historiens pour souligner cette origine d'idées tels les droits de l'homme ou l'économie de marché.
« D’où viennent les concepts fondateurs des valeurs de l'Occident qui ont gagné à leur cause l’ensemble de la planète ? Ils sont le fruit des cultures nées et disparues autour de la Méditerranée depuis près de trois mille ans. Deux d'entre elles ont particulièrement résisté au choc de l’histoire : les civilisations juive et grecque ».
Composé d’interviews d’hellénistes et d’historiens des religions - Marcel Detienne, Bernard Legras -, d’après un sujet de Jacques Attali et de Pierre-Henry Salfati, auteur d'un remarquable film sur Mahler, ce documentaire « en deux parties narre cette genèse, ce continuel dialogue judéo-grec sur lequel s'est fondée notre modernité ».
Composé d’interviews d’hellénistes et d’historiens des religions - Marcel Detienne, Bernard Legras -, d’après un sujet de Jacques Attali et de Pierre-Henry Salfati, auteur d'un remarquable film sur Mahler, ce documentaire « en deux parties narre cette genèse, ce continuel dialogue judéo-grec sur lequel s'est fondée notre modernité ».
Moïse et Homère
« Trois récits monumentaux, la Tora, l’Iliade et l’Odyssée, au-delà de leurs singularités, expriment en fait la même chose: la prééminence de la liberté parmi toutes les valeurs humaines ».
A Babel, évoquée par la Bible – nom grec -, « L’Eternel brouilla le langage de toute la Terre » et « dispersa » les peuples « sur toutes la surface de la Terre ».
Listant les similitudes entre les deux civilisations - Noé et le Déluge, les sacrifices d'Iphigénie ou du fils d'Abraham - et différences - les dieux de l'Olympe se mêlent aux hommes, L'Eternel donne les Commandements à Moïse qui est monté sur le mont Sinaï -, « le film montre que cet idéal commun s'est élaboré plus tôt qu’on ne le pense, bien en amont de la fondation d’Alexandrie, haut-lieu de la fusion judéo-grecque ou même de l’apogée d’Athènes : au moment où la légende fait de la sortie des juifs d’Égypte un événement contemporain du voyage des Grecs vers la ville de Troie ». La « sortie d’Égypte débouche sur la libération d’un peuple et par là même de tous les peuples ». Quand à L’Iliade, ce roman accouche de l’Odyssée, qui accouche d’Ulysse, prototype du héros grec en homme libre ».
La loi est divine chez les Juifs : elle exprime la volonté de Dieu. La "Torah est la loi unique et universelle, alors qu'il n'existe aucun texte unique dans le monde grec" polythéiste. A Jérusalem, le Temple de Salomon protège la Loi : celle-ci avait été brisée par les Hébreux, qui de plus la relisent continûment. Chez Homère, la justice, les lois, ont une origine divine grecque, et les Dieux sanctionnent leur transgression. La "légende de Minos semble se calquer sur celle de Moïse... Les Grecs ont inventé le politique, la loi, la liberté..." Athènes "a voulu être la cité qui réunit toutes les cités, la loi qui rassemble toutes les lois". Vers le IIIe siècle, le "nomos renvoie à la loi humaine". Solon est décrit comme le fondateur de la démocratie occidentale. Les Révolutionnaires français cherchent à s'inspirer des lois de Minos.
La loi est divine chez les Juifs : elle exprime la volonté de Dieu. La "Torah est la loi unique et universelle, alors qu'il n'existe aucun texte unique dans le monde grec" polythéiste. A Jérusalem, le Temple de Salomon protège la Loi : celle-ci avait été brisée par les Hébreux, qui de plus la relisent continûment. Chez Homère, la justice, les lois, ont une origine divine grecque, et les Dieux sanctionnent leur transgression. La "légende de Minos semble se calquer sur celle de Moïse... Les Grecs ont inventé le politique, la loi, la liberté..." Athènes "a voulu être la cité qui réunit toutes les cités, la loi qui rassemble toutes les lois". Vers le IIIe siècle, le "nomos renvoie à la loi humaine". Solon est décrit comme le fondateur de la démocratie occidentale. Les Révolutionnaires français cherchent à s'inspirer des lois de Minos.
Réalisée à la demande du roi grec Ptolémée II, la « Septante, première traduction grecque de la Bible » (Tanakh) au IIe siècle avant l’ère commune, « semble être la conclusion d'un long dialogue entre la Bible et la pensée grecque, ainsi qu'elle est le point d'origine du monde moderne... »
On peut regretter l’oubli de Rome…
« Jérusalem et Athènes » de Pierre-Henry Salfaty
Sequoia Films/Arte (France), 2012, 54 minutes
Diffusions le 12 juin 2013 à 22 h 35 et 2 avril 2015
A lire sur ce blog :
Cet article a été publié le 11 juin 2013. Les citations proviennent d'Arte.
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