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mardi 9 avril 2013

Dans l’affaire al-Dura, la Cour d’appel de Paris reporte son délibéré au 22 mai 2013


Le 3 avril 2013, la Cour d’appel de Paris  a annoncé sa décision de reporter son délibéré au 22 mai 2013 dans la plainte pour diffamation initiée par France 2 et Charles Enderlin, son correspondant en Israël, contre Philippe Karsenty, maire-adjoint de Neuilly et directeur de l’agence de notation des médias Media-Ratings. Au centre : le reportage controversé de Charles Enderlin et Talal Abu Rahma, diffusé par France 2 le 30 septembre 2000, et accusant Tsahal d’avoir intentionnellement tué l’enfant dénommé Mohamed a(l)-Dura et blessé son père Jamal.

Ce 3 avril 2013, vers 13 h 30, la salle d’audience de la Cour d’appel de Paris est ensoleillée, mais peu remplie.

Sont présents Me Bénédicte Amblard, avocate de France Télévisions et de Charles Enderlin, Philippe Karsenty, ainsi que quelques journalistes.

Pour la deuxième fois, Charles Enderlin est absent d’une audience d’une procédure qu’il a initiée, mais sera présent à Paris, à quelques jours de cette audience, pour lancer son nouveau livre. En effet, il donnera sa conférence/débat  Israël et l’irrésistible ascension du messianisme juif organisée par La Paix Maintenant , le 9 avril 2013, au cercle Bernard Lazare. Il y parlera de son nouveau livre Au nom du Temple. Israël et l’irrésistible ascension du messianisme juif (1967-2013).

Coïncidence : alors que l’arrêt de la Cour est attendu en silence, sort dans les salles de cinéma françaises Inch Allah d’Anaïs Barbeau-Lavalette, film distillant le narratif palestinien, dont deux blood libels.
 
Report sans motivation éclairante
Vers 13 h 40, les trois magistrats de la Cour d’appel de Paris entrent dans la salle.

« La Cour n’est pas en mesure de rendre son arrêt. Le délibéré est prorogé au 22 mai 2013 », déclare laconiquement Jacques Laylavoix, président de la Cour.

Six heures de débats judiciaires, plus de deux mois et demi de réflexion… A l’évidence, la Cour a conscience de l’importance de son prochain arrêt dans une affaire confinant à la « politique arabe de la France », au retentissement international, et aux effets tragiques.

Dans le hall attenant à la salle d’audience, Philippe Karsenty loue la liberté d’expression auprès des journalistes.

Placide, il déclare  : « La Cour d’appel veut plus de temps ». Elle a « conscience que l’arrêt sera décortiqué précisément... Je suis un politicien. Les journalistes sont critiques et demandent beaucoup de transparence aux hommes politiques. Et la société demande beaucoup de transparence aux journalistes. Il n’y a pas une caste de citoyens qui doit être protégée de la critique... Il est très important que les journalistes aient à rendre des comptes quand ils commettent des fautes avec des conséquences aussi importantes et aussi graves ».

Me Orly Rezlan, avocate  dans une autre procédure dans l’affaire a(l)-Dura, s’engouffre dans la salle d’audience. Las ! La Cour a déjà annoncé le report de son délibéré. Avec une ironie mordante, Philippe Karsenty interpelle l’avocate lors d’un bref échange verbal.

Quelques heures après l’annonce du report du délibéré, TéléObs titre son article Affaire Enderlin : Philippe Karsenty sera fixé fin mai. Un glissement sémantique significatif : il ne s’agit plus de l’affaire a(l)-Dura ; l’affaire est désormais dénommée curieusement du patronyme d’une partie civile, comme si Charles Enderlin devenait le prévenu.

A la différence de médias israéliens et américanophones, peu de médias français ont informé sur ce report.

Le 4 avril 2013, le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) a annoncé ce report du délibéré et publie une interview filmée de Philippe Karsenty au sortir de l’audience. Lors même que le CRIF n’a publié aucun texte sur l’audience cruciale du 16 janvier 2013. C’est si emblématique de la position paradoxale du CRIF…

Le 4 avril 2013, Times of Israel  publie une des rares interviews du physicien Nahum Shahaf, le premier à avoir mené une enquête sérieuse - analyse scrupuleuse des images, reconstitution exacte des lieux, etc. - fondamentale, devenue incontournable sur le controversé reportage a(l)-Dura, et à avoir exclu toute responsabilité israélienne dans les tirs. Souligné les invraisemblances : impact rond de balles sur le mur selon des tirs de face, alors que la position militaire israélienne est située en oblique par rapport à l’emplacement des a(l)-Dura, faible impact de poussière liée à des tirs présumés obliques, etc. Et exclu tout décès, le 30 septembre 2000, de l’enfant filmé.

Cet ancien instructeur balistique à l’université Bar Ilan songe à poursuivre Charles Enderlin et France 2 aux Etats-Unis.

Le 8 avril 2013, la Société des personnels de Libération (SCPL), qui représente les salariés au Conseil de surveillance du journal, a déploré  « que Libération ait relayé ce matin une rumeur sans fondement sur un prétendu compte en Suisse de Laurent Fabius, avec pour effet de l’accréditer. Notre travail de journaliste ne consiste pas à rendre publique une rumeur, mais à enquêter pour savoir si elle correspond à des faits. Ce travail élémentaire n’a pas été fait. Il s’agit là d’une faute déontologique grave ».

Le 11 avril 2013, Nicolas Demorand, directeur de ce quotidien, a présenté ses excuses aux lecteurs de Libération. Il a assumé la responsabilité pour des erreurs.

A méditer par Charles Enderlin et France 2…


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Cet article a été publié le 9 avril 2013 et modifié le 11 avril 2013.
 

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