Cette exposition à
l’Hôtel de Ville de la capitale montrait les représentations cinématographiques
de Paris dans le cinéma, sur plus d’un siècle. Une cité-écrin d’intrigues
amoureuses, dramatiques ou comiques. Un Paris, ou plutôt des Paris : celui
à la sensualité sous-jacente d’Ernst Lubitsch, celui sophistiqué et élégant
d’Audrey Hepburn, celui populaire de Shirley Mac Laine… Une mosaïque de
« villages », quartiers ayant nourri tant de rêves et d’imaginaires
grâce à des artistes et techniciens talentueux à l’âge d’or de Hollywood. Un kaléidoscope de
Parisiennes, de Gavroches et de Titis parisiens. La fête du cinéma se déroulera du 26 au 29 juin 2016.
Paris vu par Hollywood
Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade
Le Marais en héritage(s) : 50 ans de sauvegarde, depuis la loi Malraux
Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade
Le Marais en héritage(s) : 50 ans de sauvegarde, depuis la loi Malraux
« Il y a le
Paris de Paramount et le Paris de la MGM. Et puis bien sûr le vrai Paris »,
ironisait le réalisateur Ernst Lubitsch, qui situa à Paris une dizaine de ses
films sans jamais y tourner le moindre plan.
Paris occupe une place privilégiée
dans l’histoire du cinéma. Cette cité est « de loin, la ville étrangère la plus
représentée dans le cinéma hollywoodien. Plus de huit cents films
américains ont été tournés à Paris ou ont reconstitué la capitale française en
décor, parfois en recourant à des décorateurs français, tel Alexandre Trauner.
Ils dessinent une typologie des Parisiens, et de la Parisienne élégante,
spirituelle, mutine...
Les lieux préférés ? La
place de la Concorde, l’Opéra, le pont Alexandre III avec en fond d’écran la
tour Eiffel, la place Vendôme devant le Ritz, le jardin des Tuileries,
l’extrémité verdoyante de l’Île de la Cité laissant apparaître Notre-Dame. Une
fascination du Nouveau monde pour la France historique.
A l’époque du cinéma muet, Paris est « d’abord une ville d’histoire, la cité médiévale de Notre-Dame
de Paris, roman de Victor Hugo extraordinairement populaire aux États-Unis,
le Paris de d’Artagnan et des Trois
Mousquetaires de Dumas, la ville de la civilisation du plaisir de la fin l’Ancien Régime, contrastant
avec celle de la peur et de la violence révolutionnaires ».
Lors
des années 1930 et 1940, Paris est associé à la sophistication et de l’érotisme. C’est la « capitale du raffinement, de la haute
société mondaine à laquelle Lubitsch apporte » sa « touch ». Mais Paris est « aussi une ville de folklore
populaire, avec chansons de rue, ruelles obscures et poétiques, figures
héroïques, scandaleuses ou séductrices ». En 1930, « un journaliste
de Ciné-Magazine s’étonne de ce genre en soi : « Jamais plus
qu’aujourd’hui, dans toute l’histoire du film, il n’y a eu en Amérique un tel
engouement pour les atmosphères françaises, surtout parisiennes… » A la fin de Casablanca, Humphrey Bogart chuchote à Ingrid
Bergman : « Nous aurons toujours Paris… »
Dans les années 1950, prévaut la représentation du Paris de la Belle Epoque, musical et dansé (Cancan), d’un Paris romantique de la Bohême artistique : Un Américain à Paris de Vincente Minnelli, Moulin Rouge de John Huston, Les Hommes préfèrent les blondes de Howard Hawks, Les Girls de George Cukor, Can-Can de Walter Lang.
Les années 1960 demeurent fidèles à un Paris stéréotypé, un décor pour des comédies de Blake Edwards (La Panthère rose) et Stanley Donen (Funny Face, Charade), des drames d’Alfred Hitchcock (L’Etau). C’est aussi le Paris des musiciens américains de jazz (Paris blues, de Martin Ritt).
Dans les années 1950, prévaut la représentation du Paris de la Belle Epoque, musical et dansé (Cancan), d’un Paris romantique de la Bohême artistique : Un Américain à Paris de Vincente Minnelli, Moulin Rouge de John Huston, Les Hommes préfèrent les blondes de Howard Hawks, Les Girls de George Cukor, Can-Can de Walter Lang.
Sabrina, Charade,
Drôle de frimousse, Ariane, Deux têtes folles, Comment voler un
million de dollars… Huit des vingt-sept films qu’a tournés Audrey Hepburn
se situent, entièrement ou en partie, à Paris. Egérie et amie d’Hubert de
Givenchy dès 1953, cette actrice polyglotte incarne le « chic parisien ».
Le séjour à Paris métamorphose Sabrina et Jo, libraire new-yorkaise austère.
Deux personnages féminins revendiquant un goût pour la mode parisienne si
élégante.
Les années 1960 demeurent fidèles à un Paris stéréotypé, un décor pour des comédies de Blake Edwards (La Panthère rose) et Stanley Donen (Funny Face, Charade), des drames d’Alfred Hitchcock (L’Etau). C’est aussi le Paris des musiciens américains de jazz (Paris blues, de Martin Ritt).
Après une brève
période de désaffection, Paris offre ses rues à des films policiers, d’action (James Bond),
de complot, pour des productions à budgets importants. Aux clichés
traditionnels, il ajoute une tonalité plus inquiétante (Frantic, de Roman Polanski), plus violente, confinant à
l’ésotérisme ou au spirituel (Da Vinci
code, de Ron Howard).
Extraits de films, photographies, maquettes de décors - Un Américain à Paris de Vincente Minelli (1951), de Moulin
Rouge de John Huston, de Minuit à Paris de Woody Allen ; statues
monumentales créées par le décorateur Dante Ferreti pour Hugo Cabret de
Martin Scorsese -, costumes - robes
dessinées par Hubert de Givenchy pour Audrey Hepburn -, scénarios, affiches… Près de 400 documents d’archives françaises
et américaines - Cinémathèque française, Bibliothèque des Oscars (Margareth
Herrick Library), Warner archive, collectionneurs privés – déclinent ce thème,
mais malheureusement parfois dans l’obscurité. Ce qui nuit à la représentation
du Paris lumineux, coloré…
Environ 70 extraits de films, des premiers films d’Edison à ceux de Woody Allen, ainsi que des
reportages sur les tournages de Drôle de Frimousse de Stanley Donen, L’Étau
d’Alfred Hitchcock, etc. sont diffusés sur une vingtaine d’écrans.
Un écran monumental de 20
mètres de long, proposant un montage mêlant extraits de films, photographies et
affiches, résumera un siècle de correspondance ininterrompue entre Hollywood et
Paris.
Victor , Victoria (1982) de Blake Edwards
LES 100 FILMS DE PARIS VU
PAR HOLLYWOOD
The Girl from Paris (1900)
Edison Mfg. Co.
Panorama of The Paris
Exposition, from The Seine (1900) Edison Mfg. Co.
Absinthe (1914) d’Herbert Brenon
The Murders in The Rue Morgue (1914) de Robert Goodman
The Three Musketeers (1914) de Charles V. Henkel
Intolérance (Intolerance, 1916) de David W. Griffith
La Du Barry (1917) de J. Gordon Edwards
Les Misérables (1918) de Frank Lloyd
Madame X (1920) de Frank Lloyd
Les Trois Mousquetaires (The Three Musqueteers, 1921) de Fred Niblo
Les Deux Orphelines (Orphans of The Storm, 1922) de David W. Griffith
Queen of The Moulin Rouge (1922) de Ray C. Smallwood
Le Bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre Dame, 1923) de Wallace
Worsley
L’Opinion publique (A Woman of Paris, 1923) de Charles Chaplin
Scaramouche (1923) de Rex Ingram
Zaza (1923) d’Allan Dwan
La Bohème (1925) de King Vidor
Embrassez-moi encore (Kiss Me Again, 1925) d’Ernst Lubitsch
So This Is Paris (1926)
d’Ernst Lubitsch
L’Heure suprême (Seventh Heaven, 1927) de Frank Borzage
La Chanson de Paris (Innocents of Paris, 1929) de Richard Wallace
Parade d’amour (The Love Parade, 1929) d’Ernst Lubitsch
Aimez-moi ce soir (Love Me Tonight, 1931) de Rouben Mamoulian
Blonde Vénus (Blonde Venus, 1932) de Josef von Sternberg
Sérénade à trois (Design for Living, 1933) d’Ernst Lubitsch
Fashion of 1934 (1934) de William Dieterle
Paris au printemps (Paris in Spring, 1935) de Lewis Milestone
Le Roman de Marguerite Gautier (Camille, 1936) de
George Cukor
La Vie d’Émile Zola (The Life of Émile Zola, 1937) de William Dieterle
La Huitième Femme de Barbe-Bleue (1938) d’Ernst Lubitsch
Marie-Antoinette (1938) de W. S. Van Dyke
La Coqueluche de Paris (The Rage of Paris, 1938) de Henry Koster
La Baronne de minuit (Midnight, 1939) de Mitchell Leisen
Ninotchka (1939) d’Ernst Lubitsh
Casablanca (1942) de Michael Curtiz
Barbe-Bleue (Bluebeard, 1944) d’Edgar G. Ulmer
La Chanson du souvenir (A Song To Remember, 1945) de Charles Vidor
Scandale à Paris (A Scandal in Paris, 1946) de Douglas Sirk
Monsieur Verdoux (1947) de Charles Chaplin
Bel Ami (The Private Affairs of Bel Ami, 1947) d’Albert
Lewin
Arc de Triomphe (Arch of Triumph, 1948) de Lewis Milestone
Un Américain à Paris (1951) de Vincente Minnelli
Moulin Rouge (1952) de John Huston
April in Paris (1952) de David Butler
Les Hommes préfèrent les blondes (1953) de Howard Hawks
Sabrina (1954) de Billy Wilder
La Dernière Fois que j’ai vu Paris (The Last Time I Saw
Paris, 1954) de Richard Brooks
Boulevard de Paris (1955) de Mitchell Leisen
Drôle
de frimousse (Funny Face, 1956) de
Stanley Donen
Le Tour du monde en 80 jours (1956) de Michael Anderson
Les Girls (1957) de George Cukor
Ariane (Love in The Afternoon, 1957) de Billy Wilder
Le Soleil se lève aussi (The Sun Also Rises, 1957) de Henry King
Vacances à Paris (The
Perfect Furlough, 1957) de Blake Edwards
Gigi (1958) de Vincente Minnelli
Paris Blues (1958) de Martin Ritt
Bonjour tristesse (1958) d’Otto Preminger
Can-Can (1960) de Walter Lang
Aimez-vous Brahms ? (1961) d’Anatole Litvak
Gigot, le clochard de Belleville (1962) de Gene Kelly
Irma la douce (1963) de Billy Wilder
À la française (In The French Style, 1963) de Robert Parrish
Charade (1963) de Stanley Donen
La Panthère rose (The Pink Panther, 1963) de Blake Edwards
Deux Têtes folles (Paris - When It Sizzles, 1964) de Richard Quine
Le Train (The Train, 1965) de John Frankenheimer
La Grande Course autour du monde (The Great Race,
1965) de Blake Edwards
Comment voler un million de dollars (1966) de William Wyler
L’Étau (Topaz, 1969) d’Alfred Hitchcock
Les Aristochats (1970) de Wolfgang Reitherman studios Disney
Day of the Jackal (1973) de Fred Zinnemann
Dangereusement vôtre (A View to a Kill, 1985) de John Glen
Frantic (1987) de Roman Polanski
Henry & June (1990) de Philip Kaufman
Mr. et Mrs. Bridge (Mr. And Mrs. Bridge, 1990) de James Ivory
Prêt-à-porter (1994) de Robert Altman
Forget Paris (1995) de Billy Crystal
Sabrina (1995) de Sidney Pollack
Jefferson in Paris (1995) de James Ivory
Tout le monde dit I love you (1996) de Woody Allen
Ronin (1998) de John Frankenheimer
Une Américaine à Paris (1998) de Kris Kramsky [film X]
Moulin Rouge ! (2001) de Baz Luhrman
La Mémoire dans la peau (2002) de Doug Liman
La Vérité sur Charlie (The Truth about Charlie, 2002) de Jonathan Demme
Femme fatale (2002) de Brian de Palma
Team America, police du monde (2004) de Trey Parker
Before Sunset (2005) de Richard Linklater
Le Diable s’habille en Prada (2005) de David Frankel
Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola
Da Vinci Code (2006) de Ron Howard
Ratatouille (2007) des studios Disney
Rush Hour 3 (2007) de Brett Ratner
Two Days in Paris (2007) de Julie Delpy
Inglorious Basterds (2009) de Quentin Tarantino
Midnight in Paris (2011)
de Woody Allen
Hereafter (2011) de Clint Eastwood
Hugo Cabret (2011) de Martin Scorsese
Jusqu’au 15 décembre 2012
A l’Hôtel de Ville de Paris
Salle Saint-Jean
5 rue Lobau, 75004 Paris
Tous les jours sauf dimanches et jours fériés de 10 h à 19 h
A l’Hôtel de Ville de Paris
Salle Saint-Jean
5 rue Lobau, 75004 Paris
Tous les jours sauf dimanches et jours fériés de 10 h à 19 h
Visuels :
Audrey Hepburn dans Charade de Stanley Donen, 1963. © 1963 Universal Pictures Company, Inc. and Stanley Donen, Inc. © Photo Vincent Rossell / visuel TCD.
Audrey Hepburn dans Charade de Stanley Donen, 1963. © 1963 Universal Pictures Company, Inc. and Stanley Donen, Inc. © Photo Vincent Rossell / visuel TCD.
Jack Lemmon et
Shirley MacLaine dans Irma la douce de Billy Wilder, 1963. Irma la douce © 1963
Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. Tous
droits réservés.
Les Aristochats de Wolfgang Reitherman, 1971. ©
Disney. Reproduit avec l’aimable autorisation de The Walt Disney Company
France.
Gene
Kelly et Leslie Caron dans Un américain à Paris de Vincente Minnelli,
1951. © Turner Entertainment Co. Disponible sur
WarnerTV / Visuel Prod DB.
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Cet article a été publié le 17 décembre 2012.
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