Max Wechsler est un artiste né à Berlin en
Max Wechsler est né en 1925 à Berlin (Allemagne), et arrive
à Paris en janvier 1939.
Resté à Berlin, ses parents sont déportés en 1943 au camp
d’Auschwitz, où ils sont assassinés.
Son inspiration surréaliste initiale traduites en tableaux
à l’huile sur contreplaqué et toile (1958-1972) se rapproche de l’abstraction.
La
première exposition personnelle de Max Wechsler a lieu au Musée d'art
moderne de la Ville de Paris (ARC) en 1968.
Max Wechsler cesse volontairement de peindre pendant trois
ans (1974-1977).
Dès 1979, dans ses peintures à l’huile, il recourt à la
couleur et au pinceau en des œuvres abstraites. Il explore l’espace, et réduit
sa palette graphique.
En 1983, il travaille sur des toiles hors châssis. Une
période marquée par la « succession de très grands panneaux, des surfaces
de gestes lacérants, l’emploi de l'acrylique, le début des recouvrements
papier ».
La lettre
En 1984, Max Wechsler cherche alors une nouvelle forme d’expression
plastique. Exeunt les couleurs et le
pinceau !
Son cheminement l’amène progressivement à retenir les
écrits typographiques qu’il photocopie, découpe, colle et assemble. Titre de
ses œuvres : « Papiers marouflés ».
Pourquoi le noir et blanc seulement ? « Dès le début, ce choix a été déterminant. Ce
sont deux couleurs aussi. Le noir contient toutes les couleurs ». Max
Wechsler veut ainsi « aller à
l’essentiel des choses ». En 1995, la Galerie Maeght
à Barcelone lui consacre l’exposition intitulée Le noir est une couleur.
« La lettre m’intéresse pour son aspect typographique, sa forme, son
inclinaison, sa densité. Mon projet consiste à défaire la lettre de sa fonction
: l’écrit. Procédant à sa transformation, je la fais éclater pour n’utiliser
que ses particules : un contour, un trait, une courbe. Ainsi les fragments de
la lettre convertis en signes seront disposés sur une feuille de papier, puis
collés en fonction d’un rythme, d’une lumière interne. Le module de départ sera
photocopié en nombre. Le recouvrement d’une surface peut alors commencer.
L’illisibilité s’empare de l’espace. Cependant il émanera toujours quelque
chose de son origine écrite. La lettre sans cesse transformée, déstructurée,
résiste, se révèle indestructible. D’autres représentations apparaissent ; la
lettre devient son Autre. Il me plait d’associer ainsi la part de ce qui sera
ignoré à jamais de celle qui, par ailleurs, demeurera indélébile. Cette
métamorphose renforce l’omniprésence de la lettre qui récuse sa disparition », déclare Max Wechsler en
2002.
Il reçoit une mention spéciale pour l’ensemble de son œuvre
lors du Prix Amédé Maratier 2003 décerné par la Fondation Kikoïne sous l’égide
de la Fondation du Judaïsme Français.
En 2003-2004, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) a présenté
des œuvres de Max Wechsler, des papiers
marouflés à dominante sombre sur contreplaqué rendant hommage à la mémoire.
En s’approchant, on aperçoit les lettres composant ces œuvres, parfois
constituées de plusieurs pièces.
« Ce sont des
lettres éparpillées, réduites,
déconstruites, comme si elles voulaient freiner ce que pourrait signifier un
texte lu habituellement. C’est une autre manière de faire vivre les lettres.
L’alphabet est un instrument de savoir et de mémoire », confie cet
artiste en 2003.
Depuis 2010, Max Wechsler travaille sur Fragments,
« la réduction des grands formats. Le contenu garde son échelle ».
Le musée du Hiéron a présenté l’exposition En signe de vie : Georges Jeanclos, Thomas Gleb et Max Wechsler. En 2012, le musée du Hiéron « interrogea la
représentation du “signe”, divin ou humain, au travers en particulier de
compositions lettrées de Max Wechsler.
« Une salle et un cabinet intimiste sont consacrés à cet artiste qui (comme l’écrit
Alfred Pacquement dans un texte de 1989) « “peint” avec des journaux
photocopiés, découpés et collés bord à bord sans effet de composition, pour
former des toiles compactes où le matériau rendu illisible est reconnu, dans sa
picturalité ». Une œuvre abstraite, fondée sur la recherche de l’ombre et de la
lumière, à partir de ce signe qu’est la lettre, à la base de notre culture et
de sa transmission ».
Les
œuvres de Max Wechsler ont été acquises notamment par le
Fonds national d'art contemporain (Paris), la collection AXA, la Caisse des
dépôts et consignations, la Commande pour la Grande Arche de la Défense, le
Jüdisches Museum (Berlin), le MAHJ, et le Musée d’art moderne de la Ville de
Berlin.
Le 15 novembre 2015, à 16 h, dans le cadre de ses portraits-filmés, le MAHJ a proposé Max Wechsler. Au-delà des signes, d'Isabelle Filleul de Brohy (2014, 14 min), en présence de Max Wechsler. La séance sera présentée par Nathalie Hazan-Brunet, conservatrice chargée de l’art moderne et contemporain, et Isabelle Filleul de Brohy, réalisatrice des films projetés. "Max Wechsler est né en 1925 à Berlin. Il vit et travaille à Paris. Peintre d’inspiration surréaliste, il cesse, en 1974, de peindre et commence, en 1984, son travail sur les « Papiers marouflés ». Son matériau devient l’écrit typographique ; ses outils sont dès lors une photocopieuse, des ciseaux, de la colle, un liant. « La lettre m’intéresse pour son aspect typologique, sa forme, son inclinaison et sa densité. Mon projet consiste à défaire la lettre de sa fonction : l’écrit. »
Le 14 février 2016, à 15 h 30, dans le cadre de ses portraits-filmés, le MAHJ proposa Max Wechsler. Au-delà des signes, d'Isabelle Filleul de Brohy (2014, 14 min), en présence de Max Wechsler.
En 2017, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) présenta La donation Max Wechsler. La "donation d’œuvres de Max Wechsler au mahJ vient sceller un dialogue entamé depuis de longues années entre le musée et l’artiste, qui a reçu en 2003 le prix Maratier décerné par la fondation Pro mahJ".
"L’importante donation de l’artiste Max Wechsler au mahJ réunit des œuvres réalisées entre 1984 et 2015 réalisées avec la technique du papier marouflé (encollé sur toile). Uniques dans leurs dimensions et leurs textures, ces œuvres répondent à des principes établis par l’artiste dès 1983 : l’emploi exclusif du noir et blanc, ainsi que de papiers imprimés de textes, que l’artiste déchire, retravaille, recouvre. Ce protocole résulte d’un parcours où s’entrecroisent vie personnelle et positionnement artistique. Né en 1925 à Berlin, Max Wechsler arrive seul à Paris en 1939. Ses parents seront déportés à Auschwitz en 1943".
"À partir de 1958, il réalise des tableaux figuratifs, influencés par le surréalisme. En 1968, le musée d’art moderne de la Ville de Paris lui consacre sa première exposition personnelle. Entre 1974 et 1977, il cesse de peindre et ne revient à la peinture qu’en 1979 pour une période abstraite, qui évolue vers les papiers marouflés".
"Dans cette trajectoire se décèle la volonté de s’affranchir d’une gestualité picturale subjective. Et s’affirme dans le même temps l’exploration du texte qui apparaît sous forme de débris, porteur d’une âpre énergie dans son illisibilité et ses déchirements, comme le témoin d’une histoire indicible. «Toute l’histoire, toute la culture passent par les textes. J’y prends une part en sublimant les lettres, je donne aux lettres un autre regard pour dire ce qu’elles signifient pour moi : silence, solitude, ombre et lumière. »
« La lettre m’intéresse pour son aspect typographique, sa forme, son inclinaison et sa densité. Mon projet consiste à défaire la lettre de sa fonction : l’écrit. Procédant à sa transformation, je bouscule la lettre pour n’utiliser que ses particules : un contour, un trait, une courbe. Les fragments de la lettre convertis en signes sont disposés sur une surface, puis collés en fonction d’un rythme, d’une lumière interne. Le module de départ sera photocopié en nombre. Le recouvrement peut alors commencer. L’illisibilité s’empare de l’espace, mais il émanera toujours quelque chose de son origine écrite. La lettre sans cesse transformée, déstructurée, résiste, se révèle indestructible. D’autres représentations apparaissent ; la lettre devient son Autre. Il me plaît d’associer ainsi la part de ce qui sera ignoré à jamais de celle qui, par ailleurs, demeurera indélébile. Cette métamorphose renforce l’omniprésence de la lettre qui récuse sa disparition », a écrit Max Wechsler en 2006.
Le 15 novembre 2015, à 16 h, dans le cadre de ses portraits-filmés, le MAHJ a proposé Max Wechsler. Au-delà des signes, d'Isabelle Filleul de Brohy (2014, 14 min), en présence de Max Wechsler. La séance sera présentée par Nathalie Hazan-Brunet, conservatrice chargée de l’art moderne et contemporain, et Isabelle Filleul de Brohy, réalisatrice des films projetés. "Max Wechsler est né en 1925 à Berlin. Il vit et travaille à Paris. Peintre d’inspiration surréaliste, il cesse, en 1974, de peindre et commence, en 1984, son travail sur les « Papiers marouflés ». Son matériau devient l’écrit typographique ; ses outils sont dès lors une photocopieuse, des ciseaux, de la colle, un liant. « La lettre m’intéresse pour son aspect typologique, sa forme, son inclinaison et sa densité. Mon projet consiste à défaire la lettre de sa fonction : l’écrit. »
Le 14 février 2016, à 15 h 30, dans le cadre de ses portraits-filmés, le MAHJ proposa Max Wechsler. Au-delà des signes, d'Isabelle Filleul de Brohy (2014, 14 min), en présence de Max Wechsler.
En 2017, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) présenta La donation Max Wechsler. La "donation d’œuvres de Max Wechsler au mahJ vient sceller un dialogue entamé depuis de longues années entre le musée et l’artiste, qui a reçu en 2003 le prix Maratier décerné par la fondation Pro mahJ".
"L’importante donation de l’artiste Max Wechsler au mahJ réunit des œuvres réalisées entre 1984 et 2015 réalisées avec la technique du papier marouflé (encollé sur toile). Uniques dans leurs dimensions et leurs textures, ces œuvres répondent à des principes établis par l’artiste dès 1983 : l’emploi exclusif du noir et blanc, ainsi que de papiers imprimés de textes, que l’artiste déchire, retravaille, recouvre. Ce protocole résulte d’un parcours où s’entrecroisent vie personnelle et positionnement artistique. Né en 1925 à Berlin, Max Wechsler arrive seul à Paris en 1939. Ses parents seront déportés à Auschwitz en 1943".
"À partir de 1958, il réalise des tableaux figuratifs, influencés par le surréalisme. En 1968, le musée d’art moderne de la Ville de Paris lui consacre sa première exposition personnelle. Entre 1974 et 1977, il cesse de peindre et ne revient à la peinture qu’en 1979 pour une période abstraite, qui évolue vers les papiers marouflés".
"Dans cette trajectoire se décèle la volonté de s’affranchir d’une gestualité picturale subjective. Et s’affirme dans le même temps l’exploration du texte qui apparaît sous forme de débris, porteur d’une âpre énergie dans son illisibilité et ses déchirements, comme le témoin d’une histoire indicible. «Toute l’histoire, toute la culture passent par les textes. J’y prends une part en sublimant les lettres, je donne aux lettres un autre regard pour dire ce qu’elles signifient pour moi : silence, solitude, ombre et lumière. »
« La lettre m’intéresse pour son aspect typographique, sa forme, son inclinaison et sa densité. Mon projet consiste à défaire la lettre de sa fonction : l’écrit. Procédant à sa transformation, je bouscule la lettre pour n’utiliser que ses particules : un contour, un trait, une courbe. Les fragments de la lettre convertis en signes sont disposés sur une surface, puis collés en fonction d’un rythme, d’une lumière interne. Le module de départ sera photocopié en nombre. Le recouvrement peut alors commencer. L’illisibilité s’empare de l’espace, mais il émanera toujours quelque chose de son origine écrite. La lettre sans cesse transformée, déstructurée, résiste, se révèle indestructible. D’autres représentations apparaissent ; la lettre devient son Autre. Il me plaît d’associer ainsi la part de ce qui sera ignoré à jamais de celle qui, par ailleurs, demeurera indélébile. Cette métamorphose renforce l’omniprésence de la lettre qui récuse sa disparition », a écrit Max Wechsler en 2006.
La galerie Victor Sfez lui consacre une exposition. "Max Wechsler mène un travail à partir des lettres, des signes typographiques extraits de différents supports. Il en a fait son médium, un vocabulaire pour développer à l’infini ses recherches picturales. Découpes de lettres et formes composent un espace, entre la surface et le volume. Un rythme, un mouvement se créent... Son oeuvre interroge le temps et la mémoire, de l’effacement vers la révélation, de nouvelles apparitions d’espaces et de lumière. La galerie Victor Sfez expose cette démarche artistique, en perpétuelle évolution. Elle invite à découvrir des oeuvres issues de différentes périodes, de diverses variations de gris et couches de matières. De loin, ses oeuvres de papiers nous attirent et sollicitent notre attention. De près, l’oeil peut découvrir la richesse des textures, des couches de matières, qu’elles contiennent. Elles constituent un espace dans lequel se projeter comme dans un univers infini de signes, où se perdre. En promenant son regard, puis en se concentrant sur une partie de l’oeuvre, un nouveau territoire s’ouvre. Le fragment rejoint le tout. Un grand format, papier marouflé sur toile, prend la lumière, appelle le visiteur et l’invite à se laisser divaguer, rêver, dans les profondeurs d’un espace qui n’en finit pas de se laisser découvrir", a analysé Pauline Lisowski, commissaire de l’exposition.
Et de poursuivre : "La série de petits formats carrés Les vis-à-vis, petits diptyques, qui fonctionnent en dialogue ou variation, invitent à aiguiser son regard : les lettres plus ou moins lisibles se fondent parmi la couleur gris, blanchâtre. Dans les Paysages lettrés, des horizons de différentes strates de papiers laissent apparaître des lignes de couleurs. Les bandes de diverses textures renvoient vers des moments de méditation, entre ombre et lumière. En face, des papiers marouflés, petits formats de différentes variations de gris, se répondent les uns, les autres. De chacun émane une lumière différente. Les signes graphiques se lisent, plus ou moins, on perçoit une écriture, il s’agit de fragments, de résidus, infimes matières qui se recomposent pour former un territoire à explorer. Ces différentes oeuvres, des grandes toiles, vers des petites toiles et sa série des Fragments, se renvoient les unes aux autres, tel un va et vient d’un espace, à la même densité de matières. L’oeuvre de Max Wechsler invite à une observation attentive, un plaisir d’épuiser tous les secrets qu’elle recèle".
Et de poursuivre : "La série de petits formats carrés Les vis-à-vis, petits diptyques, qui fonctionnent en dialogue ou variation, invitent à aiguiser son regard : les lettres plus ou moins lisibles se fondent parmi la couleur gris, blanchâtre. Dans les Paysages lettrés, des horizons de différentes strates de papiers laissent apparaître des lignes de couleurs. Les bandes de diverses textures renvoient vers des moments de méditation, entre ombre et lumière. En face, des papiers marouflés, petits formats de différentes variations de gris, se répondent les uns, les autres. De chacun émane une lumière différente. Les signes graphiques se lisent, plus ou moins, on perçoit une écriture, il s’agit de fragments, de résidus, infimes matières qui se recomposent pour former un territoire à explorer. Ces différentes oeuvres, des grandes toiles, vers des petites toiles et sa série des Fragments, se renvoient les unes aux autres, tel un va et vient d’un espace, à la même densité de matières. L’oeuvre de Max Wechsler invite à une observation attentive, un plaisir d’épuiser tous les secrets qu’elle recèle".
Du 2 mai au 9 juin 2018
A la galerie Victor Sfez
18, Place Dauphine - 75001 PARIS
Tél. : 01 82 10 25 00 Du mardi au samedi de 14 h à 20 h, et sur RDV
Au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ)
Hôtel de Saint-Aignan
Chambre du duc et Collections permanentes
71, rue du Temple. 75003 Paris
Tél. : (33) 1 53 01 86 60
Du mardi au vendredi de 11 h à 18 h. Samedi et dimanche de 10 h à 18 h
Jusqu’au 30 décembre 2012
13, rue de la Paix.
71600 Paray-le-Monial
Tél. : 03 85 81 79
72
Tous les jours (sauf
lundi) de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h
Visuels :
Max Wechsler, Rectangle
noir dans le noir, 1996, papier marouflé sur contreplaqué, 28.5 x 24 cm © Christine Fleurent
Biographie de Max Wechsler par la Galerie Victor Sfez
Max Wechsler dans le film d'Isabelle Filleul de Brohy "Max Wechsler. Au-delà des signes"
Biographie de Max Wechsler par la Galerie Victor Sfez
Max Wechsler dans le film d'Isabelle Filleul de Brohy "Max Wechsler. Au-delà des signes"
© DR
Affiche. MW - 2009 - Sur papier - 23 x 17 cm
Max Wechsler - 2011 - Papier marouflé et non tissé sur carton - 12 x 28 cm
Affiche. MW - 2009 - Sur papier - 23 x 17 cm
Max Wechsler - 2011 - Papier marouflé et non tissé sur carton - 12 x 28 cm
Articles
sur ce blog concernant :
Cet article a été publié le 22 décembre 2012, puis les 13 novembre 2015 et 13 février 2016, 27 mars et 22 juillet 2017.
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