Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 30 septembre 2024

L’ALAT propose une carrière militaire... sous les cocardes et sous les rotors


L’ALAT (Aviation légère de l'Armée de Terre, Armée de l'Air de l'Armée de Terre) a fêté ses 60 ans au salon Eurosatory qui organisa le 17 juin 2014 un colloque sur l'aérocombat dans les engagements récents et les hélicoptères, systèmes d'armes modernes. Elle avoisinait « 4 500 personnels répartis en officiers, sous-officiers et militaires du rang ». Elle vivait des mutations décisives : harmonisation avec les formations aéronautiques civiles européennes dans le cadre des JAR-FCL 2, affinement de sa doctrine d’emploi, renforcement de son caractère interarmées, arrivée du Tigre en 2003 et du NH 90 en 2011, formation au Tigre à l’Ecole Franco-allemande, etc. Elle conjugue passion aéronautique et aspiration à servir son pays. Enquête réalisée en 2002. En 2024, l'ALAT célèbre ses 70 ans.

Jean Boulet (1920-2011), émérite pilote d'essai sur hélicoptère
L’ALAT propose une carrière militaire... sous les cocardes et sous les rotors
« Les drones, un usage controversé » par Peter Yost


Commandement de l’Aviation légère de l’armée de Terre
L’armée de Terre exploite plus de la moitié des hélicoptères de l’État français et les deux tiers des appareils à voilure tournante des armées. Elle tient donc une place prépondérante dans les instances interministérielles et interarmées traitant de cette capacité majeure pour le succès des opérations militaires modernes.

"Tout en conservant son rôle d’expertise de l’armée de Terre en matière d’intervention à partir de la 3e dimension, le COM ALAT devient une structure opérationnelle assurant la cohérence du continuum formation, entraînement et préparation à la projection de l’ALAT. Il intègre la 4e brigade d’aérocombat (BAC), nouvelle unité de combat intégrant un état-major interarmes, une compagnie de transmissions et trois régiments d’hélicoptères de combat. La 4e BAC a été créée le 5 juillet 2016 à Clermont-Ferrand."

"Le COM ALAT assure la maîtrise de la 3e dimension pour l’armée de Terre. Il contribue à garantir la cohérence capacitaire du « milieu aéroterrestre » et valorise ainsi la place de cette composante en interarmées. En qualité de tête de chaîne de l’aéronautique de l’armée de Terre, il est responsable de la mise en œuvre opérationnelle du maintien en condition opérationnelle aéronautique et est exploitant de tous les aéronefs."

"Le COM ALAT est constitué :
d’un état-major à la fois opérationnel et expert de la 3e dimension de l’armée de Terre ;
de l’école de l’ALAT comprenant cinq organismes de formation dont les cursus sont déterminés en liaison avec l’ECIA (l’école de pilotage de Dax, l’école de combat du Luc, les centres de formation Tigre de  l’EFA, du CFA PTL, ainsi que le CFIA NH 90) ;
de la 4e BAC à vocation interarmes, dotée d’une structure de commandement tactique capable d’accueillir et de faire manœuvrer des unités interarmes de contact, de trois régiments d’hélicoptères de combat et d’une compagnie de commandement et de transmissions. Elle disposera d’un groupe d’adaptation à l’aérocombat (GAAC), pour l’intégration d’unités du 1er champ et le concours auprès des unités du 2e champ ;
d’une structure de maintenance dédiée (9e BSAM), constituant le magasin central des rechanges aéronautiques et possédant une capacité de maintenance opérationnelle ;
d’un détachement d’avions d’aide au commandement."

"Chiffres clés
4 369 hommes et femmes (2017)
329 hélicoptères (2017)
8 implantations principales".

Des métiers divers et passionnants.

« La justification de l’ALAT, c’est d’utiliser la troisième dimension dans un contexte de tactique terrestre. Sur les 700 hélicoptères de l’Etat, le Contrôle Général des Armées a recensé 463 hélicoptères à l’ALAT - ce nombre atteindra 410 -, 95 dans la Marine, 83 dans l’Armée de l’air et une quarantaine dans la gendarmerie », résume le général Ladevèze, commandant l’ALAT. Celle-ci forme les pilotes des trois Armées, de la gendarmerie, des Douanes et de la Sécurité civile.

Un recrutement dual sélectif
C’est le Centre de Sélection et d’Orientation (CSO) qui filtre les sous-officiers.
« Tous statuts confondus, le recrutement couvre un spectre de 17 ans - futurs sous-officiers pilotes à l’ENSOA (Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active à Saint- Maixent) - à 34 ans. Avoir le Bac est la condition préliminaire. Indispensable, l’agrément technique de l’ALAT comporte un volet technique à Vincennes et un volet médical à l’hôpital parisien Percy. A Vincennes, on prononce un pronostic de réussite en formation-pilote, complété par l’examen médical d’admission au titre de la spécialité de pilote effectué au CPEMPN (Centre Principal d’Expertise Médicale du Personnel Navigant). Un candidat sur huit est retenu. L’objectif est que le taux d’échec au stage de l’EAALAT (Ecole d’Application de l’ALAT) à Dax soit inférieur à 10%. Il est de 6-7% », explique le lt-col. Vaute, chef de la section Sélection de l’ALAT.
Outre les tests de personnalité - sociabilité, équilibre psychologique, réactivité -, et de connaissances, ceux psychométriques apprécient les facultés de raisonnement, de représentation mentale et d’orientation spatiale.
Les candidats pilotes passent des tests de psychomotricité : sur une plate-forme d’hélicoptère, sont mesurées « la coordination, la dissociation de l’attention, la combativité et la gestion de l’effort dans la durée ».
Des entretiens avec un officier pilote et/ou un psychologue complètent le dispositif.

Pour les sous-officiers (pilote, observateur météo, contrôleur de sécurité aérienne), majoritaires à l’ALAT, cette sélection intervient avant examen de leur dossier en Commission, modalité d’accès à Saint-Maixent. Après une scolarité de sept mois, ils signent un contrat de cinq ans (dix ans pour les pilotes).

Pour les officiers, distinguons trois voies.
Tout d’abord, les jeunes de 24-25 ans, à Bac + 2-3, veulent devenir pilotes et postulent comme OSC (Officier Sous Contrat). Chaque année, l’ALAT recrute 5-6 OSC signant pour 15 ans.
Puis, les Saint-Cyriens de 22-23 ans passent les épreuves de cet agrément pour pouvoir choisir éventuellement l’ALAT (une dizaine de places par an).
Enfin, par la voie semi-directe précoce des sous-officiers de 26-27 ans entrent par concours à l’Ecole Militaire Interarmes (EMIA) au cursus de deux ans, et celle tardive : des sous-officiers de 30-35 ans sont promus officiers des Ecoles d’Armes.

De la sélection à la formation continue, est détectée la capacité à progresser.

L’EAALAT
L’EAALAT est implantée dans deux sites principaux, Dax et Le Luc en Provence. Le troisième site est le Centre de Vol en Montagne (CVM) de Saillagouse. L’objectif : former 100 pilotes par an, dont 70 pour l’ALAT.

Après un stage de quatre mois à Coëtquidan, les OSC suivent un stage-pilote avec les officiers à Dax, base chargée de la formation initiale. Le stagiaire acquiert les techniques de pilotage - vol aux instruments de jour/nuit (10 h de tenue machine), prise en compte de l’environnement météo, circulation et réglementation aériennes -, les notions d’équipages et de missions, la discipline militaire, et la pratique des sports. Après quatre mois de cours théoriques, il effectue son premier vol. Le nombre d’heures de formation théorique est de 550. Celui d’heures de vol s’élève à 120 h, dont dix heures de vol solo, ce qui mûrit le pilote. Le stage dure quarante semaines. Les sous-officiers pilotes se spécialisent ensuite au Cannet des Maures (Var) en hélicoptères Légers ou de Manoeuvres. A Dax, sont formés aussi les moniteurs en stages de dix semaines.

Au Luc en Provence : c’est « la formation dans le domaine tactique, de l’emploi et de la mise en œuvre des systèmes d’armes, et au vol IR ». Vocation est à « l’apprentissage du combat aéromobile, à la formation avancée des équipages à leurs systèmes d’armes (130-140 heures de vol) - i.e. un appareil armé, Gazelle-reconnaissance, Gazelle de combat air/air (canons ou missiles), Gazelle d’appui-destruction essentiellement à vocation anti-char, et hélicoptère de manoeuvres, transport tactique ou Utilities Helicopters - et dans lequel le vol tactique est nécessaire ». Les techniques sont sophistiquées : vol de combat dans le terrain, vol avec Jumelles de Vision Nocturne (JVN), tir de nuit avec caméra thermique Viviane et tir air-air. Sur hélicoptères léger ou de transport, en appui protection, jour/nuit. Les vols avec JVN sont fatigants pour les équipages. Pour les officiers, le stage dure 11 mois. Pour les sous-officiers, celui de pilote de combat dure neuf semaines. Il peut être suivi par un stage, selon la filière, d’une durée maximale de trente-trois semaines.

L’EAALAT compte une centaine d’appareils, « répartis pour moitié dans chaque base selon la formation initiale ou spécialisée : à Dax, la Gazelle SA 341, un monomoteur simple et fiable, et au Luc des hélicoptères plus diversifiés. La base du Luc recourt à tous les appareils en service dans l’ALAT, sauf le Cougar : le Puma pour la formation sur hélicoptère de transport tactique et celle IR, le Fennec pour celle IR essentiellement et les différents types de Gazelle - Canon, AATCP (Air Air Très Courte Portée), caméra thermique Viviane -, pour celles « systèmes d’armes », tactique et JVN. Car l’ALAT a peu de Cougar et il s’agit d’une extension de la qualification sur Puma. Les pilotes apprennent sur manuels et simulateurs et effectuent le vol de validation sur Cougar dans un régiment », note le col. Tissot, directeur Général de la Formation à l’EAALAT.

Il poursuit : « L’EAALAT ne réalise que 5% des heures de formation sur simulateur en raison de la spécificité du vol en hélicoptère : celui-ci et son environnement sont difficilement modélisables. A partir de 2003, grâce aux progrès technologiques et en concordance avec les normes JAR-FCL 2 (Joint Aviation Requirements Flight Crew Licensing, 2 pour hélicoptère), seront mis en place des simulateurs adaptés. Ce qui devrait porter ce ratio à 20-25%, et vers 2015 à 50% avec l’arrivée des Tigre et NH 90. Cela sera sensible dans le domaine de la formation tactique (avec EDITH, Entraîneur Didactique Interactif Tactique pour Hélicoptère). En formation initiale, les JAR-FCL 2 pourraient autoriser 1/3 des heures du stage CPL (Commercial Pilot License) sur simulateur ». Depuis septembre 2000, les pilotes sont formés selon ces normes dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2002-2003.

L’Ecole Franco-Allemande formera à Fassberg (Allemagne) les mécaniciens, et au Luc les moniteurs, puis les pilotes du Tigre. Les cours communs seront dispensés en anglais, et ceux sur les systèmes d’armes français et allemands dans la langue nationale.

Carrières et emplois
« Ce qui caractérise l’ALAT, c’est un esprit alliant les exigences opérationnelles de l’Armée de terre et la fraternité aéronautique : la cellule de base est l’équipage de 2-3 hommes, dont un mécanicien-navigant pour le Cougar, puis la patrouille (2-3 appareils), l’escadrille (dizaine d’appareils, 40 personnes), le régiment (800-1 000 personnes). Donc une solidarité de fait, renforcée, car souvent ceux envoyés en opérations vivent ensemble 4-6 mois. C’est une communauté de destins entre échelons. Le pilote-soldat est ambivalent : s’il vit en temps de paix sur une base, il a vocation à travailler n’importe où, parfois en longue durée, dans des conditions rustiques, extrêmes, voire hostiles, loin de sa famille », expose le gal Ladevèze. Après l’EAALAT, pour 90% d’entre eux, les pilotes sont affectés dans un Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC), sur le système d’armes choisi. Certains le sont dans des unités particulières : escadrilles de montagne à Gap, escadre de liaison à Rennes et escadrille à Compiègne.

« Il y a deux rythmes de carrière différents avec des possibilités d’avancement sensiblement égales. Certains officiers ont une mobilité rapide (2-3 ans dans une garnison) : jusqu’au grade de capitaine, ils sont dans des unités de contact, puis servent dans les états-majors ou à l’encadrement supérieur de ces unités. D’autres, les experts sont spécialisés dans un savoir-faire pendant une grande partie de leur carrière, en fait la seconde : ils donnent la continuité indispensable à des programmes. Un pilote ou un ingénieur d’essais reste souvent dans sa spécialité », observe le gal Ladevèze. Sans être un CEV, le GAMSTAT (Groupement AéroMobile du Service Technique de l'Armée de Terre) mène des études, dialogue avec les industriels, assure une veille technologique, valide les caractéristiques et éclaire le commandement. Ses experts doivent « rester dans la logique de stricte suffisance, en assurant un compromis entre l’idée et le besoin ».

« Après l’EAALAT, l’officier est affecté en régiment pendant quatre ans, passe l’apprentissage de chef de patrouille avant de suivre le cours de commandant d’unité, ce qui déterminera sa désignation éventuelle à la tête d’une escadrille. Mille heures sont exigées pour rendre cette expérience profitable et lui permettre de s’imposer comme chef. On commande en moyenne à 30 ans », expose le col. Tissot. Le lieutenant est promu capitaine automatiquement après quatre ans d’ancienneté dans son grade, et sa promotion au choix comme commandant a lieu après cinq-neuf ans d’ancienneté dans son. Les officiers entrent à l’Ecole d’Etat-Major (Compiègne), puis sur concours à l’Ecole de guerre, ensuite au Collège Interarmées de Défense (Paris) pour apprendre à commander des RHC. Enfin, the happy few suivent les cours de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN) et de l’Ecole du CHEM (Cours des Hautes Etudes Militaires), à l’Ecole Militaire.

« Le sous-officier reste 5-8 ans dans la garnison, ce qui signifie 2-3 mutations dans sa carrière. Aux ordres d’un chef de bord, c’est un spécialiste dans une escadrille. Il démarre comme sergent-pilote, ou maréchal des logis ». Par des stages à l’EALAT, après environ six ans d’expérience et mille heures de vol, il peut devenir chef de bord (BSTAT), moniteur ou chef de patrouille, et « accéder au corps des officiers par plusieurs voies : vers la trentaine, celle d’officier des Armes, à statut particulier qui lui interdit d’accéder aux plus hauts échelons de la hiérarchie. Dans la catégorie des OSC, il peut accéder au corps des officiers par le contrat de spécialité d’une durée maximale de vingt ans », décrit le gal Ladevèze.

Enjeux et perspectives
Le taux de disponibilité s’élève à 65-70%. L’ALAT offre environ 170 h d’entraînement. Son but ? Atteindre vite 180 h. 2002 devrait concrétiser ses efforts.

« On va passer au Cougar MK 2 plus, qui demande un entraînement suivi, sur simulateur régulièrement. Avec le Tigre, un système d’armes complet, c’est la technicité équivalente à celle du Mirage 2000, du Rafale par certains aspects, et du Cougar MK 2. Cela implique un entraînement continu sur appareils d’armes et de complément et simulateurs. L’ALAT a autorisé un type de vols de combat de nuit, où sur un trajet court et bien reconnu, on peut descendre à 5-10 m du sol pour des approches finales de cibles, à 10 km de l’objectif. Le NH 90 aura notamment un Flir, une caméra thermique de pilotage permettant de s’infiltrer très bas. Après la Marine (2005) et l’Allemagne (vers 2005), l’ALAT devrait disposer en 2011 du NH 90 qui apporte des automatismes similaires à ceux d’avions de transport sophistiqués, est en plus adapté au travail tactique, et a des commandes électriques. Il nécessite aussi un entraînement suivi pour maîtriser la complexité des système de gestion de mission, i.e. l’intégration des appareils et formations dans l’environnement aéroterrestre, avec des contraintes fortes et la gestion de la troisième dimension », prévoit le gal Ladevèze.

La reconversion professionnelle
« Tout militaire ayant quatre ans de service et quittant définitivement les Armées peut bénéficier de congés de conversion d’une durée maximum de 12 mois pour suivre les actions de formation adaptées à son projet professionnel, et d’une. phase de préparation, d’information, complétée par un bilan d’orientation qui vise à élaborer son projet professionnel. Validé par des professionnels, celui-ci détermine l’aide nécessaire : stages de formation, d’accompagnement, intégration d’entreprise, etc. » (loi de 1996). Quand l’aide est d’accompagnement, ce congé dure au maximum six mois. Quand elle vise un changement d’orientation qui requiert une formation, à ce congé de douze mois au maximum peut s’associer une aide financière de 7 625 € en-deçà de vingt-cinq ans de service, et de 4 575 € au-delà.

Les secteurs de reconversion ? L’aéronautique civile -, comme pilote, instructeur, mécanicien, logisticien, etc. -, les assurances, etc. Placide, le général Ladevèze conclut : « On a assisté à toutes sortes de reconversions, la plupart du temps très réussies ».

Crash en 2017
Le 2 février 2017, deux hélicoptères militaires Gazelle de l’école d’aviation du Cannet-des-Maures se sont écrasés près du lac de Carcès, à proximité de Saint-Tropez. Les cinq soldats à leur bord sont morts : "les  trois instructeurs de l’EALAT morts sont le lieutenant-colonel Stéphane Chaon, 44 ans, le capitaine François Mille, 35 ans, et le capitaine Patrick Vasselin, 52 ans. Les deux stagiaires du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (RHFS) de Pau disparus sont le capitaine Quentin Gibert, 29 ans, et le lieutenant Sébastien Grève, 30 ans. Tous mariés, ils laissent derrière eux onze enfants". Florence Parly, ministre des armées s’est rendue sur place. "Créée en 1957, la base du Cannet-des-Maures accueille aujourd’hui une des implantations de l’école de l’aviation légère de l’armée de terre. Elle regroupe l’état-major de l’école et trois centres de formation, dont la base école Général-Lejay".

Problèmes
En 2017, des articles ont révélé la vétusté des appareils militaires français. 

Le 11 juillet 2018 a été publié le rapport d'information de Dominique de Legge fait au nom de la commission des finances au résumé alarmant : "Le parc d'hélicoptères des armées : une envolée des coûts de maintenance, une indisponibilité chronique, des efforts qui doivent être prolongés". "Alors que les crédits consacrés au maintien en condition opérationnelle (MCO) des hélicoptères des armées ont crû de plus de 56 pour cent entre 2009 et 2017, seul un aéronef sur trois est disponible.
Sur un parc total qui comprenaient 467 hélicoptères en 2017, 161 appareils étaient ainsi immobilisés dans l'industrie et 135 dans les forces.
Les causes de cette indisponibilité sont multiples : une organisation du MCO des aéronefs complexe, un parc très hétérogène, des règles de navigabilité parfois inadaptées et excessives, des besoins structurels de maintenance aggravés par l'intensité des déploiements en opération extérieure, des défaillances de la chaîne logistique, etc.
Si des initiatives ont été prises ces dernières années, avec le lancement d'un « plan d'actions hélicoptères » (PAH) en 2014 et la réforme du MCO aéronautique en 2017, Dominique de Legge, rapporteur spécial des crédits de la mission « Défense » estime que ces efforts doivent être prolongés.
Dans cette perspective, il formule quatorze recommandations s'articulant autour de trois axes :
- améliorer le pilotage financier du MCO ;
- renforcer l'efficacité du soutien opérationnel ;
- faire évoluer les relations avec les industriels".

70e anniversaire en 2024
Début juillet, l'ALAT "a eu des hélicoptères stationnés sur l’aérodrome de Chartres afin, entre autres, de préparer le défilé du 14 Juillet à Paris. Rencontre avec le capitaine Nicolas. La célèbre parade dans le ciel du 14 juillet, à Paris, réclame tout autant de concentration que les missions en opération extérieure (Opex). « Notre métier requiert de la rigueur », souligne, vendredi, le capitaine Nicolas, pilote au sein de l’aviation légère de l’armée de Terre (Alat), au manche d’un Cougar."

"Héritière de l’aviation légère d’observation de l’artillerie, l’ALAT est née officiellement en novembre 1954 avec son propre personnel et son équipement. Lors de sa création ce sont des avions Morane-Saulnier, l’une des firmes à l’origine de l’activité d’avionneur de Daher, les MS 500 « Criquet », qui ont constitué la flotte de la nouvelle arme avec 40 appareils. Avant l’avènement de l’hélicoptère, ces avions à décollage et atterrissage courts (STOL) assuraient les missions d’observation, de réglage d’artillerie, d’appui des troupes au sol et d’évacuation sanitaire. Des caractéristiques STOL qui se perpétuent avec la gamme d’avions Kodiak de Daher", a relaté La Semaine des Pyrénées (27 septembre 2024).

Le 19 septembre 2024, l’ALAT "a fêté ses 70 ans d’existence à Pau (Pyrénées-Atlantiques) au sein de la base du 5ème Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC). L’entreprise Daher, basée dans les Hautes-Pyrénées, était présente. Un colloque suivi d’une prise d’armes présidée par le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’Armée de Terre, a réuni des représentants des forces armées et les familles des personnels de l’ALAT".

"Daher, constructeur des avions TBM 700 (photo ci-dessus), qui équipent l’une des unités de l’ALAT, était l’un des partenaires de cette célébration. Son avion utilitaire Kodiak 100 ainsi que ses services de maintenance, d’ingénierie et de logistique y étaient également présentés."

"Au début des années 90, l’ALAT a retenu le TBM 700 pour assurer la mission de transport d'Autorités de l'Armée de Terre. Une flotte de 8 avions a été commandée en 1992 avec des TBM 700A, livrés entre février 1995 et fin 1999, puis complétée en 2000 par trois TBM 700B, version à porte large".

"La flotte ALAT compte aujourd’hui 8 avions, tous basés sur l'aéroport de Rennes Saint-Jacques et opérés par le détachement avions de l'Armée de Terre. Cette flotte est entretenue dans le cadre d’un contrat de maintien en conditions opérationnelles (MCO), renouvelé pour la 4e fois en 2021 au profit de Daher, pour une durée de 7 ans."

"En 2010, la Direction Générale de l’Armement (DGA) a choisi Daher pour réaliser la rénovation avionique de l’ensemble des TBM 700 des forces armées françaises dont les avions de l’ALAT. Cette modernisation, qui s’est achevée en juin 2014, comprenait l'installation de la suite avionique Garmin G1000 avec son pilote automatique numérique, accompagnée de la mise au standard civil et de la certification de navigabilité européenne."

"Parmi les autres modifications figurent :
- L’installation d’un système d’enregistrement de paramètres de vol Apibox de la société IAero,
- Le remplacement de la balise de détresse par un modèle plus compact Artex ME406,
- Le remplacement du radar météo par un modèle plus récent et l’intégration d’un Stormscope, appareil de détection d’orages,
- La mise en place d’aménagements supplémentaires pour les passagers".

"A la fois avionneur, industriel, prestataire de services industriels et logisticien, Daher compte aujourd'hui environ 13 000 salariés pour un chiffre d'affaires de 1,65 milliard d'euros en 2023. Entreprise familiale, Daher est tourné vers l'innovation depuis sa création en 1863. Présent dans 15 pays en Europe, Amérique du Nord et Asie, Daher conçoit et développe des solutions à valeur ajoutée pour ses clients et partenaires aéronautiques et industriels. La Division Avions de Daher construit deux familles d’avions monoturbopropulseurs : l’avion de voyage pressurisé TBM de Tarbes, en France ; et l'avion utilitaire Kodiak à Sandpoint, Idaho, États-Unis".

Lors de cet anniversaire, général Pierre Schill, "le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] qui, inlassablement, met en garde contre les « vérités du moment », estimant qu’il « serait dangereux de mettre au rebut un type d’armement au regard d’une expérience contingente ». Et cela vaut pour les hélicoptères d’attaque, dont il a récemment encore défendu la pertinence dans la revue « Combats futurs », publiée par le Commandement du Combat Futur [CCF]", a précisé Laurent Lagneau (Opex360.com, 22 septembre 2024).

« Les évolutions actuelles de la conflictualité donnent aujourd’hui l’avantage – temporairement, comme toujours – à la cuirasse sur le glaive », a d’abord relevé le CEMAT. Effectivement, les « capacités de défense sol-air ont progressé plus vite que la protection des hélicoptères », ce qui pose la question de l’avenir de l’aérocombat, à qui l’on « oppose la puissance de l’artillerie et la prolifération des drones et munitions téléopérées à bas coût, un adversaire mettant en œuvre des systèmes sol-air redondants et performants », a admis le général Schill. « Beaucoup semblent convaincus, à l’aune de l’expérience russo-ukrainienne, que l’hélicoptère est désormais en voie de déclassement, au mépris de certains retours d’expérience qui montrent qu’il produit encore les effets attendus sur le champ de bataille », a-t-il ensuite déploré.

"Toujours est-il que, pour le CEMAT, « l’hélicoptère habité n’a pas dit son dernier mot » car la « place de l’homme, instrument premier du combat, reste déterminante car lui seul autorise une capacité de combat dans un environnement brouillé, lorsque les communications ne fonctionnent plus ».

Et d’insister : « Lui seul permet de remplir la mission de manière autonome, en adaptant les modalités à la finalité donnée par le chef. Lui seul a le pouvoir de mesurer les effets de son action, de la démonstration de force au tir à détruire. Lui seul enfin possède une réversibilité totale, lorsque l’intensité du combat décroît et transforme le visage de l’affrontement ».

"Au passage, le général Schill a sans doute donné une réponse aux questions qui se posaient il y a quelques mois au sujet du successeur de l’hélicoptère d’attaque Tigre. « Les études amont portent sur le fait de savoir si les vols seront habités ou non. Nous avons un choix à faire entre la modernisation des aéronefs existants ou le passage à des équipements de génération suivante, avec des hélicoptères robotisés, une combinaison entre hélicoptères et drones comme dans le système de combat aérien du futur [SCAF], ou encore le ‘char du futur’, le MGCS [Main Ground Combat System] », avait-il en effet détaillé lors d’une audition au Sénat."

"A l’occasion des 70 ans de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT), Yves Le Bec, dessinateur officiel de l’Union Nationale des Anciens de l’ALAT, propose un recueil de dessins humoristiques. Ce nouveau livre de Yves Le Bec regroupe des dessins couvrant cette période de 70 ans. Le premier date de 1954 exactement, un Bell 47 à flotteurs dessiné grâce à l’autorisation de Jean Moine (le premier pilote d’hélicoptère qui s’est posé au sommet du Mont Blanc le 6 juin 1955) et les derniers sont tout frais et représentent le Guépard. Tous ces dessins sont en couleurs et sont accompagnés de textes explicatifs… « pas trop rébarbatifs » précise Yves Le Bec, avec l’humour qui caractérise son oeuvre. Tous les avions et hélicoptères de l’ALAT sont représentés, dans un ordre « proche de la chronologie » et quelques autres engins volants, hors ALAT, ont été ajoutés. L’ensemble forme un livre de 100 pages, format A4, couverture cartonnée. Les bénéfices de ce livre seront intégralement versés à l’Entraide ALAT, qui vient en soutien aux familles des disparus."

"Afin d’optimiser l’impression de ce livre, il est proposé en souscription (20 € + 10 € de frais de port). L’impression est prévue pour le début du mois de novembre. Les livres pourront ainsi être distribués au plus tard début décembre et seront donc arrivés avant la période des cadeaux de fin d’année. Contact : Yves Le Bec ny91@free.fr"


Visuels :
Insigne de l’Aviation légère de l’armée de Terre - © armée de Terre

L’Eurocopter EC-120 B Calliopé, ou Colibri dans le civil, aux couleurs de Héli-Dax, en service dans l’ALAT comme hélicoptère-école depuis 2008. © Yves Le Bec



Articles sur ce blog concernant :
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Cet article a été publié dans le n° 569 d'Aviasport d'avril 2002, et sur ce blog le :
- 17 novembre 2012 alors que des milliers de postes sont à pourvoir dans l'aéronautique, qu'un excès de règlementation  bureaucratique européenne pénalise l'aviation française ;
- 17 juin 2014 et 18 août 2017, 3 février et 30 juillet 2018.

4 commentaires:

  1. " Tout d’abord, les jeunes de 24-25 ans, à Bac + 2-3, veulent devenir pilotes et postulent comme OSC (Officier Sous Contrat). Chaque année, l’ALAT recrute 5-6 OSC signant pour 15 ans. "

    Faux, plutôt 50 recrutements par an, ils signent un contrat initial de 10 an. Et en plus ils n'ont pas 24-25 ans mais entre 17 et 30 ans.

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  2. 1. Pourquoi n'indiquez-vous ni votre nom ni vos sources ?

    2. J'ai republié mon article dans sa version de 2002. L'ALAT n'avait pas relevé d'erreur dans mon article.

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    1. Peut on etre officier de carriere pilote de l alat ?

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  3. Peut on etre officier de carriere pilote de l alat ?

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