Dans le cadre de The New York Moment, « saison transversale mêlant arts visuels, musique et danse », le Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne a présenté une exposition sur la création artistique new-yorkaise des années 1970 et le « minimalisme qui, en réaction au culte de l’individu et à la société de consommation, a diffusé son Less is more (« Moins c’est plus ») dans les arts visuels, la musique, l’architecture ou le design. Un mouvement représenté par trois « grandes figures de ce courant influent tels que Joel Shapiro et Peter Halley », et Philip Glass. La galerie Karsten Greve présente jusqu'au 23 août 2014 une exposition de Joel Shapiro,
sculpteur américain minimaliste américain célèbre pour ses sculptures de formes rectangulaires et en bronze
monumentales, en équilibre instable, défiant la gravité. Un « artiste essentiel du paysage
sculptural américain ».
Joel Shapiro est né en 1941 à New York
et a vécu dans Sunnyside Gardens, dans une famille démocrate, ouverte aux
causes progressistes.
Agé de 22 ans, il séjourne en Inde pendant deux ans dans le cadre
des Peace Corps. Un tournant dans sa vie.
Diplômé de l’Université de New York, il est recruté par le musée
Juif de la Big Apple lors de l’installation
des expositions sur Yves Klein, et d’autres artistes. Il est impressionné par
la sobriété et l’épure des œuvres de Robert Morris à la Green Gallery vers 1964.
Il est repéré lors de l’exposition « Anti-Illusion :
Procedure/Material » au Whitney Museum of American Art en 1969. Il débute sa
collaboration avec la galerie newyorkaise Paula Cooper qui l’expose en 1970.
Ses œuvres figurent dans de nombreuses expositions
internationales : la Biennale de Venise (1980), Documenta à Kassel (1977),
au Stedelijk Museum à Amsterdam en 1985, au Louisiana Museum of Modern Art au
Danemark en 1990...
Le Whitney Museum of American Art organise une rétrospective
de Joel Shapiro en 1982.
Les créations de Joel Shapiro sont montrées au Museum of
Fine Arts de Boston en 1999, au Denver Art Museum (Colorado) en 2001, au
Metropolitan Museum of Art de New York en 2001, au Gana Art Center de Seoul en
2008, au Minneapolis Institute of Arts (Minnesota) en 2008.
Elles sont
acquises par le Los Angeles County Museum of Art (Californie), le Museum of Modern Art de New York,
le Whitney Museum of American Art de New York, le Tate Britain de Londres, la
Peggy Guggenheim Collection de Venise, le Tel Aviv Museum of Art, le Klasma
Museum of Contemporary Art d’Helsinki.
On découvre la première grande sculpture monumentale de Joel
Shapiro au Walker Art Center/Minneapolis Sculpture Garden en 1995 ; cette
œuvre est exposée en 1996 au Nelson-Atkins Museum of Art/Kansas City Sculpture
Park. Depuis cette date, cet artiste a réalisé une vingtaine de commissions
publiques, notamment aux Etats-Unis, et ses sculptures de bronze et de bois
sont présentes dans plus de 75 collections publiques dans le monde.
Joel Shapiro expose à la galerie Daniel Templon en 2001 pour
la troisième fois.
Joel Shapiro n’a eu de cesse de repousser les limites de la
sculpture.
Selon Rosalind Krauss, Joel Shapiro « appartient à
cette famille d’artistes qui, depuis le pop art jusqu’au minimalisme, ont
délaissé le « psychologisme » des formes torturées pour investir le champ de la
perception : le conceptualisme plus que l’expressionisme. En effet, une œuvre
comme 75 Ibs (1970), qui consiste en
la réunion de deux barres, l’une de plomb, l’autre de magnésium, qui ont le
même poids mais pas la même longueur, n’est pas sans évoquer l’art conceptuel,
tandis que les petites maisons de bronze que l’artiste disperse dans les
espaces d’exposition au cours des années 70 ne cachent pas leur sympathie pour
le minimalisme. Mais l’œuvre de Shapiro se distingue de ces illustres
mouvements, et, partant, en dépasse l’ancrage dorénavant historique. Elle s’en
émancipe tout d’abord parce qu’elle ne refoule pas la figure humaine sans
toutefois y faire appel d’une manière littérale. En effet, les sculptures des années
80 et 90 évoquent, par un assemblage de formes parallélépipédiques, les
silhouettes de corps aux membres largement déployés mais dont la géométrie les
tire irrésistiblement du côté de l’abstraction. Cette œuvre se distingue
également par cette conscience que l’artiste a de l’histoire de l’art. Son
indéfectible fidélité pour la technique de la fonte du bronze a son importance
: il s’agit d’une histoire dont les acteurs ont pour nom Cellini, Rodin,
Giacometti, Picasso, Gonzalez, ou Tony Smith. Les billots de bois assemblés,
l’artiste décide ou non de les soumettre à la fonte. Shapiro œuvre en sorte que
le bronze garde dans sa chair les veines du bois, un détail qui dénote un
intérêt pour une certaine tactilité mais qui inclut aussi toutes les étapes du
processus à l’œuvre finale. Mais surtout, les sculptures de Shapiro exploitent
cette contradiction inhérente à l’histoire de la sculpture, celle qui s’immisce
entre le poids supposé colossal du bronze et l’équilibre précaire auquel les
formes paraissent soumises. Une instabilité feinte qui fait des sculptures de
Shapiro des figures baroques, éternellement figées devant une chute à jamais
différée ».
En 2004, la galerie Daniel Templon a présenté pour la première
fois en France six sculptures de petit format de Joel Shapiro lors de
l’exposition, Small scale sculpture. « Entre
la tradition constructiviste et la référence discrète à la figure humaine, ces
sculptures géométriques semblent évoquer la pose délicate et précaire d’un
corps vivant ou d’un arbre. Ensemble ces six sculptures posées chacune sur leur
piédestal, semblent presque créer un ballet. Pour les réaliser, Joel Shapiro
manipule longuement dans son atelier de petites poutrelles de bois qu’il
assemble avec du fil de fer. Chaque angle et chaque longueur sont précisément
étudiés. Elles sont ensuite soigneusement coulées dans le bronze qui conserve
chaque détail de la trame du bois : aspérités, coupures, traces de colle
ou de clou laissées par l’artiste ». Vues à longue distance, ces
sculptures « ont l’aspect minimaliste d’objets parfaitement lisses, entre
la construction architecturale et l’outil, mais de près elles gardent la
sensualité du bois, et la trace même de leur construction ». Joel Shapiro « dépasse
l’exploration formelle des volumes et de la ligne. La sculpture ne se veut pas
non plus mimétique, elle ne « représente » ni un humain, ni un arbre.
Ce que l’artiste cherche à provoquer chez le spectateur, c’est plutôt une
« empathie ». Pour lui, ces formes géométriques incarnent des
émotions. Il les réaliste presque intuitivement, toujours à la recherche d’une
expressivité particulière ou du point d’équilibre le plus périlleux possible ».
En 2009, pour la première fois, cet artiste minimaliste a présenté à la Galerie Daniel Templon des dessins inspirés par ses sculptures abstraites. « Entre
tradition constructiviste et référence à la figure humaine, Joel Shapiro
utilise des formes extrêmement simplifiées et les inscrit dans une palette vive
et gaie de couleurs simples. Il joue avec elles sur la notion de mouvement et
cherche à provoquer chez le spectateur une certaine « empathie ». Pour lui, ces
formes géométriques incarnent des émotions. Réalisées de manière intuitive,
elles sont construites avec spontanéité et conservent la trace de la réflexion
de l’artiste. Empreintes de doigt, traces de gomme, formes effacées puis
déplacées, agissent comme des « repentirs » de l’artiste à la recherche d’un
équilibre subtil entre harmonie et déconstruction ». Ses « dessins
sont l’approche bidimensionnelle d’un sujet qu’il explore à travers la
sculpture : la forme dans l’espace. Comme il l’explique, « les dessins sont des
questions et des notes. Je dessine les problèmes auxquels je pense à un moment
donné. Une fois le problème résolu, il devient une synthèse de mon travail ».
Le 27 novembre 2012, le premier prix de la Gabarron
International Award for Visual Arts a été décerné à Joel Shapiro.
La L.A. Louver Gallery (Etats-Unis) a présenté une exposition de Joel Shapiro.
Dans le cadre de The New York Moment, « saison transversale mêlant arts visuels, musique et danse », le Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne a présenté une exposition sur la création artistique new-yorkaise des années 1970 et le « minimalisme qui, en réaction au culte de l’individu et à la société de consommation, a diffusé son Less is more (« Moins c’est plus ») dans les arts visuels, la musique, l’architecture ou le design. Un mouvement représenté par trois figures emblématiques de ce courant majeurs : Joel Shapiro, Peter Halley, et Philip Glass.
La salle centrale du musée a réuni des sculptures monumentales de Joel Shapiro « composées d’éléments géométriques », et, des objets archétypiques, qui donnent à voir la maison comme un concept universel, dans une forme ruinée par l’Histoire et altérée par le temps. Ces œuvres permettent de découvrir deux méthodes de formulation plastique chères à Joel Shapiro: le singulier, l’éphémère et la trace du processus, en regard de surfaces pures d’où l’intervention humaine semble absente ».
Joel Shapiro « joue avec le poids, la densité et l’équilibre des matériaux. Ses sculptures peuvent être posées au sol, suspendues au plafond ou en appui entre les murs… La relation de l’oeuvre à l’espace est pour lui essentielle. Ses formes géométriques assemblées ressemblent à des silhouettes en mouvement et les formes architecturales évoquent des maisons ».
L’art minimal s’impose aux Etats-Unis lors des années 1960. « Comme d’autres artistes minimalistes (Carl Andre par exemple), il utilise du bois ou du bronze et supprime le socle dans ses premières œuvres car, comme le cadre, il sépare l’art de son environnement ». « Impressionné par les œuvres de Robert Morris », Joel Shapiro se distingue de l’art minimal. « A l’inverse des œuvres minimales lisses, régulières, au fini industriel, Shapiro réalise de petites sculptures (« Maisons »), de façon artisanale, en laissant visibles les traces de son travail. Dans l’art minimal, le spectateur est renvoyé aux éléments de base de l’œuvre (forme et matière), en toute neutralité. Pour Shapiro, l’œuvre doit emmener le spectateur dans un espace qui devient différent ».
En 1973, quand Joel Shapiro « pose au sol sa première maison composée de pièces de bois, il se demande : « Cela peut-il être une sculpture ? ». Les pièces ici brûlées, fragiles et malléables portent des traces de leur fabrication. Il y a de la tenue et de l’effondrement à la fois, de la construction et de la destruction, comme une représentation qui serait en mutation perpétuelle. Les modifications, les passages produits peuvent donner en retour une émotion, voire quelque chose d’angoissant, notamment dans la mise en abîme d’une représentation familière (la maison) ».
Joel Shapiro crée des sculptures ni figuratives ni abstraites, mais « motivées par des formes géométriques articulées qui deviennent, comme lui-même le dit, « la manifestation du corps ». Elles produisent sur le spectateur un effet notable : selon son propre regard, il peut reconnaître dans telle ou telle forme sculpturale la représentation d’une chose précise, concrète, référentielle. Shapiro l’exprime ainsi : « mes sculptures ne revendiquent pas autre chose que leur statut d’objet occupant l’espace ». Elles posent ces questions : l’espace existe-t-il et comment le saisir ? »
La galerie Karsten Greve présente jusqu'au 23 août 2014 une exposition de Joel Shapiro, sculpteur américain minimaliste américain célèbre pour ses sculptures de formes rectangulaires et en bronze monumentales, en équilibre instable, défiant la gravité. Un « artiste essentiel du paysage sculptural américain ».
Du 3 mai au 23 août 2014
A la galerie Karsten Greve
5, rue Debelleyme. 75003 Paris
Tel: +33-(0)1-42 77 19 37
Du mardi au samedi de 10 h à 19 h
Jusqu’au 18 mai 2014
Au MAM Saint-Etienne Métropole
rue Fernand Léger. 42270 Saint-Priest-en-Jarez
Tél. +33 (0)4 77 79 52 52
Tous les jours sauf le mardi de 10 h à 18 h
La L.A. Louver Gallery (Etats-Unis) a présenté une exposition de Joel Shapiro.
Dans le cadre de The New York Moment, « saison transversale mêlant arts visuels, musique et danse », le Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne a présenté une exposition sur la création artistique new-yorkaise des années 1970 et le « minimalisme qui, en réaction au culte de l’individu et à la société de consommation, a diffusé son Less is more (« Moins c’est plus ») dans les arts visuels, la musique, l’architecture ou le design. Un mouvement représenté par trois figures emblématiques de ce courant majeurs : Joel Shapiro, Peter Halley, et Philip Glass.
La salle centrale du musée a réuni des sculptures monumentales de Joel Shapiro « composées d’éléments géométriques », et, des objets archétypiques, qui donnent à voir la maison comme un concept universel, dans une forme ruinée par l’Histoire et altérée par le temps. Ces œuvres permettent de découvrir deux méthodes de formulation plastique chères à Joel Shapiro: le singulier, l’éphémère et la trace du processus, en regard de surfaces pures d’où l’intervention humaine semble absente ».
Joel Shapiro « joue avec le poids, la densité et l’équilibre des matériaux. Ses sculptures peuvent être posées au sol, suspendues au plafond ou en appui entre les murs… La relation de l’oeuvre à l’espace est pour lui essentielle. Ses formes géométriques assemblées ressemblent à des silhouettes en mouvement et les formes architecturales évoquent des maisons ».
L’art minimal s’impose aux Etats-Unis lors des années 1960. « Comme d’autres artistes minimalistes (Carl Andre par exemple), il utilise du bois ou du bronze et supprime le socle dans ses premières œuvres car, comme le cadre, il sépare l’art de son environnement ». « Impressionné par les œuvres de Robert Morris », Joel Shapiro se distingue de l’art minimal. « A l’inverse des œuvres minimales lisses, régulières, au fini industriel, Shapiro réalise de petites sculptures (« Maisons »), de façon artisanale, en laissant visibles les traces de son travail. Dans l’art minimal, le spectateur est renvoyé aux éléments de base de l’œuvre (forme et matière), en toute neutralité. Pour Shapiro, l’œuvre doit emmener le spectateur dans un espace qui devient différent ».
En 1973, quand Joel Shapiro « pose au sol sa première maison composée de pièces de bois, il se demande : « Cela peut-il être une sculpture ? ». Les pièces ici brûlées, fragiles et malléables portent des traces de leur fabrication. Il y a de la tenue et de l’effondrement à la fois, de la construction et de la destruction, comme une représentation qui serait en mutation perpétuelle. Les modifications, les passages produits peuvent donner en retour une émotion, voire quelque chose d’angoissant, notamment dans la mise en abîme d’une représentation familière (la maison) ».
Joel Shapiro crée des sculptures ni figuratives ni abstraites, mais « motivées par des formes géométriques articulées qui deviennent, comme lui-même le dit, « la manifestation du corps ». Elles produisent sur le spectateur un effet notable : selon son propre regard, il peut reconnaître dans telle ou telle forme sculpturale la représentation d’une chose précise, concrète, référentielle. Shapiro l’exprime ainsi : « mes sculptures ne revendiquent pas autre chose que leur statut d’objet occupant l’espace ». Elles posent ces questions : l’espace existe-t-il et comment le saisir ? »
La galerie Karsten Greve présente jusqu'au 23 août 2014 une exposition de Joel Shapiro, sculpteur américain minimaliste américain célèbre pour ses sculptures de formes rectangulaires et en bronze monumentales, en équilibre instable, défiant la gravité. Un « artiste essentiel du paysage sculptural américain ».
Du 3 mai au 23 août 2014
A la galerie Karsten Greve
5, rue Debelleyme. 75003 Paris
Tel: +33-(0)1-42 77 19 37
Du mardi au samedi de 10 h à 19 h
Jusqu’au 18 mai 2014
Au MAM Saint-Etienne Métropole
rue Fernand Léger. 42270 Saint-Priest-en-Jarez
Tél. +33 (0)4 77 79 52 52
Tous les jours sauf le mardi de 10 h à 18 h
Du 14 novembre 2013 au 11 janvier 2014
A la L.A. Louver Gallery
45 North Venice Boulevard. Venice, Californie 90291
Tel: 310.822.4955
Du mardi au samedi de 10 h à 18 h. Le lundi sur rendez-vous
Jusqu’au 20 octobre 2012
A la L.A. Louver Gallery
45 North Venice Boulevard. Venice, Californie 90291
Tel: 310.822.4955
Du mardi au samedi de 10 h à 18 h. Le lundi sur rendez-vous
Jusqu’au 20 octobre 2012
30, rue Beaubourg, 75003 Paris
Tél. : +33 (0)1 42 72 14 10
Du lundi au samedi de 10 h à 19 h
Visuels :
Joel Shapiro, Vues d’installation au Museum
Ludwig, Cologne, 2011 ©Joel Shapiro. Photo Lothar Schnepf
Joel
Shapiro, New Installation, 2012, commission, Rice University Art
Gallery , Houston , Texas Photo: Nash Baker
Joel Shapiro, Untitled, 2002 – 2004, bronze blanc, 406.4 x 203.2 x 86.4 cm. © 2002-2004 Joel Shapiro / Artist Rights Society (ARS), New York. Image Courtesy of the artist. ADAGP, Paris 2014
Joel Shapiro, Untitled, 2002 – 2004, bronze blanc, 406.4 x 203.2 x 86.4 cm. © 2002-2004 Joel Shapiro / Artist Rights Society (ARS), New York. Image Courtesy of the artist. ADAGP, Paris 2014
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