« Ushpizin »
(« Invités » en araméen) est un film israélien
réalisé par Gidi Dar, avec Shuli Rand, Michal Bat-Sheva Rand, Shaul Mizrahi et Ilan Ganani. Pendant la fête de Souccot ("fête des Cabanes", "fête des Tentes"), Moshe et Malli Bellanga, des
Juifs orthodoxes pauvres et sans enfant, accueillent dans leur soucca deux amis
anciens et bien étranges de Moshe. Cette rencontre met à l’épreuve leur foi et
leur couple. « Ushpizin »
est une comédie aux allures de fable résolument optimiste qui nous fait mieux
connaître les Juifs ultra orthodoxes. Cet article est republié à l'approche de la fête juive de Souccot 5783 (du 9 octobre 2022 au soir au 16 octobre 2022). Souccot débute le 15 du mois de tichri et dure sept jours.
La fête de Souccot ("fête des Cabanes", "fête des Tentes", "fête des Tabernacles"), "rappelle :
- La protection particulière que l’Éternel accorda pendant quarante ans aux enfants d'Israël, depuis leur sortie d'Egypte jusqu'à l'arrivée en Terre Promise.
- Les cabanes que construisirent les Hébreux dans le désert".
« Et l’Éternel parla à Moché en ces termes : Parle aux enfants d'Israël en ces termes : le quinzième jour de ce septième mois sera la fête des Cabanes durant sept jours au nom de l'Eternel. Le premier jour sera un appel de sainteté, vous ne ferez aucun travail… »
(Lévitique vayikra XXIII, 33 à 35)
« Vous demeurerez dans les soukot (cabanes) sept jours, tout habitant d'Israël s'installera dans les cabanes, afin que vos générations sachent que J'ai installé les enfants d'Israël dans des soukot lorsque Je les fais sortir du pays d'Egypte, Je suis l'Eternel votre Dieu »
(Lévitique vayikra XXIII)
Cette fête est caractérisée par les "quatre espèces" :
"L'Étrog – le cédrat – qui possède à la fois un goût agréable et un parfum délicat, représente le Juif qui étudie la Torah et pratique les Mitsvot. Puisque l'étude de la Torah constitue une quête intellectuelle, qui doit être appréciée et savourée, elle est comparée au goût. L'accomplissement des commandements (« bonnes actions ») par l'acceptation du joug divin est comparé au parfum, quelque chose de moins tangible."
"Le Loulav – la branche de palmier – fait allusion à ces Juifs qui excellent dans l'étude de la Torah, mais non dans la pratique des Mitsvot ; comme la datte, poussant sur la branche de palmier, qui possède un bon goût, mais n'a aucun parfum."
"Les Hadassim – les branches de myrte – ont un arôme plaisant, mais aucun goût. Ils symbolisent les Juifs qui accomplissent les Mitsvot, mais n'étudient pas la Torah."
"Les Aravot – les branches de saules – manquant à la fois de goût et de parfum, évoquent ces Juifs qui ne se distinguent ni dans l'étude de la Torah, ni dans la pratique des Mitsvot".
"Quand vient la fête de Souccot, D.ieu dit : « Que toutes les “quatre espèces” soient rassemblées et elles apporteront mutuellement le pardon. »
Pour Moshe et Malli Bellanga, la fête de Souccot, fête joyeuse, s’annonce tristement : le couple manque d’argent. A cette difficulté financière semble-t-il récurrente, s’ajoute l’absence d’enfant. Cette situation douloureuse ébranle la solidité du couple.
- La protection particulière que l’Éternel accorda pendant quarante ans aux enfants d'Israël, depuis leur sortie d'Egypte jusqu'à l'arrivée en Terre Promise.
- Les cabanes que construisirent les Hébreux dans le désert".
« Et l’Éternel parla à Moché en ces termes : Parle aux enfants d'Israël en ces termes : le quinzième jour de ce septième mois sera la fête des Cabanes durant sept jours au nom de l'Eternel. Le premier jour sera un appel de sainteté, vous ne ferez aucun travail… »
(Lévitique vayikra XXIII, 33 à 35)
« Vous demeurerez dans les soukot (cabanes) sept jours, tout habitant d'Israël s'installera dans les cabanes, afin que vos générations sachent que J'ai installé les enfants d'Israël dans des soukot lorsque Je les fais sortir du pays d'Egypte, Je suis l'Eternel votre Dieu »
(Lévitique vayikra XXIII)
Cette fête est caractérisée par les "quatre espèces" :
"L'Étrog – le cédrat – qui possède à la fois un goût agréable et un parfum délicat, représente le Juif qui étudie la Torah et pratique les Mitsvot. Puisque l'étude de la Torah constitue une quête intellectuelle, qui doit être appréciée et savourée, elle est comparée au goût. L'accomplissement des commandements (« bonnes actions ») par l'acceptation du joug divin est comparé au parfum, quelque chose de moins tangible."
"Le Loulav – la branche de palmier – fait allusion à ces Juifs qui excellent dans l'étude de la Torah, mais non dans la pratique des Mitsvot ; comme la datte, poussant sur la branche de palmier, qui possède un bon goût, mais n'a aucun parfum."
"Les Hadassim – les branches de myrte – ont un arôme plaisant, mais aucun goût. Ils symbolisent les Juifs qui accomplissent les Mitsvot, mais n'étudient pas la Torah."
"Les Aravot – les branches de saules – manquant à la fois de goût et de parfum, évoquent ces Juifs qui ne se distinguent ni dans l'étude de la Torah, ni dans la pratique des Mitsvot".
"Quand vient la fête de Souccot, D.ieu dit : « Que toutes les “quatre espèces” soient rassemblées et elles apporteront mutuellement le pardon. »
Pour Moshe et Malli Bellanga, la fête de Souccot, fête joyeuse, s’annonce tristement : le couple manque d’argent. A cette difficulté financière semble-t-il récurrente, s’ajoute l’absence d’enfant. Cette situation douloureuse ébranle la solidité du couple.
Premier miracle : une enveloppe contenant mille
dollars en billets est déposée à la porte du domicile par l’envoyé d’une
association caritative.
A ce don inattendu qui permet d’acheter un magnifique étrog (ou cédrat, un fruit qui ressemble
à un gros citron), vient s’ajouter une soucca (Nda : une construction
provisoire au toit en branchages coupés) magnifique que le couple décore
joliment.
« Des messagers
cachés de D. »
« Ouchpizin, une
coutume du XVIe siècle aux origines kabbalistiques, fait toujours partie de la
célébration religieuse dans la soukkah.
Le mot ouchpizin signifie
« invités » et renvoie aux sept héros de l’histoire juive (Abraham,
Isaac, Jacob, Moïse, Aaron, Joseph et David) que l’on accueille l’un après
l’autre symboliquement dans la soukkah,
chaque jour » 1.
Les invités des Bellanga ? Eliyahu Scorpio (Shaul
Mizrahi) et Yossef (Ilan Ganani), d’anciens amis de Moshe, rencontrés
inopinément.
En fait, ce sont des prisonniers en permission, des
pique-assiettes qui s’incrustent dans ce refuge bienvenu, des êtres sans le
minimum de culture juive leur permettant de respecter leurs hôtes. Et confie
Gidi Dar à Guysen, « des messagers
cachés envoyés par D. pour rendre fous Moshe et Malli. Mais ils l’ignorent ».
Le réalisateur et son scénariste et acteur principal Shuli
Rand rendent le spectateur complice des aléas drolatiques de la coexistence de
personnes issues de mondes différents. Les Bellanga évoluent en harmonie dans
un espace circonscrit, mettant en pratique leurs convictions religieuses,
enracinés au sein d’une communauté de Juifs ultra orthodoxes, à la tenue
vestimentaire d’une autre époque. Quant aux deux prisonniers, ce sont des laïcs
sans-gêne qui profitent du moment présent, sans réflexion métaphysique, au
risque de semer la discorde dans ce couple uni.
Deuxième long métrage de Gidi Dar, « Ushpizin » accumule les
malentendus, les quiproquos pour en tirer des situations cocasses lors de cette
fête de joie et de gratitude envers la nature pour les récoltes de l’année
passée.
Ce film réussit une gageure : montrer l’amour entre
Moshe et Malli, en suggérer la profondeur, la générosité et le caractère
protecteur, sans prononcer de mots ou sans esquisser le moindre geste d’amour.
« La passion, quand il y a des
interdits, c’est plus fort que quand tout est possible. J’ai senti beaucoup de
passion dans le quartier de Mea Shearim à Jérusalem. L’amour entre Moshe et
Malli est un élément de leur foi », précise Gidi Dar.
A la pudeur et à la retenue de ce couple, s’oppose le
caractère extraverti et sans scrupule de leurs invités.
« La tension
entre la réalité et l’imaginaire »
Gidi Dar porte un regard attentif dénué de toute volonté de
juger. Il veut montrer, pénétrer et comprendre cette communauté : « D’ordinaire, on critique les Juifs
orthodoxes. Je ne les condamne pas. Dans ce film, je propose au public de les
accepter pendant une heure trente ».
Le point commun entre ses œuvres, le long métrage « Eddie King » (1992), la série
télévisée « The Two Kids from the
Napoleon Hills », le documentaire « Shine » (1999) et « Ushpizin »
(2004) ? « La tension entre la
réalité et l’imaginaire. Je suis intéressé par la fiction, au cinéma et dans la
vie. La foi est entre la réalité et l’imaginaire », déclare Gidi Dar à
GIN.
Le chef opérateur Amit Yasur éclaire le film en
privilégiant les couleurs chaudes qui soulignent l’intimité et la convivialité
dans la soucca.
Comme Moshe, l’acteur Shuli Rand a fait téchouva, c’est-à-dire qu’il a parcouru
un cheminement spirituel vers la foi, l’étude et la pratique. Il prête à Moshe
sa force douce et patiente. Il lui insuffle une foi inébranlable : à la
différence de Malli, tiraillée par le doute, Moshe demeure convaincu que D.
leur donnera cet enfant si ardemment désiré. Une interprétation qui a valu à
Shuli Rand le Prix du meilleur acteur décerné l’Académie israélienne du cinéma.
Shuli Bat Rand, actrice non professionnelle et épouse de
Shuli Rand, incarne une Malli pleine de bon sens et d’ironie, cordon bleu et
fine psychologue.
Ce film simple, véhiculant des valeurs essentielles, a eu
un succès inattendu en Israël et aux Etats-Unis. Il a été projeté lors du
6e Festival du film israélien (25-31 janvier 2006) au Cinéma des cinéastes, à Paris. Il était présenté par Charles Zrihen en présence d'invités : Shuli Rand, son épouse et d autres membres de la production.
« Le monde des
Juifs orthodoxes existe depuis plus de cent ans, sans changement. Pour le bien
ou pour le mal. Réalisé par un laïc, « Ushpizin » dit beaucoup sur Israël aujourd’hui. Cela signifie que la
structure de la société israélienne craque. Avant, tout était homogène, uni,
clair, avec au centre : la sécurité, l’Armée. Ceci s’est effondré.
Maintenant la société israélienne est divisée. Qu’est-ce que l’identité
israélienne ? Est-ce la même pour tous ? Il y a une certitude :
l’origine du pays est juive. Qu’est-ce qu’être juif ? Que signifie être
juif et n’être pas religieux ? Israël doit créer un dialogue avec son
passé, un dialogue entre religieux, les seuls à être liés au passé, et laïcs.
On ne peut pas se déconnecter de son histoire. Sinon, on périt »,
conclut Gidi Dar.
Divorce
Le 9 novembre 2021, Shuli Rand, acteur (« Ushpizin » de Gidi Dar, "Shtisel" sur Netflix), chanteur et réalisateur hassidique âgé de 59 ans et neveu du pédagogue Reuven Feuerstein, a épousé Tzufit Grant, actrice et présentatrice de télévision âgée de 57 ans, en présence de personnalités - Orna Banai, Amir Benayoun et Shlomi Shaban -, mais les deux enfants de Shuli Rand ont déclaré n'avoir pas été informés et invités à cette fête près de Jérusalem.
Le 9 novembre 2021, Shuli Rand, acteur (« Ushpizin » de Gidi Dar, "Shtisel" sur Netflix), chanteur et réalisateur hassidique âgé de 59 ans et neveu du pédagogue Reuven Feuerstein, a épousé Tzufit Grant, actrice et présentatrice de télévision âgée de 57 ans, en présence de personnalités - Orna Banai, Amir Benayoun et Shlomi Shaban -, mais les deux enfants de Shuli Rand ont déclaré n'avoir pas été informés et invités à cette fête près de Jérusalem.
Le mariage a pu avoir lieu car l'époux avait obtenu l'approbation (“heter mea rabbonim”) de cent rabbins en raison de sa situation particulière : Michal Grant, actrice dans le film de Dar et première épouse de Shuli Grant, avait refusé d'accepter le guet et réclamait une somme importante - les époux Rand s'adressaient publiquement de graves accusations. Une bigamie exceptionnellement tolérée.
1 : Dictionnaire encyclopédie du judaïsme.
Cerf/Robert Laffont. Coll. Bouquins. Paris, 1996. 1635 pages. ISBN :
2 221 08099 8
Israël, 2006, 1 h 30
Scénario : Shuli Rand
Avec Shuli Rand, Michal Bat-Sheva Rand, Shaul Mizrahi, Ilan Ganani
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sur ce blog concernant :
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Cet article a été publié par Guysen en 2006, et sur ce blog les 30 septembre 2012, 16 septembre 2013,
- 8 octobre 2014 à l'approche de la fête juive de Souccot 5775 ;
- 25 septembre 2015 à l'approche de la fête juive de Souccot 5776 (27 septembre au soir-6 octobre 2015) ;
- 16 octobre 2016 à l'approche de la fête juive de Souccot 5777 (du 16 octobre le soir au 25 octobre 2016) ;
- 7 octobre 2017 à l'approche de la fête juive de Souccot 5778 (du 4 octobre le soir au 12 octobre 2016). Souccot débute le 15 du mois de tishrei et dure sept jours ;
- 26 septembre 2018 à l'approche de Souccot 5779 (du 23 septembre au soir au 30 septembre 2018) ;
Cet article a été publié par Guysen en 2006, et sur ce blog les 30 septembre 2012, 16 septembre 2013,
- 8 octobre 2014 à l'approche de la fête juive de Souccot 5775 ;
- 25 septembre 2015 à l'approche de la fête juive de Souccot 5776 (27 septembre au soir-6 octobre 2015) ;
- 16 octobre 2016 à l'approche de la fête juive de Souccot 5777 (du 16 octobre le soir au 25 octobre 2016) ;
- 7 octobre 2017 à l'approche de la fête juive de Souccot 5778 (du 4 octobre le soir au 12 octobre 2016). Souccot débute le 15 du mois de tishrei et dure sept jours ;
- 26 septembre 2018 à l'approche de Souccot 5779 (du 23 septembre au soir au 30 septembre 2018) ;
- 15 octobre 2019 à l'approche de la fête juive de Souccot 5780 (du 13 au 20 octobre 2019) ;
- 4 octobre 2020 à l'approche de la fête juive de Souccot 5781 (du 2 au 9 octobre 2020) ;
- 20 septembre 2021 à l'approche de la fête juive de Souccot 5782 (du 20 septembre 2021 au soir au 27 septembre 2021 au soir).
Gidi Dar nous a fait un petit chef-d'euvre en explorant la vie sociale du couple Haredi a Jesusalem. Le film reste fidele aux contraintes imposees aux couples quant a l'expression d'intimite et d'amour entre mari et epouse. Je pense que Gidi a pu nous montrer les subtils moyens dont les couples demontrent leur devotion a l'autre. Je trouve ca sublime. Le film "Kadosh" d'Amos Gitai (1999) etait dur a contempler,vu de son theme sur la sexualite et le bonheur du couple ultra-orthodoxe.
RépondreSupprimerCe que j'ai apprecie enormement comme film qui a aborde le sujet du conflit entre laicite et devoument spirituel dont les jeunes Juifs Francais d'origine maghrebine ressentent, est le long metrage de Karin Albou "La petite Jerusalem". Ca, pour moi reste le meilleur.
[mes excuses sur le manque d'accent aigues et graves - Sorry, clavier American]