
Née à Alger de parents algériens – sa mère est une Berbère
chaoui -, Safinez Bousbia
poursuit sa scolarité en Europe – Suisse, France, Italie, Grande-Bretagne,
Irlande –, et aux Emirats arabes unis.
Le chaâbi, musique
de la Casbah algéroise

« La bonne humeur, el
gusto, caractérise » le chaâbi,
musique de la Casbah d’Alger, « cette musique populaire inventée au milieu
des années 1920 par le grand musicien El Anka. Ses jeunes élèves du
Conservatoire, arabes ou juifs, jouaient ensemble ce mélange de chants
berbères, de mélodies andalouses et de refrains religieux ».

El Anka « donne naissance à un style
musical original et personnel qui remporte immédiatement un formidable succès :
« Le public a marché. Il a trouvé ça merveilleux. (…) Dans toutes les rues on
entendait cette musique. (…) Tout le monde chantait ça. » Cette musique
nouvelle à l’audience populaire – « chaâb » signifie le peuple – touche tous
les habitants de la Casbah d’Alger, berceau du chaâbi et ville natale d’El Anka dont la famille est originaire de
Kabylie. Musulmans, Juifs, Italiens, Espagnols : tous vivent au rythme du chaâbi. Ce « Blues de la Casbah » est un
joyeux mélange. El Anka apporte à la musique « une note de fraîcheur pétillante
», mettant « la mélodie au service du verbe ».
« En plus de cinquante ans de carrière,
le maître du chaâbi a interprété près
de 360 chansons et enregistré plus d’une centaine de disques ».
Séparation
et retrouvailles

Déterminée,
Safinez Bousbia entreprend de « retrouver
les autres anciens élèves d’El Anka au Conservatoire d’Alger », les interviewe, les réunit, conte cette
« histoire impressionnante par des témoins humbles », et réalise ce
film émouvant. Cela lui prend près de trois ans.

« Les
retrouvailles ont été émotionnelles. Comme une colonie de vacances. Ils
s’interrogeaient « Tu te souviens ? », se racontaient des
blagues. De grands gamins, galants, libres dans leur parole en raison de leur
âge, pas aigris », observe Safinez
Bousbia. Et d’ajouter : « Après
1962, les musiciens musulmans ont été forcés de quitter la Casbah d’Alger. Ils
ont été déracinés et ont déménagé vers des HLM de banlieue. Pour certains, cela
a signé la fin de leur carrière ».


Dans le cadre de son exposition Juifs d’Algérie, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) a présenté le 30 septembre 2012, à 20 h, le concert de l’orchestre d’El Gusto, et le 25 novembre 2012, à 19 h, ce documentaire. « Les mille places du concert ont été réservées », me confiait Laurent Héricher, directeur du MAHJ. Une preuve
de la vivacité de l’intérêt, de l’amour pour le chaâbi.
En 2013, Safinez Bousbia a organisé la tournée d'El Gusto à New York (3 août), Washington (6 août), Los Angeles (10 août) et Sonoma (11 août). "Pour financer cette tournée aux Etats-Unis et réaliser ce rêve américain", elle a "lancé une campagne de collecte de dons". "El Gusto's American Dream", a Must See and Hear. Au 16 juillet 2013, plus de 920 dollars ont été récoltés sur les 49 300 dollars nécessaires.
En 2013, Safinez Bousbia a organisé la tournée d'El Gusto à New York (3 août), Washington (6 août), Los Angeles (10 août) et Sonoma (11 août). "Pour financer cette tournée aux Etats-Unis et réaliser ce rêve américain", elle a "lancé une campagne de collecte de dons". "El Gusto's American Dream", a Must See and Hear.
Le 17 octobre 2015, les chanteuses algériennes Amina Karadja, Hassina Smail, Hind Abdellali, Malya Saadi, Nacera Mesbah et Syrine Benmoussa, ont donné à Bagnolet un concert de chaâbi sous la direction de Noureddine Aliane.
Dans le cadre de Souvenirs d’Andalousie (16 janvier-8 avril 2016), l'Institut du monde Arabe (IMA) proposera le 8 avril 2016 à 20 h Chaâbi - Voix de velours et violon dingue (75-90 min) avec Robert Castel (El Gusto). "Robert Castel est né à Alger. C’est un enfant de Bab-El-Oued. Il est le fils de Lili Labassi, l’un des plus grands maîtres du chaâbi. Dans le ventre de sa mère, il a dû entendre son père jouer du violon et chanter. Dès lors, la drogue bienfaisante de la musique était inoculée dans son ADN. Il commence à jouer du tar (tambourin) à l’âge de cinq ans. Il monte sur scène dès ses 11 ans. Il faisait alors partie de l’orchestre de Radio-Alger où les musiciens accompagnateurs de Lili Labassi s’appelaient Mustapha Scandrani, Ali Debbah dit Aalilou, Mohamed El Anka, Abdelghani Belkaïd ou Kadour Cherchali. Robert Castel enregistra avec son père de nombreux disques".
"Pour faire vite, disons que la Providence, imprévisible, lui dressa un pont pour faire du théâtre, du cinéma, de la télévision, de la radio et du music-hall. Il joua avec les plus grands : Alain Delon, Jean Gabin, Michel Bouquet, Micheline Presle, Jean Poiret, Charles Vanel, Michel Galabru ou encore Annie Girardot. Il eut la douleur de perdre son père en 1969. Par un mouvement irrésistible, il revint alors à son premier amour : la musique, dont il affirme qu’elle est sa deuxième religion, et plus particulièrement la musique chaâbi. Avec l’orchestre El Gusto, il donna des concerts en France, à Bruxelles, à Amsterdam, Fès, puis aux États-Unis à New York, Washington et Los Angeles, et enfin à Alger pour deux dates en avril 2015".
"Aujourd’hui, le voici accompagné de quatre talentueux musiciens : Mohamed Abdenour dit P’tit Moh (mandole, guitare, banjo), Smaïn (piano), Ali Bensadoun (nay) et Nacer (percussions). Maintenant, la parole est à la musique".
Le 18 mars 2018 à 16 h 30, au théâtre de l'Oeuvre, le Centre Edmond Fleg de Marseille proposera un "concert Maalouf. Un hommage à Cheikh Raymond Leyris et Mohamed Tahar Fergani. Une soirée pour célébrer l’amitié et l’échange entre tous les marseillais".
Dans le cadre de Souvenirs d’Andalousie (16 janvier-8 avril 2016), l'Institut du monde Arabe (IMA) proposa le 8 avril 2016 à 20 h Chaâbi - Voix de velours et violon dingue avec Robert Castel (El Gusto).

Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Téléphone : (33) 1 53 01 86 60
El Gusto
Réalisation de Safinez Bousbia
2011, 93 minutes
Montage de Françoise Bonnot
Projection le 25 novembre 2012 à 19 h
En présence de la réalisatrice (sous réserve)
et
Concert exceptionnel d’El Gusto le dimanche 30 septembre 2012 à 20 h dans la cour du MAHJ(ouverture des portes à 18 h 30) avec le soutien exceptionnel de la Sacem.
Concert exceptionnel d’El Gusto le dimanche 30 septembre 2012 à 20 h dans la cour du MAHJ(ouverture des portes à 18 h 30) avec le soutien exceptionnel de la Sacem.
Avec :
Robert Castel a été présent parmi les
musiciens d’El Gusto. Maurice El Médioni, souffrant, ne pourra pas être présent
sur scène.
El Gusto (bande originale)
CD, Remark Records, 2012
ASIN :
B0067NE5IC
El Gusto (DVD)
2012
ASIN : B007P5LOJE
Visuels :
Affiche
Rachid Berkani d'El Gusto
Affiche
Rachid Berkani d'El Gusto
© Quidam Productions El Gusto
Ruelle de la Casbah d'Alger
© Quidam Productions El Gusto
© Quidam Productions El Gusto
Tahmi arrive sur le
bateau d'un ami
© Quidam Productions El Gusto
Répétition de l’orchestre
El Gusto
© Quidam
Productions El Gusto
El Gusto
© Jackie King
Robert Castel
© DR
Robert Castel
© DR
Les extraits sur ce film proviennent de communiqués de presse, du film
et de mon interview de la réalisatrice en 2012.
Articles
sur ce blog concernant :
Cet article a été publié le 30 septembre puis le 22 novembre 2012, les 17 juillet et 9 août 2013, 16 octobre 2015, 6 avril 2016.
Ce que Véronique Chemla a écrit sur le chaâbi vient de la version de l'histoire du Chaâbi donnée par les anciens élèves d'El Anka et son fils El Hadi dans le documentaire El Gusto. Pour connaître la véritable histoire du Chaâbi vous n'avez qu'à consulter la page "Chaâbi Algérien" dans Wikipédia.
RépondreSupprimerPourquoi ne donnez-vous pas votre prénom et votre nom ?
RépondreSupprimerL'article de Wikipédia évoque les précurseurs d'el Anka et les ancêtres du chaâbi sans donner de date - le medh, etc. - et nomme d'autres interprètes de cette musique : "C'est bien M'hammed El Anka qui a donné une nouvelle impulsion au medh et a introduit dans les orchestres la mandole typiquement algérienne. Grâce au moyens techniques modernes du phonographe et de la diffusion radiophonique, El Anka était désormais devenu le promoteur du medh, il est considéré comme le plus grand interprète du genre2. Les autres grands interprètes sont : Hadj M'Rizek, El Hachemi Guerouabi, Dahmane El Harrachi, Maâzouz Bouadjadj et d'autres plus récents".
Mon nom c'est Sohib Malek.
RépondreSupprimerDans le domaine du Chaâbi, les gens se réfèrent toujours à El Anka puisqu'il a enregistré beaucoup de disques et il a commencé à le faire dès 1928 alors qu'il n'avait que 21 ans. Il se produisait dans les fumeries où les jeunes de sa génération venaient apprécier son art, on l'appelait " m'hamed el meddah". Les précurseurs de ce genre musical n'ont malheureusement pas laissé de disques mis à part le meddah Malek Saïd qui a enregistré 4 chansons profanes datant de 1924 (du vivant de cheïkh Nador, le maître d'El Anka, décédé en 1926). Ses disques se trouvent à la phonothèque de la radio Algérienne et ses droits d'auteurs ont été déposés à la SACEM. Il fallait attendre 1937 pour voir Hadj M'rizek enregistrer à son tour des disques en France et ce n'est que beaucoup plus tard que Hadj Menouar a enregistré lui aussi des disques. Khélifa Belkacem (décédé en 1951) lui aussi était un grand interprète, il a laissé beaucoup d'enregistrements sur bandes sonores mais il n'a pas enregistré de disques. Heureusement, que le cinéma Français l'a filmé, et on peut le voir sur youtube en train d'interpréter la fameuse chanson - Saki baki-
Le medh n'a pris officiellement l'appellation de chaâbi qu'après l'indépendance de l'Algérie,c'était lors du premier colloque national sur la musique algérienne qui s'est tenu à Alger du 4 au 10 mai 1964. Dans le documentaire El Gusto, el hadi el anka le fils de m'hamed el anka a dit que son père a créé le Chaâbi à partir des chants religieux, des chansons kabyles et de la musique Andalouse, cette déclaration est une grande supercherie, Heureusement que les disques du Meddah Malek Saïd existent toujours.
Le documentaire El Gusto est une mystification de l'histoire du Chaâbi. El Anka était un grand styliste et un excellent instrumentiste mais de là à dire que c'est le créateur du Chaâbi cela semble quelque peu exagéré. 99% des chanteurs Chaâbi ne sont que de simples interprètes. Celui qui a vraiment créé un nouveau langage musical et poétique c'est bien Dahmane El Harrachi. Il est à la fois auteur-compositeur-interprète et grand instrumentiste (Mandole et banjo). C'est l'artiste Chaâbi , le plus original et le plus prolifique. Il a fait toute sa carrière en France, loin des censeurs Algériens. A Alger celui qui a bouleversé le Chaâbi dans les années 60 s'appelle Mahboub Bati. Avant lui, les chanteurs Chaâbi Algérois n'étaient que de simples animateurs de fêtes qui interprétaient des textes d'un autre âge.Grâce à ses nouvelles compositions beaucoup de Chanteurs Chaâbi sont devenus des artistes confirmés connus à travers toute l'Algérie. Une Chose est sûre, tous les grands artistes Chaâbi de la deuxième génération n'ont rien à voir avec El Anka. Ceux qui ont appris Le Chaâbi auprès d'El Anka ont été obnubilés par la personnalité de ce dernier. Aujourd'hui, ils sont pour la plupart de simples imitateurs et le reste n'arrive pas à sortir du lot.