



Une gratitude d’autant plus vibrante quand elle est
exprimée par M. Cukierman, un ancien enfant caché par « les bonnes sœurs ».
« Au matin du 16
juillet 1942, j’ai vu des femmes non juives verser des larmes en regardant les
bus qui transportaient leurs cargaisons tragiques », se souvint Henri
Bulawko, président de l’Amicale d’Auschwitz. Avant de stigmatiser
l’antisémitisme qui resurgit en Europe et de s’inquiéter de la « situation dramatique en Israël ».
Une inquiétante
diffusion des slogans antisémites
« Pour éviter
que cette histoire tragique ne se répète, il faut convaincre que les identités
plurielles peuvent se conjuguer avec la République. Les agressions anti-juives
témoignent d’une transposition inadmissible du conflit
israélo-palestinien », a estimé M. Cukierman qui a déploré « le fanatisme religieux et les actes
terroristes ».
En écho, M. Raffarin a fermement condamné les violences
contre la communauté Juive, assimilées à des « agressions contre la France, les valeurs de notre République qui ne
peuvent laisser aucune place à l’antisémitisme, au racisme, à la
xénophobie ».
Avant d’annoncer que « le Chef de l’Etat [Nda : alors Jacques Chirac] et le gouvernement ont pris et prendront
toutes les mesures nécessaires pour que cessent ces agressions qui insultent notre pays et poursuivront
sans relâche leurs auteurs afin qu’ils
soient punis ».

Pour nécessaire qu’elle soit, cette condamnation des actes
contre cette communauté, « ses
membres, ses lieux de culte, ses biens, ses symboles » élude aussi
trois faits : leur absence de sanctions dans le Code pénal, les
surprenantes décisions récentes de magistrats relaxant des personnalités
assignées pour avoir proféré des propos antisémites ou avoir incité à la haine
raciale, ainsi que les menaces de boycott de sociétés contrôlées par des Juifs,
de scientifiques et de produits israéliens.
A l’issue de cette cérémonie rythmée par la lecture d’un
poème de Primo Levi et divers chants par le ministre-officiant Adolphe Attia et
Talila, certains égrenaient leurs souvenirs. « Mon père, Wolf Slucki, était chanteur à la synagogue rue des
Tournelles, l’une des plus anciennes de la capitale. Engagé volontaire en 1939,
il s’est rendu à la caserne de Reuilly-Diderot sans valise, sans vêtement le 14
mai 1941. Il a été interné au camp de Pithiviers. Dans sa dernière lettre du 16
juin 1942, il annonçait à ma mère et à moi qu’il allait partir et nous
demandait d’être courageuses. Il est mort en déportation. Nous avons reçu son
acte de décès en 1949. Mon père savait-il ce qui l’attendait ? Maintenant
cela ne sert à rien de connaître la réponse à cette question, mais j’ai besoin
de savoir », s’inquiète sa
fille Djinn Slucki, une ancienne enfant cachée et dont une partie de la famille
maternelle a été arrêtée à Nice sur dénonciation.
Hommages
Diverses initiatives ont marqué ce triste anniversaire.

Le 16 juillet 2002, en présence d’édiles parisiens, une
plaque commémorative a été apposée par l’association des Fils et Filles des
Déportés Juifs de France au 5-7, rue Jacques Louvel-Tessier, anciennement rue
Corbeau (Paris, 10e). Là, « 36
enfants et leurs familles ont été arrêtés par la police de Vichy pendant
l’occupation allemande, déportés par les Nazis et assassinés à Auschwitz parce
qu’ils étaient juifs ». Parmi eux, la benjamine des enfants, Charlotte
Kamer, avait 2 ans et l’aîné, Henri Narwa, 17 ans.
L’ABSI Keren-Or et le Maccabi de Paris ont parrainé le
marathon de la Mémoire : des adolescents ont rallié le 21 juillet 2002 en
fin de matinée le square de la place des Martyrs Juifs du Vélodrome d’Hiver
(Paris, 15e) en partant du Martyr Juif Inconnu (Paris, 4e).
La Mairie de Paris a édité un livret didactique sur La rafle du Vélodrome d’Hiver qui sera
diffusé dès septembre 2002 dans les classes de Terminales des lycées parisiens,
aux associations de déportés, etc.


Le 19 juillet 2014 a lieu le 73e anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv. RCJ n'a pas diffusé en direct la cérémonie : elle préfère rediffuser l'interview d’Agnès Soral.
"Dans le cadre de la "Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France", une cérémonie s'est tenue dimanche 17 juillet 2016 au monument commémoratif de la rafle du Vél’ d’Hiv’, quai de Grenelle à Paris. D’autres commémorations ont été également organisées partout en France. Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 Juifs sont arrêtés par la police française. 1129 hommes, 2916 femmes et 4115 enfants sont enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver. Les couples sans enfants et les célibataires (1989 hommes et 3003 femmes) sont internés au camp de Drancy. Du 19 au 22 juillet, les familles du Vél’ d’Hiv’ sont transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Adultes et adolescents sont déportés en premier. Brutalement séparés de leurs parents, environ 3000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une affreuse détresse. Ils sont transférés à Drancy puis déportés entre le 17 et 31 août 1942. Aucun d’entre eux n’est revenu". Sur la fréquence juive francilienne, Serge Klarsfeld a déclaré que cette rafle était un "attentat terroriste". Aucun des médias nationaux importants n'a publié d'article sur Internet concernant cette cérémonie.
Le 16 juillet 2017 a eu lieu la cérémonie du 70e anniversaire de cette rafle.
La cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vel’ d’Hiv’ a eu lieu le 22 juillet 2018, puis le 21 juillet 2019.
Le 15 juillet 2020, dans une interview au Parisien, le Premier ministre Jean Castex a déclaré : "On doit se concentrer sur l'exécution de nos engagements et être très pédagogiques. Cela renvoie aussi au sujet des réseaux sociaux. Il y a quelque chose de choquant, c'est l'anonymat. On peut vous traiter de tous les noms, de tous les vices, en se cachant derrière des pseudonymes. Dans ces conditions, les réseaux sociaux c'est le régime de Vichy : personne ne sait qui c'est ! Je suis pour la liberté d'expression, mais si on se cache, les conditions du débat sont faussées. C'est un sujet dont il va falloir que l'on s'empare". Son prédécesseur, Edouard Philippe, avait soutenu la proposition de loi liberticide de la députée Laetitia Avia, censurée par le Conseil constitutionnel.
Maurice Rajsfus, La rafle du Vel d’Hiv. PUF, Que
sais-je ? N° 3 606. 128 pages
Adam Rayski, Il y a soixante ans, la rafle du Vélodrome
d’Hiver. Mairie de Paris, 2002. 79 pages
Annette Zaidman, Mémoire d’une enfance volée (1938-1948).
Ramsay, 244 p
Lettres de Drancy. Introduction de Denis Peschanski. Tallandier,
287 pages
Le Comité français pour Yad Vashem instruit les dossiers concernant les Justes parmi les nations.
64, avenue Marceau, 75008 Paris. Tél. :
01 47 20 99 57. www.yadvashem.org
Les photographies sont postérieures à 2002.
Articles
sur ce blog concernant :
Cet article a été publié par Guysen. en juillet 2002 et sur ce blog le :
- 16 juillet 2012 pour le 70e anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv ;
- 21 juillet 2013 alors que vient de se dérouler la cérémonie, présidée par Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, marquant la Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France. Les radios de la fréquence Juive ont préféré ne diffuser qu'un très bref extrait du discours prononcé par ce ministre, et RCJ, radio du FSJU sur la fréquence juive en Ile-de-France, diffuse actuellement de la variété israélienne. Radio diffuse actuellement des interviews de personnalités présentes à cette cérémonie ;
- 20 juillet 2014 et 19 juillet 2015, 17 juillet 2016, 15 juillet 2017, 22 juillet 2018, 21 juillet 2019.
- 16 juillet 2012 pour le 70e anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv ;
- 21 juillet 2013 alors que vient de se dérouler la cérémonie, présidée par Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, marquant la Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France. Les radios de la fréquence Juive ont préféré ne diffuser qu'un très bref extrait du discours prononcé par ce ministre, et RCJ, radio du FSJU sur la fréquence juive en Ile-de-France, diffuse actuellement de la variété israélienne. Radio diffuse actuellement des interviews de personnalités présentes à cette cérémonie ;
- 20 juillet 2014 et 19 juillet 2015, 17 juillet 2016, 15 juillet 2017, 22 juillet 2018, 21 juillet 2019.
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