L’exil au Maghreb. La condition juive sous l’islam 1148-1912, de Paul B. Fenton et David G. Littman a été publié aux éditions PUPS (Presses universitaires de Paris Sorbonne). Un florilège incontournable, émouvant et à l'iconographie remarquable, de récits incontestables de voyageurs et d'autochtones sur la condition juive sous joug islamique (dhimmitude, mot forgé par Bat Ye'or) en Algérie et au Maroc de la fin du Moyen-âge à l'époque contemporaine. Survenu après l'instauration du protectorat français au Maroc, le Tritel (ou Tritl en hébreu, saccage ; Intifadat Fes en arabe), pogrom antisémite commis par des musulmans, s'est déroulé dans le mellah (ghetto) à Fès, alors capitale du Maroc, du 17 au 19 avril 1912 (30 nissan 5672), après que les Juifs ont fêté la Mimouna, marquant la fin de la fête de Pessah (Pâque juive).
« L’exil au Maghreb. La condition juive sous l’islam 1148-1912 » de Paul B. Fenton et David G. Littman
Le Maroc & l'Europe. Six siècles dans le regard de l’autre (Marrocos a Europa. Seis séculos no olhar do outro)
Juifs d'Algérie
Le massacre d’Oran du 5 juillet 1962
C’est
un livre novateur, exceptionnel et incontournable.
Par
son but : il décrit « la réalité historique de la condition juridique et
sociale des Juifs sous l’islam, au Maghreb ».
Par
son ampleur historique : il couvre sept siècles, du Moyen-âge à
l’établissement du protectorat français au Maroc au début du XXe siècle.
Par
ses 300 sources variées et souvent inédites en français : chroniques
historiques arabes et hébraïques, textes théologiques musulmans, récits,
archives diplomatiques, etc.
Et
par sa magnifique iconographie de 75 illustrations, dont des œuvres de Dehodencq, Delacroix, Doré, Wolfgang et Wyld.
Publié par les PUPS (Presses universitaires de Paris Sorbonne), cet
ouvrage présente une anthologie chronologique de récits de témoins oculaires
européens - voyageurs, médecins, chroniqueurs, captifs, aventuriers, etc. – des
trois religions – juifs, chrétiens, musulmans - en Algérie et au Maroc.
« A la différence de l’Egypte et du Liban où il y avait des
communautés chrétiennes importantes, les pays du Maghreb constituent un
paradigme unique : du fait de la quasi-disparition des chrétiens, ils
abritaient dès le XIIe siècle une population composée essentiellement de
musulmans et d’une minorité juive. Probablement moins de 50 000 Juifs ont
survécu au Maghreb au Moyen-âge, mais à l’aube du XXe siècle ce nombre s’est
élevé à plus de 200 000 âmes et en 1948 il a dépassé 400 000 âmes – et plus de
500 000 si l’on y inclut les Juifs de Tunisie », m’a indiqué Paul B. Fenton,
un des deux auteurs de ce livre passionnant. Et d’ajouter : « Si
les Juifs ont pu se maintenir au Maghreb, c’est grâce à « la raison d’Etat »
qui reconnaissait dans leur industrie commerciale et leurs habiletés
intellectuelles et artistiques une source d’exploitation utile ».
Extraits : le révérend Lancelot
Addison, qui résidait comme aumônier à Tanger (acquis par Charles II
d’Angleterre) de 1662 à 1669, décrit la condition des Juifs comme « une
autre forme d’esclavage » (doc. A 45). A la même période au Maroc, Germain
Mouette écrit : « Il leur [Nda : les Juifs] est très rarement fait
justice dans ce pays ». (doc. A 47).
Puis,
par une sélection d’archives du Quai d’Orsay, du Foreign Office, de
l’Algérie et du Maroc, de l’Alliance israélite universelle (AIU) et de son homologue
britannique l’Anglo-Jewish Association (AJA), ce
livre décrit les efforts diplomatiques déployés en faveur des Juifs maltraités
au Maghreb.
En
émerge un tableau effrayant de la condition Juive sous l’islam : celle de
la dhimmitude, ce statut discriminatoire, inférieur et cruel imposé aux non-musulmans
– Juifs, chrétiens, etc. - à la suite du jihad.
Une
condition Juive faite d’humiliations, de précarité, de conversions forcées à
l’islam, de rapts, de massacres, de rançons, de pillages, de destructions de
synagogues et de textes sacrés…
Leurs souffrances infligées par des musulmans, puissants ou pauvres, Arabes ou Berbères, les Juifs les ont dénommées « galût », mot hébreu qui signifie « exil » ou « captivité ».
Leurs souffrances infligées par des musulmans, puissants ou pauvres, Arabes ou Berbères, les Juifs les ont dénommées « galût », mot hébreu qui signifie « exil » ou « captivité ».
Au
XIXe siècle, les Juifs français et britanniques, en particulier Sir MosesMontefiore, se sont mobilisés pour secourir leurs coreligionnaires durement éprouvés
au Maghreb. Des représentants de France, d’Italie, du Portugal et des
Etats-Unis ont également protesté auprès du sultan contre les violences imposées aux Juifs au Maroc.
Survenu après l'instauration du protectorat français au Maroc, le Tritel (ou Tritl, saccage), pogrom antisémite, s'est déroulé dans le mellah (ghetto) à Fès, alors capitale du Maroc, du 17 au 19 avril 1912 (30 nissan 5672), après que les Juifs ont fêté la Mimouna, marquant la fin de la fête de Pessah (Pâque). Bilan : 42 à 45 Juifs tués, plus de 70 Juifs blessés, synagogues profanées, viols, mutilations, pillages, un tiers du mellah détruit, 12 000 Juifs sans abri, etc. Certains Juifs survivants ont été accueillis, au sein du palace du Sultan, dans sa ménagerie, abrités dans la cage contiguë à celle des tigres et lions. Ces jours, au cours desquels des soldats français ont été tués, ont été dénommés par les autorités françaises Journées sanglantes de Fès, et en arabe Intifāḍat Fās.
Survenu après l'instauration du protectorat français au Maroc, le Tritel (ou Tritl, saccage), pogrom antisémite, s'est déroulé dans le mellah (ghetto) à Fès, alors capitale du Maroc, du 17 au 19 avril 1912 (30 nissan 5672), après que les Juifs ont fêté la Mimouna, marquant la fin de la fête de Pessah (Pâque). Bilan : 42 à 45 Juifs tués, plus de 70 Juifs blessés, synagogues profanées, viols, mutilations, pillages, un tiers du mellah détruit, 12 000 Juifs sans abri, etc. Certains Juifs survivants ont été accueillis, au sein du palace du Sultan, dans sa ménagerie, abrités dans la cage contiguë à celle des tigres et lions. Ces jours, au cours desquels des soldats français ont été tués, ont été dénommés par les autorités françaises Journées sanglantes de Fès, et en arabe Intifāḍat Fās.
Avec
érudition, les deux auteurs - David G. Littman, licencié en histoire moderne et sciences
politiques de Trinity College Dublin et expert de la condition juive au Maghreb
et au Moyen-Orient, et Paul B. Fenton, professeur de langue et de littérature hébraïque de l’Université Paris-Sorbonne - démythifient la « tolérance
interconfessionnelle égalitaire et harmonieuse sous l’islam incarnée par al-Andalous ».
Ces
deux historiens restituent aux Juifs leur
histoire dans cet Occident du monde islamique. Une histoire plurimillénaire
méconnue, refoulée, occultée en particulier par les souvenirs de la période du
protectorat du Maroc et des départements française d’Algérie, voire indicible
ou inaudible. Et indissociable de celle des trois pays étudiés qui ne
l’intègrent pas dans leurs manuels scolaires.
1. au Maroc et en Algérie ;
2. en Tunisie et en Libye ;
3. en Egypte ;
4. en Syrie ;
5. en « Palestine » ;
6. en lraq ;
7. au Yémen ;
8. en lran ;
9. en Turquie.
Un projet que ces deux auteurs n'ont pu poursuivre en raison du décès de David Littman. D'autres historiens peuvent s'atteler à cette tâche ô combien utile. En effet, à la demande de la New York Public Library, Bat Ye'or et David Littman ont confié à cette prestigieuse bibliothèque tous les manuscrits de leurs livres (de la première ébauche à l'édition originale et rééditée, via les épreuves), leurs articles, leurs correspondances - avec André Chouraqui, Jacques Ellul, Oriana Fallaci, Sir Martin Gilbert, Archduke Otto von Habsburg, Yehoshafat Harkabi, H.Z. Hirschberg, Teddy Kollek, John Laffin, Albert Memmi, Gershom Scholem, Robert Wistrich, etc. - et leurs photocopies d'archives, souvent traduites et dactylographiées, des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Des preuves de l’intérêt majeur pour
la condition Juive sous l’islam ? Le 17 novembre 2010, la
conférence de Paul B. Fenton et David G. Littman sur leur livre a attiré un
public nombreux à l’Alliance israélite universelle (AIU), à Paris.
Curieusement, peu de dirigeants communautaires y ont assisté, et les rares présents
sont partis avant la fin de la conférence. Pour contester ce sombre tableau
décrit par ces auteurs, l’historienne Sonia Fellous a alors allégué que la
législation des souverains musulmans visant les Juifs était appliquée avec
retard et partiellement dans ces contrées. Or, ce livre démontre, siècle après
siècle, dans divers lieux d'Algérie et du Maroc, la permanence et le caractère identique des
discriminations, humiliations, sévices et crimes subis par les Juifs, dans les divers
aspects de leur vie, et quasi-codifiés par des chefs musulmans.
Et
pourtant, ces récits illustrent le fondement religieux de l’antisémitisme et
l’antijudaïsme islamiques, de cette haine méprisante à l’égard des Juifs, des Yahoud (Juifs, en arabe). Expliquent
l’exil, le plus souvent contraint, d’environ un million de Juifs vivant,
parfois depuis des millénaires, dans les pays arabes, en Turquie et en Iran, dela fin des années 1940 aux années 1970. Constituent un des éléments essentiels,
malheureusement celé, du dialogue interreligieux et du dialogue avec les
musulmans.
« Nous
avons publié des documents montrant que certaines autorités musulmanes
pouvaient manifester une compréhension favorable aux Juifs à différentes
époques. Sans la protection (« dhimma ») du sultan, le sort des Juifs aurait
été encore pire. La publication de ces centaines de témoignages, à forte charge
émotive, ne vise pas un dessein polémique. Nous ne souhaitons pas attiser de
vieilles rancunes ou freiner les tentatives de dialogue interreligieux. Nous
sommes persuadés – comme Bat Ye’or l’a affirmé dans ses écrits – que tout
dialogue entre Juifs et musulmans qui ne reconnaîtrait pas la réalité
historique de la dhimmitude, est condamné à s’enfermer dans des boniments
infructueux et obérant un avenir fondé sur l’acceptation de l’altérité dans
l’égalité. Magna est veritas, et praevalebit / La vérité est puissante, et
triomphera », a déclaré David G. Littman, en 2010.
Paul B. Fenton et David G. Littman, L’exil au Maghreb. La condition juive sous l’islam 1148-1912. Editions PUPS (Presses universitaires de
Paris Sorbonne), Collection Religions dans l’histoire, 2010. 16 x 24. 800 pages.
60 ill. en noir, HT de 8 pages couleurs. ISBN : 978-2-84050-725-3. 32 €
Visuels de haut en bas :
Cartes du Maroc et de l'Algérie, Paul . Fenton et David G. Littman© DR
Alfred
Dehodencq,
L’Exécution de la Juive (Solika Hatchuel, martyrisée en 1834),
L’Exécution de la Juive (Solika Hatchuel, martyrisée en 1834),
huile sur
toile, 1861,
Paris, musée d’art et d’histoire du Judaïsme
© RMN/Hervé Lewandowski
© RMN/Hervé Lewandowski
Sanya,
« Synagogue d’Alger »,
(ca 1840),
Paris, musée d’art et d’histoire du Judaïsme
A 2. CONVERSION FORCÉE AU MAGHREB (VERS
1146)
Abd al-Mu’min de Sous [souverain almohade, rég. 1130-1163] « conquit
Tlemcen et massacra tous [les Juifs] de la ville sauf ceux qui apostasièrent ».
(p. 69)
(Trad. de la lettre judéo-arabe de Salomon b. Juda al-Sijilmassî écrite
vers 1146)
A 10. LE
TRAITÉ D’AL-MAGHÎLI CONTRE LES JUIFS (Algérie)
« Combattre et tuer les Juifs et les chrétiens est une des
obligations imposées par Allah. Le glaive ne cessera d’être brandi au-dessus de
leurs cous qu’à condition qu’ils versent le tribut [jizya] et qu’ils soient
humiliés… La jizya [la capitation] est la somme que doit verser chaque dhimmi
mâle, adulte, libre, sain d’esprit, cohabitant avec les musulmans, payable au
terme de chaque année de la manière qui est prescrite par la sharî‘a… Après
qu’on l’ait perçue, le [dhimmi] sera frappé sur la nuque et repoussé avec
brusquerie… Le but de la [clause] de cette humiliation, est de leur imposer
l’abjection et la dégradation dans leur façon de parler, d’agir et de se
comporter en toutes circonstances, afin qu’ils soient de cette façon sous le
talon de tout musulman, homme et femme, libre, esclave ou servante ». (p.100-101)
(Trad. d’Al-Maghîlî, Risâla fî l-yahud (« Traité contre les Juifs
»), vers 1495)
A 14. CONDITION DES JUIFS D’ALGER VUE
PAR UN CAPTIF CHRÉTIEN (1581)
« Ces gens sont tenus par les musulmans en un tel état d’abjection
qu’un enfant maure rencontrant un Juif, si considérable qu’il soit, lui fera
ôter son bonnet, déchausser ses sandales, et avec celles-ci, lui donnera mille
soufflets sur le visage, sans que le Juif ose se défendre ou remuer, n’ayant
d’autre ressource que de s’enfuir dès qu’il le peut ». (p. 118)
(Diego de Haëdo, Topographie et Histoire générale d’Alger [1612])
A
18. « ILS SONT
OBLIGÉS DE S’HABILLER DE NOIR… UNE COULEUR QUE LES TURCS MÉPRISENT » (ALGER,
1724)
Les Juifs « sont obligés d’être habillés de noir depuis les
pieds jusqu’à la tête, pour les distinguer par une couleur que les Turcs
méprisent… Ils ne peuvent sortir du royaume qu’ils n’aient donné caution
pécuniaire de leur retour ».
(p. 124)
(Jacques Philippe Laugier de Tassy, Histoire du
Royaume d’Alger – Un diplomate français à Alger en 1724)
A 28. « ILS SONT OPPRIMÉS PAR LES CLASSES SUPÉRIEURES, ET
INJURIÉS ET INSULTÉS PAR LA POPULACE » (ALGER, 1816)
« Le noir étant une couleur haïe parmi les Maures, c’est la seule
qui soit permise aux Juifs. En passant dans les rues, ils sont exposés à toute
sorte d’insulte, même de la part d’enfants. Si le Juif s’avise de lever sa main
en sa propre défense, elle est coupée. En revanche, si un Juif est assassiné
par un musulman, ce dernier n’a rien à craindre pour sa vie…
Le Juif ne peut changer son lieu de résidence, ni monter un cheval, ni
porter une épée, sans une autorisation spéciale. Et pourtant, sous toutes ces
conditions vexatoires et humiliantes, on ne connaît presque pas de renégats Juifs.
On leur laisse le libre exercice de leur religion, et il semblerait que ce privilège soit considéré
comme une compensation pour toutes leurs souffrances ». (p. 150-152)
(Trad. de George Anson Jackson, Algiers, 1817)
A 54. ENLÈVEMENT ET ISLAMISATION
D’ENFANTS JUIFS PAR LES MAURES (1760)
« Dans d’autres villes », les Juifs « demeurent habituellement
ensemble autant que possible, mais néanmoins parmi les Maures ; cela présente
pour eux le désagrément que ceux-ci volent leurs jeunes enfants, et par zèle
religieux, les éduquent en secret dans la religion musulmane, jusqu’à ce qu’ils
aient atteint un âge où leurs parents ne les reconnaissent plus ou bien les
trouvent si fervents musulmans qu’ils ne veulent et n’osent les reconnaître
comme leurs enfants ». (p. 195-196)
(Georgius Höst, Nachrichten
von Marokos und Fes, im Lande selbst gesammelt, in den Jahren 1760 bis 1768,
Kopenhagen, 1781)
A 66. LE SAC DES MELLAHS DE TÉTOUAN ET
DE MARRAKECH VU PAR UN MUSULMAN (1790)
« Le samedi, deuxième jour dudit mois de cha‘bân [17 avril 1790],
notre maître al-Yazîd – qu’Allah lui confère la victoire – donna l’ordre de
piller le mellah de Tétouan. Ils y trouvèrent une quantité considérable de
biens – environ 100 quintaux – qui comprenaient des marchandises, du lin, et du
lainage. Parmi les articles de bijouterie appartenant aux Juifs, on comptait,
entre autres, de l’or, de l’argent et des joyaux. Ils violèrent les femmes
juives et outragèrent leurs vierges, n’en épargnant aucune… Puis [Yazîd] leur
ordonna de mettre à sac le mellah [de Marrakech]. Ils se mirent à massacrer les
Juifs, à les piller, à violer leurs femmes et à déshonorer leurs jeunes filles.
Ce fut un événement formidable ». (p. 239)
(Trad. de Muhammad ad-Du‘ayyif ar-Ribâtî, Ta’rîkh
ad-dawla as-sa‘adiyya, « Histoire de la dynastie sa‘dide »)
A 128. UNE DESCRIPTION SAISISSANTE DE LA
DHIMMITUDE (1903)
« En conséquence de son double caractère de tributaire que lui
imprime le droit musulman, et de protégé qui lui valent les principes féodaux
usités au Maghreb, le Juif vit dans un quartier qui est complètement séparé de
la médina et se trouve accolé aux murs de la kasbah… Au Maroc, la population
juive est uniformément très misérable… À l’heure actuelle, la grande masse
israélite continue à vivre dans la pauvreté et dans l’ordure ; les mellahs sont
surpeuplés et dévastés par de constantes épidémies ; la plupart des Juifs
gagnent péniblement leur vie… L’enthousiasme (dans le mellah) est aussi prompt
que la panique et les nouvelles les plus extraordinaires y prennent corps avec
une excessive rapidité ». (p. 363-366)
(Anonyme, « Au Maroc », Journal des débats, 152, 2 juin, 1903)
Quelques
repères historiques de l’Algérie
La
présence des Juifs en Afrique du Nord remonte à l’époque des Carthaginois. Fuyant les
persécutions dans l’Occident médiéval chrétien, et après la Reconquista,
les Juifs affluent en Afrique du Nord.
1056
|
Règne
des Almoravides jusqu’en 1147, puis des
Almohades (1120-1230) qui contraignent
les Juifs à la conversion à l’islam, l’expulsion, la fuite ou la mort.
|
1261
|
Début
du califat des Fatimides, dont la capitale est Le Caire.
|
XIVe s-XVe s
|
Expulsés
de l’Espagne chrétienne (1391, 1492) puis du Portugal (1497),
des Juifs se réfugient dans des villes d’Afrique du Nord.
|
1517
|
Califat
ottoman qui s’étend sur une partie de l’Asie, de l’Afrique et une partie de l’Europe
de l’Est, et sera aboli en 1924 par
Atatürk, président turc.
|
XVIIes
|
Au
sein de la Sublime Porte, les Régences, notamment celle d’Alger, acquièrent
une quasi-indépendance.
Arrivée
des Granas ou Gorneyim, Juifs originaires de Livourne.
|
1805
|
L’assassinat
de Naftali Bûjanâh (Busnach), shaykh
al-yahud, dénommé aussi muqaddam ou amîn (chef) des Juifs
d’Alger, est suivi d’une émeute antijuive.
|
1815
|
Isaac
Aboulker, grand rabbin d’Alger, est décapité lors d’une émeute antijuive.
|
1830
|
David
Bacri avait été nommé par Napoléon consul général à Alger. Il est décapité
par ordre du dey d'Alger. Début des hostilités entre l’Empire ottoman et la
France.
5 juillet. Acte de capitulation. Début de la
colonisation française qui libère les Juifs du statut de dhimmis
(« protégés » dans un Etat régi par la loi musulmane).
|
1832
|
Ouverture
d’écoles juives prodiguant un enseignement en français.
|
1835
|
|
1845
|
9 novembre. Ordonnance royale de Saint-Cloud
créant un Consistoire central à Alger, et deux autres à Oran et Constantine.
Financement
par l’Etat d’écoles juives.
|
1865
|
14 juillet. Sous le Second Empire, le senatus-consulte
permet à tous les indigènes d'Algérie, Juifs comme musulmans, qui le souhaitent
de devenir citoyens français.
|
1870
|
24 octobre. A l’aube de la IIIe
République, le décret Crémieux accorde la nationalité française aux Juifs nés
en Algérie, sauf à ceux du Mzab, région du Sahara qui est
« pacifiée » en 1882.
|
1896
|
Emeutes
antijuives à Alger et en 1898.
|
1897
|
Emeutes
antijuives à Oran.
|
Quelques
repères historiques du Maroc
La communauté juive du Maroc, dont la présence remonte à
l’Antiquité, est composée de deux groupes ethnico-culturels : les toshavim,
ou « autochtones », et les megorashim, « expulsés (d'Andalousie) »,
dont certains sont les ancêtres de toshavim.
A Tanger et à
Tétouan, les Juifs parlent
une langue, la haketia, qui
à l'origine était du judéo-espagnol, un idiome « recastillanisé »
au XIXe siècle et aujourd’hui très proche de l’espagnol moderne.
1056
|
Règne
des Almoravides jusqu’en 1147, puis de
celui des Almohades (1120-1269) qui
contraignent les Juifs à la conversion à l’islam, l’expulsion, la fuite ou la
mort.
|
|
1261
|
Califat
des Fatimides, dont la capitale est Le Caire.
|
|
XIV-XVe s.
|
Expulsés
de l’Espagne chrétienne (1391, 1492) puis du Portugal (1497),
des Juifs se réfugient dans des villes d’Afrique du Nord.
|
|
1465
|
Tous
les Juifs de Fès sont massacrés.
|
|
1517
|
Califat
ottoman qui s’étend sur une partie de l’Asie, de l’Afrique et une partie de l’Europe de l’Est, et sera aboli en 1924 par Atatürk, président turc.
|
|
1790
|
Sac
des mellahs (quartiers Juifs) de Tétouan et de Marrakech.
|
|
1820
|
Pogrom
dans le mellah de Fès, répété en 1822.
Les Juifs décrètent un deuil de trois ans.
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|
1834
|
Zulayka
Hajwal (Solika Hatchuel), belle juive de Tanger enlevée pour être convertie à
l’islam, mais restée fidèle à sa foi, est exécutée à Fès pour apostasie. Cette
tragédie inspire au peintre français orientaliste Alfred Dehodencq (1822-1882), qui séjourna au Maroc, son tableau L’exécution
de la Juive (1861).
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|
1860
|
Guerre
hispano-marocaine. Exil de Juifs de Tétouan et de Tanger en Espagne.
|
|
1862
|
Fin décembre. Première école de l’Alliance
israélite universelle (AIU) à Tétouan
|
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1863
|
« Affaire
de Safi » : allégation fausse et diffamatoire contre des Juifs accusés
d’avoir tué le consul espagnol.
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|
1864
|
Dâhir
du sultan reçu par Sir Moses Montefiore et qui sera modifié par un 2e
dâhir.
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1906
|
La
conférence d’Algésiras entérine les positions économiques de
France, titulaire de droits particuliers, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et
l’Espagne, et soumet le Maroc à un contrôle international. Mécontente,
l’Allemagne tente de récupérer une partie du pays, ce qui induira la crise d’Agadir (1911).
|
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1907
|
Massacre
des Juifs de Casablanca et de Settat.
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1912
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30 mars. Le traité de Fès instaure un protectorat français au Maroc.
Avril. Massacre des Juifs de Fès.
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Articles sur ce blog
concernant :
Affaire
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Chrétiens
Culture
France
Il ou elle a dit...
Judaïsme/Juifs
Monde arabe/Islam
Shoah (Holocaust)
Articles in English
Cet article a été publié le 29 mars 2012, puis le :
- 16 avril 2012 à l'approche du centenaire du Tritel (pogrom antisémite) à Fès (17-19 avril 1912, 30 nissan 5672). Du 16 au 18 avril 2012, un colloque à l'Institut Ben Zvi, à l'université Bar-Ilan, au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ) en a rappelé le souvenir., et le 27 décembre 2012 alors que le MAHJ présente l'exposition Juifs d'Algérie ;
- 19 octobre 2013 : Llassociation Morial organise le colloque Commémoration du rétablissement du décret Crémieux 20 octobre 1943-20 octobre 2013, au Centre communautaire de Paris, le 20 octobre 2013, de 14 h à 19 h ;
- 9 décembre 2013 à la mémoire des Juifs massacrés à Mascara (Algérie) le 6 décembre 1832 par des tribus arabes et des troupes d'Abdelkader "ayant abandonné leur chef" ;
- 17 avril 2014.Le Tritel, pogrom antisémite, s'est déroulé à Fès (Maroc) du 17 au 19 avril 1912 (30 nissan 5672) ;
- 20 mai 2014. Dans le cadre du Mois marocain de la communauté israélite de Genève (Suisse), la Synagogue He'hal haness à Genève propose le 20 mai 2014 Marocains juifs, des destins contrariés, documentaire de Younes Laghrari (2014) en présence de Simon Skira, producteur associé et conseiller scientifique. "Le film est construit sur des témoignages de Juifs marocains du Maroc et de la diaspora (Israël, France) et enrichi par les explications d’historiens de ces différents pays qui mettent en perspective le contexte historique de l’époque. Il a été tourné dans trois pays Israël, Maroc et France, pendant près de trois ans" ;
- 17 avril 2015 et 2016, 23 novembre 2016. Le 14 novembre 2016, les Archives du Maroc et le Mémorial de la Shoah ont signé à Rabat une convention de coopération "sur tous les sujets relatifs à l'histoire des Juifs et du judaïsme dans les pays d'Afrique du Nord" afin de "faire connaître l’histoire du judaïsme marocain et de mettre à la disposition du public des sources historiques" sur ce thème. La "nouvelle Constitution du Maroc reconnaît la composante hébraïque comme partie de la culture du royaume. Dans le préambule est inscrit que "l'unité du pays (...) s'est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen" ;
- 18 avril 2017, 17 avril 2018, 18 avril 2019, 16 avril 2020, 16 avril 2021.
Il a été modifié le 9 novembre 2016.- 16 avril 2012 à l'approche du centenaire du Tritel (pogrom antisémite) à Fès (17-19 avril 1912, 30 nissan 5672). Du 16 au 18 avril 2012, un colloque à l'Institut Ben Zvi, à l'université Bar-Ilan, au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ) en a rappelé le souvenir., et le 27 décembre 2012 alors que le MAHJ présente l'exposition Juifs d'Algérie ;
- 19 octobre 2013 : Llassociation Morial organise le colloque Commémoration du rétablissement du décret Crémieux 20 octobre 1943-20 octobre 2013, au Centre communautaire de Paris, le 20 octobre 2013, de 14 h à 19 h ;
- 9 décembre 2013 à la mémoire des Juifs massacrés à Mascara (Algérie) le 6 décembre 1832 par des tribus arabes et des troupes d'Abdelkader "ayant abandonné leur chef" ;
- 17 avril 2014.
- 17 avril 2015 et 2016, 23 novembre 2016. Le 14 novembre 2016, les Archives du Maroc et le Mémorial de la Shoah ont signé à Rabat une convention de coopération "sur tous les sujets relatifs à l'histoire des Juifs et du judaïsme dans les pays d'Afrique du Nord" afin de "faire connaître l’histoire du judaïsme marocain et de mettre à la disposition du public des sources historiques" sur ce thème. La "nouvelle Constitution du Maroc reconnaît la composante hébraïque comme partie de la culture du royaume. Dans le préambule est inscrit que "l'unité du pays (...) s'est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen" ;
- 18 avril 2017, 17 avril 2018, 18 avril 2019, 16 avril 2020, 16 avril 2021.
Ce livre a été vendu lors de la conférence-débat de Pascal Hilout intitulée Islam, islamisme et antisémitisme et organisé(e) par le Cercle Massignon au Carré parisien - 1, rue du général Beuret, 75015 Paris - le 2 avril 2012, à 19 h 30.
Depuis 2010 je n'ai pas l'impression que ce magnifique projet éditorial ai continué. C'est vraiment dommage. L'AIU et d'autres organisations juives devraient le financer. Je ne comprends pas ce désintérêt apparemment "politique", pour ménager les rapports judéo-musulman si j'ai bien compris. Nos dirigeants communautaires s'imaginent-ils vraiment nouer un quelconque dialogue en taisant la vérité historique et en se comportant à nouveau comme des dhimmis ?
RépondreSupprimerDans un monde encore si chrétien, si musulman, si croyant, je comprend que le monde juif préfère rester discret. Nous ne sommes pas sorti du Moyen Age. Et les intellectuels courageux n'ont jamais été des grands nombres...
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