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1ère partie : Que reste-t-il des médias juifs français ? (1/11)
2e partie : La réaction de Philippe Meyer, directeur d'Information Juive
4e partie : La réaction de Virginie Guedj-Bellaïche, journaliste à Actualité juive hebdo et Osmose
5e partie : La réaction d'Alain Granat, directeur de Jewpop
7e partie : La réaction de Michel/Meir Azoulay pour Carole Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo
8e partie : L'affaire al-Dura ? Une conspiration selon Jean Corcos et Rudy Reichstadt
9e partie : Laurent-David Samama, ancien rédacteur en chef de L’Arche
10e partie : Karen Taieb, journaliste médicale sur RCJ
11e partie : L'Arche, magazine du FSJU
Un diner pour les 30 ans de Radio J sous le signe des Résistances
9e partie : Laurent-David Samama, ancien rédacteur en chef de L’Arche
10e partie : Karen Taieb, journaliste médicale sur RCJ
11e partie : L'Arche, magazine du FSJU
Un diner pour les 30 ans de Radio J sous le signe des Résistances
Dans le paysage médiatique Juif français, Radio J est l’une des quatre radios Juives diffusant à Paris sur la fréquence « Juive » (94,8 FM). Les trois autres radios sont Judaïques FM, Radio Chalom et RCJ, radio du FSJU (Fonds Social Juif Unifié).
A l'initiative du militant sioniste juif français Serge Hajdenberg, Radio J est apparue dans le paysage radiophonique français avec la légalisation des « radios libres » au début du premier septennat du Président François Mitterrand.
Sioniste, Radio J s’avère méfiante à l’égard de l’Autorité palestinienne et critique à l'égard des personnalités, présentées comme communautaires, ayant rencontré Mahmoud Abbas à Paris, en septembre 2010.
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En mars 2011, elle a été au centre d’une polémique : elle a « désinvité » Marine Le Pen, présidente du parti d’extrême-droite le Front national, qui avait été invitée au « Forum Radio J », rendez-vous politique dominical, par Frédéric Haziza, animateur du Forum. Saisi par ce journaliste, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) avait déploré que cette radio Juive ne respectât pas la convention signée avec le CSA en 2007 et dans laquelle elle s’engageait « à respecter les recommandations du CSA pendant les périodes électorales », ainsi que la règle de l’équité imposant de donner la parole aux partis non représentés au Parlement.
Judaïsme, antisémitisme et diplomatie
Ce 15 novembre 2011, parmi les convives : Xavier Lemoine, maire (UMP) de Montfermeil, Frédéric Lauze, conseiller Sécurité du Premier ministre, Dominique Lunel, interface pour la communauté juive et mandataire d'associations juives, Frederic Lauze conseiller sécurité du Premier Ministre Joël Mergui, président des Consistoires de France et de Paris-Ile-de-France, Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), l’universitaire Raphaël Drai, les journalistes Ivan Levaï et Ivan Roufiol, Yaron Gamburg, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, ainsi que les dirigeants d'organisations Juives.
Et comme maitres de cérémonies : Guy Rozanowicz, secrétaire général, et Michel Zerbib, directeur de l'information et de la rédaction de Radio J, entourés de leur équipe, dont le journaliste Victor Wintz.
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Il s’est inquiété les tentatives de partis et mouvements afin de faire interdire l’abattage rituel dans l’Union européenne et les « carrés confessionnels », Juifs et musulmans, dans les cimetières français.
Il a souligné la menace iranienne nucléaire militaire visant l’Etat d’Israël. Un Etat dont se sentent très proches les Juifs français qui comptent « sur le Président français pour mener les Palestiniens à la table de négociations pour la paix », a-t-il conclu en stigmatisant le « double langage des Palestiniens : pour la paix en anglais, pour la disparition d’Israël en arabe ».
Des thématiques identiques à celles énoncées par Joël Mergui lors de la cérémonie de voeux pour 5772 à la grande synagogue des Victoires, le 20 septembre 2011, au ministre Philippe Richert représentant Claude Guéant.
Des thématiques identiques à celles énoncées par Joël Mergui lors de la cérémonie de voeux pour 5772 à la grande synagogue des Victoires, le 20 septembre 2011, au ministre Philippe Richert représentant Claude Guéant.
Une « république qui rassemble » (Claude Guéant)
Ministre chargé des Cultes, Claude Guéant a dit, « au nom du gouvernement, tout le respect, toute l’estime et toute la reconnaissance de notre pays envers les Juifs de France qui ont tant œuvré pour lui et qui ont consolidé les valeurs de notre république.. Nous partageons le même idéal républicain, les mêmes valeurs. La France ne saurait oublier qui elle est sans se trahir, sans vous trahir ».
Cette république « suppose un. sentiment d’appartenance à une communauté de destin qui fait la force d’un peuple et son unité, et la communauté juive de France est l’image même de cette appartenance à une communauté… C’est parce que l’histoire de la communauté Juive de France se confond avec l’histoire de notre pays que le dialogue entre les pouvoirs publics et le judaïsme français est permanent », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « La laïcité n’est pas une arme de combat contre les religions. Au contraire, elle est indispensable de la liberté de croire et de ne pas croire… Les conférences départementales de la laïcité et de liberté religieuse ont été constituées par les préfets et visent à passer en revue tous les problèmes concrets qui peuvent se poser aux cultes sur le terrain… Il est difficilement acceptable que dans la France du XXIe siècle le problème des carrés confessionnels ne soit pas définitivement réglé ».
Quant à l’abattage rituel, « sujet de préoccupation important pour vous depuis la publication en 2009 d’un règlement de l’union européen visant à encadrer les pratiques d’abattage sans étourdissement, le gouvernement veille à promouvoir un dispositif réglementaire qui n’impose ni obligation de commande préalable pour abattre préalablement ni système d’étiquetage. Pour le gouvernement, il n’est pas concevable que les acquis de deux siècles de judaïsme consistorial soient oubliés. L’abattage rituel en constitue une façade visible que nous vous garantissons aux plans national et européen ». Une déclaration applaudie.
Sur la Shoah, Claude Guéant a évoqué la cérémonie « poignante… qui oblige à agir pour que demain cela ne revienne jamais » au Mémorial de la Shoah, le 1er mai 2011.
En 2010, le nombre d’actes antisémites avait enregistré une baisse 40%. Cette baisse se confirme : « pour les neuf premiers mois de 2011, ont été recensés 295 actes antisémites, contre 385 pour la même période en 2010 ». Claude Guéant se félicite de cette évolution à la baisse... mais « chacun de ces actes est un acte de trop ».
Puis le ministre a détaillé le plan quinquennal de sécurisation des établissements Juifs mis en œuvre depuis 2005 en liaison avec le FSJU : 500 synagogues, écoles, centres communautaires en ont bénéficié sur l’ensemble du territoire.
Des propos similaires à ceux contenus dans son discours lors de la cérémonie de voeux pour 5772 à la grande synagogue des Victoires, le 20 septembre 2011.
Après avoir rappelé les efforts de la France pour libérer « notre compatriote Guilad Shalit », le ministre a souligné l’amitié de la France pour l’Etat d’Israël. Il s’est lancé dans une explication de la position de la France à l’égard de l’admission de la Palestine à l’ONU, qui n’a guère convaincu. La France n’a pas soutenu la reconnaissance d’un Etat palestinien au Conseil de sécurité en raison du « risque de confrontation diplomatique majeure » et car cela « conduirait sans doute à nouvelles violences et à une impasse dans la région ». La France considère que la sécurité d’Israël doit être garantie, donc elle a pris des initiatives : « Le 21 septembre 2011, le Président de la République a proposé le statut d’Etat non membre observateur à la Palestine » aux Nations unies, puis a voté pour son adhésion comme Etat à l’UNESCO. La France prône « deux Etats-nations [qui] cohabitent dans la paix et garantissent la paix de chacun. Si quiconque menaçait existence Israël, la France serait immédiatement et totalement aux côtés d’Israël », a-t-il conclu en se prononçant pour le renforcement des sanctions contre l’Iran.
Signe de son respect pour la communauté juive et pour Radio J, Claude Guéant est demeuré environ deux heures à cette soirée, alors que son emploi du temps prévoyait un départ peu après le prononcé de son discours.
La résistance et après…
Guy Rozanowicz a remercié les auditeurs fidèles, Juifs et non Juifs en particulier chrétiens.
Photo :
© Alain Azria
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Hommages ont été rendus aussi aux deux autres invités prestigieux.
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Ancien membre du Mossad qui a dirigé l’enlèvement d’un des ordonnateurs de la Shoah, Adolf Eichmann, jugé en 1960 en Israël, Rafael Eitan a poursuivi une carrière politique notamment de ministre (Parti Gil, des retraités). Il a analysé la stratégie d’Arafat pour combattre l’Etat Juif : multiplier les mouvements terroristes prétendument divisés et hors de tout contrôle, mais unis dans le même but génocidaire à l’égard d’Israël.
Force est de constater que le ministre Claude Guéant n’a pas analysé cet antisémitisme actuel et ne profite pas de cette accalmie pour organiser la réunion du Comité interministériel chargé de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, alors que Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), le lui avait demandé lors du dîner de cette organisation Juive porte-parole politique de la communauté Juive française, le 9 février 2011.
Ce qui obligera les Juifs français à subir une nouvelle flambée d’agressions antisémites lors de la prochaine tension au Proche-Orient.
Serge Hajdenberg
Président d’honneur de Radio J qu'il avait vendu récemment à Marc Eisenberg, Serge Hajdenberg est décédé le 5 mars 2021 à l'âge de 79 ans. Il sera enterré en Israël. Ce militant juif français sioniste, rescapé de la Shoah, avait agi en faveur notamment des Juifs dans l'Union soviétique, avait contribué à lancer les 12 heures pour Israël à la charnière des années 1970-1980, et avec son frère Me Henri Hajdenberg, fondateur du Renouveau Juif, il avait contesté le leadership d'organisations juives françaises... Dans les années 2000, plus par esprit démocratique que par réelle conviction de ses chances d'être élu, il avant présenté sa candidature au poste de Président du CRIF contre Roger Cukierman qui briguait un second mandat et n'avait pas de rival.
Le 6 mars 2021 après chabbat, Radio J a rendu hommage à cet "inlassable militant de la lutte contre l’antisémitisme, ardent défenseur d’Israël, inconditionnel protecteur de la communauté juive de France et passeur amoureux de la culture juive. Enfant de la guerre né de parents juifs polonais, avec acharnement, il a lutté aux côtés notamment de Serge et Beate Klarsfeld pour que les crimes nazis ne soient jamais pardonnés et que la Shoah ne soit jamais oubliée.
"Co-fondateur de Radio J, première radio juive de France, il en a été le président pendant plus de 35 ans et a continué à briller par ses éditos incisifs à souhait, jusqu’à son dernier souffle."
"En créant les jeunes de la LICA dans les années 60, Serge a commencé à montrer son engagement sans faille et a persévéré dans ses actions innovantes et audacieuses. Son bagout, son charisme, son humour caustique et son franc parler ne craignaient ni les susceptibilités des uns ni les critiques des autres : Serge incarnait la liberté de penser, de dire et de faire."
"Cette vie incroyable n’aurait pas été possible sans l’accompagnement et le soutien indéfectibles de sa femme Suzy, militante aussi infatigable que lui. Leur nombreuse descendance porte le sceau de leur engagement. Avec sa femme Suzy, ses 4 filles Noémie, Yaël, Judith et Deborah, ses 16 petits-enfants et ses 2 arrière-petites-filles, nous partageons une infinie tristesse. Sa voix à nulle autre comparable continue à résonner dans les foyers juifs de France, partout où il a mené ses combats pour la cause juive et dans nos cœurs blessés."
Serge Hajdenberg a été inhumé le 11 mars 2021 au cimetière de Pétah Tikva, en Israël.
(1) Dominique Lunel a notamment œuvré pour la réintégration de Catherine Pederzoli-Ventura et a été primée pour son travail en faveur de l’amélioration des relations intercommunautaires. Le 20 novembre 2010, Dominique Lunel était intervenue auprès de Claude Guéant à propos du refus d’une conférence de presse de Bat Ye’or, auteur de L’Europe et le spectre du califat, au CAPE (Centre d’accueil de la presse étrangère) à Paris.
Affaire al-Dura/Israël
Publié le 23 novembre 2011, cet article a été modifié le 7 mars 2021.
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