2e partie : « Notre cabinet a constaté l’inaction des organisations communautaires françaises », déclare Me Henri Simon (2/5)
3e partie : Le FSJU assiste des Juifs originaires du Maroc et de Tunisie pour leur indemnisation par la Claims Conference (3/5)4e partie : Interview d’Hillary Kessler-Godin,directrice de la Communication de la Claims Conference (4/5)
5e partie : Quand un indemnisé de la Claims Conference se rebiffe contre Me Henri Simon (5/5)
An excerpt of my articles was translated in English by Point of no return
L’annonce est bien placée : dans les premières pages du n°1177 (22 septembre 2011) d’Actualité juive, hebdomadaire incontournable de la communauté juive française [1].
Carences
informatives d’un formulaire daté
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Les « formalités étant simplifiées », les
personnes visées sont invitées à se rendre à la synagogue consistoriale Berith Chalom, présidée par Salomon Attia (Paris), avec divers documents. Un numéro de téléphone et un e-mail sont indiqués
dans l’annonce.
Ce 5 octobre 2011, une dame entre dans cette belle
synagogue du quartier de la gare Saint-Lazare. Dans une salle, plusieurs
personnes remplissent des formulaires. Au fond, un sexagénaire enregistre les
dossiers. Cette dame demande à remplir un formulaire. S’étonne de devoir payer
un avocat. S’étonne de n’avoir pas reçu de réponse à son courriel. Demande des
informations. La réponse à ses questions pourrait se résumer ainsi :
« On ne répond pas aux courriels. Si vous n’êtes pas contente, ne
remplissez pas le formulaire et partez ».
Régie par les lois québécoises, la procuration lie le
signataire et ses ayants droit à cet avocat autorisé à « obtenir tous les
renseignements » sur le demandeur et à recevoir « tous renseignements
nominatifs versés » dans le cadre du « présent programme » qui
n’est pas nommé.
Le demandeur s’engage à remettre un chèque de 500 € à
l’ordre du cabinet Simon & Associés. Un chèque non daté ! Un chèque conservé à la synagogue
Berith Chalom jusqu’à la « réception de l’indemnité à laquelle » le
demandeur est éligible, date à laquelle ce « titre de paiement » sera
remis à l’avocat pour être « encaissé à titre de paiement final et total »
de ses honoraires. Si le demandeur ne percevait aucune indemnité, le chèque
serait détruit.
Une procédure opaque
qui isole les survivants Juifs
De quelles indemnités s’agit-il ? Celles du Fonds Hardship ?
Pourquoi ne pas mentionner la faculté d’appel des décisions de la Claims Conference et
exclure toute action judiciaire ? Quels sont les critères
d’admission ? Pourquoi une indemnisation et une annonce si tardives, ce
qui a pénalisé des Juifs, aujourd’hui décédés, mais éligibles à ces indemnités ?
Mystères.
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La médiation d’un avocat est d’autant plus surprenante que le
formulaire et la notice explicative du
Fonds Hardship sont téléchargeables gratuitement sur le site Internet de la Claims
Conference et que des organisations juives françaises - la Fondation CASIP-COJASOR, FSJU
(Fonds Social Juif Unifié) - sont en contact avec la Claims Conference.
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Y aurait-il deux catégories de Juifs indemnisables :
ceux assistés par des organisations communautaires et ceux qui devront
acquitter les honoraires de Me Henri Simon ? Une information plus précise
sur ces indemnités ne pourrait-elle pas figurer dans les sites Internet ou dans
les newsletters de ces organisations communautaires françaises ?
J’ai interrogé la Claims Conference et Me Henri
Simon. Je publierai leurs réponses dès réception.
J'ai aussi sollicité la réaction du FSJU, de la Fondation Casip-Cojasor et du Consistoire israélite de Paris Ile-de-France - son président, Joël Mergui, et le grand rabbin de Paris, David Messas, sont tous deux d'origine marocaine - et je publierai leurs opinions dès réception.
Visuels : © DR
J'ai aussi sollicité la réaction du FSJU, de la Fondation Casip-Cojasor et du Consistoire israélite de Paris Ile-de-France - son président, Joël Mergui, et le grand rabbin de Paris, David Messas, sont tous deux d'origine marocaine - et je publierai leurs opinions dès réception.
Visuels : © DR
[1] J'ai collaboré à Actualité juive de 2001 à 2004.
Cet article a été publié le 11 octobre 2011 et modifié pour la dernière fois le 28 novembre 2011.
Articles sur ce blog concernant :
- Culture
- France
- Shoah (Holocaust)
Cet article a été publié le 11 octobre 2011.
Cet article a été publié le 11 octobre 2011.
Merci pour cette article. Pour illustrer les problèmes liés à l'indemnisation des victimes du nazisme, voici la réponse de Mme F. du FSJU à propos de mon père né en 1939 (donc ayant vécu sous le régime de Vichy en France!) fils et petit fils de déportés juifs (père rescapé et grand-mère décédé à Auschwitz ainsi que d'autres membres de la famille proches):
RépondreSupprimer"Pour être brève, malheureusement les questions liées aux indemnisations sont extrêmement complexes et arrivent bien tardivement. La plupart des dossiers sont traités mondialement soit aux USA, soit en Allemagne ou encore en Israel.
Rare sont les dossiers traités en France (les spoliations de biens)
Votre Papa aurait pu avoir des indemnisations il y a quelques années de cela lorsqu’il s’agissait de rechercher les enfants de déportés, ce qui n’est plus du tout le cas aujourd’hui.
Il y a eu ensuite les spoliations de biens immobiliers, puis les fonds en déshérence
Aujourd’hui il ne reste presque plus personne de cette terrible époque et la plupart des dispositifs ne concernent aucunement les enfants mais les personnes elles-mêmes.
Pour exemple, les enfants cachés, les personnes elles-mêmes privées de circuler etc….
Pour vous donner un autre exemple, en Hongrie, il y avait le train des Juifs, il s’agissait d’un train rempli de biens tableaux, or, etc.. et les autorités recherches aujourd’hui les propriétaires de ces biens mais certainement pas leurs descendants !!!!! la majorité de ces fonds sont partis pour la création d’une maison de retraite en Suède ou en Norvège je ne me souviens plus très bien !!! "
J'en conclu qu'un enfant ayant en France subi le régime de Vichy, la déportation de son père, sa grand-mère et d'autres membres de la famille n'a pas vécu directement la persécution nazie alors qu'un enfant juif marocain au Maroc à la même époque aurait subi cette persécution à cause des restrictions de circulation imposé par le même régime.
Notez par ailleurs la comparaison abusive que Mme F. fait avec les biens spoliés!