30 septembre 1938 : l’annonce
de la signature des accords de Munich – démantèlement de la Tchécoslovaquie par
l’abandon de la région des Sudètes - est accueillie par la liesse à Londres et
à Paris, et la stupéfaction à Prague. Des accords symboles de la lâcheté, de l’aveuglement et de la naïveté de dirigeants
politiques de démocraties face au totalitarisme. Arte diffusera le 6 avril 2023 à 03 h 40, dans le cadre de "Mystères d'archives", "1938. Chamberlain cherche la paix avec Hitler" de Serge Viallet et Julien Gaurichon.
29-30
septembre 1938. La conférence de Munich réunit les représentants de la
Grande-Bretagne – Premier ministre conservateur Neville Chamberlain -, de la
France – Edouard Daladier, président du Conseil -, de l’Italie – Benito
Mussolini, Duce - et de l’Allemagne –
Führer Adolf Hitler. En est absente
la Tchécoslovaquie, pourtant au centre des négociations.
Pour mettre un
terme à la crise des Sudètes – trois millions de germanophones vivent dans la
région tchèque des Sudètes, en Bohême et en Moravie - et « pour
sauvegarder la paix », la Tchécoslovaquie est démembrée : le IIIe
Reich annexe les Sudètes. Après 1945, par les décrets Beneš, la Tchécoslovaquie
expulse et exproprie 2,6 Allemands des Sudètes, « collaborateurs du régime
nazi », qui s’installent dans les Länder allemands - notamment de Bavière
et de Saxe – ainsi qu’en Autriche. Un événement tragique, douloureux prévu par la conférence de Potsdam (17 juillet- 2 août 1945) et qui se
conclut par l’intégration des réfugiés dans leurs pays d’accueil dont ils contribuent
à l’essor.
A Londres,
Chamberlain est accueilli par une foule enthousiaste. Winston Churchill avait
pourtant prévenu : « Vous aviez le choix entre le déshonneur et la
guerre. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre ».
En France,
Daladier craint une réaction courroucée de la population. C’est au contraire
des Français en liesse qui l’accueillent. « Les cons ! »,
murmure Daladier. Le socialiste Léon Blum est partagé entre « un lâche
soulagement et la honte ».
Les
Tchécoslovaques dont Jiři Kosta, Juif tchèque né en 1921, sont stupéfaits par
l’abandon ou le sacrifice contraint de leur pays, bastion de démocratie en
Europe de l’Est, havre pour les réfugiés ayant fui le nazisme.
A la suite de
l’invasion allemande dans les Sudètes, 100 000 sociaux-démocrates,
communistes et Juifs fuient cette région.
Moins d’un an
plus tard, l’invasion de la Pologne par la Wehrmacht déclenche la Seconde
Guerre mondiale. Ce répit a-t-il été utile aux démocraties européennes pour
mieux se réarmer face à une armée allemande vantant sa Luftwaffe ? La Blitzkrieg (guerre éclair, en allemand)
tend à prouver le contraire.
Des enseignements tirés des accords de
Munich
Les accords de Munich ont démontré l’inanité et le danger de la « politique
d’apaisement », du déni de la réalité – réarmement allemand, projet
expansionniste nazi -, du pacifisme ayant guidé les démocraties européennes à
l’égard de l’Allemagne nazie. Pour le gouvernement britannique, « la
question des Juifs est une affaire intérieure allemande, donc sans influence
sur la politique étrangère » britannique, précise l’historien Ian Kershaw.
L'historiographie sur cette période a nuancé le portrait de Chamberlain et la perception des accords de Munich. Se fondant sur des archives rendues publiques dans les années 1960, des historiens ont souligné la faible marge de manœuvre du Premier ministre britannique. Des auteurs ont insisté sur la nécessité de la France et de la Grande-Bretagne de gagner du temps pour se doter d'un arsenal militaire moderne.
L'historiographie sur cette période a nuancé le portrait de Chamberlain et la perception des accords de Munich. Se fondant sur des archives rendues publiques dans les années 1960, des historiens ont souligné la faible marge de manœuvre du Premier ministre britannique. Des auteurs ont insisté sur la nécessité de la France et de la Grande-Bretagne de gagner du temps pour se doter d'un arsenal militaire moderne.
Ce chemin de
la lâcheté, de l’aveuglement, de la vanité et de l’illégalité – la France ne
respecte pas ses engagements à l’égard de la Tchécoslovaquie – est jalonné par des
étapes importantes auxquelles ces démocraties, comme la Société des Nations
(SDN), ne réagissent pas, tels le rétablissement du service militaire
obligatoire par Hitler en 1935 ou l’occupation en 1936 par l’Allemagne nazie de
la Rhénanie démilitarisée, en violation de trois clauses du traité de
Versailles et des traités de Locarno.
Munichois ou
antimunichois ? Depuis des décennies, ces épithètes qualifient les
partisans ou les adversaires de l’appeasement
lors des crises affectant les relations internationales. Et certains
s’efforcent de tirer des enseignements de ces accords honteux pour éviter une telle
faute politique aux conséquences graves : millions de victimes de la
guerre, dont celles Juives de la Shoah. Comment et quand faut-il réagir face
aux dictateurs ? Les démocraties doivent-elles s'atteler à soutenir tous ceux qui luttent contre des dictateurs ou autocrates, et au risque d'amener au pouvoir, via des élections démocratiques des ennemis des libertés, des islamistes qui imposeront un régime autoritaire fondé sur la sharia (Libye) et promouvront le jihad ?
"1938. Chamberlain cherche la paix avec Hitler"
"Mystères d'archives" est "une collection d'enquêtes fouillées qui interroge les images historiques, célèbres ou inédites" qui offre un "autre regard sur les événements du XXe siècle. Comment les médias ont-ils couvert la capitulation du Japon en 1945 ? Pourquoi y a-t-il eu trois cérémonies pour les funérailles de Charles de Gaulle ? A quoi les images des ONG ont-elles servi lors de la famine en Russie ? Cette série documentaire jette un nouveau regard sur l'histoire mondiale et des événements du XXe siècle en analysant minutieusement les images d'archives, célèbres ou inédites".
Arte diffusera le 6 avril 2023 à 03 h 40, dans le cadre de "Mystères d'archives", "1938. Chamberlain cherche la paix avec Hitler" de Serge Viallet et Julien Gaurichon.
"En septembre 1938, alors qu'Adolf Hitler veut s'emparer par la force des Sudètes, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain décide de mener seul des négociations avec le Führer pour dénouer une crise qui fait courir le risque d'une nouvelle guerre à l'Europe. Comment ces trois entretiens effectués en quinze jours se sont-ils réellement passés ?"
"Septembre 1938. Six mois après l'annexion de l'Autriche par le IIIe Reich, Adolf Hitler veut s'emparer des Sudètes, où vivent 3,5 millions de Tchécoslovaques d'origine allemande. Le leader nazi menace d'utiliser la force pour y parvenir. Neville Chamberlain, le Premier ministre britannique, décide de mener seul des négociations avec le Führer pour dénouer une crise qui fait courir le risque d'une nouvelle guerre à l'Europe. Voulant à tout prix préserver la paix entre le Royaume-Uni et le IIIe Reich, il effectue trois voyages en Allemagne en quinze jours pour s’entretenir avec Hitler. À chacun de ses retours, le pied à peine posé sur le tarmac, il diffuse tout sourire aux nombreux journalistes présents des messages d’apaisement et d’espoir. Mais comment ses entretiens avec une personnalité aussi déterminée et colérique que Hitler se sont-ils réellement passés ? De quelle manière la Tchécoslovaquie et la France, grande alliée du Royaume-Uni, sont-elles consultées par Chamberlain ?"
"1938, Chamberlain et Munich"
Histoire rediffusera le 24 mai 2016, dans le cadre de Histoire de comprendre, 1938, Chamberlain et Munich, réalisé par Robert Mugnerot, avec Alexandre Adler.
"Le 30 septembre 1938, la conférence de Munich mettait fin à une grave crise internationale. Les représentants de la France et de l'Angleterre, le président du Conseil Edouard Daladier et le Premier ministre Arthur Chamberlain, de crainte de provoquer un embrasement généralisé, abandonnaient la Tchécoslovaquie, leur alliée, aux appétits d'annexion de l'Allemagne hitlérienne. La région des Sudètes fut immédiatement rattachée au Reich. De retour à Londres, Chamberlain, triomphant, annonçait à une opinion soulagée qu'il ramenait « la paix pour notre temps ». Un temps qui fut très bref. Un an plus tard, les démocraties, qui n'avaient pas voulu entrer en guerre pour la Tchécoslovaquie, le faisaient pour la Pologne : la Seconde Guerre mondiale éclatait".
« Les dessous des accords de Munich »
Arte a diffusé « Les dessous des accords de Munich » (Hitlers Ultimatum – DieWahrheit über das Münchner Abkommen), documentaire de Christine Rütten.
La
réalisatrice Christine Rütten évoque Saddam Hussein massacrant des Kurdes.
Montre des images de musulmans décharnés internés derrière des fils barbelés
d’un camp de concentration dans l’ex-Yougoslavie. « Slobodan Milošević avait exposé son projet
dans son discours du champ des merles en 1989 », déclare Daniel
Cohn-Bendit, eurodéputé Vert qui a prôné l’intervention armée dans
l’ex-Yougoslavie contre le leader serbe Milošević.
Mettre en parallèle Hitler, Hussein et Milošević
ne parait pas pertinent.
Par contre, la comparaison entre Hitler et
les islamistes qui veulent détruire Israël, peuple et Etat, s’impose.
Autres exemples de l’actualité des accords de
Munich, l’approbation par nombre de pays de la proclamation unilatérale d’un Etat palestinien
observateur non membre de l'ONU le 29 novembre 2012, à l’assemblée générale des Nations unies ou l’attentisme – Union européenne -,
voire le possible soutien français à cette proclamation illégale de la « Palestine »
et qui implique la disparition de l’Etat Juif. Les Etats-Unis ont annoncé
qu’ils opposeront leur veto si une telle proclamation était présentée au
Conseil onusien de sécurité dont ils sont membres de droit.
Quant à la conférence de Paris que la France entend réunir fin mai 2016 en vue de mettre fin au "conflit israélo-palestinien", sans l'Etat d'Israël ni l'Autorité palestinienne, et tout en affirmant avec prétention et vanité détenir les "paramètres de la paix" et a déjà annoncer qu'elle proclamera l'Etat palestinien en cas de refus de l'Etat Juif de ses conclusions, elle fait penser à quoi ?
Quant à la conférence de Paris que la France entend réunir fin mai 2016 en vue de mettre fin au "conflit israélo-palestinien", sans l'Etat d'Israël ni l'Autorité palestinienne, et tout en affirmant avec prétention et vanité détenir les "paramètres de la paix" et a déjà annoncer qu'elle proclamera l'Etat palestinien en cas de refus de l'Etat Juif de ses conclusions, elle fait penser à quoi ?
France, 2021, 26 min
Coproduction : ARTE France, INA
Sur Arte le 6 avril 2023 à 03 h 40
Disponible du 24/02/2023 au 01/09/2023
de Christine Rütten
2008, 52 minutes
Diffusions les
15 septembre
2011 à 1 h 35 et
27 septembre
2011 à 10 h 55
1938, Chamberlain et Munich de Robert Mugnerot
Diffusions sur Histoire les 4 et 11 février, 18 et 19 mars 2014, 2, 9, 17 et 27 juillet 2015
1938, Chamberlain et Munich de Robert Mugnerot
Diffusions sur Histoire les 4 et 11 février, 18 et 19 mars 2014, 2, 9, 17 et 27 juillet 2015
Visuels : ©
HR
Articles sur ce blog concernant :
- France
- Shoah (Holocaust)
Cet article a été publié le 14 septembre 2011 et le :
- 7 mai 2013 à l'approche de la diffusion par la chaine Histoire, les 11 et 14 mai 2013, du documentaire de 1938, Chamberlain et Munich, documentaire de Robert Mugnerot ;
- 17 mars 2014. Histoire a diffusé les 18 et 19 mars 2014 1938, Chamberlain et Munich de Robert Mugnerot ;
- 2 juillet 2015, 24 mai 2016.
Cet article a été publié le 14 septembre 2011 et le :
- 7 mai 2013 à l'approche de la diffusion par la chaine Histoire, les 11 et 14 mai 2013, du documentaire de 1938, Chamberlain et Munich, documentaire de Robert Mugnerot ;
- 17 mars 2014. Histoire a diffusé les 18 et 19 mars 2014 1938, Chamberlain et Munich de Robert Mugnerot ;
- 2 juillet 2015, 24 mai 2016.
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