Compositeur et musicien Juif né en Galicie, Norbert Glanzberg a fui l'Allemagne nazie pour se réfugier en France. Accompagnateur au piano de vedettes de variétés, il est devenu célèbre par ses chansons populaires chantées notamment par Edith Piaf, Yves Montand, Henri Salvador et Renée Lebas, ainsi que par ses musiques de films. A partir des années 1980, il retourne à la musique classique en composant ses Holocaust Songs et Holocaust Lieders. Une biographie d'Astrid Freyeisen et divers hommages sont consacrés à cet artiste talentueux. Les 26 mai 2021 à 13 h 35, 29 mai 2021 à 21 h 45 et 10 juin 2021 à 13 h 35, Histoire diffusera, dans le cadre de "L'ombre d'un doute", "Les artistes sous l'Occupation" réalisé par Paul De Genève et Guillaume Pérez (France, Martange Productions, 2014), présenté par Franck Ferrand.
« Keren Ann au Festival Rudolstadt 2016 » par Axel Ludewig
« Asaf Avidan - ARTE Sessions@Château d'Hérouville » par Julien Faustino
Barbara (1930-1997)
Brigitte Bardot
Georges Brassens (1921-1981)
Jacques Canetti. 50 ans de chansons. 50 ans de passion
Lemmy Constantine
« Je suis venu vous dire… Gainsbourg by Ginzburg » par Pierre-Henry Salfati
Le compositeur Norbert Glanzberg (1910-2001)
Johnny Hallyday (1943-2017)
Joana chante Aznavour
« L’histoire d’Irène » par Damian Pettigrew
Luc Lazza, chanteur et comédien
Yael Naïm et David Donatien
« Au cœur de la nuit. Feo Aladag Et Noa », de Markus Heidingsfelder
Edith Piaf (1915-1963)
Paris en chansons
« Les chansons du Front populaire », par Yves Riou et Philippe Pouchain
« Chantons la Libération » par Philippe Pouchain et Yves Riou
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Edith Piaf (1915-1963)
Paris en chansons
« Les chansons du Front populaire », par Yves Riou et Philippe Pouchain
« Chantons la Libération » par Philippe Pouchain et Yves Riou
Padam Padam, Les grands boulevards, Ça c'est de la musique, Mon manège à moi, Chariot... Si ces airs ont été fredonnés, chantés ou siffloter dans le monde entier, pendant des décennies dans le monde entier, rares connaissent le nom du compositeur : Norbert Glanzberg.
De Rohatyn à Berlin
Nathan (Norbert) Glanzberg est né en 1910 dans une famille juive à Rohatyn (Galicie) alors province de l'empire austro-hongrois. Son père, Samuel Glanzberg, est peintre en bâtiment parlant yiddish.
Espérant de meilleures conditions de vie, la famille Glanzberg s'installe l'année suivante à Würzburg (Bavière). Samuel Glanzberg devient voyageur de commerce en vins.
Recevant un harmonica, cet enfant doué interroge : " Pourquoi la musique ri ? Pourquoi la musique pleure ? "
Formé à la composition au Conservatoire de la ville, Norbert Glanzberg est recruté comme co-répétiteur et chef d'orchestre au Stadtstheater (théâtre-opéra) municipal en 1928, puis chef de chœur et assistant du chef d'orchestre d'Aix-la-Chapelle en 1929. Il assiste Alban Berg dirigeant Woyzeck et s'en "trouva enrichi sur le plan humain", et joue les Danses roumaines de Béla Bartók.
Soucieux d'élargir ses horizons, ce provincial se rend à Berlin où il est immédiatement engagé comme chef d'orchestre à l'Admiralpalast, une salle de mille spectateurs, où il dirige notamment La princesse Czardas de Haller avec Hans Albers, un spectacle entre revue et opérette.
En 1930, la firme cinématographique UFA (Universum Film AG), une des plus importantes sociétés de production allemandes dont les studios sont situés à Neubabelsberg, engage Norbert Glanzberg pour composer la musique de la comédie de Billy Wilder Der Falsche Ehemann (Le faux mari). Les Comedian Harmonists, un sextuor vocal a capella, y interprètent son fox-trot Hasch mich, mein Liebling, hasch mich ! (Attrape-moi, chéri, attrape-moi !) Un concert d'éloges accueille les musiques "pleine d'entrain" de Norbert Glanzberg. Ce fox-trot est "déclaré hymne de l'année 1931".
Deuxième film dont Norbert Glanzberg compose la musique : Dann schon lieber Lebertran (Alors on préfère l'huile de foie de morue), un moyen métrage de Max Ophüls.
Norbert Glanzberg travaille ensuite "comme nègre pour des musiciens connus".
Dans cette République de Weimar finissante, Norbert Glanzberg subit au sein de la société Juive de production Orbis-Film la discrimination favorisant des quotas pour les Allemands et au sein de l'UFA les restrictions visant les Juifs.
"Goebbels, le Gauleiter de Berlin" le "cite dans son journal, Der Angriff : "le petit Juif de Galicie", Glanzberg, prend "le pain de la bouche de jeunes musiciens blonds".
Puis, le 15 juillet 1932, Der Deutsche Film, la revue du cinéma du NSDAP, parti nazi, liste "les musiciens du film parlant à l'UFA dont tous des Juifs : May, Meisel, Grabowski, Heymann, Glanzberg, Hollaender, Gilbert, Erwin Strauss, etc... Désormais, la littérature, les journaux, les films allemands seront entre les mains d'Allemands, c'est-à-dire de personnes capables de sentir".
L'arrivée d'Hitler au pouvoir en janvier 1933 renforce les inquiétudes de Norbert Glanzberg.
Après l'incendie du Reichstag (27-28 février 1933), prévenu par la propriétaire de son logement que deux agents de la Gestapo l'y attendent, Norbert Glanzberg fuit à Paris.
Une carrière freinée par la guerre
Là, Norbert Glanzberg retrouve Billy Wilder et d'autres artistes contraints à l'exil : Max Ophüls, Eugen Schüfftan.
Peu tenté par les Etats-Unis, il se rend chez ses parents à Wurtzbourg, puis retourne à Paris en juillet 1933. Après la Nuit de cristal, ses parents rejoignent aux Etats-Unis leur fille Liesel.
Norbert Glanzberg gagne difficilement sa vie comme marchand ambulant, accordéoniste dans les rues, pianiste de cabarets du quartier de Pigalle et dans les bals musettes, ou en vendant ses mélodies à des éditeurs.
Il s'éprend de Lilli Palmer qui chante avec sa sœur Irène pour gagner leur vie, avant de gagner l'Angleterre où elle entamera une carrière cinématographique qui la mènera à Hollywood.
En 1936, Norbert Glanzberg rencontre Django Reinhardt, guitariste en jazz manouche, avec lequel il se produit, et croise la môme Piaf.
Sa rencontre en 1938, à Hilversum (Pays-Bas) avec Lys Gauty est décisive. Cette chanteuse alors célèbre interprète Sans y penser (1937), un immense succès, Le bonheur est entré dans mon cœur pour le film La goualeuse (1938), et La belle marinière (1939) et commence à acquérir une notoriété, "mais les droits d'auteurs se faisaient attendre... Entretemps, l'armée allemande avait envahi la France et confisqué tous les droits d'auteur des Juifs".
Non inscrit à la SACEM, Norbert Glanzberg ne perçoit pas ses droits d'auteur : « J'ai essayé d'entrer à la SACEM à partir de 1935, chaque fois, ils me recalaient. Je savais que c'était parce que j'étais réfugié d'Allemagne. Je n'ai même pas pu passer l'examen de compositeur (obligatoire à l'époque, ndlr). J'ai fini par rentrer à la société des auteurs italienne, qui ne m'a jamais versé un sou », confie-t-il à Libération en 1999. En 1941, les éditions et instruments Paul Beuscher lui écrivent : "L'affaire Petit bouquet de violettes a été remise aux mains de la SACEM" !
En 1939, réfugié polonais, Norbert Glanzberg est mobilisé dans l'armée polonaise.
Après une guerre éclair, les Allemands entrent à Paris en juin 1940. Le gouvernement du maréchal Pétain signe l'armistice.
En 1940, démobilisé, il se rend en zone libre, dans le sud de la France. A Marseille, il côtoie Mistinguett, Maurice Chevalier, Joséphine Baker...
En octobre 1941, L imprésario Félix Marouani l'engage pour accompagner Edith Piaf. Norbert Glanzberg et Piaf et vivent une histoire d'amour qui se transformera en amitié. C'est Edith Piaf qui déchire, sans l'en prévenir, le visa permettant l'immigration aux Etats-Unis de Norbert Glanzberg.
Il accompagne aussi Tino Rossi, qui lui trouve une cachette à Marseille Grâce à Piaf, il est accueilli, avec d'autres artistes comme la pianiste Clara Haskil et le chef d'orchestre Manuel Rosenthal par la comtesse Pastré, amatrice d'art, dans son château.
Pour subvenir à ses besoins - acheter des faux papiers, des cartes de ravitaillement -, il vend ses musiques à des musiciens : « Mais j'ai dû vendre des chansons à des musiciens qui les ont signées de leurs noms et ne me les ont jamais rendues, notamment une pour un film de Tino Rossi, Fièvres, qui a été un grand succès ». Un éditeur parisien publie certaines de ses chansons sans le mentionner comme compositeur.
Le 2 mai 1943, Norbert Glanzberg est arrêté et condamné à une peine d'emprisonnement à Nice de six mois pour détention de faux papiers.
Grâce à l'actrice Marie Bell sollicitée par Tino Rossi, au préfet Durafour et à un gardien de prison corse, il fuit en août 1943.
Jusqu'en 1944, il est caché par le compositeur Georges Auric, puis par le poète René Laporte à Antibes, et à Varilhes près de Toulouse. Là, il rencontre des écrivains et poètes résistants. Norbert Glanzberg est alors aidé par Piaf, Tino Rossi et Mistinguett.
A l'été 1944, s'achève une période éprouvante de persécutions antisémites, de fuites et de dissimulations qui lui laisse des séquelles psychologiques.
Compositeur exigeant de variétés et de films
Après la Libération, vient le temps de l'Epuration qui vise aussi les artistes. Norbert Glanzberg témoignera en faveur de Maurice Chevalier, arrêté par le mouvement de résistance "Soleil", Mistinguett qui l'avait hébergé brièvement dans son appartement, et Tino Rossi.
Norbert Glanzberg intègre la SACEM sous le parrainage de Georges Auric le 26 janvier 1945 ; sa précédente demande "en novembre 1940 n'avait pas abouti". Il essaie de « récupérer les droits sur ces chansons après la guerre. Mes demandes auprès de la SACEM, qui les avait collectés en France, et de sa sœur italienne, dont j'étais membre, sont toutes deux restées vaines », confie Norbert Glanzberg au Point en 1999.
De 1946 à 1948, il accompagne en tournée Renée Lebas pour laquelle il compose Tout le long des rues 1947 et Entre nous, Tino Rossi et Charles Trénet. Il se produit aussi comme pianiste lors de luxueuses croisières.
Les plus célèbres interprètes de ce compositeur demeurent Edith Piaf - Padam, Padam sur des paroles d'Henri Contet (1951) et Mon manège à moi -, Yves Montand - Moi j'm'en fous (1946) et Les grands boulevards (1951) -, Colette Renard (Ça c’est de la musique, 1958).
Dans Mon manège à moi, chanson refusée par Yves Montand et créée par Edith Piaf, Norbert Glanzberg introduit "une petite nouveauté dans le genre de la chanson. Une chanson se compose normalement d'une mélodie et de son accompagnement. Le refrain de Mon manège, c'est la mélodie. Alors, je retourne les choses et je fais de la mélodie l'accompagnement. Ça va avec le thème du manège et c'est une façon subtile de changer quelque chose. Olivier Messiaen m'a dit une fois que ça vaudrait le coup d'introduire cette astuce dans la musique classique".
Cinéma
Parallèlement, Norbert Glanzberg écrit la musique de films : comédies - La mariée est trop belle de Pierre Gaspard-Huit (1956) avec Brigitte Bardot, Mon oncle de Jacques Tati (1958) -, drames - La sorcière d'André Michel avec Marina Vlady (1956) -, aventures : Michel Strogoff de Carmine Gallone avec Curd Jürgens (1956).
Norbert Glanzberg acquiert aussi des salles de cinéma à Paris : le Studio Bertrand, Les Acacias, le Saint-Séverin.
Le 12 août 2018, à 9 h 30, Arte diffusa Mon Oncle (Mein Onkel), de Jacques Tati avec une musique signée notamment par Norbert Glanzberg. "Monsieur Hulot, doux rêveur un rien gaffeur, habite un modeste appartement. Sa sœur, mariée à un riche industriel, vit dans une villa ultramoderne... Signée Jacques Tati, cette satire du snobisme et des délires architecturaux est avant tout un feu d’artifice de trouvailles de mise en scène. Attention, chef-d'oeuvre !"
"M. Hulot, gentil hurluberlu, habite un modeste deux-pièces dans un vieux quartier populaire. Il rend parfois visite à sa sœur, mariée à M. Arpel, un riche industriel qui fabrique des tuyaux en plastique. Les Arpel habitent une villa ultramoderne pourvue des dernières innovations de l'électroménager. Gérard, leur fils de 9 ans, adore cet oncle fantaisiste qui sait si bien partager ses jeux. C'est suffisant pour que M. Arpel cherche à les éloigner l'un de l'autre. Il trouve à son beau-frère un emploi dans son usine, mais Hulot, incapable d'un travail suivi, y sème le désordre…"
"L’humour de Mon oncle repose entièrement sur l’inadaptation d’un homme "normal", mais timide et lunatique, dans un monde qui a perdu tout sens de la raison et de la mesure, malgré son obsession de la rentabilité et du fonctionnalisme. Satire du snobisme, des délires architecturaux (la villa Arpel est l’autre personnage inoubliable du film) et d’un univers pavillonnaire aliénant, Mon oncle est un feu d’artifice de trouvailles de mise en scène, avec l’invention d’un burlesque moderne qui exploite le moindre objet, le moindre détail à des fins comiques et poétiques, sans parler du perfectionnisme formel de Tati sur la couleur, qu’il utilise pour la première fois. Le cinéaste développe aussi ses recherches sur le son et le langage, après les ruminations paysannes du facteur François dans Jour de fête – bribes de phrases, babil mondain, expressions toutes faites qui côtoient onomatopées et propos incompréhensibles… Godard s’en souviendra, allant jusqu’à rendre un hommage explicite à Tati dans Soigne ta droite (Tati écrivit et interpréta un court métrage réalisé par René Clément : Soigne ton gauche).
Norbert Glanzberg acquiert aussi des salles de cinéma à Paris : le Studio Bertrand, Les Acacias, le Saint-Séverin.
Le 12 août 2018, à 9 h 30, Arte diffusa Mon Oncle (Mein Onkel), de Jacques Tati avec une musique signée notamment par Norbert Glanzberg. "Monsieur Hulot, doux rêveur un rien gaffeur, habite un modeste appartement. Sa sœur, mariée à un riche industriel, vit dans une villa ultramoderne... Signée Jacques Tati, cette satire du snobisme et des délires architecturaux est avant tout un feu d’artifice de trouvailles de mise en scène. Attention, chef-d'oeuvre !"
"M. Hulot, gentil hurluberlu, habite un modeste deux-pièces dans un vieux quartier populaire. Il rend parfois visite à sa sœur, mariée à M. Arpel, un riche industriel qui fabrique des tuyaux en plastique. Les Arpel habitent une villa ultramoderne pourvue des dernières innovations de l'électroménager. Gérard, leur fils de 9 ans, adore cet oncle fantaisiste qui sait si bien partager ses jeux. C'est suffisant pour que M. Arpel cherche à les éloigner l'un de l'autre. Il trouve à son beau-frère un emploi dans son usine, mais Hulot, incapable d'un travail suivi, y sème le désordre…"
"L’humour de Mon oncle repose entièrement sur l’inadaptation d’un homme "normal", mais timide et lunatique, dans un monde qui a perdu tout sens de la raison et de la mesure, malgré son obsession de la rentabilité et du fonctionnalisme. Satire du snobisme, des délires architecturaux (la villa Arpel est l’autre personnage inoubliable du film) et d’un univers pavillonnaire aliénant, Mon oncle est un feu d’artifice de trouvailles de mise en scène, avec l’invention d’un burlesque moderne qui exploite le moindre objet, le moindre détail à des fins comiques et poétiques, sans parler du perfectionnisme formel de Tati sur la couleur, qu’il utilise pour la première fois. Le cinéaste développe aussi ses recherches sur le son et le langage, après les ruminations paysannes du facteur François dans Jour de fête – bribes de phrases, babil mondain, expressions toutes faites qui côtoient onomatopées et propos incompréhensibles… Godard s’en souviendra, allant jusqu’à rendre un hommage explicite à Tati dans Soigne ta droite (Tati écrivit et interpréta un court métrage réalisé par René Clément : Soigne ton gauche).
Vague Yé-Yé
Après avoir tenté d'obtenir la nationalité française, Norbert Glanzberg choisit d'être apatride.
En 1952, il épouse Marischka, jeune catholique d'origine polonaise. Le couple a un fils, Serge, né en 1959. Le couple se sépare en 1976
Comme de nombreux compositeurs, la carrière de Norbert Glanzberg enregistre une éclipse avec la vogue yé-yé et du rock and roll au début des années 1960. Cependant, ce compositeur compose la musique de titres pour les jeunes vedettes : Mireille Mathieu (Adieu, je t’aime, 1972, En rang soldats de l’amour, 1973), Dalida (Tout se termine, 1965), Petula Clark (Chariot). Cette chanson s'avère vite un succès mondial. C'est sur cet air-là devenu I will follow you que Whoopie Goldberg chante dans Sister Act d'Emile Ardolino (1992).
Norbert Glanzberg signe aussi la musique du célèbre feuilleton télévisuel Janique Aimée de Jean-Pierre Desagnat (1963).
Signe de l'exceptionnelle diffusion de certains titres co-signés par Norbert Glanzberg : en 1966, pour sa première visite officielle en Union soviétique, le président Charles de Gaulle entre au Kremlin au son de Padam, Padam chanté par Edith Piaf.
Force de ses tubes. En 1993, Etienne Daho reprend Mon manège à moi.
Retour à la musique classique
Dans les années 1980, Norbert Glanzberg compose les Holocaust Songs et les Holocaust Lieder, deux cycles pour grand orchestre. Un hommage aux membres de sa famille décimée par la Shoah.
En 1983, il compose une suite de Lieder sur des poèmes écrits lors de la guerre par des prisonniers et qu'il a découvert au Goethe-Institut à Paris. Le titre La mort est un maître de l'Allemagne ("Der Tod ist ein Meister aus Deutschland") est le vers central du grand poème de Paul Celan, Fugue de la mort (Todesfuge). Familière du théâtre de Brecht, Gisela May interprète ces Lieder pour la première fois à Berlin en 1991.
En 1985, il élabore un concerto pour deux pianos inspiré des romans d'Isaac Bashevis Singer La Suite Yiddish. "A l'évocation de la mort et de la désolation suit un thème rythmé sur fond de musique tsigane pour dire que la foi, l'espérance et la joie de vivre sont, malgré tout, le propre du peuple juif", explique Norbert Glanzberg.
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L'Autriche redécouvre ce compositeur si épris de culture musicale germanique. La journaliste Astrid Freyeisen l'interviewe pour une radio bavaroise, puis écrit sa biographie.
En 1998, à Würzburg, après un concert d'Hanna Schygulla sur sa Suite Yiddish et ses Lieder de la Shoah, Norbert Glanzberg joue au piano ses plus grands succès. Une standing ovation le salue.
En 1999, il enregistre un chant de Noël, créé en 1960 par Tino Rossi, lors d'un concert à la cathédrale de Würzburg.
Il écrit l'orchestration de la Suite Yiddish pour un orchestre symphonique. C'est le chef d'orchestre Fred Chaslin qui crée l'œuvre à Metz. Une œuvre interprétée quelques mois plus tard à Würzburg.
Norbert Glanzberg décède le 25 février 2001 à Neuilly.
Quelques mois plus tard, Fred Chaslin dirige la Suite Yiddish à Jérusalem, pour le 90e anniversaire de Teddy Kollek, longtemps maire de la ville. Un concert diffusé à la télévision en Europe. Cette Suite Yiddish est jouée le jour de l'unité allemande par le Jügendorchester de Berlin devant le Reichstag.
Hommages à un artiste éclectique
En 2010, le spectacle musical inspiré de sa vie, Padam Padam, signé par Isabelle Georges et de Jean-Luc Tardieu, figure au programme du théâtre des Mathurins en 2010. Des extraits de ce spectacle seront présentés le 12 juin 2012, à 19 h 30, à l'Hôtel de Ville, dans le cadre du Festival des cultures Juives.
Depuis 2004, l’Association pour le Festival Musiques Interdites, dont le directeur artistique est Michel Pastore, réhabilite les œuvres des musiciens censurées par les régimes nazis et staliniens lors de concerts, de conférences et des Festivals.
Rendre leur place à ces artistes - décédés lors des persécutions de ces régimes totalitaires, tombés dans un oubli parfois volontairement en refusant que leurs œuvres soient jouées (sentiment de culpabilité des survivants ? Sentiment de n'être plus en phase avec leur époque ?) - c’est "restituer au public un patrimoine essentiel tout en affirmant les victoires de la création sur les dictatures. Redonner vie à leurs œuvres, c’est faire de ces créateurs" - Joseph Beer (1908-1987) de Der Prinz von Schiras (1934) sur un livret de Fritz Loehner-Beda, Aldo Finzi (1897-1945) auteur notamment de La serenata al vento (1937) et Shylok (1942), Simon Laks (1901-1983) auteur du poème symphonique Farys (1924), Victor Ullmann (1898-1944) auteur avec Peter Kien de L'Empereurde l'Atlantide et de bien d'autres - "voués à l’annihilation les acteurs d’une culture et d’une citoyenneté nouvelles".
En 2011, en partenariat avec le Forum culturel autrichien de Paris et l’opéra municipal de Marseille, le VIe festival des musiques interdites investit le château Pastré, lieu historique et emblématique de la résistance durant la Seconde Guerre mondiale. La comtesse Lili Pastré, grande mécène des arts, y a accueilli et caché des artistes, tel Norbert Glanzberg, en fuite « pour que l’esprit vive ».
Les 7-8 et 9 juillet 2011, la VIe édition de ce festival a rendu hommage à Norbert Glanzberg avec pour récitant ou conteur le slameur Abd Al Malik, l’actrice Anouk Grinberg et le musicien/animateur radio Frédéric Lodéon.
Des œuvres de Norbert Glanzberg ont été interprétées dans le cadre du Festival Les Voix étouffées 2013 (12 octobre-19 novembre 2013).
Des œuvres de Norbert Glanzberg ont été interprétées dans le cadre du Festival Les Voix étouffées 2013 (12 octobre-19 novembre 2013).
Au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ), un hommage à Joseph Kosma et à Norbert Glanzberg a été rendu par Jeff Cohen, Elsa Dreisig et Florian Hille.
Le 10 décembre 2014 à 20 h, le MAHJ proposa le concert De Berlin à Hollywood. Compositeurs en exil, 1898-1930, avec Doris Lamprecht, mezzo-soprano, et David Selig, pianiste. Ils "rendent hommage à des compositeurs européens exilés aux États-Unis", dont Glanzberg. Illustres, pour beaucoup, dans leurs pays d’origine, peu réussiront, comme Korngold, célèbre pour ses musiques hollywoodiennes, à s’imposer dans leur pays d’accueil. La plupart des œuvres interprétées lors de ce concert ont été composées avant l’exil". Au programme : Gustav Mahler - Wo die schönen Trompeten blasen (1898) -, Alexander Zemlinsky - Mit Trommeln und Pfeifen, Tod in Aehren (op.8) (1899) -, Franz Schreker - Two songs Op 5: O Glocken, böse Glocken, Das er ganz ein Engel werde (1898) -, Erich Wolfgang Korngold - Mond, so gehst Du wieder auf (1914), Das schlafende Kind (1933), Gefasster Abschied (1918) -, Hanns Eisler - Ballade von der Krüppelgarde (David Weber) (1930) -, Norbert Glanzberg, Kurt Weill - Nanna's Lied (1939), Die Ballade von dem ertrunkenen Mädchen (1919), Was bekam des Soldaten Weib (1942), Seeräuberjenny (1928), Je ne t'aime pas (1934) -.
Le 22 mai 2016 de 17 h à 19 h, dans le cadre de Douce France... Musiques de compositeurs en exil, l'association des Amis de la musique juive (AMJ) propose au Théâtre Cité-Bleue de Genève la conférence de Jacques Tchamkerten, musicologue responsable de la bibliothèque du Conservatoire de Musique de Genève, intitulée Norbert Glanzberg, Paul Arma et Joseph Kosma. Musiques de compositeurs en exil. "Ce printemps 2016, l'AMJ vous invite à poser le regard sur la France, lieu de refuge pour de nombreux intellectuels juifs, persécutés dans toute l'Europe en prise avec la domination nazie. Parmi ces exilés, des compositeurs parviendront à trouver, dans la patrie des droits de l'homme, un cadre leur offrant la liberté de travailler, de composer, de s'exprimer... Norbert Glanzberg, Joseph Kosma, Paul Arma... quelques noms qui sont à l'origine d'une multitude de grands succès, source de reconnaissance populaire pour des interprètes tels Edith Piaf, Lys Gauty, Colette Renard ou Yves Montand, alors que les compositeurs sont le plus souvent restés inconnus du public !"
Le 23 octobre 2016, à 15 h, le Struthof proposa le concert d'une heure, gratuit, Swing Verboten ! "En 1933, le jazz est interdit en Allemagne : les établissements publics doivent inscrire sur leurs murs la mention « Swing verboten ». Pour les nazis, cette musique d’influence noire américaine est en effet une agression contre la culture allemande et un symptôme de pourrissement (Pfitzner). Ce concert est l’occasion de redécouvrir avec l’Ensemble Voix Etouffées la fraîcheur apportée par ce nouveau langage dans la musique européenne de l’entre-deux-guerres. Le jazz noir américain (ou yazz comme le prononcent ses détracteurs) arrive dans l’espace germanique avec les troupes alliés au lendemain de la défaite de 1918. L’occupation de la Ruhr et ses tirailleurs sénégalais, l’influence américaine croissante, la présence de jazz-bands dans les clubs allemands dès la fin de la première guerre mondiale sont comprises par ceux qui ne renoncent pas à l’avènement d’un Reich allemand unifié comme autant d’agression contre la culture allemande et de symptôme de pourrissement (Pfitzner)".
"Pour les jeunes compositeurs, le jazz représente en revanche une formidable opportunité de renouvellement du langage musical. Il est associé à la plupart des mouvements d’avant-garde de l’époque, tel que le groupe Novembre auquel participent Stefan Wolpe et Erwin Schulhoff, et trouve sa consécration dans l’ouverture de sa première classe de jazz au conservatoire Hoch de Francfort, confiée à Matyas Seiber. Son incarnation en 1926 dans l’opéra d’Ernst Krenek Jony Spielt auf suscite des réactions racistes particulièrement violentes de la part des conservateurs et des nationaux-socialistes, qui manifestent contre l’ouvrage à Berlin et à Vienne".
"En 1930, le jazz est interdit en Thuringe par le ministre nazi de la culture du Land, Wihlem Frick, et subira le même sort dans l’Allemagne entière à partir de 1933, où les établissements publics devront inscrire sur leurs murs la mention « Swing verboten » Redécouvrons avec l’ensemble Voix Étouffées la fraîcheur apportée par ce nouveau langage dans la musique européenne de l’entre-deux guerres".
Le 15 mars 2018 à 14 h et 20 h, l'Association Culturelle Juive de Nancy (ACJN) proposa deux "conférences-karaoké sur l'importance des migrants et des exilés dans la chanson française", par Didier Francfort.
Les 26 mai 2021 à 13 h 35, 29 mai 2021 à 21 h 45 et 10 juin 2021 à 13 h 35, Histoire diffusera, dans le cadre de "L'ombre d'un doute", "Les artistes sous l'Occupation" réalisé par Paul De Genève et Guillaume Pérez (France, Martange Productions, 2014), présenté par Franck Ferrand. Auteurs : Paul De Genève, Camille Ménager et Franck Ferrand.
Le 22 mai 2016 de 17 h à 19 h, dans le cadre de Douce France... Musiques de compositeurs en exil, l'association des Amis de la musique juive (AMJ) propose au Théâtre Cité-Bleue de Genève la conférence de Jacques Tchamkerten, musicologue responsable de la bibliothèque du Conservatoire de Musique de Genève, intitulée Norbert Glanzberg, Paul Arma et Joseph Kosma. Musiques de compositeurs en exil. "Ce printemps 2016, l'AMJ vous invite à poser le regard sur la France, lieu de refuge pour de nombreux intellectuels juifs, persécutés dans toute l'Europe en prise avec la domination nazie. Parmi ces exilés, des compositeurs parviendront à trouver, dans la patrie des droits de l'homme, un cadre leur offrant la liberté de travailler, de composer, de s'exprimer... Norbert Glanzberg, Joseph Kosma, Paul Arma... quelques noms qui sont à l'origine d'une multitude de grands succès, source de reconnaissance populaire pour des interprètes tels Edith Piaf, Lys Gauty, Colette Renard ou Yves Montand, alors que les compositeurs sont le plus souvent restés inconnus du public !"
Le 23 octobre 2016, à 15 h, le Struthof proposa le concert d'une heure, gratuit, Swing Verboten ! "En 1933, le jazz est interdit en Allemagne : les établissements publics doivent inscrire sur leurs murs la mention « Swing verboten ». Pour les nazis, cette musique d’influence noire américaine est en effet une agression contre la culture allemande et un symptôme de pourrissement (Pfitzner). Ce concert est l’occasion de redécouvrir avec l’Ensemble Voix Etouffées la fraîcheur apportée par ce nouveau langage dans la musique européenne de l’entre-deux-guerres. Le jazz noir américain (ou yazz comme le prononcent ses détracteurs) arrive dans l’espace germanique avec les troupes alliés au lendemain de la défaite de 1918. L’occupation de la Ruhr et ses tirailleurs sénégalais, l’influence américaine croissante, la présence de jazz-bands dans les clubs allemands dès la fin de la première guerre mondiale sont comprises par ceux qui ne renoncent pas à l’avènement d’un Reich allemand unifié comme autant d’agression contre la culture allemande et de symptôme de pourrissement (Pfitzner)".
"Pour les jeunes compositeurs, le jazz représente en revanche une formidable opportunité de renouvellement du langage musical. Il est associé à la plupart des mouvements d’avant-garde de l’époque, tel que le groupe Novembre auquel participent Stefan Wolpe et Erwin Schulhoff, et trouve sa consécration dans l’ouverture de sa première classe de jazz au conservatoire Hoch de Francfort, confiée à Matyas Seiber. Son incarnation en 1926 dans l’opéra d’Ernst Krenek Jony Spielt auf suscite des réactions racistes particulièrement violentes de la part des conservateurs et des nationaux-socialistes, qui manifestent contre l’ouvrage à Berlin et à Vienne".
"En 1930, le jazz est interdit en Thuringe par le ministre nazi de la culture du Land, Wihlem Frick, et subira le même sort dans l’Allemagne entière à partir de 1933, où les établissements publics devront inscrire sur leurs murs la mention « Swing verboten » Redécouvrons avec l’ensemble Voix Étouffées la fraîcheur apportée par ce nouveau langage dans la musique européenne de l’entre-deux guerres".
Le 15 mars 2018 à 14 h et 20 h, l'Association Culturelle Juive de Nancy (ACJN) proposa deux "conférences-karaoké sur l'importance des migrants et des exilés dans la chanson française", par Didier Francfort.
Les 26 mai 2021 à 13 h 35, 29 mai 2021 à 21 h 45 et 10 juin 2021 à 13 h 35, Histoire diffusera, dans le cadre de "L'ombre d'un doute", "Les artistes sous l'Occupation" réalisé par Paul De Genève et Guillaume Pérez (France, Martange Productions, 2014), présenté par Franck Ferrand. Auteurs : Paul De Genève, Camille Ménager et Franck Ferrand.
"Paris, fin août 1944. Les Français célèbrent la libération de la capitale. C'est la fin de quatre années d'occupation allemande. Pour la majorité des Parisiens, la fin des Années noires. Mais pas pour tous. Car l'heure de la Libération sonne aussi celle de l'épuration. On cherche qui a collaboré avec les Allemands, notamment parmi les figures publiques dont on scrute le parcours pendant l'Occupation."
"Les artistes sous l'Occupation" de Paul De Genève et Guillaume Pérez
France, Martange Productions, 2014
Présenté par Franck Ferrand
Auteurs : Paul De Genève, Camille Ménager et Franck Ferrand
Sur Histoire les 26 mai 2021 à 13 h 35, 29 mai 2021 à 21 h 45 et 10 juin 2021 à 13 h 35
Mon Oncle (Mein Onkel) de Jacques Tati
France, Italie, 1958
Image : Jean Bourgoin
Montage : Suzanne BaronMusique : Alain Romans, Franck Barcellini, Norbert Glanzberg
Production : Film del Centauro, Gray-Film, Alter Films, Specta Films, Cady Films
Producteur/-trice : Jacques Tati, Fred Orain
Scénario :Jacques Tati, Jacques Lagrange,Jean L‘Hôte
Acteurs : Jacques Tati, Adrienne Servantie, Jean-Pierre Zola, Alain Bécourt, Lucien Frégis, Dominique Marie
Sur Arte le 12 août 2018 à 9 h 30
Centre européen du résistant déporté
Site de l'ancien camp de Natzweiler ONACVG
Route départementale 130. 67130 NATZWILLER
Tél. : + 33 (0)3 88 47 44 67
Le 16 juin 2013 à 11 h
Hommage à Joseph Kosma et à Norbert Glanzberg rendu par Jeff Cohen, Elsa Dreisig et Florian Hille
Le 8 juillet 2011 à 20 h
Concert Paroles d’Exil-Glanzberg-Weill in memoriam Norbert Glanzberg
Au Château Pastré
157, avenue de Montredon, 13008 Marseille
Paroles d’Exil-Glanzberg-Weill In Memoriam Norbert Glanzberg
Anouk Grinberg : Récitante
Ute Gfrerer : soprano
Emilie Pictet : soprano
Antoine Marguier : chef d’orchestre
Orchestre Philharmonique de Marseille
Les citations sont extraites du livre d'Astrid Freyeisen
Visuels :
Doris Lamprecht ©DR
David Selig ©DR
Articles sur ce site concernant :
- Affaire al-Dura/Israël
- Chrétiens
- Culture
- France
- Judaïsme/Juifs
- Shoah (Holocaust)
Cet article a été publié pour la première fois le 8 juillet 2011. Il a été republié le :
- 5 juin 2012 à l'approche de l'hommage rendu à Norbert Glanzberg lors de l'émision du 5 juin 2012 à 21 h 05 sur Judaïques FM, et de la conférence Norbert Glanzberg, son manège à lui, par son fils Serge Glanzberg le 13 juin 2012, à 15 h, à la Mairie du IVe arrondissement de Paris, dans le cadre du Festival des cultures juives 2012 ;
-16 décembre 2012 à l'approche de la conférence de Serge Glanzberg, preneur de son, sur son père, Norbert Glanzberg, au Farband USJF - 5 rue des Messageries, 75010 Paris -, le 17 décembre 2012 à 19 h 30 ;
- 15 juin et 17 novembre 2013, 9 décembre 2014, 20 mai et 22 octobre 2016, 214 mars et 10 août 2018.
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- 5 juin 2012 à l'approche de l'hommage rendu à Norbert Glanzberg lors de l'émision du 5 juin 2012 à 21 h 05 sur Judaïques FM, et de la conférence Norbert Glanzberg, son manège à lui, par son fils Serge Glanzberg le 13 juin 2012, à 15 h, à la Mairie du IVe arrondissement de Paris, dans le cadre du Festival des cultures juives 2012 ;
-16 décembre 2012 à l'approche de la conférence de Serge Glanzberg, preneur de son, sur son père, Norbert Glanzberg, au Farband USJF - 5 rue des Messageries, 75010 Paris -, le 17 décembre 2012 à 19 h 30 ;
- 15 juin et 17 novembre 2013, 9 décembre 2014, 20 mai et 22 octobre 2016, 214 mars et 10 août 2018.
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