L'écriture sépare la Préhistoire de l'Histoire. Arte diffusera le 21 novembre 2020 « L'odyssée de l'écriture » (Vom Schreiben und Denken. Die Saga der Schrift), série documentaire en trois parties de David Sington. « Des origines à la révolution numérique, une passionnante plongée dans l’histoire de la plus grande des inventions humaines : l’écriture. Chronologie en fin d'article.
C'est l'écriture qui marque la séparation entre la Préhistoire et l'Histoire. Elle permet d'inscrire et de transmettre des évènements constitutifs de l'Histoire.
Le cunéiforme est l'écriture du sumérien, la plus ancienne des langues écrites.
"Écritures logographiques, écritures syllabiques, écritures alphabétiques et systèmes mixtes" (japonais), directions d'écritures, supports d'écritures... Que de variétés !
Ces écritures ont suscité un art calligraphique et de l'enluminure. Et elles sollicitent certaines zones du cerveau car elles le structurent, renforcent la coordination des mouvements de la main et du poignet, une coordination grapho-motrice. Elles requièrent des efforts indispensables, bénéfiques. Ce que n'apporte pas l'ordinateur.
Que de souvenirs liés aux buvards multicolores - la fameuse couleur rose buvard - pour absorber l'excès d'encre ou les taches, aux longs porte-plumes Sergent-Major dont les plumes étaient trempées dans des bouteilles d'encres noires !
Le sofer sta"m (סופר סת"ם, en hébreu) est un scribe spécialisé dans la calligraphie hébraïque. Cet acronyme est forgé à partir de Séfer Torah, Tefillin et Mezouzot. Le sofer écrit les documents sacrés sur des parchemins : rouleaux de la Torah, méguilot, dont la méguilat d'Esther, kétouba – acte de mariage juif -, guet – acte de divorce juif -, mézouzot... Dans le respect de modalités précises : forme des lettres, support, instruments d'écriture.
"L’aventure des écritures"
Le CD L’aventure des écritures réunit des experts de disciplines diverses pour retracer l'histoire universelle des écritures.
Le CD L’aventure des écritures réunit des experts de disciplines diverses pour retracer l'histoire universelle des écritures.
Si « l’homme parle depuis cent mille ans, il n’écrit que depuis cinq mille ans. L’écriture est donc une invention relativement récente, qui connaît un bouleversement sans précédent avec l’avènement des nouvelles technologies et l’apparition des supports numériques ».
Dans ce Cédérom L’aventure des écritures, historiens, archéologues, anthropologues, linguistes, pédagogues, psychanalystes, artistes, typographes et conservateurs de musées retracent son histoire universelle et non linéaire : naissances (Mésopotamie, Chine, Phénicie), supports, manuscrits d’écrivains, calligraphies, imprimerie, informatique, etc.
Les enjeux politiques, religieux, économiques et sociaux y sont abordés, ainsi que les rapports entre l’image et le signe.
Ce CD-Rom associé à un site Internet comprend quatre parties.
Huit « récits audiovisuels relatent les grandes aventures de l'écriture : les naissances et les systèmes d'écriture ; l'évolution des supports de l'écrit ; les principes de déchiffrement des écritures oubliées ; les tracés manuscrits des lettres enluminées, des calligraphies, des brouillons d'écrivains ; la page, avec ses multiples formes, de la tablette d'argile à l'écran de l'ordinateur ».
Puis, les « cinq dossiers reprennent les propos des récits, les réorganisent, les documentent et les enrichissent. Ils permettent de comprendre les différents enjeux religieux, politiques ou économiques, qui président à l'invention de l'écriture et de confronter les rapports que l'écriture entretient avec l'image, la langue et la culture, dans les différentes traditions ».
Dans la partie Explorations, 17 documents sont analysés, font l’objet de « commentaires écrits ou sonores, d’agrandissements et d’animation ».
Enfin, la « base encyclopédique d’informations » permet des recherches par « thème, écriture ou support » parmi « 650 documents écrits datés du IIIe millénaire avant J.-C. au XXe siècle provenant du monde entier » et présente des fiches, des albums sur des lettrines, abécédaires ou signatures, ainsi que des cartes.
L’aventure des écritures comprend aussi une chronologie et un court glossaire.
L’écriture demeure fragile comme le révèlent la disparition de certaines ou l’illettrisme, et devient un élément de sélection à l’embauche (graphologie).
L'usage de l'informatique - messages électroniques - et des téléphones modernes - SMS et autres - tend à modifier son rôle et sa forme comme mode de communication ou d'expression.
Dans ce CD-ROM, les articles sur l’hébreu sont succincts. On peut notamment admirer la « Stèle de Mesha », roi de Moab, (vers 830 av. JC) à l’écriture proche du phénicien, les fragments bibliques de la Mer morte découverts en 1947, une « Haggadah », un texte berbère en écriture hébraïque carrée, les « Textes médicaux de Moïse Maïmonide et autres », sur papier et parchemin (Catalogne, vers 1300-1380), une « Ketubah » (acte de mariage juif) d’Avignon (1466) à la monumentale écriture provençale carrée, et le « Rouleau d’Esther », le seul où le nom de D. n’apparaît pas (parchemin d’Italie, XVIIe siècle).
BnF
A noter le nouveau site Internet éponyme de la BNF (Bibliothèque nationale de France), et notamment sa page sur La naissance de l’écriture hébraïque par Laurent Hericher. Ce conservateur au département Manuscrits de la BNF distingue la première écriture hébraïque, ou « paléo-hébreu », née vers le Xe siècle avant l'ère commune et utilisée jusque vers le début du premier siècle de cette ère, de la « seconde, originaire de Mésopotamie, en usage dès le VIe siècle avant » l'ère commune et dénommée « écriture judéenne ou hébreu carré ». Cette seconde écriture hébraïque remplaça « progressivement, mais définitivement la première vers la fin du Ier siècle de » l'ère commune. C’est celle qui est utilisée actuellement.
"De l'orient à l'Occident"
Le premier volet de la série De l'orient à l'Occident réalisée par John Fothergill, diffusé par Arte le 10 mai 2014, a évoqué l'écriture sumérienne.
Michel d'Anastasio
Le 22 mai 2016, la Maison de la culture juive de Nogent propose le cours de Michel d'Anastasio, artiste peintre calligraphe, sur la calligraphie hébraïque : "Loin de la calligraphie traditionnelle, qu'il a pourtant étudiée durant de nombreuses années, Michel d'Anastasio vous invite à découvrir une approche différente de l'art de l'écriture".
"De l'orient à l'Occident"
Le premier volet de la série De l'orient à l'Occident réalisée par John Fothergill, diffusé par Arte le 10 mai 2014, a évoqué l'écriture sumérienne.
Michel d'Anastasio
« L'odyssée de l'écriture »
Arte diffusa le 21 novembre 2020 « L'odyssée de l'écriture » (Vom Schreiben und Denken. Die Saga der Schrift ; "The Secret History of Writing"), série documentaire intéressante en trois parties de David Sington. Du papyrus au parchemin, via les fibres de mûrier.
Cette série ne consacre qu'une portion congrue à l'alphabet hébreu et véhicule le mythe al-Andalus en méconnaissant le rôle des traducteurs juifs et chrétiens.
« Des origines à la révolution numérique, une passionnante plongée dans l’histoire de la plus grande des inventions humaines : l’écriture ».
« Écrire est devenu un geste banal. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. L’écriture a sans cesse évolué au cours de l’histoire et elle subit de nos jours une mutation profonde ».
« Cette odyssée raconte comment l’écriture a façonné la société au cours des derniers millénaires, créant ses divisions et ses contrastes, et comment nous pouvons lire cette lutte d’influence entre l’Occident, l’Orient et le monde arabo-musulman à travers le cheminement de leurs systèmes d’écritures ».
« Réalisée par le Britannique David Sington, cette extraordinaire saga dans les trois principaux foyers de civilisation (Occident, Orient et monde arabo-musulman) nous emporte dans un formidable voyage à travers le temps et le monde pour comprendre la manière dont l’écriture a façonné les sociétés humaines au cours des millénaires ».
« On y découvre l’histoire fascinante des origines, avec de nouvelles révélations d’archéologues et de philologues, mais aussi les secrets de fabrication des supports et des matériaux d’écriture du passé ».
« Des origines à la révolution numérique, une passionnante plongée dans l’histoire de la plus grande des inventions humaines : l’écriture ».
Curieusement, très très peu de visuels d'Arte montrent l'alphabet hébraïque.
1ère partie : « Les origines » (Der Anfang)
« Premier volet : des hiéroglyphes égyptiens aux signes sumériens, des glyphes mayas aux idéogrammes chinois, l’écriture commence par des images ».
« L’écriture commence par des images : les hiéroglyphes égyptiens, dont les premières traces datent de 3700 avant notre ère, les marques creusées sur des tablettes d’argile par les Sumériens pour tenir les comptes, les glyphes mayas ou encore les idéogrammes chinois ».
« Tout groupe humain qui invente l’écriture utilise donc des images, ainsi que le principe du rébus, c’est-à-dire une méthode par laquelle une image représente un son ».
« Mais comment sommes-nous passés de ce système à celui de l’alphabet ? »
« Le secret se trouve dans le Sinaï, où l'égyptologue français Pierre Tallet nous guide à la découverte du premier alphabet au monde. Une révolution ! »
2e partie : « L'empreinte des civilisations » (Imprimatur. Buch und Zivilisation)
« Ce deuxième volet se penche sur les supports et les matériaux d’écriture du passé, des papyrus égyptiens à l'invention de l'impression typographique par Gutenberg ».
« Sur quel support et avec quel matériel écrire ? »
« En Égypte, le papyrus est devenu l’un des fondements de la civilisation. Son utilisation s’étend jusqu’à Rome, où lecture et écriture sont à la portée de tous ».
« À l’époque médiévale, au contraire, le parchemin demeure un matériau très onéreux, ce qui en réserve l’usage à une élite ».
« En Chine, la fabrication du papier au IIe siècle après J.-C., restée pendant six cents ans un secret d’État, a permis à l'érudition et à l'éducation de prospérer jusqu'à ce que l'invention de l'impression typographique par l’Allemand Johannes Gutenberg provoque de nouveaux bouleversements en Europe ».
3e partie : « Une nouvelle ère » (Eine neue Ära)
« Ce dernier volet couvre la période qui s'étend du début du XXe siècle à nos jours, de l'usage de l'écriture à des fins politiques jusqu'à la révolution numérique ».
« Riche d’images d’archives illustrant les grandes réformes du siècle dernier, étayé par des témoignages de neuroscientifiques, d’artistes et de spécialistes, le dernier épisode de cette passionnante série documentaire interroge aussi nos usages contemporains à l’ère du numérique ».
« D’un côté l’Occident, qui vit sa révolution industrielle, de l’autre l’Orient, dont le mode de vie demeure inchangé depuis des siècles ».
« Mais une nouvelle génération de dirigeants – Atatürk, Staline et Mao –, réformateurs et révolutionnaires, utilisent l’écriture à des fins politiques ».
« Ils mettent en place, avec plus ou moins de succès, une réforme de l'écriture ayant pour objectif de démocratiser son accès ».
« Qu’arrive-t-il à l’identité et à l’histoire d’un peuple lorsque sa façon d’écrire change ? »
« À l’ère de la numérisation, une nouvelle révolution est en cours. Permettra-t-elle de créer un langage universel ? »
(Source : BnF)
"La date indique le début de la période au cours de laquelle se situe chaque événement
- 3300
Tablettes sumériennes en écriture pictographique à Uruk (basse Mésopotamie) : le plus ancien témoignage d’écriture connu.
- 3200
Hiéroglyphes égyptiens.
- 2800
L’écriture pictographique sumérienne devient cunéiforme.
- 2000
Le cunéiforme est utilisé pour noter l’akkadien (assyrien et babylonien) ;
Le sumérien subsiste comme langue savante.
Traces d’écriture chez les Olmèques (Amérique centrale).
- 1800
En Crète, écriture dite " linéaire A" (Cnossos), indéchiffrée.
Code d’Hammourabi (Babylone).
- 1600
Les Hittites utilisent un système hiéroglyphique.
-1500
Au Proche-Orient, écriture protosinaïtique : 30 signes à allure hiéroglyphique ;
Écritures protocananéennes.
-1400
Chine : textes divinatoires gravés sur os ou plastrons de tortue.
Alphabet ougaritique (Syrie du Nord) : 30 signes cunéiformes.
-1300
Alphabet phénicien de 22 lettres-consonnes.
-1200
Sarcophage d’Ahiram à Byblos, en alphabet phénicien de 22 lettres.
-1000
L’alphabet phénicien se répand en Méditerranée et vers l’Asie.
Alphabet paléohébraïque.
Alphabet araméen.
Écritures sud-arabiques.
-800
Alphabet grec ;
Invention des voyelles.
-700
Alphabet étrusque adapté de l’alphabet grec.
En Egypte, écriture démotique.
-600
Écriture hébraïque, dite " hébreu carré ".
-400
Alphabet latin adapté de l’alphabet étrusque.
L’écriture grecque se répand grâce aux conquêtes d’Alexandre le Grand.
-300
Deux écritures syllabiques en Inde : la kharosthi (d’origine araméenne) qui essaime vers l’Asie centrale et la brahmi qui donne naissance par la suite à de nombreuses écritures syllabiques en Asie du Sud-Est et en Indonésie.
Dans l’empire romain, floraison d’inscriptions lapidaires en quadrata (capitales).
-200
" Pierre de Rosette " : copie d’un décret de Ptolémée V sur une stèle en hiéroglyphes égyptiens, en démotique et en grec.
Ecritures punique et libyco-berbères attestées en Afrique du Nord.
-100
Ecriture nabatéenne (Petra).
Ecriture copte en Egypte.
« 0 »
Invention du papier en Chine.
100
Ecriture syriaque.
Apparition d’écritures cursives communes latines
200
L’onciale (majuscule avec emprunts aux cursives romaines) se répand en Europe.
Stèles mayas en Amérique centrale.
300
Ecriture runique.
400
Alphabet sogdien dérivé de l’araméen, en Asie centrale.
Alphabet arménien.
Alphabet géorgien.
Syllabaire éthiopien
500
Premières inscriptions arabes.
Ecritures gaélique.
600
La révélation coranique entraîne la codification de l’écriture arabe ; elle essaime vers l’Orient et vers l’Afrique du Nord.
700
Le Japon adapte l’écriture chinoise.
800
En France, la " minuscule caroline " remplace les graphies latines antérieures, devenues presque illisibles, et devient un modèle pour l’avenir.
Le persan emprunte l’alphabet arabe et le pehlevi tombe en désuétude.
En Asie, écriture ouïgoure dérivée de l’araméen.
Apparition de l’écriture cyrillique.
1000
La caroline se transforme en gothique et évolue par la suite vers la textura et la rotunda.
Les Turcs empruntent l’alphabet arabe.
1200
Ecriture nahuatl adoptée par les Aztèques (Amérique centrale).
1300
En Italie, les humanistes redécouvrent la caroline et la transforment en écriture humanistique, modèle des écritures modernes utilisant les caractères " latins ".
(Source : Bnf)
"Nos signes d’aujourd’hui ont connu leur époque mythique et légendaire avant de servir d’introduction à l’histoire : nos lettres sont intimement liées, le plus souvent à notre insu, aux graphies les plus anciennes. Comme nos visages ont un air de famille avec ceux de nos aïeux, les lettres sont aussi modelées à la ressemblance de leurs aînées ; leurs traits, leur physionomie résultent d’une longue transmission.
Avons-nous souvenance, lorsque nous traçons la lettre a, d’évoquer par ce signe une tête de bœuf ? Lovée au sein de la petite "arrobe" (@) de notre courrier électronique, elle fête allègrement ses cinq mille ans d’âge ? Savons-nous que notre n fut jadis un petit serpent, tracé par des milliers de scribes attentifs et que nous ne faisons que repasser dans le même sillon ? Acharnés à déchiffrer d’antiques graffitis que nous croyons étrangers à nous-mêmes, à en chercher inlassablement le sens (écritures « indéchiffrées », langues « inconnues »), nous ne songeons pas à interroger ce qui vient simplement sous notre plume.
Ces lettres que nous traçons quotidiennement sont le plus récent état d’une perpétuelle métamorphose. Nées depuis l’aube des temps, elles ont eu aussi au fil des siècles des compagnons d’essai maintenant disparus et elles ont accueilli en leur groupe des membres nouveaux. Au cours des temps, mais aussi au gré des hommes qui, après avoir ébauché et façonné ce bel outil, ont continué de génération en génération de le pétrir et de le perfectionner sans répit pour faire coïncider le mieux possible formes et fonctions, habillant ou déshabillant consonnes et voyelles, les compactant dans des abréviations au risque de les rendre illisibles, les unissant par des ligatures, les affublant d’atours divers, leur faisant perdre ou gagner ces petites moustaches pendantes que sont les cédilles, les ornant de points, d’accents plus ou moins compliqués, les entourant enfin, pour leur venir en aide, de ces compagnons silencieux que sont les signes de renfort de l’écriture, virgules, traits d’union, parenthèses... Et, ce faisant, un étrange corps à corps se livrait dès l’origine entre l’utilité de la lettre et sa beauté, entre lisibilité et esthétique, entre effort vers le visible et désir du secret."
« L’aventure des écritures ». Réunion des musées nationaux/Bibliothèque nationale de France, 2003. ASIN : B00006F1U2
« L'odyssée de l'écriture » de David Sington
France, 2020, 52 min
Ecrit et produit par Martin de la Fouchardière et David Sington
Production : Arte France - Dox - Les Films à cinq - Capa Presse
Sur Arte :
1ère partie Les origines (Der Anfang) : le 21 novembre 2020 à 20 h 50
Visuels :
Extrait du premier épisode du documentaire " L' odyssée de l' écriture" qui raconte l' histoire de l' invention du premier alphabet
© Films à cinq, Dox, Arte France
2e partie « L'empreinte des civilisations » (Imprimatur. Buch und Zivilisation) : le 21 novembre 2020 à 21 h 45
Visuels :
Episode 2 du documentaire " L' Odyssée de l' écriture" : de l' invention du papier en Chine jusqu' à la révolution de Gutenberg
© Films à cinq, Dox, Arte France
3e partie : « Une nouvelle ère » (Eine neue Ära) : le 21 novembre 2020 à 22 h 35
Visuels :
Extrait de l' épisode 3 du documentaire " L' Odyssée de l' écriture" qui parle de l' évolution de l' écriture en fonction du monde changeant dans lequel nous vivons
© Films à cinq, Dox, Arte France
Disponible du 14/11/2020 au 19/01/2021
Articles sur ce blog concernant :
Les citations sur le film proviennent d'Arte.
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