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Dans le vase espace blanc, immaculé, au sous-sol du prestigieux Musée d’art moderne de la Ville de Paris, cette exposition choquante présente 85 photographies en couleurs « autour de deux thèmes majeurs, les décombres et les portraits : 35 photographies de bâtiments détruits dont 10 panoramiques montrant les stigmates des bombardements et 50 portraits de Gazaouis blessés au cours de l’opération Plomb durci ».
Le résultat du travail de Kai Wiedenhöfer, 1er Prix Carmignac Gestion du photojournalisme 2009, dont une partie a été montrée au festival Visa pour l’image à Perpignan .
La Fondation Carmignac
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Elle organise ce Prix Carmignac Gestion du Photojournalisme 2009 « constitué d’une bourse de 50 000 euros permettant au lauréat la réalisation d’un sujet autour d’un thème imposé ». Cette Fondation veut « contribuer à défendre, non seulement l’indépendance financière de cette profession gravement fragilisée, mais également son indispensable indépendance d’esprit ». Un prix richement doté car la Fondation veut « donner les moyens à ces témoins essentiels du monde contemporain de continuer à se rendre dans des zones délaissées par les medias de masse, afin de faire leur travail avec le temps nécessaire à l’approfondissement des questions ».
Pourquoi Edouard Carmignac a-t-il choisi Gaza comme thème 2009 ? L’explication a été donnée aux journalistes lors du vernissage presse le 4 novembre 2010 :
« Il est inacceptable de voir les victimes de l’une des plus terribles tragédies du siècle rester pratiquement oubliées et abandonnées de tous. Vu d’Europe, ce n’est pas parce que la réalité effroyable des camps de concentration nazis a vu le jour sur le sol de notre continent que l’on peut accepter aujourd’hui la réalité de ce qui est devenu en 60 ans, avec la radicalisation du conflit israélo-palestinien, un véritable camp d’internement des Palestiniens aux portes d’Israël. Il ne s’agit pas ici de prendre parti pour un camp ou un autre, pour un camp contre un autre, mais de montrer la réalité nue, dans toute son atrocité. Et de contribuer ainsi, non seulement au devoir de témoignage du photojournaliste qu’est Kai Waidenhöfer, mais aussi à la prise de conscience des citoyens que nous sommes tous. Ces photos choqueront sans doute, et c’est aussi leur rôle pour contribuer à faire émerger la vérité. Le prix Carmignac Gestion n’a en effet d’autre vocation que de contribuer à faire la lumière sur un sujet qui nous tient à cœur ».
Aux journalistes indignés par ce parallèle infamant camp nazi/bande de Gaza et ce parti pris non assumé, Carmignac Gestion se récriait sans argumenter ni convaincre.
Quant au dossier de presse bilingue français/anglais, il s’apparente à un opuscule de propagande anti-israélienne.
Kai Wiedenhöfer primé à Téhéran
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C’est d’ailleurs le thème de ses trois livres : Perfect Peace (Paix parfaite) en 2002 et Wall (Mur) en 2007, tous deux publiés par Steidl Publishers, un éditeur réputé pour avoir publié les oeuvres de photographes célèbres, et Checkpoint Huwara avec Karin Wenger.
En 2008, l’exposition de Kai Wiedenhöfer Moving Walls s’est tenue à l’Open Society Inst. de la fondation Soros à New York.
Ce photographe a aussi été récompensé lors de la Biennale internationale de photographie du monde islamique à Téhéran (Iran). A-t-il photographié les centaines de milliers de victimes de la guerre entre l'Iran et l'Iraq ou du régime des ayatollahs iraniens ou encore les pauvres civils massacrés au Darfour (300 000 morts) ou au Congo ?
Un "fauxtographe" anti-israélien épinglé
HonestReporting a épinglé à deux reprises Kai Wiedenhöfer essentiellement en raison de son parti pris anti-israélien.
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Le Prix Carmignac Gestion du photojournalisme 2009
Présidé par le photographe et réalisateur William Klein, le jury de ce Prix était composé de Christian Caujolle, journaliste, écrivain, commissaire d'expositions, fondateur de l'agence et de la galerie VU, Guillaume Herbaut, photographe, membre fondateur de l'agence Œil Public, Fabrice Hergott, directeur du Musée d'art moderne de la Ville de Paris, Jean-Luc Marty, directeur éditorial et rédacteur en chef du magazine Géo, Alain Mingam, photojournaliste, commissaire d'exposition et agent, et Vivienne Walt, correspondant de Time Magazine.
Ce jury a retenu le projet de Kai Wiedenhöfer, tout en attribuant son Prix Spécial à Eman Mohammed pour son travail sur la « condition des femmes palestiniennes ».
Ses critères de sélection : « l'engagement du photojournaliste, la pertinence du sujet dans le cadre des valeurs du prix et du thème proposé, l'originalité du sujet, la cohérence du reportage et le traitement de l'image ».
Au jury du Prix, Kai Wiedenhöfer avait présenté ainsi son projet. Il imputait à « l’occupation qui s’intensifiait » la « détérioration accrue de la vie quotidienne des Palestiniens ».
Sa stratégie était en « deux temps » : d’abord, « couvrir les séquelles de l’attaque israélienne de janvier 2009 – les décombres -, ensuite je mettrai en scène la vie des Palestiniens après le blocus – le siège. Dans un troisième temps, je photographierai les colonies israéliennes abandonnées ».
Et de poursuivre :
Est-ce là un projet artistique ? Quid de l'Egypte ? Pourquoi ne pas qualifier le Hamas de mouvement terroriste ? Le Hamas, dont le but inscrit dans sa Charte est la destruction de l'Etat d'Israël, est qualifié de mouvement terroriste par l'Union européenne, les Etats-Unis, le Canada, etc. Son logo est aussi explicite.
De plus, le Hamas reconnaît utiliser hommes, femmes et enfants comme boucliers humains pour lancer ses attaques contre les civils israéliens. Une pratique condamnée notamment par Human Rights Watch.
Ce jury a retenu le projet de Kai Wiedenhöfer, tout en attribuant son Prix Spécial à Eman Mohammed pour son travail sur la « condition des femmes palestiniennes ».
Ses critères de sélection : « l'engagement du photojournaliste, la pertinence du sujet dans le cadre des valeurs du prix et du thème proposé, l'originalité du sujet, la cohérence du reportage et le traitement de l'image ».
Au jury du Prix, Kai Wiedenhöfer avait présenté ainsi son projet. Il imputait à « l’occupation qui s’intensifiait » la « détérioration accrue de la vie quotidienne des Palestiniens ».
Sa stratégie était en « deux temps » : d’abord, « couvrir les séquelles de l’attaque israélienne de janvier 2009 – les décombres -, ensuite je mettrai en scène la vie des Palestiniens après le blocus – le siège. Dans un troisième temps, je photographierai les colonies israéliennes abandonnées ».
Et de poursuivre :
« Aucune reconstruction n’a eu lieu à cause du blocus israélien… En janvier 2006, j’ai photographié les supporters du Hamas à Gaza après leur incroyable victoire aux élections d’un parlement libre et honnête… Les Palestiniens de la bande de Gaza sont coupés du monde par les Israéliens… L’objectif de ce projet est de mettre l’accent sur la violation patente de l’article 33 (châtiment collectif) et de l’article 55 (sécurisation de l’alimentation/fournitures médicales) de la quatrième Convention de Genève par les Israéliens, avec la complicité presque totale de l’Union Européenne et des Etats-Unis ».
Suit la description misérabiliste de la vie quotidienne alléguée des Gazaouis.
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De plus, le Hamas reconnaît utiliser hommes, femmes et enfants comme boucliers humains pour lancer ses attaques contre les civils israéliens. Une pratique condamnée notamment par Human Rights Watch.
Ce Prix « m’a donné l’occasion unique de poursuivre un travail de longue haleine dans les territoires occupés et de retourner notamment à Gaza pour une enquête plus approfondie. Je regrettais de ne pas avoir pu photographier une partie du projet en janvier 2009 quand je me trouvais à Gaza. A l’époque, personne n’était prêt à payer même 1000 euros pour témoigner des dégâts causés par la guerre. Pour eux, la guerre était terminée », allègue ce photographe. Or, ce conflit est l'un des plus médiatisés.
Kai Wiedenhöfer « a passé trois mois à Gaza pour réaliser ce nouveau reportage. Ses photographies, récompensées par de nombreux prix internationaux, sont reconnues pour leur écriture originale, audacieuse et leur force de témoignage, portée par une grande connaissance de la région ». Dixit le dossier de presse.
Quand j'ai interrogé, à deux reprises, ce photojournaliste sur sa conception du photojournalisme, Kai Wiedenhöfer a éludé...
Une propagande anti-israélienne
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Que des estropiés, des amputés exhibant leurs moignons. Des corps cicatrisés, couturés, exhibés sans pudeur ni décence. Une violence sourde et brutale saisie sur un fond parfois cosy.
Des clichés assortis de légendes détaillant les horreurs et les coûts financiers (factures d’hospitalisation) alléguées, et qui constituent « un compte-rendu factuel des évènements, tels qui lui sont relatés par les personnes qu’il photographie ». Dans « photojournaliste », il y a « journaliste », donc un professionnel qui doit vérifier et recouper ses informations…
Interrogé sur l’absence de photos sur les victimes israéliennes du terrorisme palestinien, Kai Wiedenhöfer a nié les milliers d’attaques des mouvements terroristes à partir de la bande de Gaza contre le Sud d’Israël et pendant des années.
Le 1er novembre 2010, Fathi Hammad, ministre de l'Intérieur du Hamas, a déclaré au journal al-Hayat qu'entre 600 à 700 membres de son mouvement avaient été tués lors de l'Opération Plomb durci. Ce qui représente environ la moitié des morts lors de ce conflit.
En fait, un reportage sur des pauvres Palestiniens, et non sur des Israéliens victimes du terrorisme palestinien islamiste ou des chrétiens persécutés à Gaza, est vendable, conforme au narratif palestinien et au « politiquement correct ».
Quant à la chronologie, placée au fond d’une pièce, que de carences informatives !
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Un mécénat politisé
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Ce musée est un service public culturel institutionnalisé, donc soumis au principe de neutralité. Un principe violé par cette exposition.
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Signe d’une gêne du musée d’art moderne de la Ville de Paris à l’égard de cette exposition ? Cette institution culturelle publique ne mentionne pas cette exposition sur son site Internet.
Cependant, elle lui assure la gratuité, des visiteurs « comme hébétés » et des gardiens !
Est-ce là une utilisation légale et souhaitable de l’argent public ?
Le 9 novembre 2010, la Ville de Paris m'a indiqué qu'elle « n'avait pas visé cette exposition » qui « devait être hors du cadre de la démarche scientifique du musée ».
Le 10 novembre 2010, Fabrice Hergott, directeur du MAM de la Ville de Paris, m'a indiqué que ce « musée n'était pas intervenu dans le contenu de l'exposition » non intégrée dans la programmation du musée. Une manifestation promue par Carmignac Gestion dans le cadre de son mécénat avec le MAM. Celui-ci a ainsi pu présenter plusieurs expositions, dont celle sur Basquiat, dans un contexte difficile.
Fabrice Hergott a ajouté que le logo du musée n'apparaît nulle part dans l'exposition. Il a annoncé que « cette première expérience avec ce mécène était perfectible » et qu'il ferait preuve « d'une plus grande clarté, précision et rigueur dans ses relations avec les mécènes ». Il a promis la communication au public d'un texte rétablissant les faits. Ce qui n'a pas été fait.
Fabrice Hergott a conclu sur son attachement à la réputation, facteur important, du MAM.
Le 15 novembre 2010, le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), a dénoncé cette exposition :
Indigné en apprenant la teneur de cette exposition, Jean-Patrick Grumberg, membre du conseil d'administration de la Chambre de commerce et d'industrie Israël-France, « a eu l’idée de faire imprimer un flyer en quadrichromie montrant les vraies photos de Gaza : Grands Hôtels, belles voitures, centres commerciaux, plages bondées, stade de foot, etc. ce qui fût aussitôt fait et financé par Drzz.fr », indique l'article sur Europe-Israël.org.
Le dimanche 21 novembre 2010, un groupe d'une trentaine de personnes issues de l'association Europe-Israël, de la Ligue de défense juive (LDJ) et des réseaux sociaux (Facebook) ont distribué, devant l'entrée du musée d'Art moderne, dans le calme, un flyer, imprimé à 3 000 exemplaires, et représentant les « vraies photos de Gaza ». Les visiteurs du musée semblent avoir bien accueilli cette action pacifique.
L'entrée du musée a été interdite à ces militants. Selon Europe-Israël, un des employés du Musée a insulté ces militants et « a tenu des propos antisémites, bien à l’abri derrière le cordon de sécurité des agents du Musée ». Ces militants ont appelé la police qui a interpellé cet employé. Ils ont porté plainte pour « propos antisémites en public ». Le 24 novembre 2010, Jean Patrick Grumberg nous a précisé une phrase proférée : « T'as qu'à retourner dans ton pays, en Israël ! »
La direction du musée a alors décidé de fermer cette exposition pendant une semaine et a condamné les propos antisémites de l'un de ses agents.
Cependant, dès la réouverture du musée, le mardi 23 novembre 2010, les visiteurs pouvaient voir cette exposition de Kai Wiedenhöfer, qui est soutenue par des mouvements comme EuroPalestine.
Des hackers ont attaqué le site Drzz.fr qui avait alerté sur cette exposition.
Radio J diffusera mon interview, notamment sur cette exposition, par Michel Zerbib, directeur de l'information de cette radio juive francilienne, le mercredi 23 novembre 2010 et le samedi 27 novembre.
J'ai aussi interviewée le jeudi 25 novembre, vers 13 h, par Radio Chalom Nitsan.
Le relatif mea culpa du juge Goldstone - Reconsidering the Goldstone Report on Israel and war crimes (Washington Post, 2 avril 2011) - n'a pas incité la Fondation Carmignac à publier un rectificatif.
ADDENDUM
Une polémique a surgi lorsque la photographe Newsha Tavakolian a renoncé au Prix Carmignac le 15 septembre 2014. "Cette artiste s'est plainte de l'ingérence du mécène-commanditaire dans son reportage. « A partir du moment où j’ai rendu mon travail, M. Carmignac a tenu à éditer personnellement mes photographies et à changer les textes d’accompagnement. L’interférence de M. Carmignac a culminé lorsqu’il a choisi un titre totalement inacceptable pour mon projet.» Jointe en Irak où elle est en reportage, l’Iranienne ajoute que la censure, s’il y en a, vient de France et non d’Iran. « Je prends souvent des risques, mais c’est ma décision. Les autorités n’ont rien à voir ici. La vérité, c’est que quand j’ai présenté mon travail à M. Carmignac, il était furieux et a quitté la pièce. Il voulait appeler mon exposition “Génération perdue”. Un cliché. J’ai proposé qu’on trouve un titre qui nous aille à tous les deux, mais il a refusé. Je tiens à ma liberté artistique. »
Kai Wiedenhöfer, "avant d’affronter manifestations et menaces en exposant des photos engagées sur la Palestine, avait fait face aux reproches d'Edouard Carmignac" : « Il m'a carrément demandé de retourner sur place pour faire des images plus “positives” de la Palestine ! Il avait du mal à comprendre que je n'étais pas son employé. Ça ne s'est réglé qu'avec l'intervention d'un membre du jury ».
"Construit à l’occasion de l’Exposition internationale de 1937, le bâtiment dénommé « Palais de Tokyo » tient son nom du « quai de Tokio » (l’actuelle avenue de New York). Il est d’emblée conçu pour abriter deux musées bien distincts : le Musée d’art moderne de la Ville de Paris d’une part, et le Musée national d’art moderne d’autre part. Si le Musée d’art moderne de la Ville de Paris occupe bien l’aile Est du bâtiment depuis cette époque, l’aile Ouest a connu plusieurs destins au rythme de ses différentes affectations, toutes liées aux arts visuels. C’est dans cette aile Ouest que se trouve l’actuel Palais de Tokyo, site de création contemporaine, et à laquelle l’on fait désormais référence en parlant du Palais de Tokyo".
Le 9 novembre 2010, la Ville de Paris m'a indiqué qu'elle « n'avait pas visé cette exposition » qui « devait être hors du cadre de la démarche scientifique du musée ».
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Fabrice Hergott a ajouté que le logo du musée n'apparaît nulle part dans l'exposition. Il a annoncé que « cette première expérience avec ce mécène était perfectible » et qu'il ferait preuve « d'une plus grande clarté, précision et rigueur dans ses relations avec les mécènes ». Il a promis la communication au public d'un texte rétablissant les faits. Ce qui n'a pas été fait.
Fabrice Hergott a conclu sur son attachement à la réputation, facteur important, du MAM.
Le 15 novembre 2010, le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), a dénoncé cette exposition :
« Ce photographe fait œuvre de propagande. Il veut ignorer que de nombreux Israéliens aussi ont été victimes et marqués à vie par des attentats dont la plus grande partie a été organisée par le Hamas qui fait peser une loi de fer et de haine sur Gaza. Cette focalisation contre Israël est un acte de militantisme politique que ne devrait pas accepter le Musée d’art moderne de Paris, qui est sous la responsabilité de la ville de Paris ».J'ai interrogé Carmignac Gestion qui refuse de répondre à nos questions et renvoie à son dossier de presse. Un document que nous avons largement cité.
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L'entrée du musée a été interdite à ces militants. Selon Europe-Israël, un des employés du Musée a insulté ces militants et « a tenu des propos antisémites, bien à l’abri derrière le cordon de sécurité des agents du Musée ». Ces militants ont appelé la police qui a interpellé cet employé. Ils ont porté plainte pour « propos antisémites en public ». Le 24 novembre 2010, Jean Patrick Grumberg nous a précisé une phrase proférée : « T'as qu'à retourner dans ton pays, en Israël ! »
La direction du musée a alors décidé de fermer cette exposition pendant une semaine et a condamné les propos antisémites de l'un de ses agents.
Cependant, dès la réouverture du musée, le mardi 23 novembre 2010, les visiteurs pouvaient voir cette exposition de Kai Wiedenhöfer, qui est soutenue par des mouvements comme EuroPalestine.
Des hackers ont attaqué le site Drzz.fr qui avait alerté sur cette exposition.
Radio J diffusera mon interview, notamment sur cette exposition, par Michel Zerbib, directeur de l'information de cette radio juive francilienne, le mercredi 23 novembre 2010 et le samedi 27 novembre.
J'ai aussi interviewée le jeudi 25 novembre, vers 13 h, par Radio Chalom Nitsan.
Le relatif mea culpa du juge Goldstone - Reconsidering the Goldstone Report on Israel and war crimes (Washington Post, 2 avril 2011) - n'a pas incité la Fondation Carmignac à publier un rectificatif.
ADDENDUM
Une polémique a surgi lorsque la photographe Newsha Tavakolian a renoncé au Prix Carmignac le 15 septembre 2014. "Cette artiste s'est plainte de l'ingérence du mécène-commanditaire dans son reportage. « A partir du moment où j’ai rendu mon travail, M. Carmignac a tenu à éditer personnellement mes photographies et à changer les textes d’accompagnement. L’interférence de M. Carmignac a culminé lorsqu’il a choisi un titre totalement inacceptable pour mon projet.» Jointe en Irak où elle est en reportage, l’Iranienne ajoute que la censure, s’il y en a, vient de France et non d’Iran. « Je prends souvent des risques, mais c’est ma décision. Les autorités n’ont rien à voir ici. La vérité, c’est que quand j’ai présenté mon travail à M. Carmignac, il était furieux et a quitté la pièce. Il voulait appeler mon exposition “Génération perdue”. Un cliché. J’ai proposé qu’on trouve un titre qui nous aille à tous les deux, mais il a refusé. Je tiens à ma liberté artistique. »
Kai Wiedenhöfer, "avant d’affronter manifestations et menaces en exposant des photos engagées sur la Palestine, avait fait face aux reproches d'Edouard Carmignac" : « Il m'a carrément demandé de retourner sur place pour faire des images plus “positives” de la Palestine ! Il avait du mal à comprendre que je n'étais pas son employé. Ça ne s'est réglé qu'avec l'intervention d'un membre du jury ».
"Construit à l’occasion de l’Exposition internationale de 1937, le bâtiment dénommé « Palais de Tokyo » tient son nom du « quai de Tokio » (l’actuelle avenue de New York). Il est d’emblée conçu pour abriter deux musées bien distincts : le Musée d’art moderne de la Ville de Paris d’une part, et le Musée national d’art moderne d’autre part. Si le Musée d’art moderne de la Ville de Paris occupe bien l’aile Est du bâtiment depuis cette époque, l’aile Ouest a connu plusieurs destins au rythme de ses différentes affectations, toutes liées aux arts visuels. C’est dans cette aile Ouest que se trouve l’actuel Palais de Tokyo, site de création contemporaine, et à laquelle l’on fait désormais référence en parlant du Palais de Tokyo".
Le 28 septembre 2019, sur Facebook, Bernard Chenebault, alors "président de l’association des amis du Palais de Tokyo chargée de dynamiser ce musée et de le faire rayonner à l’international. a publié plusieurs messages haineux à l’encontre de la jeune militante pour la lutte contre le réchauffement climatique Greta Thunberg, en réaction à un article du site d’information Slate intitulé: « Si Greta Thunberg concentre tant de haine c’est parce qu’elle déroge à ce qu’elle devrait être». «Je ne suis ni sourd ni idiot et j’entends ce que tous crient depuis une décennie», a-t-il d’abord concédé, avant d’ajouter: «mais la forme de cette folle rajoute une couche de haine dans notre société déjà fort agitée par de mauvais sentiments de toute part». «Il faut l’abattre», conclut-il, dans ce qui s’apparente manifestement à un appel au meurtre de Greta Thunberg, réitéré quelques instants plus tard par un autre commentaire. «J’espère qu’un désaxé va l’abattre», répète-t-il. Ponctués d’émoticônes rieuses, ces messages ont suscité l’indignation des internautes. Lorsque l’un d’entre eux l’a interpellé - « cela fait donc ouvertement deux incitations au meurtre sur un réseau social», a-t-il écrit - Bernard Chenebault a semblé assumer. Il s’est contenté de répondre d’un «oui» laconique.
"Emma Lavigne, présidente du musée d’art moderne et contemporain, l’a limogé. Elle a appris «avec stupéfaction» les propos tenus samedi sur Facebook par son collègue. Sur son compte Twitter, le Palais de Tokyo a nettement pris ses distances avec l’auteur de ces propos. «Nous désapprouvons ces mots et nous désolidarisons de cette prise de position, formulée à titre personnel et qui n’engage en rien le Palais de Tokyo ou les Amis du Palais de Tokyo», a tweeté l’institution"
Bernard Chenebault "a fait amende honorable, toujours sur son compte Facebook, regrettant des propos «graves et totalement déplacés». «Bien sûr, je n’appelle aucunement au meurtre de Greta Thunberg et vous prie de croire que, dans le «jeu» de Facebook, mes mots ont totalement dérapé hors de ma pensée et de mon intention», s’est-il justifié. Mais ce mea culpa ne suffira pas: l’assemblée générale des amis du Palais de Tokyo se réunira «dans les meilleurs délais» pour élire son nouveau président".
Jusqu’au 5 décembre 2010
Au musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11, avenue du Président Wilson – 75116 Paris
Tél. : 01 53 67 40 00
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h
Entrée libre
Légendes des deux photos de Kai Wiedenhöfer et de haut en bas :
« Jamila Al-Habash, 16 ans, étudiante en seconde, originaire du quartier de Tufah, ville de Gaza. Le 4 janvier à 15 heures, Jamila a été touchée par un missile alors qu'elle jouait sur le toit de sa maison. L'une de ses sœurs a été tuée lors de l'attaque ; son cousin Mohammed (16 ans) a perdu une jambe ; un autre cousin a été tué et un troisième légèrement blessé. Elle a été opérée et s'est fait poser une prothèse en Arabie Saoudite. L'opération n'ayant pas été concluante, elle a été emmenée en Slovénie où e[[e a reçu une seconde prothèse, qui s'est révélée tout aussi inadaptée. Jamila était une jeune fille mince avant l'accident ; depuis, ne pouvant plus se mouvoir facilement, elle a pris beaucoup de poids. L'obus au phosphore de 155m m figurant sur la photo a été trouvé dans le jardin de leur maison située à l'extérieur de Gaza. ll a été récupéré par son père. Février 2010 »
« Ruines de l’aéroport international de Gaz, à Rafah, qui fut finalement détruit pendant l’attaque israélienne de la bande de Gaza au tournant de 2008 et 2009. Construit par les Nations Unies avec un financement de l’Union Européenne (EU), l’aéroport est situé près de la frontière israélo-égyptienne, zone fréquemment bombardée par Israël. Décembre 2009 ».
- 8 novembre 2012 à l'approche de l'inauguration de l'exposition du 3e Prix, de la Fondation Carmignac Gestion (9 novembre-9 décembre 2012), Robin Hammond, à la Chapelle de l'Ecole des Beaux-arts de Paris ;
- 23 septembre 2014.
Articles sur ce blog concernant :
Article publié le 8 novembre 2010, puis le :- 8 novembre 2012 à l'approche de l'inauguration de l'exposition du 3e Prix, de la Fondation Carmignac Gestion (9 novembre-9 décembre 2012), Robin Hammond, à la Chapelle de l'Ecole des Beaux-arts de Paris ;
- 23 septembre 2014.
votre entreprise est vaine,inexorablement.
RépondreSupprimerPourquoi ne pas citer le reste des informations contenues dans l'article du FMI ? Ah pardon, cela ne dessert pas votre point de vue...
RépondreSupprimermerci pour ce dossier très bien documenté
RépondreSupprimerJe ne supporte pas que l'on jette l'anathème sur un artiste.
RépondreSupprimerA travers ce dossier qui relève pour moi plus du "fourre tout" que du documenté, je trouve exaspérant cette façon de considérer les citoyens que nous sommes comme des imbéciles, incapable de comprendre et à qui il faut dire ce qu'ils doivent penser.
Du coup, je vais voir cette exposition.
Moi le dégout, je le ressens en lisant les lignes de madame Chemla, qui veut censurer la presse en France et qui ne montre pas le moindre sentiment pour les civils palestiniens tués lors des manoeuvres de Tsahal à Gaza pour Plomb Durci, Pilier de Défense et Bordure protectrice.
RépondreSupprimerReste que le travail de ce photographe a été publié dans le monde entier. Madame Chemla, elle, n’est pas publiée.
Monsieur ou Madame Anonyme,
RépondreSupprimerPourquoi cet anonymat ?
Vous n'étayez aucune de vos allégations.
Cette exposition était si problématique que la Ville de Paris et la direction de ce Musée célèbre ont réagi publiquement.
Et les civils palestiniens utilisés comme boucliers humains ou assassinés par le Hamas ne vous inspirent "pas le moindre sentiment" !? Vous oubliez l'hôpital militaire installé par Tsahal pour soigner les blessés gazaouis, et empêchés souvent d'y aller par le Hamas, etc.
Ce "faux-tographe" n'est pas publié dans le monde entier. Moi non plus. Et vous ?