
« Une jeunesse allemande » par Jean-Gabriel Périot
« Extrémisme de gauche - Entre protestation et terreur » par Rainer Fromm
La chaîne publique franco-allemande Arte a diffusé à une seule reprise, le documentaire allemand Les otages d’Entebbe, le combat d’Israël contre le terrorisme (Von Auschwitz nach Entebbe, Israels Kampf gegen den Terror) de Thomas Ammann (2009). Un film clair et intéressant sur ce "raid de l'impossible".
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La Fraction Armée rouge (RAF) allemande
« Les trois vies d’Axel Springer » de Manfred Oldenburg, Jobst Knigge et Sebastian Dehnhardt
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La chaîne publique franco-allemande Arte a diffusé à une seule reprise, le documentaire allemand Les otages d’Entebbe, le combat d’Israël contre le terrorisme (Von Auschwitz nach Entebbe, Israels Kampf gegen den Terror) de Thomas Ammann (2009). Un film clair et intéressant sur ce "raid de l'impossible".

Opération Thunderbolt
Enlèvements d’hommes d’affaires (Hans Martin Schleier) ou de politiciens, meurtres, prises d’otages… C’est par ces actes terroristes que des mouvements d’extrême-gauche allemands et italiens se rendent célèbrent dans les années 1970.
Aden (Yémen) est alors le « fief de l’Internationale terroriste, le centre de formation du combat armé ».

« Les gens des CR sont devenus de plus en plus dépendants des Palestiniens. Pour finir, ils ont été sous leur coupe. Ce qui convenait à Abu Ani, car cela lui a permis de les manœuvrer un peu comme des pions », analyse Peter-Jürgen Boock, ancien membre des FAR.
« Il y a eu de violentes discussions parce que l’aile droite du Fatah regroupait des gens qui considéraient que le fascisme n’était pas allé assez loin, que cela leur aurait évité ce problème », se souvient Peter-Jürgen Boock, ancien membre de la FAR. Et Hans-Joaquim Klein, ancien membre des CR, de renchérir : « Il existe un antisémitisme dont on peut suivre le fil à travers toute l’histoire des Cellules révolutionnaires ».

Hadj Amin al-Husseini (1895-1974) « est responsable de la mort de milliers d’entre eux. A l’époque, il bénéficie du soutien d’Hitler et du chef SS Heinrich Himmler ».
« Le mufti s’est allié avec les nazis et il était vraiment à l’époque le leader des Palestiniens. Je ne dis pas que tous les Palestiniens l’ont suivi… Mais c’était le principal chef palestinien », précise Avi Primor.
Al-Husseini deviendra « le père spirituel de Yasser Arafat, leader de l’OLP. De plus, il est parent avec Ali Hassan Salameh, instigateur de l’attentat de Munich » en 1972.


« L’action terroriste était une sorte d’idée fixe pour Wilfried Böse. Il était toujours en train de préparer un attentat. Il avait tellement d’idées qu’il n’a jamais réussi à en mener une seule jusqu’au bout », observe Hans-Joaquim Klein, ancien membre des CR.
L’avion d’Air France reliant Tel-Aviv à Paris est détourné peu après son escale à Athènes (Grèce) avec ses 248 passagers et 12 membres d’équipage. Direction : Bengazi (Libye) car les terroristes espèrent le soutien du dictateur Kadhafi.
Dès la première réunion le 27 juin, le gouvernement israélien est divisé. Si le Premier ministre Yitzhak Rabin souhaite négocier, le ministre de la Défense Shimon Pérès privilégie l’option militaire pour libérer les otages. « Officiellement, on refuse de négocier avec les terroristes, mais dans la pratique, on fait toujours quelques tentatives car on ne sait jamais comment cela va se terminer. On peut très bien lancer une opération militaire et venir à bout des terroristes, mais on risque aussi de perdre les otages », relate Avi Primor.
Pendant les négociations avec les terroristes, l’armée israélienne prépare secrètement une opération pour libérer les otages avec des spécialistes du combat anti-terroriste. Depuis le détournement en 1972 d’un avion de la compagnie belge Sabena contraint d’atterrir à Tel-Aviv et l’intervention militaire ayant permis de sauver les otages à son bord – un passager était alors mort -, Israël s’était entraîné à la prise d’assaut.
Le général Matan Vilnaï, « ancien général parachutiste, rassemble une centaine de parachutistes en prévision d’une intervention ». Une « unité d’élite, des combattants anti-terroristes de la Sayeret Matkal ».
Le 27 juin, une jeune Britannique est autorisée à quitter l’avion. Puis, une infirmière feint une maladie et obtient des pirates de l’air sa libération. A Londres, elle est interrogée par les agents du Mossad. « Elle nous a dit [que les terroristes] étaient quatre : deux Palestiniens, une Allemande et un Allemand. Elle a décrit leurs armes et nous les avons identifiées », affirme Muki Betzer, ancien commandant de l’unité anti-terroriste.
L’avion décolle pour rejoindre Entebbe en Ouganda où Idi Amin Dada, « dictateur sanguinaire », feint de jouer au médiateur entre les gouvernements et les terroristes, mais soutient ces derniers.

Michel Bacos, commandant de bord de l’avion, et l’équipage se distinguent par leur solidarité avec les otages israéliens : évoquant l’« éthique de la profession », ce commandant souligne : « Pour nous, il n’était pas question d’abandonner une personne ».
Les terroristes exigent la libération de centaines de terroristes palestiniens emprisonnés en Israël, au Kenya, en France, en Suisse et en Allemagne ainsi que des terroristes allemands. Des cellules de crise fonctionnent au Quai d’Orsay (Paris) et à Bonn. « Si on relâchait [ces terroristes], ils allaient reprendre leurs agissements », résume Hans-Jochen Vogel, ancien ministre fédéral de la Justice.

Israël obtient les plans du terminal de l’aéroport grâce à une entreprise israélienne ayant construit les pistes à l’époque des bonnes relations entre Israël et l’Ouganda. Convertit un avion cargo. Assure un entraînement intensif à ses jeunes soldats.



Le réalisateur Eyal Boers a consacré son documentaire canado-israélien To Live and Die in Entebbe (2012) aux trois otages Juifs tués lors de l'opération israélienne, et dont l'histoire officielle a oublié les noms et parcours brisés.
Voici des archives filmées par l'armée israélienne de l'arrivée en Israël des sauveteurs et des anciens otages et de leur accueil par des membres du gouvernement israélien et de Tsahal : Yitzhak Rabin, Premier ministre, Shimon Peres, ministre de la Défense, le major Poren, secrétaire général du Premier ministre, le général de division Shlomo Gazit, Aryeh Brown, secrétaire général du ministre de la Défense, Yigal Shefi, Chef d'état-major, M., Amos Eran, Directeur général de la Cabinet du Premier ministre, le général de brigade Dan Shomron-Kahatzar, Avigdor (Janusz) Ben-Gal-A.
Quelles leçons pour les démocraties ?
Israël a refusé de céder aux terroristes : « Enough is enough ! » La force de Tsahal, la détermination, l’intelligence et le courage de ses soldats, la qualité des renseignements recueillis ont permis à l’Etat juif de mener rapidement et victorieusement une action périlleuse. Seul.
L'un des deux titres originaux en allemand du documentaire - Von Auschwitz nach Entebbe, Israels Kampf gegen den Terror et Operation Donnerschlag Israels Kampf gegen den Terror - souligne la volonté génocidaire communes aux les nazis et aux islamistes.

De plus, la lutte contre le terrorisme n’est pas le combat du seul Israël. C’est aussi celui de ceux visés par l’islamisme : d’autres démocraties – en particulier, les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, de novembre 2008 à Bombay/Mumbai (Inde) - et des régimes autoritaires : prises d'otages par des Tchétchènes au théâtre de Moscou en octobre 2002 et à l’école de Beslan en septembre 2004, etc.
Des Palestiniens, le documentaire montre les seules images de pauvres réfugiés dans des camps, alors qu’un seul tiers des réfugiés y vit. Et surtout, ce film occulte le rôle des dirigeants palestiniens et arabes, des mouvements terroristes, ainsi que de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), dans l’instrumentalisation de ces réfugiés qui bénéficient cependant d’un statut privilégié héréditaire, reçoivent une manne financière internationale abondante, etc.

Curieusement, les visuels libres de droits du documentaire ne montrent pas les terroristes allemands et palestiniens.

Le 23 juin 2015, l'Etat d'Israël a rendu hommage à Yonatan Netanyahou, héros mort lors de cette opération audacieuse.
En juillet 2015, le musée du Centre Yitzhak Rabin présenta une exposition sur l'opération Entebbe.
Hommage à Entebbe

"Accompagné de 80 hommes d’affaires représentant une cinquantaine d’entreprises israéliennes, Netanyahu a débuté en Ouganda une tournée africaine de quatre jours qui l’emmènera aussi au Kenya, au Rwanda et en Ethiopie".

Dans la tour de contrôle de l'ancien aéroport d'Entebbe en Ouganda, il a participé le 4 juillet 2016, avec des soldats israéliens, des dirigeants politiques ougandais et israéliens - président d’Ouganda et son épouse, ministre de l’Education et des Sports, ainsi que l’homologue israélienne de cette dernière, Miri Regevn députés Omer Bar-Lev, vice chef d’Etat-major Yair Golan, chef des renseignements militaires Herzi Halevi, directeur général du ministère des Affaires étrangères Dore Gold -, ainsi que des représentants de la communauté juive d'Ouganda, à une cérémonie en hommage aux victimes de cette opération de sauvetage. Parmi les spectateurs à cet événement important sur les rives du lac Victoria, à environ 40 kilomètres au sud de la capitale Kampala : l'ancien ministre de la Défense Shaul Mofaz, Giora Eiland, d’autres participants de l’opération, et des représentants des victimes et des soldats en service des unités ayant participé à l’opération.
Les hymnes nationaux des deux pays ont été interprétés par la fanfare militaire. La "cérémonie a commencé avec un chant en hébreu chanté par un officier de l’armée israélienne. Cette chanson, « Eretz Tzvi », est « surtout associée à l’opération Entebbe », a déclaré la maîtresse de cérémonie.

Le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu a déclaré : « Je suis ému d’être ici, à l’endroit où les troupes israéliennes ont sauvé ici des otages au cœur de l’Afrique, si loin de la maison. Il y a 40 ans, des soldats israéliens ont mené une mission historique », « héroïque » et « inoubliable ». Il a évoqué son frère aîné Yonathan, Yoni. Et d'ajouter : « Il y a 40 ans, ils ont atterri au beau milieu de la nuit dans un pays mené par un dictateur brutal qui a offert un refuge aux terroristes. Aujourd’hui, nous avons atterri en plein jour et avons été accueillis par un président qui combat le terrorisme. Entebbe est toujours avec moi, dans mes pensées, ma conscience et profondément dans mon cœur. Chacun d’entre vous, les soldats et les pilotes, que vous soyez ici ou pas ; vous ne saviez pas si vous rentreriez à la maison. Vous êtes venus pour sauver, mais vous saviez que si quelque chose se passait mal, il n’y avait aucune certitude que quelqu’un vienne vous sauver ». Aux familles des otages « dont les êtres chers ont été tués pendant ou après l’opération », Netanyahu a confié qu'à l'instar d'eux ayant éprouvé une « douleur terrible », il avait lui aussi connu cette douleur "en apprenant que son frère avait été tué". Il a ajouté que "malgré ce terrible prix, l’opération avait été un succès et avait renforcé la réputation d’Israël. Cela représente d’après lui une leçon pour les temps actuels, où le monde est toujours confronté au terrorisme". « Le terrorisme a souffert une défaite cuisante. » L'opération Entebbe prouve que « le bien peut triompher sur le mal ». Elle « a été un grand tournant pour mon peuple. Nous avons été assassinés par millions, sans Etat. L’Etat d’Israël a changé cela. C’est peut-être à Entebbe que cette transformation a été vue par le monde. Nous n’étions plus impuissants. »

Et d'ajouter : "Afin de battre le terrorisme, le monde a besoin de deux choses : de la clarté pour distinguer le bien du mal, et du courage pour combattre le terrorisme. Nous devons condamner tous les actes de terrorisme, quelque soit l’endroit où ils ont été commis. Lorsque le terrorisme est défait à un endroit, il est affaibli partout. C’est pour cela qu’Entebbe […] était une victoire pour toute l’humanité ».

A Netanyahu, il a déclaré : « Votre frère, Jonathan, certains otages israéliens, et certains soldats ougandais ont été tués ici, en cette nuit, le 4 juillet 1976. Heureusement, la mission de sauvetage a réussi et des civils innocents ont été sauvés. »
Il a ensuite souligné "que les terroristes devaient être distingués des combattants de la liberté. « Notre mouvement est un mouvement de libération. Nous n’avons jamais utilisé de méthodes terroristes. Quand il s’agit de savoir quelle guerre combattre, ce sont les deux, la cause et la méthode. Nous devons combattre une juste cause, mais également utilisé des méthodes de combat civilisées. L’utilisation sans discrimination de la violence est interdite. Même les soldats, quand ils ne sont pas armés, ils ne devraient pas être attaqués : c’est notre doctrine. Nous sommes un mouvement de libération, nous utilisons la violence pour la cause de l’Afrique, mais c’est de la violence disciplinée et qui a un but. Pas de la violence sans discrimination. »

Netanyahu a "ensuite déposé une couronne pour commémorer l’opération à l’aéroport. En 2005, alors qu’il n’était pas à la tête du gouvernement, Netanyahu s’était déjà rendu en Ouganda et avait dévoilé une plaque à la mémoire de son frère".
"Otages à Entebbe"
Dans le cadre de Metropolis, Arte diffuse sur son site Internet un reportage sur "Otages à Entebbe", de José Padilha avec Rosamund Pike, Daniel Brühl, Ben Schnetzer. "Le film de José Padilha revient sur le détournement d’un avion d’Air France par des terroristes allemands et palestiniens en 1976 : les pirates de l’air avaient gardé en otage les passagers israéliens et libéré les non-juifs, un "tri" qui avait profondément choqué l’opinion publique". Ce sont les Palestiniens qui ordonnent de séparer les passagers otages selon qu'ils étaient Israéliens/Juifs ou non.

Commandant de bord du vol 139 d’Air France détourné, gaulliste, Michel Bacos est mort le 26 mars 2019, à l'âge de 95 ans, à Nice. L'hymne israélien a été interprété lors de son enterrement. Le colonel Yonatan Yaari, attaché militaire auprès de l’ambassade d’Israël en France, a prononcé un discours : « Je tenais à être présent ici parmi vous pour saluer la mémoire du commandant Michel Bacos, a-t-il déclaré. Je suis très honoré de partager ce moment avec vous et de représenter ici l’État d’Israël et nos forces armées, Tsahal. En effet, suite à quelques jours dramatiques en 1976, nos destins se sont liés. Par son choix de ne pas abandonner l’ensemble des passagers israéliens et juifs, le commandant Bacos a fait preuve d’un sens de responsabilité, fraternité et courage remarquables qui ont marqué toute une génération en Israël. Il a dit : ‘Un équipage ne quitte pas ses passagers. Un point c’est tout.’ Il savait parfaitement qu’en faisant ce choix, il mettait en danger sa propre vie. Il a préféré rester fidèle à son sens du devoir et d’éthique. En mon nom personnel et au nom de l’État d’Israël, je vous présente toutes nos condoléances les plus sincères. La mémoire du commandant Bacos et de son héroïsme restera gravée dans l’histoire de notre nation pour toujours. »
Les otages d’Entebbe, le combat d’Israël contre le terrorisme, de Thomas Ammann
Allemagne, 2009, 52 minutes
Sur Arte le 30 juin 2010, à 20 h 35
Allemagne, 2009, 52 minutes
Sur Arte le 30 juin 2010, à 20 h 35
Visuels de haut en bas :
Photos en couleurs : Muki Betzer, ancien commandant de l’unité anti-terroriste, Avi Primor, diplomate à la retraite, et Nahum Dahan, ancien otage. © Prounen Film/Uli Fischer
Photo du camp d'Auschwitz-Birkenau en noir et blanc : © DR
Photo de Jean-Jacques Mimouni : © DR, Eyal Boers
Photo du camp d'Auschwitz-Birkenau en noir et blanc : © DR
Photo de Jean-Jacques Mimouni : © DR, Eyal Boers
Logos du FPLP et des Forces de défense israéliennes
A lire :
Aventures dans le ciel : coup d'éclat à Entebbe, Aviasport, n° 557, avril 2001
Articles sur ce blog concernant :
Le 4 juillet 2001, à l’occasion du 25è anniversaire de l’opération « Thunderbolt », (opération Haïfa pour Wadi Haddad) un film documentaire français « Bienvenue en Ouganda », a été déjà diffusé sur la chaîne « Planète » (une production Planète et Zeau production).
RépondreSupprimerCe film a été mené par Pierre François Didek (avec ma participation) dans lequel nous avons inséré des entretiens avec quelques otages, des responsables de l’Etat major de Tsahal, qui ont préparé l’opération, des documents inédits réels et la « vision » politique de France durant cette semaine d’attente.
J'espère découvrir des nouveautés...
Claude Tencer
Je viens de regarder ce documentaire.
RépondreSupprimerTrès bien fait.
Quelle détermination dans le regard de Muki Betzer. Cela m'a frappé.
Bravo et merci pour ce superbe article très complet où j'ai appris de nouvelles infos, moi, qui croyais tout connaitre de l'affaire Entebbé.
RépondreSupprimerA lire et à relire.